WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La citoyenneté en droit constitutionnel camerounais


par Ampère Romuald NGASSAM KANGUE
Université de Douala - Master 2 en droit public 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Les cadres théorique et spatio-temporelle du sujet

La précision du cadre théorique du sujet (1) servira aisément à délimiter son cadre sptio-temporel (2).

1. Le cadre théorique du sujet

L'étude que nous entendons sur la citoyenneté relève fondamentalement de la théorie du droit, en ce sens qu'elle sera alimentée par l'analyse directe ou indirecte de certains concepts fondamentaux du droit constitutionnel tels que la République, la démocratie, les droits et libertés fondamentaux ou la Nation21.

De par l'intitulé de notre sujet, à savoir la citoyenneté en droit constitutionnel camerounais, notre étude s'inscrit plus ou moins fondamentalement dans une démarche définitoire et de caractérisation de la notion de citoyenneté.

Ainsi, questionner cette notion reviendra en filigrane à passer au scanner la démocratie et le système de droits et libertés fondamentaux en vigueur au Cameroun. En fait, depuis la Grèce antique, le citoyen occupe une place centrale dans la vie et la gestion de la cité22. Il met en pratique ses droits et devoirs dans le cadre d'une société démocratique ; ce qui lui permet par ailleurs d'exercer la souveraineté et participer ainsi à la gestion du pouvoir à travers notamment le droit de vote, le droit à l'éligibilité, le contrôle des gouvernants et la

19 A ce propos, Abel Eyinga affirmait que : « ceux qui habitaient à Douala et Yaoundé se souviennent encore de l'engouement presque hystérique qui s'empara de la population pour la chose syndicale. De partout jaillissaient les associations professionnelles [...], un véritablement défoulement ». Lire Abel Eyinga, Démocratie de Yaoundé, tome 1, Syndicalisme d'abord, 1944-1945, Paris, L'Harmattan, 1985, p.65.

20 Victor A. Max Tamko, Abrégé d'histoire coloniale du Cameroun 1884-1961, Dschang, Dschang University Press, p.37.

21 Dans ce sens, Robert Mballa Owona affirme que « la théorie du droit se nourrit de l'analyse des grandes notions représentant les principaux instruments utilisés en droit ». Lire Robert Mballa Owona, La notion d'acte administratif au Cameroun, Thèse de doctorat de l'université de Yaoundé II Soa, 2010, p.6.

22 Cf. Aristote, La politique, op. cit., p.79.

8

désobéissance civique lorsque ses droits sont menacés. Ainsi donc, cette étude entend analyser l'effectivité du statut du citoyen comme socle de la démocratie.

En outre, il faut relever que la citoyenneté est l'un des éléments consubstantiels de la République, en ce sens qu'elle constitue le Res publica, c'est la chose de tous. Les citoyens camerounais sont membres d'une communauté politique enracinée dans la mystique de ce qu'Ernest Renan désignait comme le « vouloir vivre ensemble »23. Ainsi, au sein de la République, le citoyen fonde ses qualités morales sur la recherche de l'intérêt général. De même, il doit se caractériser par une adhésion sans limites aux valeurs de la République, car il ne peut avoir de citoyenneté sans valeurs. Cette étude ambitionne donc de faire le décryptage de ce lien au regard du contexte camerounais.

2. Le cadre spatio-temporel

L'intitulé de notre sujet est la citoyenneté en droit constitutionnel camerounais ; il y transparaît clairement son cadre géographique : seul le droit positif camerounais nous intéresse, les droits étrangers ne pourraient être évoqués qu'à titre de droit comparé, étant donné que « La méthode comparative est [...] employée à tous les stades de la recherche. Elle fait partie de l'observation, mais peut aussi suggérer des hypothèses et parfois même les vérifier »24.

En ce qui concerne le cadre temporel, il couvre la période de l'accession du Cameroun à l'indépendance le 1er janvier 1960 à nos jours. Cependant, le point culminant de notre étude se situera évidemment à partir de 1996. Ce repère temporel se justifie par le fait qu'il s'est opéré au Cameroun une réforme constitutionnelle substantielle en date du 18 janvier 1996 ; laquelle a été instauratrice de nouveaux paradigmes, qui dès lors fortement corrélés à la notion de citoyenneté. Il s'agit par exemple des concepts de minorités et de populations autochtones25 ou de décentralisation territoriale26. Le recours aux périodes de 1960, 1961 et 1972, années

23 En effet, selon Renan, « La Nation naît du besoin de vivre en commun, de la communauté d'intérêts résultant de la cohabitation sur un même territoire ». Lire Joseph Owona, op. cit., p.19.

24 Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 11e éd., 2001, p. 420.

25 Voir le préambule de la constitution du 2 juin 1972, modifiée par loi constitutionnelle no 96/06 du 18 janvier 1996.

26 L'art. 1er al. 2 de la Constitution du Cameroun dispose que : « La République du Cameroun est un Etat unitaire décentralisé ».

9

d'élaboration ou de révision de la Constitution, s'avère fort nécessaire ; car cela nous servira de base à la conduite d'une démarche évolutive et comparative.

Suite à sa détermination, peut-on seulement trouver en cette étude une certaine pertinence ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand