7. Nombre d'heures de pratiques :
Il y a 44% des pratiquants qui font entre 2 et 4 heures
d'entraînement par semaines, 34% font plus de 4 heures et 22% font 2h et
moins. Dans l'ensemble, je peux dire que les individus sont
intéressés par leur pratique car 78% font plus de 2 heures
d'entraînement. Ce nombre semble reflète
l'idée que les Aïkiryuka ne pratiquent pas pour vivre
l'Aïkiryu mais plutôt qu'ils vivent en pratiquant l'Aïkiryu.
C'est l'idée de respect d'un mode de vie auquel les individus ont
adhérés, de façon volontaire bien sûr. Lorsque
Charles Abelé a créé l'Aïkiryu, il n'a pas que reprit
les techniques d'Aïkido et changer de nom pour faire semblant d'innover.
Il a eu tout une réflexion sur ce qu'il voulait enseigner et donc
changer (« transformer ») à travers cette nouvelle pratique.
C'est un chemin de réflexion qu'il a du faire pour aller au-delà
du geste et de la forme. Il a fallut qu'il s'immerge dans un mode de vie et de
pensée qui correspondait à ces idées. C'est en cela que
l'Aïkiryu est intéressant car après observation, on peut
dire que cette pratique va beaucoup plus loin en termes de questionnement sur
les relations interindividuelles. On peut aller plus loin, en effet, il est
vrai que la société tend à éloigner les personnes,
par peur de l'inconnue ou bien par habitude, par exemple lorsque l'on prend le
métro on peux remarquer que rien ne perturbe un voyageur citadin, de
plus les échanges de regard ou bien le partage d'un moment sont rare. Il
semblerait que cette pratique réponde à un besoin de
communications, autre que celui proposé par la vie quotidienne,
d'où l'importante fréquentation et les heures de pratiques
élevées.
8. Les grades :
Il ya 57% de pratiquants ayant un grade compris entre le 6 et
3ème kyu, 19% sont 3 et 4ème dan, 17% sont
6ème kyu, 5% sont 2 et 1er kyu, enfin 2% sont 1 et
2ème dan. Ce constat seul n'est pas intéressant, par
contre en mettant en correspondance avec l'année
de début en Aïkiryu, on retrouve des proportions
similaires. En effet, la part la plus importante de débutant se situe
dans la fourchette 2004/2007, en considérant un passage de grade par an,
quelqu'un qui à débuté en 2004 est actuellement
3ème kyu. Bien sûr, les passages de grades ne sont pas
automatiques car il y a un travail personnel qui dépend de chacun. On
passe son grade lorsque la personne est prête et ce n'est pas une
obligation. C'est pour cela que les étapes ou temps d'attentes entre les
grades ne sont pas formels, il s'agit avant tout d'un moment marquant qui
permet de valoriser un travail interne et technique. Cette étape
étant validée par les plus anciens. Une autre approche de cette
interprétation amènerait à penser que les pratiquants
n'ont peu être pas envie de passer de grades car ils ne pratiqueraient
peut être pas pour être reconnue mais plus pour rechercher un
état de bien être où le grade n'est que secondaire.
9. Investissement :
Il y a 46% des pratiquants qui font 1 à 3 stages par
an, 34% qui font plus de 6 stages par an, 10% pour 4 à 6 stages par an,
enfin 10% pour ceux qui ne font aucun stages. Plus de 90% des pratiquants font
au moins un stage par an ce qui est important en quantité. Il y a donc
un noyau dure qui se
rencontre sur les stages et les échanges sont
réguliers entre les individus sur les moments de stages. Pour en revenir
sur l'idée de communauté, ce facteur stage met à jour le
fait qu'il existe un fil conducteur qui permet de rassembler les pratiquants,
il s'agit des stages. La participation aux stages d'été dans le
Lot et Garonne, ainsi qu'au stage national d'Epernay en Champagne où
étaient réunis 80 stagiaires, a permis d'approfondir ce
thème. Les deux moments importants du stage sont la pratique sur le
tatami et la soirée. Sur le tatami, les individus travaillent ensembles
sans distinction de grade, c'est ouvert à tous, c'est un lieu
d'échange et de travail. Pendant la soirée, c'est le moment des
retrouvailles, d'échange des impressions et de participation. Ce qui est
marquant c'est que le repas n'est pas préparé par un traiteur
mais ce sont les pratiquants eux-mêmes qui amènent chacun une
partie du repas, en fonction du dojo d'appartenance. Chaque dojo s'organise et
amène soit le dessert soit l'entrée. Ce sont des moments de
partages ou chacun est acteur de l'événement. Cela permet de
construire sont sentiment d'appartenance et de renforcer cette
communauté. Mais il existe également les « cycles » qui
rassemblent les pratiquants d'une même tranche de grades. Ce sont des
stages qui permettent de pratiquer intensivement mais qui permettent
également de prendre un temps de réflexion sur la pratique et
donc de partager ses émotions, les problèmes techniques ou bien
une précision concernant la logique de la pratique. Il s'agit surtout
d'un moment de mise à nu ou chaque participant peut parler
sincèrement de ses sensations sans avoir de pression vis-à-vis de
ce qu'il pense. Concernant le budget dépensé par individu, il
dépend logiquement du nombre de stage effectués par la personne
ainsi que la distance à parcourir pour se rendre aux stages. Ceux qui ne
font pas de stages dépensent entre 180 et 400€. Ceux qui font
1à 3 stages par an dépensent de 50 à 3000€. Bien
sûr ces chiffres sont relatifs car on ne m'a pas spécifié
si l'achat du dogi (habit pour la pratique) ou les heures de garde d'enfant ou
l'essence était compté dedans. Ceux qui font 4 à 6 stages
dépensent entre 250 et 1500€. Enfin ceux qui font plus de 6 stages
dépensent entre 1000 et 2000€.
Concernant la population d'Aïkiryuka, il n'y a pas de
discrimination d'âge dans la pratique, les origines socio
professionnelles sont variées, que la moitié des pratiquants sont
célibataires1, le niveau d'étude est
élevé dans l'ensemble, la moitié des pratiquants ont
débutés entre 2004, 2005, 2006 et 2007 ce qui est
corrélé avec le nombre de gradés de 3, 4, 5ème
kyu car la moitié des pratiquants se situent dans cette
fourchette. Ensuite, le taux d'heures de pratique élevé traduit
une possible adhésion à un mode de vie. En effet, les
observations sur le terrain ont permis de voir que les objectif de pratiques ne
sont pas les mêmes pour tous par contre que le fil conducteur est d'avoir
une vision humaniste de la relation à l'autre. De plus, 90% des
pratiquants ont reçus l'enseignement de Charles Abelé et donc le
message portant attention à la relation au matériel et au
spirituel par le corps ainsi que l'expression des sentiments et de la
liberté de l'être, a renforcé le sentiment d'appartenance
à la communauté. On peut expliquer l'existence de la
communauté par le fait qu'étant donné que 90% des
pratiquants ont suivit directement l'enseignement de Charles Abelé, au
moment de son départ en Mai 2006, les 90% de pratiquants ont
cherchés à vouloir faire partager ce qu'il a créé.
D'où une forte participation lors des stages et ce liens qui unit tous
les pratiquants qui est dû à la perte d'un proche ; un peu comme
dans une famille. Suite à cela la communauté s'est
renforcée avec les moins gradés qui voyaient en Charles
Abelé plus qu'un enseignant.
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