Conclusion générale
La présente étude avait pour but de rechercher,
au moyen des techniques économétriques, la contribution des
exportations agricoles dans la formation du PIB et particulièrement dans
l'économie nigérienne et de là l'influence des subventions
sur la croissance économique.
Les résultats obtenus dans le MCE démontrent la
relation positive entre les exportations et la croissance du PIBr. Ce qui
permet de conclure que les subventions ont un impact négatif sur la
croissance du PIB.
La question des subventions est préoccupante ces
dernières années à l'organisation mondiale du commerce. Il
y a 20 ans, l'Afrique, toutes régions confondues, pesait 12% du commerce
mondial. Dix ans, après milieu des années 90, elle ne
représentait plus que 8% de ce marché. En 2005, elle pesait
à peine 2% des échanges commerciaux internationaux.
De 12% à moins de 2% des parts de marché en 20
ans, il n'est pas nul besoin d'un dessein, pour comprendre qu'en continuant
à chevaucher la monture OMC telle qu'elle est et telle qu'elle
fonctionne, nous allons tout droit dans le mur. Un autre mur de Berlin sur la
méditerranée (par Mamadou Diop Décroix Ministre du
commerce du Sénégal).
De fait, les problèmes posés et à
résoudre à l'OMC ne sont pas des problèmes de boîtes
vertes ou jaunes ou rouges ; ce sont des problèmes
éminemment politiques. Il s'agit de savoir si une volonté
politique suffisamment forte existe chez les grands dirigeants de ce monde pour
changer ce qui est injuste dans les relations internationales après que
la communauté internationale a mis fin, pour l'essentiel, à la
colonisation et à l'apartheid.
Encore une fois, il ne s'agit pas de demander l'aumône
mais de réclamer simplement justice. Dans une génération,
le continent africain abritera un milliard d'êtres humains,
essentiellement jeunes qui, l'éducation et la communication moderne
aidant, n'accepteront pas, loin de là, de croupir stoïquement dans
la misère et la pauvreté imposées par l'iniquité
dans les échanges internationaux tout en sachant qu'ailleurs dans le
monde existent des espaces d'abondance et de richesses. Au demeurant certains
stratèges de l'OTAN ne s'y trompent guère qui, en 1997
déjà, considéraient le flux migratoire du Sud vers le Nord
comme l'une des cinq plus grandes menaces pesant sur la paix et la
sécurité internationales. Les vagues d'assaut sur Ceuta et
Melilla semblent n'être qu'un prélude à des situations dont
il est difficile aujourd'hui d'imaginer l'ampleur, les formes et les
conséquences sur l'humanité toute entière.
Pourtant cette sombre perspective peut être valablement
inversée. L'Afrique, qui s'étend sur trente millions de Km2 et
dont le sous-sol regorge de toutes les richesses connues sur la planète,
présente en effet tous les atouts nécessaires pour devenir un
marché solvable d'un milliard de femmes et d'hommes qui achètent
et qui vendent. Elle peut à cet égard, gagner sa bataille du
développement et être un partenaire privilégié pour
les autres régions du monde.
Tout cela suppose de profondes réformes à l'OMC
qui s'orienteraient vers une prise en charge spécifique de la situation
des PMA en général et des pays africains relevant de cette
catégorie en particulier dans les débats et les
décisions.
Le dialogue Est-ouest s'est, pour l'essentiel, bien
terminé mais, pour que celui entre le Nord et le Sud se passe aussi bien
il est urgent de reformer le commerce mondial et par conséquent l'OMC.
Ceux qui appellent à un nouvel ordre commercial mondial, à
l'avènement d'un commerce équitable, ont raison. C'est la voie
d'une humanité plus humaine, celle d'un monde débarrassé
des racines qui germent Ceuta et Melilla.
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