Chapitre II
PRESENTATION DES SFD
Chapitre 2 : Présentation des
SFD
Depuis son émergence à la fin des années
80, le secteur de la microfinance au Sénégal est en pleine
croissance. Aujourd'hui, on compte plus de 800 structures financières
décentralisées reconnues (mutuelles de base, groupements
d'épargne et de crédit et structures signataires de convention).
Ces structures offrent des services et produits financiers à des
populations actives à divers niveaux et secteurs de l'économie
nationale contribuant ainsi à la croissance économique et
à la lutte contre la pauvreté.
En effet ce secteur connaît une expansion, au cours de
cette phase, l'accent est mis sur le développement des activités
de crédit et d'épargne et sur des démarches des IMF en vue
de la mobilisation des ressources pour financer la croissance. Les octrois de
crédit ont connu une progression notable au cours de ces
dernières années se maintenant à un rythme de plus de 28%
l'an.
Les systèmes de financiers décentralisés
(SFD) ou institutions de microfinance
regroupent une variété d'expériences
d'épargne et/ou de crédit, diverses par la
taille, le degré de structuration et la philosophie.
Dans les Etats membres de
L'UEMOA, les SFD peuvent être classés en trois
grandes catégories : les mutuelles d'épargne et de
crédits, les groupements d'épargne et de crédits, et les
structures sous convention cadre.
I/ Typologie des SFD au Sénégal
La référence aux modèles traditionnels
(le mouvement Desjardins, le modèle Raiffeisen, le modèle de la
Gramen Bank, et les Caisses d'Epargne et de Crédit
Autogérées) et la concertation avec les différents
intervenants a permis de mettre en place un cadre juridique servant de support
à l'activité de microfinance. C'est ainsi que la loi 9503 du 05
janvier 1995 a établi son champ d'application dans les articles 3
à 8, en donnant la typologie des SFD pouvant opérer
régulièrement au Sénégal, à savoir :
les Mutuelle d'Epargne et de Crédit (MEC), les Groupement d'Epargne et
de crédit et crédit et les Organisations et Structures
signataires de la convention cadre (structures mutualistes).
1) Les Mutuelles d'Epargne et de Crédits
(MEC)
Au sens de la loi, une mutuelle d'épargne et de
crédit est un groupement de personne doté de la
personnalité morale, sans but lucratif et à capitale variable,
reposant sur les principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle
et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres
et de leur consentir du crédit (Article 2 de la loi).
Ici l'épargne constituée devient
l'élément essentiel qui sert à alimenter le crédit.
On y trouve les organisations mutualistes et coopératives de
crédit inspiré de modèles de Centre International de
crédit mutuel et du mouvement Desjardins.
Avec l'appui de la cellule AP/CPEC du Ministère des
Finances, et celui de différents partenaires au développement,
beaucoup du MEC ont vu le jour. Les MEC au Sénégal trouvent leur
force à travers leur regroupement en structures faîtières.
Le tableau ci-dessous donne l'évolution des MEC et des
structures faîtières ayant reçu l'agrément du
Ministre des Finances de 1993 à 2005.
Tableau n°1 : nombre de MEC agrées
par année de 1993 à 2005
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
total
|
MEC
|
18
|
56
|
6
|
19
|
21
|
30
|
23
|
43
|
20
|
24
|
53
|
42
|
71
|
426
|
Structures faîtières
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
7
|
Ce tableau met en évidence un dynamisme des acteurs
dans la mise en place des MEC, mais surtout leur volonté dans
l'insertion au cadre juridique et institutionnel. Plusieurs Mec sont
agréées chaque et le nombre total d'institutions mutualistes
agréées s'élève à 426 en 2005.
Ces MEC sont regroupées dans sept structures
faîtières dont les plus importantes sont : le Crédit
Mutuel du Sénégal (CMS), l'Alliance de Crédit et d'Epargne
pour la production (ACEP) et le Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne
et du Crédit au Sénégal (PAMECAS).
Cependant, même si beaucoup de MEC renforcent leurs
capacités d'autres en conservent à peine leur
crédibilité vis-à-vis de la Cellule AT/CPEC, soit du fait
d'une mauvaise gestion ou de multiples contraintes compromettant leur survie,
leur viabilité.
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