REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier ma famille pour son soutien
indéfectible,
Mes amis pour leurs aides et encouragements
renouvelés,
Mon encadreur pour la rigueur scientifique et les orientations
qu'il a su donner à ce travail.
Que tous, ici trouvent l'expression de ma gratitude
RESUME
L'objet de ce mémoire est d'examiner les adaptations de
la méthode FCF (Free Cash- Flow) au secteur bancaire comme instrument de
mesure de création de valeur. Après avoir précisé
le contexte théorique et empirique de l'évolution de la notion de
maximisation de la valeur à celle de création de valeur, Il est
expliqué comment se détermine le FCF, avec une extension à
la firme bancaire. Ensuite à travers un test empirique, il est
établi un lien entre la capitalisation boursière et le FCF
grâce à la méthode de la SV (Shareholder Value). Enfin nous
constatons les enseignements d'une telle méthode pour la gestion
interne d'une banque.
The purpose of this paper is to apply the FCF (Free Cash Flow)
method to the banking sector. After disserting on how we evolved both,
theoretically and practically from the maximization of the corporate value to
the concept of value seeking, we set out the FCF approach, with a particular
accent on banking sector. Then throughout an empirical test, we demonstrate the
link between FCF and the market value of a bank with the SV (shareholder value)
method. Finally, this paper explains how this method can be used as a corporate
decision making tool inside a bank.
AVANT - PROPOS
Depuis cinq ans environ, la FSEGA (Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion appliquée) de l'université de Douala a
connu une réelle mutation avec la promotion de la formation
professionnelle de ses étudiants, qui après leur cursus classique
ont très souvent de la peine à se frayer un chemin dans le monde
du travail très concurrentiel, et au demeurant assez friand de
diplômes professionnels les uns plus spécialisés que les
autres. Les jeunes diplômés de la FSEGA, Tous bien formés,
avaient précisément du fil à retordre face à leurs
camarades de L'ESSEC (Ecole Supérieure des Sciences Economiques et
Commerciales) tout proche ou mieux, de l'Université Catholique d'Afrique
Centrale dont le profil et les diplômes étaient et restent
encore préférés par les recruteurs. C'est donc dans ce
contexte qu'est né le cycle de formation du DESS (Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées) en Gestion Financière et
bancaire de l'université de Douala, parmi d'autres plates-formes de
formation professionnelle à l'instar de la MSTCF (Maîtrise en
Sciences et Techniques Comptables et Financières).
Sont admis à s'inscrire les titulaires d'un
diplôme de l'enseignement supérieur de type « Bac +
4 » dans le vaste domaine des sciences de gestion et des sciences
économiques. A l'issue de la formation qui dure un an, y compris la
période de stage académique, l'apprenant doit appréhender
et capitaliser un savoir-faire professionnel au delà bien sûr, de
la dimension strictement théorique et proactive des enseignements
reçus, car il doit pouvoir cibler dans le panier des différentes
disciplines techniques celle qu'il fera son métier de demain. C'est
là assurément, que se trouve la plus-value du DESS en Gestion
Financière et Bancaire en regard des autres formations
spécialisées.
INTRODUCTION
Pour la majorité des entreprises modernes,
l'accès au capital est devenu un enjeu stratégique majeur. Cette
règle est tout particulièrement applicable aux banques dans la
mesure où l'accès au capital conditionne leur solidité
financière et l'extension de leurs activités.
Les banques sont en effet de grandes consommatrices de fonds
propres, en raison notamment des règles prudentielles issues des travaux
du comité de Bâle1(*) imposant un rapport fonds propres durs sur actifs
pondérés en fonction des risques encourus égal à 4
% au minimum.
En même temps que leurs besoins financiers augmentent,
en raison des sollicitations plus nombreuses des entreprises, la mondialisation
financière rend l'accès aux capitaux de plus en plus
concurrentiel. Dans ce contexte, il est donc primordial pour les banques de
rechercher un positionnement leur permettant d'apparaître performantes
par rapport aux autres secteurs de l'économie. Ainsi, les actionnaires
tout comme les bailleurs de fonds exercent une pression croissante pour que les
banques soient gouvernées de façon optimum.
Traditionnellement, les actionnaires des banques pouvaient se
limiter aux seuls critères comptables de rentabilité, en
conformité avec le paradigme dominant d'alors, de maximisation de la
valeur pour s'assurer que leurs intérêts étaient bien
sauvegardés. Mais, de plus en plus aujourd'hui avec les
phénomènes de fusions, d'acquisitions, d'offre publique d'achat
(OPA), d'offre publique d'échange (OPE), les actionnaires (mandants) des
banques comme ceux des autres entreprises sont plus regardant sur la
qualité de leur rendement global moyen. Le dividende seul ne suffirait
plus à mesurer leur enrichissement, il y a également les plus
values, les revenus des rachats d'actions, etc. Au mieux, et en réaction
à cette nouvelle donne, les dirigeants optent généralement
pour des stratégies de développement ou de diversification
parfois ruineuses pour les actionnaires, et au pire cherchent à
conforter la logique de maximisation de leurs intérêts (
investissements de prestiges , délit d'initié, etc.) au
détriment des pourvoyeurs de fonds, des actionnaires en particulier
(Jensen, 1986) Parallèlement, les exigences des dirigeants (mandataires)
en terme de rémunération, de pouvoir sont de plus en plus
élevées. D'où la nécessité de trouver une
solution d'équilibre pour faire converger les intérêts des
deux parties, et ainsi éviter éventuellement un cycle chronique
de relations conflictuelles. A partir de là, la question de recherche
qui se dégage est celle de savoir quelle est le critère le mieux
à même de fournir à l'actionnaire le maximum de garanties
dans l'appréciation et l'optimisation de sa richesse. Notre objectif
consiste à montrer que le critère du free cash flow (FCF),
c'est-à-dire, du flux de trésorerie libéré du
financement de l'investissement et de la variation du besoin en fonds de
roulement (BFR) semble de ce point de vue, récolter tout nos suffrages
pour optimiser la création de valeur dans la firme bancaire. En outre,
il prend en compte le risque dans l'appréhension technique de ce
rendement et permet d'affranchir l'information financière des
conventions juridiques et comptables pour refléter la
réalité économique. Notre souci est de proposer une
méthode qui offre de meilleures chances d'approximation de la valeur
boursière de l'entreprise, mais surtout qui apporte une solution
raisonnable, pratique au problème de divergence d'intérêts
entre les actionnaires et les dirigeants.
Notre souhait aurait été d'appliquer ce concept
nouveau aux banques camerounaises, mais, en raison de l'absence de
données boursières, nous avons jeté notre dévolu
sur les banques tunisiennes. En effet, elles se rapprochent par leur nombre (11
contre 10) aux banques camerounaises, mais surtout évoluent dans un
marché financier dont l'architecture a servi de modèle au
marché financier camerounais. Pour cela, nous partons de quatre
hypothèses :
- Le montant des capitaux « historiques »
est égal au montant du capital économique ;
- La création de valeur est positivement
corrélée au résultat économique ;
- La performance des valeurs bancaires tunisiennes est
inférieure aux standards internationaux ;
- Le niveau des frais généraux grève
substantiellement la rentabilité des banques tunisiennes.
A cet égard, notre analyse comportera deux parties.
Dans un premier temps, nous disserterons sur la relation entre le free cash
flow et la création de valeur, avec une forte allusion à la firme
bancaire et dans un second temps, nous proposerons un test empirique tenant
compte de la création de valeur applicable aux banques tunisiennes. Pour
simplifier notre étude empirique, nous supposerons que les banques
tunisiennes sont en contexte de marché des capitaux émergents
(MCE). En mettant en exergue le lancinant problème de la
liquidité du marché, les résultats escomptés de ce
test enseigne implicitement qu'une gestion rigoureuse des fonds propres et une
politique suffisamment incitative en direction du management sont le gage de
la création de valeur dans la firme bancaire en tunisie.
PREMIERE PARTIE : LA METHODE FREE CASH FLOW ET
CREATION DE VALEUR AU SEIN DE L'ENTREPRISE
Dans une conception plus simple, mais non moins importante,
une société crée de la valeur pour l'actionnaire
dès lors que les fonds propres marchands augmentent plus vite que les
fonds propres comptables. Cela signifie donc simplement qu'un actionnaire s'est
enrichi durant une période si la valeur de sortie de son investissement
est supérieure à ce qu'il a initialement immobilisé. La
création de valeur pour l'actionnaire est également connue sous
le concept anglo-saxon de Shareholder Value Added (SVA).
Le chapitre I de notre étude va circonscrire le concept
de valeur, tant au plan théorique que technique, relativement au
critère de Free cash flow avec un accent marqué sur la firme
bancaire. Le chapitre II quant à lui exposera les conditions de gestion
orientée sur la création de valeur.
CHAPITRE
I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CREATION DE VALEUR
Section
1 : De la maximisation à la création de valeur
A)
Analyse critique de l'hypothèse de maximisation de la richesse des
actionnaires comme objectif de l'entreprise
1.
L'objectif fondamental en finance d'entreprise : la maximisation de la
valeur de l'entreprise
Dans la mesure où l'approche moderne de la finance
étudie l'optimisation des décisions financières, il
importe de se donner un critère d'optimisation. La théorie
microéconomique traditionnelle nous en propose un, le critère de
maximisation des profits. « Le profit maximum est atteint par une
entreprise lorsque l'accroissement de ses recettes provenant de la vente sur le
marché d'une unité de produit supplémentaire est juste
suffisant pour couvrir ses frais supplémentaires engagés lors de
la fabrication de cette unité produite, ou en d'autres termes lors de
l'égalisation du coût marginal et de la recette marginale de
l'entreprise2(*) ». Toutefois, ce principe de maximisation
des profits a fait l'objet de bien des critiques notamment, la fonction
d'utilité du chef d'entreprise qui ne se limite pas au seul profit, la
séparation entre la propriété et la gérance
(T.scitovsky)3(*) donnant
lieu à un certain nombre de solutions de remplacement formulées
aux cours des dernières années, au rang des quelles le principe
de la maximisation de la valeur. Ce principe qui en réalité n'est
pas fondamentalement différent du précédent, fait sien les
hypothèses d'efficience informationnelle, d'absence des coûts
transactionnels et de rationalité illimité des décideurs,
et l'entreprise y est perçue comme une boite noire4(*) dans un contexte de
marché financier.
2. La
contestation du principe de maximisation de la valeur
Si le principe de la maximisation de la valeur de l'entreprise a
semblé une alternative acceptable au principe traditionnel de
maximisation des profits dans le domaine de la finance d'entreprise, il n'en
demeure pas moins vrai que « le concept de valeur ne fait pas
l'unanimité ; il s'est métamorphosé au fil des ans.
En effet, l'entreprise a successivement été assimilée
à une boite noire, à une entité de type contractuel et
enfin à une organisation partenariale. Parallèlement, sa valeur a
correspondu respectivement au profit, à la valeur actionnariale et
à la valeur partenariale5(*) ».
Les tenants de l'analyse traditionnelle à savoir, Graham
et Dodds6(*) abordent la
question de la maximisation de la valeur de l'entreprise à travers sa
structure financière.
Il est question ici de dire s'il existe une combinaison
d'endettement net et de capitaux propres qui permettent de maximiser la valeur
de l'actif économique. Autrement dit, une structure financière
telle que le coût moyen pondéré du capital défini
ci-dessous soit le plus faible.
Le coût moyen pondéré du capital (ou
coût du capital), noté k, est le taux de rentabilité
exigé par l'ensemble des pourvoyeurs de fonds de l'entreprise pour
accepter de la financer « acheter les titres ou les
conserver7(*) ».
C'est le coût de financement de l'entreprise et c'est le taux de
rentabilité minimum que doivent dégager ses investissements sur
moyenne période.
En effet, la dette est moins onéreuse que les capitaux
propres, car elle est moins risquée. Dès lors, tout accroissement
modéré de l'endettement permet de réduire k puisqu'il y a
substitution d'une ressource peu onéreuse, la dette, à une
ressource plus coûteuse, les capitaux propres. C'est la justification de
l'utilisation de l'effet de levier.
Toutefois, tout accroissement de la dette augmente le risque de
l'action pour son détenteur. Le marché exige alors un taux de
rendement des fonds propres plus élevé. Cette augmentation du
taux de rentabilité requis sur les capitaux propres annule donc une
partie de la diminution de coût entraînée par le recours
à l'endettement.
Et plus la part relative de l'endettement augmente, plus le
risque couru par les actionnaires s'accroît, et plus le marché
exige un taux de rentabilité des capitaux propres élevé,
jusqu'à annuler l'effet positif du recours à l'endettement. A ce
niveau de levier financier, l'entreprise a atteint sa structure
financière optimale qui lui assure le coût moyen
pondéré du capital le plus faible et donc la valeur de l'actif
économique la plus élevée.
En effet, si l'entreprise continue à s'endetter, le gain
qu'elle en retire est insuffisant désormais pour compenser le
renchérissement du rendement exigé par le marché.
Par ailleurs, à partir d'un certain seuil d'endettement,
le coût de celui-ci augmente, car il devient beaucoup plus risqué.
A un coût des capitaux propres plus élevé, vient donc
s'ajouter un coût de l'endettement en augmentation. Cette situation
pourrait être préjudiciable pour l'entreprise comme l'ont si bien
démontré Baxter (1967) et Stiglitz8(*).
Pour eux, un endettement excessif de l'entreprise
entraînerait un risque de faillite auxquels sont associés des
coûts qui devraient venir diminuer la valeur nette des actifs et partant
du revenu qui devrait échoir aux actionnaires de l'entreprise en
faillite. Cela justifierait malgré tout, l'existence d'une structure
financière optimale qui maximiserait la valeur de la firme. Mais quel
est donc ce niveau optimum d'endettement ?
Par ailleurs, Leland H., Pyle D., (1997) montrent que la valeur
d'une entreprise est plus corrélée avec la part du capital
détenue par l'actionnaire dirigeant9(*)et de ce fait elle est en liaison avec la structure
financière. Ce constat conduit à considérer dans la
structure financière, outre la dette et les fonds propres, la structure
de propriété en terme de concentration du capital. Le lien
structure de propriété-performance, analysé dans les
études empiriques, n'est pas univoque : si certaines soutiennent la
neutralité (Demsetz H., Lehn K., 1995, Charreaux G., 1991, Jacquemin A.,
Ghelin E., 1978...), d'autres sont, au contraire, favorables à la
thèse de la non neutralité (Djelassi M., 1996, Mourgues N., 1987,
Leech D., Leahy J., 1991...). Cette thèse de la non neutralité
corrobore les prévisions pessimistes de la relation d'agence sur la
performance que soutiennent Adam Smith (1776), Berle A.A., Means G., (1932), et
Jensen M.C., Meckling W.H. (1976).
3. Les
modèles de compromis : création de valeur et théories
des organisations
Comme la théorie des marchés en équilibre
démontre que la finance ne peut pas modifier la taille du gâteau
(la valeur de l'actif économique), mais seulement son partage, il
résulte que bon nombre de problèmes financiers naissent de la
lutte entre les différentes parties prenantes de la sphère
financière. Dans cette brèche, d'autres tentatives
d'appréhension de la maximisation de la valeur de l'entreprise ont
évidemment pris corps.
i- La théorie de l'agence et la création de valeur
de l'entreprise
La théorie de l'agence (ou théorie des mandats)
apporte un éclairage nouveau sur les relations entre les acteurs de
l'entreprise. Concrètement, les actionnaires mandatent les dirigeants
pour gérer au mieux les fonds qu'ils leurs ont confiés. Or la
crainte des actionnaires est forte de voir les dirigeants viser d'autres
objectifs que la maximisation de la valeur des capitaux propres qui leur ont
été confiés : accroître la taille de
l'entreprise (groupe) au détriment de sa rentabilité, minimiser
le risque de l'actif économique en écartant certaines
opportunités créatrices de valeur mais qui pourraient exposer
l'entreprise si elles échouaient, etc. La divergence
d'intérêt entre les différentes parties10(*) fait naître un certain
nombre de coûts liés à des dispositions à mettre en
place pour réduire ces divergences : surveillance par les
actionnaires, dédouanement des dirigeants. La différence entre
les coûts engagés par les mandants (actionnaires) et les
mandataires (dirigeants) et leur espérance de perte constitue les
coûts résiduels. Ces trois types de coûts sont
appelés coûts d'agence. Notons qu'en présence de
coûts d'agence croissant, il devrait y avoir une structure
financière optimale à choisir, car elle permettrait de
maîtriser les coûts de faillite, aussi bien dans un univers exempt
d'impôts que dans un univers d'imposition, c'est du moins ce que
suggèrent Jensen et Meckling dans leur article11(*) de 1976.
Désormais, l'entreprise n'est plus « une
fiction légale qui sert de point focal à un processus complexe
dans lequel les conflits entre les objectifs des individus (dont certains
peuvent représenter d'autres organisations) sont résolus par la
mise en place d'un réseau de relations contractuelles. Le comportement
de la firme est dès lors comparable à celui d'un marché,
en ce sens qu'il est la résultante d'un processus complexe
d'équilibrage12(*) ». Ou comme l'écrit A.
Quintard « La théorie de l'agence est bâtie sur une
réflexion réaliste. Les différents partenaires à la
vie de l'entreprise (en l'occurrence, les dirigeants, les actionnaires et les
créanciers « financiers »), pris
séparément, ont des objectifs et des intérêts
spécifiques qui ne sont pas nécessairement conciliables d'une
manière spontanée. Il y a en conséquence des occasions de
conflits entre eux, d'autant plus que le fonctionnement de l'entreprise
moderne, fondé sur la séparation entre la propriété
et le pouvoir, requiert que la gestion soit confiée aux dirigeants par
les fournisseurs de fonds13(*) ». Il s'ensuit en toute logique que
l'existence des divergences d'intérêts sera alimentée par
la possession et le contrôle de la meilleure information aux fins
justement de maximiser sa propre fonction d'utilité. Exit donc,
l'hypothèse d'efficience informationnelle qui fonde en partie la
théorie des marchés en équilibre.
ii- L'asymétrie informationnelle et la création de
valeur de l'entreprise
La théorie des signaux se fonde sur l'hypothèse
forte que les dirigeants d'une entreprise disposent d'une meilleure information
que les investisseurs de cette entreprise. En d'autres termes les dirigeants
sont mieux à même de prévoir les flux avenirs de
l'entreprise ; ils savent dans quel état de la nature l'entreprise
se situe. Dans cette optique, tout signal, émis par les dirigeants d'une
entreprise tendant à faire croire que les flux seront meilleurs que
prévus ou que le risque sera moindre, permettra une création de
valeur pour l'investisseur. Celui-ci sera donc toujours à la quête
d'un signal lui permettant d'espérer une rentabilité
supérieure ou un risque minime. Cependant, pour que la signalisation
soit crédible, le signal doit comporter sa propre sanction s'il est
biaisé afin de décourager la propension à
l'émission de faux signaux.
La politique d'endettement est l'instrument
privilégié du signal et par suite de la valeur de l'entreprise.
En effet, dans l'optique d'une asymétrie informationnelle,
on comprend difficilement qu'un dirigeant, sachant qu'un projet est très
risqué, s'endette pour le financer ; il perdrait la confiance de
son employeur, pis encore si l'échec du projet conduisait l'entreprise
à la faillite. L'endettement est donc un signal fort sur le rendement
anticipé, mais c'est un signal plus fort encore sur le risque. On voit
mal en effet un dirigeant recourir à l'endettement, s'il sait que dans
l'hypothèse pessimiste, il ne pourra pas honorer ses engagements. De ce
qui précède, il découle donc que c'est beaucoup moins la
structure financière d'une entreprise qui représente un signal
que sa modification, S. Ross14(*) l'a d'ailleurs mis en évidence.
Par ailleurs, l'annonce d'une augmentation de capital conduit la
plupart de temps à une baisse des cours de l'action. En effet, les
pourvoyeurs de fonds pensent en général que les dirigeants ne
procèdent pas à des augmentations de capital lorsque la valeur de
l'entreprise leur paraît sous-évaluée (compte tenu de la
qualité supérieure de leurs informations) afin de circonvenir
à une dilution de capital dans de mauvaises conditions, au
détriment des actionnaires actuels. S'il y a augmentation de capital
inopportune, l'investisseur en déduira que les dirigeants pensent que le
cours boursier est surévalué (compte tenue de la qualité
supérieure de leurs informations) et que c'est fort de cela que les
actionnaires actuels acceptent l'augmentation de capital. En revanche l'annonce
d'une émission de dettes n'a pas d'impact significatif sur la valeur de
l'action et par suite sur la valeur de l'entreprise. Il nous semble
évident que la lutte pour la possession de la meilleure
information aux fins justement d'en tirer le plus grand profit pose un autre
problème : celui du contrôle de la propriété et
donc de la richesse générée au sein de l'entreprise par
ses principaux acteurs (actionnaires et dirigeants). Il est dès lors,
impérieux d'imaginer un cadre dans lequel les objectifs des dirigeants
et des autres acteurs, en particulier les actionnaires pourraient converger. Ce
cadre doit non seulement permettre d'éviter les gaspillages mais aussi
et surtout, restituer la réalité économique de
l'entreprise autant que possible afin de servir aux investisseurs, en
particulier l'actionnaire, les données réelles pour lui permettre
de gérer son portefeuille de manière optimum .
B- Les
mutations de la sphère économico financière
1. Le
comportement des indicateurs financiers de la performance
Les entreprises au début de la décennie 80,
soucieuses d'effacer le souvenir de la période trouble des années
70 ont mis un accent tout particulier sur la croissance du chiffre d'affaires
et surtout, du résultat net.
« Jusqu'au milieu des années 80, l'entreprise
communiquait essentiellement sur le résultat net ou le
bénéfice par action (BPA), paramètre éminent de la
comptabilité mais aussi éminemment sujet à window dressing
(opération faites en fin d'année pour embellir les
résultats) ». Par la suite nous avons découvert, le
raisonnement en terme de rentabilité, c'est-à-dire
d'efficacité, qui rapporte les résultas dégagés aux
capitaux mobilisés pour les atteindre. On parle alors de
rentabilité des capitaux propres, critère soumis néanmoins
à l'effet de levier : une hausse judicieuse de l'endettement
accroît le plus souvent cet indicateur sans que la valeur n'en soit pour
autant augmentée, l'accroissement du risque annihilant celui de la
rentabilité. Vernimmen15(*) nous met d'ailleurs en garde en rappelant
que « le taux de rentabilité comptable est dangereux pour
le financier d'entreprise. Il s'agit d'un taux comptable et en aucune
manière externe : tout se passe comme si l'entreprise était
dans un système clos ! Seule la rentabilité externe
exigée par le système financier doit être utilisée
comme minimum requis ».
La rentabilité de l'actif économique (ou des
capitaux investis ou employés, ou encore return on capital employed,
ROCE) évite ce biais, ce qui explique que mis à part certains
secteurs où elle n'a pas de sens (banque, assurance,...), elle tend
à s'imposer comme indicateur de performance économique. Mais le
problème demeure car, la rentabilité dégagée est,
en tant que telle, un critère insuffisant en matière de valeur
puisqu'elle ne prend pas en compte la notion de risque. Elle doit être
rapporter au coût des capitaux employés, pour mesurer si de la
valeur a été créée (rentabilité de l'actif
économique supérieure au coût des capitaux employés)
ou détruite (l'inverse).
En effet, le contexte qui suscite cette nouvelle donne est
celui des années 90 caractérisé par une vague
d'opérations relevant de la stratégie d'entreprise et de
l'ingénierie financière : fusion, scission, offre publique
d'achat (OPA), offre publique de vente (OPV), offre publique d'échange
(OPE), etc. Elles se traduisent toutes en terme de création de valeur ou
valeur actionnariale16(*).
Parmi les causes fondamentales, il y a en premier lieu le
« vieillissement des populations, le niveau d'information croissant
des épargnants et leur plus grande capacité à prendre des
risques financiers17(*) ». Il est dès lors
inéluctable que l'actionnaire prenne une place grandissante, en termes
de rémunération (dividende et plus-value sur titre) comme de
pouvoir, dans les systèmes économiques contemporains.
Du côté de la gestion des entreprises, la prise
en compte du coût global des fonds propres dans les critères de
gestion constitue également une donnée durable. Il paraît
même surprenant que cet impératif, pourtant en ligne avec une
théorie micro-économique standard déjà ancienne, ne
se soit pas généralisé plus tôt. Le calcul
économique change de nature dès lors qu'on est passé d'un
univers où les fonds propres avaient un coût faible ou
aléatoire (les dividendes) à celui où il représente
la ressource la plus coûteuse. En effet, l'introduction du risque conduit
à distinguer deux catégories d'apporteurs de capitaux : les
créanciers, censés ne supporter aucun risque et les actionnaires
qui exigent une prime de risque pour assumer le risque de variabilité de
la rente. Les actionnaires sont dans ce cas, les seuls
« créanciers résiduels ». C'est fort de cette
réalité, que les actionnaires ont adopté une relative
flexibilité dans l'appréhension de leur rendement. Par ailleurs,
cette perception évolutive de leur richesse n'est pas le fruit du
hasard, elle se fait au gré des mutations qui ont cours au sein
même de l'entreprise quant aux rôle et pouvoir des dirigeants, dont
au demeurant les actions ont une certaine influence sur l'environnement
financier des affaires. Aussi, les ratios financiers prennent-ils en compte
non seulement la valeur intrinsèque, mais aussi et davantage la valeur
additionnelle créée sur le marché boursier.
Evolution des indicateurs financiers18(*)
Fort potentiel
De manipulation
Résultat BPA
Croissance du BPA Rentabilité des
Net Résultat
capitauxpropres
D'exploitation
Excédent brut (ROE)
(EBIT)
d'exploitation Rentabilité de
(EBITDA) l'actif économique
(ROCE)
Faible Flux de
trésorerie Cash-flow return Renta.Actif-Coût du
D'exploitation on investment eco (ROCE) CAPITAL (WACC)
EVA
MVA TSR
Forte influence
Des marchés Profit
Rentabilité Valeur
Période
Financiers 1985
1995 2000
Comme le montre ce graphique, les indicateurs financiers
permettant de saisir la création de richesse pour l'actionnaire se sont
multipliés à travers le temps. Ils se subdivisent en trois grands
groupes suivant le critère de la manipulation et le critère de la
dépendance au marché financier. Tout compte fait, les
années 2000 font la part belle aux indicateurs de création de
valeur, qui laissent imaginer que les actionnaires souhaitent avoir une
idée précise de leur rendement global, dans un contexte
risqué et volatile.
2. La
genèse et l'enrichissement du concept de valeur
La notion de valeur est issue, historiquement, des
théories économiques. Celles-ci se sont d'abord appuyées
sur une approche « objective », en comparant la valeur aux
coûts (Smith, Ricardo, Mill).Les marginalistes (Walras, Mayer, ...) ont
ensuite développé une approche
« subjective », marginaliste fondée sur
l'utilité du bien. Aujourd'hui, dans les sciences de gestion, il existe
différentes notions de « valeur » :
i- La valeur « commerciale »
Elle se rapproche de la valeur d'utilité ; elle
est, selon les analyses stratégiques de Porter19(*), « ce que les
clients sont prêts à payer : la valeur s'obtient en
pratiquant des prix inférieurs à ceux des concurrents
(stratégie de domination par les coûts) ou en fournissant des
avantages uniques qui font plus que compenser un prix plus élevé
(stratégie de différenciation)».
ii- La valeur ajoutée
Elle représente la valeur créée par
l'entreprise dans le cadre de son activité de transformation des
matières premières et produits semi finis de production en biens
ou services économiques ; le Conseil Supérieur de l'Ordre
des Experts-comptables définit la valeur ajoutée comme
étant la « différence entre le prix de vente et la
somme des ressources externes à l'entreprise mises en oeuvre pour
réaliser la vente ».
iii- La valeur comptable
Elle représente la valorisation de l'entreprise
(immobilisations, capital, ...), après retraitement du bilan et du
compte de résultat ; de nombreuse méthodes existent pour
valoriser une entreprise (méthodes patrimoniales, méthodes de
rendement, etc.)20(*).
iv- La valeur boursière
Elle est observée sur le marché boursier et est
supposée refléter à tout moment toute l'information
pertinente disponible sur le titre. La valeur boursière est enrichie en
intégrant la notion de risque : le modèle de Modigliani et
Miller21(*) valorise un
bénéfice espéré au taux reflétant ce risque
encouru sur les flux financiers attendus. De ce fait, il faut que les capitaux
(et donc leur contrepartie, les actifs), obtiennent un rendement
supérieur au taux minimal requis pour couvrir le risque.
La détermination de la valeur de l'entreprise et
l'appréciation des facteurs qui contribuent à son accroissement
est au coeur de la question. Les théories sur la valeur sont nombreuses;
elles ont évolué dans le temps, passant d'approches
fondées sur les constats du passé à des approches visant
à privilégier les résultats futurs et à reposer, en
conséquence, sur des données prévisionnelles.
Rarement abordée dans le passé par les
entreprises, la «création de valeur» est devenue un
thème plus largement évoqué dans les rapports annuels et
surtout un axe privilégié de la communication financière
des sociétés22(*). Les méthodes d'analyse financière de
la valeur créée dans les entreprises se sont
développées dans les cabinets de conseil, les banques et chez les
émetteurs eux-mêmes. Elles tentent de répondre aux
questions posées par un environnement économique et social en
évolution perpétuelle. « Elles ne peuvent faire l'objet
d'une normalisation et il n'est pas souhaitable de s'orienter dans cette voie,
sauf à brider l'innovation financière et
comptable »23(*)
Que recouvre précisément cette notion ? Quelle
différence présente-t-elle avec les concepts plus traditionnels
de rentabilité et de performance ? Comment se mesure-t-elle ?
3. La
signification du concept de création de la valeur dans l'entreprise
Le bénéfice net comptable passé et
actuel ne peut être considéré comme un indicateur suffisant
pour approcher la valeur d'une entreprise, parce qu'il est la résultante
de données comptables non représentatives de la
réalité économique d'une part, et qu'il peut masquer une
insuffisance d'investissements matériels ou immatériels
générateurs de productivité, d'innovation et donc in fine
de valeur d'autre part. C'est pour cela que certains analystes et praticiens
ont cherché à développer des méthodes palliant de
telles défaillances. L'objectif était de trouver des indicateurs
pertinents, qui tiennent compte notamment du risque, de la croissance et de la
pérennité des résultats et qui retraitent les
données comptables non conformes à la réalité
économique. C'est ainsi que, dès les années 20, est
apparue aux USA l'idée de « création de
valeur ».
La question de la mesure de création de valeur
s'inscrit dans le contexte de la gouvernance, c'est-à-dire dans une
« perspective d'incitation-contrôle, la performance
étant définie en termes de richesse des
actionnaires »24(*) .
Cette notion a été conceptualisée par de
nombreux auteurs à travers nombre de méthodes : economic
value added (EVA), critère opérationnel de mesure de la
création de valeur, l'EVA est un outil de gestion financière
décentralisé car elle permet à tous les niveaux de
l'entreprise de mesurer la performance d'une unité en lui appliquant un
taux de rentabilité exigé individuel ; market value added
(MVA), elle est égale à la somme de la capitalisation
boursière de la valeur de l'endettement net diminuée du montant
comptable de l'actif économique, sa variation est un critère plus
pertinent que la seule évolution du cours de bourse puisqu'il met en
regard l'augmentation de la valeur et les capitaux investis pour y parvenir ;
total shareholder value (TSR), correspond au taux de rendement d'une action sur
plusieurs années par rapport à une période donnée
et intègre les dividendes reçus et la plus- value
réalisée, etc.
Celle qui nous intéresse dans le cadre du
présent mémoire est la méthode du free cash flow (FCF),
c'est-à-dire du flux de trésorerie disponible après
impôt. Il s'agit des « flux de trésorerie disponibles
pour les ayants droit de la firme : les créanciers et les
actionnaires »25(*). Ce flux naît du résultat minoré
de l'impôt corrigé26(*) (REMIC), auxquels sont retranchés les fonds
nécessaires pour assurer la poursuite de l'activité de
l'entreprise et sa croissance, c'est-à-dire l'investissement.
La pratique de cette approche s'est développée
avec la finance moderne des années 1950 et 1960 sous la houlette de F.
Modigliani et M. Miller (1961)27(*). Sa forme la plus précise peut être
rattachée à l'article célèbre de Michael. C.
Jensen (1986)28(*)
Si une entreprise n'a pas d'emplois dont le rendement soit
supérieur au coût des ressources (fonds propres et dettes), il ne
faut pas q'elle cherche à investir ou à se diversifier de
façon non optimale. Elle doit utiliser le cash flow disponible en
remboursant l'actionnaire, sous forme de dividendes exceptionnels ou de rachat
d'actions. Ces principes visent ainsi à fournir ex ante un
critère d'évaluation de l'opportunité des investissements
et ex post une mesure de la performance financière. Qu'en est-il
justement relativement à l'approche que nous mettons en oeuvre ?
Section
2 : La méthode Free Cash Flow : une réponse critique au
critère du Return on Equity
La communication financière des entreprises modernes
est en effet, dominée par le compte rendu de la rentabilité dans
un contexte plus ou moins risqué et marqué par le
caractère discriminant de l'accès au capital. La globalisation
financière en marche et l'inter sensibilité des marchés
financiers qui en résulte, conduit les milieux financiers à
conserver au final un indicateur traditionnel de la bonne santé
financière des entreprises, qui ne soit pas sujet aux fluctuations du
marché boursier. Dans ce souci de conservatisme et de réalisme
financier somme toute discutable, un critère semble prendre le pas sur
les autres.
Le Return on Equity29(*) (ROE) est devenu un ratio de communication
financière pour attirer les investisseurs. Au numérateur, nous
avons le résultat net comptable, c'est-à-dire la part du
bénéfice de l'exercice qui revient aux actionnaires de
l'entreprise et qui est susceptible d'être entièrement
distribué ou non. Au dénominateur, il reprend les fonds propres,
c'est-à-dire les ressources apportées à l'entreprise par
les actionnaires. Ce ratio financier traduit à la fois la somme de la
rentabilité économique et de l'effet de levier, il
représente théoriquement le taux d'enrichissement (ou
d'appauvrissement) de l'actionnaire au cours de l'exercice
considéré ; il relève donc d'un concept patrimonial
et non de trésorerie.
Le ROE se définit de manière très
simple.
ROE =
Selon G-Bennet Stewart30(*), ce critère de sélection n'est pas
pertinent et doit être abandonné pour trois raisons
principales : le critère du ROE peut être l'objet de
distorsions économiques dues à l'application de règles
exclusivement comptables, il ne prend pas en compte la structure capitalistique
de l'entreprise et enfin il n'est pas homogène (A).
C'est pourquoi il est utile de mettre en oeuvre un
critère qui aille au-delà des insuffisances sus
évoquées en rapprochant les intérêts des dirigeants
et des actionnaires (B).
A
- Les insuffisances du critère ROE.
Le critère du ROE a, en effet, été
l'objet de nombreuses critiques tenant essentiellement sur une bonne
restitution de la réalité économique (1), de la structure
de capital (2), son caractère peu homogène (3) et son contenu
informationnel (4).
1. Le
ROE ne rend pas compte de la réalité économique
Beaucoup de dirigeants pensent que le marché exige des
bénéfices, et les veut immédiatement, bien qu'il n'y ait
pas la moindre preuve de cette présomption. C'est notamment le cas de
plusieurs start-up31(*)
informatiques qui, malgré des pertes annuelles, ont reçus la
faveur des investisseurs ; en réalité, le
bénéfice comptable ou le bénéfice par action (BPA)
peut s'avérer un très mauvais indicateur de la capacité
bénéficiaire réelle de l'entreprise.
Il peut subir l'influence de pratique ou politique comptable
appropriée destinée à favoriser une présentation
avantageuse ; par exemple, la date de clôture d'un exercice
comptable étant purement arbitraire par rapport aux mobiles des
dirigeants, l'entreprise pourra avancer ou retarder la comptabilisation de
certaines charges ou produits pour modifier le niveau de résultat. Il
est évident que le résultat n'est que déplacé dans
le temps et en aucun cas globalement modifié. Ces charges et produits
constatés d'avance constituent également une source
d'ajustement : une appréciation plus ou moins restrictive a des
conséquences directes sur le résultat de l'exercice. De
même l'entreprise pourra se désendetter entre le 30
décembre et le 2 janvier pour présenter un niveau de dettes plus
léger. Les Anglo-saxons parlent ainsi de window-dressing32(*)
Il est affecté des éléments que les
règles comptables ou la pratique des entreprises traite comme des
charges de période, alors qu'ils sont plus représentatifs d'un
investissement dont la rentabilité future constitue l'enjeu majeur. Tel
est le cas des frais de recherche et développement, par exemple, qui
peuvent grever les résultats passés alors qu'ils sont
destinés à contribuer à la valeur future de l'entreprise.
C'est le cas également des opportunités d'acquisitions qui ne se
réaliseraient pas sous le seul prétexte qu'une part importante
d'amortissement du goodwill33(*) viendrait grever le résultat net comptable.
Le FCF34(*) apparaît être une méthode plus
fiable, au regard de la création de valeur, dans la mesure où le
résultat économique va chercher à corriger la
réglementation comptable afin de ne prendre en compte que la
réalité économique. C'est ce que résume la formule
d'Alfred Rappaport35(*) : « la trésorerie est une
réalité, le résultat net une opinion. »
2. Le
ROE ne rend pas compte de la structure financière de l'entreprise
Un autre problème est que le ROE réagit aux
changements de structure de capital (c'est-à-dire aux changement entre
le niveau des fonds propres et des dettes) et au niveau du taux
d'intérêt des dettes.
Ainsi le levier financier36(*) influence en permanence le ROE. Il est donc difficile
de savoir si une hausse ou une baisse du ROE est due à un changement des
taux d'intérêts ou à l'évolution des conditions
d'exploitation, etc.
En outre, avec le ROE comme seul standard, les organes
dirigeants peuvent écarter un projet qui nécessiterait une
augmentation des fonds propres, bien que créateur de valeur (en ce qu'il
génère un Cash-flow return on investment CFROI37(*) supérieur aux
coûts des capitaux qui ont dus être mobilisés pour le
financement du projet.).
Le FCF répond à ces deux critiques de
manière assez immédiate. Selon cette méthode une fois le
résultat économique et le coût du capital. (Dettes et fonds
propres) déterminés, quel que soit le résultat net
comptable, il y aura création de valeur si le différentiel entre
le CFROI et le coût réel du financement est positif. Au contraire,
il y aura destruction de valeur si ce différentiel est
négatif.
Le Free Cash-flow augmentera si le résultat
économique augmente sans utiliser de capitaux supplémentaires.
Félix BOGLIOLO38(*) soutient d'ailleurs que cette contribution à
la création de valeur revient aux opérationnels de
l'entreprise : achats, production, ventes, etc.
En effet, si le capital est investi dans des projets qui
rapportant plus d'argent que le coût total du capital le FCF va
croître. De même si les activités dont le CFROI est
insuffisant (par rapport au coût moyen pondéré du capital)
sont cédées, le FCF va augmenter.
En revanche, le FCF diminuera si les investissements se font
par des projets qui rapportent moins que le coût du capital ou si les
dirigeants laissent passer des projets dont les gains potentiels sont
supérieurs au coût du capital (il s'agit dans ce dernier cas d'un
manque à gagner).
Selon Denis Neveu39(*), le principal mérite de la méthode du
FCF est d'obliger les dirigeants à surveiller de près la
liquidité et l'accès au financement. De plus, c'est une mesure de
performance qui conduit directement à la valeur marchande
intrinsèque d'une entreprise.
3. Le
ROE n'est pas une mesure homogène
Dans tout ratio, le numérateur et le
dénominateur doivent être homogènes. En l'espèce, le
numérateur mesure un flux de période (en général
l'année), tandis que le dénominateur mesure un stock à une
date donnée : à quel stock est-il pertinent de ramener le
flux annuel ? Ce flux est dégagé tout au long de la
période, il serait logique de le rapporter à un niveau de stock
représentatif de la période. Pour approcher ce niveau, il
convient en toute rigueur de retenir la moyenne du stock initial et du stock
final.
4. Le
ROE aggrave l'asymétrie informationnelle
Les capitaux propres sont la composante de la structure
financière qui concerne directement les actionnaires, leur proportion
dans cette structure ne modifie en rien la valeur de l'entreprise40(*). Ainsi, lorsque les dirigeants
optent pour une politique d'endettement plutôt active aux fins notamment
de fixer le montant des fonds propres, ils envoient certes, un signal fort sur
l'espérance de rentabilité, mais c'est un signal plus fort
encore sur le risque qui accroît d'autant l'exigence des actionnaires. En
effet, si cette propension à l'endettement ne repose pas sur des projets
suffisamment rentables et telles que les performances de l'entreprise leur
permettront de payer des charges financières supplémentaires et
de rembourser cet endettement nouveau sans difficultés, une telle
exigence serait artificielle. Il convient donc de se méfier quelque peu
de ce ratio à défaut de l'ignorer complètement, car les
dirigeants en voulant ménager les actionnaires pour préserver
leurs intérêts risquent d'entraîner l'entreprise vers un
seuil de dettes sans rapport raisonnable avec ses perspectives réelles
d'efficiences opérationnelles dont le marché aurait fait une
interprétation erronée. Notons tout de même avec Vernimmen,
que ces « taux ne relèvent pas du domaine de la finance, car
ils ne prennent en compte ni le risque ni la valorisation : il s'agit de
critères comptables ». Même si ce signal comporte sa
propre sanction pour rester crédible, il sera néanmoins trop tard
pour annuler ses effets : l'émission de faux signaux sur le
marché est généralement de courte durée, car la
situation opérationnelle de l'entreprise aura vite fait de
dévoiler son vrai visage, mais entre temps nombre d'investisseurs
(surtout les petits épargnants) se seront fier aux informations du
marché pour prendre ou faire prendre des décisions malheureuses
pour leur compte (achat massif de titres ).
Au vu de ce qui précède, les limites du ROE
justifient-elles le recours à la méthode du FCF comme alternative
plus à même de saisir l'idée de création de valeur
par l'entreprise ?
B- La justification et le contenu de la méthode
FCF
Le modèle des « Free Cash Flows »
constitue une des méthodes modernes les plus usitées de
détermination normative de valeur actionnariale. Cette approche
relève de la famille des modèles qui déterminent
directement la valeur de marché des entreprises et en déduisent
la création de valeur par solde avec le coût de remplacement des
actifs. Elle s'appuie sur un très grand scepticisme à
l'égard des soldes de gestion traditionnellement utilisés pour
valoriser les entreprises .C'est, en particulier, le cas du
bénéfice net (numérateur dans le ratio du ROE) : il
relèverait d'un arbitraire comptable, variable selon les
législations nationales et rendant difficiles les comparaisons. Ses
liens avec le cours de bourse apparaissent au demeurant tenus. C'est enfin un
mauvais indicateur de gestion dont la croissance n'est pas synonyme de
rentabilité. D'autre part, le concept utilisé pour
l'actualisation n'est plus le coût actuariel de la dette, mais
plutôt le coût moyen pondéré du capital,
c'est-à-dire de l'ensemble des ressources : endettement et fonds
propres.
Le FCF mesure la valeur de l'entreprise indépendamment
de la structure financière et de la politique de distribution, car le
concept fondamental ici est bien celui du cash-flow donc, les problèmes
d'effet de levier et de payout (taux de distribution de dividendes) s'en
trouvent considérablement résolus. « Par ailleurs,
cette méthode permet de garder une grande sérénité
face à des périodes d'euphorie, de surévaluations
boursières et de fascination de multiples élevés. Elle
ramène en effet à la réalité des performances
économiques de l'entreprise41(*) »
Comme cela a été évoqué plus
haut, le FCF est la différence entre le résultat
économique minoré de l'impôt corrigé42(*) et l'investissement de la
période.
FCF = EBE - investissement de la période -
impôt normatif sur le résultat d'exploitation
43(*)
44(*)
Nous allons pour mieux cerner la méthode du FCF,
aborder son étude en trois parties en reprenant dans une première
phase les deux termes de cette différence : Le résultat
économique (1) et l'investissement (2). Et dans une deuxième
phase le coût du capital, car les flux de trésorerie après
impôt dégagés par l'actif économique doivent
être actualisés à l'infini au coût moyen
pondéré du capital (3). Enfin, nous présenterons le
rôle du FCF dans la détermination de la valeur de l'entreprise
(4).
1. Le
résultat économique
Le résultat économique peut être
assimilé au « Net operating profit after tax44(*) (NOPAT) dont fait état
le concepteur du FCF (M.C Jensen). Le NOPAT= Résultat d'exploitation
hors impôt et charges financières - impôts
théoriques.
Adapté au cadre comptable francophone, il s'agit de
l'excédent brut exploitation net d'impôt, mais avant frais
financiers, ces derniers étant appréciés dans le
coût des capitaux investis.
Afin de coller à la réalité
économique, le résultat d'exploitation nécessite des
retraitements. Deux grands types de retraitements peuvent être
distingués : ceux permettant de passer d'une logique comptable
à une logique économique, et ceux destinés à
corriger les distorsions liées à la fiscalité
différée.
i- Les Corrections permettant de passer d'une logique
comptable à une logique économique.
De prime abord, il convient de distinguer la notion de
cash-flow et la notion de résultat économique.
Traditionnellement, le cash-flow se définit comme étant le flux
de trésorerie généré pour un investissement. Dans
une telle optique, le cash-flow sera déterminé en ne retenant
pour son calcul, que les comptes de flux. Aussi, si le cash-flow est
déterminé à partir du résultat net on
aura :
Cash-flow = résultat net + dotations aux
amortissements + dotations aux provisions
La notion de résultat économique ne se confond
guère avec le flux de trésorerie généré par
un investissement dans la mesure ou toutes les dotations aux amortissements et
aux provisions ne sont pas ajoutées au résultat net.
Si l'on part du résultat net comptable, en plus des
dotations aux amortissements d'exploitation et des dotations aux provisions
d'exploitation, seront ajoutés au résultat net :
- Les dotations aux provisions qui ont un caractère de
réserve ou qui anticipent des charges futures.
En effet, concernant les provisions à caractère
de réserve, elles peuvent être considérées comme du
résultat « mis de côté ». Ces
provisions sont : les provisions pour litige, pour garantie donnée
aux clients pour créances douteuses, pour
dépréciation45(*), les amortissements dérogatoires, elles ne
doivent pas être ajoutées au résultat net, dans la mesure
où le FCF est une méthode de mesure de performance
transitoire.
Ces provisions qui, anticipent les charges futures sont les
provisions pour impôts, les provisions pour grosses réparations,
les provisions pour charges sociales et fiscales sur congés à
payer.
- Les dotations à l'amortissement des
survaleurs46(*)
(goodwill)
Pour bien comprendre la logique de la méthode FCF, il
est nécessaire de rappeler la définition du goodwill.
Une entreprise peut avoir une valeur supérieure
à son actif net comptable corrigé. Le fait que l'entreprise
vaille plus que la somme des éléments qui la compose est dû
à différents facteurs comme par exemple le Know-how, l'image de
marque, la clientèle ...Chacun de ces facteurs est malaisé
à évaluer en soit. Par contre, chacun apporte une valeur
additionnelle à l'entreprise si bien que l'on puisse écrire
l'égalité suivante :
Valeur de l'entreprise = actif net corrigé +
goodwill
Comme l'affirme Emmanuel Tchémeni47(*) « Ainsi une synergie
positive entre les différentes activités, une bonne ambiance sur
le plan social, une activité de recherche et développement
productive, une bonne stratégie, sont à l'origine de
bénéfices supplémentaires qui augmentent la valeur de
l'entreprise : de façon générale le supplément
de rentabilité par rapport à la valeur patrimoniale constitue le
goodwill. »
Il est à noter que la valeur d'une entreprise peut
être inférieure à son actif net comptable corrigé,
auquel cas on parlera de badwill.
Avec badwill = valeur de l'entreprise - actif net comptable
(actif net comptable > valeur de l'entreprise.)
En cas de rachat d'une entreprise par une autre entreprise,
les montants de goodwill apparaîtront au bilan de la
société acquéreuse sous le compte d'écart
d'acquisition soit à l'actif s'il s'agit d'un goodwill (écart
d'acquisition positif), soit au passif s'il s'agit d'un badwill (ce qui est
beaucoup plus rare en pratique). Les écarts d'acquisition positifs
feront l'objet d'un amortissement sur une période n'excédant pas
40 ans48(*).
Sur le plan comptable, cette dotation à l'amortissement
du goodwill viendra minorer le résultat net, pourtant d'un point de vue
économique, il ne s'agit guère d'une dépréciation,
mais au contraire d'un supplément de valeur. Il convient dès lors
d'ajouter au résultat net comptable les dotations aux amortissements de
ces survaleurs.
Les dotations à l'amortissement des
éléments immatériels comme les frais de recherche et
développement (à l'exclusion des frais entrés dans le
coût de production des commandes passées par des tiers ainsi que
des frais de recherche fondamentale), pour les mêmes raisons que celles
évoquées pour le goodwill seront ajoutées au
résultat net comptable.
Les amortissements cumulés des frais de recherche et
développement, de la même façon que le goodwill et suivant
le même raisonnement, seront intégrés au capitaux propres
dans le but de le corrigé.
ii- Les corrections relatives à la fiscalité
différée
Le FCF, en tant que méthode transitoire de
création de valeur tient compte des distorsions liées aux effets
de calendrier de manière à ne pas imputer rigoureusement les
dépenses sur la période analysée.
C'est la raison pour laquelle les amortissements pour
impôts différés (qui se rapportent aux périodes
antérieures d'exploitation et sont, par conséquent dus) ne
doivent pas être réintégrés dans le calcul du
résultat économique.
En résumé, le résultat économique
est donc déterminé de la manière suivante :
Résultat économique = EBE -Impôt
théorique sur les sociétés
+ Dotations aux provisions à caractère de
réserve ou anticipant des charges
+ Dotations à l'amortissement du goodwill
Par impôt théorique sur les
sociétés, il faut comprendre le produit entre le résultat
d'exploitation et le taux de l'impôt sur les sociétés.
Il convient de noter que le résultat économique
peut se déterminer également à partir du résultat
net.
Auquel cas il faut éliminer :
- Les dotations aux amortissements et provisions
d'exploitation ;
- Le résultat financier car le résultat
économique est déterminé avant frais financiers, qui sont
appréhendés dans les coûts des capitaux investis ;
- Le résultat hors activité ordinaire (HAO) dans
la mesure où le résultat économique est un résultat
récurrent ;
- La participation des travailleurs ;
- L'impôt sur le bénéfice global de
l'entreprise étant donné qu'il ne s'applique pour la
détermination du résultat économique que sur le
résultat d'exploitation.
Bien entendu, il faudra également appliquer les
retraitements mentionnés ci-dessus. Dans une telle hypothèse, on
a :
Résultat net
+ IS
+ Participation des travailleurs
+ ou - résultat HAO (+ s'il s'agit d'une perte et -
s'il s'agit d'un gain)
+ ou - résultat financier
+ ou - amortissement pour L'exploitation
- EBE
- impôt sur le résultat d'exploitation
+ Dotation aux provisions ayant caractère de
réserve ou anticipant des charges futures
+ Dotation à l'amortissement du goodwill
+ Dotation à l'amortissement des frais de R&D.
= Résultat Economique
Il est à préciser que cette formule est la
résultante des différents retraitements faits pour reconstituer
le résultat économique.
2. La
détermination de l'investissement de la période.
L'investissement de la période comprend à la
fois la variation des immobilisations nettes et la variation du besoin en fonds
de roulement. Ainsi, l'investissent est constitué de tous les
éléments requis pour l'exploitation. Ainsi, on y retrouve les
éléments du fonds de roulement lié à
l'exploitation49(*) ainsi
que les immobilisations nettes. C'est ce mariage que Barnay et Calba50(*) , désignent sous les
termes de capitaux permanents nécessaires à l'exploitation
(CPNE).
De manière schématique, la variation des
immobilisations nettes est la résultante d'un ensemble de flux comme
nous le montre le tableau ci-dessous51(*) :
Cycle d'Investissement
|
- acquisition d'immobilisation incorporelle
- acquisition d'immobilisation corporelle
- acquisition d'immobilisation financière
- prêts
+ cession
+ remboursement de créances longues
+ subventions d'investissement reçues
+ variation dettes sur immobilisation
= Flux de trésorerie d'investissement
|
Quant à la variation du BFR de la période le
tableau ci-dessous nous en donne un aperçu.
Cycle d'Exploitation
|
+ variation stocks
+ variation avances et acomptes versés
+ variation clients
+ variation des EENE
+ variation des autres créances
+ charges constatées d'avance
- variation avances et acomptes reçus
- variation fournisseurs
- variation dettes fiscales et sociales
- variation des autres dettes
-variation des produits constatés d'avance
|
=Variation du BFR
|
3. La
détermination du coût des capitaux investis
La structure de financement comprend à la fois les
dettes financières nettes 52(*) (par opposition aux dettes d'exploitation qui se
noient dans le BFR) et les fonds propres comptables retraités suivant
les mêmes modalités que le résultat économique.
Ainsi, le coût des capitaux investis est égal au
coût moyen pondéré de chacune des composantes.
Soit :
CP la valeur économique des capitaux
propres dont le coût est ka ;
D la valeur économique des dettes
financières dont le coût est kd ;
T, le taux de l'impôt sur les
sociétés (IS) ;
Km= CMPC, le coût moyen
pondéré du capital
Km = ka[ +
kd(1-T)()]
La formule du coût moyen pondéré du
capital suppose que les capitaux propres et la dette sont retenus pour leur
valeur de marché. En réalité dans la pratique, la valeur
de marché de la dette est très souvent supposée
égale à sa valeur comptable.
La valeur économique des capitaux propres à
utiliser dans la formule du CMPC est précisément le
résultat de la valorisation par Discounted Cash Flow53(*) (DCF) ou en français
flux de trésorerie actualisé. Il s'agit donc d'une approche
itérative qui « boucle sur la valeur des capitaux
propres ».
Pour une société cotée, une approximation
consiste à retenir la capitalisation boursière dans la formule du
CMPC.
On calcule le coût de la dette avant impôts par
la méthode d'essai et erreurs (en d'autres termes Kd est
déterminé par approximations successives), pour trouver kd
dans
NPo=
Où NPo = le prix du marché de la dette, les
coûts de flottements (coûts relatifs à l'émission
d'une valeur) ;
It = Le montant d'intérêt payé annuellement
à l'investisseur ;
Dm = la valeur de la dette à maturité ;
kd = coût de la dette avant impôt (le taux
de rendement de la dette avant impôt requis) ;
n = nombre d'années jusqu'à
maturité ;
Le coût de la dette après impôts égale
: kd (1 - T)
L'entreprise doit tenir compte dans la mesure de sa
performance et dans la création de valeur du coût de ses fonds
propres, considérés pendant longtemps abusivement ou de
façon erronée comme, par essence, gratuite. Or pour un
actionnaire une entreprise ne crée de la valeur que si le rendement que
lui procure son action (soit en dividende soit en plus-value), est
supérieur à celui qu'il peut escompter du marché en
général. Ainsi, le coût des fonds propres peut s'analyser
comme une exigence de rentabilité minimum des actionnaires qui, si cette
condition n'est pas satisfaite se désengagent.
Le rendement attendu par les actionnaires peut être
évalué principalement de deux manières :
Soit par référence au taux des emprunts sans
risque : obligations assimilables du trésor (OAT), bon du
trésor, majoré d'une prime de risque spécifique à
l'entreprise ;
Soit sur la base du modèle d'évaluation des
actifs financiers (MEDAF) qui mesure statistiquement le
degré de volatilité de la valeur de l'entreprise par rapport
à la volatilité du marché, et calcule une prime de risque
sur le titre de l'entreprise. Selon ce modèle, la rentabilité
requise E (Rj) des actionnaires qui investissement dans le titre j est
donnée par la relation suivante :
E(Rj) = Rf + B(E(Rm) - Rf)
Avec:
Rf = rentabilité de l'actif sans risque (comme le
rendement de l'OAT à 10 ans par exemple)
E (Rm) = est l'espérance de la rentabilité du
marché ;
B est un coefficient estimé selon une régression
statistique, qui exprime la sensibilité du titre aux conditions
générales du marché des actions. Lorsqu'il est égal
à 1, le titre se comporte comme le marché. Au-dessus de 1 il
amplifie (à la hausse comme à la baisse) l'évolution
globale. Sous l'unité, c'est une valeur qui
« sous-réagit » aux mouvements de la conjoncture
boursière (exemple : les valeurs dites
« défensives » des gérants de
portefeuille) ;
La quantité (E (Rm) - Rf) représente la prime de
risque du marché. Elle est constatée historiquement :
différence de rendement entre les actions et les emprunts d'Etat.
Toutefois, cette prime peut différer selon que l'on retient une
période d'observation de 10, 20 ans ou 50 ans entre 4% et 8%. La
conséquence majeure est que, cette libéralité peut
être exploitée par ceux des entreprises qui souhaitent
présenter un différentiel de rendement entre leurs titres et
l'actif sans risque plus flatteur, dans le but d'attirer les investisseurs.
Mais l'approche par le FCF s'en préoccupe t-elle ?
4. La
détermination du FCF et la valeur de l'entreprise
La méthode FCF consiste à appliquer, pour le
calcul de la valeur de l'actif économique, les techniques de choix des
investissements. Comme nous l'avons vu, les flux qui doivent être retenus
sont les flux de trésorerie après impôt
dégagés par l'actif économique (en d'autres termes, il
s'agit des flux de trésorerie libérés du financement du
besoin en fonds de roulements et de l'investissement). Ils doivent être
actualisés à l'infini au coût moyen pondéré
du capital.
Plus précisément, on procède à la
prévision de flux de trésorerie que l'on actualise pendant un
certain nombre d'années appelé horizon explicite variable selon
les secteurs et on borne l'horizon par une valeur terminale. Cette valeur est,
en fait, le dernier « cash flow » de l'horizon
prévisionnel. Il représente la situation d'équilibre de la
société et est actualisé sur une période infinie.
Rappelons que le FCF se détermine comme suit :
Free Cash Flow = + Résultat
d'exploitation
- IS calculé sur
la base du Résultat d'exploitation (X% de RE)
- Variation du BFR
- Investissements
[Acquisitions - Cessions]
+ Amortissements
Une fois que le FCF est déterminé, la valeur des
actifs opérationnels (V par la suite) correspondant à la somme
des FCF futurs actualisés, on peut écrire :
V =
(1)
Or, le plan d'affaires de la société à
valoriser fournit seulement des prévisions sur n années. Par
conséquent on décompose la formule ci-dessus en 2
éléments :
V = +
(2)
On appelle Valeur Terminale (VT) la somme :
=
+ +
... (3)
Pour calculer cette somme, on suppose que les FCF ont, au
delà de n années, un taux de croissance annuel égal
à g.
Dans ce cas :
VT = +
+ ... = [
+ +...] (4)
VT =
(5)
Pour calculer cette somme, on se réfère à
la formule de la série géométrique :
=
Dès lors, en remplaçant
« q » par,
la formule de la valeur terminale devient :
VT =
= (6)
Il est alors possible de simplifier par 1+K et d'annuler 1-1
ce qui permet d'aboutir à :
(7)
VT =
Finalement : V54(*) = +
(8)
Après avoir essayé de montrer dans un premier
temps les limites du critère traditionnel du taux de rentabilité
des capitaux propres (ROE), notamment le fait qu'il soit peu conforme à
la réalité économique, sa dépendance à la
structure de capital, son hétérogénéité, et
enfin sa propension à faciliter la diffusion d'informations
asymétriques, nous avons dans un deuxième temps présenter
la méthode FCF non pas sans avoir fait état du contexte qui l'a
suscité, il importe maintenant de préciser les conditions qui
fondent la réussite de cette approche au sein de l'entreprise, pour
l'intérêt premier des apporteurs de fonds en général
et de l'actionnaire en particulier. Comme on a pu s'en rendre compte au vu de
ce qui précède, la méthode FCF appelle à la plus
grande discipline dans l'utilisation des ressources.
CHAPITRE
II: LA GESTION PAR LA VALEUR
La création de valeur obéit naturellement
à un système organisationnel et de gestion qui rompt de
manière significative avec les formes plus connues d'organisations
traditionnelles. Il s'agit davantage d'intégrer une nouvelle attitude de
gestion centrée sur la performance financière, mieux la
création de richesse du point de vue de l'actionnaire et partant de tous
les autres acteurs de la vie de l'entreprise. Mais auparavant, nous allons
présenter les sources de valeurs, auxquelles prennent naissances les
cash-flows de l'entreprise (Section 1) et enfin la gestion par la valeur
(Section 2).
Section
I : Les sources de cash-flow
Un flux de trésorerie est un mouvement, entrée
ou sortie, de liquidités. L'ensemble des flux d'une entreprise peut
être rattaché à l'un des trois cycles suivants :
l'exploitation (A), l'investissement (B) et le financement (C).
A. Le cash-flow du cycle d'exploitation
Les cash-flow du cycle d'exploitation correspondent à
ceux générés par l'activité de l'entreprise :
Consommation, transformation, vente. Il traduit d'une part la création
de richesse (EBE) et d'autre part la trésorerie (ETE).
A ce niveau, la contribution à la création de
valeur revient aux opérationnels de l'entreprise. Il s'agit d'augmenter
les produits et diminuer les charges de l'entreprise sans investissement ni
désinvestissement. Cette amélioration de l'efficience de
l'entreprise qui peut sembler une lapalissade est plus vite dite que faite. En
effet, le plus souvent les opérationnels auront tendance à
considérer des investissements implicites pour répondre à
cette préoccupation (nouvelles machines, formation du personnel,
licenciement, etc.) En fait, ils doivent plutôt repenser
entièrement le métier exercé et la manière de
l'exercer. Il importe donc que les opérationnels soient impliqués
au plus bas de l'organigramme possible. Une telle démarche permet
d'analyser, pour chaque décision opérationnelle, ses
conséquences multiples et leurs interdépendances, et de calculer
la création de valeur générée.
B. Le
cash-flow du cycle d'investissement.
Le cash-flow d'investissement apparaît comme le solde
entre les acquisitions d'immobilisations et les désinvestissements.
Cette différence fait généralement apparaître un
besoin de financement. Investir revient en effet pour l'entreprise à
renoncer à une consommation immédiate pour accroître ses
recettes futures. Bien entendu, le surcroît de recettes
occasionnées par cet investissement devra être suffisant pour
assurer sa rentabilité prévisionnelle. L'investissement est donc
un processus fondamental dans la vie de l'entreprise, qui engage durablement
celle-ci. Si dans un premier temps, il grève fréquemment les
comptes et états financiers de l'entreprise, lui seul, permet d'assurer
sa croissance à long terme. De plus c'est en choisissant judicieusement
ses investissements, et non ses financements, que l'entreprise
créée de la valeur. Le critère de la valeur actuelle
nette de l'investissement d'un investissement (différence entre sa
valeur actuelle et son coût) est à ce titre fondamental.
« Le seul outil pour mesurer la création de valeur
potentielle.»55(*) De fait, un investissement dont la VAN est
positive mérite d'être réalisé, puisqu'il
créera normalement (si la réalité est conforme aux
prévisions faites) de la valeur. A l'inverse, un investissement dont la
VAN est négative ne doit pas être réalisé puisqu'il
va normalement détruire de la valeur. Pourtant parfois, des
investissements à la VAN négative seront réalisés
car ils apparaissent comme stratégiques pour protéger une
position, ouvrir de nouveaux marchés à fort potentiels difficiles
à quantifier de nos jours, etc. Pour autant, ne nous leurrons pas, si
leur VAN est effectivement négative, il faudra que tôt ou tard
d'autres investissements ayant une VAN positive viennent compenser la
destruction de valeur qu'ils auront causées, sinon l'entreprise court
à sa perte.
De ce point de vue, le financier a une place importante, mais
indirecte ; la définition de la procédure de
sélection des investissements, et la mise en place d'outils d'analyse et
de contrôle. Peut-il agir plus directement grâce à l'une de
ses compétences clés. La politique de financement ? Peut-il
adopter une structure financière qui minimiserait la valeur globale de
celle-ci ?
B. Le
cash-flow du cycle de financement
Le flux de financement apparaît comme l'excédent
des ressources financières (endettement nouveaux, augmentation de
capital) sur les emplois financiers (remboursement d'emprunt, distribution de
dividendes).
Les opérations de financement jouent un rôle
d'équilibrage, dans le cas où les variations de trésorerie
induites par les opérations d'exploitation et d'investissement ne
seraient pas assurables par l'entreprise. Si le financier peut difficilement
espérer diminuer le coût du capital en imaginant une politique
financière audacieuse, quelle peut être alors sa contribution
à la création de valeur ?
La politique de financement peut participer à la
création de valeur en répondant à trois exigences. Elle
doit accroître la flexibilité stratégique de l'entreprise,
respecter sa situation opérationnelle et concourir au marketing du
titre. Il est également impérieux de bien identifier les flux
financiers
1. La
Flexibilité stratégique
L'entreprise doit donc se ménager des degrés de
liberté financière afin de pouvoir profiter des occasions
d'investissement futures. Le financier d'entreprise est garant de cette
flexibilité stratégique. Dans une économie où la
rapidité est l'une des clés du succès, l'entreprise doit
pouvoir mobiliser des ressources plus rapidement que ses concurrents. Un
endettement trop important la contraindrait à recourir aux actionnaires,
ce qui est difficile. L'on sait qu'une augmentation de capital est non
seulement lourde à mettre en oeuvre, mais aussi qu'elle constitue un
signal négatif envoyé aux actionnaires (l'opération est
souvent déclenchée lorsque le cours est
surévalué).Elle se traduit donc généralement par
une chute du cours (aux Etats-Unis, celle-ci s'établit en moyenne
à 3% induisant une perte d'un tiers du montant des fonds
levés).
2.
Politique financière et contexte opérationnel
La politique financière doit être alignée
sur la situation opérationnelle de l'entreprise. L'endettement minimal
doit être choisi soigneusement en fonction de plusieurs critères.
L'impact des économies fiscales est certes important, mais il ne doit
pas être surestimé. La prise en compte de la fiscalité
personnelle des investisseurs et les spécificités de telle ou
telle législation fiscale ont vite fait de réduire cet avantage
supposé, et il existe par ailleurs d'autres moyens d'alléger sa
charge fiscale (politique d'amortissement ou de provisions par exemple).
Il est surtout essentiel de bien mesurer les risques
d'exploitation engendrés par les investissements
sélectionnés. Au-delà d'un calcul de rentabilité
classique, quelle est la probabilité d'occurrence de situations
extrêmes qui rendraient nécessaire le recours à un
financement externe ? Il existe aujourd'hui des techniques d'analyse de
sensibilité particulièrement fines ( reposant par exemple sur des
simulations probabilistes ) qui permettent au directeur financier de mieux
anticiper la génération de flux de liquidités futurs, et
leur probabilité d'occurrence, et, ainsi, d'affiner sa politique
financière ( niveau et conditions de l'endettement financier ).
Enfin, il est impérieux de tenir compte de la nature
des actifs de l'entreprise. Celle dont les actifs sont essentiellement
intangibles (pharmacie, industrie de biens de grande consommation...) pourra
moins recourir à l'endettement que celle qui met en oeuvre des actifs
tangibles (industries lourdes, transport aérien...). En effet en cas de
difficultés financières, la première serait contrainte
d'abandonner à jamais des projets de croissance ( suppression des
dépenses de R&D ou marketing...) qui conditionnent son avenir, alors
que la seconde peut se permettre d'arrêter d'investir
momentanément, cet arrêt ne la mettant pas en péril. Les
coûts de faillite sont donc plus importants, et l'impact sur la valeur
plus négatif pour la première que pour la seconde.
3. Le
marketing du titre
La troisième exigence d'une politique de financement
veut qu'elle participe à l'émission de signaux positifs à
l'égard du marché.
C'est ainsi qu'il faut interpréter les réactions
positives du marché à l'égard des rachats d'actions, ou
bien des scissions d'entreprises. Dans le premier cas, outre le fait qu'un
rachat d'actions s'accompagne souvent du paiement d'une prime, l'entreprise
signale au marché qu'en l'absence d'opportunités
d'investissement, elle a choisi de faire une opération similaire
à celle d'une distribution exceptionnelle de dividendes. Quant à
la scission, elle permet d'afficher plus clairement l'importance des actifs
disponibles, et surtout la façon dont ils pourront être
découpés entre les actionnaires et les créanciers. Dans
les deux cas, le rôle du directeur financier est d'aider le marché
à construire ses anticipations de rentabilité future. De
même, toutes les décisions visant à imposer des
contrôles (gouvernement d'entreprise) ou une politique de la valeur
(Value Based Management) permettent de rassurer les pourvoyeurs de fonds sur
l'utilisation des ressources internes de l'entreprise.
4.
L'identification des flux financiers
Pour identifier les flux, un moyen simple est d'observer le
bilan financier. Celui-ci est fait de grandes masses. Les flux expliquent les
variations de ces masses et la somme algébrique de tous ces flux
explique la variation de trésorerie nette (TN).
Ces flux qui affectent chaque masse du bilan sont inscrits
à côté de celle-ci. Ainsi, les types de flux qui concernent
l'entreprise sont au nombre de huit :
- L'autofinancement courant (CAF) ;
- Les investissements (ACQ) et les désinvestissements
(CES) en immobilisations ;
- L'investissement ou le désinvestissement en
BFR ;
- Les augmentations (EMP) et les diminutions (REMB) de dettes
financières ;
- Les variations financières de capitaux propres, CAF,
dividendes (DIV) et l'augmentation de capital (? CAP) ;
+ CAF
- Dividendes DIV
- + augmentation de capital AUG CAPAUAAADCAP
Tableau 1 : La représentation des flux
à partir du bilan
+ Cessions CES
- Acquisition ACQ
Actif immobilisé
|
Capitaux propres
|
Dettes financières
|
+ Baisse de BFR ou
- Trésorerie nette
+ Emprunt
- Remboursement REMB
Dettes financières
|
|
Besoin en fonds de roulement (BFR)
|
Le signe + et - correspond au sens de la variation de la
trésorerie
Section II : La gestion par la valeur (ou en anglais
Value Based Management).
A- Une
nouvelle mesure des performances
La conception de la performance qui prévaut encore de
nos jours place au centre de ses préoccupations l'aptitude d'une
entreprise à dégager des produits qui compensent les charges
qu'elle supporte. Lorsque les produits dépassent les charges,
l'entreprise dégage un bénéfice, elle justifie alors
l'utilisation efficace des ressources qui lui sont confiées et
apparaît comme créatrice d'un surplus économique. En
revanche, lorsque les produits dégagés demeurent insuffisants
pour absorber l'ensemble des charges supportées, une perte doit
être constatée, dans ce cas, l'entreprise apparaît comme
destructrice de richesse puisqu'elle ne se montre pas en mesure de justifier
l'usage productif des ressources qu'elle combine.
L'approche par la création de valeur ou par la valeur
actionnariale introduit un renouvellement fondamental dans la perception de la
performance. A l'évidence, nous reconnaissons que la
rémunération des fonds propres ne fait peser sur l'entreprise
aucune contrainte formelle. Les actionnaires ne peuvent invoquer aucun
engagement contractuel souscrit à leur égard pour exiger une
rémunération. Mais s'ils ne peuvent faire jouer cette contrainte
de nature juridique, ils ont la possibilité d'exercer sur l'entreprise
une contrainte économique à l'efficacité redoutable.
Si l'entreprise ne leur assure pas une
rémunération conforme à leurs espérances, les
actionnaires ont le pouvoir des sanctions significatives par leurs attitudes
sur le marché des capitaux. D'une part les actionnaires
mécontents risquent de se retirer de l'affaire, en cédant leurs
parts, de se tourner vers des entreprises dont ils jugent la politique de
dividende plus généreuse et dont ils escomptent une
rémunération plus substantielle de leurs investissements.
Le retrait d'un nombre significatif d'actionnaires se traduit
alors par une dépréciation du titre et par l'accroissement de la
vulnérabilité de l'entreprise dont la structure de contrôle
devient plus fragile.
Une analyse détaillée pouvant permettre de
ressortir les centres de valeur de l'entreprise est un préalable, elle
vise à identifier les leviers de création de valeur et les
traduire en indicateurs pour faire descendre sur « le
terrain » cette notion financière souvent perçue comme
un concept abstrait. D'une manière schématique, et d'après
Laurent Marx associé et Jean-François Kroonen56(*) directeur
« Corporate Finance » chez Pricewaterhousecoopers, on
identifie sept paramètres qui influencent le processus de
création de valeur, ce sont les inducteurs de valeur
(ou « value drivers »). Il s'agit des
éléments suivants :
- le taux de croissance du chiffre d'affaires ;
- la marge opérationnelle ;
- la variation du besoin en fonds de roulement ;
- le montant des investissements en actifs
immobilisés ;
- le taux de taxation effectif ;
- le coût moyen pondéré du
capital ;
- l'horizon de prévision.
Par exemple, les indicateurs suivants peuvent être
utilisés pour saisir concrètement le processus de création
de valeur :
Pour le chiffre d'affaires : (CA /visite), (prix :
marge nette /famille d'articles), (service : indice de satisfaction
client) ;
Coûts (consommation de matière : rendement
matière), (productivité : nombre de personnes/ unité
produite dans l'industrie ou vendue dans le négoce, les
services) ;
Recherche et développement (délai de
développement)
Pour le BFR (niveau stock rotation par article), (en cours
clients) crédit clients en jours), (en cours fournisseurs :
crédits fournisseurs en jours).
Par ailleurs, l'entreprise doit être organisée de
manière à ce que toutes ses composantes participent activement au
processus qui vise à l'implémentation de ces critères de
mesure. Ainsi, elle doit pouvoir distribuer les rôles des principaux
acteurs tout en leur laissant une marge de manoeuvre raisonnable en vu de les y
impliquer véritablement. Cette façon de faire, n'a
l'extrême avantage que de responsabiliser tout le personnel de
l'entreprise sans distinction aucune ; chaque poste de travail devant se
comporter comme un centre de profit en soit. L'objectif est, on s'en doute, de
préparer la plate-forme d'analyse de la performance, mieux de la
création de valeur. Nous avons dans le tableau ci-dessous un
aperçu de ce qui précède :
Implication de l'entreprise dans la démarche de
mesure et d'analyse57(*)
Top management
|
Définition des centres de valeurs (1)
|
Allouer des ressources (7)
|
Département
|
Mesure la valeur créée/détruite (2)
|
Oriente et chiffrer les orientation stratégiques
possibles (8)
|
|
Identifier des axes de développement internes et
externes créateurs de valeur (3)
|
Mettre en oeuvre les indicateurs de performance (6)
|
Service opérationnel
|
Mesurer l'attractivité des marchés (4)
|
Identifier les vecteurs de compétitivité (5)
|
Figure1 : Démarche de mesure de l'analyse de la
valeur
TOP management
Département
Service Opérationnel
(1)
Y
(7)
(2)
(8)
(6)
(3)
(5)
(4)
X
L'axe des abscisses (X) correspond aux différentes
phases de l'analyse de la valeur, tandis que L'axe des ordonnées (Y)
correspond à la hiérarchie des décisions.
B-
Nouvelle forme organisationnelle
Frank Ostroff, consultant du cabinet Deloitte-touche, est
à l'origine du concept « d'entreprise horizontale »
« modèle d'entreprise des cinquante années à
venir » selon Business Week58(*). Ce modèle a dopé les résultats
de Ford, Xerox, General Electric, Barclays. L'idée force est que,
trop d'entreprises « verticales » regroupent leurs
collaborateurs en services fonctionnels hiérarchisés. Cette
fragmentation entrave les relations des entreprises avec leurs clients. Il est
nécessaire de s'appuyer sur les concepts de re-engineering59(*), de responsabilisation, de
travail en équipe et en réseau, de gestion des connaissances et
valorisation des talents. Le but étant de reconfigurer l'organisation
pour créer l'entreprise allégée
« d'étapes hiérarchiques. »
Bâtir l'entreprise de la valeur60(*) c'est-à-dire
l'organisation capable de satisfaire aussi bien les actionnaires que les
salariées requiert de mettre à l'unisson stratégie
marketing et management, l'entreprise doit être capable de
révéler et de mettre en musique les formidables gisement
d'intelligence qu'elle recèle. Dirigeants, managers et salariés
deviennent partenaires au sein d'une « organisation apprenante
clarifiée et pratique qui ne succombe pas aux effets de
mode. » Aussi, pour participer directement à la
création de valeur, le financier doit-il plutôt articuler ses
choix autour de la stratégie de l'entreprise, et les enserrer dans un
marketing efficace à l'égard des investisseurs.
C- Le
développement du gouvernement d'entreprise
La volonté de promouvoir la création de valeur
actionnariale s'affirme en parallèle avec celle d'implanter un
gouvernement d'entreprise transparent et efficient. Les préoccupations
sont en effet convergentes. Dans les deux cas, il s'agit de faire en sorte que
le jeu des pouvoirs au sein des organisations délibérants et
exécutifs des entreprises favorise d'abord ceux qui en sont les
propriétaires : les actionnaires. Les dirigeants ne sauraient
poursuivre d'autres objectifs (prestige, diversification non rentables,
stratégies d'enracinement, instrument anti-OPA, dissociation entre
droits de vote et détention d'actions, opérations dilutives
...)
Pour cela, les actionnaires doivent être informés
complètement et en temps opportun, confortés dans leurs pouvoirs
(en particulier ceux de participer effectivement aux décisions et de
déléguer à des administrateurs ayant les moyens d'exercer
pleinement leurs missions). Des structures de contrôle effectif des
dirigeants doivent être mises en oeuvre. La technostructure, dont Kenneth
Galbraith61(*)
célébrait encore au début des années 60 dans
« le Nouvel Etat Industriel » le rôle central,
entretien de ce fait avec les détenteurs du capital des relations plus
équilibrées.
Bien sûr tout cela n'est efficace que s'il est mis en
place un système d'intéressement qui incite les dirigeants et les
salariés.
D- Les
modalités de Rémunération
Pendant longtemps on a considéré
l'hypothèse selon laquelle les dirigeants agissaient toujours dans
l'intérêt des actionnaires : maximiser la richesse des
actionnaires. Pourtant, la réalité serait toute autre.
En effet, J. Edwards (1987)62(*) met bien en évidence le changement fondamental
survenu dans la littérature théorique : la firme n'y est
plus considérée comme une boîte noire dirigée par
les managers dans l'intérêt clairement défini des
actionnaires ; au contraire, l'entreprise est perçue comme une
organisation où les différents acteurs peuvent avoir des
intérêts divergents63(*).
Supposons maintenant que les dirigeants définissent
leurs objectifs dans le souci premier de maximiser leur propre fonction
d'utilité, considérons le fait que les dirigeants disposent
d'informations plus complètes que les actionnaires. Du coup l'un des
défis auxquels sont confrontés les actionnaires consiste à
mettre au point des systèmes d'intéressement qui font que les
dirigeants ont le même objectif qu'eux, à savoir l'optimisation du
cours boursier des titres de l'entreprise. Dès lors, la sensibilisation
des dirigeants et des salariés aux impératifs de la
création de valeur entraîne le dépassement des formes
traditionnelles de la relation salariale. La distribution de stock-options, les
plans d'épargne, l'actionnariat direct des salariés dans leur
entreprise ou l'épargne retraite constituent à la fois des moyens
de réduction d'antagonismes traditionnels entre les apporteurs de
facteurs de production. A côté donc d'une
rémunération traditionnelle sous forme de salaire, il y a
dorénavant une rémunération complémentaire assez
incitative. Concrètement, la rémunération globale des
dirigeants comporte généralement une part variable basée
sur les performances, telles une prime déterminée en fonction des
résultats de l'entreprise ou des options de souscription d'actions.
C'est d'ailleurs ainsi que, les grands groupes mondiaux comme Coca Cola,
Microsoft, Boeing et bien d'autres, ont réduit ces antagonismes en
instaurant dans les années 1980 et 1990 un système de
stock-options qui obligent leurs cadres dirigeants à faire en sorte que
le cours des actions monte en bourse. Contrairement aux actionnaires, qui
possèdent des portefeuilles diversifiés et peuvent donc
être traités comme s'ils n'attachaient pas d'importance aux
risques, les dirigeants se sont investis personnellement dans l'entreprise. En
conséquence, l'aversion des dirigeants pour la prise de risque constitue
un élément important de toute évaluation de
l'efficacité des systèmes de rémunération à
la performance et justifie les opérations de couverture au niveau de
l'entreprise.
Après avoir examiné en détail la
méthode FCF pour les entreprises industrielles et commerciales, en
essayant d'avoir bien compris la logique des différents retraitements,
sa signification dans l'optique de la gestion par la valeur, il est maintenant
possible d'examiner son application au secteur bancaire.
Section
III : L'extension de l'approche FCF à la firme bancaire
En raison des spécificités de l'activité
bancaire, et plus exactement de la composition des actifs bancaires
gérés qui sont quasi exclusivement financiers, la transposition
de la méthode FCF à ce secteur d'activité nécessite
des adaptations.
A- Le
résultat économique bancaire
Entre les activités industrielles et commerciales et
l'activité bancaire on recense des différences de traitement
majeures dans la détermination du résultat économique
concernant d'une part la prise en compte du résultat financier (1), la
prise en compte de certaines dotations et reprises sur provisions (2).
1.
L'incorporation du résultat financier dans le résultat
économique bancaire
Le résultat financier est la résultante des
produits et charges financières.
Pour les entreprises industrielles et commerciales, le
résultat économique n'inclut pas le résultat financier
pour deux raisons :
D'une part, les produits générés par les
actifs financiers ne sont pas des produits récurrents et sont hors de
l'activité principale des entreprises industrielles et commerciales. Or,
le résultat économique est le résultat de
l'activité principale de l'entreprise ;
D'autre part, les charges financières sont incluses
dans le coût des capitaux investis et ne doivent donc pas être
comptabilisées une seconde fois dans le résultat
économique, ce qui aurait comme conséquence de minorer
injustement le résultat économique de l'entreprise
étudiée.
De ce point de vue, l'activité bancaire est totalement
différente car, la marge d'intérêt est la principale
composante du « chiffre d'affaires » bancaire,
c'est-à-dire le produit net bancaire. Or le produit net bancaire inclut
l'ensemble des produits et les charges, par nature financière,
puisqu'une grande partie du capital utilisé par les banques est de la
dette. C'est la raison pour laquelle le résultat économique d'une
banque comprendra les frais financiers.
2. Le
traitement des dotations et reprises sur provisions
Si l'intégration au résultat économique
des dotations aux fonds pour risques bancaires généraux et celles
concernant les provisions réglementées apparaît certaine,
tel n'est pas le cas des dotations aux autres provisions pour risques et
charges.
i- L'intégration des dotations aux fonds pour risques
bancaires généraux et provisions réglementées.
Le fonds pour risques bancaires généraux (FRBG)
couvre des risques potentiels permanents inhérents à
l'activité bancaire elle-même. Ces fonds ne doivent pas avoir
été constitués en vue de faire face à des charges
diverses ou à des risques probables ou clairement identifiés. En
pratique, ce poste est destiné notamment à recevoir la partie des
provisions pour risque-pays permettant d'assurer la couverture des encours
correspondants supérieure à 50%.
Ces caractéristiques spécifiques, qui rendent le
FRBG très proche des réserves, permettent de l'inclure dans le
résultat économique. Ces dotations et reprises correspondent le
plus souvent à une pré-affectation du résultat.
Tel est le cas également des provisions
réglementées.
Les provisions réglementées sont celles qui ont
été dotées en application des textes législatifs ou
réglementaires, et tout particulièrement en matière
fiscale.
En effet, l'administration fiscale ne permet la
déductibilité de certaines charges que si elles ont effectivement
constatées dans les écritures de l'exercice. Pour les banques, il
s'agit également de la provision pour crédit à moyen et
long terme. Ces provisions représentent en fait l'équivalent de
réserves non libérées d'impôts. Il s'agit donc
également ici d'une pré-affectation du résultat. Elles
doivent par conséquent être comptabilisées dans le
résultat économique.
ii- Traitement des dotations aux autres provisions pour
risques et charges.
Les provisions pour risques et charges sont destinées
à couvrir des risques et charges que des évènements
survenus ou en cours rendent probables, nettement précisés quant
à leur objet, mais dont la réalisation est incertaine. On y
trouve notamment, les provisions générales à
caractère prudentiel.
Ces provisions suscitent des interrogations dans la mesure
où elles peuvent couvrir des charges futures, qui ne naîtront pas
pendant la période d'étude.
Bien que le critère du FCF soit une mesure transitoire
de la création (ou destruction) de valeur, ces provisions censées
couvrir des risques futurs, viennent grever le résultat net. Il convient
donc de les réintégrer dans le résultat économique.
Etant donné que le résultat économique d'une banque
comprend les « frais financiers », il sera
équivalent au résultat net sur lequel seront pratiqués les
retraitements ci-dessus examinés dans la présente section, ainsi
que tous les autres retraitements évoqués dans la section 3
du chapitre 1 pour les entreprises industrielles et commerciales, qui restent
valable pour la banque.
En résumé, le résultat économique
bancaire pourra être déterminé de la manière
suivante :
Résultat Economique
=
Résultat Net
Elimination du Résultat Exceptionnel :
-Produits Exceptionnels
+ Charges Exceptionnelles
Retraitements Comptables Bancaires :
+ Dotations aux Provisions pour Fonds pour Risques Bancaires
Généraux
-Reprises de Provisions pour Fonds pour Risques bancaires
Généraux
+ Dotations aux Provisions Réglementées
-Reprises sur Provisions Réglementées
+ Dotations aux Provisions pour Risques et Charges
-Reprises sur Provisions pour Risques et Charges
+ Profits latents sur portefeuille de placement
- pertes latentes sur portefeuille de placement
- impôt sur plus-values latentes
+ Économie d'impôt sur moins-values latentes
Retraitements Communs avec les Autres Entreprises
Industrielles et Commerciales :
+ Dotations aux amortissements du Goodwill
Après avoir examiné la composition du
résultat économique, il convient maintenant d'étudier le
coût des capitaux.
B- Le
coût des capitaux investis
Pour calculer le coût des capitaux investis, il suffit
de déterminer ce coût en pourcentage, ainsi que le montant des
capitaux investis.
1. Le
coût des fonds propres durs
En matière bancaire, le coût des capitaux
investis est le coût des fonds propres durs64(*). Deux grands types de fonds
propres peuvent êtres distingués :
- les fonds propres durs ou fonds propres
« Tier1 »65(*) qui comprennent les actions, les primes liées
au capital, les fonds pour risques bancaires généraux ...
- les fonds propres complémentaires66(*) qui comprennent, entre autres
les titres subordonnés à durée indéterminée,
les obligations subordonnées convertibles en actions...
A la différence des entreprises industrielles et
commerciales, le coût du capital investi n'est pas ici le coût
moyen pondéré du capital (entre les dettes et les fonds propres),
mais uniquement le coût des fonds propres nets. Cette différence
notoire s'explique simplement par le fait que le coût de la dette a
déjà été comptabilisé dans le
résultat économique, et que le coût des fonds propres
« Tier 2 »67(*) est compris dans le coût de la dette. Il serait
donc injuste de soustraire une seconde fois les frais financiers du
résultat économique.
Le coût des capitaux propres est, comme cela a
été dit dans le chapitre 1er, une exigence de rentabilité
des actionnaires. Des doutes peuvent subsister quant à savoir si ces
exigences sont arbitraires ou s'appuient sur des données
rationnelles.
Dans un contexte de compétition intersectorielle,
où les investisseurs ont un large éventail de choix entre les
différentes branches de l'économie, il serait possible de
déterminer le coût des fonds propres bancaires en utilisant le
MEDAF, en comparant la volatilité d'une valeur bancaire donnée
par rapport à la volatilité du marché en
général.
Cependant, sans faire de calcul, on s'aperçoit
rapidement que sur le marché tunisien, pour l'exercice boursier 1999 par
exemple, l'indice de capitalisation TUNINDEX (indice pondéré) a
enregistré une hausse d'environ 30% pour clôturer à 1193
contre 917 à la fin de l'exercice 1998.De même, l'indice
général BVMT a de son côté progressé de 74%
à 810 contre 465 points à la fin de l'année 1998(voir
ci-dessous).
Figure 2 : Les indices de la
bourse en 1999
1300
1000
TUNINDEX : 1192.6 (+30%)
800
1100
600
BVMT : 810.24 (+74%)
900
400
|
Par conséquent, l'application d'une telle
méthode donnerait des résultats absurdes. L'hypothèse d'un
modèle rationnel tel que celui du MEDAF semble à priori à
écarter.
L'exigence consensuelle de la rentabilité des
investisseurs semble donc à retenir pour déterminer le coût
des fonds propres. Cette exigence est très élevée
puisqu'elle est actuellement de 15% après impôts (mais ce taux n'a
pas été toujours aussi élevé).De prime abord, cette
exigence peut sembler exorbitante. En effet, si l'OAT à 10 ans est prise
comme l'actif sans risque de base, cela établit la prime de risque
à 10% aujourd'hui. Il est vrai que ces dernières années on
a assisté à une baisse conséquente des taux d'OAT,
augmentant par la même la prime de risque.
Cependant le niveau de rentabilité requise peut
s'expliquer par deux principaux facteurs :
- D'une part, les investisseurs sont conscients que si le
loyer de l'argent baisse, le coût de la dette augmente, à un
niveau de prix des prestations bancaires à peu près constants, la
capacité bénéficiaire des banques ;
D'autre part, l'activité bancaire est une
activité par nature risquée : outre le risque de
crédit, une banque est exposée au risque de liquidité, au
risque des taux, au risque de change, au risque d'insolvabilité et au
risque pays. Ces risques sont d'autant plus difficiles à maîtriser
qu'ils sont aggravés ces dernières années du fait de la
volatilité des conjonctures nationales ou internationales. Cette notion
de risque conduit à s'interroger sur la signification des capitaux
investis en matière bancaire.
2. La
notion de capital investi en matière bancaire
A la différence du secteur industriel et commercial, la
principale contrainte des banques n'est pas de financer leur exploitation mais
de disposer d'un niveau suffisant de fonds propres pour absorber des pertes
potentielles.
En effet, la quasi totalité des actifs et passifs des
banques sont de nature financières et donc porteurs de risque. C'est la
raison pour laquelle les organes de surveillance ont établi des
règles prudentielles de solvabilité en exigeant que soit
établi un lien entre les risques encourus par les banques et le montant
de leur fonds propres. Il est donc nécessaire de reprendre la
distinction établie entre le « capital
historique » qui correspond aux sommes investies dans l'entreprise
dans le passé, et le capital « économique »
qui est un concept « probabiliste » et qui est le capital
minimum nécessaire pour couvrir le montant de la valeur de marché
susceptible d'être perdue en cas d'évènements adverses. Il
convient de noter à cet égard que les ratios établis par
la réglementation prudentielle apprécient le risque de
façon approximative, voire grossière. Les banques ont donc
développé des méthodes d'allocation des fonds propres
beaucoup plus fine parmi lesquelles on peut citer la méthode Raroc ou la
méthode dites des Scénarii. Pour l'utilisation de l'approche FCF,
il convient donc de se baser sur le niveau des fonds propres
déterminés selon ces méthodes pour mesurer à la
fois la rentabilité économique et le coût du capital
économique.
Ainsi le FCF apparaît être, de prime abord un
instrument relativement simple de mesure de la performance des entreprises.
Mais il requiert de nombreux retraitements comptables, tout
particulièrement pour les banques pour deux raisons :
-D'une part, à cause du caractère risqué
inhérent à l'activité bancaire qui aboutit à des
notions de résultat économique et de coût du capital
différentes des entreprises industrielles et commerciales ;
-D'autre part, la comptabilité bancaire ne
répond guère à certaines règles de la
comptabilité générale (notamment en ce qui concerne les
FRBG). Des corrections spécifiques sont donc nécessaires.
Après avoir exposé le contenu de cette méthode et son
application aux banques, il est maintenant possible, de jeter les bases de
l'analyse empirique de notre étude.
DEUXIEME PARTIE : LE TEST EMPIRIQUE DE LA METHODE
FREE CASH FLOW APPLIQUEE A LA FIRME BANCAIRE
Notre étude empirique va cibler les banques
tunisiennes, pour essayer de dresser à travers le FCF leur comportement
relativement à la création de valeur. Pour ce faire, nous allons
successivement préciser la taille de notre échantillon, la
démarche privilégiée pour enfin, parvenir aux
résultats qui seront les nôtres au terme de cette étude.
CHAPITRE
III : PRESENTATION DE L'ECHANTILLON ET METHODOLOGIE
Nous avons conduit notre travail sur la base de certaines
hypothèses à savoir :
- Le montant des capitaux « historiques »
est égal au montant du capital économique ;
- La création de valeur est positivement
corrélée au résultat économique ;
- La performance des valeurs bancaires tunisiennes est
inférieure aux standards internationaux ;
- Le niveau des frais généraux grève
substantiellement la rentabilité des banques tunisiennes.
Mais, auparavant il importe de définir et de justifier
l'étendue de notre échantillon d'analyse, tout en
décrivant la spécificité du contexte à la fois
économique et financier dans lequel les individus de notre
échantillon évoluent.
Section
I : Analyse de l'environnement bancaire tunisien et échantillon
A- Le
cadre institutionnel
Pour bien comprendre la problématique
de la création de valeur dans le système financier tunisien, il
est dans un premier temps, essentiel d'être informé du cadre
institutionnel de cette création de valeur ainsi que du contexte
international dans lequel elle s'inscrit .Or, pour bien saisir ce cadre, il est
absolument nécessaire de se donner une idée juste et claire de la
situation actuelle et passée de l'industrie financière
tunisienne.
1.
Historique du système bancaire tunisien
Après l'indépendance (1956), le
système bancaire tunisien s'est retrouvé avec la lourde
responsabilité de soutenir et de renforcer le mécanisme de
restriction et de financement du développement économique du
pays. Son propre développement s'est opéré en
étroite relation avec l'orientation générale de la
politique. Il a hérité les forces, mais aussi les faiblesses.
Le système bancaire tunisien se compose
aujourd'hui de la banque centrale, de 12 banques de dépôt, de 8
banques de développement, de 8 banques « Offshore »
et d'une banque d'affaire, en plus des institutions financières non
bancaires et du trésor public.
Les banques de dépôt, qui
représentent la principale composante de ce système, sont
dotées de plus de 750 agences sur l'ensemble du territoire tunisien.
Par la collecte de l'épargne des entreprises d'une part et des
particuliers d'autre part, le système bancaire a joué un
rôle éminent dans la dynamisation de l'économie tunisienne,
dans la mesure où il contribue annuellement au financement des
investissements pour environ 3 milliards de $USD68(*),soit plus des deux tiers du
coût global des projets réalisés ( 4 milliards de $USD),et
participe au financement des besoins de fonctionnement des entreprises pour
environ 6 milliards de dinars, soit près du tires du PIB(20 milliards
$USD).
Les banques de dépôt collectent
l'épargne liquide (dépôts à vue) ou quasi-liquide
(comptes d'épargne et dépôts à terme) qui
constituent leurs principales ressources. Les dépôts à vue
des résidents tunisiens ont totalisé en décembre
1994,2.291millions DNT69(*), augmentant ainsi leur volume de 16.4%contre 7.2% en
1993.
Cette augmentation en 1994 est due essentiellement
aux recettes accrues du tourisme (1.499 millions de $USD en 1994 contre 1.230
millions de $USD en 1993) et du revenu du travail (696 millions de $ en 1994
contre 600 millions en 1993).
En 1995,les banques de dépôts ont
enregistré en terme d'encourus moyens :Un fort déclin du
rythme de progression des dépôts de la clientèle
(+4.5%contre +12.3% en 1994) qui a concerné principalement les comptes
spéciaux d'épargne(+1.1% contre +8.3%en 1994)et à un
degré moindre, les dépôts à vue .Un changement de
cette tendance a cependant été observé au niveau des
dépôts à terme(+2.35 en 1995 contre une baisse de 2.3% EN
1994).Le ralentissement du rythme de progression des dépôts
à vue ainsi que des comptes spéciaux d'épargne s'explique
par le fait que ces dépôts ont été canalisés
vers le marché financier à travers les sociétés
d'investissement et particulièrement les SICAV.
Pour mieux cerner l'évaluation du
système bancaire tunisien, nous allons d'abord choisir deux
périodes significatives :
La première période
précédant la mise en place du programme d'Ajustement Structurel
(le PAS), allant de 1973 à 1985.
La deuxième période correspondant
à la mise en oeuvre du programme d'Ajustement Structurel allant de
1986 à 1994.
On peut constater durant ces deux
périodes un changement radical du comportement du système
bancaire tunisien dans le financement des investissements.
En effet, la période qui a
précédé le PAS (1973-1985) se caractérise par un
emploi imprudent des investisseurs couplé à un laxisme
monétaire de la part des banques .A cette époque, les banques se
sont effectivement parfois engagées, sans analyse du risque, dans
certains projets à rentabilité douteuse. Ayant ainsi
accumulé d'importants impayés, certaines de ces banques sont
devenues réticentes quand à l'octroi de nouveaux crédits
dans certains secteurs d'activités.
Ce comportement ne peut en aucune
manière s'expliquer par le manque de liquidités, les avoirs en
comptes spéciaux d'épargne ayant progressé au cours de la
période du PAS allant de 1986 à 1994 de plus de 18.6% par an,
alors que les crédits à moyen et à long terme n'ont
augmenté que de 11.2% par an. Le tableau ci-dessous résume cette
situation :
Tableau 1 : Récapitulation de la situation du
système bancaire tunisien avant et pendant le PAS70(*)
|
Période avant la mise en oeuvre du PAS
(1973-1985)
Economie assistée et bureaucratique
|
Période du PAS (1986-1994)
Economie dynamique et libéralisée
|
Progression moyenne des crédits à moyen et long
terme
|
24.7%
|
11.2%
|
Progression moyenne des crédits à moyen et long
terme en Dinars constants
|
12.5%
|
3.5%
|
Répartition des crédits sur les divers secteurs de
l'économie :
Industries
manufacturières
Tourisme
Promotion
Immobilière
Agriculture
Divers
|
41.2%
12.4%
13.3%
11.35%
21.75%
|
19.4%
31.0%
21.0%
18.0%
10.6%
|
Objectifs de la politique monétaire
|
Maximisation du taux de croissance du PIB
Maximisation des créations d'emplois
|
Stabilisation des prix
Réalisation de l'équilibre
extérieur (réduction du déficit de la balance
commerciale)
|
Taux directeur
|
Taux de réescompte
D'où
Une amélioration du pouvoir d'achat
Un protectionnisme excessif qui a favorisé
la prolifération des industries locales dites de substitution à
l'importation.
|
Taux du marché monétaire
D'où
Des reformes monétaires engagées a
partir de 1987,
L'abandon progressif du taux de réescompte,
La renonciation à la fixation directe des
niveaux de taux d'intérêt.
|
Caractérisation de la politique monétaire
|
Laxiste
Taux d'intérêts standardisés
et relativement bas
|
Plus de responsabilités aux banques dans la
collecte de liquidité ainsi que dans l'octroi des crédits
|
Réaction des banques
|
Neutre
|
Baisse de leurs engagements
Déploiement sur les activités
à risque minimal
|
Cas significatifs
|
Industries manufacturières qui ont absorbé presque
la moitié des crédits bancaires : 42.1%
|
Tourisme et promotion immobilière qui ont absorbé
52.8%du total des crédits bancaires.
|
Devant cette libéralisation
des marchés commerciaux, le système bancaire tunisien s'est
trouvé dans l'obligation de remettre en cause ses mécanismes de
fonctionnement et son organisation pour relever ces nouveaux défis,
s'adapter à son nouvel environnement et s'assurer ainsi une totale
satisfaction des crédits et la prospérité de
l'économie. Notons également et surtout, que cette phase
coïncide avec celle de la re dynamisation de toute la filière
financière à travers le marché boursier qui laisse
entrevoir pour les actionnaires des banques tunisiennes en particulier, une
plus grande consistance de leurs rémunérations annuelles.
2.
Réglementation de la profession bancaire71(*)
L'exercice de la profession
bancaire est soumis à l'agrément du Ministère des Finances
.Les demandes d'agrément sont adressées à la Banque
Centrale de Tunisie qui procède à leur instruction
.l'agrément est accordé compte tenu du programme
d'activité de la banque projetée, des moyens techniques et
financiers à mettre en oeuvre, de la qualité des apporteurs de
capitaux ,de la compétence et de l'honorabilité de ses
dirigeants ainsi que de son aptitude à réaliser ses objectifs de
développement dans des conditions comptables avec le bon fonctionnement
du système bancaire et l'impératif d'assurer la
sécurité des dépôts
L'ouverture et la fermeture des bureaux de
représentation requièrent l'autorisation conjointe du
Ministère des Finances et de la Banque Centrale de Tunisie.
L'agrément de ces deux autorités est
également requis dans les cas suivants :
.fusion de banques,
.réduction du capital social
d'une banque,
.acquisition d'une part du capital
d'une banque susceptible d'entraîner le contrôle de celle-ci,
.tout acte dont peut résulter
la cession d'une part importante de l'actif d'une banque susceptible
d'entraîner un changement dans sa structure financière ou dans
l'orientation de son activité.
La banque Centrale de Tunisie édite des
règles de gestion comptable et les normes prudentielles applicables aux
banques et aux établissements financiers .Ces normes
concernent :
.L'usage des fonds propres,
.Les ratios entre les fonds propres et
les engagements,
.Les ratios entre les fonds propres et
les concours accordés à chaque débiteur,
.Les ratios de liquidités,
.Les risques en
général.
Ratio entre les fonds propres et les engagements de la
banque
Ratio de couverture des risques (ratio de
solvabilité)
Fonds propres nets/total des actifs
pondérés en fonction des risques encourus > ou = 8%
(*)72(*)
Ratios entre les fonds propres et les concours à
chaque débiteur
Ratio de concentration des
risques : Risques encourus sur un même
bénéficiaire/fonds propres nets< ou = 25%
Ratio de division des risques :
Total des risques encourus sur les bénéficiaires dont les risques
pour chacun d'entre eux sont supérieurs ou égaux à 5% des
Fonds Propres nets (FPN) < ou = 10 fois les FPN
Limite des concours accordés
aux actionnaires, dirigeants et administrateurs < ou = 3 fois les
FPN
i-Surveillance bancaire
La loi n° 94-25
du 7 février 1994 a confié à la Banque Centrale
de Tunisie le pouvoir de contrôler les banques et les
établissements financiers .Elle la dote, à cet effet, des
instruments de surveillance suivants :
· Droit d'être informée
Les banques sont tenues de fournir à la Banque
Centrale de Tunisie tous documents, renseignements, éclaircissements et
justifications nécessaires à l'examen de leurs situations et
permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la
réglementation édictée en matière de
contrôle des changes et de contrôles des banques et du
crédits.
Les commissaires aux comptes des banques sont tenus de
remettre à la Banque Centrale de Tunisie, dans les six mois suivant la
clôture de chaque exercice, un rapport destiné à
l'assemblée générale et aux organes qu`ils
contrôlent.
Ils sont également tenus de signaler
immédiatement à la Banque Centrale de Tunisie tout fait de nature
à mettre en péril les intérêts de la banque ou des
déposants.
· Contrôle sur pièces
Il est exercé sur la base des documents
comptables et financiers et des données statistiques communiquées
périodiquement par les banques.
· Contrôle sur place
Il est effectué par des missions d'inspection
globale inscrites dans le cadre d'un programme annuel établi par la
Banque Centrale de Tunisie .Il constitue un moyen de vérification de
l'exactitude des informations transmises et d'appréciation de
l'organisation et du fonctionnement interne de la banque.
L'objectif de ces missions est de faire un
diagnostic financier et organisationnel de la banque ou de
l'établissement inspecté, afin de prévenir les
différents risques inhérents à son activité.
En plus de ces vérifications
périodiques, le contrôle sur place peut revêtir la forme
d'une mission d'inspection ponctuelle, ayant l'aspect d'une enquête de
courte durée et portant sur des opérations
particulières.
ii- Mesures
préventives et répressives
La surveillance peut déboucher sur des mesures à
caractère préventif ou répressif.
· Mesures préventives
Pouvoir d'injonction à l'égard des
banques à l'effet notamment :
. D'augmenter le capital,
. D'interdire toute distribution
de dividendes,
. De constituer des provisions.
Lorsque la situation d'une banque le
justifie, la Banque Centrale peut également désigner un
administrateur provisoire auquel sont transférés les pouvoirs
nécessaires à la direction de la banque et qui peut en
déclarer la cessation des paiements.
Pouvoir d'intervention :
Lorsque la situation d'une banque le
justifie, le gouverneur peut faire appel aux actionnaires pour soutenir leur
banque et recourir, le cas échéant, à la solidarité
en organisant le concours de l'ensemble des banques pour assister
l'établissement bancaire en difficulté, protéger les
intérêts des déposants et préserver le renom de
place.
· Mesures répressives
La Banque Centrale de Tunisie
dispose d'un pouvoir disciplinaire qu'elle partage avec la Commission bancaire,
à l'effet de sanctionner les manquements commis par les banques et
leurs dirigeants à la législation bancaire. Ces sanctions sont de
différentes catégories :
Avertissement,
Blâme,
Amende pouvant atteindre cinq fois le montant de
l'infraction
Suspension de tout concours de la Banque Centrale de
Tunisie,
Mise en garde adressée aux dirigeants d'une
banque qui ont manqué aux règles de bonne conduite de la
profession.
La Banque Centrale de Tunisie peut,
en outre, prononcer contre tout commissaire aux comptes qui manque aux
obligations mises à sa charge par la loi bancaire, une interdiction
d'exercer ses fonctions auprès des banques, à titre provisoire ou
à titre définitif.
D'autres sanctions peuvent
être prononcées sur l'initiative du Gouverneur de la Banque
Centrale, par une instance collégiale de nature juridictionnelle
appelée "Commission bancaire", présidée par un
magistrat et qui comprend les représentants de la Banque Centrale, du
Ministère des Finances et de l'Association Professionnelle des Banques
de Tunisie .ces sanctions sont les suivantes :
Interdiction d'effectuer certaines
opérations et toutes autres limitations dans l'exercice de
l'activité,
Retrait de la qualité
d'intermédiaire agrée,
Retrait de l'agrément.
Cette Commission, dont les
décisions sont susceptibles de recours devant le Tribunal Administratif,
peut également prononcer contre les dirigeants des banques coupables
d'infractions à la législation et à la
réglementation bancaires, les sanctions suivantes :
Suspension temporaire de toute fonction avec ou
sans nomination d'administrateur provisoire,
Amande pouvant atteindre cinq fois le montant de
l'infraction.
B-
Présentation de l'échantillon
L'échantillon est formé des trois banques qui
représentent 30% du nombre des banques cotées sur la place de
Tunis au 31 décembre 2002. Ces banques sont :
· La Banque de Tunisie (BT)
Elle a été admise en bourse le 27 septembre
1990, avec 1 000 000 actions. Son introduction s'est faite suivant la
procédure ordinaire, le 03 octobre de la même année
à un cours de 35 000 dinars tunisiens. Son transfert sur le NSC
(équivalent du premier marché tunisien) s'est fait le 31 janvier
1997, à un cours de 73 100 dinars tunisiens. Le premier cours de
négociation était de 72 000 dinars tunisiens, le 03
février 1997. La participation étrangère y est
relativement importante, soit 24.65% au 31 décembre 2002.
· La Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT)
Elle a été introduite en bourse suivant la
procédure ordinaire en septembre 1990 à un cours de 19 000. Son
transfert sur le NSC s'est opéré le 06 juin 1996 à un
cours de 58 020. Le premier cours de négociation était de
33 000.La participation étrangère y est relativement
importante, soit 24.51% au 31 décembre 2002.
· La Banque de Tunisie et des Emirats d'Investissement
(BTEI)
Elle a été introduite en bourse par offre
publique de vente (OPV) portant sur 900 000 action à dividendes
prioritaires (ADP), du 09 août au 18 août 1995, le prix est de 20
dinars par ADP ; le taux de rémunération est de 9% par an.
Son transfert sur le NSC est intervenu le 25 octobre 1996 à un cours de
27 780. Le premier cours de négociation est 2 032 dinars
tunisiens le 04 novembre 1996. La participation étrangère y est
très faible, soit 1.35% au 31 décembre 2002.
Section
II : Méthodologie de recherche
La démarche adoptée dans le cadre de cette
étude est une démarche rétrospective : elle consiste
à supposer que si un analyste ait été capable de
prévoir exactement, dès la fin 98, les données comptables
telles qu'elles figurent dans les états financiers publiés sur la
période étudiée, à quelles valorisation aurait-il
abouti par l'application du FCF ?
Il faut noter que la méthode FCF, en tant que
système de mesure interne avant tout de la création de valeur,
nécessite des données précises qu'il n'est pas toujours
possible d'obtenir à partir des états financiers
communiqués au public. C'est la raison pour laquelle on ne peut pas
prétendre que les résultats obtenus ci-dessous soient les
résultats exacts, mais il s'agit seulement d'approximations.
Parmi les approximations, il faut mentionner par exemple celle
des capitaux investis. En effet, comme cela déjà
été mentionné, en matière bancaire il faut
distinguer les capitaux "historiques" et le "capital économique". Seul
ce dernier devant être pris en compte pour le calcul du coût du
capital. Cependant, pour un membre externe d'une banque, il est strictement
impossible de connaître le montant de ce capital économique
investi.
A-
Explication des hypothèses
Pour les besoins de la présente étude, le
montant des capitaux "historiques" est égal au montant du capital
économique (hypothèse 1).
Mais une telle approximation ne semble pas a priori
altérer significativement la réalité des résultats
dans la mesure où les banques étudiées n'ont
procédé ni à des augmentations ni à des diminutions
de capital, laissant supposer que les fonds propres initiaux dont elles
disposaient sont utilisés en totalité.
La création de valeur est positivement
corrélée avec le résultat (hypothèse
2). En effet, l'efficience opérationnelle d'une
institution bancaire comme de toute entreprise se mesure avant tout par la
rentabilité de l'actif économique. C'est donc de manière
primordiale sur cette base que le marché bâti ses anticipations,
ensuite seulement viennent tout un ensemble de facteurs, les uns liés
à l'environnement, les autres plus ou moins spéculatifs. Nous
allons tester cette hypothèse à travers : le taux du
résultat d'intermédiation par rapport au produit net
bancaire (R1) et le taux des gains nets par rapport au
produit net bancaire (R2).
La performance des valeurs bancaires tunisiennes est
inférieure aux standards internationaux (hypothèse
3). Pour mesurer la disparité de cette performance, nous
allons utiliser le ratio suivant : MBR = Capitalisation
boursière/Valeur nette comptable (R3)
La maîtrise difficile des charges
générales d'exploitation est une menace pour la
rentabilité des banques tunisiennes
(hypothèse 4). Pour tester cette hypothèse,
nous allons utiliser le ratio suivant : R4 = Frais
généraux/PNB.
B-
Comparaison entre les résultats théoriques obtenus par le FCF et
la capitalisation boursière historique des banques
Il est bien évident qu'une banque cotée qui
créé de la valeur va logiquement voir sa capitalisation
boursière augmenter grâce à l'augmentation du cours de
bourse des actions qui la représente. Donc, bien entendu, à
partir de la méthode FCF, il sera possible d'établir un lien
entre la création de valeur économique d'une banque et sa
capitalisation boursière.
Il convient donc d'établir le lien théorique qui
existe entre le FCF et la valeur de marché d'une banque, afin de pouvoir
confronter ces résultats théoriques avec les résultats
historiques entre 1998 et 2002.
1. Liens
théoriques entre le FCF et la valeur de marché d'une
banque : la Shareholder Value
La SV, qui pourrait se traduire par création de valeur
de marché pour l'actionnaire, permet d'établir le lien direct
entre les montants de FCF et la capitalisation boursière de toute
entreprise.
La SV mesure la différence absolue qui existe entre la
valeur de marché d'une entreprise, c'est-à-dire sa capitalisation
boursière, et le capital qui lui a été apporté ou
confié par ses actionnaires pour une période donnée.
A la différence d'un ratio, la SV est une mesure
cumulative des performances boursières d'une entreprise. Ainsi entendu,
la SV est donc définie par la formule suivante
SV = valeur de marché - capital
apporté par les actionnaires (1)
Mais la SV peut également être établie
à partir des montants de FCF. Les prévisions de FCF sont
actualisées, et vont être comptabilisées pour
déterminer la valeur de marché que l'entreprise a
créée ou détruite avec le capital employé. La SV
pourra donc être également déterminée de la
manière suivante :
SV = valeur actuelle de la somme des FCF futures
(2)
En effet, le FCF est l'essence qui fait tourner la SV. Le FCF
est la mesure interne qui a comme conséquence externe la création
ou destruction de valeur de marché d'une entreprise.
Les FCF prévisionnelles seront actualisées au
coût du capital, qui est, pour le cas particulier des banques, le
coût des fonds propres.
On peut donc représenter la SV comme dans le
schéma suivant :
|
|
Share
Holder
Value
|
|
FCF1/(1 + c) + FCF2/(1 + c)2 +
|
|
|
|
|
|
Market
Value
|
|
Valeur nette
Comptable
|
|
|
Maintenant que les rapports entre le FCF et la SV sont
établis, il convient de confronter les résultats
théoriques avec les données historiques pour les trois banques
étudiées.
2.
Comparaisons entre résultats théoriques et données
historiques sur la période 1998 - 2002
A partir des formules (1) et (2) définissant le FCF, on
obtient :
Valeur actuelle de la sommes des FCF
futures = valeur de marché - capital apporté
par les actionnaires
Donc
Valeur de marché =
capital apporté par les actionnaires + valeur actuelle de la somme des
FCF futures. (3)
Il est dès lors possible à partir de la formule
(3) de déterminer une valeur de marché théorique des
banques.
C'est sur cette formule que reposera toute la base de la
présente étude. Ainsi, l'on va mesurer les écarts entre la
capitalisation théorique telle qu'elle résulte de l'application
de la méthode FCF et la valeur réelle de marché des
différentes banques étudiées.
CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS
Le FCF, en tant que méthode de mesure transitoire de
création de valeur (ou destruction de valeur), peut, comme cela a
été déjà dit, être utilisée
également comme méthode d'évaluation de création
actionnariale de valeur. L'objet de ce chapitre est donc d'apprécier la
fiabilité de cette méthode en tant que mode d'évaluation
de création actionnariale de valeur pour les banques tunisiennes en
adoptant une démarche rétrospective.
Cette démarche rétrospective consiste à
comparer les données boursières réelles relatives aux
banques tunisiennes et les résultats théoriques trouvés
sur la période s'étendant de 1998 à 2002. Le choix de
cette période peut être motivée par deux raisons
essentielles :
- tout d'abord, 1998 est la date de l'uniformisation du format
des renseignements financiers des sociétés cotées sur la
place de Tunis ;
- ensuite, bien qu'un petit peu trop restreint, une
période de cinq exercices permet de tirer les premiers enseignements de
l'évolution "normale" des données boursières en faisant
abstraction des éléments exogènes à la pure
situation économique d'une banque. En effet, des rumeurs de lancement
d'une OPA, ou le lancement effectif d'une OPA viennent perturber
l'évolution "normale" des cours boursiers,
Cependant, cette étude comporte certaines limites, en
raison de la singularité de la place boursière, du nombre
restreint de banques étudiées, de la durée de la
période considérée (10 ans aurait été
préférable), et faute de moyens suffisants quant aux informations
disponibles. Mais, elle devrait pouvoir donner un aperçu de
l'évolution des grandes banques tunisiennes en matière de
création économique et actionnariale de valeur et pourquoi pas
constituer un spécimen qui préfigurera le comportement des
banques camerounaises en l'espèce, en supposant qu'elles seront
cotées à la Douala Stock Exchange73(*) .
Pour pouvoir établir le rapport entre la
création économique et la création actionnariale de
valeur, il est nécessaire d'exposer le lien théorique qui existe
entre la méthode FCF et la capitalisation boursière des banques
et de comparer ces résultats théoriques obtenus avec les
résultats historiques relatifs à la vie boursière des
différentes banques entre 1998 et 2002 (Section 1). Une fois ces valeurs
confrontées, il faudra tenter d'expliquer les différences (si
différences il y a) entre les résultats théoriques et les
données historiques et essayer de dégager les grandes tendances
de l'évolution du système bancaire tunisien en matière de
création de valeur (Section 2).
Section
I : Capitalisation théorique versus capitalisation historique des
banques tunisiennes
A-
Analyse comparative des données théoriques et des données
réelles
Il est donc possible d'établir le tableau suivant pour
confronter les données théoriques et les données
réelles (exemple du BTEI, pour les autres banques étudiées
cf. annexes 3) :
Avec :
K : capital apporté
V.m.th. valeur de marché
théorique
V.m : valeur de marché
réelle
L'erreur mesure la différence relative
entre la capitalisation théorique par rapport à la capitalisation
réelle
BTEI (en MD)
exercice
(n)
|
K (1)
|
FCF (2)
|
SV (3)
(3)(n) = (2)(n) + (3)(n-1)
|
v.m.th (4)
(4) = (1) + (3)
|
v.m. (5)
|
erreur %(6)
(6) = ((4) - (5)) / (5))*100
|
1998
1999
2000
2001
2002
|
110 683
119 928
125 792
125 807
125 354
|
9 185
128 94
13 380
8 080
20 541
|
7 986
9 750
8 798
4 620
10 213
|
118 669
129 678
134 590
130 427
135 567
|
95 265
95 220
91 710
89 550
84 510
|
24.5
36.18
46.75
45.64
60.41
|
BIAT (en MD)
exercice
(n)
|
K (1)
|
FCF (2)
|
SV (3)
(3)(n) = (2)(n) + (3)(n-1)
|
v.m.th (4)
(4) = (1) + (3)
|
v.m. (5)
|
erreur %(6)
(6) = ((4) - (5)) / (5))*100
|
1998
1999
2000
2001
2002
|
157 047
211 015
228 731
229 362
237 157
|
408 661
29 585
-18 736
95 322
5 401
|
355 357
22 371
-12 319
54 500
2 685
|
512 404
233 386
216 412
283 862
239 842
|
216 800
263 500
239 400
221 500
263 000
|
136.35
-11.42
-9.6
28.15
-8.8
|
BT ( en MD )
exercice
(n)
|
K (1)
|
FCF(2)
|
SV (3)
(3)(n) = (2)(n) + (3)(n-1)
|
v.m.th (4)
(4) = (1) + (3)
|
v.m. (5)
|
erreur %(6)
(6) = ((4) - (5)) / (5))*100
|
1998
1999
2000
2001
2002
|
112 893
135 756
159 520
179 698
230 431
|
30 234
37 247
37 915
67 014
52 983
|
26 290
28 164
24 930
38 315
26 343
|
139 183
163 920
184 450
218 013
256 774
|
187 125
267 890
226 485
271 720
271 150
|
-25.6
-38.81
-18.56
-19.76
-5.30
|
A partir des résultats obtenus, plusieurs constats
immédiats communs aux différentes banques étudiées
s'imposent :
- en l'espace d'un seul exercice, il est rare que la
méthode FCF permette de déterminer un cours de bourse avec une
marge d'erreur acceptable (- de 5%);
- au regard du résultat final de 2002, la
méthode FCF semble montrer ses limites en tant qu'instrument de
prédiction de mesure de création actionnariale de valeur
même sur une période de temps relativement longue (5 exercices),
donc significative en principe, puisque son application aboutit à une
sous-évaluation conséquente des valeurs bancaires (entre - 5.3 et
- 8.8 %) exceptée la valeur BTEI;
Mais avant de tirer des conclusions hâtives sur la
qualité de cette méthode en tant que méthode
d'évaluation boursière, il convient d'examiner plus en profondeur
les raisons qui expliquent une telle différence entre ces
résultats théoriques et ces données historiques et de
tenter de dégager les enseignements qui peuvent être tirés
de ce système de mesure.
B-
L'évolution du système bancaire tunisien en matière de
création de valeur
Au regard des résultats obtenus en annexe 4, on peut se
demander si la méthode FCF, en tant que système
d'évaluation boursière des banques tunisiennes peut trouver une
certaine légitimité. A contrario, le bien-fondé
économique de la régression des cours boursiers peut
également être mis en doute sur les deux derniers exercices
étudiés, où les trois valeurs BTEI, BIAT et BT ont
affiché une baisse entre le 31 décembre 2001 et le 31
décembre 2002, respectivement de -8.26%, de -10.71% et de -12.06%.
Il convient dès lors d'essayer d'expliquer les limites
de la validité économique tant de la méthode FCF que de
l'évolution des cours eux même (1). Enfin, la création de
valeur étant étroitement corrélée avec
l'amélioration de la rentabilité, il serait intéressant de
faire un bilan sur l'évolution du ratio Nopat/ Capitaux
Investis des banques étudiées entre 1998 et 2002 et de
tenter de déterminer les causes de cette évolution
défavorable (2), et enfin, dans le cadre d'une analyse interne,
d'identifier les déterminants de la création de la valeur (3).
1.
Sous-évaluation boursière des valeurs bancaires ou remise en
cause de la méthode FCF ?
Après avoir exposé les raisons qui expliquent
les faiblesses de la méthode FCF en tant que mode d'évaluation,
il conviendra de s'interroger également sur le bien-fondé
économique de l'évolution des cours de bourse sur les cinq (05)
exercices considérés.
i- Les faiblesses du FCF en tant qu'instrument d'analyse
boursière.
Le résultat économique, comme le résultat
comptable d'ailleurs, ne fait que retracer les performances économiques
d'une entreprise sur une période donnée, indépendamment du
contexte dans lequel cette entreprise évolue. L'établissement du
résultat économique relève donc d'une approche
rétrospective.
Le marché boursier, lui, tient compte à la
fois :
- des performances économiques aussi bien sur la
période considérée mais également et surtout sur
les périodes à venir ;
- de la conjoncture dans laquelle se situe l'entreprise. Cela
est particulièrement vérifiable dans le secteur bancaire
tunisien, où entre 2001 et 2002 le rendement global moyen74(*)des banques
étudiées a connu un recul de -6.74%.
Malgré ces faiblesses réelles et tout à
fait significatives dans une optique boursière, on peut cependant
remettre en cause le bien-fondé économique de l'évolution
baissière des cours des valeurs bancaires dans la mesure où des
considérations spéculatives ont pu influencer les cours.
ii- Sous-évaluation boursière des valeurs
bancaire ?
Comme cela a été mentionné dans la
section précédente, l'année 2001 apparaît être
l'année charnière concernant la dépréciation des
valeurs bancaires. Cela peut s'expliquer pour deux grandes raisons :
- une raison purement économique avec un effritement
constant de la rentabilité des banques sur la période,
excepté la BTEI qui présente une situation relativement
contrastée (cf. annexe 4) ;
- une raison conjoncturelle, car les valeurs
étudiées l'ont été dans un contexte où
pratiquement toutes les places boursières internationales était
en net recul suite à la crise philippine de 1998 qui a
« embrasé » tout le sud-est asiatique, et par effet
de contagion les autres places internationales y compris Tunis, même si
le phénomène ne fut pas de même amplitude. Le recul du
rendement global moyen ci-dessus évoqué est du reste conforme
à celui de l'indice BVMT qui est de -21.4% sur la même
période. Il s'explique principalement par la mauvaise tenue des droits
d'attribution et de souscription, puisque les banques étudiées
ont, néanmoins servi des dividendes75(*) à leurs actionnaires à un pay-out
ratio76(*) relativement
constant sur la période, comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau 3 : Politique de distribution de
dividendes de l'échantillon
En MD
|
1998
|
1998
|
2000
|
2001
|
2002
|
BTEI
|
1.800
|
1.800
|
1.800
|
|
2.500
|
Date de distribution
|
15/09/99
|
23/08/00
|
28/09/01
|
|
15/05/03
|
En MD
|
1998
|
1998
|
2000
|
2001
|
2002
|
BIAT
|
1.200
|
1.200
|
1.500
|
1.500
|
1.400
|
Date de distribution
|
20/04/99
|
02/05/00
|
07/05/01
|
13/05/02
|
12/05/03
|
En MD
|
1998
|
1998
|
2000
|
2001
|
2002
|
BT
|
1.800
|
2.000
|
2.400
|
2.400
|
2.400
|
Date de distribution
|
29/04/99
|
10/04/00
|
06/04/01
|
10/04/02
|
10/04/03
|
Les chiffres clés de l'année 2002 publiés
par la bourse de Tunis sont au demeurant assez éloquents. De fait, le
nombre de titres traités a reculé de -19% de même
qu'évidemment l'encours des capitaux traités qui, lui, a connu
une baisse de -31%. Cela dénote assurément de
l'étroitesse du marché qui ne semble pas encore à
même d'apporter la plus-value escomptée par les
établissements bancaires en vue de soutenir leur efficience
opérationnelle. C'est donc compte tenu de ce qui précède
qu'on peut comprendre pourquoi les valeurs bancaires « sous
performent ».
En outre, l'évolution défavorable des cours de
bourse des valeurs bancaires semble contradictoire, en regard des exigences des
actionnaires, diminuant par la même les valeurs du FCF. En effet, les
actionnaires avaient fixé (arbitrairement) un taux de rentabilité
de l'ordre de 15%. Il est même possible que ce niveau soit encore plus
fort au regard des objectifs de rentabilité avenirs annoncés par
les grandes banques tunisiennes. Mais cette espérance de rendement de
15% est maintenant dans bien des cas dépassée, et il est donc
plausible de penser que les banques tunisiennes rejoignent leurs
maîtresses européennes en matière de performance
économique et ont, de ce fait, un retard à rattraper sur leurs
valorisations boursières respectives par rapport aux
« standards » boursiers européens pour les valeurs
bancaires. En effet, alors que la valorisation boursière moyenne des
banque tunisiennes est de 1.46 fois sa valeur nette comptable (MBR77(*)), la moyenne est de 2.7 fois
pour les banques de la zone Euro.
Tableau 4 : La performance boursière
|
Capitalisation boursière (MD) en
2002
|
valeur nette comptable (MD) en 2002
|
MBR=R3
|
BTEI
|
84 510
|
121160
|
0.4
|
BIAT
|
263 000
|
131 072
|
2
|
BT
|
271 150
|
159 337
|
1.7
|
Au regard de ces constats boursiers, il est donc difficile de
soutenir que les banques tunisiennes soient sous-évaluées,
surtout compte tenu de la dépréciation de leurs performances en
matière de rentabilité.
Il convient donc d'analyser les facteurs déterminants
de l'amélioration de la rentabilité des banques tunisiennes.
2. Les
facteurs déterminants de la dépréciation de la
rentabilité des banques tunisiennes
Même si la méthode FCF peut apparaître
douteuse comme mode d'évaluation boursière, elle traduit
néanmoins une dépréciation significative de la
rentabilité des banques tunisiennes entre 1998 et 2000, mis à
part le cas de la BTEI qui sur le dernier exercice améliore sa
rentabilité économique suite à une dotation
conséquente aux « provisions et résultat de corrections
de valeurs sur créances hors bilan et passif » (la
rentabilité étant mesurée par le ratio Nopat / Capital
apporté).
Cette dépréciation de la rentabilité
semble d'une part due à la rigueur de l'environnement économique
dont les banques ont souffert, d'autre part à l'augmentation des charges
d'exploitation.
i- Un environnement économique difficile
Le résultat économique d'une banque se fonde
avant tout sur son résultat net comptable, sur lequel sont
opérés ensuite des retraitements. Il convient donc de
séparer le résultat net des retraitements, et plus
particulièrement les dotations aux amortissements et provisions pour
tenter d'expliquer la dépréciation du résultat
économique et donc la rentabilité des banques.
· Les facteurs ayant contribué à la
détérioration du résultat net comptable :
Le résultat net comptable dépend en grande
partie du PNB réalisé par la banque, qui représente en
quelque sorte le "chiffre d'affaires" bancaire.
Or, malgré la progression constante du PNB des trois
banques étudiées, qui selon le cas peut s'expliquer, en partie
par la croissance des opérations génératrices de
commissions (cas BIAT) et ou par un bon comportement de la marge globale
d'intermédiation (cas BT), le taux de rentabilité
financière se dégrade et pour cause, les capitaux propres
(dénominateur) progressent à un rythme supérieur à
celui du résultat net comptable (numérateur). C'est dire, si
l'effort additionnel déployé par les actionnaires sur la
période étudiée, n'est pas tout simplement insuffisamment
récompensé par les résultats, compte tenu de leurs
anticipations.
Tableau 5 : la part du résultat
d'intermédiation (résultat intérêts et produits
assimilés (intermédiation) dans la formation du PNB (en %) :
R1
|
2002
|
2000
|
2000
|
BTEI
|
98.43
|
97.20
|
98.23
|
BIAT
|
75.6
|
77.82
|
79.28
|
BT
|
83.86
|
86.13
|
83.21
|
Tableau 6 : la part des gains nets sur
opérations financières dans la formation du PNB (en %) :
R2
|
2002
|
2000
|
2000
|
BTEI
|
74.45
|
63.85
|
65.28
|
BIAT
|
25.34
|
34.35
|
38.5
|
BT
|
36.4
|
35.87
|
40.9
|
Les fruits de la bonne tenue des activités
d'intermédiation ont particulièrement profité à la
BTEI.
En effet, cela peut s'expliquer par le fait que cette
institution dont l'objet social est précisément l'investissement
(le crédit, la prise de participation et les opérations de
bourse) a davantage mis l'accent sur ce segment où, au demeurant elle
possède un avantage comparatif, car tout à l'opposé des
autres banques, ses gains nets ont augmenté de 10 points de base environ
entre 2000 et 2002.
Quant à la BIAT et à la BT (toutes les deux des
banques de dépôts), les gains nets sur opérations
financières ont connu un recul entre 2000 et 2002, respectivement de 13
points de base et de 5 points de base. Cet effritement de la marge nette
bancaire traduit à l'évidence le caractère vivace de la
concurrence sur cette frange de marché. En effet, le segment banque de
dépôt auquel appartient ces dernières est relativement
homogène en termes de conditions applicables à la
clientèle, si bien qu'il serait malaisé d'espérer
« jouer » sur un différentiel de taux meilleur que
celui de son concurrent direct ou pas.
· La contribution des dotations aux
amortissements et provisions
Les dotations aux provisions et amortissements d'exploitations
ont contribuées d'une manière générale à
renforcer la formation des résultats économiques des
différentes banques, surtout des banques dépôts. En effet,
celles-ci semblent avoir joué sur ce levier pour accroître le
niveau de leurs résultats. Mais, comme nous pouvons le constater, cela
ne traduit aucunement le dynamisme de leur efficience réelle.
S'il semble concevable que l'environnement financier
particulièrement frileux sur les places africaines a joué un
rôle non négligeable dans la détérioration de la
rentabilité des banques tunisiennes, les frais généraux,
quant à eux, ne sont pas en reste.
ii -Des frais généraux à un niveau
élevé
Le ratio d'exploitation78(*) donne une bonne idée de la rigueur de la
gestion puisqu'il indique la part du PNB absorbé par les frais
généraux.
Or sur les cinq exercices étudiés, on ne
constate pas de diminution significative des frais généraux, mais
au contraire une stagnation des frais généraux :
Tableau 7 : l'évolution du coefficient
d'exploitation79(*)des
banques (en %) : R4
|
2002
|
2001
|
2000
|
1999
|
1998
|
BEIT
|
14.65
|
30.2
|
30.67
|
19.41
|
28.66
|
BIAT
|
53.9
|
49.96
|
49.52
|
50.34
|
54.41
|
BT
|
56.29
|
49.54
|
56.79
|
63.58
|
51.64
|
Ces résultats sont à comparer avec ceux des
banques anglo-saxonnes qui ont des ratios bien moins élevés
même pour les banques d'investissement.
Même si on assiste depuis trois ans à une
amélioration significative et récurrente de la marge bancaire,
élément capital s'il en est, de la rentabilité des banques
tunisiennes, la pérennité de cette amélioration peut
être remise en cause par la difficulté des banques tunisiennes
à maîtriser leurs charges générales d'exploitation.
En effet, si l'environnement économique venait à connaître
une embellie, il est peu probable qu'elles cherchent à réduire
leurs charges générales d'exploitation et, de là à
prédire qu'elles maintiendraient le même niveau, nous n'en sommes
pas loin...
Cependant, si les opérations de concentration du
secteur bancaire80(*)déjà entamées partout ailleurs en
Europe occidentale et Outre-atlantique venaient à gagner le paysage
financier tunisien, il sera alors possible d'envisager une meilleure
maîtrise de la progression de ces charges grâce à des
économies d'échelle.
Il apparaît que le FCF fournit des indications
intéressantes à l'analyste quant à l'évolution de
la rentabilité des banques, et traduit l'attraction croissante du
marché pour les valeurs bancaires depuis 2001 au vu du nombre moyen de
titres traités, et ce, en regard des autres secteurs de
l'économie tunisienne (cf. annexe 4).
Section
II : La traduction de la méthode FCF dans la Gestion interne des
banques
Le FCF est à une technique d'analyse de performance
externe mais, davantage, une technique d'analyse interne des performances. Il
s'agit avant tout d'une technique d'assistance destinée aux managers
pour sélectionner les projets les plus créateurs de valeur, et
qui mécaniquement, à condition que la méthode soit
correctement utilisée sera profitable aux actionnaires. Pour qu'il y ait
création de valeur, il faut maximiser le résultat
économique (A), diminuer le coût du capital (B).
A-
Comment augmenter le résultat économique d'une banque ?
Le résultat économique d'une banque est
déterminé à partir du résultat net comptable, sur
lequel sont effectués plusieurs retraitements. Or, le résultat
net comptable est lui même déterminé en grande partie par
le produit net bancaire (PNB). Ainsi l'amélioration du résultat
économique d'une banque passera par un accroissement du produit net
bancaire (PNB) et une diminution des charges d'exploitation faisant l'objet de
développements ultérieurs81(*), cette sous-section sera consacrée uniquement
à la majoration du PNB.
Cette hausse du PNB se fera par une amélioration du
taux de la valeur ajoutée par rapport aux fonds propres
consommés, ce qui se traduira , notamment par une part croissante des
commissions dans le PNB.
1. La
nécessité d'améliorer le taux de valeur
ajoutée.
La notion de valeur ajoutée n'est pas ici à
comprendre comme un solde intermédiaire de gestion.
En effet, le taux de valeur ajoutée par rapport aux
fonds propres consommés peut se calculer de différentes
manières :
- Soit par le ratio PNB/Engagements pondérés.
Une telle approche prudentielle, malgré sa qualification, semble pour
l'heure insuffisante pour assurer une couverture satisfaisante des risques, en
particulier parce que les ratios réglementaires ne couvrent guère
tous les risques ;
- Soit par un ratio économique type RAROC (Risk
Ajusted Return on Capital82(*)) qui pallie les insuffisances de la méthode
prudentielle (non prise en compte des corrélations, analyse
économique et non juridique du risque) et à tenir compte des
spécificités de l'établissement (nature des risques,
niveau d'aversion au risque...).
C'est la raison pour laquelle le ratio économique
apparaît préférable pour déterminer le taux de
valeur ajoutée par rapport au fonds propres consommés, dans la
mesure où les fonds propres consommés seront ici des fonds
propres économiques, eux même calculés d'après une
valeur en risque. Les fonds propres économiques seront donc les fonds
propres que la banque doit réellement mobiliser pour être capable
de couvrir des pertes exceptionnelles, en s'appuyant sur des données
statistiques. Il sera souhaitable de provisionner ce risque statistique par
prélèvement (et donc une correction) de la marge brute. Ainsi,
l'approche RAROC permet de définir un taux de rentabilité par
opération :
(Marge brute- prime de risque
moyen)
RAROC =
Fonds propres économiques
Le taux de valeur ajoutée par rapport aux fonds propres
consommés (dans le cas de l'application du RAROC, les fonds propres
économiques) augmentera de manière plus substantielle que le
surcroît de fonds propres consommés.
Concrètement, un des moyens de bonifier ce taux est le
recours des banques aux activités génératrices de
commissions.
2.
L'augmentation de la part des commissions dans l'augmentation du
résultat économique.
Parmi les opérations contribuant à la formation
du PNB, il est possible d'isoler deux grands types :
-Les opérations d'intermédiation ;
-Les opérations génératrices de
commissions.
En analysant ces deux catégories d'opérations,
il sera possible de savoir sur quelle(s) type(s) d'opérations les
banques doivent porter leurs efforts.
Concernant les opérations d'intermédiation, leur
résultat et leur contribution à la création de valeur sera
fonction de la marge entre les produits et charges d'intérêts. Or
le banquier ne semble pas pouvoir maîtriser cette marge en raison de la
vive concurrence.
Il est possible de déterminer un taux minimum pour
lequel il y aura création de valeur. En effet, pour qu'une
opération d'intermédiation soit rentable, il est
nécessaire que le rendement, net d'impôts, des actifs à
risque excède le coût des ressources empruntées au taux du
marché interbancaire et des ressources propres pour lesquelles les
actionnaires attendent une rémunération suffisante. La marge
rendement des actifs - rendement des ressources empruntées doit assurer,
aux conditions attendues par les actionnaires, la rentabilité des fonds
propres imposée par l'inégalité suivante :
r (1 - k) rf + kpf
Ce qui donne après impôt :
[r - (1 - k)rf] (1 - t) kpf
(r - rf) k. [(pf / (1 - t)) - rf]
Avec : r : rendement des actifs à
risques
rf : taux du marché interbancaire
k : ratio de solvabilité soit 5%
pf : rendement des fonds propres attendu par
les actionnaires (le coût des fonds propres)
t : taux de l'impôt sur les
sociétés
Or, si pf = 15%, t = 33% et rf = 3% (qui correspond à
peu près à l'Euribor 3 mois), on doit avoir une marge
d'intermédiation (r - rf) minimum, pour une opération de
crédit pondérée à 100% selon les règles
prudentielles, de :
r - rf = 5%*1*[(15% / 66,67 %) - 3%] = 0,97 %
Cet exemple montre que l'application d'une telle marge
à une grande banque ne sera pas praticable pour une opération de
crédit. Et encore, il n'a pas été pris en compte la
rémunération du risque et le coût de gestion.
C'est la raison pour laquelle, les banques ont tendance
à privilégier la seconde composante du produit net bancaire qui
est les commissions. Le recours aux commissions présente en outre
l'avantage d'être moins sensibles aux variations de taux.
Il conviendra donc de développer les services tels que
le conseil ou l'ingénierie financière.
La création de valeur passe également par la
diminution du coût du capital investi.
B- La
diminution du coût du capital investi
Il a été dit qu'en matière bancaire, le
coût du capital investi est celui des fonds propres. Or, ce coût
des fonds propres est élevé. Il serait donc tentant pour les
banques d'avoir un niveau minimum de fonds propres en satisfaisant les minima
prudentiels.
Cependant, en pratique, une telle démarche serait
pénalisante pour une banque car bien que la norme réglementaire
pour le ratio Tier 1 soit de 5%, les agences de notation portent cette exigence
à un niveau minimum de 6%, voire 8%. Ce ratio est d'ailleurs devenu la
norme internationale pour accéder au marché financier à un
coût acceptable.
Les banques se trouvent donc face à deux exigences
contradictoires pour évaluer le niveau des fonds propres
optimum :
- d'une part, elles doivent faire preuve de solidité
financière en ayant un niveau de fonds propres élevé et
allant bien au-delà de la contrainte prudentielle, afin que la notation
soit suffisamment bonne pour favoriser un accès au marché
financier dans les meilleures conditions, et de pouvoir améliorer ainsi
leurs marges d'intermédiation ou d'avoir des tarifs plus
compétitifs par rapport à leurs concurrents ;
- d'autre part, l'objectif de rentabilité des fonds
propres investis conduit, à contrario à ce que les banques aient
un niveau minimal de fonds propres pour augmenter la rentabilité de
leurs activités en diminuant le coût total de leur capital. En
outre des fonds propres surdimensionnés sont la preuve que le capital
n'est pas utilisé de manière optimale.
Il semblerait qu'aujourd'hui, dès lors que le ratio
Tier 1 est aux alentours de 6%, il ne soit plus nécessaire à
l'établissement d'augmenter son niveau de fonds propres. Si ce ratio est
nettement supérieur à 6%, la banque aura au contraire
intérêt à diminuer le montant de ses fonds propres à
l'image du conseil d'administration de la Société
Générale83(*) qui, avec un ratio des fonds propres nets
supérieur à 7%, a approuvé le principe d'un rachat
d'actions en vue de leur annulation pour un montant représentant 10 % de
sa capitalisation boursière début Septembre 1999 (soit 2
milliards d'Euros).
En somme, la méthode FCF, en tenant compte des notions
de résultat économique et du coût du capital permet aux
managements des banques de se servir de cet instrument comme un système
de pilotage de gestion.
La recherche de la rentabilité économique
qu'impose le FCF incitera les banques à élaborer et appliquer des
méthodes performantes de tarification des produits et services, à
instaurer une gestion efficiente des risques, améliorant ainsi leur
assise financière.
CONCLUSION
Notre propos tout au long de ce mémoire, a
été de démontrer dans quelle mesure l'approche FCF pouvait
être adaptée à la firme bancaire, aux fins d'optimiser sa
création de valeur et surtout, constituer un outil interne de gestion au
service des décideurs de la firme bancaire. L'analyse que nous avons
menée nous a permis d'observer un certain nombre de tendances au sujet
des banques tunisiennes.
Elles connaissent il est vrai, une progression de leur produit
net bancaire (PNB), mais celle-ci semble insuffisante pour freiner
l'érosion de la rentabilité de leurs fonds propres, tant et si
bien qu'ils progressent à un rythme plus soutenu que le rythme de
progression du résultat net. L'efficience opérationnelle est en
deçà des anticipations des actionnaires. Ce test nous a permis de
vérifier l'hypothèse suivant laquelle la valeur de la firme
bancaire est corrélée au résultat économique.
S'agissant de la performance boursière des banques tunisiennes au regard
des standards internationaux, il nous est apparu que les banques tunisiennes
sont en moyenne sous valorisées. Pour cause, la faible liquidité
du marché, et la perte de confiance des investisseurs, dont il faut
rappeler qu'ils sortent d'une période d'euphorie de 1993-199584(*)pendant laquelle les cours
étaient trop élevés sans que ce ne soit la traduction de
la valeur réelle de l'entreprise émettrice, le marché
semblait déconnecté de toute réalité
économique. Mais leur valorisation boursière moyenne en 2002
semble anodine car, les banques étudiées connaissent un
réel problème de rentabilité, ce qui affaiblit
partiellement l'hypothèse de sous valorisation des titres bancaires.
Pour ce qui est de la rigueur dans la gestion, les banques tunisiennes semblent
à la traîne en dépit de la détérioration de
leur rentabilité économique, car elles n'ont guère
réagi en conséquence par une bonne maîtrise de leurs frais
généraux. Au vu de ce qui précède et compte tenu du
niveau en 2001 et 2002 du rendement global moyen des banques tunisiennes, il
n'y a pas eu création de valeur.
Par delà les résultats de la présente
étude grâce à la méthode du FCF appliquée
à la firme bancaire tunisienne, force est de constater que ce
critère conserve tout son intérêt. En effet, dans un
contexte de répression financière85(*)où plane une atmosphère de
déréglementation86(*), par conséquent une plus grande tentation par
des investissements risqués, le FCF permet d'accorder une attention
particulière à la liquidité, en suivant son
évolution sur une période raisonnable. En outre, il
apparaît clairement que la création de valeur ne se fait pas au
détriment des autres partenaires (Stakeholders) de l'entreprise, puisque
la maximisation de la richesse des actionnaires est moins un choix relatif au
partage de la valeur ajoutée entre la rémunération des
différents facteurs de production qu'un principe de management des
organisations qui souligne que la poursuite simultanée et mal
hiérarchisée de plusieurs objectifs constitue un moyen assez
sûr de n'en atteindre aucun. Dans un marché émergent tout
comme dans une économie de marché, tous les acteurs tirent
bénéfice de ce que l'entreprise cherche en priorité
à maximiser la valeur actionnariale.
Un autre enseignement est que le FCF fait prendre conscience
que le coût du capital ne se limite guère au coût de la
dette, mais que les fonds propres ont un prix. La course à la
rentabilité pour séduire les investisseurs va bien au-delà
du cadre intra sectoriel, voire international. Si un investisseur n'est pas
satisfait de la rentabilité offerte par les valeurs bancaires, il pourra
placer son argent dans d'autres secteurs d'activité.
L'évaluateur, doit avoir une connaissance des facteurs
clés qui contribuent à la création de valeur. Dans la
banque, il s'agit d'une part, des deux composantes du produit net bancaire (les
intérêts et les commissions), avec en toile de mire le niveau des
frais généraux et d'autre part du coût du capital
c'est-à-dire des fonds propres.
Cependant, le FCF en tant que pure approche économique,
montre des limites à un double point de vue :
En premier lieu, les prévisions à mener en vue
d'établir les flux de trésorerie futurs semblent difficiles.
Elles doivent se fonder sur des hypothèses réalistes en terme de
croissance, d'amélioration de marge etc. En l'espèce, elles
seront étroitement corrélées à la
détermination précise du coût des fonds propres,
c'est-à-dire de l'exigence de rentabilité des actionnaires. Or,
il a été vu qu'une telle exigence ne semble pas pouvoir
être appréhendée en dehors des données empiriques
reposant sur un consensus des investisseurs, les modèles du type MEDAF
ont vite fait de montrer leurs limites en cas de forte fluctuation du
marché boursier.
En second lieu, pour les investisseurs, le FCF ne peut pas
prendre en compte le côté spéculatif d'une valeur.
Même si, elle a le mérite de pouvoir faire apparaître la
part spéculative dans l'évaluation d'une valeur bancaire ou la
progression (régression) de l'attrait des investisseurs pour ce type de
valeur. Si certaines critiques faites à la création de valeur,
quel que soit l'approche utilisée, semblent difficiles à
justifier, c'est peut-être dans le domaine de la communication
financière que les plus grands progrès restent à
accomplir.
Les conclusions aux quelles nous sommes parvenus dans ce
mémoire pourraient être enrichies sur une séquence de temps
plus longue parce que certainement plus probante et,
généralisées à d'autres banques africaines. A
conditions de jouir de moyens suffisants et d'informations disponibles.
ANNEXE
1 : composition des fonds propres de base
Les fonds propres de base, aussi appelés "Tier 1" ou
"noyau dur" sont déterminés de la manière suivante :
1) Eléments à ajouter
:
- le capital social et assimilé (actions ordinaires,
actions à dividendes prioritaires, certificats d'investissements, et
actions de préférence perpétuelle à dividende non
cumulatif)
- les réserves consolidées, à l'exclusion
des réserves de réévaluation
- les primes d'émission ou de fusion
- le résultat non distribué de l'exercice (y
compris intermédiaire)
- les fonds pour risques bancaires généraux
- les différences de première consolidation
créditrices (badwill)
- les différences sur titres mis en
équivalence
- les intérêts minoritaires créditeurs
- les écarts de conversion créditeurs
2) Les éléments à
déduire :
- la fraction non libérée du capital
- les actions propres détenues (à leur valeur
comptable)
- le report à nouveau débiteur
- les frais d'établissement
- les immobilisations incorporelles hors droit au bail
- les différences de première consolidation
débitrices (goodwill)
- les intérêts minoritaires débiteurs
- les écarts de conversion débiteurs
ANNEXE
2 : composition des fonds propres complémentaires
Les fonds propres complémentaires sont divisés
en deux niveaux : le premier niveau "Upper tier 2" et les fonds propres
complémentaires de deuxième niveau ou "lower tier 2".
1 Les fonds propres complémentaires de premier
niveau (Upper Tier 2) :
Ces fonds propres sont constitués des
éléments suivants :
-les réserves et écart de
réévaluation
-les plus-values latentes sur titres de placement après
décote de 55% (Ratio Cooke uniquement)
-les provisions générales
-les fonds de garantie intégralement
mutualisés
-les fonds de garantie à caractère mutuel ou
public (dans la limite de 8% des risques couverts)
-les titres hybrides vérifiant certaines conditions
:
*subordination en capital et intérêt ;
*durée indéterminée ;
*remboursable par initiative de l'émetteur et
après accord de la Commission bancaire ;
*paiement des intérêts différables en cas
de pertes ;
*disponibilités pour couvrir les pertes
éventuelles, sans cessation de l'activité ;
*limites spécifiques de progressivité de la
rémunération pour les titres subordonnés à
intérêts progressifs. Cette catégorie comprend les titres
participatifs, les titres subordonnés à durée
indéterminée, les titres subordonnés à
intérêts progressifs, les capital notes, les actions de
préférences cumulatives hors échéance fixe, les
obligations subordonnées convertibles ou remboursables uniquement en
actions
les provisions d'ordre général, ne faisant pas
partie du FRBG, et non affectées à un risque né et
mesurable dont une partie des provisions-pays (tranche supérieure aux 30
premiers pour cent, plafonnée à 1,25% du total des risques
pondérés).
2 -Fonds propres complémentaires de
deuxième niveau (Lower Tier 2)
Ce sont les autres instruments de dette subordonnée
à terme, dont la durée initiale est supérieure à 5
ans ou remboursables avec un délai de 5 ans.
Une décote est appliquée au cours des 5
dernières années de vie (en principe 20% par an, le reliquat
étant à reprendre au dénominateur, puis
ultérieurement dans le Tier 3).
Cette catégorie comprend notamment les actions de
préférence cumulatives à échéance fixe, les
obligations subordonnées convertibles en actions ou espèces, les
titres subordonnés à durée indéterminée
synthétiques.
ANNEXE
3 : données financières
BANQUE DE TUNISIE ET DES EMIRATS
D'INVESTISSEMENT
BTEI (en MD)
|
31/12/98
|
31/12/99
|
31/12/00
|
31/12/01
|
31/12/02
|
résultat net
+dotations aux provisions & amortissements
+ dotations aux provisions et résultats de correction
de valeurs sur créances H-B et passif
+ dotations aux provisions et résultat de corrections
sur portefeuille d'investissement
|
9 276
291
|
11 044
192
265
|
9 499
227
2 468
|
37
260
7 844
341
|
388
232
18 936
985
|
RESULTATECONOMIQUE (RE)=NOPAT
|
9 567
|
11 501
|
12 194
|
8 482
|
20 541
|
Capitaux propres
+ résultat net
|
101 407
9 276
|
108 882
11 044
|
116 293
9 499
|
125 770
37
|
124 996
388
|
CAPITAL INVESTI (K)
|
110 683
|
119 928
|
125 792
|
125 807
|
125 354
|
COUT DES FONDS PROPRES TIER 1 ( c ) en %
|
15
|
15
|
15
|
15
|
15
|
r = NOPAT / K en %
|
8.64
|
9.59
|
9.69
|
6.74
|
16.38
|
FCF = NOPAT - ? ACTIF ECONOMIQUE
|
382
|
-1 393
|
1 186
|
402
|
0
|
cours moyen
|
21.17
|
21.16
|
20.38
|
19.9
|
18.78
|
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
BIAT (en MD)
|
31/12/98
|
31/12/99
|
31/12/00
|
31/12/01
|
31/12/02
|
résultat net
+dotations aux provisions & amortissements
+ dotations aux provisions et résultats de correction
de valeurs sur créances H-B et passif
+ dotations aux provisions et résultat de corrections
sur portefeuille d'investissement
|
21 066
31 358
|
25 306
25 026
|
29 112
13 064
|
33 602
13 117
-23 268
2 291
|
22 418
13 987
-31 214
210
|
RESULTATECONOMIQUE (RE)=NOPAT
|
52 424
|
50 332
|
42 176
|
25 742
|
5 401
|
Capitaux propres
+ résultat net
|
135 981
21 066
|
185 709
25 306
|
199 619
29 112
|
195 760
33 602
|
214 739
22 418
|
CAPITAL INVESTI (K)
|
157 047
|
211 015
|
228 731
|
229 362
|
237 157
|
COUT DES FONDS PROPRES TIER 1 ( c ) en %
|
15
|
15
|
15
|
15
|
15
|
r = NOPAT / K en %
|
38.33
|
23.85
|
18.43
|
11.22
|
2.27
|
FCF = NOPAT - ? ACTIF ECONOMIQUE
|
408 661
|
29 585
|
-18 736
|
95 322
|
5 401
|
cours moyen
|
27.10
|
26.35
|
23.94
|
22.15
|
26.3
|
BANQUE DE TUNISIE
BT (en MD)
|
31/12/98
|
31/12/99
|
31/12/00
|
31/12/01
|
31/12/02
|
résultat net
+dotations aux provisions & amortissements
+ dotations aux provisions et résultats de correction
de valeurs sur créances H-B et passif
+ dotations aux provisions et résultat de corrections
sur portefeuille d'investissement
|
13 827
21 480
|
17 134
20 724
|
24 044
22 106
|
28 878
17 760
|
30 033
22 950
|
RESULTATECONOMIQUE (RE)=NOPAT
|
35 307
|
37 858
|
46 150
|
46 638
|
52 983
|
Capitaux propres
+ résultat net
|
99 066
13 827
|
118 622
17 134
|
135 476
24 044
|
150 820
28 878
|
200 398
30 033
|
CAPITAL INVESTI (K)
|
112 893
|
135 756
|
159 520
|
179 698
|
230 431
|
COUT DES FONDS PROPRES TIER 1 ( c ) en %
|
15
|
15
|
15
|
15
|
15
|
r = NOPAT / K en %
|
31.27
|
27.88
|
28.93
|
25.95
|
22.99
|
FCF = NOPAT - ? ACTIF ECONOMIQUE
|
30 234
|
37 247
|
37 915
|
67 014
|
52 983
|
cours moyen
|
74.85
|
76.54
|
64.71
|
67.93
|
54.23
|
ANNEXE 4 : les valeurs du
marchés tunisiens
SECTEUR
|
VALEUR
|
TITRES ADMIS AU 31/12/03
|
NOMBRE D'ECHANGE
|
TITRES TRAITES
|
1
|
UIB
|
7,000,000
|
4337
|
788,534
|
2
|
UBCI
|
7,000,000
|
858
|
307,441
|
3
|
STB
|
24,860,000
|
2823
|
804,158
|
4
|
BTEI
|
1,000,000
|
1383
|
203,337
|
5
|
BT
|
5,000,000
|
3221
|
801,407
|
6
|
BS
|
20,000,000
|
1898
|
1,647,868
|
7
|
BNA
|
10,000,000
|
708
|
689,871
|
8
|
BIAT
|
10,000,000
|
1833
|
641,778
|
9
|
BH
|
15,000,000
|
1582
|
573,419
|
10
|
ATB
|
7,000,000
|
268
|
125,810
|
11
|
AB
|
7,000,000
|
600
|
182,945
|
TOTAL BANQUE
|
|
19511
|
6,766,568
|
|
|
|
|
|
1
|
AST
|
800,000
|
52
|
157,859
|
2
|
CARTE
|
100,000
|
32
|
1,919
|
3
|
STAR
|
1,500,000
|
68
|
20,756
|
TOTAL ASSURANCE
|
|
152
|
180,534
|
1
|
MAG
|
900,000
|
665
|
79,437
|
2
|
MGR
|
1,670,000
|
487
|
231,613
|
3
|
MNP
|
1,849,016
|
658
|
56,520
|
4
|
STEQ
|
1,400,000
|
3383
|
380,391
|
TOTAL COMMERCE
|
|
5193
|
928,495
|
1
|
PLTU
|
1,000,000
|
24
|
19,081
|
2
|
SPDIT
|
3,360,000
|
1814
|
228,421
|
3
|
TINV
|
1,000,000
|
486
|
63,428
|
TOTAL INVESTISSEMENT
|
|
2324
|
310,930
|
1
|
ALS
|
1,000,000
|
129
|
30,540
|
2
|
ATL
|
1,000,000
|
1484
|
167,484
|
4
|
CIL
|
1,000,000
|
545
|
111,001
|
5
|
GL
|
1,000,000
|
693
|
116,299
|
6
|
TLS
|
1,500,000
|
1003
|
450,888
|
TOTAL LEASING
|
|
3854
|
876,212
|
1
|
MAZ
|
2,900,000
|
501
|
58,649
|
2
|
SFBT
|
10,260,000
|
9275
|
1,763,656
|
3
|
STIL
|
3,400,000
|
74
|
9,172
|
4
|
TLAT
|
1,050,000
|
69
|
9,373
|
TOTAL AGRO ALIMENTAIRE
|
|
9919
|
1,840,850
|
1
|
STIP
|
3,825,294
|
17095
|
801,815
|
2
|
SOTUV
|
1,059,500
|
797
|
213,185
|
3
|
SOMOC
|
2,800,000
|
482
|
636,360
|
4
|
SIPHA
|
1,800,000
|
8807
|
257,732
|
5
|
SIAME
|
1,350,000
|
1913
|
314,165
|
6
|
LSTR
|
1,750,000
|
3131
|
948,475
|
8
|
ICF
|
900,000
|
126
|
22,567
|
9
|
AMS
|
1,613,456
|
355
|
106,630
|
10
|
ALKIM
|
1,770,230
|
175
|
16,233
|
11
|
AL
|
470,405
|
138
|
1,865
|
TOTAL INDUSTRIE
|
|
33019
|
3,319,027
|
1
|
TAIR
|
15,519,460
|
3561
|
538,036
|
2
|
STPIL
|
2,600,000
|
8477
|
817,619
|
TOTAL TRANSPORT
|
|
12038
|
1,355,655
|
1
|
PALMB
|
2,431,474
|
26
|
3,407
|
TOTAL TOURISME
|
|
26
|
3,407
|
1
|
SIMPA
|
600,000
|
89
|
24,562
|
TOTAL IMMOBILIER
|
|
89
|
24,562
|
1
|
SOTET
|
1,680,000
|
8427
|
478,481
|
TOTAL COMMUNICATION
|
|
8427
|
478,481
|
Source : extrait de STATISTIQUES PAR VALEUR
COTATION ELECTRONIQUE de la BVMT,
www.bvmt.org,
mai 2004
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
4
PREMIERE PARTIE:FREE CASH FLOW ET CREATION DE VALEUR AU SEIN
DE
L'ENTREPRISE.............................................................................................7
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA
CREATION DE VALEUR
8
Section 1 : De la maximisation à la
création de valeur
8
A) Analyse critique de l'hypothèse de
maximisation de la richesse des actionnaires comme objectif de l'entreprise
8
1. L'objectif fondamental en finance
d'entreprise : la maximisation de la valeur de l'entreprise
8
2. La contestation du principe de
maximisation de la valeur
9
3. Les modèles de compromis :
création de valeur et théories des organisations
11
B- Les mutations de la sphère
économico-financière
14
1.Le comportement des indicateurs financiers
de la performance
14
2.La genèse et l'enrichissement du
concept de valeur
16
3.La signification du concept de
création de la valeur dans l'entreprise
18
Section 2 : La méthode Free Cash
Flow : une réponse critique au critère du Return on
Equity
20
A - Les insuffisances du critère
ROE.
21
1.Le ROE ne rend pas compte de la
réalité économique
21
2.Le ROE ne rend pas compte de la structure
financière de l'entreprise
22
3.Le ROE n'est pas une mesure
homogène
23
4.Le ROE aggrave l'asymétrie
informationnelle
23
B- La justification et le contenu de la
méthode FCF
24
1.Le résultat
économique
26
2.La détermination de
l'investissement de la période.
30
3.La détermination du coût des
capitaux investis
32
4.La détermination du FCF et la
valeur de l'entreprise
34
CHAPITRE II: LA GESTION PAR LA
VALEUR
37
Section I : Les sources de cash-flow
37
A. Le cash-flow du cycle d'exploitation
37
B. Le cash-flow du cycle d'investissement.
38
B. Le cash-flow du cycle de financement
39
1.La Flexibilité
stratégique
39
2.Politique financière et contexte
opérationnel
40
3.Le marketing du titre
40
4.L'identification des flux
financiers
41
Section II : La gestion par la valeur (ou
en anglais Value Based Management).
42
A- Une nouvelle mesure des performances
42
B- Nouvelle forme organisationnelle
45
C- Le développement du gouvernement
d'entreprise
46
D- Les modalités de
Rémunération
47
Section III : L'extension de l'approche FCF
à la firme bancaire
48
A- Le résultat économique bancaire
48
1.L'incorporation du résultat
financier dans le résultat économique bancaire
48
2.Le traitement des dotations et reprises
sur provisions
49
B- Le coût des capitaux investis
51
1.Le coût des fonds propres durs
51
2.La notion de capital investi en
matière bancaire
54
DEUXIEME PARTIE:LE TEST DE LA EMPIRIQUE DE LA METHODE FREE
CASH FLOW APPLIQUEE A LA FIRME BANCAIRE
................................................................................................56
CHAPITRE III : PRESENTATION DE
L'ECHANTILLON ET METHODOLOGIE
56
Section I : Analyse de l'environnement bancaire
tunisien et échantillon
56
A- Le cadre institutionnel
56
1.Historique du système bancaire
tunisien
56
2.Réglementation de la profession
bancaire
61
B- Présentation de l'échantillon
66
Section II : Méthodologie de
recherche
67
A- Explication des hypothèses
67
B- Comparaison entre les résultats
théoriques obtenus par le FCF et la capitalisation boursière
historique des banques
68
1.Liens théoriques entre le FCF et la
valeur de marché d'une banque : la Shareholder Value
68
2.Comparaisons entre résultats
théoriques et données historiques sur la période 1998 -
2002
70
CHAPITRE IV : PRESENTATION
DES RESULTATS
71
Section I : Capitalisation théorique
versus capitalisation historique des banques tunisiennes
72
A- Analyse comparative des données
théoriques et des données réelles
72
B- L'évolution du système
bancaire tunisien en matière de création de valeur
74
1.Sous-évaluation boursière
des valeurs bancaires ou remise en cause de la méthode
FCF ?
74
2.Les facteurs déterminants de la
dépréciation de la rentabilité des banques
tunisiennes
78
Section II : La traduction de la méthode
FCF dans la Gestion interne des banques
81
A- Comment augmenter le résultat
économique d'une banque ?
82
1.La nécessité
d'améliorer le taux de valeur ajoutée.
82
2.L'augmentation de la part des commissions
dans l'augmentation du résultat économique.
83
B- La diminution du coût du capital
investi
85
CONCLUSION
87
ANNEXE 1 : composition des fonds propres de
base
90
ANNEXE 2 : composition des fonds propres
91
ANNEXE 3 : données
financières
93
ANNEXE 4 : les valeurs du marchés
tunisiens
96
BIBLIOGRAPHIE :
.............................................................................
99
* 1 COMMISSION BANCAIRE,
livre blanc sur la mesure de la rentabilité des activités
bancaires, octobre 1998
* 2 Galesne A., Introduction
à la fonction financière dans l'entreprise, Cerefia,
Université de Rennes, pp12
* 3 Cité dans
Introduction à la fonction financière dans l'entreprise
* 4 L'entreprise en tant que
boite noire est celle à acteur unique de l'école classique
recherchant, de façon mécanique, le maximum de profit de
l'entrepreneur à partir d'une fonction de production.
* 5 Wanda R., «Structure
financière et performance des entreprises dans un contexte sans
marché financier:le cas du Cameroun» Octobre 2001
* 6 Graham B., Dodd L.,
Security analysis, 3e edition, 1951
* 7 Vernimmen P., Finance
d'entreprise, Dalloz 4e édition, 2000, pp569
* 8 Stiglitz j., On the
irrelevance of corporate financial policy, American Economic Review, vol LXIV,
p.851 à,866, décembre 1974
* 9 Cette corrélation met
en évidence la notion de gouvernance c'est à dire l'ensemble des
mécanismes externes (marché du travail, des biens et services,
financier, la COB,) et internes (conseil d'administration, structure de
propriété) de contrôle des attitudes managériales
dans une relation d'agence
* 10 Dans la littérature
financière anglo-saxonne, on parle de Stakeholders pour désigner
les différents acteurs de la firme
* 11 Jensen M., Meckling,
Theory of firm : managerial behavior agency costs and ownership structure,
journal of Financial Economics, vol 3, pages 305 à 360, octobre 1976
* 12 Jensen M., Meckling op
cit.
* 13 Quintard A., La
théorie financière néoclassique: application de la
théorie des signaux et de la théorie de l'agence au
problème de la structure financière de l'entreprise, Economica
* 14 Ross S., The determination
of financial structure : the incentive signalling approach, Bell journal
of Economics, vol 8, pages 23 à 40, 1977
* 15 Vernimmen P., Finance
d'entreprise, Dalloz, 4e édition, 2000 p523
* 16 Caby J., Hirigoyen G., La
creation de valeur de l'entreprise, 2e edition, Economica, 2001, Paris, 197
p
* 17 Bulletin COB N° 346,
mai 2000 page 44
* 18La lettre Vernimmen.net,
n°2, juillet 2001
* 19 -M. Porter,
Competitive Strategy : Techniques for Analysing Industries and
Competition, The Free Press, 1980, p13
* 20-M. Lebas, Glossaire de
comptabilité de gestion, Paris, Expert-Compta Média, 1999, p.
226
* 21 -F.Modigliani ,
M.H.Miller : « The Cost of Capital, Corporate Finance and
Theory of Investment», American Economic Review, vol.68, n°3,
p.261-297
* 22 Bulletin COB N° 346,
mai 2000, page 1
* 23 Bulletin COB N° 346,
mai 2000, page 48
* 24 Charreaux G. et
Desbrières P., Gouvernement des entreprises et création de
valeur, Finance Contrôle, Stratégie, vol.1, N°2, p.57-88
* 25 - Prof Jacques Pasquier,
« Valeur économique ajoutée ou flux de
trésorerie libérés ? », article
publié en ligne
* 26 Par impôt
corrigé, on entend celui que paierait l'entreprise si elle ne
déduisait pas les charges d'intérêt (Bulletin COB
n°346 ? MAI 2000, p8)
* 27 - F.MODIGLIANI, M. MILLER
«Corporate Income Taxes and the Cost of Capital: a correction»,
American Economic Review, vol.53, n°3, pp.433-443
* 28 - JENSEN.M, «The
agency costs of free cash flow, corporate finance, and takeovers»,
American Economic Review, vol. 76, pp. 323-329, 1986.
* 29 Taux de
rentabilité des capitaux propres
* 30 G.B.Steward, The Quest
for Value, A Guide for Senior Managers, HerperBusiness, 1991.
* 31 - Sociétés
relativement jeune des secteurs de la nouvelle économie
* 32 - Opérations faites
en fin d'exercice pour embellir les comptes
* 33 - Survaleur
résultant de la prise en compte d'éléments
immatériels
* 34 - Termes utilisés
pour la première fois en 1986 par le Prof Jensen.M.C
* 35 - A. Rappaport,
Creating Shareholder Value, The Free Press, NEW-YORK, 1986.
* 36 - Ratio d'autonomie
financière
* 37 -Bulletin COB, n°46,
mai 2000
* 38 - Félix BOGLIOLO,
« les clés opérationnelles de la création de
valeur. », article publié en ligne
sur le site www.evafine.fr
* 39 - Denis NEVEU
« La création de valeur, une nouvelle relation à
l'actionnaire » in l'actualité fiduciaire, n°830,
juin 1999
* 40 - Modigliani F., Miller M
,«The cost of capital, corporation finance and the theory of
investment» The American Economic Review, vol XLVII(3), p.261
à 297,1958
* 41 -Vernimmen P., Finance
d'entreprise, Dalloz, 4e édition, 2000, p781
* 42 -Par impôt
corrigé, on entend celui que paierait l'entreprise si elle ne
déduisait pas les charges d'intérêt (Bulletin COB
n°346, mai 2000, p8)
* 43 -Vernimmen P., Finance
d'entreprise, Dalloz, 4e édition, 2000, p777
* 44- La littérature
francophone assez abondante, consacre les terminologies suivantes : REMIC
= résultat exploitation minoré de l'impôt corrigé.
(Bulletin COB N°346, mai 2000, p11)
* 45 L'acte uniforme OHADA
précise qu'il s'agit de la constatation comptable d'un amoindrissement
de la valeur d'un élément d'actif résultant de causes dont
les effets ne sont pas jugés irréversibles.
* 46 Acte uniforme OHADA, page
337
* 47 -E.TCHEMENI, Evaluation
des Entreprises, Economica, 1993, pp. 88
* 48 - Chabaneix D.,
« La création de valeur : la spécificité
des banques », COB, mai 1995
* 49- Ceci exclut, en
général, les titres négociables, les emprunts à
court terme et la partie courante des emprunts à long terme.
* 50- BARNAY A. et CALBA G,
Combien vaut notre entreprise, Paris, entreprise Moderne d'Edition,
2e édition 1968
* 51 - L BATSCH, le
Diagnostic Financier, Paris, Economica, 3e édition 2000,
pp 99
* 52- Il s'agit du solde de
dettes financières d'une part du disponible et des placements financiers
d'autre part. Elle représente la situation nette position
créditrice ou débitrice de l'entreprise vis à vis des
tiers et hors cycle d'exploitation.
* 53 Vernimmen P., Finance
d'entreprise, Dalloz, 4e édition, 2000, p776
* 54 Prof Jacques Pasquier,
« Valeur économique ajoutée ou flux de
trésorerie libérés ? »,
www.univfribourg.edu
* 55 - Denis NEUVEU
« La création de valeur, une nouvelle relation à
l'actionnaire » in l'actualité fiduciaire, n°830,
juin 1999
* 56 L MARX, JF
KROONEN, « Fusions-acquisitions, quelle valeur pour
l'entreprise ? », agefi, juillet-août 2001
* 57 - Tableau et graphique
construit par nos soins
* 58 - Hebdomadaire
économique américain
* 59 - Se conçoit tout
simplement comme un processus de ré-apprentissage professionnel
* 60 Favry J., L'entreprise
de la valeur, Economica, Paris, 2001
* 61 - Economiste contemporain
américain, ancien conseiller du président J.K.Kennedy
* 62 -« Recents
Developments in the Theory of Corporate Finance », Oxford Economic
Review, vol.3, n°4, Automne, pp.1-12
* 63 M.C.Jensen et
W.H.Meckling, « Theory of the Firm: Managerial Behaviour, Agency Cost
and Ownership Structure », Journal of Financial Economics, octobre
1976. Rep. Dans The Theory of Business Finance, S.H Archer et C.A. d'Ambrosio
(éd.), Macmillan 3e éd., 1983, pp.479-535 l'expriment sans
ambiguïté: «Alors que la littérature économique
est remplie de références à la théorie de la firme,
le matériau généralement utilisé sous ce titre ne
conduit pas à une théorie de la firme, mais en fait à une
théorie des marchés dans laquelle les firmes sont des acteurs
importants. La firme est une « boîte noire » qui
opère de manière à remplir les conditions marginales
relatives aux inputs et aux outputs, maximisant les profits ou, plus
correctement leurs valeurs présente. »
* 64 - Egale aux fonds propres
de base dans la littérature bancaire francophone
* 65 - Correspond aux fonds
propres nets dans la littérature bancaire francophone
* 66 - Correspond aux
quasi-fonds propres des entreprises industrielles et commerciales
* 67 - Egale aux fonds propres
complémentaires
* 68 Chiffre tiré du
rapport de la Banque Centrale de Tunisie 1995
* 69 DNT : Dinar
tunisien
* 70 Ce tableau a
été tiré d'une étude faite à l'institue de
Financement et de l'Investissement et de Développement, Tunisie, 1996
* 71 http://www.bct.gov.tn/
* 72 (*) Avant le 31
décembre 1999, ce taux était de 5%
* 73 Bourse des Valeurs
Mobilières de Douala
* 74 Rendement global
ajusté des opérations sur le capital (droits d'attribution ;
droits de souscription et dividendes).
* 75 Le dividende
indiqué est propre à une action de pleine jouissance ; le
montant revenant à une action nouvelle est fonction linéaire de
sa date de jouissance et sa partie libérée.
* 76 Taux de distribution de
dividende
* 77 -Market to Book Ratio est
le rapport entre la capitalisation boursière et la valeur nette
comptable
* 78 cf. 2ème
partie chap. 3 section 1 paragraphe B
* 79Les diverses dotations aux
amortissements sont comprises dans les frais généraux.
* 80 Sur les opérations
de rapprochements bancaires, cf. : G. d'Angerville, "OPA - OPE : la
création de valeur est le critère essentiel", Banque magazine
n° 602 / Avril 1999.
* 81 cf. 2ème
partie chap.4 section 2 paragraphe b
* 82 - Termes
déposés par BANKERS TRUST &CO
* 83 - Deuxième groupe
bancaire français par le TOTAL BILAN
* 84
« Libéralisation financière en Tunisie »,
http://skaclear.chez.tiscali.fr/skan/meme.htm
* 85 MC Kinnon et Shaw
analysèrent en 1973 les situations financières des PVD, en
insistant sur le concept de la manière suivante : ces pays ont des
marchés financiers qui sont quasi inexistants ce qui a pour
conséquence première de mettre le secteur bancaire au centre du
système d'allocation des financements. Les gouvernements exercent un
contrôle direct par des nationalisations au sein du secteur, ou indirect
en maintenant les taux d'intérêt en deçà de leur
niveau d'équilibre afin de diriger tel ou tel crédit à des
taux décidés...
* 86Bulletin du FMI,
« Une crise économique en trois temps »,
Problème économique n°2598 6 janvier 1999
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