III.3.1.1.2. Chlamydiose
La Chlamydiose est une zoonose due à Chlamydia
abortus. Elle a été associée à des troubles de
la reproduction surtout les avortements dans les élevages bovins
d'Amérique du Nord, dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest et de
l'Est, en Afrique et dans beaucoup de régions d'Asie jusqu'à 10
à 20 % d'avortements [SHEWEN, 1986 ; GRAYSTON
et al., 1986; NABEYA et al., 1991].
Ainsi, STORZ et
WHITEMAN(1980); ARTHUR et al. (1996)
ont montré qu'une insémination avec du sperme
infecté par Chlamydia (C) abortus conduit à des
avortements dues soit aux effets directs de C. abortus sur l'ovocyte
fécondé soit à ses effets sur l'endomètre. Des
avortements ont été observés dès le
5ème mois de gestation, mais la majorité ont lieu plus
tard, principalement durant le dernier trimestre de gestation. Par contre dans
une infection expérimentale par voie intraveineuse, intramusculaire et
sous cutanée plusieurs vaches ont avorté respectivement dans les
5 à 36 jours, 1 à 4 mois qui ont suivi [STORZ et
WHITEMAN, 1980].
III.3.1.1.3. Fièvre Q
Maladie infectieuse, contagieuse affectant de nombreuses
espèces animales domestiques et sauvages, mais également l'homme.
Elle est due à une rickettsie, Coxiella burneti ; elle
évolue le plus souvent sous une forme inapparente et parfois avec des
troubles de la reproduction et l'avortement en fin de gestation. Son
caractère abortif a été confirmé par
KPOMASSI (1991) et AKAKPO et al.
(1994) au Togo puis par OLLOY (1992) au
Congo.
III.3.1.1.4. Listériose
C'est une maladie contagieuse, frappant diverses
espèces animales et l'homme, due à un germe spécifique,
Listeria monocytogenes. Chez la vache gestante, la bactérie
présente un tropisme pour les tissus foeto-placentaires. Habituellement,
l'avortement s'observe au cours des trois (3) semaines suivant la mise en
service d'un ensilage et
concerne le dernier trimestre de la gestation
[ANONYME, 2004]. Il se manifeste sous forme sporadique. Il est
plus fréquemment précédé et/ou suivi de signes
cliniques tels que la diarrhée, des troubles nerveux
(encéphalite), de la métrite et de l'amaigrissement. Il
s'accompagne également plus fréquemment de rétention
placentaire [MILLEMANN, 2000].
III.3.1.1.5. Leptospirose
C'est une maladie infectieuse, contagieuse due à
l'action pathogène des leptospires qui affectent les animaux et l'homme.
L'avortement leptospirosique peut être dû à une complication
de la forme ictéro-hémorragique ou à un germe
spécifique Leptospira interrogans serovar hardjo. Chez les
bovins, l'infection se manifeste essentiellement par les mortalités
embryonnaires précoces et les avortements cliniques [GAINES,
1989]. Ces derniers s'observent au cours des deux (2) derniers
trimestres de la gestation. L'infection peut également se traduire par
la naissance de veaux chétifs.
III.3.1.1.6. Campylobactériose
La vibriose ou campylobactériose est une infection
abortive vénérienne due à Campylobacter foetus var
venerealis chez la vache, se traduisant par un catarrhe
vagino-utérin responsable d'infécondité et de
mortalité embryonnaire, ainsi que par des avortements vers le
5ème - 6ème mois de gestation, parfois suivis de
rétention annexielle [HUMBER, 1995; HANZEN, 2008a].
III.3.1.1.7. Ureaplasmose et Mycoplasmose
Les ureaplasmes et mycoplasmes ont été
occasionnellement rendus responsables d'avortements sporadiques au cours de la
deuxième moitié de la gestation et d'infertilité suite
à l'inflammation du tractus génital.
Le pouvoir abortif de Mycoplasma (M) bovis a
été montré expérimentalement car l'injection
intra-utérine de cette bactérie provoque l'avortement des vaches
[BYRNE et al., 1999]. Il a aussi
été mis en évidence lors d'avortements en conditions
naturelles. Lors d'une enquête portant sur des troubles de la
reproduction incluant des avortements, des mortinatalités, des
non-délivrances et des endométrites dans un troupeau
récemment formé en Hongrie, M. bovis a été
isolé à partir de tissus de foetus avortés, notamment du
contenu abomasal ou de veaux mort-nés, de membranes placentaires et
d'écoulements vaginaux [BYRNE et al.,
1999].
STIPKOVITS et al.
(1983) ont mis en évidence une relation entre la
proportion d'échantillons de sperme contaminés par M. bovis
(37%) et Ureaplasma (33%) et le taux de
séropositivité des vaches ayant avorté,
inséminées par la semence des taureaux examinés (15-30%
pour les Ureaplasma et 33% pour Mycoplasma bovis). Les
avortements sont toujours sporadiques et la vache ne présente pas de
symptômes particuliers. La rétention placentaire est
fréquente.
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