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L'impact des Systèmes Financiers Décentralisés sur l'Economie du Sénégal

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par Chérif Assane SAGNA
Université Chéikh Anta DIOP - Master 1 (Maitrise) 2005
  

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I/ Contexte général et Historique
1) le contexte social et humain

Selon le dernier rapport sur le développement humain en (2001) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Sénégal se place en 145e position sur 164 pays en fonction de son indice de développement humain (IDH).

Le pays fait partie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), membre de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et du Comité Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Le taux d'accroissement (2,9%) de la population est un des taux les plus élevés du continent. La population, dont 60% vit en milieu rural, inégalement répartie entre les différentes régions. La région de Dakar abrite environ 24% de l'ensemble de la population pour une superficie représentant 0,3% du territoire national.

La démographie est caractérisée par une croissance rapide de la population urbaine au rythme de 4% par année, ce qui engendre des problèmes de promiscuité et d'insécurité, d'assainissement, d'accroissement du chômage, de la pollution et de la mobilité.

Par ailleurs 5,8% de la population sénégalaise a moins de 20 ans. Cette majorité de jeunes entraîne une forte demande sociale dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'emploi, demande qui devra être prise en compte dans le choix de politiques économiques et sociales du Sénégal et de ses partenaires extérieurs au développement. Prés de 40% de la population est au chômage. La majorité des demandeurs d'emplois se trouve dans le secteur informel (1,2 millions de personnes). Les indicateurs sociaux du pays restent toujours préoccupants. Ainsi, 54% des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.

La répartition des ménages pauvres à travers le pays connaît une forte diversité entre les régions. Outre la région de Dakar, qui se situe sous la moyenne nationale, aux alentours des 37%, toutes les autres régions affichent des taux supérieurs à cette moyenne : Ziguinchor (65,5%), Tambacounda (69,2%), Kaolack (75,5%), Louga (65,3%), Fatick (81,4%), Saint Louis (65,7%), Thiès (68,7%), Kolda (79,2%) et Matam (89,7%).

2) le contexte économique et financier

La situation macro économique actuelle du Sénégal paraît saine. En effet au cours des trois dernières années, la croissance économique fut vigoureuse de l'ordre de 5% l'an. En 2001, une croissance de 5,7% a été atteinte, principalement grâce au secteur tertiaire.

Toutefois, l'inflation a grimpé de 0,6% en 2000 à 2,9% en 2001, ce qui reste tout de même sous la barre des 3% recommandés par l'UEMOA.

Tournée vers l'extérieur, l'économie sénégalaise souffre d'une détérioration des termes de l'échange. Dés lors, la balance commerciale du pays est devenue déficitaire à cause du poids exercé sur le budget par les importations de pétrole, de biens d'équipement et de riz. Mieux, depuis l'indépendance, la croissance démographique ne s'est pas accompagnée d'une progression équivalente de la production des biens et services.

Par ailleurs, l'économie sénégalaise au cours de ces dernières décennies, a subi de plein fouet les chocs pétroliers (1973et 1987) qui ont été lourdement ressentis. Qui plus est, des cycles de sécheresse ont traversé le pays les années 70, réduisant la prépondérance de l'arachide qui a toujours été la principale culture de vente. Aujourd'hui, les recettes du pays sont assurées par des secteurs non agricoles de l'économie ; la pêche, le tourisme pour plus de 60 milliards de Franc CFA. Mais aussi par l'exploitation minière.

La crise du monde rural, les difficultés des entreprises privées, l'hypertrophie du secteur privé à l'assistance du FMI et de la Banque mondiale.

Ainsi en 1979 un programme d'ajustement structurel a été mis en oeuvre par les institutions financières internationales, lourdement ressenti par les populations au cours des vingt dernières années.

La tendance s'est poursuivie avec la dévaluation du Franc CFA intervenue le 11 janvier 1994. Seuls les acteurs de la pêche, de l'industrie chimique et du tourisme ont bénéficie des effets positifs de la dépréciation monétaire.

Même si l'inflation qui tourne autour de 33% a amenuisé les effets positifs de la dévaluation, les populations ont souffert de la forte baisse du pouvoir d'achat.

Aujourd'hui le problème majeur du Sénégal demeure les investissements indispensables pour relancer les secteurs générateurs d'emplois.

Depuis quelques années les agents au développement commencent à repenser sérieusement certains aspects de leurs politiques d'aide au développement.

Le manque d'emploi, la pauvreté grandissant dans la plupart des pays en développement, l'absence apparente d'efficacité des pratiques traditionnelles d'aide au développement, imposent une réallocation des budgets disponibles et un changement important de stratégie et d'attitude des intervenants.

Face à cette crise, la tendance étant au désengagement progressif après une longue période d'interventionnisme, une politique de redressement a été mise en place en 1989 pour sécuriser les conditions de prêt. Dés lors, il devenait encore plus difficile pour les populations à faibles revenus d'accéder à ces services dans ce contexte, la microfinance trouva donc un terrain favorable à son expansion.

A cet égard le secteur de la micro finance, en tant qu'outil d'émancipation économique et social, représente un champ d'intervention intéressant. Ceci, en vertu de ses capacités de création d'emplois et de revenus, de l'ampleur qu'il prend dans la plupart des pays en développement, ainsi que par la nouvelle dimension plus équitable qu'il apporte en matière d'aide au développement.

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