Introduction de la première partie
La première partie de notre étude est
constituée de deux chapitres. Elle abordera l'aspect descriptif de la
zone d'étude et fera un diagnostic urbain de la ville.
Le premier chapitre sera subdivisé en deux sections, la
première section présentera l'aspect physico géographique
de la ville et mettra en évidence les caractéristiques physiques
(éléments topographiques, climat, végétation, les
caractéristiques orohydrographiques), et les caractéristiques
humaines de la ville, qui s'attachent à analyser l'organisation humaine
(communautés, mode de vie et les activités économiques)
avant de déboucher sur l'occupation de l'espace (configuration spatiale,
occupation du sol et typologie de l'habitat).
Le second chapitre sera également subdivisé en
deux sections la première section est consacrée au diagnostic
urbain. Elle parlera des problèmes d'assainissement de la ville
(voiries, canalisation, ordures ménagères, etc.), qui va
découler par montrer l'insuffisance des équipements de basse. La
seconde section montrera les causes à l'origine de ses
dysfonctionnements.
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CHAPITRE I : CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES, ET
CONFIGURATION SPATIALE DE LA VILLE DE MAKOKOU.
Ce chapitre consiste, à analyser les
caractéristiques physico-géographiques de la ville de Makokou,
l'organisation administrative et spatiale. Il sera divisé en deux (2)
sections la première section présentera les
caractéristiques physico-géographiques, tandis que dans la
seconde section nous présenterons l'organisation humaine et la
configuration de la ville.
SECTION 1 : CARACTERISTIQUES PHYSICO-GEOGRAPHIQUES DE
LA VILLE DE MAKOKOU.
I.1.1 Facteurs physiques de la zone d'étude
? Relief
Le Gabon pays de moyenne altitude est
généralement accidenté en dehors de la zone
côtière11. C'est ainsi que son relief est
constitué en trois grands ensembles géomorphologiques : «
les basses terres de la région côtière ; les massifs
montagneux du centre culminant à plus de 1000 mètres ; les
plateaux du nord et de l'est »12.
Makokou principale ville de la province de l'Ogooué
Ivindo présente les caractéristiques du troisième
ensemble. Ainsi, la ville est située dans le relief du vieux socle ; il
se caractérise par un relief ancien, constitué de roches
cristallines datant de l'Archéen (2,7 à 3,4 milliards
d'années). Il s'agit d'une vaste pénéplaine d'environ 500
mètres d'altitude moyenne, vallonnée dans sa partie centrale et
entaillée par de nombreuses vallées favorisant le maintien d'un
réseau hydrographique dense. Des crêtes de quartzites et
d'itabirites riche en minerai de fer comme celles de Belinga et Boka-Boka dans
la région de Mekambo, rompent la monotonie des paysages. Elles dressent
leurs sommets au-dessus des surfaces aplanies : mont de Minkebé (937m),
mont de Belinga (10224m), mont Sassamongo, (1001m) dans le massif de
boka-boka.
11 NAKOBIANE J.Y, 2003, op, cit, p.30
12 J.B MOMBO, atlas de l'Afrique, Gabon,
p,8.
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Carte 2 : Relief et pentes de Makokou.
Figure 1 : Profile topographique de Makokou
? Géologie
Pour ce qui est de la géologie, les plateaux du
nord-est du Gabon sont sur un socle précambrien constitué des
roches cristallophylliennes associées. Certains auteurs tels que GUY
LEMASLE différencie les unités géologiques selon plusieurs
classes :
- Les noyaux très vieux socle datant d'au moins 3.800
million d'années et caractérisés par un
métamorphisme très poussé
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- Le socle proprement dit qui date d'environ 3.300 millions
d'années est constitué de gneiss et de granites.
- Des filons volcanosedimentaires, des roches magmatiques
basiques, ultrabasique et itabirites dont l'âge se situerait entre 2.700
et 2.100 millions d'années. Ils se présentent en intercalation
dans le socle.
De plus amples précision, sur la géologie des
environs immédiats de Makokou son contenu dans la notice de la carte
géologique de Makokou. Selon l'auteur de ce document, les
pénéplaines de Makokou seraient essentiellement
constituées de roches métamorphiques du précambrien de
base (environ 2.7 million d'années).
Carte 3 : Carte Géologique de la région du
Gabon
Source : Ministère des Mines
? sol
Sur le plan pédologique, les matières
altérées constituent les dérivées des roches
cristallines sous la protection du couvert végétal dense et
humide, formant la kaolinite (sol ferrallitique jaune, argileux, qui contient
plus de 60% d'argile, et très profonds). Il ne contient pas de
concrétions ferrugineuses, sauf en profondeur. Sa structure est
très fine et sa perméabilité est relativement bonne ; mais
c'est un sol très acide et très pauvre sur le plan chimique. Il
est aussi assez fragile et, lorsque le couvert forestier est
défriché, il s'altère très vite. On trouve aussi
des structures argilo-sableuses, associés aux concrétions
ferrugineuses sous forme de dalles. Enfin, dans les fonds de vallée
existent des sols
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hydromorphes, situés généralement
à moins de 50 cm de profondeur. Ils sont caractérisés par
la présence de gleys avec taches grises, vertes ou bleuâtre.
? Végétation
Le milieu tropical humide se caractérise par une
végétation de forêt dense, est d'une stabilité
remarquable. En effet, sa stabilité dépend surtout de la
couverture végétale au sol. La végétation à
l'état naturel, en parfait équilibre avec son environnement. Mais
l'exploitation abusive déséquilibre sa stabilité (cas de
la forêt de Makokou qui subit une exploitation industrielle).
À Makokou, la végétation comprend une
très grande diversité d'essences et d'espèces parmi
lesquelles celles des forêts matures, des forêts jeunes, des
forêts à marantacées, des plantes herbacées, mais
aussi quelques clairières, etc. Il existe aussi des
spécificités liées à l'endémisme de
certaines espèces. D'autre part, une grande partie de ces forêts
de terre ferme sont anciennes. La famille la mieux représentée
à la fois par le nombre d'espèces et le nombre d'individus est
incontestablement celle des légumineuses. Elles représentent plus
de 30% de toutes les essences recensées à ce jour. Elles se
partagent en trois sous-familles distinctes : les
césalpinioïdées, les mimosoïdées, et les
papillionoïdées.
? Hydrologie
Les plateaux du nord-est du Gabon présentent un
réseau hydrographique très dense et très ramifié.
Le bassin de l'ivindo constitue l'une de nombreuses ramifications du fleuve
l'ogooué. Cette rivière qui est le principal affluent de
l'ogooué coule du nord-est au sud-est de la province. Elle coupe la
ville en deux rives, et présente de nombreux rapides et chutes (exemple
Loua Loua et Mppngué), qui interdisent pratiquement sa navigation au
niveau du chef-lieu de la province de l'ogooué ivindo (Makokou), sa
largeur moyenne est d'environ 200m et son cour sinueux est occupé par de
nombreux ilots et affleurement rocheux (essentiellement les gneis).
Dans le système hydrologique de l'Ivindo,
l'année se partage en deux périodes, une période de crue
allant d'octobre à juin, et une période d'étiage de basses
eaux allant de juillet à septembre. L'écoulement est totalement
calé aux rythmes et saisons pluviométriques. Le premier
caractère essentiel des crues, eu égard à l'abondance des
précipitations dans le pays, est leur faiblesse relative.
Le facteur principal est la densité du couvert
forestier qui atténue considérablement les concentrations des
eaux de ruissellement, et l'inexistence de grands reliefs imposants.
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Deux facteurs déterminent les phases d'étiage :
les régimes pluviométriques et les capacités de
rétention d'eau des bassins versants. Ce qui explique que pendant la
saison sèche, les cours d'eau sont alimentés uniquement par les
vidanges des nappes alluviales et souterraines ; les pertes par
évaporation diminuent sensiblement du fait des températures
relativement basses entre juin et septembre.
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