Le PASCOB ne serait-il pas construit sur des sables
mouvants ?
L'éventail des prestations offertes par les structures
sanitaires périphériques est limité. Les cas particuliers
ou délicats provenant des CSS (Circonscriptions Socio Sanitaires)
doivent être transférés sur les hôpitaux de
référence, comme les hôpitaux A. Cissé ou Loandjili
à Pointe-Noire ou le CHU de Brazzaville, hélas ces structures, en
marge de la promotion FED, sensées prendre en charge les malades
provenant des CSS manquent de l'élémentaire.
Panorama de l'Hôpital de Référence
Adolphe Cissé
L'eau
En 1999, l'indicateur de pauvreté humaine (IPH-1/PNUD)
donnait 53,7% de la population congolaise était privée de
l'accès à l'eau potable. La donne s'est d'évidence
empirée à ce jour en raison de l'expansion anarchique des tissus
urbains et des dégradations issues des conflits.
De source sûre, l'hôpital A.Cissé est en
manque récurent d'eau courante. Imaginez une structure
hospitalière de 600 lits privée d'eau potable, pourtant le pays
possède un dense réseau hydrographique et une nappe
phréatique fossile d'excellente qualité à moins de 300
mètres de profondeur (70 m à Pointe-Noire). Comment s'expliquer
que parmi les 44 milliards officiellement dilapidés pour la somptueuse
municipalisation accélérée du 44eme anniversaire de
l'indépendance au Kouilou, on n'ait pas pu dégager une enveloppe
de quelques 30 ou 40 millions pour doter cet hôpital de son propre
forage ?
L'énergie
Le Dr Kala directeur de cette structure était contraint
de s'humilier en passant un communiqué sur les télévisions
locales afin de mendier auprès des opérateurs économiques
un peu de gazole pour faire tourner la centrale énergétique de
l'hôpital.
Un important lot de matériel médical provenant
de l'hôpital de la Timone à Marseille et du Groupe hospitalier du
Havre s'est vu mis hors d'usage en raison de variations de tension
électrique car non protégés par des régulateurs de
courant.
L'équipement
Selon Dr A. Dombi-Mabiala de l'hôpital A.
Cissé, service n'existe que de nom
C'est pour quoi, il lance un cri d'alarme en expliquant que
son service n'effectue qu'un simple tri des malades, les orientant dans les
différents services de l'hôpital en raison du manque total de
matériel et de moyens. Ni oxygène, ni laryngoscope sans lesquels
un service d'urgence est incapable d'assurer son rôle.
La délinquance
De nombreux enlèvements de nourrissons ont eu lieu par
le passé dans l'enceinte de l'hôpital. La mise en place d'un
gardiennage efficace et l'interdiction de la divagation sauvage et dangereuse
des taxis et des véhicules privés dans les allées de
l'hôpital ont mis un terme à ces faits criminels. Autres formes de
délinquance, la vente de produits médicaux, souvent contrefaits,
par du personnel mal intentionné et la pratique des pots de vin pour
éviter les queues a cessé suite à la mise en place d'un
nouveau système d'accueil auquel les habitués du désordre
antérieur ont quelque mal à se faire mais qui fait preuve de son
efficacité.
Les perspectives
Le Dr Kala impulse une nouvelle dynamique à
l'hôpital, par le recyclage du personnel qualifié, l'acquisition
de matériel et surtout en gérant la structure comme une
entreprise. En très peu de temps les recettes sont passées de
quelques centaines de milliers de francs journaliers à plus de deux
millions, permettant d'envisager de l'investissement à brève
échéance.
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