Le risque de change comptable (patrimonial) est
concerné par l'impact des taux de change sur la valeur comptable des
postes de l'actif et du passif d'une entreprise. Il résulte de la
consolidation des états financiers qui impliquent des actifs et des
passifs libellés en devises étrangères.
Les entreprises multinationales qui détiennent des actifs
à long terme à l'étranger (filiales, titres de
participations...) sont les plus concernées par le risque de change
comptable.
Ainsi, une baisse de la monnaie du pays de la filiale fait
apparaître un écart négatif de conversion qui vient
s'imputer sur les capitaux propres du groupe.
Le risque de change ne naît pas seulement au moment
où s'effectue une transaction commerciale ou financière
libellée en devise étrangère.
Appréhender la nature et la date de l'exposition au risque
de change n'est pas facile ; la date à partir de laquelle l'entreprise
se couvre reste quelque peu arbitraire.
En effet, l'entreprise pourrait se considérer en risque
de change dès la signature du contrat, ou encore avant qu'il y ait un
enregistrement comptable.
L'entreprise doit tenir compte de l'entrée en risque
de change bien avant la connaissance exacte de la teneur du contrat. La gestion
du risque peut se réaliser dès l'émission de l'offre ou du
catalogue des marchandises proposées dans le cas d'opérations
d'exportation, ou de la commande dans le cadre d'activités d'importation
(schéma 1).
Toutefois, tenir compte du risque de change le plus tôt
possible ne signifie pas se couvrir systématiquement, mais gérer
activement son risque.
Schéma 1 : Identification du risque de
change
(Source : Exporter, COFACE)
La date retenue peut varier d'une entreprise à l'autre ou
au sein de la même firme selon que le risque de change est certain ou
incertain :
2.1. Certain
Un risque de change certain est constaté à la
conclusion d'un contrat irrévocable, dans une monnaie autre que la
monnaie nationale, fixant le montant et la date de l'opération.
Il existe plusieurs situations d'exposition au risque certain
:
· Lors d'un contrat d'importation : un
importateur est en situation de risque certain lorsqu'il y a
appréciation de la devise entre la date de conclusion du contrat et
celle du règlement. L'importateur, dans ce cas, aura besoin de plus de
monnaie nationale à convertir pour se procurer les devises
nécessaires.
· Lors d'un contrat d'exportation : un
exportateur est en situation de risque certain lorsqu'il y a
dépréciation de la devise de facturation entre la date de
conclusion du contrat et le jour de l'encaissement. L'exportateur recevra, au
moment de la conversion, moins de monnaie nationale.
· Lors d'un prêt ou emprunt en devises :
un emprunteur en devise craint une appréciation de la devise en
question car il risque de rembourser un capital (et intérêts), en
monnaie nationale, plus important que celui prévu contractuellement.
De sa part, le prêteur craint une
dépréciation de la devise qui engendrerait un remboursement
moindre en monnaie nationale.