CONCLUSION
Tracer le contour de l'économie informelle est un
défi des plus ardus. Plusieurs experts en développement tendent,
depuis un demi-siècle, de photographier cette réalité
nébuleuse, une réalité qui échappe à leur
conception de l'économie et du travail. Or, leurs outils d'observation
sont, la plus part de temps marqués par la culture Lushoise. Au cours du
temps, la ville de Lubumbashi à construit une économie à
leur image, comprenant des règles et des fonctions qui aujourd'hui, nous
dépassent et nous englobent. Nos références sont-elles
légitimes pour risquer l'étiquetage d'un phénomène
qui se rapporte à une toute autre évidence sociale que celle de
la ville de Lubumbashi ? Sur ce point, j'aimerais souligner un
énoncé avancé par le B.I.T lors de la conférence
internationale du travail en 2002.
Les personnes qui exercent des activités informelles
ont leur propre économie politique, leurs propres règles,
conventions institutions et structures informelle ou de groupe qui
régissent l'entraide et la confiance réciproque, l'octroi des
prêts, l'organisation de la formation, le transport des technologies et
des compétences, le commerce et l'accès au marché,
l'exécution des obligations.
Nous ignorons par contre sur quoi se fondent ces règles
ou normes informelles et si elles respectent les droits fondamentaux des
travailleurs et cela que d'une manière sans règles
codifiée.
Sur cette question, nous pourrions tenter l'introduction d'une
réponse à défaut d'instructions capables d'instaurer et
d'organiser des règles ou des normes basées sur l'économie
lushoise capitaliste, les sociétés civiles lushoise basent leurs
activités économiques sur un fondement qu'ils connaissent et en
lequel ils ont confiances, c'est-à-dire la communauté et la
famille.
Chacune à leur façon, les études
empiriques présentées dans ce travail ont bien montré
l'existence d'une économie et d'entreprises informelles. Percevant
l'entreprise informelle comme une organisation informelle, nous
dégageons plusieurs types d'entrepreneurs influençant chacun le
mode de gestion de leur entreprise. De plus, il démontre une
rationalité différente, régissant les actions des
entreprises dans un contexte particulier, fait des contraintes
socio-économiques et de solidarité sociale, nous faisons une
distinction entre culture et rationalité pour comprendre dans quel cadre
se structurent les entreprises informelles. Ensuite, en tendant de comprendre
la logique sous tendant l'apparut ion des activités de l'économie
informelle, nous découvrons dans cette autopsie scientifique une
cohérence propre à celle-ci. Enfin nous inscrivons le
système d'organisation des entreprises informelles dans une
confrontation entre deux socio-cultures : la socio-culture traditionnelle
et celle héritée de l'ère coloniale, le principale point
commun aux résultats de ces recherches et sans doute le caractère
spécifique de la rationalité dirigeant l'économie
informelle. Celui-ci se définit donc en grande partie par une
solidarité familiale.
Les études présentées nous ont permis
d'approfondir nos connaissances sur les questions que pose l'économie
informelle dans la littérature. Cette récession nous a fait
comprendre toute l'importance qu'il y a à restituer ce
phénomène dans son espace politique, socio économique et
culturel surtout en contexte lushois.
Le prochain chercheur analysera plus particulièrement
d'un point de vue à la fois Katangaise et local, le contexte socio
économique lushoise afin de mieux comprendre les influences politiques,
sociales et culturelles s'exerçant sur l'économie informelle
lushoise.
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