III.5.2 / Femelles non cyclées
Seules la progestérone et les progestagènes
peuvent être utilisés puisque l'absence de corps jaune exclut
l'emploi des prostaglandines. En outre, les traitements qui utilisent la
progestérone ou les progestagènes selon les modalités
définies pour les femelles cyclées, doivent être
complétés par une injection intramusculaire de PMSG le dernier
jour du traitement. Cette hormone gonadotrope stimule la reprise de la
croissance folliculaire et permet l'induction d'une première
ovulation.
Figure 8 : Principe du traitement des femelles
non cyclées
III.6 / Résultats de fertilité
La fertilité à l'oestrus induit, mesurée
par le taux de mise bas, permet de situer les résultats à court
terme de la maîtrise des cycles. On observe des résultats voisin
de ceux qui sont obtenus après insémination sur chaleurs
naturelles, voire légèrement inférieurs : les techniques
de maîtrise des cycles ne constituent donc pas des traitements de
l'infécondité.
Les taux de mise bas observés ne dépassent
jamais 60 % : 30 à 60 % pour les vaches allaitantes, 40 à 60 %
pour les vaches laitières, 45 à 60 % pour les génisses
laitières et allaitantes ; ils sont en outre extrêmement variables
car ils dépendent de nombreux facteurs : type de troupeau et traitement
utilisé, race surtout les troupeaux allaitants, nombre
d'inséminations artificielles systématiques (1 ou 2), cycle, rang
de vêlage et saison, niveau nutritionnel et état des animaux.
III.7 / Facteurs de variation de la fertilité
à l'oestrus induit III.7.1 / Stade physiologique de l'animal en
début de traitement III.7.1.1 / Cyclicité avant
traitement
Les traitements à base de prostaglandine F2 alpha
(PGF2a) ne sont efficaces que chez les femelles cyclés avant traitement.
Chez les femelles en anoestrus vrai, ils seront donc sans effet.
Le traitement à base de progestagène est le
traitement de choix pour induire les chaleurs chez les vaches en anoestrus. Il
est alors impératif d'inclure l'injection de PMSG dans le traitement.
Cependant, certaines vaches non cyclées ne répondent pas au
traitement. De plus, la fertilité des ovulations induites est plus
faible que la fertilité des ovulations synchronisées (Chupin,
1977 ; Grimard et al., 1992b) cités par Grimard, 2003. La
fertilité à l'oestrus induit sera donc plus élevée
chez les vaches cyclées avant traitement que chez les vaches en
anoestrus, même si les différences observées ne sont pas
toujours significatives.
III.7.1.2 / Stade du cycle en début de
traitement
Les prostaglandines F2 alpha (PGF2a) ne sont efficaces
qu'entre J5 et J17. Lors de l'utilisation de deux injections à 11-14
jours d'intervalle, la deuxième injection sera bien pratiquée
pour tous les animaux en phase lutéale quel que soit le stade du cycle
en début de traitement. Cependant, la fertilité après la
deuxième injection est liée à la
progestéronémie
avant injection (<5 ng/ml dans le plasma, fertilité
36 % ; >5 ng/ml dans le plasma, fertilité 75 %) ; (Folman et al.,
1990) cités par Grimard, 2003. Si l'injection est effectuée
pendant une période de moindre sensibilité du corps jaune
(début de cycle ou corps jaune de fin de cycle déjà en
régression) le traitement est moins efficace.
Ainsi, il n'est pas possible de réduire l'intervalle
entre les deux injections sous peine de voir la fertilité diminuer.
L'intervalle de 14 jours entre les deux injections permet, chez la vache,
d'obtenir de meilleurs résultats que l'intervalle de 11 jours. Il est
aussi plus pratique à mettre en oeuvre en élevage puisque les
injections se font le même jour de la semaine.
Lors de l'utilisation de traitement à base de
progestagènes, l'initiation du traitement pendant la deuxième
partie du cycle (après J1 1, Brink et Kiracofe, 1988 ; après J14,
Beal et al., 1988) cités par (Grimard, 2003), a pour conséquence
une diminution de la fertilité. Dans ce cas, c'est la durée trop
longue de l'imprégnation par les progestagènes qui est mise en
cause.
En effet, chez les vaches cyclées, le
progestagène prend le relais du corps jaune naturel mais n'inhibe pas
totalement la sécrétion de LH, le follicule dominant devient
persistant, ce qui nuit à la fertilité de l'ovocyte
expulsé au moment de l'ovulation (Driancourt, 2001) cité par
Grimard, 2003.
Comme nous l'avons détaillé plus haut, si le
traitement commence en début de cycle, l'effet antilutéotrope des
oestrogènes peut être insuffisant, le corps jaune naturel peut
alors persister après retrait du progestagène. Les femelles ne
seront pas correctement synchronisées, l'environnement hormonal au
moment des inséminations pratiquées à l'aveugle ne sera
pas propice à la fécondation. Cet écueil peut être
contourné en ajoutant une injection de prostaglandine (PGF2a) en fin de
traitement.
En définitive, lors d'utilisation de traitement de
synchronisation à l'aveugle dans un lot, certains animaux ne seront pas
au moment optimal en début de traitement ce qui explique que les
résultats de fertilité vont plafonner quel que soit le traitement
utilisé.
III.7.2 / Facteurs de variation liés à
l'animal III.7.2.1 / Age
Les prostaglandines F2 alpha (PGF2a) peuvent être
utilisées chez les génisses et chez les vaches pourvu que les
femelles soient cyclées avant traitement. (Folman et al., 1990)
cités par (Grimard, 2003), signalent un effet du rang de lactation sur
la fertilité à l'oestrus induit après deux injections de
prostaglandine F2 alpha (PGF2a) à 14 jours d'intervalle : le taux de
gestation est de 58,8 % en première lactation, 45,8 % en lactation 2 et
3 puis de 28,6 % en
lactation 4 ou plus (P<0,05). Les traitements à base
de progestagène donnent de bons résultats sur génisses.
Dans certaines études effectuées chez des vaches allaitantes, la
fertilité est plus élevée chez les multipares que chez les
primipares (Chupin 1977 ; Grimard et al., 1992b ; Ponsart et al., 1996)
cités par (Grimard, 2003), ce qui peut sans doute s'expliquer en partie
par le taux de cyclicité avant traitement, généralement
plus faible en première lactation.
En effet, pour (Aguer, 1981) cité par (Grimard, 2003), le
taux de gestation des vaches cyclées avant traitement n'est pas
affecté par le rang de vêlage.
III.7.2.2 / Conditions du vêlage
précédent
Les effets des conditions de vêlage ont surtout
été explorés chez les vaches allaitantes dans le cadre de
l'utilisation des traitements à base de progestagènes. L'effet
des conditions de vêlage n'a pas été, à notre
connaissance, mis en évidence sur la fertilité à l'oestrus
induit avec d'autres types de traitement, mais certains auteurs excluent les
animaux ayant eu un vêlage difficile (extraction forcée ou
césarienne) des études (Mialot et al., 1999 et 2002 ; Lucy et
al., 2001) cités par Grimard, 2003.
Lorsque ces effets sont mis en évidence, une assistance
au vêlage, même légère (aide facile), est
associée à une diminution du taux de gestation par rapport au
vêlage sans aide. Mais ce sont surtout l'extraction forcée et la
césarienne qui affectent la fertilité (écarts de 15
à 30 points de fertilité entre vêlage sans aide et
extraction forcée plus césarienne : (Rochereau, 1994 ; Humblot et
al., 1996 ; Ponsart et al., 1996) cités par Grimard, 2003. Cet effet
peut s'expliquer en partie par un effet sur le taux d'ovulation après
traitement qui est plus faible chez les vaches ayant eu un vêlage
difficile que chez les vaches ayant vêlé seules (écarts de
15 à 20 points sur le taux d'ovulation, (Grimard et al., 1992b ; Ribon,
1996) cités par Grimard, 2003.
Les mécanismes reliant difficulté de
vêlage et fertilité à l'oestrus induit sont actuellement
inconnus mais il peut exister une relation entre le faible taux d'ovulation et
l'infection utérine qui altère la sécrétion de la
prostaglandine.
III.7.3 / Facteurs de variation liés à la
conduite d'élevage III.7.3.1 / Saison/période de
vêlage
En France, dans les systèmes allaitants traditionnels
avec vêlage de fin d'automne ou début d'hiver, la fertilité
à l'oestrus induit après traitement à base de
progestagène est élevée en début de saison, elle
baisse en fin d'hiver puis remonte après la mise à l'herbe
(Chupin, 1977 ; Pelot et al., 1977 ; Aguer, 1981 ; Grimard et al., 2001)
cités par Grimard, 2003. Plusieurs
hypothèses sont avancées pour expliquer cet
effet saison : l'évolution concomitante du pourcentage de vaches
cyclées avant traitement, la sous-alimentation en fin d'hiver, le stress
lors de la mise à l'herbe, l'influence de la température.
En France, dans les troupeaux avec vêlages de fin
d'été et d'automne, le pourcentage de vaches cyclées lors
de la mise à la reproduction en automne est généralement
très élevé, entre 70 et 80 % (Mialot et al., 1998a et
1998b) cités par (Grimard, 2003), et la fertilité à
l'oestrus induit est très élevée avec l'association
progestagène - PGF2a - PMSG. Dans ces conditions, les autres facteurs de
variation n'influencent pratiquement pas les résultats.
III.7.3.2 / Intervalle vêlage
-traitement
Le respect d'un intervalle minimum entre le vêlage et le
traitement est une des conditions de réussite chez les vaches. Ceci est
très vraisemblablement en rapport avec l'influence bien établie
de l'intervalle vêlage -insémination sur la fertilité
à la suite de l'Insémination Artificielle sur oestrus naturel.
Pour les traitements à base de la prostaglandine F2 alpha (PGF2a) il est
bien évidement nécessaire d'attendre que tous les animaux soient
cyclés.
Pour les traitements à base de progestagène,
l'effet de l'intervalle vêlage -traitement est fréquemment
cité (Pelot et al., 1977 ; Petit et al., 1979 ; Aguer, 1981 ; Grimard et
al., 1992a ; Chevallier et al., 1996 ; Humblot et al., 1996) cités par
Grimard, 2003. Par exemple, pour (Humblot et al., 1996) cité par
(Grimard,2003), la fertilité des vaches allaitantes primipares est de
23,8 % si les animaux sont inséminés moins de 60 jours
post-partum, 38,0 % entre 60 et 70 jours, 49,2 % après 70 jours. Ces
observations amènent à conseiller de ne commencer les traitements
qu'après 60 jours post-partum chez les multipares allaitantes et 70
jours chez les primipares (Grimard et al., 1996a) cités par Grimard,
2003.
Cet effet de l'intervalle vêlage-traitement va pouvoir
être utilisé dans la pratique. En effet, si après examen
des animaux il s'avère qu'un grand nombre présente des facteurs
de risque d'infertilité, on pourra retarder la mise en place des
traitements.
Cette mesure, qui permet aussi d'augmenter le pourcentage de
vaches cyclées avant traitement, aura un effet bénéfique
sur la fertilité.
III.7.3.3 / Alimentation
Les effets de la note d'état corporel, du poids vif et de
leurs variations entre le vêlage et la
mise à la reproduction ont fréquemment
été mis en évidence dans les enquêtes
épidémiologiques. Expérimentalement, ces effets peuvent
être reproduits en modulant le niveau alimentaire des animaux (variation
concomitante des apports énergétiques et protéiques),
voire en modulant uniquement les apports énergétiques.
Dans ce dernier cas, même si les apports
protéiques alimentaires restent élevés, les
protéines digestibles par le ruminant se trouvent réduites par la
carence en énergie. Nous parlerons donc par la suite d'effet du niveau
alimentaire.
Dans le cas des apports protéiques, des effets
néfastes des excès d'azote soluble dans la ration sur la
fertilité ont été mis en évidence
expérimentalement. Mais ces effets n'apparaissent qu'avec des taux de
protéines solubles considérés comme toxiques en France
(apports d'urée supérieurs à 50 g/ 100 kg de poids vif par
exemple).
Dans les études épidémiologiques, les
relations entre taux d'urée du lait et fertilité chez la vache
laitière, par exemple, sont plutôt positifs (Ponter et al., 1999)
cités par Grimard, 2003. Cependant, les excès peuvent intervenir
dans le cas d'erreur de rationnement, de mauvaise conservation de fourrage ou
au moment de la mise à l'herbe. Ils seront donc développés
ci- après.
Niveau alimentaire
Les effets de l'alimentation sur la fertilité à
l'oestrus induit ont surtout été explorés pour les
traitements à base de progestagène (revues de Grimard et al., 1
996a et 1 996b). Ces effets apparaissent fréquemment dans les
études comprenant des vaches non cyclées avant traitement, moins
fréquemment lorsque les taux de cyclicité avant traitement sont
élevés (Mialot et al., 1 998b et 2002) cité par (Grimard,
2003), ce qui tend à suggérer qu'une partie de l'effet du niveau
alimentaire s'explique par son effet sur la durée de l'anoestrus post-
partum.
Quoi qu'il en soit, les observations réalisées
dans le cadre d'enquêtes épidémiologiques à grande
échelle ont pu être confirmées par des études
expérimentales sur de petits nombres d'animaux. Les mécanismes
reliant alimentation et fertilité à l'oestrus induit sont en
partie élucidés. Les animaux les plus légers au moment de
la mise en place des traitements répondent moins bien au traitement
à base de progestagène. Ceci est valable aussi bien pour les
génisses (Grimard et al., 2001), que pour les vaches (Chevallier et al.,
1996 ; Grimard et al., 2000) cités par Grimard, 2003. Une perte de poids
de 30 kg entre le vêlage et la mise à la reproduction,
réduit le taux d'ovulation après traitement (Grimard et al.,
1992a ; Rochereau, 1994) cités par Grimard, 2003.
La note d'état corporel au vêlage et au début
du traitement de synchronisation affecte la fertilité à l'oestrus
induit par les traitements à base de progestagène.
Pour (Burke et al., 1996) cités par (Grimard, 2003), il
existe une corrélation positive entre la note d'état corporel et
le taux de gestation : une augmentation de 1 point de la note est
accompagnée d'une augmentation de 13 % du taux de gestation. Une perte
de plus de 0,5 point de note d'état corporel entre le vêlage et le
traitement diminue le taux de gestation. Ceci a amené (Grimard et al., 1
996a) cités par Grimard,2003, à recommander une note de 2,5
à la mise à la reproduction pour les vaches allaitantes
multipares, 3 pour les primipares.
Une note de 2,5 semble aussi être un optimum pour les
génisses (Grimard et al., 2001) cités par Grimard, 2003.
Chez la vache allaitante, le statut énergétique
au moment des Inséminations Artificielles réalisées
après traitement semble être déterminant. Si les animaux
sont en bilan énergétique négatif, la
sécrétion de LH, la croissance folliculaire et la
stéroïdogenèse sont réduites et certaines vaches, en
anoestrus avant traitement, n'ovulent pas après traitement (Grimard et
al., 1995 et 1 997a) cités par Grimard, 2003. En revanche, si les vaches
ont rééquilibré leur balance énergétique, la
fertilité est bonne, même si la note d'état corporel est
faible (Grimard et al., 1994) cités par Grimard, 2003.
Le flushing, c'est-à-dire une période courte
d'augmentation des apports énergétiques (2 UF
supplémentaires), réalisé pendant la période de
traitement et poursuivi trois semaines après Insémination
Artificielle, améliore la fertilité à l'oestrus induit des
vaches maigres.
Cet effet positif peut s'expliquer par l'effet sur le bilan
énergétique, amélioré en quelques jours (Easdon et
al., 1985) cité par (Grimard, 2003), qui se traduit par un effet en 9
à 10 jours sur la croissance folliculaire et semble diminuer la
mortalité embryonnaire (Khireddine et al., 1998) cités par
Grimard, 2003. Le flushing peut être réalisé en distribuant
des concentrés (céréales le plus fréquemment), mais
aussi des fourrages de bonne qualité (ensilage de maïs, Ponsart et
al., 2000) cités par Grimard, 2003.
Chez la vache laitière, les relations entre statut
énergétique et croissance folliculaire sont moins nettes et leurs
interactions avec la production laitière mérite d'être
étudiée. (Mialot et al., 1998b) cités par (Grimard,
2003),observent un effet de la production laitière moyenne sur la
fertilité (diminution de la fertilité pour les vaches produisant
plus de 8100 kg par rapport à celles produisant moins de 7200 kg) dans
une étude comparant synchronisation par progestagène ou
prostaglandine.
En pratique, si la note d'état corporel des animaux au
moment de la mise en place du
traitement est trop faible (inférieure à 3 pour
les primipares, inférieure à 2,5 pour les génisses et les
multipares) on pourra conseiller de retarder la mise en place du traitement de
10 jours et de pratiquer un flushing dans le même temps (arrêt 3
semaines après IA). Les vaches vont ainsi bénéficier des
effets positifs de l'intervalle vêlage -traitement et de la modification
du bilan énergétique.
Qualité des protéines de la
ration
Dans les conditions expérimentales, un excès
important d'azote soluble dans la ration entraîne une diminution de la
fertilité chez la génisse et la vache laitière (Butler,
1998) cité par Grimard, 2003.
Ceci s'expliquerait par une diminution du pH utérin
(Elrod et Butler, 1993) cités par (Grimard, 2003), une diminution de la
production de progestérone (Jordan et Swanson, 1979) cités par
(Grimard, 2003), une diminution de la qualité des embryons (Blanchard et
al 1990) cités par (Grimard, 2003), ce qui conduirait à une
augmentation de la mortalité embryonnaire (Erold et Butler, 1993)
cités par Grimard, 2003.
Ainsi, les excès d'azote soluble, possibles à la
mise à l'herbe ou lors de consommation excessive d'urée ou
d'ensilage d'herbe mal conservé, peuvent sans doute être mis en
cause pour expliquer certains échecs, mais ils ne semblent pas
être souvent à l'origine d'infertilité en France.
III.7.3.4 / Sevrage temporaire du veau
Chez la vache allaitante, le retrait temporaire du veau avant
les inséminations peut augmenter la fertilité. Un retrait du veau
de 24 heures semble être insuffisant mais une séparation de 48
heures a parfois des effets positifs sur la fertilité (Peterson et al.,
1979 ; Kiser et al., 1980 ; McVey et Williams, 1989 ; Thatcher et al., 2001)
cités par Grimard, 2003. Pendant la séparation temporaire, les
veaux perdent du poids mais la différence avec les animaux non
sevrés n'existe plus au sevrage (Fanning et al., 1995) cités par
Grimard, 2003.
Pour (Warren et al., 1988) cités par (Grimard, 2003),
l'effet du sevrage temporaire serait surtout important chez les vaches
maigres (note < 1,5) au moment du traitement. Au moment du retrait du
veau, l'action inhibitrice de l'allaitement sur la sécrétion de
LH est levée et les
taux circulants de LH augmentent (Walters et al., 1982)
cités par Grimard, 2003.
Les effets de l'allaitement sont probablement liés
à des effets neuro-endocrines mais aussi à des effets centraux
(la vue et la présence du veau, sans tétée, ont des effets
inhibiteurs sur la sécrétion de LH, (Williams, 1990) cité
par Grimard, 2003. L'arrêt temporaire de l'allaitement pourrait aussi
agir de façon indirecte en améliorant temporairement le bilan
énergétique (diminution des besoins de production).
Dans la pratique, le sevrage temporaire pourra être
envisagé sur les vaches maigres afin d'augmenter les chances de
fécondation. Il n'est cependant pas facile à mettre en oeuvre.
III.7.3.5 / Taureau utilisé pour les
Inséminations Artificielles
Certains auteurs citent un effet du taureau utilisé
pour les Inséminations Artificielles sur la fertilité à
l'oestrus induit (Chupin, 1977 ; Chupin et al., 1977 ; Pelot et al., 1977 ; De
Fontaubert 1986) cités par Grimard, 2003. Les écarts pourraient
aller jusqu'à 20 points de fertilité (mesure sur de petits
effectifs, 56 à 144 femelles par mâle).
Dans des études plus récentes, le nombre faible
d'Insémination Artificielle par taureau utilisé n'autorise pas
les comparaisons (Grimard et al ., 2001) cités par (Grimard, 2003), mais
il est probable que les différences de fertilité observées
après insémination sur chaleurs naturelles se retrouvent
après synchronisation.
III.7.4 / Effet cumulatif des facteurs
Les effets des facteurs de variation de la fertilité
à l'oestrus induit sont cumulatifs comme l'ont observé (Humblot
et al., 1996) cités par (Grimard, 2003), sur des vaches allaitantes
primipares pour les facteurs intervalle vêlage -traitement, condition de
vêlage et note d'état corporel. Malheureusement, ce sont souvent
les mêmes animaux qui présentent plusieurs facteurs de risque (par
exemple : primipare, maigre, vêlage difficile et non cyclée).
Dans ce cas deux options sont possibles : soit on
écarte ces animaux des traitements de synchronisation et l'on se place
dans le cadre d'une utilisation zootechnique des traitements, soit on tente
d'augmenter la fertilité de ces animaux en considérant que l'on
se situe plutôt dans le cadre d'une utilisation thérapeutique du
traitement de maîtrise des cycles. Il est possible alors de jouer sur
l'intervalle vêlage -traitement (augmenter le délai de mise
à la reproduction sur les animaux à risque), sur le bilan
énergétique (conseiller un flushing ou l'arrêt temporaire
de l'allaitement chez les animaux maigres), sur le traitement en lui-même
(utiliser progestagènes + PMSG) sur les modalités
d'Inséminations Artificielles (2 IA à l'aveugle ou IA sur oestrus
observé) pour améliorer la fertilité des animaux
traités.
TROISIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
IV / Méthodologie
IV.1 / Matériel
Un ensemble de 84 femelles, génisses et vaches à
différents ages, de races : zébu azaouak ; zébu maure ;
zébu peuhl ; goudaly ; n'dama ; méré ; métisse
montbéliarde, reparties dans treize (13) exploitations : cinq (5) dans
le cercle de Banamba ; huit (8) dans le cercle de Kati (zone péri
-urbaine de Bamako), ont été utilisées dans cette
étude du 20 avril 2007 au 30 novembre 2007.
IV.2 / Traitements
L'induction et la synchronisation des chaleurs ont
été préconisées chez ces différentes
femelles en se basant :
~ sur l'effet inhibiteur que possède la
progestérone et ses analogues de synthèse (progestagènes)
sur l'apparition de la composante du comportement sexuel et de l'ovulation ;
~ sur l'activité lutéolytique que possède
la prostaglandine F2 alpha en provoquant l'involution des corps jaune
fonctionnels , des corps jaunes persistants ou d'éventuels kystes ;
~ sur l'activité folliculostimulante que possède
la PMSG pour stimuler la reprise de la croissance folliculaire et d'induire la
première ovulation chez les femelles non cyclées.
Dans ce cadre deux types de traitements combinés ont
été appliqués.
Traitement I :
Jour 0 : pose des spirales vaginales
(PRID R , CEVA) contenant 1 .55g de
progestérone sans oestradiol.
Jour 9 : injection en intramusculaire de 2.5 ml
de PGF2a (ENZAPROST R T, CEVA) contenant 2.5 mg de
Dinoprost (sous forme de trométhamol) et 8.25 mg d'alcool
benzylique. Jour 10 : retrait des spirales et injection en
intramusculaire de 1 ml d'une solution contenant 250 UI de PMSG (SYNCRO
-PART R PMSG 500 UI, CEVA).
La durée de traitement est de neuf (9) jours.
Traitement II :
Jour 0 : pose des implants sous cutanés
(CRESTAR R SO, Intervet) contenant 3.3 g de
Norgestomet.
Jour 9 : injection en intramusculaire de 2.5 ml
de PGF2a (ENZAPROST R T, CEVA) contenant 2.5 mg de
Dinoprost (sous forme de trométhamol) et 8.25 mg d'alcool
benzylique. Jour 11 : retrait des implants sous cutanés
et injection en intramusculaire de 1 ml d'une solution contenant 250 UI de PMSG
(SYNCRO -PART R PMSG 500 UI, CEVA).
La durée du traitement est de dix (10).
Avant de procéder aux deux traitements :
V chaque troupeau a subi une visite et un contrôle pour
apprécier l'état de l'alimentation, de la santé et de la
situation générale du troupeau ;
V chacune des ces femelles a été soumise :
> à un examen corporel pour apprécier
l'état d'embonpoint ;
> à un examen gynécologique (palpation ou
fouille transrectale) pour confirmer, notamment, l'absence de gestation, noter
les différentes structures existantes sur les deux ovaires (follicules,
corps jaunes, kystes, ou absence de structure) et apprécier
l'état de développement du matrice et des ovaires chez les
génisses ;
> à un dépistage de la brucellose et du
tuberculose pour connaître le statut
sanitaire de chaque femelle par rapport à ces deux
pathologies.
Seules les femelles ayant un bon état d'embonpoint, non
gestantes et négatives au dépistage
de la brucellose et de la tuberculose ont été
traitées (traitements d'induction et de synchronisation des chaleurs et
des ovulations).
Une seule insémination artificielle a été
pratiquée sur toutes les femelles, 56 heures après le retrait des
spirales et des implants, avec de la semence importée de France issue de
taureaux améliorateurs de races :
Aubrac et limousine (race
à viande) ;
Holstein (race laitière).
IV.3 / Evaluation de la fertilité
Le contrôle de la fertilité a été
réalisé au moyen de deux méthodes :
v le diagnostic de non retour en chaleur (17ème
-24ème jour après l'insémination
artificielle)
v le diagnostic de gestation par palpation transrectale, 90 jours
après les inséminations artificielles).
Les résultats sont exprimés en taux de
fertilités apparents (rapport entre le nombre de femelles gestantes et
le nombre total de femelles inséminées et
contrôlées, n =84)
IV.4 / Analyse statistique
L'analyse statistique utilisée pour évaluer les
différences entre les résultats obtenus en tenant compte de
plusieurs facteurs (groupes, traitements...) est basée sur le test de
comparaison des pourcentages.
120
100
40
20
80
60
0
Spirales vaginales Implants sous cutanés Total
Femelles traitées(n)
Dispositifs retenues (n)
Taux de retention des dispositifs (%)
V / Résultats
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