1.2.3 Développement et sociologie du
développement
De façon générale, Le
développement est perçu comme un ensemble de changement
sanitaire, technique, géographiques, pour conduire aux progrès
sociaux. Connu dans un espace géographique bien défini. Dans un
premier sens, il peut être défini comme une croissance de revenus.
Dans un second sens, il désigne l'ascension progressive des
populations36, et la capacité
humaines37.
« Le développement social se concentre sur la
nécessité de placer les populations au premier plan des processus
de développement »38, il induit le bien-être
des populations, en mettant tout accent sur l'amélioration de conditions
d'existence de ces dernières. « Le développement
représente plus que l'accumulation du capital et une meilleure
efficience dans l'allocation des ressources ; le développement est un
processus de transformation de la société. Un
développement durable, équitable et démocratique
nécessite des droits fondamentaux pour les travailleurs, y compris la
liberté d'association et la négociation
collective39 ».
34 J.-C. Thoenig, Politiques publiques, in :
Dictionnaire des politiques publiques, Paris, Presses de sciences Po,
2019, p. 420.
35 P. Muller, Les politiques publiques, Paris, PUF,
2003, p. 5.
36 C. Jessua et al, Dictionnaire des sciences
économiques, Paris, PUF, 2001, p. 305.
37 Idem.
38 Banque mondiale, « Développement social
», Comprendre la pauvreté, mise à jour le 09 Avril
2019.
39 J. Stiglitz, (2001): «Employment, Social Justice,
and Societal Well-being,» Keynote Speech to ILO Global Employment
Forum, 01 au 03 November 2001. Cité par :
21
Rappelons d'abord qu'au moment de l'indépendance au
Gabon comme dans la plupart des pays nouvellement indépendants, le mot
d'ordre était le « développement ». Ce
développement devait être porté par l'État.
Selon Michael Cernea, le développement revêt
« un "contenu social", des postulats sociaux, des acteurs sociaux, des
conséquences sociales, et doit profiter au plus grand nombre. C'est
pourquoi il est très important, voire essentiel de saisir, dès le
début les variables sociales du développement et de les prendre
pleinement en considération dans les politiques et les programmes de
développement menés dans tous les secteurs40
».
Pour lui, les gens eux-mêmes sont les principaux
"acteurs sociaux" de tout processus de développement. « C'est
à eux qu'il faut d'abord penser quand on conçoit les programmes
de développement induit ; ces "acteurs sociaux" doivent être le
point de départ, le coeur, le nerf de toute approche visant à
promouvoir ou à accélérer le
développement41».
Notons avec Marc Lévy que la discussion, longtemps
marquée par le rejet de l'assimilation du développement à
la croissance, doit intégrer les évolutions et les enseignements
de ces quinze dernières années. « Il lui faut
désormais tenir compte de la diversification des situations au sein de
cet ensemble de pays trop facilement groupés dans le terme « sud
» et aussi de la diversification des situations au sein des pays
même42».
La sociologie du développement questionne donc les
processus de développement sociaux et économiques, et les place
dans le cadre de leurs impacts sur la société, communauté,
village, ville, pays, régions. Elle est placée à cheval
entre les oppositions suivantes : établir des remèdes - faire
l'analyse ; critiquer le développement - en faire sa promotion. Elle
aborde notamment en essayant, pas toujours avec succès, de passer
à côté des débats idéologiques entre les pays
du Nord dits industrialisés, voire post-industrialisés et les
pays du Sud dit en voie de développement. Elle met en lumière le
mythe du rattrapage « car le problème du
sous-développement ne se pose que par rapport à la
société occidentale 43». La sociologie du
développement évalue ainsi les conséquences qui
résultent des processus de modernisation -
R. Bazillier. Développement Économique,
Développement Social. Économies et finances.
Université Orléans, 2015, p.2.
· 0M.M. Cernea, La dimension humaine dans
les projets de développement. Les variables sociologiques et
culturelles, Paris, Karthala, 1998, p. 11.
· 1Idem.
· 2M. Lévy, Comment réduire
pauvreté et inégalité. Pour une méthodologie des
politiques publiques, Paris, IRD-Karthala, 2002, p.8.
· 3F-P Nze-Nguéma,
Modernité tiers-mythe et bouc-hémisphère, Paris,
Publisud, 1989, p.71.
22
mondialisation, rationalisation et innovation par exemple, et
en particulier ceux qui créeraient une dépendance des uns (Sud)
par rapport aux autres (Nord).
Dans plusieurs pays, la Recherche scientifique a toujours
contribué au développement national et local. Mais pour l'Ancien
Commissaire Général du CENAREST, Daniel Franck Idiata, la
contribution de la recherche scientifique à la richesse nationale est
presque nulle44. 1.3 Intérêt de la
recherche
L'intérêt de cette étude porte sur la
perception des mécanismes sociaux au sein du champ de la recherche et
les stratégies développées par les différents
agents. Il y a des mécanismes internes entretenus par les acteurs de la
recherche, et des mécanismes externes aux réalités de
l'activité de recherche, entretenus par les acteurs administratifs et
gouvernementaux. Au travers cette étude, nous remettons en question la
notion de gouvernance de la recherche scientifique, dans la mesure où le
but de celle-ci est de comprendre le manque d'impact social de la recherche
scientifique et son apport économique.
La définition de l'objet et du champ d'étude
appelle la détermination des hypothèses, concepts, des cadres
théoriques de l'étude.
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