CINQUIEME PARTIE : MISE EN OEUVRE : CAS DE
L`IPS - CNPS
Chapitre I : REVUE DE LA PROCEDURE D`AUTOMATISATION DU
CONTENTIEUX
RELATIF AU RECOUVREMENT DES COTISATIONS
SOCIALES
I- CONTEXTE ET OBJECTIF DE LA MISSION
.................................................... 62
II- RAPPEL DE LA PROCEDURE
....................................................................... 63
III- DEROULEMENT DES TRAVAUX
................................................................ 64
Chapitre II : EVALUATION DE LA PROCEDURE D`AUTOMATISATION
DU CONTENTIEUX
I- PRODUCTION DES CONTRAINTES A PARTIR DU SYSTEME
D`INFORMATION......................................................................................
65
II- DELAI DE TRANSMISSION
........................................................................ 66
III- LOCALISATION DES EMPLOYEURS
........................................................... 67
IV- NON REVERSEMENT A LA CNPS DES COTISATIONS LITIGIEUSES
ENCAISSEES
PAR LES AUXILIAIRES DE JUSTICE POUR LE COMPTE DE
L'INSTITUTION .......... 69
V- TRANSMISSION DE LA SITUATION DES DOSSIERS CONTENTIEUX
A LA COMPTABILITE
............................................................................
69
VI- GESTION DES PRIVILEGES DU MODULE GESTIONN DES CONTENTIEUX
......... 70
VII- SUIVI DES DOSSIERS DU CONTENTIEUX DANS LE MODULE
GESTION
AUTOMATIQUE DU CONTENTIEUX
............................................................... 70
VIII- PENALITE DE 100 % EN CAS DE NON PRODUCTION DE LA
DISA ..................... 71
IX- DATE D`EXIGIBILITE DES COTISATIONS SOCIALES
..................................... 71
CONCLUSION
......................................................................................................
76
BIBLIOGRAPHIQUE
...............................................................................................
77
ANNEXE
..............................................................................................................
84
DEDICACE
Nous dédions cette oeuvre à Dieu Tout
Puissant.
Aux parents :
o GBAZOU Kabi Joseph, GNAHORE
Sécrélé Tiburcine, GNAHORE Griza
Lucienne (ma Tante chérie) pour leur soutien moral et
financier ; nous leur devons cette réussite. Que Dieu leur donne
longue vie, les comble de grâces, de bénédiction et de
prospérité.
Nous n'oublions la grand-mère GBALOU Gogouahi
Delphine, le grand-père ZIGOLI Gnahoré
Alphonse et l'oncle ZIGOLI Gérald (depuis
Paris). Que Dieu veille sur vous !
Nous dédions également cette oeuvre aux parents
qui ne sont plus de ce monde. Que le Tout Puissant les reçoive
auprès de Lui pour le salut de leur âme afin qu'il repose en paix
!
o Aux frères et soeurs, amis et connaissances.
Que Dieu continue de nous assister, de nous conduire sur la
voie du succès et du salut et nous donne la santé.
Nous dédions enfin cette oeuvre à la
Bergère maman Pépé de la cellule de prière
«Les délices du Seigneur » du coté de la Riviera
Golf, au noyau ainsi qu'aux frères et soeurs en Christ pour leur soutien
moral et spirituel.
Seigneur, mon âme est tranquille au
près de Toi car Tu es pour moi une citadelle ; jamais je ne serai
humilié car mon salut vient de Toi.
Je Te bénirai toute ma vie, car Tu m'as
sauvé de tous mes ennemis.
REMERCIEMENTS
« Merveille, DIEU nous aime, son Amour
n'aura pas de fin. Il fait pour nous des merveilles. Saint est son
Nom ».
En effet, l'Amour de DIEU pour nous est tellement grand qu'il
nous maintien en vie en nous donnant gracieusement son souffle de vie avec une
vie pleine d'amour, de prospérité et de succès. Quel Amour
infini à notre égard ! Oui ! Notre DIEU est un DIEU de
bonté qui aime ses enfants et nous en sommes un. Mais alors, nous,
comment Lui manifester notre gratitude, si ce n'est de Lui dire tout simplement
merci !
Merci SEIGNEUR pour ce que nous sommes et pour ce que Tu veux
que nous soyons. Merci également pour la gratuité de tout ce que
Tu fais pour nous par notre engagement spirituel, moral, matériel et
financier. Merci SEIGNEUR parce que Tu es DIEU.
« Mon âme exalte le SEIGNEUR, exulte
mon esprit en DIEU mon Sauveur... » Luc 1,46-55
Nos remerciements vont à l'endroit :
- Des parents à qui nous devons notre réussite
et notre succès
- Du personnel courtois, affectif et accueillant du Groupe
Sup' Management et au Directeur pédagogique Monsieur KOUASSI
KOMENAN
- Aux professeurs pour leur disponibilité et la
qualité d'enseignement dispensé. Nous remercions
singulièrement Monsieur DOUMBIA Issouf notre professeur
encadreur pour sa promptitude et sa magnanimité, qui nous ont permis
d'avoir un tel résultat
- Nous remercions également le personnel du cabinet
FIDEXCA, son premier responsable Monsieur MADY Mady expert
comptable diplômé (gérant associé) et membre de
l'ordre des experts comptables et comptables agréés qui n'a pas
hésité de nous accepter au cabinet, l'équipe au sein de
laquelle nous avons effectué les différentes missions d'audit et
tous les collègues des autres équipes, la secrétaire
Madame DJIBO Mariam (la maman de tous).
Nous remercions principalement Monsieur WILLIAMS
Emmanuel Joseph mon encadreur et mon responsable direct pour sa
disponibilité, et surtout pour sa promptitude, ses collaborateurs
Messieurs SERI Antoine, ANEGBLE André,
SERI Claude, Monsieur DALI.
- Nos remerciements également à l'endroit de
Monsieur SERHR Jean-Louis, auditeur interne à la CNPS
(chef de département audit interne), à tous nos frères et
soeurs, nos amis proches ou lointains et tous ceux ou celles qui de près
ou de loin nous ont porté en prière. Dieu vous
bénisse !
AVANT - PROPOS
L'un des aspects les plus enthousiasmant de l'évolution
scolaire et universitaire est sans doute le rapprochement ou la synergie
université-entreprise. La rencontre des
« producteurs » et ceux qui forment les producteurs est
bénéfique pour tous. Le dialogue constructif est engagé,
mais il ne faut pas oublier que le travail des élèves et
étudiants ne sera efficace que s'il est suivi constamment par les
professeurs et les cadres d'entreprise.
Ainsi, ce présent mémoire est le résultat
d'une réflexion menée par un étudiant qui après
avoir bravé avec succès le Brevet de Technicien Supérieur
(BTS) option Finances et Comptabilité s'est orienté en cycle
ingénieur en Finances et Management issu du Groupe Sup' Management. En
effet, le Groupe Sup' Management créé par le marocain ABDESSELAM
ERKIK a pour vocation de former des cadres, managers et des dirigeants
d'entreprise dans ses différentes entités implantées en
Europe (Espagne) et sur le continent africain ; et ce via :
v Une formation polyvalente et opérationnelle de haut
niveau,
v Un enseignement pragmatique et en phase avec les exigences
du monde professionnel,
v Une vie associative qui consacre l'épanouissement
individuel et le développement individuel,
v Une préparation aux métiers de
décideurs et de managers dotés d'une bonne capacité
d'adaptation, d'esprit de challenge, de créativité et
d'initiative.
A cet effet, Sup' Management comprend trois grandes
filières :
o Finances Management
o Marketing Communication
o Géni Informatique
Ces filières peuvent aussi se faire en un cycle long
aboutissant à l'obtention d'un Diplôme d'Etude Supérieur
Spécialisé (DESS) et d'un Master of Business Administration
(MBA).
Le groupe Sup' Management qui offre en outre des formations
supérieures de niveau d'ingénieur, grâce à ses
cycles de formation étalés sur une période allant de
quatre à six années d'études est présent à
Abidjan (Côte d'Ivoire) depuis 2001. Situé à Cocody les
deux Plateaux Vallon Rue des jardins (face station Texaco), l'antenne d'Abidjan
est dirigée par Monsieur KOUASSI KOMENAN et a pour objet de former des
cadres moyens et cadres supérieur dans les domaines de la finance, du
marketing et de l'informatique tout en leur inculquant des notions de
management.
En effet, le Groupe Sup' Management à travers une
pédagogie de l'action vise l'acquisition d'une culture
managériale avec ses méthodes pragmatiques, interactives et
innovantes. D'où les stages obligatoires pour tous les étudiants
et cela joue un rôle clé dans la formation assurée. Le
niveau des tâches prises en charge au cours de ces stages
s'élève au fur et à mesure du déroulement de la
scolarité.
C'est dans cette optique que nous avons effectué un
stage au cabinet FIDEXCA (Fiduciaire Internationale d'Expertise Comptable et
d'Audit) assorti d'un mémoire de fin de cycle ingénieur dont le
thème est : « La contribution de l'audit interne dans la
réalisation des objectifs de l'entreprise. »
INTRODUCTION
L'entreprise, au travers de son activité, poursuit un
certain nombre d'objectifs. Leurs réalisations intéressent non
seulement ceux qui interviennent directement dans sa gestion, mais
également ceux qui, d'une manière ou d'une autre, contribuent
à son financement ou sont intéressés par ses performances.
Il s'agit donc notamment :
- Des dirigeants de l'entreprise qui ont besoin d'informations
pour gérer au mieux son activité ;
- De ses propriétaires (actionnaires, associés,
etc.), qui, souvent éloignés de la conduite des affaires, sont
désireux d'obtenir des informations sur les résultats et sur
l'évolution de la situation financière ;
- Enfin des tiers qui, en tant que clients, fournisseurs
actionnaires potentiels, etc., traitent avec l'entreprise et s'y
intéressent.
L'entreprise apparaît donc comme un lieu où se
situent des intérêts souvent convergents, mais parfois
contradictoires. Pour cette raison, elle est vouée
intrinsèquement à rendre des comptes : elle est par sa
nature « comptable ». Elle est ainsi amenée à
produire un certain nombre d'informations répondant aux diverses
préoccupations qu'elle suscite. Comme il ne servirait à rien de
disposer d'informations dont la qualité est douteuse, on ne peut alors
dissocier l'obligation de produire des informations de la
nécessité de les contrôler. A cet égard,
l`établissement des comptes annuels des entreprises (constitués
du bilan, du comptes de résultat et de l'annexe) est un moyen de
contrôle dont les enjeux sont importants. En effet, les états
financiers annuels constituent la synthèse de l'activité de
l'entreprise exploitable par l'extérieur. Ils servent aux
différents acteurs dans une optique d'évaluation, de prise de
décision ou de diagnostic pour les actionnaires.
L'importance de disposer de données fiables sur les
comptes annuels explique alors l'apparition de moyens pour vérifier les
états financiers produits par les dirigeants à destination de
l'extérieur. Ces moyens se sont progressivement développé
pour prendre leur forme actuelle : l'audit financier.
Aujourd'hui, dans son amélioration, l'audit financier a
engendré l'audit interne qui évolue vers l'assistance au
management et recouvre désormais une conception plus large et plus
riche, répondant aux exigences croissantes de la gestion de plus en plus
complexe des entreprises (Nouvelles méthodes de direction :
délégation, décentralisation, motivation, relation client
/ fournisseur au sein de l'entreprise, information, qualité
totale...).
L'apparition de l'audit interne est donc directement
liée à l'accroissement en volume des informations
financières ; de cet accroissement découlaient en effet des
risques accrus d'erreurs et de fraudes.
Au vu de ce qui précède, une question nous
traverse l'esprit. Cette question est la suivante : qu'elle est l'apport
de l'audit interne dans la réalisation des objectifs de
l'entreprise ? En d'autre terme, quel est le rôle joué par
l`audit interne dans l`atteinte des objectifs de l'entreprise ?
Ainsi, pour mieux rendre compte de cette problématique,
nous aborderons dans une première partie l'approche conceptuelle
où il sera question pour nous de parler de la spécification de la
problématique et de la revue de la littérature. Dans la seconde
partie, nous présenterons les généralités sur
l'audit interne et qui consistera à parler de la mission d`audit et de
procéder à la mise en oeuvre d'un système de
contrôle interne et d`audit interne. La troisième partie quant
à lui abordera la notion d'objectifs d'entreprise. Dans la
quatrième partie, il sera question de développer le thème
à proprement parlé et enfin dans la cinquième partie, nous
présenterons un cas pratique d'une mission d`audit interne.
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE CONCEPTUELLE
Chapitre I : SPECIFICATION DE LA
PROBLEMATIQUE
I- JUSTIFICATION ET INTERET DU THEME
1-1- Justification
En tant qu'organisation poursuivant des objectifs dans un
environnement économique, l'entreprise est le lieu de rencontre de toute
une série d'intervenants intéressés par sa performance. Il
s'agit donc principalement :
- Des dirigeants de l'entreprise;
- Des actionnaires ou associés;
- Des tiers (institutions de crédit, autorités
publiques, clients et fournisseurs, salariés, ...).
Cette situation qui ne nous a pas laissé
indifférent a orienté notre choix pour le thème :
« La contribution de l'audit interne dans la réalisation des
objectifs de l'entreprise. »
De même, notre passage au cabinet FIDEXCA (Fiduciaire
Internationale d'Expertise Comptable et d'Audit) que nous assimilons à
une action de terrain, nous a permis de voir de plus près quelques
réalités en entreprise.
Par ailleurs, après deux (02) années de
formation en cycle ingénieur orienté sur les finances et le
management, il nous a paru utile d'évaluer nos connaissances alors que
nous nous apprêtions à embarrasser le marché de l'emploi
tout en visant l'entreprenariat privé.
Avec cette étude, nous voulons apporter notre modeste
contribution dans le domaine du management afin qu'elle soit un échange
sur les pas de nos cadets et qu'elle permet aux professionnels de la finance et
du management ainsi qu'aux chefs d'entreprise d'avoir certainement une lecture
plus nette de la situation de l'entreprise.
Enfin, la nature de notre étude pourrait être une
esquisse à d'autres études en finance et à des recherches
qui s'intéressent à d'autres domaines du management.
En somme, nous estimons que notre modeste apport contribuera
à enrichir les connaissances en finances et surtout en audit interne.
1-2- Intérêt économique
A ce niveau, une notion générale d'ordre
publique se révèle car la valeur ajoutée obtenue à
partir du compte de résultat, constitue le gâteau à
partager entre les acteurs de l'entreprise.
L'audit interne permet aux salariés de garder leur
place au sein de l'entreprise ; à l'Etat d'envisager la
récupération des impôts ; aux établissements
financiers de procéder au recouvrement de leur créance, aux
actionnaires ou associés de s'assurer de la rentabilité de leur
investissement.
L'audit interne qui correspond à un besoin de
contrôle permet également aux différents partenaires de
l'entreprises (actionnaire ou associé, salariés,
établissements financiers, l'Etat, les tiers,...) de s'assurer de la
qualité ou de la fiabilité des informations fournies est
difficilement dissociable de l'activité économique.
1-3- Intérêt social
Au plan social, l'audit interne permet de s'assurer de la
pérennité de l'entreprise tout en favorisant la création
d'emplois.
Notons également que l'audit interne revêt un
intérêt d'ordre social qui est celui de s'assurer que les
gestionnaires administrent leurs activités de manières efficaces,
efficience, saine et prudente ; et pour fournir une évaluation
indépendante des processus de gestion des risques, de contrôle et
de gouvernance, et formuler des constatations visant a en améliorer
l'efficacité.
II- PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
2-1- Problématique
L'audit interne est une fonction d'évaluation à
la disposition d'une organisation pour examiner et apprécier le bon
fonctionnement, la cohérence et l'efficacité de son
contrôle interne. A cet effet, les auditeurs internes examinent les
différentes activités de l'organisation, évaluent les
risques et le dispositif mis en place pour les maîtriser, s'assurent de
la performance dans l'accomplissement des responsabilités
confiées et font toute recommandation pour améliorer sa
sécurité et accroître son efficacité.
L'audit interne est l'un des rouages essentiels du
système de contrôle interne. Aucune entreprise ne peut donc s'en
dessaisir, ne serait-ce que partiellement, sans perdre dans le même temps
la maîtrise d'un élément clé de sa survie.
Membre à part entière du management de
l'entreprise, l'auditeur interne agit dans le cadre d'une charte d'audit
définissant son indépendance.
Lorsque le service d'audit interne ne répond pas aux
attentes de la direction générale, celle-ci devrait prendre les
mesures adéquates pour le mettre à niveau.
En tout état de cause, l'entreprise doit conserver la
maîtrise d'oeuvre du processus des missions d'audit interne notamment
par :
· Le maintien du service d'audit interne, responsable de
tous les contacts avec la direction générale. Pour les petites et
moyennes entreprises, ce rôle pourra être confié à un
membre de l'équipe dirigeante ;
· La détermination de la zone géographique
des missions d'audit interne, de leur approche (processus, activités,
thèmes, systèmes, projets) et de leur fréquence ;
· L'actualisation périodique du plan à
moyen terme et du programme d'audit interne ;
· L'acceptation des méthodes de travail
utilisées (y compris la présentation des rapports) ;
· La supervision du processus de suivi des
recommandations.
C'est dans le cadre d'un service intégré
à la structure d'une organisation que la fonction d'audit interne est la
plus à même de rendre les meilleurs services à cette
organisation dans la mesure où des conditions sont remplies :
· Un personnel qualifié, de haut niveau et
à fort potentiel connaissant bien le « business » de
l'entreprise, son style de management, sa culture et son dispositif de
contrôle interne ;
· Un personnel qui connaît les techniques et la
méthodologie de l'audit interne, connaît et respecte les normes de
la profession, a le souci de sa formation permanente, et s'efforce de se tenir
au courant de toutes les avancées technologiques et des meilleures
pratiques de la profession ;
· Une équipe qui s'efforce en permanence de
répondre aux attentes de ses clients :
- Celles des audités en les aidant à mieux
remplir leurs responsabilités,
- Celles de la direction générale en se
concentrant davantage sur les solutions que sur les constats,
- Celles du comité d'audit en lui apportant ses
analyses sur la cohérence et l'efficience du dispositif de
contrôle interne de l'entreprise ;
- Un directeur d'audit interne qui a le souci de
l'efficacité de son équipe et de la maîtrise des
coûts de fonctionnement et fait preuve de créativité,
d'ouverture au changement et de sens de la communication ;
- Un directeur de l'audit interne qui utilise les services des
prestataires externes et entretient avec les commissaires aux comptes une
relation forte et suivie.
Notons qu'en fonction de notre orientation d'étude
c'est-à-dire en finance et management, il nous est arrivé de
constater qu'un bon nombre d'entreprises, est confronté à des
problèmes de management leur causant ainsi d'énormes
problèmes dans la recherche de la réalisation de leurs
objectifs.
2-2- Question de recherche
Il est question pour nous, à travers cette étude
de montrer comment est-ce que l'audit permettre à l'entreprise
d'atteindre ses objectifs.
C'est cette préoccupation qui constitue le point focal
de notre recherche et que nous souhaitons résoudre en vue d'y apporter
d'éventuelles contributions quant à l'apport de l'audit interne
dans la réalisation des objectifs de l'entreprise.
En résumé, comment l'audit interne peut aider
l'entreprise à atteindre ses objectifs ?
L'objectif principal de cette recherche vise à montrer
le rôle que joue l'audit interne dans la réalisation des objectifs
de l'entreprise.
Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes posé des
questions de recherches à savoir :
- Que renferme la notion d'audit ?
- Quelle est la place qu'occupe l'audit interne au sein de
l'entreprise ?
- Qu'apporte l'existence d'une fonction d'audit interne au
sein de l'entreprise ?
- Qu'attend-t-on par objectifs d'entreprise ?
- Quels sont les moyens de réalisation des objectifs de
l'entreprise ?
Ces questions vont susciter une hypothèse de recherche
autour de laquelle va graviter notre travail. L'hypothèse principale qui
éveille notre conscience est celle selon
laquelle : « l'audit interne joue un rôle dans la
réalisation des objectifs de l'entreprise. »
III- METHODE DE TRAVAIL
Pour faire à cette préoccupation, nous nous
sommes fixés une méthode de travail qui a consisté dans un
premier temps à fréquenter des bibliothèques qui nous
étaient accessibles ; et dans le second temps, à effectuer
un stage en de formation pratique en entreprise en occurrence dans un cabinet
d'expertise comptable et d'audit.
En effet, dans le souci de répondre aux multiples
questions que nous nous posons et faire face à notre principale
hypothèse, nous avons en plus des cours qui nous ont été
dispensés effectué des recherches sur différents sites web
et fréquenté des bibliothèques pour enrichir nos
connaissances sur le thème choisi.
Aussi, avons-nous marqué notre passage au sein du
cabinet FIDEXCA. Ce passage dans ce cabinet nous a plus ou moins permis de voir
comment se fait la pratique de l'audit. Et avec les différentes missions
d'audit auxquelles nous avons eu à participer au sein des entreprises
qui sont en partenariat avec le cabinet nous ont également permis
d'approcher la fonction d'audit interne (principalement à l'IPS-CNPS).
Chapitre II : REVUE DE LA LITTERATURE
I- DEFINITION DES CONCEPTS CLES DU THEME
1-1- Notion d'audit interne
Dans notre tentative de cerner la notion d'audit interne, nous
présenterons quatre définitions.
o Définition proposée par Herve JAHIER,
Pascal dans « préparation à la synthèse droit et
comptabilité » édition ellipses 1997 :
«Le contrôle est le corollaire des informations
transmises et générées par les différents agents
économique. Le contrôle réalisé doit être une
garantie de la fiabilité des comptes et de l'opinion exprimée par
un professionnel indépendant ».
o Définition1 proposée
par The Institue of Internal Auditors (Institut de l'Audit
Interne) :
«L'audit interne est une activité
indépendante et objective qui donne a une organisation une assurance sur
le degré de maîtrise des opérations, lui apporte des
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la
valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle,
de gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer
leur efficacité ».
o Définition proposée par Robert OBERT
dans « synthèse droit et
comptabilité » édition Dunod, 1998 :
« Généralement, les définitions
de l'audit données par les auteurs convergent vers une mission
d'opinion :
- Confiée à un professionnel
« indépendant » (audit interne ou externe) ;
- Utilisant une méthodologie
spécifique ;
- et justifiant un niveau de diligence acceptable par rapport
à des normes »
1 Traduction de la définition internationale
adoptée par l'IIA le 29 juin 1999 et approuvée le 21 mars par le
Conseil d'Administration de l'IFACI.
o Définition du terme
« contrôle » proposée par H. Bouquin dans
« l'encyclopédie de gestion », Edition
Economica, 1989 :
« Le contrôle (...) fait appel à quatre
catégories de dispositifs, des normes, des règles, des outils.
Les objectifs sont les résultats (financiers et autres)
que l'on se propose d'atteindre sur l'horizon temporel déterminé
pour remplir des missions définies sur un horizon aussi
éloigné. Les normes ou politiques sont des lignes de conduite
à tenir en présence d'une situation. Elles visent donc des
aspects répétitifs et programmables du fonctionnement d'une
organisation.
Les outils sont les différents moyens d'information et
d'aide à la recherche nécessaire au pilotage »
En sommes, sur la base des définitions
précédentes nous pouvons affirmer que l'audit est un examen
critique, une notion qui impose :
- Des compétences d'un professionnel
indépendant : savoir-faire et savoir être
préalablement reconnus ;
- La mise en oeuvre de diligences acceptables par rapport
à des normes de comportement, de travail et de rapport ;
Visant la formulation d'une opinion professionnelle et
indépendante en rapport avec la qualité normalement attendue de
la manière contrôlée.
1-2- Définition de l'entreprise
Selon le dictionnaire universel francophone,
3ème édition Hachette, Edicef
« L'entreprise est une unité
économique de production à but commercial (biens et
services) ».
Selon l'article 4 de l'acte uniforme relatif au Droit
des Sociétés :
« L'entreprise est une société
commerciale créée entre deux ou plusieurs personnes qui
conviennent, par un contrat, d'affecter à une activité, des biens
en numéraires ou en nature, dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourrait en
résulter ».
En sommes, l'entreprise est une organisation
économique, de forme juridique déterminée,
réunissant des moyens humains, matériels, immatériels et
financiers, pour produire des biens ou des services destinés à
être vendus sur un marché pour réaliser un profit.
1-3- Notion d'objectif d'entreprise
Le dictionnaire définit l'objectif comme étant
un but que l'on se propose d'atteindre. On constate aussi que l'entreprise d'un
point de vue générique se distingue par :
- Ce qui est l'essence même de son existence et qui est
souvent confondu avec la nature du bien ou service qu'elle produit ;
- Le fait que les objectifs de l'entreprise déterminent
les moyens humains, matériels, immatériels et financiers qu'elle
va engager pour produire ;
- Le fait qu'une entreprise ne peut exister que si elle
crée de la valeur ajoutée du fait de sa fonction de prestation de
services, de production ou de transformation.
Mais limiter l'entreprise en tant que telle à sa simple
expression économique, c'est faire l'impasse sur un certain nombre
d'aspect qui rendent d'autant plus complexe la définition même de
l'entreprise. Car :
- Lors de sa création, l'entreprise acquiert une
personnalité qui dépasse sa simple expression juridique. On
attribue alors a l'entreprise une terminologie qui lui confère souvent
des caractéristiques d'être vivant : une entreprise
naît, grandit, meurt, agit avec morale (entreprise citoyenne...)
- Par son action, l'entreprise agit et réagit à
son environnement via notamment les externalités qu'elle produit
(pollution...). Elle change donc constamment pour s'adapter aux
évolutions de la sphère économique, sociale, juridique...
dans laquelle elle évolue.
L'entreprise est alors au coeur des conflits sociaux, le lieu
de cristallisation des problèmes plus généraux de la
société. Elle est constamment en relation avec un nombre
important de partenaires vers lesquels (et à partir desquels) elle
échange des biens, des services, des hommes, des informations...
Au-delà de sa fonction première et essentielle
qui et de produire un bien u un service, l'entreprise doit être vue comme
organisation complexe, créée et animée par des hommes,
ouverte sur son environnement et qui est en interaction perpétuelle avec
lui. Sans aller jusqu'à lui donner un caractère humain,
l'entreprise en tant qu'entité autonome doit alors s'analyser dans toute
se diversité.
II- RECENSION DES ECRITS PERTNENTS SUR LE
THEME
Cette recension a été réalisée sur
la septième conférence internationale de l'union francophone de
l'audit interne (UFAI) 1. Ainsi, le marocain Mohamed BARNIA a
soutenu lors de ces assises sur le thème : le management des
risques et le contrôle interne : définition et
objectifs, cadres de référence des auditeurs internes que :
« Le contrôle interne est un processus mis en oeuvre par le
conseil d'administration, les dirigeants et le personnel d'une organisation,
destinée à fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs suivants : la réalisation et
l'optimisation des opérations ; la fiabilité des
informations financières et de gestion ; la conformité aux
lois et réglementations en vigueur. Le contrôle interne n'est pas
un événement isolé ou une circonstance unique, mais un
ensemble d'actions qui se répandent à travers toutes les
activités de l'entreprise. Les procédures de contrôle
interne sont particulièrement efficace lorsqu'elles sont
intégrées à l'infrastructure et font partie de la culture
de l'entreprise.
Chaque système de contrôle interne est unique. En
effet, les sociétés et leurs besoins diffèrent
fondamentalement selon leur secteur d'activité, leur taille, leur
culture et leur philosophie. Le management des risques traite des risques et
des opportunités ayant une incidence sur la création ou la
préservation de valeur.
Les performances d'une entreprise peuvent être
menacées par des facteurs internes ou externes. Ces facteurs peuvent,
à leur tour, avoir un impact sur les objectifs. Les risques augmentent
au fur et à mesure que les objectifs diffèrent des performances
réalisées. L'identification et l'analyse du risque constituent un
processus continu et répétitif. Ce processus est un
élément clé d'un système de contrôle interne
efficace. Le management doit, à tous les niveaux, identifier
minutieusement les risques et prendre les mesures adéquates afin de les
limiter. Le choix d'une méthode d'identification des risques n'a
guère d'importance. Une fois identifiés, les risques doivent
être analysés pour déterminer la façon dont ils
seront gérés.
Aussi, la française Annie BRESSAC soutient a propos du
thème : appréhender l'éthique dans
l'entreprise :
« Qu'est ce que l'éthique ? Si l'on se
réfère à l'étymologie, éthique et moral sont
un seul et même concept. Pourtant ces deux notions sont souvent
différenciées : la morale sera un ensemble de règle
et de valeurs constituant la norme dans un environnement donné ;
l'éthique serait un ensemble de règles de
1 Extrait des discours tenus lors de la
conférence internationale de l'UFAI en 2006 à Bamako
comportement en référence à une morale définie dans
un contexte donné. La frontière est tenue.
Quoiqu'il en soit, les exigences éthiques sont
croissant pour des raisons diverses, notamment les scandales financiers, la
nécessite de retrouver la confiance, les principes du gouvernement
d'entreprise.
Comment l'audit interne peut il contribuer à
l'éthique de l'entreprise ? En évaluant les processus du
management de risques, de contrôle, de gouvernement d'entreprise. En
s'assurant que l'organisation respecte les lois et règlements, les
principes d'éthiques et qu'elle agit dans la transparence. En rappelant
à toutes les personnes de l'organisation qu'elles sont, à des
degrés et des titres divers, responsables de sa culture éthique.
Les difficultés sont évidemment grandes. Comment évaluer
un climat éthique, selon quels critères, avec quels
indicateurs ? Comment évaluer les comportements ?
L'engagement et la détermination, l'exemplarité,
la transparence, créeront, avec la participation du personnel, les
conditions de succès d'une démarche des plus délicates
III- CADRE DE REFERNCE
Ce cadre vise essentiellement à présenter l'IPS
- CNPS et son département d'audit interne.
3-1- Présentation de l'IPS-CNPS
3-1-1- Historique
Dans forme actuelle, la CNPS est une construction qui s'est
faite pièce par pièce comme un puzzle. Plusieurs dates marquent
l'histoire de l'IPS-CNPS dont :
o 15 décembre 1955 : mise en place de la
Caisse de Compensation des Prestations Familiales (CCPF), chargée du
paiement des prestations familiales aux familles des salaries du secteur
privé.
o 10 décembre 1958 : la branche des
risques professionnels a été instituée afin de
prévenir et de réparer les accidents du travail et des
professionnelles par l'action de soins médicaux, d'indemnités
journalières et des rentes.
o 21 septembre 1960 : création de la
caisse de retraite des travailleurs affiliés ayant atteint l'âge
de la retraite ou à leurs ayants droits.
o 20 décembre 1968 : la loi n 68-595
portant code de prévoyance sociale crée la CNPS et lui assigne
pour une mission la gestion des trois branches de prestations
susmentionnées.
o 02 août 1999 : promulgation des lois n
99-476 et 99-477 portant définition et organisation des institutions de
prévoyance sociale.
3-1-2- Mission
La CNPS a pour mission la gestion du service public du
régime obligatoire de la prévoyance sociale du secteur
privée et assimilée qui comprend :
v La branche des prestations familiales,
v La branche des accidents de travail et des maladies
professionnelles,
v La branche de l'assurance vieillesse ou la retraite,
v La gestion des régimes complémentaires ou
spéciaux, obligatoires ou volontaires,
v Le recouvrement des cotisations sociales et le service de
prestations afférentes à ces différentes branches.
Elle intervient également dans le domaine de l'action
sociale et sanitaire au profit des assurés.
3-1-3- Statut juridique
La CNPS est devenue aujourd'hui par la loi n 99-476 du 06
août 1999 une société privé de type particulier
ayant la personnalité morale de droit privé avec pour mission la
gestion autonome du service de prévoyance sociale.
3-1-4- Organisation et fonctionnement
L'IPS-CNPS réalise sa mission sous la double tutelle du
Ministère de la Solidarité Nationale, de la
Sécurité Sociale et des Handicapés (tutelle administrative
et technique) et du Ministère de l'Economie et des Finances (tutelle
financière).
L'institution est présidée par un conseil
d'administration de douze membres dont :
§ 4 représentants de l'Etat
§ 4 représentants les employeurs
§ 4 représentants les travailleurs
Elle est gérée au quotidien par une direction
générale. Elle s'appuie sur quatre directions centrales, quatre
cellules spécialisées, des structures déconcentrées
et vingt agences reparties sur l'ensemble du territoire national.
3-1-5- Organigramme
Voir annexe 1
3-2- Le département d'audit interne
3-2-1- Présentation
Le Département d'Audit Interne est dépend de la
Direction du Contrôle qui a pour mission d'assurer d'une part que les
ressources sont utilisées de façon efficace par rapport aux
objectifs fixés ; et d'autre part que l'audit et le système
de contrôle interne couvrent les risques potentiels et permettent le
respect des procédures. En effet, Depuis le mois de janvier 2006, la
direction du contrôle a été réorganise. Elle se
compose désormais de deux départements :
· Le département contrôle de
Gestion ;
· Le département audit interne.
3-2-2- Missions et objectifs
3-2-2-1- Missions d'audit interne
Le département d'audit interne analyse et évalue
d'une manière indépendante l'existence et le fonctionnement du
système de contrôle interne. Au moyen de missions d'audit, il
rédige des recommandations et des avis ou exprime des remarques de
l'amélioration du contrôle interne.
3-2-2-2- Contrôle interne
Le contrôle interne est un processus, exercé
aussi bien par le comité de direction, les responsables
hiérarchiques et tous collaborateurs, pour donner une assurance
raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l'entreprise.
Le système de contrôle interne est l'ensemble des
mesures et activités qui visent :
· La protection du patrimoine ;
· La fiabilité des flux d'informations ;
· L'application des règles légales et
internes ;
· L'efficacité des règles mises en
oeuvre.
3-2-2-3- Différentes responsabilités
Le comité de direction est responsable du point de vue
de la gestion générale de l'entreprise, de l'établissement
d'un système de contrôle interne. Les responsables
hiérarchiques et leurs collaborateurs assument la responsabilité
en premier rang du fonctionnement effective du système de contrôle
interne.
Le département audit interne assume la
responsabilité en second rang de l'évaluation de contrôle
interne, avec les objectifs spécifiques :
· Améliorer dans les unités de travail la
prise de conscience des risques d'entreprise, leur
identification et leur mesure ;
· Formuler d'une manière indépendante une
évaluation de ces risques ;
· De fournir au comité de direction et chefs
département et services des avis et des mesures en
vue de l'amélioration du système de
contrôle interne ;
· De fournir si requis de l'assistance dans la mise en
oeuvre de ces mesures.
3-2-3- Méthode de travail
3-2-3-1- Portée
Toute activité ou système automatisé de
l'IPS-CNPS, peut faire l'objet d'une mission d'audit. Toute activité
signifie entre autre, quelque soit le niveau hiérarchique ou elle
s'exerce.
3-2-3-2- Audit
Deux types d'audit :
v Les audits opérationnels analysent si le
contrôle interne est adapté à la maîtrise des risques
d'entreprise.
Ils examinent les projets ou les processus d'entreprise, selon
les critères :
· D'intégrité des données
(ponctualité, exactitude, exhaustivité des
données) ;
· Efficacité et efficience du système de
contrôle interne.
v Les audits financiers évaluent et examinent
l'exactitude du reporting comptable et assimilé.
3-2-3-3- Enquête
Le département audit interne effectue les
enquêtes au sujet d'erreurs, de plaintes tant internes qu'externes, de
situations de risques graves et de présomptions de fraude ou vol.
3-2-3-4- Avis
Le département audit interne formule des avis
concernant des aspects spécifiques de la maîtrise du risque ou des
aspects opérationnels des matières qu'il contrôle, de sa
propre initiative ou à la demande des départements ou services
concernés.
3-2-4- Planning d'audit et reporting
3-2-4-1- Plan
Le service d'audit interne établit un programme annuel,
fondé sur une analyse des risques et tenant comptes des besoins
exprimés par les services.
Il soumet à l'approbation du comité de direction le
programme annuel.
La proposition de plan annuel mentionne l'effectif
nécessaire correspondant.
3-2-4-2- Moyens
Le département d'audit interne doit disposer du
personnel nécessaire et avec les qualités requises pour accomplir
les missions approuvées dans le plan annuel.
Le département d'audit interne dispose de la
technologie et de l'infrastructure nécessaire, plus spécialement
dans domaine informatique, afin de pouvoir accomplir ses missions de
manière indépendante.
Le département d'audit interne peut faire appel
à des consultants extérieurs si nécessaire.
3-2-4-3- Rapport
Après chaque mission, le département audit
interne adresse un rapport contenant les constatations, les risques et les
recommandations liées à l'activité auditée.
Le rapport d'audit interne contient une description des faits
et constatations, une évaluation du système de contrôle
interne.
Le rapport est nécessairement complété de
recommandations visant à améliorer le contrôle interne
Les recommandations font l'objet d'une discussion
préalable avec l'audité afin que ses réactions puissent
être mentionnées dans le rapport d'audit.
Le comité de direction est responsable de la prise de
décision concernant des actions correctives pour la mise en oeuvre des
recommandations.
Le suivi de l'application de ces décisions est
assuré par le département audit interne.
3-2-5- Relation
3-2-5-1- Autorité intérieure et droit
d'accès
Dans le cadre de ses missions, le département audit
interne peut accéder à toutes les données et à tous
les locaux, sous réserves de dispositions légales,
conventionnelles, réglementaires ou déontologie contraire.
Il peut dans le cadre de ses compétences
requérir des informations de tout agent de l'institution dans la
conduite d'une mission d'audit.
3-2-5-2- Ravisseurs externes
Le département audit interne prête assistance aux
réviseurs dans l'exercice pratique de leur mission de certification.
Le département audit interne soumet ses missions et ses
rapports aux réviseurs, afin que ceux-ci puissent s'y
référer au maximum pour attester du bon fonctionnement de
l'institution.
Le département audit interne dispose du droit
d'accompagner lors des interviews les réviseurs externes et
reçoit copie de toute mission d'audit achevée.Chapitre
III : OBJECTIF DE L'ETUDE
I- OBJECTIFS
Nous avons réalisé ce présent
mémoire dans un triple objectif :
Le premier est intellectuel : nous avons voulu
matérialiser, mettre par écrit deux années de formations,
de stages et de recherches sur le thème : la contribution de
l'audit interne dans la réalisation des objectifs de l'entreprise depuis
notre intégration au sein du Groupe Sup' Management. Nos participations
aux différents séminaires de formations organisés par
l'Institut des Auditeurs Internes de Cote d'Ivoire et surtout les cours
dispensés par Monsieur DOUMBIA ont suscité en nous cette
envie.
Le second est de faire découvrir ce domaine à
nos lecteurs car l'audit interne reste une expertise en devenir.
Le troisième est personnel : nous désirons
faire nos pas en tant qu'apprenti professionnel de ce domaine dans le but de
créer dans quelques années un cabinet de consultant afin d'aider
à la mise en place de ce type de cellule dans les organisations.
II- DIFFICULTES RENCONTREES
La difficulté majeure a laquelle nous avons eu à
faire face est qu'il n'a pas été facile pour nous d'avoir la
documentation dont nous avions besoin. Il nous été parfois
demandé de lister les documents recherchés et qui aboutissait
souvent sur des rendez-vous qui ne sont respectés. Il faut noter aussi
que lors de la réalisation de ce présent mémoire, nous
étions en entreprise. Il était donc difficile pour nous de faire
suivre de façon régulière par notre directeur de
mémoire et notre maître de stage. Cette situation est due au fait
que nous étions dans un cabinet qui doit faire face à certaines
de ses obligations celles de procéder à la certification des
comptes des entreprises partenaires et cela nécessitait aussi des
missions revue de procédures et de commissariat aux comptes.
DEUXIEME PARTIE :
GENERALITES SUR L'AUDIT INTERNE
Chapitre I : LA MISSION D'AUDIT
INTERNE
I- DEFINITION ET OBJECTIFS
1-1- Notion d'audit
Il nous est rapporté que c'était au IIIe
siècle avant Jésus-Christ que les gouverneurs romains avaient
pris l'habitude de désigner des questeurs chargés de
contrôler les comptabilités de toutes les provinces. Les questeurs
rendaient compte verbalement de leur mission devant une assemblée
composée « d'auditeurs ». Signalons que le terme
« audit » provient du verbe latin
« audire » qui signifie
« écouter ». A cette époque, remonte donc
l'utilisation du terme « audit », marqué à
l'origine d'un sens quelque peu différent de celui que nous connaissons
aujourd'hui.
Pendant les siècles qui suivirent, de nombreux
souverrains prirent exmple sur celui des romains. Ainsi, Charlemagne nommait
des « missi dominci », hauts commissariat chargés de
contrôler les administrateurs provinciaux. En citant quelques
références données par MM. Collins et Valin dans leur
ouvrage « Audit et contrôle interne », nous pouvons
dire qu'à l'origine l'auidteur était l'assemblée qui
écoutait les conclusions des questeurs.
De nos jours, les auditeurs gardent le sens des questeurs mais
ils ne désignent pas l'assemblée. Même si fondamentalement
l'auditeur devra aussi écouter avant de rédiger son rapport. Il
faut reconnaître que la fonction a évolué dans le temps, et
les objectifs aussi.
Ainsi, l'audit interne est une activité independante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré
de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur
ajoutée.
1-2- Objectifs de l'audit interne
A l'audit correspond un besoin de contrôle (pour
s'assurer de la qualité ou de la fiabilité) que l'on peut
difficilement dissocier de l'activité économique.
De manière générale, l'audit est un
examen critique qui vise fondamentalement à vérifier la
fiabilité des informations fournie par les organisations
économiques et à s'assurer de la qualité des dites
informations par rapport à la qualité normalement attendue de la
matière contrôlée.
Il s'agit notamment pour le professionnel d'évaluer la
qualité du dispositif de contrôle interne et de formuler les
recommandations necessaires en vue de son amélioration. L'audit
interne est également susceptible d'intégrer dans sa mission des
préoccupations relevant de l'audit opérationnel.
1-3- Déontologie des auditeurs
Outre les obligations inhérentes au statut de fonction
publique, l'unité d'audit interne se conforme aux normes internationales
de sa profession en matière de déontologie :
- L'audit veille à conduire ses enquêtes sans
préjugés. Dans ses conclusions, il doit manifester un haut niveau
d'objectivité, d'impartialité et
d'honnêteté ;
- Il doit se comporter de manière à ce que son
intégrité et sa bonne foi ne puissent pas être mises en
doute.
- L'auditeur, ne pouvant être peu exigeant (transiger)
sur la qualité de ses travaux de recherche, avec le niveau de direction
appropriée, la réunion des conditions nécessaires à
l'exercice effectif de ses missions ;
- Dans sa contribution à la performance de
l'organisation, il doit allier une grande rigueur de méthode et une
capacité d'écoute lui permettant d'appréhender les
réalités opérationnelles ;
- En cas de découverte d'irrégularités ou
de fraudes graves, l'auditeur informe immédiatement sa hiérarchie
et examine avec elle la meilleure conduite à tenir pour la recherche de
preuves avec le tact et la discrétion nécessaire.
- L'auditeur interne est soumis à un strict secret
professionnel dont seuls ses mandants peuvent l'affranchir ;
- Les dossiers d'audit ne sont pas accessibles, à
l'exception des parties utilisées par d'autres professionnels,
eux-mêmes astreints au devoir de réserve et au secret
professionnel ;
- L'audit interne a le devoir de refuser une mission qui lui
serait proposée s'il estime, en conscience et de façon
étayée, et après discussion avec la direction
générale, qu'une insuffisance ou une absence de compétence
ou de moyens adaptés à la mission proposée risque de nuire
à la crédibilité des conclusions ;
- La méthodologie, les outils et les moyens doivent
répondre aux standards professionnels reconnus et viser le meilleur
coût et la meilleure efficacité pour l'audit ;
L'audit interne compte, par écrit, aux instances qui
l'ont mandaté, des faits mis en évidence ; ceux-ci sont
toujours portes à la connaissance préalable des responsables des
secteurs audités dont les observations et l'adhésion est
sollicitée. 1-3-1- Code de déontologie 1
Le code de déontologie de l'institut a pour but de
promouvoir une culture de l'éthique au sein de la profession d'audit
interne.
Compte tenu de la confiance placée en l'audit interne
pour donner une assurance objective sur les processus de management des
risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise, il était
nécessaire que la profession se dote d'un tel code. Le code de
déontologie va au-delà de la définition de l'audit interne
et inclut deux composantes :
- Des principes fondamentaux pertinents pour la profession et
pour la pratique de l'audit interne ;
- Des règles de conduite décrivant les normes de
comportement attendues des auditeurs internes.
Ces règles sont une aide à la mise en pratique
des principes fondamentaux et ont pour but de guider la conduite éthique
des auditeurs internes.
Le code de deontologie associé au « cadre de
référence des pratiques
professionnelles »(« Professional Practices
Framework ») et les autes déclarations de l'institut
fournissent les lignes de conduite pour les auditeurs internes. On
désigne par « Auditeurs Internes » les membres de
l'institut, les titulaires de certification professionnelle de l'Institut des
Auditeurs Internes (IIA) ou les candidats à celle-ci, ainsi que les
personnes proposant des services dans le cadre de la définition de
l'audit interne.
1-3-2- Champ d'application et caractere obligatoire
Le code de déontologie s'applique aux personnes et aux
entités qui fournissent des services d'audit interne.
Toute violation du code de déontologie par des membres
de l'institut, des titulaires de certification professionnelle de l'IIA ou des
membres ou des candidats à celle-ci, fera l'objet d'une
évaluation et sera traitée en accord avec les statuts de
l'institut et ses directives administratives. Le fait qu'un comportement
donné ne figure pas dans les règles de conduite ne
l'empêche pas d'etre inacceptable ou déshonnorant et peut
entraîner une action disciplinaire à l'encontre de la personns qui
s'en est rendu coupable.
1 Traduction littérale du Code of Ethics,
approuvé par le Conseil d'Administration de l'IIA (Institut of Internal
Auditors) le 17 juin 2000 1-3-3- Principes fondamentaux
Il est attendu des auditeurs internes qu'ils respectent et
appliquent les principes fondamentaux suivant :
Ø Intégrité :
l'intégrité des auditeurs internes est à la base de la
confiance et de la crédibilité accordées à leur
jugement.
Ø Objectivité : les auditeurs
internes montrent le plus haut degré d'objectivité
professionnelle en collectant, évaluant et communiquant les informations
relatives à l'activité ou au processus examiné. Les
auditeurs internes évaluent de manière équitable tous les
éléments pertinents et ne se laissent pas influencer dans leur
jugement par leurs propres intérêts ou par autrui.
Ø Confidentialité : les auditeurs
internes respectent la valeur et la propriété des informations
qu'ils reçoivent ; ils ne divulguent ces informations qu'avec les
autorisations requises, à moins qu'une obligation légale ou
professionnelle ne les oblige à le faire.
Ø Compétence : les auditeurs
internes utilisent et appliquent les connaissances, les savoir-faire et
expériences requis pour la réalisation de leurs travaux.
1-3-4- Règles de conduite
1-3-4-1- Intégrité
Les auditeurs internes :
§ Doivent accomplir leur mission avec
honnêteté, diligence et responsabilité ;
§ Doivent respecter la loi et faire les
révélations requises par la loi et les règles de la
profession ;
§ Ne doivent pas sciemment prendre part à des
activités illégales ou s'engager dans des actes
déshonorants pour la profession d'audit interne ou leur
organisation ;
§ Doivent respecter et contribuer aux objectifs
éthiques et légitimes de leur organisation.
1-3-4-2- Objectivité
Les auditeurs internes :
§ Ne doivent pas prendre part à des
activités ou établir des relations qui pourraient compromettre ou
risquer de compromettre le caractère impartial de leur jugement. Ce
principe vaut également pour les activités ou relations
d'affaires qui pourraient entrer en conflit avec les intérêts de
leur organisation ;
§ Ne doivent rien accepter qui pourraient compromettre ou
risquer de compromettre leur jugement professionnel ;
§ Doivent révéler tous les faits
matériels dont ils ont connaissance et qui, s'ils n'étaient pas
révélés, auraient pour conséquence de fausser le
rapport sur les activités examinées.
1-3-4-3- Confidentialité
Les auditeurs internes :
§ Doivent utiliser avec prudence et protéger les
informations recueillies dans le cadre de leurs activités ;
§ Ne doivent pas utiliser ces informations pour en
retirer un bénéfice personnel, ou d'une manière qui
conviendraient aux dispositions légales, ou porterait préjudice
aux objectifs éthiques et légitimes de leur organisation.
1-3-4-4- Compétence
Les auditeurs internes :
§ Ne doivent s'engager que dans des travaux pour lesquels
ils ont les connaissances, le savoir-faire et l'expérience
nécessaire ;
§ Doivent réaliser leurs travaux d'audit interne
dans le respect des Normes pour la Pratique Professionnelle de l'audit interne
(Standard for the Practice of Internat Auditing) ;
§ Doivent toujours s'efforcer d'améliorer leur
compétence, l'efficacité et la qualité de leurs
travaux.
1-4- Gouvernement d'entreprise
Plusieurs définitions ont été
données à cette notion de gouvernement d'entreprise. Dans toutes
les définitions, cette notion apparaît comme un etat de fait qui
exige au sein de l'entreprise et doit favoriser une relation harmonieuse entre
les animateurs de l'entreprise.
Selon Monks et Minow, le gouvernement
d'entreprise est : « La manière dont sont
agencées les relations entre les différentes parties
impliquées dans la détermination de la performance de
l'entreprise ».
La Bourse de Toronto le définit
comme suit : « La démarche et la structure servant
à diriger la société et les affaires afin
d'accroître l'avoir des actionnaires ; cette démarche et
cette structure définissant la division des pouvoirs et
établissent des mécanismes permettant d'établir
l'organisation de rendre compte pour les actionnaires, le conseil
d'administration et la direction ».
Selon O. Pasré,
c'est : « L'ensemble des règles de fonctionnement et
de contrôle qui régissent dans un cadre historique et
géographique donné, la vie des entreprises ».
Quant à Nothomb, il donne la
définition suivante au gouvernement
d'entreprise : « Le corporate governance consiste à
définir, ou à redéfinir le rôle et la place des
organes d'administration de la société, visant à atteindre
un équilibre entre les trois composants essentiels de ce pouvoir ;
le Management, le Conseil d'Administration et l'Assemblée
Générale. Le corporate governance est donc un mode
d'accompagnement actif bien compris entre actionnaires et gestionnaires, qui
s'exerce dans le cadre des structures de la société
émettrice (Assemblée générale, Conseil
d'administration, Comites, etc.) ».
En somme, nous pouvons retenir que le gouvernement
d'entreprise est le dispositif comprenant les processus et les structures mis
en place par le conseil afin d'informer, de diriger, de gérer et de
piloter les activités de l'organisation en vue de réaliser ses
objectifs.
La problématique posée est que les actionnaires
confient leurs entreprises à des dirigeants et n'assurent aucun
contrôle. Or leurs décisions peuvent entamer la
pérennité de l'entreprise.
Des mesures légales et réglementaires ont
été prises en ce sens :
§ Aux USA (la loi Sarbannes-Oxley)
§ En Europe avec la relance des travaux entrepris par
l'OCDE et la mise en oeuvre des normes internationales IAS/IFRS
§ En France avec la mise en oeuvre de la LSF, la loi sur
la sécurité financière.
Ces mesures ont eu comme conséquences :
· Le renforcement des mécanismes de contrôle
externe (audit externe, contrôle des marchés financiers,...),
· Le renforcement des mécanismes de contrôle
en interne,
· Ils concernent surtout la responsabilisation des
actionnaires et la professionnalisation du conseil d'administration par
conséquent.
Le conseil d'administration doit dorénavant :
- Contrôler les dirigeants
- Garantir les intérêts des actionnaires
- Veiller aux intérêts d'autres stakeholders
(parties prenantes).
Le conseil d'administration selon la loi Sarbannes-Oxley,
accompagné d'un puissant instrument. C'est le comité d'audit qui
va abriter l'audit interne qui prend encore plus de
« coffre », de puissance, d'indépendance de part son
rôle accru et sa position dans la hiérarchie.
L'audit interne doit évaluer le processus de
gouvernement d'entreprise et formuler les recommandations appropriées en
vue de son amélioration. A cet effet, il détermine si le
processus répond aux objectifs suivants : promouvoir des
règles d'éthiques et des valeurs appropriées au sein de
l'organisation ; garantir une gestion efficace des performances de
l'organisation, assortie d'une obligation de rendre compte ; bien
communiquer aux services concernés au sein de l'organisation les
informations relatives aux risques et aux contrôles ; fournir une
information adéquate au Conseil, aux auditeurs internes et externes et
au management, et assurer une coordination efficace de leurs
activités.
II- DEFINITION DE LA MISSION D'AUDIT
INTERNE
La signification d'une mission d'audit est qu'elle se
découpe en périodes précises et identifiables, et qui sont
toujours les mêmes.
Au préalable, précisons ce qu'il faut entendre
par « mission d'audit ».
2-1- Définition
Mission, du Latin « Mittere » :
envoyer, nous indique le Petit Larousse qui
précise : « fonction temporaire et
déterminée dont un gouvernement charge un agent spécial...
par exemple : ce que l'on est chargé d'accomplir dans l'intention
de Dieu ou d'après la nature des choses ». On se gardera bien
d'extrapoler à partir de cette définition et de qualifier de
« divin » les travaux des auditeurs.
Toutefois, on peut faire un parallèle audacieux avec la
Direction de l'entreprise ou de l'organisation et affirmer que la mission de
l'auditeur est bien ce travail « temporaire » qu'il sera
chargé d'accomplir dans l'intention de la direction
générale. Travail « temporaire » car le
travail permanent de l'auditeur interne n'est constitué que par une
succession, en principe, ininterrompue de missions diverses.
Ces dernières sont à apprécier selon deux
critères : le domaine d'investigation et la durée.
2-2- Domaine d'investigation
Des qu'il s'est agit d'élargir le champ d'application
de l'audit interne, on a vu apparaître de nouveau vocables pour baliser
le chemin parcouru. Mais il faut du temps pour « fixer »
une terminologie et ainsi qu'on l'a vu, on trouve encore des
interprétations divergentes sur le sens à donner aux mots. En
réalité, tout est une affaire de classement et, dès que
l'on est clair sur la philosophie du classement, les mots trouvent tout
naturellement la place qui leur revient. Tout comme la technique comptable
distingue les dépenses par nature et les dépenses par
destination, critère de la distinction entre la comptabilité
générale et la comptabilité analytique, de même
l'audit interne distingue un classement par objectifs (ou par nature) et un
classement par destination, l'un et l'autre pouvant être disposé
dans un tableau à double entrée.
Le classement par objectifs correspond au développement
historique de la fonction, laquelle s'est assignée au tout début
des objectifs simples, puis les a progressivement complexifiés pour
arriver à la situation actuelle.
Le champ d'application d'une mission peut de façon
signification varier en fonction de deux éléments : l'objet
et la fonction.
2-2-1- L'objet
L'objet va permettre de distinguer les missions
spécifiques des missions générales.
- Fréquemment, on a affaire à une mission
spécifique, c'est-à-dire portant sur un point précis en
lieu déterminé. Ainsi en est-il si la mission a pour objet
« audit des comptes de la succursale d'une entreprise ».
- Par opposition à ces missions
« spécifiques » on peut définir des missions
« générales » qui ne vont connaître
aucune limite géographique. En reprenant l'exemple
précédent, on peut illustrer la notion de mission
générale avec « l'audit des comptes ».
2-2-2- La fonction
Autre critère qui bien évidemment se marie avec
le précédent, on parle alors de missions uni fonctionnelles.
· La mission uni fonctionnelle, qu'elle soit
spécifique ou générale, ne va concerner qu'une seule
fonction. Par habitude, on réserve ce terme aux missions
« générales », mais on perçoit bien
qu'il n'y a là, aucune exigence logique : l'audit des comptes d'une
succursale ou l'audit des comptes de l'entreprise sont tous deux des missions
uni fonctionnelles car ne concernant que la fonction
« comptabilité ». Il en sera de même pour les
services qui seront concerné pour une mission d'audit.
· La mission plurifonctionnelle, celle ou l'auditeur est
concerné par plusieurs fonctions au cours d'une même mission, se
rencontre en général dans deux cas :
- Le premier cas, et le courant, est celui des filiales.
Lorsque les auditeurs internes se déplacent pour aller auditer une
filiale, ils auditent en général tout ou une partie des
activités de la filiale sans se limiter à une seule fonction. Ils
peuvent ainsi avoir une vue de synthèse sur la société et
une appréciation globale sur la qualité de sa gestion. Cette
approche n'est en général pas retenue pour les filiales de
grande importance, sauf à faire une mission longue (second
critère qui sera examiné au paragraphe suivant). Cette approche
plurifonctionnelle de la filiale s'applique également et pour les
mêmes raisons aux entreprises industrielles d'une certaine importance.
Dans un cas comme dans l'autre, les frontières entre l'approche uni
fonctionnelle et l'approche plurifonctionnelle ne sont pas strictes : tout
est une affaire de pratique, d'habitude et de culture.
- Le second cas, en dehors des filiales et entreprises
industrielles, dans lequel on trouve très souvent une approche
multifonctionnelle, est celui des auditeurs informatiques : auditer les
systèmes informatiques d'un secteur, d'une filiale ou d'une entreprise
industrielle n'a en général que les apparences d'une approche uni
fonctionnelle (l'informatique), car les systèmes informatiques en
question vont bien évidemment couvrir et concerner plusieurs fonctions.
Par contre, on évite cette qualification lorsque la mission est
définie comme l'audit d'un système informatique particulier et
spécifique.
Notons ainsi, que la pratique d'audits multifonctionnels exige
une certaine pluridisciplinarité au sein de l'équipe d'audit
interne.
En sus du champ d'application, la durée de la mission
est généralement un critère intéressant à
apprécier.
III- PHASES FONDAMENTALES DE LA MISSION
D'AUDIT
3-1- Le critère géographique
A ce niveau, nous notons trois phases fondamentales. Le
chiffre trois n'est pas le nombre d'or de l'audit interne, il correspond
très exactement à la situation géographique de l'auditeur
au cours de son intervention :
- Dans la première partie de sa mission, l'auditeur est
essentiellement dans son bureau et dans son service. Ses déplacements
sont courts et brefs ; à la limite, ils peuvent ne pas
exister ;
- Dans la second partie, au contraire, l'auditeur est la
plupart du temps sur le terrain, donc absent du service ; les retours au
bureau sont rares, parfois inexistants ;
- Dans la troisième partie, retour à la
sédentarité également ponctue comme la première
phase de quelques déplacements possibles, brefs et rapides. Et cette
sédentarité peut également être un travail a
domicile.
« Retour au bureau » ne signifie pas
nécessairement « retour dans le service » :
tout dépend de l'éloignement de l'auditeur. Lorsqu'il
réalise sa mission d'audit à proximité et que les frais de
déplacement sont considérés comme budgétairement
acceptables, l'auditeur revient effectivement dans le service. Mais si la
mission se déroule au loin, et en particulier au-delà des
frontières, « retour au bureau » doit se traduire
par « retour dans le bureau affecté aux auditeurs ».
En fait, et dans ce cas, l'absence hors du service se prolonge tout au long de
la mission.
On dispose donc d'un critère géographique
précis qui, à lui seul permet d'identifier les trois moments
singuliers d'une mission d'audit interne.
3-2- Les définitions
Ces trois moments sont traditionnellement
désignés :
- Phase de préparation
- Phase de réalisation
- Phase de conclusion
Chacune d'entre elles se découpe, nous le verrons dans
l'analyse détaillée, en un certain nombre de périodes,
mais au-delà de cette analyse, on peut dire qu'elles vont toutes exiger
des auditeurs des compétences spécifiques, qui ne sont toujours
pas l'apanage d'un seul, et qui permettent d'affirmer que la meilleure mission
est toujours celle qui est réalisée à plusieurs.
Ces trois phases sont parfois nommées :
- Phase d'étude
- Phase de vérification
- Phase de conclusion.
On s'aperçoit bien qu'il s'agit de la même
chose.
3-2-1- Phase de préparation
C'est cette phase qui ouvre la mission d'audit. Elle exige des
auditeurs une capacité importante de lecture, d'attention et
d'apprentissage. En dehors de toute routine, elle sollicite l'aptitude à
apprendre et à comprendre, elle exige également une bonne
connaissance de l'entreprise car il faut savoir où trouver la bonne
information et à qui la demander. C'est au cours de cette phase que
l'auditeur doit faire preuves de qualités de synthèse et
d'imagination. Elle peut se définir comme la période au cours de
laquelle vont être tous les travaux préparatoires avant de passer
à l'action. C'est tout à la fois le défrichage, les
labours et les semailles de la mission d'audit.
3-2-2- Phase de réalisation
Cette phase fait beaucoup plus appel aux capacités
d'observation, de dialogue et de communication. Se faire accepter est le
premier impératif de l'auditeur, se faire désirer est le
critère d'une intégration réussie. C'est à ce stade
que l'on fait appel aux capacités d'analyse et au sens de la
déduction. C'est, en effet, à ce moment que l'auditeur va
procéder aux observations et constats qui vont lui permettre
d'élaborer la thérapeutique. Poursuivant notre image bucolique,
nous pouvons dire que c'est à cette phase que se réalise alors la
mission d'audit.
3-2-3- Phase de conclusion
Cette phase exige également et avant tout une grande
faculté de synthèse et une aptitude certaine à la
rédaction, encore que le dialogue ne soit pas absente de cette
dernière période. L'auditeur va cette fois élaborer et
présenter son produit après avoir rassemblé les
éléments de sa récolte : c'est le temps des
engagements et de la planification.
IV- DEROULEMENT DE LA MISSION D'AUDIT
Chaque mission d'audit se décompose globalement en
quatre phases.
4-1- La prise de connaissance du domaine
A partir d'une première prise de contact,
l'unité d'audit détermine, sur la base de document et
d'interviews, une analyse détaillée des risques apparents. Cette
analyse est formalisée dans le rapport d'orientation qui est
présenté et discuté avec les audités. Pour
accomplir leurs missions, les auditeurs, peuvent, si nécessaire faire
appel à des experts internes ou externes afin de parfaire leur
connaissance du domaine audité.
4-2- Investigation sur le terrain
L'unité d'audit met en oeuvre les orientations retenues
dans le rapport en utilisant les techniques d'observation, de description et
d'analyse qui lui sont propres. Tout dysfonctionnement ou problème
rencontré fait l'objet d'une information de l'audité.
4-3- Synthèse de la mission
L'unité d'audit produit à l'issu de la mission
un pré rapport. Celui-ci est examiné avec les audités. Les
recommandations, provisoires durant la phase d'investigation, deviennent
définitives à l'issue de cette phase. Un plan d'action de mise en
oeuvre des recommandations et un tableau de suivi sont élaborés
conjointement entre les auditeurs et les audités. En cas de
désaccord entre les auditeurs et les audités, les observations de
ces derniers sont incluses dans le rapport définitif.
4-4- Suivi de la mission
Le comité d'audit peut décider d'élargir
la diffusion de tout ou une partie du rapport. Le comité d'audit valide
les recommandations. L'unité d'audit s'assure auprès des
audités que toutes les recommandations sont effectivement mises en
oeuvre.
Chapitre II : MISE EN OEUVRE D'UN SYSTEME DE
CONTROLE INTERNE ET D'AUDIT INTERNE
I- CADRE GENERAL
L'étendue et la complexité des structures
d'organisation ont entraîné des adaptations importantes dans la
gestion des entreprises, notamment dans le processus de prise de
décisions, de la délégation de compétences et, de
manière corollaire, dans l'organisation du contrôle.
Cette modification dans l'organisation du contrôle porte
sur la connaissance du caractère indispensable de l'existence dans
chaque organisation d'une entreprise, d'une part, d'un contrôle interne
cohérent, c'est-à-dire d'un ensemble de dispositions
intégrées dans les processus opérationnels et fonctionnels
visant à assurer leur déroulement adéquat et d'autres
part, d'une fonction d'audit interne, assurée par une service autonome
agissant par délégation et pour le compte de la direction
générale. En effet, les procédures de contrôle
interne à mettre en oeuvre ne peuvent être associées selon
qu'elles concerneraient spécifiquement l'un ou l'autre secteur.
II- LE CONTROLE INTERNE
Le contrôle interne ne doit pas être confondu avec
l'audit interne.
Contrôler une situation c'est avoir en main toutes les
données permettant d'en conserver la maîtrise.
Le contrôle interne est ainsi l'ensemble des
dispositions incluses dans les organisations et dans les procédures dont
l'objet est d'assurer :
- La sécurité des actifs (ensemble des actifs
immobiliers et immatériels, stocks, ressources humaines et image de
l'institution),
- La régularité des opérations,
- L'application des lois, règlements et directives
internes,
- La qualité de l'information,
- L'efficacité du fonctionnement de l'entreprise.
L'entreprise publique ou privée est en état
permanent de contrôle interne des lors qu'elle s'est dotée, dans
sa globalité, d'une organisation adaptée à atteindre ses
objectifs.
Si chaque organisation est responsable de manière
continue de son contrôle interne, la direction de l'audit interne doit
être, dans l'exercice des ses missions, le promoteur du contrôle
interne et de son efficacité au meilleur coût.
2-1- Les composantes
Le contrôle interne implique les éléments
suivants, étroitement liés entre eux :
- Un environnement d'entreprise qui encourage une attitude
positive à l'égard du contrôle ;
- L'établissement d'objectifs, suivi de
l'identification des risques et de leur analyse ;
- L'élaboration de normes et de procédures
destinées à maîtriser les risques afin de permettre la
réalisation des objectifs fixés ;
- La mise en place de système d'informations et de
communication afin de permettre la divulgation et le suivi des objectifs en
matière de contrôle interne au sein de l'entreprise ;
- Un reporting tant interne qu'externe correct à temps,
en recourant à des systèmes d'informations
adéquates ;
- La surveillance et l'évaluation
régulière des mesures prises.
2-2- Le fonctionnement
Le système de contrôle interne est essentiel pour
chaque entreprise. Il fait partie intégrante des activités
quotidiennes, de telle sorte qu'il est un processus continu qui, du reste
concerne toutes les activités de l'entreprise. Cela nécessite une
évaluation et une mise à jour régulière.
Les mesures de contrôle interne comprennent, outre des
principes généraux tels qu'une description claire des fonctions
et des responsabilités, l'établissement d'une séparation
suffisante des fonctions et des mesures assurant l'intégrité et
la capacité du personnel, un certain nombre de mesures
spécifiques tels que le principe de surveillance mutuelle, la double
signature et les contrôles croisés.
Le système de contrôle interne doit
également porter sur le respect obligatoire des règles comptables
(qui doivent assurer la fiabilité des obligations de reporting externe
mais également du reprting interne de management) et comprendre des
mesures pour assurer la fiabilité et la continuité des
systèmes d'information électronique.
2-3- Les principes du contrôle interne
2-3-1- Le principe de la responsabilité finale du
Conseil d'Administration
La responsabilité finale du bon fonctionnement du
contrôle interne relève par nature du Conseil d'Administration,
étant donné sa fonction générale de
contrôle.
2-3-2- Le Conseil d'Administration se fait assister par un
comité d'audit
Un comité d'audit est créé au niveau de
chaque entreprise. Ce comité peut se faire produire tout renseignement
ou document utile et faire procéder à toute investigation. Il
fait à cet égard appel au service d'audit interne, celui-ci
demeurant toutefois sous la dépendance hiérarchique de la
direction générale. Le comité d'audit fait
régulièrement rapport au conseil d'administration. Son rôle
ne peut en aucune façon faire double emploi avec celui du service
d'audit interne, ni s'y substituer.
C'est le conseil d'administration qui fixe la composition, les
compétences et le fonctionnement du comité d'audit, ainsi que la
modalité du rapport de ce dernier au conseil d'administration.
Le comité d'audit favorise la communication entre les
membres du conseil d'administration, la direction générale, le
service d'audit interne et le réviseur agréé. Le
comité d'audit confirme la charte d'audit du service d'audit interne t
prend connaissance des rapports d'activités et du résumé
des principales recommandations individuelles formulées par le service
d'audit interne, ainsi que les suites qui leur sont donnée.
2-3-3- La délégation des modalités
d'application a la direction générale de l'entreprise
La responsabilité directe de l'organisation du
contrôle interne sera confiée par le conseil d'administration,
à la direction générale de l'entreprise.
La direction générale est en effet l'organe de
direction le plus élevé qui est chargé de la gestion de
l'entreprise.
Dans le cadre de cette responsabilité, la direction
générale fixera les objectifs, les moyens à mettre en
oeuvre, ainsi que les méthodes du contrôle interne, de même
qu'elle veillera à redresser les faiblesses constatées à
ce niveau et à assurer en permanence l'efficacité et
l'adaptabilité des mesures du contrôle interne.
La direction doit instaurer un contrôle interne
approprié qu'elle évaluera au moins annuellement. Elle s'appuiera
à cet effet sur le rapport du département d'audit interne, ainsi
que sur le rapport et notes d'autres services de l'entreprise.
La direction générale de l'entreprise informe au
moins annuellement son conseil d'administration du fonctionnement du
contrôle interne. Les procès-verbaux de la direction
générale et du conseil d'administration feront mention des
délibérations concernant l'état du système de
contrôle interne.
III- L'AUDIT INTERNE
3-1- Le fonctionnement
La fonction d'audit interne sera exercée par un service
autonome, agissant par délégation et pour le compte de la
direction générale de l'entreprise.
Etant donnée que le législateur a situé
la compétence de l'organisation du système de contrôle
interne au niveau des entreprises, il va de soit que la fonction d'audit
interne doit régulièrement être organisée au
même niveau.
3-2- Les principes de l'audit interne
3-2-1- Le caractère permanent et durable du service
d'audit
La direction de l'entreprise doit, dans le cadre de ses
devoirs et responsabilités, prendre les mesures nécessaires pour
que l'entreprise dispose en permanence d'un service d'audit interne
adéquate.
3-2-2- L'indépendance de la fonction d'audit interne
Le service d'audit interne doit de sa propre initiative
pouvoir exercer sa mission dans tous les domaines d'activités de
l'entreprise ainsi qu'en regard de tous les services y organisés.
Le service `audit interne doit avoir la possibilité
d'exprimer et faire connaître librement ses constations et ses
appréciations.
Le service d'indépendance implique que ledit service
dépend, sous l'angle hiérarchique, directement de la direction
générale de l'entreprise.
Le responsable du service d'audit interne doit cependant avoir
la possibilité d'informer directement et de sa propre initiative le
président du conseil d'administration de l'entreprise, les membres du
comité d'audit, ou encore les réviseurs agréés
désignés au sein de l'entreprise.
Le principe d'indépendance sera consacré dans le
cadre d'une charte d'audit, laquelle aura pour objectif de garantir le statut
du service d'audit interne au sein de l'organisation. Cette charte est
approuvée par le comité d'audit et confirmée par le
conseil d'administration de l'entreprise.
3-2-3- L'impartialité du service d'audit interne
L'impartialité signifie que le service d'audit interne
doit pouvoir exercer sa fonction en toute objectivité.
Cela requiert que le service ne soit pas impliqué dans
l'organisation opérationnelle de l'entreprise ni dans
l'élaboration, la mise en place, voire l'exécution de mesures
d'organisation et de contrôle interne, ce qui aurait pour effet de lui en
faire porter la responsabilité et de compromettre son
indépendance de jugement.
Ceci n'exclut cependant pas, dans une approche moderne du
concept d'audit interne, que dans le prolongement de sa mission, le service
d'audit interne soit par la direction de l'entreprise à formuler des
avis, notamment en ce qui concerne les règles et procédures
projetées et la réorganisation de procédures qui seraient
avérées déficientes. Toutefois, cette fonction d'avis
viendra toujours en second rang dans l'ordre des priorités et ne sera
utilisée, le cas échéant, que dans le cadre de projet de
grande envergure et non de routine, de manière a respecter l'autonomie
des directions opérationnelles.
Si l'avis du service d'audit interne est demandé, la
responsabilité finale incombera à la direction ayant
demandé l'avis.
La personne se trouvant à la tête du service
d'audit interne ne peut être démise de ses fonctions
(licenciement, mutation interne) que par décision du conseil
d'administration de l'entreprise.
3-2-4- La compétence de chaque auditeur interne et du
service d'audit interne dans son ensemble
L'importance de ses missions nécessite que le service
d'audit dans son ensemble dispose de la compétence nécessaire. Le
service d'audit veillera à maintenir sa compétence en assurant
une formation permanente à ses membres.
Le cas échéant, le service d'audit interne aura
la possibilité de faire appel à des experts externes. A titre
transitoire et de manière limitée, le service d'audit interne
pourra toutefois faire appel à des experts internes. Le recours aux
experts doit dans tous les cas faire l'objet d'une autorisation du
comité d'audit.
La compétence doit être appréciée
en tenant compte de la nature de la mission et de l'aptitude de l'auditeur
à s'informer, examiner, évaluer et communiquer. Si les
connaissances théoriques et l'expérience dans le domaine à
contrôler sont nécessaires, elles ne sont toutefois pas les seuls
facteurs déterminants de la compétence des membres d'un service
d'audit interne.
3-2-5- Chaque entité, chaque service et chaque
activité entre dans le champ d'investigation du service d'audit
interne
Aucune société, ni aucun service de l'entreprise
ne peut être exclut du champ d'investigation du département
d'audit interne.
A cet égard, le service d'audit interne peut prendre
connaissance de tous les documents, fichiers et informations de l'organisation,
y compris l'information en matière de gestion et les
procès-verbaux des organes consultatifs et décisionnels et ce,
dans la mesure requise pour l'exercice de sa mission.
La portée de l'audit interne englobe, de manière
générale, l'examen et l'évaluation du caractère
adéquate et de l'efficacité du contrôle interne, ainsi que
de la matière dont les responsabilités assignées sont
assumées.
Dans l'organisation de certaines entreprises sont
créés des services qui sont chargés, en dehors du service
d'audit interne, de contrôler ou de surveiller une activité
spécifique de ladite entreprise. Ces services font partie du
système de contrôle interne et ne déchargent des lors pas
le service d'audit interne de l'examen de ces spécifiques. L'existence
de tels services ne peut donc conduire à exclure cette activité
spécifique de l'action du service d'audit. Il n'en demeure pas moins
que, pour des raisons d'efficacité, le service d'audit interne peut
faire usage dans l'exercice de sa mission des constatations
opérées par les différents services de contrôles. Le
service d'audit interne conserve toutefois l'entière
responsabilité de l'examen et de l'évaluation du bon
fonctionnement, de l'efficience du contrôle interne.
3-2-6- Etablissement d'un plan d'audit par le service audit
interne
Les missions du service d'audit interne ont pour
finalité d'évaluer la manière dont le contrôle
interne est organisé afin de mettre en lumière ses
déficiences éventuelles, les risques que ces déficiences
impliquent et les possibilités d'y remédier.
Les missions doivent être conçues de
manière à pouvoir évaluer au cours d'une période
déterminée et pour l'ensemble de l'entreprise, la maîtrise
des risques, la protection du patrimoine, la fiabilité des circuits
d'information et l'aspect plus général de la conduite des
affaires dans le respect des réglementations.
Le développement des techniques informatiques et de
télécommunications ne change pas fondamentalement la
fiabilité de l'audit interne. Toutefois, l'audit interne sera
amené à se pencher sur l'examen des procédures
informatiques afin de s'assurer de ce qu'elles ont été
conçues pour rencontrer les risques de fraudes et qu'elles procurent les
moyens de contrôle nécessaires.
La planification des missions doit faire l'objet d'un plan
dont le terme sera au moins égal au temps nécessaire pour
réaliser les objectifs du service d'audit interne dans l'ensemble de
l'entreprise.
L'élaboration d'un tel plan devra toutefois être
précédée d'une analyse des divers domaines à
examiner, ainsi que des risques qui y sont inhérents. Chaque mission
doit faire l'objet d'un rapport écrit à l'attention de la
direction générale de l'entreprise et du comité d'audit.
Ce dernier rédigera au moins annuellement un rapport à
l'attention du conseil d'administration. L'approbation ou les remarques en
résultant seront actés dans les procès-verbaux
respectifs.
3-2-7- Le travail s'appuie sur des méthodes
d'exécution et de suivi
3-2-7-1- Méthode de travail et type d'audit
Le service d'audit interne examine et évalue l'ensemble
de l'activité de l'organisation. Il ne peut dès lors se limiter
à un seul type d'audit, mais utilise le type le plus approprié au
regard de l'objectif à atteindre.
A cet égard, il existe différents types d'audit,
tels que définis ci-après :
- l'audit financier, qui a pour objet de vérifier la
fiabilité de la comptabilité et des comptes annuels qui en
découlent ;
- l'audit de conformité, qui vise à
vérifier le respect des lois, règlements, politiques et
procédures ;
- l'audit opérationnel, qui comporte la
vérification de la qualité du caractère adéquat des
systèmes et procédures, l'analyse critique des structures
d'organisation et l'appréciation de l'adéquation des
méthodes et moyens utilisés par rapport aux objectifs
fixés ;
L'audit de management, qui a pour objet d'apprécier la
qualité de la fonction de management dans le cadre des objectifs de
l'entreprise.
3-2-7-2- Document de travail
Les divers travaux que comporte l'exécution de la
mission d'audit doivent être décrits dans les documents de
travail. Ceux-ci doivent refléter les contrôles effectués,
permettre d'étayer et le cas échéant, de justifier les
appréciations formulées dans le rapport d'audit. Les documents de
travail doivent être établis selon une méthode bien
déterminée.
3-2-7-3- Le suivi
La direction générale de l'entreprise approuve
sur la proposition du service d'audit interne, une procédure permettant
de donner suite aux recommandations du service d'audit interne. Cette
procédure porte une attention particulière aux
responsabilités respectives des parties concernées
chargées de remédier aux manquements constatés, à
l'approbation par les directions concernées, au rôle
éventuel du comité de direction lorsque subsistent des
divergences et au délai dans lequel il doit être
remédié aux manquements.
Le service d'audit interne développe une méthode
adéquate pour vérifier dans quelle mesure ses recommandations
sont suivies. Les constatations en la matière sont communiquées
au moins chaque semestre à la direction générale de
l'entreprise.
TROISIEME PARTIE :
NOTION D'OBJECTIFS D'ENTREPRISE
Chapitre I : NOTION ET OBJECTIFS
D'ENTREPRISE
I- NOTION D'ENTREPRISE
L'entreprise est une société commerciale
créée entre deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un
contrat, d'affecter à une activité, des biens en
numéraires ou en nature, dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourrait en
résulter.
En économie, l'entreprise est traditionnellement
définie comme étant : « une organisation
économique, de forme juridique déterminée,
réunissant des moyens humains, matériels immatériels et
financiers, pour produire des biens ou des services destinés à
être vendus sur un marché pour réaliser un
profit ».
On constate alors que l'entreprise d'un point de vue
générique se distingue par :
- Ce qui est l'essence même de son existence et qui est
souvent confondu avec la nature du bien ou service qu'elle produit ;
- Le fait que les objectifs de l'entreprise déterminent
les moyens humains, matériels, immatériels et financiers qu'elle
va engager pour produire ;
- le fait qu'une entreprise ne peut exister que si elle
crée de la valeur ajoutée du fait de sa fonction de
transformation.
Mais limiter l'entreprise en tant que telle à sa simple
expression économique, c'est faire l'impasse sur un certain nombre
d'aspect qui rendent d'autant plus complexe la définition même de
l'entreprise. Car :
- Lors de sa création, l'entreprise acquiert une
personnalité qui dépasse sa simple expression juridique. On
attribue alors à l'entreprise une terminologie qui lui confère
souvent des caractéristiques d'être vivant : une entreprise
naît, grandit, meure, agit avec morale (entreprise
citoyenne...) ;
- Par son action, l'entreprise agit et réagit à
son environnement via notamment les externalités qu'elle produit
(pollution....). Elle change donc constamment pour s'adapter aux
évolutions de la sphère économique, sociale, juridique...
dans laquelle elle évolue.
II- OBJECTIFS D'ENTREPRISE
L'environnement d'une entreprise ne peut être favorable
ou défavorable que par rapport à une finalité qu'elle se
fixe. La détermination de cette finalité parait plus facile en
théorie mais dans la réalité, elle est très
complexe.
L'entreprise est alors au coeur des conflits sociaux, le lieu
de cristallisation des problèmes plus généraux de la
société.
Elle est constamment en relation avec un nombre important de
partenaires vers lesquels (et à partir desquels) elle échange des
biens, des services, des hommes, des informations...
Au-delà de sa fonction première et essentielle
qui est de produire un bien ou un service, l'entreprise doit être vue
comme une organisation complexe, créée et animée par des
hommes, ouverte sur son environnement et qui est en en interaction
perpétuelle avec lui. Sans aller jusqu'à lui donner un
caractère humain, l'entreprise en tant qu'entité autonome doit
alors s'analyser dans toute sa diversité.
2-1- Qualités exigées pour un bon
objectif
Les objectifs qu'une entreprise se fixe sont souvent une forme
de cible à atteindre. Cependant, le problème le plus important
n'est pas de multiplier les objectifs de l'entreprise mais n'en retenir que le
minimum.
Un bon objectif devra posséder les qualités
suivantes :
- Pouvoir s'exprimer de façon simple et sans
ambiguïté ;
- Pouvoir s'adresser à toutes les cellules
d'activité de l'entreprise même si les adaptations sont
nécessaires ou si toutes les fonctions ne sont concernées au
même degré ;
- Permettre de faire des comparaisons dans le temps, qui
consiste à suivre l'évolution de l'entreprise sur la base des
mêmes objectifs avec d'autres entreprises travaillant dans le secteur
d'activité.
Il est donc préférable de ne retenir qu'un
nombre restreint de cibles dans le but de motiver tous les membres de
l'entreprise et d'intégrer toutes ces cibles dans le management de
l'entreprise.
2-2- Procédure d'élaboration des
objectifs
La prise de décision en ce qui concerne les objectifs
à réaliser par l'entreprise relève du dirigeant ou de
l'équipe dirigeante. Cette décision sera le plus souvent le flux
de procédure d'évaluation et de négociation.
Plusieurs procédures possibles se distinguent et
partant, plusieurs styles de gestion possibles :
- Le dirigeant évalue et décide seul des
objectifs à réaliser. Notons qu'ici avec ce type de gestion les
intervenants de l'entreprise ne se sentent pas concernés d'où le
risque de voir les cibles irréalisées. Toutefois, cette
procédure est d'autant plus appliquée que l'entreprise est
gérée de façon centralisée et
personnalisée.
Ce style de gestion convient aux entreprises personnelles
travaillant dans un environnement stable.
- Le dirigeant décide seul mais en s'appuyant sur des
évaluations extérieures. Cette évaluation peut être
le fait d'une société de conseil, d'un service fonctionnel
chargé de la planification stratégique.
Le rôle de ces conseils sera de faire le diagnostic
stratégique et de suggérer ensuite des grandeurs pour les cibles
à atteindre.
- Le dirigeant décide collectivement en s'appuyant sur
des avis extérieurs.
L'évaluation des cibles fait l'objet d'une discussion
collective qui peut pour les dirigeants s'apparenter à une
véritable négociation entre les différents services, les
directions et les divisions.
Cette évaluation collective peut se faire de
façon multiple. Nous présenterons cependant deux d'entre elles
qui sont les plus utilisés :
- Le processus de navette qui consiste à envoyer aux
différents services une maquette e précisant les buts
généraux de la direction. Les services font des
contre-propositions à la direction générale ou à la
direction de la planification. L'aller-retour se poursuit jusqu'à
l'obtention d'une certaine cohérence d'une part entre les objectifs
acceptés par les différents services et ceux
préconisées par la direction et d'autre part entre les objectifs
et les moyens ;
- La procédure de comité qui consiste à
créer un comité comprenant des représentants des services
concernés. L'intérêt du comité étant d'une
rapidité supérieure a la procédure de la navette. Son
inconvénient sera d'exacerber les tensions et les rapports de force
entre les services pouvant déboucher sur de véritables conflits
qui démobiliseront les responsables dans la réalisation des
objectifs.
Chapitre II : FIXATION D'UN OBJECTIF
D'ENTREPRISE
I- ETABLISSEMENT D'UN OBJECTIF
D'ENTREPRISE
Nous supposerons trois étapes principales pour
déterminer les objectifs d'une entreprise.
La première étape est le processus de
négociation (ou de marchandage) qui détermine les conditions
générales de l'entreprise et de sa composition.
La deuxième étape est le processus de
contrôle interne à partir duquel les objectifs sont
élaborés et stabilisés. L'analyse des capacités
diverses l'entreprise, des particularités de ses composantes, de leurs
attentes implicites et explicites, des liens entre les différents
individus ou différents niveau de décisions, etc., permet
d'établir les bases d'une procédure de contrôle interne.
Cette dernière déterminera dans limites tel ou tel objectif peur
s'avérer un choix judicieux et jusqu'à quel niveau la
réalisation des ambitions peut être raisonnablement
espérée.
La troisième étape est le processus d'ajustement
adaptatif aux modifications observées dans l'environnement. Cela permet
de remodeler le fonctionnement de l'organisation en fonction des variations de
l'environnement (adaptabilité).
II- GESTION D'UN OBJECTIF D'ENTREPRISE
La gestion consiste à réaliser des objectifs
à partir de l'utilisation efficace d'un ensemble de moyens (de
ressources productives). La gestion s'étend donc de la collecte
d'informations jusqu'à l'exécution en passant par la prise de
décision. Les objectifs suivent des stratégies qui, au sens
général du terme, constituent le cadre général pour
l'ensemble des décisions et des actions ayant pour but d'assurer la
cohérence du fonctionnement de l'entreprise.
En fonction des limites des capacités
organisationnelles, tous les renseignements ne sont pas complets.
Toutes les situations futures ne sont pas prévisibles.
De ce fait, les membres de l'entreprise chercheront à développer
des systèmes de contrôle réciproque à partir des
engagements. L'un des éléments stratégiques du processus
de contrôle est le budget dont le non respect peut impliquer à la
fois des coûts généraux et des coûts personnels
incombant à tel ou tel groupe d'individus. Un autre moyen de
contrôler les objectifs passe par l'attribution des fonctions
précises aux agents. La division du travail et la spécialisation
sont habituellement présentés comme des éléments
stratégiques de contrôle à coté de leur aspect
purement technique. Limiter le champ d'action de tel ou tel groupe, en fonction
des objectifs à atteindre, n'est pas seulement un critère
technique mais dépend aussi du mode d'organisation interne choisi par
l'entreprise dans le but d'élaborer et d'atteindre les objectifs.
L'étude menée par les dirigeants d'entreprise,
à travers la détermination des objectifs, donne naissance
à une approche plus globale présentée sous le nom de la
théorie de contrôle qui décrit le fonctionnement interne
d'une entreprise à travers les rapports de contrôle de la
réalisation des objectifs. Le contrôle signifie la recherche de
stabilité dans les contrats internes et la recherche de performance
à partir de ces contrats.
QUATRIEME PARTIE :
APPORT DE L'AUDIT INTERNE DANS LA REALISATION DES
OBJECTIFS DE L'ENTREPRISE
Chapitre I : PROCEDURE DE L'AUDIT
INTERNE
I- GESTION DE L'ENTREPRISE
L'efficacité de la gestion est entendue en terme de
performance de l'entreprise. Cette performance peut être
évaluée soit en terme du résultat spécifique, qui
peut être le profit, soit en terme du résultat global, comme le
chiffre d'affaires. Le niveau de la performance dépend de la
qualité qui, à son tour, est liée à
« l'opportunité des décisions stratégiques mais
aussi à l'action de chacun ainsi que la cohérence de l'ensemble
de ces actions ».
Lorsque l'entreprise est gérée au travers des
relations de délégation, l'établissement des contrats
entre les différentes parties, spécifiant les droits, obligations
et objectifs, implique non seulement un système de contrôle mais
aussi des critères d'évaluation afin de réduire les
dysfonctionnements.
II- ANALYSE DES OUTILS DE GESTION DE
L'ENTREPRISE
Les outils traditionnels : la comptabilité
analytique, les budgets, les tableaux de bord jouent un rôle
déterminant qui tient aux propriétés de l'information
financière qu'ils sont chargés de traiter. D'autres outils sont
également nécessaires à l'exercice des missions du
contrôle de gestion. Les méthodes de gestion de projet
méritent une mention spéciale car elles reposent sur des
critères de minimisation des delais et pas seulemnent sur des criteres
de minimisation de coûts.
Les différents flux (matières, énergie,
travail, information...) qui traversent une organisation se mesure avec des
unités qui leur sont spécifiques. Les outils financiers sur la
même cohérence formelle, définie par les relations
comptables, et permettent de décrire le réalité à
des niveaux de détails plus ou moins fin. Le contrôle de gestion a
un rôle important de formateur, de diffuseur de la culture
économique dans l'entreprise et il s'attachera à montrer la
signification en termes financiers des variables opérationnelles et en
terme opérationnels des variables financières. Le contrôle
de gestion devra plus généralement veiller à ce que les
indicateurs monétaires soient toujours choisis en fonction de leur
cohérence avec les processus techniques.
Chapitre II : L'OUTIL FONDAMENTAL DE L'AUDIT
INTERNE : LE CONTROLE INTERNE
I- MANAGEMENT ET LE CONTROLE INTERNE
1-1- Définition et objectifs du contrôle
interne
1-1-1- Définitions
Selon l'Ordre des Experts Comptables et des Comptables
Agrées (1977) :
« Le contrôle interne est l'ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise.
Il a pour but, d'un coté, d'assurer la protection, la sauvegarde du
patrimoine et la qualité de l'information, de l'autre,
l'appréciation des instructions de la direction et de favoriser des
performances.
Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et
procédures de chacune des activités de l'entreprise pour
maintenir la pérennité de celle-ci ».
Selon la Compagnie Nationale des Commissaires aux
Comptes (1980) :
« Le contrôle interne est
constitué par l'ensemble des mesures de contrôle comptable et
autre que la direction définit, applique et surveille sous sa
responsabilité, afin d'assurer :
- la protection du patrimoine,
- la régularité et la sincérité
des enregistrements comptables et des comptes annuels qui en
résultent,
- la conduite ordonnée et efficace des
opérations de l'entreprise,
- la conformité des décisions avec la politique
de la direction.
De ces deux définitions, nous retenons que le
contrôle interne est défini comme étant l'ensemble des
systèmes de sécurité ou des plans d'organisation
coordonnés contribuant à la protection et à la sauvegarde
du patrimoine et de la qualité de l'information et à la conduite
efficace et cohérente des opérations de l'entreprise en vue d'une
performance satisfaisante ».
1-1-2- Objectif
L'objectif du contrôle interne est
généralement présenté comme la recherche de
l'économie, de l'efficience, de l'efficacité, de la
sécurité.
Cependant, les principaux objectifs du système de
contrôle interne sont d'assurer :
- la fiabilité et l'exhaustivité de
l'information,
- le respect des politiques, plans, procédures, lois et
règlements,
- la protection du patrimoine,
- l'utilisation économique et efficace des
ressources,
- la réalisation des objectifs et des buts
attribués à une activité ou à un programme.
1-2- Gestion des risques
Le management des risques traite des risques et des
opportunités ayant une incidence sur la création ou
préservation de valeur.
Les performances d'une entreprise peuvent être
menacées par des facteurs internes ou externes. Ces facteurs peuvent
à leur tour avoir un impact sur les objectifs. Les risques augmentent au
fur et à mesure que les objectifs différent des performances
réalisées. L'identification et l'analyse du risque constituent un
processus continu et répétitif. Ce processus est un
élément clé d'un système de contrôle interne
efficace. Le management doit à tous les niveaux identifier
minutieusement les risques et prendre les mesures adéquates afin de les
limiter. Le choix d'une méthode d'identification des risques n'a
guère d'importance. Une fois identifiés, les risques doivent
être analysés pour déterminer la façon dont ils
seront gérés.
Le contrôle interne ne supprime jamais totalement les
risques d'erreurs, de fraudes, d'insuffisances, d'inefficience,
d'incohérence, d'inconsistance mais il permet de les prévenir, de
les limiter autant qu'il est possible, de déceler leur
réalisation et donc d'intervenir.
II- ANALYSE DE LA PERFORMANCE DU CONTROLE
INTERNE
La performance n'est possible pour une entreprise que si le
contrôle interne garantit trois critères :
- L'économie : se procurer les ressources à
moindre coût ;
- L'efficience : utiliser les ressources de la
manière la plus productive ;
- L'efficacité : capacité à se
comporter conforment aux objectifs de l'entreprise.
Ce sont les trois « e » de l'audit de
performance.
La performance est une notion globale qui se rapporte à
la réalisation des objectifs, lesquels dépendent eux-mêmes
de la stratégie et d'acteurs de référence. La protection
de la performance varie que l'on se place du point de vue des actionnaires, des
dirigeants, des clients... toutefois, il existe des critères de mesures
de la performance reconnus : rentabilité, profitabilité,
productivité et rendement.
Il existe deux conceptions de l'audit de performance ;
pour l'une, il s'agit de la qualité des performances techniques des
systèmes mise en oeuvre par l'entreprise atteindre ses objectifs, pour
l'autre, il s'agit de porter un jugement sur les performances de l'entreprise
elle-même et sur sa gestion.
Un audit efficace permet d'accroître la performance des
entreprises par la maîtrise des risques, par l'amélioration des
processus de production et de gestion, par la maintenance d'un contrôle
interne lui-même performant.
Le contrôle interne constitue donc pour l'audit interne,
un outil de base, à la fois de l'appréciation portée sur
l'entreprise, le système ou la fonction faisant l'objet de la mission
d'audit et du voix des méthodes d'audit à employer puisqu'un
contrôle défaillant oblige l'auditeur à examiner de
manière plus approfondie les activités et fait peser un risque
permanent sur leur performance, voire leur opportunité, même si ce
risque ne s'est pas encore manifeste.
Chapitre III : L'AUDIT INTERNE DANS LA GESTION DE
L'ENTREPRISE
La gestion se définit comme étant la
manière de piloter une entreprise en utilisant de façon optimale
les ressources allouées pour atteindre les objectifs visés.
La gestion induit donc des prévisions, et une
décentralisation des responsabilités.
La gestion doit être prévisionnelle, pour
permettre à l'entreprise de modeler son avenir et de ne pas subir les
événements.
La prévision est donc :
§ A évaluer l'environnement,
§ A définir les objectifs a atteindre,
§ A évaluer et à effectuer les ressources
(humaines, matériels, financières) nécessaires,
§ A contrôler périodiquement la
réalisation des objectifs.
La gestion doit être décentralisée, compte
tenu de la décomposition des objectifs globaux de l'entreprise en
objectifs élémentaires assignés à chaque
responsable de centre préalablement définis par la direction
générale.
I- LA MAITRISE DES RISQUES EN ENTREPRISE
L'audit interne a évolué dans le temps. Ainsi,
en matière de management des risques, alors qu'autrefois, il intervenait
peu ou pas du tout, il s'implique aujourd'hui dans la vérification du
processus et apporte souvent un soutien actif et continu dans son
élaboration.
L'entreprise dans sa gestion globale faire face à des
situations imprévisibles, à des aléas fréquents.
Il n'est pas toujours facile de maîtriser les
activités d'une entreprise, dans ces conditions d'incertitude. C'est
pourquoi le rôle de l'audit interne est particulièrement important
dans ce secteur. L'auditeur interne doit posséder des compétences
sociales (facilité de contacte et de communication) qui leur permettent
de mettre en valeur leurs compétences techniques. Le responsable de
l'audit interne doit s'informer auprès du management et du conseil, du
rôle attendu de l'audit interne dans le processus de management des
risques de l'entreprise. Ce rôle doit être dans la charte.
La sécurité informatique est un thème
récurrent (dans la plupart des entreprises), complexe car en
perpétuelle évolution : les technologies évoluent,
l'organisation évolue, et, dans les nouveaux projets informatiques, la
sécurité n'est pas la première exigence. L'audit interne
a, dans ce champ, une responsabilité importante ; celui de
réaliser d'abord des missions régulières, ensuite et
surtout en contribuant à maintenir un « état de
vigilance » face aux risque, non seulement à l'égard de
l'informatique mais aussi de chaque utilisateur et des outils qu'il utilise (le
mot de passe...).
L'audit interne peut faciliter ou permettre la mise en oeuvre
des processus (établir une cartographie des risques, mettre en place des
équipes des gestionnaires, animer des ateliers d'identification des
risques...), mais ne doit en aucun cas, assurer la responsabilité du
management des risques identifiés. Il doit obtenir la confirmation du
management que c'est ce dernier qui veille à l'identification et au
suivi des risques et qui en assume la responsabilité.
Si l'on intègre la gestion des risques dans l'audit
interne, cela signifie que l'on accepte un « audit fondé sur
les risques » et que l'on utilise des outils de gestion des risques
pour planifier, réaliser et finaliser les audits internes. Il s'agit la
d'une démarche ou les rôles, les relations et le cadre doivent
être clairement définis.
Pour aider à la maîtrise des risques, l'audit
interne doit évidemment connaître ces risques mais
également leur évolution, laquelle est constante. Il lui faut
mettre ses compétences à jour en permanence.
II- UN OUTIL D'AIDE A LA PRISE DECISION
L'information pertinente doit être identifiée,
recueillie et diffusée sous une forme et dans des délais qui
permettent à chacun d'assumer ses responsabilités. Les
systèmes d'information produisent, entre autres, des données
opérationnelles, financières ou encore liées au respect
des obligations légales et réglementaires, qui permettent de
gérer et contrôler l'activité. Ces systèmes traitent
non seulement les données produites par la direction mais
également celles qui, liées à son environnement externe,
sont nécessaires à la prise de décisions pertinentes. Il
existe également un besoin plus large de communications efficaces,
impliquant une circulation multidirectionnelle des informations,
c'est-à-dire ascendante, descendante et transversale. La direction doit
transmettre un message très clair à l'ensemble du personnel sur
les responsabilités de chacun en matière de contrôle. Les
employés doivent comprendre le rôle qu'ils sont appelés
à jouer dans le système de contrôle interne, ainsi que la
relation existant entre leurs propres activités et celles des autres
membres du personnel. Ils doivent être en mesure de faire remonter les
informations importantes. Un concept de gestion de l'information ainsi que des
outils comme les propositions d'amélioration peuvent permettre
d'améliorer l'efficacité d'un système de contrôle
interne. En ce sens, l'audit interne aide à la prise de décision
par l'équipe dirigeante en mettant à sa disposition des
informations fiables et crédibles.
III- UN FACTEUR D'EFFICACITE DE
L'ENTREPRISE
Lorsqu'on parle d'audit d'efficacité, on va plus
simplement, englobant à la fois les notions d'efficacité et
d'efficience.
Il est toutefois utile de décomposer en rappelant le
sens des deux termes :
- L'efficacité, dont le critère est l'atteinte
des objectifs fixes, et plus régulièrement la réponse
adéquate à l'attente ;
- L'efficience, dont le critère est de faire le mieux
possible, ce qui exige la meilleure des qualités quant aux connaissances
(le savoir), aux techniques (le savoir-faire), aux comportements (le savoir
être) et à la communication (le faire savoir).
L'efficience est donc très largement
imprégnée par la culture. La où règne une expansion
importante, lorsque l'entreprise est en plein croissance et qu'il s'agit
d'éliminer au maximum freins et facteurs de ralentissement,
l'appréciation d'efficacité se fait le plus souvent en terme
d'allégement et de simplification en conservant les risques
considérés comme acceptables. Au contraire, lorsque l'entreprise
est en position de moindre croissance, la culture est la plus qu'une
conservation des acquis qu'une culture de développement, et
lorsqu'à fortiori la situation est celle de tous les dangers,
l'appréciation d'efficacité se fait en terme d'affinement des
règles et procédures, de meilleures définitions des
responsabilités, voire de substitution de règles plus strictement
aux dispositions antérieures.
CINQUIEME PARTIE :
MISE EN OEUVRE : LE CAS DE L'IPS-CNPS
Chapitre I : REVUE DE LA PROCEDURE
D'AUTOMATISATION
DU CONTENTIEUX RELATIF AU
RECOUVREMENT
DES COTISATIONS SOCIALES
I- CONTEXTE ET OBJECTIF DE LA MISSION
1-1- Contexte de la mission
La CNPS a entrepris d'améliorer ses procédures
de contrôle interne et singulièrement les procédures de
gestion du contentieux lié au recouvrement des cotisations sociales. A
cet effet, elle a procédé à l'automatisation du
contentieux dans toutes ses agences.
Ce changement notable enregistré au sein de
l'entreprise répondait à un suivi rigoureux des créances,
à une réduction du délai de transmission des dossiers au
contentieux, et à une diminution progressive de l'intervention
humaine.
Il est donc apparu nécessaire de procéder
à une revue de la procédure de l'automatisation du contentieux en
agence puis à la cellule juridique et du contentieux (CJC).
1-2- Objectif de la mission
Les travaux entrepris au cours de la mission devraient
permettre d'exprimer une opinion sur le système de gestion automatique
mis en oeuvre depuis juillet 2005.
II- RAPPEL DE LA PROCEDURE
Le recouvrement des cotisations sociales se déroule en
deux phases :
- une phase précontentieuse
- une phase contentieuse
2-1- Phase pré contentieuse
Tous les mois ou tous les trimestres (selon que les employeurs
cotisent au mois ou au trimestre), les gestionnaires de portefeuille sont tenus
d'effectuer une analyse des comptes employeurs qu'ils gèrent.
En cas de non-paiement des cotisations à la
période échue, le gestionnaire fait une relance par écrit
auprès de l'employeur débiteur ; ce dernier a un
délai maximum de huit (08) jours pour s'exécuter.
Lorsque l'employeur ne s'exécute pas dans le
délai sus mentionné, une mise en demeure (annexe 2) signée
par le responsable de la structure lui est notifiée.
Cette mise en demeure, notifiée à l'employeur,
doit faire l'objet d'un accusé de réception de la part de ce
dernier.
La structure déconcentrée
bénéficie d'un délai de quatre vingt dix (90) jours
à partir de la mise en demeure pour négocier avec les
débiteurs les conditions de règlement des cotisations
impayées (par exemple, l'établissement d'un
échéancier de règlement), conformément à la
réglementation en la matière.
Passé ce délai, il est systématiquement
enclenché la phase contentieuse.
La phase contentieuse est donc déclenchée
dès le quatre-vingt onzième (91ème) jour. Les
dossiers contentieux relevant des structures déconcentrées
d'Abidjan (agences) sont impérativement transmis à la Cellule
Juridique et du Contentieux (CJC) ; ceux des structures
déconcentrées de l'intérieur sont transmis à la
Direction Régionale.
2-2- Phase contentieuse
En cas de non-exécution de l'employeur dans les
délais précités suite à la mise en demeure, il est
obligatoirement établi une contrainte (annexe 3) signée par le
Directeur Général pour les structures déconcentrées
d'Abidjan (agences), par le Directeur Régional pour les structures
déconcentrées de l'intérieur du pays qui lui sont
rattachées ou par le Responsable de la structure
déconcentrée. Cette contrainte est adressée au
président du tribunal du travail ayant compétence en la
matière.
La contrainte est rendue exécutoire dans le
délai de cinq jours maximum par le président du tribunal du
travail du ressort territorial. Elle est ensuite signifiée à
l'employeur dans un délai de quarante huit heures, par un agent de la
CNPS commis à cet effet par voie d'huissier.
La cellule juridique et du contentieux, la direction
régionale compétente ou la structure déconcentrée
est chargée de la mise en oeuvre du recouvrement forcé
jusqu'à son terme selon qu'on soit dans une structure d'Abidjan ou de
l'intérieur du pays.
Un devoir d'informations réciproques est exigé
aux chefs d'agence ou des centres locaux, aux directeurs régionaux,
ainsi qu'à la Cellule Juridique et du Contentieux (CJC) ayant en charge
le suivi de l'évolution des dossiers contentieux. A cet effet, les chefs
d'agence ou de centres locaux doivent informer les directeurs régionaux
(de leur champ de compétence) de la situation de leur portefeuille
contentieux à travers un rapport mensuel. Les directeurs
régionaux quant à eux, sont tenus d'informer par le biais d'un
rapport trimestriel, la CJC de la gestion des dossiers contentieux qui leur ont
été confiés.
A ce titre, la Cellule Juridique et du Contentieux (CJC)
assure le suivi de la gestion des dossiers contentieux et informe
périodiquement, au moyen de tableau de suivi mensuel ou trimestriel, les
structures déconcentrées de l'état d'avancement de ces
dossiers.
III- DEROULEMENT DES TRAVAUX
La mission s'est déroulée dans certaine agence
de la CNPS.
Pour atteindre les objectifs de la mission, nous avons
procédée à la réalisation de certains travaux qui
ont consisté à :
- Prendre connaissance des systèmes et
procédures en vigueur sur la base d'entretiens avec le personnel et de
l'examen de la documentation disponible ;
- S'assurer que le système édite automatiquement
les mises en demeure, les contraintes et les échéances ;
- S'assurer de la vraisemblance des données produites
dans le système à partir de tests de conformité ;
- Vérifier le respect des délais de transmission
des dossiers contentieux ;
- Rapprocher le montant de la mise en demeure du solde
réel du cotisant ;
- Vérifier le traitement comptable des cotisations
contentieuses.
Chapitre II : EVALUATION DE LA PROCEDURE
D'AUTOMATISATION DU CONTENTIEUX
RELATIF
AU RECOUVREMENT DES COTISATIONS
SOCIALES
Au terme de nos travaux, nous avons relevé
différents points qui méritent d'être
améliorés sur la base des recommandations formulées. Ces
recommandations ont été discutées avec les responsables
concernés afin de garantir leur faisabilité et leur mise en
oeuvre.
I- PRODUCTION DES CONTRAINTES À PARTIR DU
SYSTEME D'INFORMATION
1-1- Constat
Nos travaux ont relevé qu'aucune contrainte
informatisée n'a été produite depuis la mise en place de
l'automatisation du contentieux car la date d'accusé de réception
des mises en demeure n'est pas renseignée dans le système
informatique. Cependant, les contraintes sont produites de façon
manuelle. En outre, pour certains dossiers reçus, les mises en demeure
n'ont pas été produites à partir de l'application
informatique car elles ont été établies avant la mise en
production de ce nouvel outil.
Les contraintes établies se font toujours sur Word
comme par le passé. En effet, les gestionnaires, bien qu'étant
habilités à produire les contraintes informatisées
à partir de l'application informatique ne le font pas car ne
maîtrisant ce nouvel outil.
1-2- Risque
Cette situation ne garantit pas :
- L'optimisation du recouvrement des cotisations
sociales ;
- L'exhaustivité de l'enregistrement des
informations (exemple : les dates de mise en demeure ne sont pas
renseignées);
- La cohérence des informations dans le système
d'information ;
1-3- Recommandation
Nous recommandons en conséquence, que les
procédures relatives à l'automatisation soient appliquées,
notamment les renseignements suivants doivent être
indiqués dans le système informatique avant la transmission
du dossier à la cellule juridique et du contentieux, à
savoir :
- La date de mise en demeure ;
- La date de notification de la mise en demeure (qui
correspond à la date d'accusé de réception);
II- DELAI DE TRANSMISSION DES
DOSSIERS
2-1- Constat
Nos travaux nous ont permis de constater l'existence de
décalages significatifs entre la date d'accusé de
réception de la mise en demeure et la date de transmission des
dossiers.
Cette situation résulte du fait que la procédure
relative au recouvrement des cotisations ne précise pas le mode de
transmission des dossiers en phase contentieux.
Ainsi, selon leur interprétation de cette
procédure, certaines agences attendent qu'un rapport de contrôle
soit effectué avant de transmettre les dossiers en phase
contentieuse.
2-2- Risque
Le non-respect du délai de quatre vingt dix jours fait
peser sur la recouvrabilité des créances. En outre, elle entrave
la qualité de nos informations financières et comptables dans la
mesure où ces moments grèvent nos soldes de créances
normales alors qu'ils devraient être traités comme des
créances contentieuses, d'où une sous évaluation des
provisions annuelles à constituer pour des créances
litigieuses.
2-3- Recommandation
Nous rappelons que passé le délai quatre vingt
dix jours pour la phase précontentieuse, les dossiers doivent être
transmis des le quatre vingt onzième jour pour ce qui concerne les
structures déconcentrées d'Abidjan à l'effet
d'établir les contraintes pour sécuriser la créance.
III- LOCALISATION DES EMPLOYEURS
3-1- Constat
Il nous a été permis de constater lors de nos
travaux que des taxations d'office éditées n'ont pu être
notifiées à l'employeur pour défaut de localisation de
ceux-ci.
Cette situation est due au fait que les opérations
d'identification permettant de localiser les employeurs ne sont pas
correctement effectuées.
3-2- Risque
L'absence de notification due au défaut de localisation
des employeurs ne permet pas de débiter leurs comptes respectifs du
montant des cotisations dues. Cette situation qui n'est pas de nature à
assurer l'exactitude et l'exhaustivité des opérations de
l'Institution, génère un manque à gagner. L'Institution
s'expose donc au risque de prescription des cotisations
précitées.
3-3- Recommandation
Nous proposons les recommandations suivantes :
- Après immatriculation de tout nouvel employeur,
diligenter un contrôle systématique visant à localiser
géographiquement celui-ci, comme le prescrivent les textes en
vigueur,
- En complément de ce qui précède, mettre
en place au niveau du service chargé de la réception de l'appel
des cotisations un registre pour recueillir les informations relatives à
la localisation de l'entreprise. Cette disposition permettrait d'actualiser
l'adresse géographique de l'employeur dans le cas où ce dernier
aurait, entre-temps, changé de situation géographique.
IV- NON REVERSEMENT A LA CNPS DES COTISATIONS
LITIGIEUSES
ENCAISSEES PAR LES AUXILIAIRES DE JUSTICE
POUR LE COMPTE DE
L'INSTITUTION
4-1- Constat
Nos travaux d'investigation ont fait ressortir que des
paiements ont été effectués par des employeurs
auprès des auxiliaires de justice pour le compte de l'Institution sans
que ces versements n'aient été reversés dans les caisses
de cette dernière.
4-2- Risque
Nous sommes d'avis que cette situation favorise le risque de
manipulation frauduleuse et la contestation des créances qui sont en
réalité payées, mais figurant à tort au
débit de l'employeur ; en outre, il en résulte un
écart entre les données du système d'information et la
situation réelle des employeurs.
4-3- Recommandation
En raison de l'impact négatif du non-reversement des
cotisations encaissées par les auxiliaires de justice sur la
trésorerie de l'Institution, nous recommandons qu'une rencontre soit
organisée de toute urgence entre les différentes parties
concernées, à savoir la CNPS, les auxiliaires de justices et les
employeurs, pour faire le point des paiements et des dossiers en cause.
V- TRANSMISSION DE LA SITUATION DES DOSSIERS
CONTENTIEUX A LA COMPTABILITE
5-1- Constat
Il nous a été donné de constater au cours
de nos travaux que la situation des dossiers contentieux n'est pas transmise
systématiquement au service comptabilité de l'agence par la
cellule juridique et du contentieux à l'effet de procéder au
déclassement de créances normales objet de litige en
créances contentieuses.
5-2- Risque
Une telle situation entraîne des difficultés dans
le suivi des comptes des cotisants en terme de distinction des créances
normales et des créances litigieuses et crée ainsi un
dysfonctionnement dans le traitement de l'information comptable.
5-3- Recommandation
Nous recommandons la transmission dans les meilleurs
délais des dossiers contentieux au service comptabilité afin de
permettre le déclassement des créances normales devenue
contentieuse en créances douteuses.
VI- GESTION DES PRIVILEGES DU MODULE DE GESTION DES
CONTENTIEUX
6-1- Constat
Nos travaux sur les privilèges (possibilité
d'accès aux différents niveaux de l'application informatique)
accordés aux agents habilités à produire les majorations
de retard, les mises en demeure et les contraintes ont mis en évidence
une divergence des pratiques d'une agence à une autre.
En effet, dans certaines agences visitées, les
privilèges sont aussi accordés aux gestionnaires des comptes en
plus du responsable d'agence et du chef de section Recouvrement. Dans d'autres
structures, se sont les responsables d'agence, les chefs de service et les
chefs de section qui bénéficient de ces privilèges,
à l'exclusion des gestionnaires de comptes et ce, conformément
à la procédure établie en matière de gestion
automatique des contentieux.
6-2- Risque
Le défaut d'application stricte de la procédure
de gestion automatique du contentieux par l'ensemble des agences de la CNPS
peut avoir une incidence négative sur le système d'information
(enregistrement de données erronées, voire frauduleuses par des
agents non qualifiés).
6-3- Recommandation
Nous rappelons que dans le cadre de la gestion automatique du
contentieux, cette activité est dévolue au responsable d'agence
et aux chefs de service et de section, les activités d'analyse de compte
et de relance des employeurs étant du ressort des gestionnaires de
comptes. Par conséquent, nous suggérons aux responsables
concernés de retirer dans les meilleurs délais les
privilèges accordés aux gestionnaires de comptes dans le cadre de
la gestion automatique du contentieux.
VII- SUIVI DES DOSSIERS DU CONTENTIEUX DANS LE MODULE
GESTION AUTOMATIQUE DU CONTENTIEUX
7-1- Constat
L'un des objectifs de la mise en place du module de gestion
automatique du contentieux est de proscrire les saisies sur Excel et de
faciliter le travail des utilisateurs.
Nos travaux ont mis en évidence l'utilisation de
registre de notification des mises en demeure et l'élaboration des
statiques concernant les dossiers contentieux sur le fichier Excel.
Cette situation résulte du fait que les utilisateurs ne
sont pas formés à l'utilisation du tableau de bord synoptique de
la gestion du contentieux dans le système d'information car il n'existe
pas de manuel d'utilisation dans ce sens.
7-2- Risque
La conception sur Excel d'un registre de notification des
mises en demeures et l'élaboration des statiques concernant les dossiers
contentieux est à notre avis est une perte de temps dans la mesure
où le module de gestion automatique du contentieux a prévue une
fonction à cet effet. En outre, la ressaisie au niveau d'Excel
d'informations déjà saisies dans l'application (module de gestion
automatique du contentieux) peut générer des erreurs sur les
données ressaisies et porter atteinte à l'efficacité du
service. Tout ceci contribue à faire baisser le rendement.
7-3- Recommandation
En conséquence, nous invitons à une mise en
place d'un manuel d'utilisation du tableau de bord synoptique afin que les
agents chargés du suivi des dossiers contentieux puissent de
façon optimale utiliser toutes les ressources de cette application. Nous
rappelons que la mise en place du programme de gestion automatisée des
mises en demeure et des contraintes se fonde sur la nécessite
d'éviter des déperditions pour optimiser le recouvrement des
cotisations sociales.
VIII- PENALITE DE 100% EN CAS DE NON-PRODUCTION DE LA
DISA
8-1- Constat
En vertu de l'article 30 de la loi 99-477 du 02 août
1999 portant code prévoyance sociale, le défaut de production de
la DISA aux échéances fixées, donne lieu à un
versement d'une pénalité de 10% du montant total mensuel des
cotisations dues par l'employeur défaillant.
Nos investigations sur cette disposition réglementaires
ont montré que le programme d'automatisation de la gestion automatique
du contentieux ne prend pas en compte cette pénalité. En effet,
le cahier de charge élaboré relatif à la conception du
module de gestion automatique du contentieux n'a pas pris en compte le calcul
de cette pénalité.
8-2- Risque
Cette situation entraîne une sous évaluation des
produits d'exploitation.
8-3- Recommandation
Nous invitons les directions concernées à se
conformer aux textes et à se rapprocher du centre informatique afin
que :
- La pénalité de non-dépôt à
temps de la DISA, soit incorporée au module gestion du contentieux,
- La gestion de remise de la DISA soit automatisée.
Il est important de mettre en oeuvre cette
pénalité pour inciter les employeurs à déposer leur
DISA et afin de permettre entre autres la mis à jour des
carrières des salariés.
IX- DATE D'EXIGIBILITÉ DES COTISATIONS
SOCIALES
9-1- Constat
Selon l'article 9 de l'arrêté N° 33 TAS.DPS
du 08 décembre 1960, les délais légaux fixés pour
le paiement des cotisations sont :
- Le 15 du mois suivant chaque trimestre (pour un employeur
ayant moins de vingt travailleurs) ;
- Le 20 du mois suivant (pour un employeur ayant plus de vingt
travailleurs).
Ainsi, les employeurs qui règlent leurs cotisations
au-delà de ces délais sont passibles de majorations de retard u
taux journalier de 0,5 pour mille.
Cependant, nos travaux ont montré que dans la pratique
les délais légaux ne sont pas pris en compte pour le calcul des
intérêts de retard. En effet, les majorations de retard commencent
à courir à partir du 16 du mois aussi bien pour les employeurs
cotisant au trimestre que pour ceux cotisant mensuellement. Cela
pénalise l'employeur ayant plus de vingt travailleurs et dont la date
prévue pour le paiement de cotisation est le 20 du mois suivant.
9-2- Risque
Cette situation montre que l'Institution perçoit
indûment cinq jours de majorations de retard sur les employeurs cotisant
mensuellement. En cas de réclamation ou de contestation, l'Institut
devra rembourser ces indus, ce qui risque non seulement de ternir son image
mais aussi d'avoir un impact négatif sur la trésorerie.
9-3- Recommandation
Nous recommandons que des contrôles soient
effectués afin de veiller à l'application effective des mesures
de l'arrêté sus mentionné.
Conclusion à la mise en oeuvre
La vérification interne intervient notamment pour
s'assurer que les gestionnaires administrent leurs activités de
manière efficace, efficiente, saine et prudente ; et pour fournir
une évaluation indépendante des processus de gestion des risques,
de contrôle et de gouvernance, et formuler des recommandations visant
à en améliorer les performances.
Ainsi, l'observation et le respect des règles
établies, la pratique de valeurs positives, mais aussi l'action
menée par les auditeurs internes et bien d'autres acteurs, aura un
impact moral et psychologique qui contribuera à réduire les
erreurs détectées dans les différentes entités
contrôlées. Tout ceci, permettra aux agences d'être plus
efficaces dans le respect des lois et réglementations, ainsi que les
procédures établies pour le bien-être des différents
assurés sociaux.
L'audit interne aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle,
et de gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer
leur efficacité.
TABLEAU RECAPUTILATIF
o CYCLE RECOUVREMENT
Faiblesse / Dysfonctionnement
|
Risque / Impact
|
Recommandation
|
Absence de production des contraintes
à partir du système d'information. (cf. I, p
65)
|
Pas de garantie pour :
- l'optimisation du
- recouvrement des
- cotisations sociales
- l'exhaustivité de l'enregistrement des informations
- la cohérence des informations
|
Appliquer les procédures d'automatisation
(renseigner les dates de la mise
en demeure et de sa notification)
|
Décalage significatif entre les dates d'accusé de
réception de la mise en demeure et de transmission
Des dossiers. (cf. II, p 66)
|
- informations financières et comptables non fiables
- sous évaluation des provisions annuelles des
créances litigieuses
|
Transférer les dossiers
contentieux à la CJC dès le 91e jour
|
Défaut de localisation des employeurs
(cf. III p 67)
|
Prescription des cotisations sociales dues à
l'Institution
|
- Diligenter un contrôle pour
la localisation des employeurs
- Mettre en place un registre pour recueillir les
informations pour la
localisation de l'entreprise
|
Transmission non systématique de la
situation des dossiers contentieux à la
comptabilité. (cf. V p 68)
|
Mauvais suivi des comptes
des cotisants
|
Transmettre dans les meilleurs
délais les dossiers contentieux au service
comptabilité
|
Divergence des pratiques dans la gestion
des privilèges du module de gestion du contentieux.
(cf. VI p 69)
|
Enregistrement de données erronées
|
Retirer dans les meilleurs délais
les privilèges accordés aux gestionnaires des
comptes
|
Suivi sur Excel des dossiers contentieux existants
dans le module de gestion automatique contentieux. (cf. VII p
70)
|
- Ressaisie sur Excel des données déjà
saisies dans l'application
- Baisse du rendement
|
Mettre en place un manuel d'utilisation du tableau de bord
synoptique dans l'application
|
o CYCLE TRESORERIE
Faiblesse / Dysfonctionnement
|
Risque / Impact
|
Recommandation
|
Non-reversement à la CNPS des
cotisations litigieuses encaissées par les auxiliaires de
justice pour le compte de l'Institution (cf. IV, p 68)
|
Manipulation frauduleuse et contestation des créances
|
Organiser une rencontre entre les différentes parties en
vu d'un rapprochement des états des
paiements et des dossiers en cause
|
Non-application dans l'application de la pénalité
de 100% en cas de non-paiement à temps de la DISA (cf. VIII, p 71)
|
Sous évaluation des produits d'exploitation
|
Automatiser la gestion de
remise de la DISA
|
Le programme de gestion automatique du
contentieux ne en compte la pénalité de retard de
10%. (cf. IX p 71)
|
Impact négatif sur la
trésorerie
|
Effectuer des contrôles pour veiller
à l'application des mesures arrêtées
|
CONCLUSION GENERALE
Au terme de nos travaux, nous retenons que l'audit interne est
une fonction qui se veut indépendante et objective. Il donne à
toute organisation (ou entreprise) une assurance sur le degré de
maîtrise des opérations, lui apporte des conseils pour
améliorer ses activités. L'audit interne permet ainsi à
l'entreprise d'atteindre ses objectifs dans la mesure où il
évalue par une approche systématique et méthodique, ses
processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement
d'entreprise en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité,
sa finalité étant de contribuer à la création de
valeur ajoutée de l'entreprise.
Pour ce faire, il s'est de façon générale
fixé un objectif qui consiste à vérifier la
fiabilité et la qualité des informations fournies ; Il s'est
doté d'un code déontologie et d'un ensemble de normes pour
uniformiser ses pratiques ainsi que d'un élément fondamental
qu'est le contrôle interne, lui permettant ainsi d'être un outil
d'aide à la prise de décision et un facteur d'efficacité
de l'entreprise.
L'audit interne se positionne à cet instant comme un
instrument de gestion incontournable pour tout manager qui désire
atteindre des résultats optimums dans un contexte où le
contrôle de l'environnement est quasi impossible. Cependant, la
détection de facteurs clés d'échecs dans l'entité
ne doit pas être le seul détonateur de facteurs clés de
succès de l'auditeur, même si en soi, elle reste un moteur
d'action et de motivation de celui-ci.
BIBLIOGRAPHIE
v Etienne BARBIER, Mieux piloter et mieux utiliser l'audit,
Maxima,
v Evariste AHOUANGANSI, Audit et révision des comptes,
Aspects internationaux et espace OHADA, Abidjan, Mondexperts, 729 pages
v Francis LEFBVRE, Memento Pratique, Audit et Commissariat aux
Comptes, Guide de l'auditeur et de l'audité,
v Jacques RENARD, Théorie et Pratique de l'audit
interne, Edition d'Organisation,
v Jean Charles BECOUR / Henri BOUQUIN, Audit
opérationnel : Efficacité, efficience ou
sécurité, 2ème édition, Paris, 409 pages
v Larent HERVE, Philippe PEUCH-LESTRADE, La pratique de
l'audit interne, 4ème édition, Paris, 309 pages
v Olivier LEMANT, Créer, organiser et développer
l'audit interne, IFACI, France, Nouvelle Imprimérie Laballery, 177
pages
v Pierre SCHICK et Olivier LEMANT, Guide du self-audit,
Edition d'Organisation,
|