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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
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PRODUITS DE CUEILLETTE DANS LA
«POCHE DE DIALAKOTO»:
POTENTIEL, DYNAMIQUE DES LIGNEUX ET
POSSIBILITES DE VALORISATION
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MEMOIRE DE MAITRISE DE GEOGRAPHIE
Présenté par:
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Thierno Boubacar DIALLO
Sous la Direction de:
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M. Paul NDIAYE
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Maître assistant
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Année Académique 2002-2003
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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
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PRODUITS DE CUEILLETTE DANS LA « POCHE
DE DIALAKOTO»:
POTENTIEL, DYNAMIQUE DES LIGNEUX
ET
POSSIBILITES DE VALORISATION
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MEMOIRE DE MAITRISE DE GEOGRAPHIE
Présenté par:
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Thierno Boubacar DIALLO
Sous la Direction de:
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M. Paul NDIAYE
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Maître assistant
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Programme Sénégal
Oriental
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Année Académique 2002-2003
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SOMMAIRE
DEDICACES 2
AVANT - PROPOS 3
SIGLES ET ACRONYMES 4
INTRODUCTION GENERALE 5
PROBLEMATIQUE 9
METHODOLOGIE DE TRAVAIL 14
PREMIERE PARTIE : LES POTENTIALITES NATURELLES,
HUMAINES
ET ECONOMIQUES DE L'ESPACE 17
CHAPITRE I: Les Potentialites naturelles 18
CHAPITRE II: Les Potentialites humaines et économiques
26
Conclusion partielle 32
DEUXIEME PARTIE: TRAITEMENT ET ANALYSE DES
RESULTATS
D'INVENTAIRE FORESTIER 33
CHAPITRE I: Méthodologie d'Inventaire Forestier
34
CHAPITRE II: Le Potentiel Actuel de Production au niveau
40
des sites d'exploitation
CHAPITRE III: Le Potentiel de Production au niveau des terroirs
villageois 73
CHAPITRE IV: Dynamique à tres court terme des Ligneux
à Dialakoto
et à Laboya 89
Conclusion partielle 100
TROISIEME PARTIE: L'ACTIVITE DE CUEILLETTE ET
LES
POSSIBILITES DE VALORISATION 101
CHAPITRE I: Méthodologie d'enquête par questionnaire
102
CHAPITRE II: Présentation générale de
l'activité de cueillette 107
CHAPITRE III: Les Possibilités de valorisation
119
Conclusion partielle 135
CONCLUSION GENERALE 136
BIBLIOGRAPHIE 138
LISTE DES TABLEAUX 142
LISTE DES GRAPHIQUES 144
LISTES DES CARTES ET SCHEMAS 144
ANNEXES 145
TABLE DES MATIERES 152
DEDICACES
Je dédie ce modeste travail à:
- Mes chers Parents pour leurs prières et leur soutien
sans faille. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.
- Toute ma famille, mes frères et soeurs.
- Mes camarades de promotion du PSO, Mouhamadou DANGOURA, Diarno
FAYE, Khassim NAME, Cheikh NDONG et Modou FAYE.
- Tous mes amis et promotionnaires du département de
Géographie, Alioune M.A. WATT, Momar M. FALL, Boubacar CISSE, Mamadou
DIAW, Mare LO, Abdou S. KANE, Ahmed AIDARA, Mamadou Yaya DIALLO, Idy BA,
Alioune GUEYE, Aïda NDIAYE, Ndèye A. DIOP, Jean G. DIATTA, Jacques
A. MBAYE...
- Galaye GUEYE et Mouhamadou Khaly LY pour la saisie de ce
document.
- Tous mes amis Chimère BA, Boubacar NDIAYE, Coumba
Ndoffène DIOUF, Mamadou LY, Mamadou BA, El Hadj WADE, Ibrahima KANDJI,
Ibra NDIAYE...
- Tous ceux qui de près ou de loin se sont investis dans
la réalisation de ce document.
AVANT-PROPOS
Ce T. E. R. est une initiation à la recherche, son
aboutissement est le résultat d'un effort personnel, mais aussi du
soutien de plusieurs personnes que nous tenons à remercier très
sincèrement.
Nos remerciements s'adressent à:
- Monsieur Paul NDIAYE, Maître assistant au
département de géographie et chef du laboratoire de
biogéographie, qui a formulé le thème de recherche,
défini la méthodologie et piloté ce travail de bout en
bout;
- Monsieur Alioune BA et l'ensemble du corps enseignant du
département de géographie de l'UCAD;
- Monsieur CREPIN E.R. LOUHOUNGOU pour son initiation à la
cartographie; - Monsieur Abdoulaye NDIAYE qui m'a hébergé
à Tambacounda;
- Monsieur Fadia DIALLO, Ingénieur à la DMN;
- Monsieur Famoro SANE, ex PCR de Dialakoto;
- Monsieur Caly DANSOKHO et sa famille qui m'ont
hébergés à Dialakoto;
- Monsieur Léopold DIEME, chef du poste de garde du Parc
et sa famille qui m'ont accueillis à Laboya;
- Monsieur A. SENGHOR, A. SENE et H. DIALLO à Laboya;
- Dembo TANDIAN, Hamady FOFANA, Bourama CISSE, Mbar FAYE et Aliou
DIALLO mes compagnons de terrain;
- Monsieur Lamine KANE Doctorant à l'ISE;
- Toute l'équipe du PRCNK à Diénoundiala, A.
SEYDI, A. SAGNA, M. CISSAO, L. DIAITE, A. SADIAKHOU et sa famille, SVEN, Marc,
Caroline...;
- Tous les habitants des villages de Dialakoto,
Wassadou-dépôt, Laboya, Dar salam et Nioufaye. - Tous mes
aînés du PSO, Alla MANGA, Boubacar BADIANE, Ignace BOUCAL,
Diamane
DIOME, Alphousseyny COLY, Diatou THIAW, Sagane THIAW, Alvarez
BENGA, Abou BA,
Aly S. DJIBA, ...
Merci à tous ces aînés qui m'ont permis de
vérifier cet enseignement:
«IL EST BONDE SUIVRE L'ENSEIGNANT QUI SUIT LE
MAITRE-ENSEIGNANT».
SIGLES ET ACRONYMES
AFVP : Association Française des
Volontaires du Progrès.
APROVAG : Association des Producteurs de la
Vallée de la Gambie.
DEFCCS : Direction des Eaux, Forêts,
Chasse et de la Conservation des Sols.
DMN : Direction Météorologique
Nationale.
DPNS : Direction des Parcs Nationaux du
Sénégal.
DPS : Direction de la Prévision et de le
Statistique.
FEGAP : Fédération des Groupements
Autonomes de producteurs de bananes.
FCD : Forêt Classée de Diambour.
GPS: Global Positionning System. IRD :
Institut de Recherche pour le Développement.
ISE : Institut des Sciences de
l'Environnement.
OFADEC : Office Africaine pour le
Développement et la Coopération.
PNNK : Parc National du Niokolo-Koba.
PROGEDE : Programme de Gestion Participative des
Energies Traditionnelles et de Substitution. PRCNK : Projet
Rôneraies Communautaires Niokolo-Koba.
PSO : Programme Sénégal
Oriental.
RGPH : Recencement Général de la
Population et de l'Habitat.
SODEFITEX : Société de
Développement des Fibres Textiles.
SONACOS : Société Nationale de
Commercialisation des Oléagineux du Sénégal.
TER : Travail d'Etude et de Recherche.
UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de
Dakar.
UNESCO: Organisation des nations Unies pour la
Science, l'Education et la Culture
UTM: Universal Transverse Mercator WGS:
World Global system.
INTRODUCTION GENERALE
Le Sénégal, comme la plupart des pays
sahéliens et soudano-sahéliens, est confronté depuis
quelques décennies à une crise climatique aiguë.
L'évolution régressive récente du climat s'est
manifestée par une série de périodes sèches durant
les années 70, 80 et 90, et par une baisse importante et
généralisée de la pluviométrie. Cette situation a
mis en évidence la fragilité des écosystèmes
forestiers et des systèmes de production traditionnels tels que
l'agriculture et l'élevage. Elle a donc abouti à la
pauvreté des sols, à la diminution des rendements agricoles et
à la baisse progressive du couvert végétal.
Cependant, malgré ce tableau environnemental global
sombre, la partie sud-est du pays est assez bien épargnée : c'est
la zone éco-géographique du Sénégal Oriental.
> LE SENEGAL ORIENTAL
Il correspond actuellement à la région
administrative de Tambacounda, dont la capitale régionale du même
nom se trouve à 467 km de Dakar. Elle couvre une superficie de 59 602
km2 et appartient au domaine phytogéographique soudanien
caractérisé par une végétation soudanienne au nord
(savanes) à sub-guinéenne au sud (forêt claire). Cette
végétation est le reflet du climat de type soudanien à
soudano-guinéen, avec un régime pluviométrique variant du
nord au sud entre 700 et 1200 mm / an, répartis sur 5 à 6 mois,
de mai-juin à octobre. Selon la Direction des Eaux, Forêts, Chasse
et de la Conservation des Sols (DEFCCS), la région disposait en 1980 de
4 545 400 ha de formations ligneuses soit 76 % de sa superficie totale.
Dans le souci d'une conservation de ces ressources, la
stratégie adoptée a consisté au classement de certains
écosystèmes forestiers. C'est ainsi que depuis l'administration
coloniale jusqu'au Sénégal indépendant, 19 massifs
forestiers ont été classés dans la région, ce qui
représente une superficie totale de 4 457 139 ha de réserves
forestières naturelles, soit 41,23 % de la superficie de la
région (CISSE. M et NGOM. A, 1997) dont le Parc National du Niokolo Koba
qui constitue la plus importante avec 913 000 ha de réserves
forestières naturelles.
> LE PARC NATIONAL DU NIOKOLO-KOBA
Le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK) est une aire
protégée. Sa configuration actuelle est l'aboutissement d'un long
processus temporel marqué par de nombreuses phases d'extension,
s'étalant sur une quinzaine d'années de 1954 à 1969 et
dont voici les étapes les plus remarquables:
· En 1954, création du PNNK avec une superficie
originelle de 260 000 ha;
· En 1968, agrandissement à 813 000 ha constituant
le noyau de la réserve;
· En 1969, création autour de ce noyau d'une zone
tampon de 100 000 ha.
C'est donc à partir de cette date qu'il apparaît
sous ses contours actuels, avec une superficie totale 913 000 ha. En 1981, il
acquiert une audience et un statut international de réserve mondiale de
la biosphère et fut institué comme Site du Patrimoine Mondiale en
intégrant le réseau MAB (Man and Biosphere) de l'UNESCO. A ce
titre, à l'instar des réserves de biosphère, il est
destiné à remplir un certain nombre de conditions dont voici
deux:
· Réaliser trois fonctions complémentaires
telles que: une fonction de conservation de la biodiversité, une
fonction de développement économique et humain et une fonction de
support logistique à la recherche, la formation et la surveillance ;
· Adapter un zonage constitué de trois parties
distinctes à savoir la zone centrale ou noyau de la réserve qui
est un site de conservation, la zone tampon autour du noyau qui est un site de
préservation car elle tolère des activités humaines
compatibles avec sa vocation; et la périphérie qui est une zone
de transition où se localisent les terroirs villageois. La
périphérie correspond ici aux neuf communautés rurales
abritant des villages autochtones depuis plusieurs siècles mais aussi
d'anciens villages déguerpis du parc en 1972.
Le PNNK fut créé dans un contexte favorable
à la conservation (faibles densités humaines en raison de la
récurrence de maladies endémiques). Actuellement, avec le recul
de ces maladies (onchocercose, dracunculose...) et la réinstallation de
villages déguerpis à sa périphérie, on assiste
à une augmentation des densités. Cette concentration d'une
socio-diversité essentiellement agropastorale à sa
périphérie, dans un contexte de régression climatique et
de pauvreté, a abouti à la dégradation des ressources. De
ce fait, le PNNK apparaît, aujourd'hui, aux yeux de cette
sociodiversité périphérique comme un inépuisable
potentiel de développement et devient une source de convoitises et de
revendications de certains droits ancestraux tels que l'accès et l'usage
aux ressources (NDIAYE, 2003).
Dès lors, conscient de son statut de réserve de la
biosphère qui implique une idée de protection, le PNNK s'efforce
de concilier un double enjeu a priori contradictoire:
· Un enjeu de conservation de la biodiversité;
· Et un enjeu de satisfaction des besoins des populations
périphériques en ressources naturelles.
D'où la notion de «gestion durable et
participative des ressources naturelles» qui traduit une volonté
d'association et de responsabilisation des collectivités locales dans la
gestion des ressources. C'est dans ce cadre qu'il faut considérer la
présence des périmètres de banane dans la zone tampon, par
exemple au niveau des villages de Laboya et de Wassadou- dépôt.
Leur installation, en faveur d'une affectation de terres par les
collectivités locales sur une zone relevant juridiquement de la DPNS,
semble être un compromis même si celle-ci se réserve un
droit d'accord préalable.
Rappelons que la réglementation juridique de la zone
centrale et de la zone tampon relève de la DPNS alors que la gestion de
la périphérie est sous la responsabilité des
collectivités locales concernées mais sous l'oeil attentif des
autorités du Parc. Quoi qu'il en soit l'ensemble que forment le PNNK et
sa périphérie constitue un même espace à
préserver : un espace de biodiversité et de socio
-diversité qui constitue la principale problématique du Programme
Sénégal Oriental.
> LE PROGRAMME SENEGAL ORIENTAL
Jadis méconnue et inexplorée, la région
du Sénégal Oriental fut pendant longtemps
considérée comme le «Far East » ou le lointain Est
sénégalais. En effet son éloignement de la capitale, son
étendue, l'importance de son potentiel végétal et surtout
l'existence du PNNK lui ont toujours conféré une image
exotique.
Actuellement, elle suscite un grand intérêt
à la fois économique et environnementale grâce notamment
à ses énormes potentialités forestières et à
la présence du PNNK. C'est pourquoi durant ces dernières
années, elle a fait l'objet de nombreuses études notamment dans
le cadre du Programme Sénégal Oriental (PSO). Ces
différentes études ont porté entre autres sur des aspects
de terroirs mais aussi sur l'exploitation des ressources forestières.
Elles ont permis de mettre en évidence l'existence d'une
véritable économie de cueillette qui procure des ressources
complémentaires aux activités de production classiques
(agriculture et élevage).
Dès lors, ce présent TER intitulé :
"Produits de cueillette dans la «poche de Dialakoto»:
potentiel, dynamique des ligneux et possibilités de
valorisation" s'inscrit dans l'optique d'une
reproblématisation et d'une recontextualisation de
l'activité de cueillette en périphérie nord du PNNK. Il
est structuré en trois parties après la problématique du
sujet et la méthodologie de travail.
- La première partie intitulée
«Potentialités naturelles, humaines et économiques de
l'espace » identifie les potentialités du milieu
d'étude et les pratiques économiques.
- La deuxième partie « Traitement et analyse des
résultats d'inventaire forestier » permet
d'estimer le potentiel de production.
- La troisième partie «L'activité de
cueillette et les possibilités de valorisation» établit une
articulation entre le potentiel disponible et l'opération de cueillette
et identifie les possibilités de valorisation pour une meilleure
rentabilisation de l'activité au niveau local.
Enfin, la conclusion de cette étude nous permettra de
dégager les perspectives de la cueillette dans la « poche de
Dialakoto».
PROBLEMATIQUE
1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
La «poche de Dialakoto» est une portion d'espace
d'environ 140 Km2 de la Communauté Rurale du même nom,
dans l'arrondissement de Missirah et le département de Tambacounda. Elle
est localisée dans une enclave exiguë, prise en étau et
ceinturée par deux massifs forestiers protégés : la FCD au
nord et le PNNK au sud. Les particularités de cet espace
géographique posent une problématique aiguë de gestion d'un
espace foncier très limité.
La «poche de Dialokoto» est donc victime des
différentes phases d'extension du PNNK (entre 1954 et 1969) et du
classement de la Forêt de Diambour d'une superficie de 121.500 ha en
1968. En effet, le PNNK et la FCD se rejoignent et sont contigus à
l'entrée et à la sortie de la «poche », formant ainsi
deux goulots d'étranglements, à chaque extrémité,
matérialisés par la Route Nationale 7. Celle-ci constitue donc,
schématiquement, l'entrée de la «poche » au niveau du
Pont de Wassadou et son exutoire au niveau des villages de Dar Salam et
Nioufaye, juste à l'entrée du Parc, sur environ 20 km de long
(Cartes 1 et 3).
Alors que la FCD fonctionne comme une aire poreuse, largement
anthropisée, le PNNK constitue, quant à lui, une cloison
étanche bloquant toute extension territoriale et interdisant tout
transfert d'activités dans ses limites.
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