4.5. Les caractéristiques
biodémographiques de la mère et des enfants et mortalité
des enfants
Les résultats relatifs au croisement des
caractéristiques biodémographiques des mères et des
enfants avec la mortalité de ces derniers sont présentés
dans le tableau 18.
Tableau 18: Risques de
décès des enfants selon lescaractéristiques
biodémographiques de la mère et des enfants.
Variables biodémographiques de la mère et des
enfants
|
%0 Mi
|
Effectif total
|
Proba de Khi2
|
%0 Mj
|
Effectif total
|
Proba Khi2
|
% Mij
|
Effectifs total
|
Proba Khi2
|
Age de la mère
- 15-19
- 20-34
- 35 ou plus
|
141
96
89
|
646
5365
1485
|
0,009**
|
59
97
96
|
646
5365
1486
|
0,823ns
|
200
201
196
|
646
5365
1485
|
0,409ns
|
Rang de naissance de l'enfant
- rang1
- rang1-4
- rang5-6
- rang7 ou plus
|
112
90
77
110
|
1424
3282
1501
1289
|
0,002**
|
91
89
104
115
|
1424
3283
1501
1289
|
0,279ns
|
193
190
191
239
|
1423
3283
1501
1290
|
0,052**
|
Sexe de l'enfant
- masculin
- féminin
|
106
84
|
3776
3722
|
0,001***
|
102
92
|
3776
3722
|
0,280ns
|
210
188
|
3775
3721
|
0,041**
|
Ensemble
|
97
|
565
|
|
96
|
585
|
|
199
|
1355
|
|
%0Mi: risque de décès
infantiles ;
%0Mj: risque de décès
juvéniles ;
%0Mij: risque de décès
infanto-juvéniles ;
ns = relation non significative ;
* = relation significative au seuil de 10% ;
**= relation significative au seuil de 5% ;
***= relation significative au seuil de 1%.
L'association entre l'âge de la
mère et la mortalité des enfants se manifeste
qu'à travers la composante infantile seulement de ce
phénomène démographique. Cependant, l'évolution de
ce dernier en fonction de l'âge de la mère offre une situation,
selon laquelle la mortalité infantile baisse quand l'âge de la
mère augmente (relation négative) . Ainsi, la baisse des
décès infantiles en fonction de l'âge de la mère
traduirait une attention soutenue que les femmes âgées accordent
aux enfants en raison de leur expérience en matière de
procréation. Cette attention concerne notamment le respect des
règles élémentaires d'hygiène, l'entretien et le
soin dont bénéficient plus les nouveau-nés que les grands
enfants.
Pour ce qui est du rang de naissance des enfants
sa relation avec la mortalité
de ceux-ci ne se manifeste que pour les décès infantiles
et infanto-juvéniles. Dans les deux cas, la surmortalité est plus
préoccupante chez les enfants de rangs extrêmes (soit rang1 et
rang7 ou plus) que chez ceux de rangs intermédiaires, comme le
préconise la littérature. En considérant la
mortalité infantile, on constate tendance vers l'égalité
des décès de rangs extrêmes (10%). Cette situation
évolue dans le sens de la hausse de décès lorsqu'on passe
à la mortalité infanto-juvénile : la proportion de
décès devient alors de 19% chez les premiers-nés mais
plutôt d'environ 24% chez les enfants de rang supérieur ou
égal à 7.
La mortalité différentielle selon le
sexe de l'enfant se limite à la composante infantile et se
répercute au niveau infanto-juvénile. Les éléments
du tableau 18 confirment la surmortalité masculine à bas
âge (11% de décès contre 8% chez les filles) que la
littérature attribue souvent aux causes endogènes (biologiques)
et au delà ce sont les filles qui meurent plus que les garçons
à cause des discriminations faites aux filles en matière de soins
de santé ou d'alimentation.
4.6. Synthèse
Le croisement des variables indépendantes avec les
trois variables dépendantes laisse apercevoir que les variables proches
telles que le statut vaccinal, la visite prénatale, l'allaitement,
l'espacement des naissances et le rang de naissance des enfants semblent
être les médiateurs par lesquels s'effectuent les effets
conjugués des facteurs culturels, socio-économiques et
contextuels.
Retenons que l'association entre certaines variables et les
trois composantes de la mortalité au cours de l'analyse descriptive ne
sont que des présomptions qui peuvent ne pas se vérifier
absolument quand on contrôle les effets de celles-ci avec d'autres
variables qui concourent à la réalisation à la
réalisation ou non des décès infantiles, juvéniles
ou infanto-juvénile. Les conclusions faites pour chacune des variables
significatives précédemment ne représentent que les effets
nets non contrôlés de chacune d'elles sur la mortalité des
moins de cinq ans, toutes choses étant égales par ailleurs. Il
est nécessaire d'examiner l'apport (la contribution) de chaque groupe
de variables en présence des autres dans l'explication de la
mortalité que courent les jeunes enfants tchadiens avant leur
cinquième anniversaire.
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