Dans la «poche de Dialakoto», le relief est
relativement plat vers le nord, au niveau du Bassin
sédimentaire.
Cependant vers la partie sud, à la périphérie du PNNK, on
rencontre quelques
hauteurs segmentées par des plateaux et des
vallées, à cause des affleurements du socle,
notamment entre le village de Laboya et ceux de Dialakoto,
Wassadou et Damantan. Ces plateaux appartiennent aux reliques du
Fouta-Djallon.
I.2.2 Les sols
L'histoire géomorphologique a abouti à la
constitution d'un ensemble de cinq unités pédomorphologiques. Les
sols résultent donc des formations géologiques mises en place au
Secondaire, au Tertiaire et au Quaternaire. Donc à chaque milieu
géomorphologique correspond un milieu pédologique. C'est ainsi
qu'on distingue dans la zone les cinq unités pédo-morphologiques
suivantes:
---- Les lithosols gravillonnaires sur cuirasse, issus du
démantèlement des plateaux à cuirasse affleurante à
sub-affleurante. Ce sont des sols peu épais avec des réserves en
eau faibles à nulles. ---- Les sols ferrugineux indurés et les
sols gravillonnaires sur cuirasse, provenant des plateaux à cuirasse peu
profonde. Ce sont des sols peu épais avec de faibles réserves en
eau.
---- Les sols ferrugineux tropicaux lessivés,
associés aux plateaux à cuirasse absente ou profonde. Ce sont des
sols battants avec un risque d'érosion très élevé
du fait de l'importance des réserves en eau.
---- Les sols rubéfiés et les sols peu
évolués hydromorphes sur remblaiement colluvio-alluvial des
vallées. Ce sont des sols argileux, avec des réserves en eau
très importantes. Le risque d'érosion est
généralisé avec des ravinements au niveau des berges des
cours d'eau.
---- Le sols gravillonaires sur cuirasse, les sols ferrugineux
tropicaux indurés, les sols graveleux et les lithosols, issus du
décapage des glacis cuirassés sur des roches primaires avec des
affleurements de grés. Ce sont des sols squelettiques peu épais,
leurs réserves en eau sont très faibles ou parfois nulles.
Les ressources pédologiques sont très faibles
en raison des caractéristiques peu évoluées des sols, mais
aussi de l'extension des surfaces incultes (plateaux, cuirasses...) au
détriment des sols fertiles (sableux, sablo-argileux et argileux).
I.3 Les ressources en eau
On distingue les cours d'eau et les eaux souterraines dont les
potentialités dépendent largement de la pluviométrie dans
la zone et sur l'ensemble du bassin versant du réseau.
> Le réseau hydrographique
Il est essentiellement constitué par le fleuve Gambie
et de son affluent, le Niériko. La Gambie longe la limite sud de la
«poche» vers le village de Laboya et continue vers le nord au niveau
de Wassasou-dépôt où il reçoit le Niériko.
Elle constitue ainsi la limite naturelle de la périphérie nord du
PNNK.
Son abondance dépend fortement de la
pluviométrie recueillie dans l'ensemble de son bassin versant. C'est un
cours d'eau tropical à régime unimodal. Le maximum des eaux est
ainsi enregistré au mois de septembre, en pleine saison des pluies dans
l'ensemble du bassin, avec un débit de 365m3 / s. Le minimum
se situe en fin de saison sèche, au mois d'avril avec 0,2m3 /
s. La période des hautes eaux correspond donc à l'hivernage, elle
dure 4 mois, de juillet à octobre et la période des basses eaux
s'étend pendant tout le reste de l'année (8 mois). Les
irrégularités du régime, résultent d'une part des
aléas climatiques et d'autre part de l'absence d'ouvrages de
régulation du cours du fleuve dont les berges peuvent atteindre par
endroit 8 à 10m de hauteur.
> l'hydrogéologie
Les réserves d'eau souterraines sont tributaires des
formations géologiques en place. C'est ainsi que le bassin
sédimentaire dispose de plus grandes potentialités
aquifères par rapport au socle qui présente de faibles
possibilités d'infiltrations et de formation de nappes
généralisées. Donc les principales réserves
souterraines sont localisées au niveau du bassin sédimentaire qui
emmagasine deux systèmes aquifères.
L'aquifère détritique du continental terminal
est le premier système. Il est constitué dans des grès
argileux et des sables, avec une nappe phréatique de 16 à 30m de
profondeur. Il dispose d'un très grand potentiel exploitable.
Le second système est constitué par
l'aquifère des sables et grés du maestrichien. Il dispose d'une
nappe en charge de 100 à 500m de profondeur, son potentiel exploitable
et très important.
Ces ressources en eau sont employées de
différentes manières. Les cours d'eau sont utilisés
pour
l'agriculture irriguée (bananeraies, maraîchages...) et
pour l'abreuvement du bétail. Cependant les
eaux souterraines, accessibles seulement par fonçage de
puits et par forages, sont destinées prioritairement à la
consommation humaine et secondairement à l'abreuvement du
bétail.
I.4 Les ressources végétales
La végétation de la zone est de type
soudano-sahélien dominée par une savane très
diversifiée (boisée, arborée, arbustive) en association
avec des forêts claires et des forêts galeries, principalement, le
long des cours d'eau. Cependant, le caractère des peuplements
végétaux (composition et densité) varie en fonction des
unités morphologiques. C'est ainsi que:
Sur les plateaux on retrouve la strate arborée
dominée par Pterocarpus erinaceus,
Combretum nigricans, Combretum
glutinosum, Strychnos spinosa, Vitex madiensis, Bombax costatum, Cordyla
pinnata, Piliostigma reticulatum, Anogeissus leiocarpus, ...
La strate herbacée reste dominée par des
graminées annuelles telles que Loudetia togoensis, Elionorus
elegans, Borreria radiata, Lepidagathis anobrya, Pennisetum pedicellatum,
...
Au niveau des versants, on peut noter dans la strate
arborée des espèces telles que
Secucuridaca
longipedunculata, Lannea acida, Lannea velutina, Pterocarpus erinaceus, Vitex
donania, Zizyphus mauritiana...
La végétation dominante, dans ces deux
unités géomorphologiques, est représentée par la
savane boisée car les caractéristiques morphologiques sont
contraignantes aux cultures. Il s'agit essentiellement des plateaux à
cuirasse affleurante, sub-affleurante, peu profonde, profonde ou absente, avec
des substrats constitués de lithosols gravillonnaires, de sols
ferrugineux tropicaux indurés ou lessivés...
Dans les vallées, nous constatons la présence de
Terminalia macroptera, Piliostigma
reticalatum, Parkia biglobosa, Combretum glutinosum,
Pterocarpus erinaceus, Cordyla pinnata, Sclerocarya birrea... La flore
herbacée est constituée, ici aussi, de graminées annuelles
telles que les Pennisetum et les Andropogon
La végétation ici est constituée de
savane arborée et arbustive en raison de la présence des cultures
occasionnant des défrichements. Elle est donc un peu moins dense que la
précédente. Le substrat est constitué de sols
rubéfiés et de sols hydromorphes.
Au niveau des dépressions nous retrouvons la
forêt claire et les galeries forestières
composées d'espèces hydrophiles comme Borassus
aethiopum fortement prédominantes, Parkia
biglobosa, Saba senegalensis, Terminalia macroptera,
Mitragyna inermis, Anogeissus leiocarpus...
Le substrat est constitué ici de sols argileux et
hydromorphes, sous une végétation très dense. Cependant
avec les défrichements occasionnés par l'installation des
bananeraies, leurs surfaces se réduisent actuellement à quelques
lambeaux.
D'une manière générale, ce sont les
paramètres climatiques (essentiellement la pluviométrie),
pédo-morphologiques (relief et sols) et hydriques (cours d'eau et
nappes) qui, combinés, impriment une physionomie à la
végétation.
Cependant, on peut remarquer que celle-ci subit une
très forte dégradation autour des terroirs villageois, à
cause de facteurs anthropiques (défrichements, surpâturage, feux
de brousse...), mais elle se densifie au niveau des unités
pédo-morphologiques incultes (plateaux cuirassés).