CONCLUSION
L'application des études d'impact environnemental dans
les projets de développement au Cameroun est somme toute relative comme
nous venons de le constater. Même si ces études se sont quasiment
institutionnalisées, il n'en demeure pas moins qu'elles
présentent encore sur le plan fonctionnel des faiblesses notoires. En
effet, les difficultés sont de plusieurs ordres : le cadre
réglementaire reste encore embryonnaire malgré la promulgation du
texte juridique de base et ses décrets d'application. L'administration
en charge de l'environnement semble plutôt faiblement impliquée
dans le processus d'EIE. La participation du public est louable certes mais
encore limitée233même si on note une volonté
gouvernementale d'associer tous les acteurs au processus234. Cette
situation, due en partie à l'absence
230 La Convention d'ESPOO, instrument de portée
régionale, traite de l'évaluation de l'étude de l'impact
sur l'environnement dans un contexte transfrontière.
231 Voir article 22 du règlement.
232 Article 62 du même règlement.
233 La seule étude qui a vraiment mobilisée un
grand public est celle réalisée pour le projet du pipeline Tchad
Cameroun.
234 Le ministère en charge de l'environnement adresse
constamment des lettres d'invitation aux organismes et institutions
internationales afin que ceux jugent de la transparence dans le processus. On
peut cependant se demander sur quelle base est
d'un cadre institutionnel régissant de la participation
du public et surtout du fait de la faible capacités en matière
d'EIE. On note également une insuffisance qualitative et quantitative
des capacités nationales pour réaliser les études d'impact
environnemental comme l'indique la prédominance des consultants et
bureaux étrangers dans le secteur. Enfin, la réalisation et le
contrôle des EIE ne produisent pas encore les résultats
escomptés235.
Pour palier à ces difficultés, un certain
nombres de solutions ont été proposées. Elles
consisteraient dans un premier temps à exercer un véritable
contrôle236 et impliquer effectivement les populations
concernées dans le circuit du processus de l'étude car ce sont
elles qui les premières sont touchées par la réalisation
du projet237. Enfin, l'inclusion des clauses environnementales
appropriées dans les marchés des entreprises et le
développement des stratégies d'échange et de partage
d'expérience dans le domaine au niveau sous régional serait un
atout dans la mise en oeuvre efficace des EIE.
effectué ce choix car certaines ONG de protection de
l'environnement se plaignent de n'être pas associé à ce
processus. A titre d'exemple, on peut citer l'ONG Global Village, basée
à Yaoundé.
235 La qualité des études d'impact
réalisées avec des directives nationales laissent encore à
désirer et l'on est en droit de se demander si les administrations
impliquées voudraient faire de ces études une simple
formalité légale.
236 Il s'agit du contrôle administratif, public et du
juge.
237 En effet, ce sont elles qui subiront sur le terrain les
différentes perturbations qu'engendrerons la réalisations du
projet (destruction des cultures, des sépultures, nuisance olfactives et
autres, pollutions ou encore déplacement de ces populations pour un
cadre qui leur est étranger d'une façon ou d'une autre,
modification du mode de vie car il faudrait désormais tenir compte de
l'environnement dans toutes les actions posées, etc.)
|