WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La CEEAC et la problématique des élections présidentielles au Tchad: implication et impact sur le processus d'intégration régionale en Afrique Centrale


par Kissalaye LOPSOU
Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC)/Université de Yaoundé 2 - Master en Relations Internationales, Option : Intégration Régionale et Management des Institutions Communautaires  2023
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Deuxième partie : LA PORTEE DES ACTIONS DE LA CEEAC DANS L'OBSERVATION DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU TCHAD SUR LE PROCESSUS D'INTEGRATION REGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE

« Les circonstances dans lesquelles nos élections sont tenues doivent changer, seulement après de tels changements, pourrait-on espérer voir la transformation du comportement des parties prenantes. Ce défi exige du courage politique, ainsi que du temps et des ressources importantes »542(*).

Faisant référence à Norbert ELIAS pour qui, les configurations sont des schémas mouvants d'interdépendance543(*), nous voulons présenter l'Afrique centrale comme une société dont le tissu de relations s'apparente à un jeu, c'est-à-dire à une compétition porteuse d'une évolution, une « donnée élémentaire544(*) ». La métaphore du jeu présente la configuration comme une « figure globale toujours changeante que forment les joueurs ; elle inclut non seulement leur intellect, mais toute leur personne, les actions et les relations réciproques.545(*) »Si Samuel PRISO ESSAWE constate qu'en Afrique Centrale se développe « un régionalisme fantôme qui, à la faveur de relations « patron-client » fortes dans les Etats, ne servirait aux acteurs institutionnels qu'à ériger un mode complexe de régionalisme caractérisé par l'informalité et la recherche du gain personnel546(*) », il faut tout de même remarquer que la CEEAC, de par l'originalité des actions qu'elle pose, démontre la spécificité de la sous-région qui a des problèmes particuliers et des réalités propres, qui ne doivent pas être confondus à ceux des autres ensembles régionaux et sous régionaux. La preuve, « la CEEAC est la seule organisation internationale, habilitée à légitimer l'élection d'un dirigeant en Afrique centrale devant les autres missions d'observation électorale internationale547(*) ».

Au Tchad, après les élections « fondationnelles548(*) » de 1996, les analyses ont quitté le domaine de l'incertitude qui caractérisait l'objet de la « transitologie »549(*) pour se concentrer sur la consolidation démocratique550(*). Mais rapidement le concept connait une grande mutation et devient un concept « fourre -tout »551(*)avec ce pays dont la situation politique est difficile à comprendre et pouvait englober tous les problèmes politiques auxquels ont été confrontées les démocraties de la troisième vague552(*).

Dans cette seconde partie de notre travail, il est question de montrer la portée des actions de la CEEAC en matière d'observation des élections présidentielles au Tchad sur le processus d'intégration régionale en Afrique centrale, après avoir étudié le cadre et les modalités d'implication. Pour ce faire, nous allons d'abord nous intéresser aux impacts des missions de la CEEAC sur la stabilité du Tchad et le processus d'intégration régionale en Afrique centrale (Chapitre 3ème) et le dernier chapitre quant à lui, sera intitulé la perfectibilité des missions internationales d'observation électorale de la CEEAC (Chapitre 4ème).

* 542Ramtane LAMAMRA, Commissaire chargée de la paix et de la sécurité, Union Africaine.

* 543 Le terme configuration a plusieurs acceptions en sociologie et les travaux du sociologue allemand Norbert ELIAS sont les plus importantes. D'après ce dernier, ce concept signifie que la société est un réseau d'interdépendances entre individus. Les actions individuelles dépendent les unes des autres comme dans un jeu d'échecs par exemple, où le déplacement d'un pion va modifier les actions possibles pour tous les pions.

* 544 Norbert ELIAS, Qu'est-ce que la sociologie ?, Paris, Pocket, 1981, p.84.

* 545Ibid, p.157.

* 546 PRISO-ESSAWE Samuel, Intégration régionale « appropriée » en Afrique, Peter Lang, Bruxelles, 2021.

* 547 Entretien avec le Pr. Yves-Paul MANDJEM, Agrégé de Science politique, Professeur titulaire, Chef de Département de l'Intégration et de la Coopération pour le Développement de l'IRIC, Expert électoral et observateur agréé de la CEEAC.

* 548Guillermo O'DONNELL, Philippe C. SCHMITTER, Transition from Authoritarian Rule. Tentative about uncertain Democracies, Baltimore, the Johns Hopkins University press, 1986.120p.

* 549Caroline DUFY et Céline THIRIOT, « Les apories de la transitologie : quelques pistes de recherches à la lumière d'exemples africains et postsoviétiques », RIPC, Vol.20, 2013, pp.19-40.

* 550Gerardo L. MUNCK, « Democratic Consolidation » in Paul Barry Clarke and Joe Foweraker, Encyclopedie of Democratic Through, London, Routlege,2001, pp. 175-178.

* 551Andreas SCHEDLER, « Comment observer la consolidation démocratique ? » Revue Internationale de politique Comparée, vol 8 n°2, 2001, p. 225.

* 552 « Vague de démocratie » résulte du passage à la démocratie d'une série de régime non démocratique dont le nombre est supérieur à celui des pays ayant opéré la transition inverse. Le terme s'emploie aussi pour la libéralisation partielle des systèmes politiques qui ne sont pas parvenues à la pleine démocratie. Huntington distingue trois vagues successives de démocraties suivies chacune de périodes de reflux. La première est celle allant de 1824- 1926 trouve son origine dans la révolution française et se termine après la première guerre mondiale. Sa période de reflux part de1922 à 1942. La seconde s'observe entre 1943 à 1962 est amorcée à la fin de seconde guerre mondiale ; avec une période de reflux de 1958-1965. La troisième débute dans les années 19975 avec la libéralisation de la Grèce, la fin de la dictature portugaise et celle des franquistes en Espagne. Cette vague englobe les transitions démocratiques en Amérique Latine (Equateur, Pérou, Bolivie, Uruguay). Elle se poursuit en Afrique noire avec la contestation des régimes autoritaires à la fin de l'année 1980.Lire HUNTINGTON.S., Troisième vague. Les démocraties de la fin f du XX e siècle, Editions Nouveaux Horizons, 1996, p.11-24.

précédent sommaire suivant






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme