I.1.2.3. Le revenu du
ménage
Le niveau de vie du ménage est aussi
un déterminant important de la santé. En particulier,
l'activité génératrice de revenu de la mère est une
variable très importante, car elle a un impact sur la mortalité
des enfants. En effet, avec des revenus permettant d'assurer les besoins de
bases, cela diminue les risques de maladie et partant influe sur la
mortalité. Généralement les enfants des mères
ayant de revenu assez élevé sont souvent bien nourris. AKOTO et
TABUTIN (1988) ; NOUMBISSI (1993);
MOSLEY (1985) notent dans les mêmes ordre d'idée
que : « L'occupation de la mère peut
influencer la mortalité des enfants à travers l'alimentation des
jeunes enfants (allaitement, sevrage) ou l'attention et les soins qui leur sont
accordés ».
Par comparaison, l'effet de revenu en terme de comportement
sanitaire est souvent moins fort que le niveau d'instruction. D'une part, au
niveau individuel, plus le revenu est élevé, plus les besoins
sont nombreux, croissants et diversifiés, et ce n'est pas toujours
nécessairement à l'avantage des dépenses sanitaires, bien
entendu celles-ci croissent avec le revenu. D'autre part, à revenu
égal au niveau collectif, le recours aux soins dépendra beaucoup
plus à l'accessibilité sanitaire.
Les mères travailleuses disposent souvent de
très peu de temps pour bien s'occuper de leurs enfants, surtout lorsque
le lieu de travail est éloigné du foyer ; elles sont
obligées, de laisser ceux-ci sous la surveillance de leurs frères
ou soeurs, dans la plupart des cas une jeune fille non instruite appelée
«Nounou» dans le langage enfantin. Par conséquent, le temps
de téter se trouve affecté et peut donc influencer la survie des
enfants. En conséquence, l'occupation génératrice de
revenu de la mère peut être un avantage ou inconvénient
à la survie de l'enfant.
Les revenus du ménage dans lequel naît l'enfant
sont également constitués par les ressources apportées par
d'autres membres du ménage, notamment les ressources apportées
par le père peuvent pallier l'insuffisance ou l'absence de celles de
la mère. Les enfants des pères modestes sont en situation
défavorisée en ce qui concerne pratiquement tous les facteurs
contribuant à un bon état de santé tels que l'information
sur les questions de santé, la nutrition et surtout l'accès aux
services de santé.
Pour conclure, le risque de décéder de moins de
cinq ans dépend du niveau absolu des ressources du ménage plus
largement de son environnement économique.
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