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Interaction de Baculovirus MaviNPV et du Parasitoïde (Apanteles taragamae (Viereck)) (Hymenoptera : Braconidae) pour le contrôle de Maruca vitrata Fabricius (Lepidoptera : Pyralidae).

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par D. Wilfried Laleye
Universite d'Abomey Calavi - Ingenieur Agronome 2007
  

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INTRODUCTION

L'une des préoccupations des pays subsahariens est le développement du secteur agricole en vue d'une croissance de la production agricole pour assurer la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. Cette préoccupation est d'autant plus importante qu'on observe de nombreux cas de malnutrition et de sous alimentation conduisant à des pertes en vies humaines et en productivité de travail. L'agriculture, dans le tiers monde et surtout en Afrique subsaharienne, reste marginale et est caractérisée par une faible productivité. Ceci constitue la principale cause de pauvreté dans ces pays en voie de développement où les problèmes de déficits alimentaires et surtout protéiniques se posent avec acuité.

Pour son alimentation, l'homme dans ces régions fait souvent recours aux principales cultures de bases d'origine animale, végétale ou minérale. Parmi les aliments d'origine végétale, les légumineuses vivrières, qui, occupent une place prépondérante, sont sans doute le moyen le plus efficace pour assurer l'équilibre alimentaire de la population des régions tropicales (FAO, cité par Akpovi, 1993). Elles constituent une source importante et peu coûteuse de protéine par rapport aux protéines animales et répondent au niveau de vie de la majorité de la population africaine (IITA, 1992). Elles ont la capacité d'augmenter la fertilité du sol (Tiyagi & Paveen, 1990). En effet, parmi les légumineuses vivrières rencontrées au Bénin, le niébé est le plus cultivé (Atachi & Desmidts., 1984). La consommation du niébé constitue alors un appoint non négligeable pour l'amélioration de la qualité nutritionnelle du régime alimentaire de la population de ces pays en voie de développement.

Au Bénin, le niébé n'occupe que 7.8% des superficies totales cultivées et présente des avantages aussi bien sur le plan alimentaire et que sur le plan économique (OBOPAF, 2004). En plus de ses graines, le niébé offre à l'alimentation humaine ses feuilles tendres et ses fanes à l'alimentation animale (Akundabwensi et al., 1991 ; Okeyo-Owuor et al., 1991). A cet effet, une production de bonne qualité et en quantité suffisante s'avère nécessaire pour satisfaire la demande en niébé de la population de ces régions. Mais en Afrique de l'ouest, la production actuelle du niébé est loin de couvrir les besoins de la population.

Comment expliquer ce paradoxe ?

Il est dû au faible rendement moyen en Afrique : 100 à 400 kg/ha (Assa, 1976 ; Ntare, 1989), faiblesse due à de nombreux facteurs tels que les insectes nuisibles, les maladies cryptogamiques. Très peu de cultures souffrent de pareilles attaques d'insectes (Assa, 1976 ; Taylor, 1978, Atachi & Ahohuendo, 1989). Tous ces facteurs constituent pour le niébé des obstacles sérieux dont on est obligé de se défaire pour une productivité de quantité et de

qualité.

Les pertes occasionnées par les différents ravageurs (insectes, nématodes, maladies et adventices) sont évaluées à 300 millions de dollars américains par an (NRI, 1991). Ainsi, la forte pression parasitaire et les maladies constituent la seule contrainte majeure pour la production du niébé (Atachi et al., 1985). Au nombre des ravageurs, la foreuse de gousse, Maruca vitrata Fabricius (Lépidoptèra) est un ravageur très sérieux de niébé dans les régions tropicales et subtropicales de l'Asie, de l'Amérique Latine et de l'Afrique (Liao & Lin, 2000). Au cours de son développement, les chenilles de cet insecte se nourrissent des pédoncules, des boutons floraux, des fleurs et gousses encore fraîches (Okech & Saxena, 1990). Les dégâts causés par M.vitrata sont estimés en une perte de rendement de 30 à 86% (OkeyoOwuor et al., 1983 ; Atachi & Ahohuendo, 1989 ; Singh et al., 1990 ; Tamò et al.,2003). Il s'avère important et même capital, de chercher tous les moyens nécessaires pouvant aider à lutter efficacement contre ce ravageur. Ainsi, plusieurs moyens de luttes contre cet insecte nuisible ont été mis au point. Parmi ceux-ci, la lutte chimique est la plus ancienne et la plus utilisée pour le contrôle de la population de cet insecte. Son application a connu au début de sa mise au point des succès spectaculaires, mais une diminution graduelle de son efficacité se note dans le temps. Ce phénomène est dû au système d'adaptation, de développement de résistance chez les ravageurs vis-à-vis des pesticides (Brooks, 1993).

Pour parvenir à une réduction considérable de la population de ce ravageur suite au problème de développement de résistance, il faudra utiliser des insecticides beaucoup plus toxiques et augmenter le nombre d'application de pesticides tout en les changeant régulièrement (Bourguerra ,1986). Mais, si l'application répétée des pesticides hautement toxiques peut réduire les populations des ravageurs des cultures, elle est loin d'être écologiquement et socialement saine, et s'effectue à grand frais. Aussi, ces produits sont-ils à l'origine de plusieurs cas d'intoxication et font selon les estimations de l'ONU, chaque année, 40.000 victimes, puis provoquent des séquelles chez environ 2.000000 de personnes (IITA, 1988).

Dans le cas particulier de la lutte contre M. vitrata, la lutte chimique est bien établie et fait appel à l'utilisation d'une large gamme d'insecticides (Atachi & Sourokou, 1989 ; Singh et al., 1990). Malgré l'établissement de cette méthode de lutte contre M. vitrata sur le niébé, elle ne serait pas envisageable dans les régions où ses feuilles sont consommées comme légume à cause de la toxicité des insecticides (Okeyo-Owuor et al., 1991).

A cause des problèmes que pose l'utilisation des pesticides, d'autres méthodes de lutte visant une réduction de l'intensité d'application des pesticides ont été mises au point. Il

s'agit de la lutte par la résistance variétale, par la pratique culturale et la lutte biologique, méthode dont les efficacités diffèrent vis-à-vis de M. vitrata.

En ce qui concerne la lutte variétale, elle est difficilement applicable pour le contrôle de M. vitrata car il est difficile de trouver des variétés de niébé dont les fleurs et les gousses seraient résistantes à ce ravageur (Jackai & Singh, 1981 ).Quant aux pratiques culturales, telles que les cultures pièges et l'association culturale, elles n'ont jusqu'à présent donné que des résultats d'un intérêt limité (Amoaka-atta & Omolo, 1983). Outre tous les organismes nuisibles, il existe beaucoup d'agents qui aident à combattre les ennemis des cultures; ce sont les auxiliaires ou ennemis naturels. Ceux-ci vivent aux dépens des ennemis des cultures, par exemple, en les dévorant ou en les parasitant; c'est la lutte biologique. On peut la définir comme l'utilisation d'auxiliaires, afin de réduire les dégâts causés par des ennemis des cultures à un niveau économiquement acceptable. Mais elle exige une étude détaillée d'identification et d'évaluation des parasites, prédateurs et pathogènes de ce lépidoptère (Okeyo-Owuor et al., 1991).

La lutte biologique, qui préconise l'emploi d'agents très spécifiques, ne peut être considérée comme une panacée universelle susceptible de protéger toute culture contre tout ennemi. C'est pourquoi aujourd'hui, la mise en oeuvre de ce concept s'inscrit systématiquement dans le cadre de la lutte intégrée.

C'est dans ce contexte que le présent travail effectué dans le laboratoire de l'IITA trouve sa pertinence.

L'objectif principal de ce travail est de trouver un moyen efficace permettant une réduction sensible de l'utilisation des insecticides de synthèse au profit de la lutte biologique et la mise en place d'une unité de production des parasitoïdes infectés efficaces à moindre coût pour lutter contre M. vitrata, ravageur de niébé. Pour atteindre cet objectif, un certain nombre d'objectifs spécifiques sont visés. Il s'agit de :

- étudier les possibilités d'acquisition et de transmission du virus (MaviNPV) par le parasitoïde Apanteles taragamae aux chenilles de M.vitrata.

- examiner les effets conjugués du virus et du parasitoïde sur les chenilles de M. vitrata afin d'en déduire la synergie ou l'antagonisme.

Ce travail se déroule en différentes parties :

- la première partie fait le point sur les travaux déjà effectués.

- la deuxième partie décrit le matériel et la méthodologie utilisés.

- la troisième partie analyse les résultats obtenus.

- la quatrième partie aborde la discussion des résultats obtenus.

- la dernière partie tire les conclusions, qui découlent de l'analyse des résultats avec un accent sur les recommandations.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand