A- Ciblage et spécification
C'est à cette époque que les africains ont pris
en main la destinée de leur Etat respectif. Dans certains pays, la
tendance était au multipartisme. Dans d'autres, c'était le parti
unique avec des régimes de privation de liberté ou de dictature
révolutionnaire. Ces différents types de pouvoirs ont
montré leur limite avec la fin de la Guerre Froide et la Chute du Mur de
Berlin au début des années 90.
Ces évènements de portée mondiale ont
déclenché le mouvement de généralisation du
processus triomphant de la Démocratie libérale. En Afrique
francophone, le mouvement a été lancé au BENIN par
l'organisation de la Conférence des Forces Vives de la Nation qui s'est
tenue à Cotonou du 19 au 28 Février 1990. Au niveau
international, c'est par le discours de La Baule prononcé par le
Président François Mitterrand au cours du 16ème Sommet
France - Afrique qui s'est déroulé du 19 au 21 Juin 1990 en
France. L'originalité de la Conférence des Forces Vives de la
Nation, la première en Afrique, est d'avoir opéré le
passage pacifique, sans effusion de sang, d'un régime militaro- marxiste
à une démocratie libérale.
C'est dans ce contexte de l'approfondissement du processus du
Renouveau Démocratique à travers la mise en oeuvre des
conclusions et recommandations de la Conférence Nationale de
Février 1990, que le Bénin a accueilli, à Cotonou, du 04
au 06 Décembre 2000, la Quatrième Conférence
Internationale des Démocraties Nouvelles ou Rétablies. L'objectif
était de promouvoir une plus grande compréhension des
Institutions démocratiques et de leurs pratiques. La participation d'un
grand nombre de délégations à cette Conférence est
un encouragement, non seulement pour le processus du Renouveau
Démocratique au Bénin, mais aussi et surtout un véritable
soutien à tous ceux qui en Afrique et ailleurs servent, contre vents et
marées, la cause de la Démocratie.
L'appui international aux Démocraties Nouvelles ou
Rétablies a progressivement gagné du terrain ces dix
dernières années. Alors que la première CIDNR tenue
à Manille en 1988 n'avait rassemblé que 13 pays, ce sont quelques
106 Etats qui se sont retrouvés lors de celle de Cotonou. Pour la
Conférence de Cotonou, l'accent a été
particulièrement mis sur les aspects opérationnels des
Démocraties, y compris la tenue d'élections libres et
transparentes, ainsi que sur l'institution d'autres mécanismes devant
assurer une bonne gouvernance et l'Etat de droit.
« Après ce rendez-vous du monde, et ce nouveau
carrefour de l'histoire actuelle, il faut dresser un bilan et faire en sorte,
lorsque tous les projecteurs de l'actualité faiblissent et
s'éteignent, que les promesses inscrites dans nos textes finaux, et les
défis repérés et énoncés, restent
marqués du sceau d'une certaine permanence. Nous n'aurons pas la
prétention d'invoquer l'éternité de notre DECLARATION,
mais le devoir et la mission sacrée sont aujourd'hui et demain, de
conserver vivantes nos interrogations et nos exigences sur le renouveau et la
survie de la Démocratie dans l'Histoire et dans le monde.» Ainsi
s'exprimait Guy Landry HAZOUME, Coordonnateur national de la
4ème CIDNR dans son discours à la clôture de la
Conférence.
Sept ans après avoir abrité la Quatrième
CIDNR, la dernière ayant eu lieu, du 29 octobre au 01 novembre 2006, au
Qatar, les projecteurs étant maintenant éteints, l'heure est
venue de faire un bilan de l'exécution des recommandations issues de
cette Conférence et de se projeter dans l'avenir de la Septième.
Nous ferons nôtre, les préoccupations du Coordonnateur national en
essayant de répondre aux questions déjà posées dans
notre introduction générale, à savoir :
- Quelle place occupe aujourd'hui la Société Civile
dans le processus de renforcement des Démocraties ?
- Quels sont les plans d'action nationaux qui sont mis en oeuvre
par les Etats pour la consolidation de la Démocratie ?
- Quelle relation lie Paix, Démocratie et
Développement ?
- Quels sont les nouveaux défis et chantiers de la
Démocratie ?
- Quel est l'impact de la Conférence sur les autres Etats
qui ne sont pas classés DNR ?
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