Réformes macroéconomique et intégration par le marché dans la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Michel Dieudonné MIGNAMISSI Université Yaoundé II - DEA 2008 |
1.2.2. L'environnement réel et institutionnelDepuis les indépendances et ce jusqu'au milieu des années 80, les pays de la CEMAC ont des performances économiques louables. Malgré la conjoncture défavorable causée par les chocs pétroliers des années 70 et la détérioration des termes de l'échange, le taux de croissance se situe en moyenne au dessus des 4%. En outre, l'architecture productive est façonnée par la métropole de façon à favoriser son approvisionnement. Ce sont des économies peu industrialisées, peu diversifiées et principalement articulées sur la production et l'exportation de produits de base. La genèse de cette structuration se situe dans le fait que ces pays, sous l'emprise coloniale, étaient régis par le principe de la Division Internationale du Travail (DIT), la conséquence étant une spécialisation de type vertical. L'exemple de l'orientation de nombreux pays africains dans la production cotonnière illustre bien cette spécialisation de type colonial. En effet, l'organisation de la filière cotonnière en Afrique est une décision de la Compagnie Française pour le Développement des Fibres Textiles (CFDT). En 1971, se sont constituées, sur la base d'anciennes structures existantes, des sociétés nationales d'économie mixte dans lesquelles l'Etat africain intervient en partenariat avec la CFDT24(*) (Boungou Bazika, 2002). Cette configuration du secteur réel devient structurelle et chronique dans une absence généralisée des institutions, dont les premières ne voient le jour qu'après le vent des indépendances des années 60. Il ressort une remarque au final que la forte main mise de l'Etat et la présence de la métropole ont détourné les idéaux d'intégration au profit de la coopération. C'est ainsi que dans un souci de redynamisation du processus, une refonte généralisée des politiques et des institutions prend place au courant la décennie 90. * 24 Les sociétés nationales avec participation de la CFDT se constituent en 1971 au Tchad (COTONTCHAD), en 1974 au Sénégal (SODEFTEX), en Côte-d'Ivoire (CIDT) et au Cameroun (SODECOTON), en 1975 au Mali (CMDT), et en 1979 au Burkina Faso (SOFITEX). |
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