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Analyse sociologique des politiques scientifiques au Gabon: cas du CENAREST


par Sandrine Esther MEYO ME NDONG
Université Omar Bongo - Master 2021
  

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Titre 6 : Autres

UE : Union Européenne

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

UO : Unité Opérationnelle

UOB : Université Omar Bongo

USS : Université de Science de la Santé

8

Introduction générale

Le monde social se transforme chaque jour en un espace dans lequel, les systèmes de relation entre les États ne sont pratiquement pas figés. Cela s'observe part une mutation de la société traditionnelle, traduite comme une corporation où les relations entre deux groupes sociaux pouvaient être fondées sur des filiations ou des raisons d'intérêts (argent, bien matériel, statut social...), pour certains, il s'agit des rapports de domination dans une course pour le développement personnel ou pour le développement d'un groupe de personnes vivant sur un territoire donné, et soumis à un même gouvernement (État)1.

En effet, en prenant fond sur les valeurs de la globalisation, les sociétés modernes ne connaissent pas de profondes mutations, aux sociétés traditionnelles. Nous assistons, non pas à un changement mais plutôt, à une mutation des fondements des relations entretenues entre les individus, mais aussi entre les groupes sociaux juridiquement organisés, et envisagés comme sujet de droit international2, appelés « État ».

Michel Henry Bouchet partage cette conception des nouvelles dynamiques sociales. Pour lui, la globalisation du monde repose sur la propriété, « l'accumulation de profit, et la dynamique du pouvoir. »3 Des cotations engendrées par les valeurs d'idées , et de démocratie sont prônées par la mondialisation. Ainsi, tous les pays aspirent-ils aux progrès sociaux, technologiques, à la croissance économique. En somme, au développement multiforme. Toutefois, aspirer à un changement à tous les niveaux et secteurs de la vie sociale et à une accumulation des capitaux suffirait-il à la réalisation des objectifs fixés ?

La gouvernance de la cité pourrait renvoyer à une exploitation optimale et rationnelle des potentialités et atouts d'une nation. Ce qui suppose une diversification des sources de la croissance. En effet, « De nombreuses contributions économiques ont montré les avantages procurés par la diversification en termes de dilution des risques, de même que les théories de la croissance et du développement ont mis en évidence l'apport de la diversification au

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat

2 Ph. Braud, Sociologie politique, Paris, L.G.D.J, Ed 8ème ,2006, p.70.

3M. H. Bouchet, La globalisation, introduction à l'économie d'un nouveau monde, Paris, Pearson éducation France, 2005, p.53.

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processus de développement »4. La diversification économique est un facteur majeur permettant de soutenir la croissance économique, dans le but de maintenir cet idéal de progrès multiforme.

Au regard de ce qui précède, nous mettrons en perspective les mécanismes mis en oeuvre par le Gabon depuis près d'une décennie pour réaliser la diversification de son économie, sur la base des préconisations du Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE). Dans un entretien accordé au Web Média, « le Bulletin du FMI », afin de passer en revue les défis auxquels doit faire face l'économie Gabonaise, Montfort Mlachila, Chef de mission du Fond Monétaire International (FMI) pour le Gabon, affirme ce qui suit : « La deuxième priorité est de diversifier l'économie pour la rendre plus résiliente aux chocs exogènes et donc moins vulnérable, par exemple, aux baisses des prix du pétrole et d'autres matières premières5. » En d'autres termes, la deuxième priorité économique à laquelle le Gabon devrait faire face, afin de maintenir son économie et même en vue de l'améliorer, est d'établir une diversification économique.

Il semble opportun de rappeler que l'économie Gabonaise est, depuis les années 60, une « économie de rente », c'est-à-dire, qu'elle est basée sur la vente de ses matières premières, à savoir le pétrole, le manganèse, le bois... Cependant, en raison de la baisse du prix du baril de pétrole et des crises économiques successives, le Gabon est dans l'obligation, aujourd'hui, d'élaborer des stratégies en vue d'améliorer son économie en la diversifiant. Une stratégie économique abandonnée depuis le « boom pétrolier » des années 70 est de nouveau mise au coeur de l'économie gabonaise, avec la promotion du Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE), mise en place pour rendre meilleur les conditions sociales d'existence des populations de toutes les classes sociales d'après les prétentions politiques.

Cependant, nous pouvons constater l'importance accordée à la recherche scientifique et technologique par les « pays du Nord »6 de façon générale, contrairement aux « pays du Sud »7 dans le cadre du développement multisectoriel.

C'est dans un article intitulé « La recherche scientifique facteur du développement » qu'Alain Ruellan stipule que : « Tous les responsables politiques, du Sud comme du Nord, admettent que les réussites et les échecs du développement d'un pays découlent pour beaucoup des choix, politiques, socio-économiques, culturels, techniques qu'il fait, que fait son

4 J.-C. Barthélemy, « commerce international et diversification économique », in Revue d'économiques politiques, Dalloz, vol. 115, 2005, p.610.

5Bulletin du FMI, « Le Gabon cherche à diversifier son économie face aux replis des recettes pétrolières », publié le 08 mars 2017.

6 Également nommé pays développés, ce terme désigne les pays dont le PIB et L'IDH sont élevés.

7 Cette appellation fait référence aux pays caractérisés par un Indice de Développement Humaine (IDH) et un Produit Intérieur Brut (PIB) faible. Ils sont pour la majorité situé dans les parties sud des continents émergents.

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gouvernement (É) ou qu'il se laisse imposer. Mais tous reconnaissent aussi que les connaissances fournies par la recherche scientifique facilitent les choix et leur concrétisation. »8

Sur la base de cette assertion, nous pourrons soutenir que la rechercher scientifique serait par essence un facteur de développement social et économique, dans la mesure où elle pourrait contribuer à l'orientation des choix politiques, en tenant compte de la philosophie générale de l'État en matière de politiques de développement, aussi bien sur les plans politiques, économiques que social et culture.

Par ailleurs, un colloque avait été organisé à Libreville, du 08 au 10 novembre 2017, par l'Institut Africaine d'Ingénierie Rurale et de Développement (affiliée à l'Université de Rouen Normandie), l'Université Franco-Gabonaise Saint-Exupéry, l'Université Omar Bongo, en partenariat avec l'Université de Rouen Normandie et l'Université Rennes 2. Le thème de ce colloque était « Ingénierie Rurale, Agriculture Familiale et Agro-industrie ». L'objectif était de susciter une réflexion transversale et transdisciplinaire autour des enjeux liés au développement d'une agriculture industrielle en Afrique9.

Les principaux thèmes abordés furent :

- Gouvernance locale et développement agricole ;

- Recherche scientifique et technologique et activités paysannes ; - Agro-industrie et production paysanne ;

- Sécurité alimentaire et normalisation.

Pour ce qui concerne la sécurité alimentaire, l'intervention du Directeur Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), Monsieur Emmanuel Eyeghe Nze, a été édifiante et digne d'intérêt. Son exposé dans la quatrième thématique a mis en lumière le rôle de son administration et ses diverses attributions. Il a conclu en expliquant les multiples difficultés auxquelles doivent faire face ses agents dans l'exercice de leurs fonctions, jusqu'aux frontières du pays, à savoir : le manque de matériel et de personnel.

8 A. Ruellan, « la recherche scientifique, facteur de développement », in Le Monde Diplomatique, Août 1988, page 24, www.monde-diplomatique.fr ,

9 COLLOQUE INTERNATIONAL, « Ingénierie Rurale, Agriculture Familiale et Agro-Industrie » Université Franco-Gabonaise Saint-Exupéry Université de Rouen Normandie Université Rennes 2 Institut Africain d'Ingénierie Rurale et de Développement Social (Libreville, 8-10 novembre 2017), https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01672637v2/document

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Le propos du Directeur Général de la DGCCRF a suscité des questionnements dans l'auditoire. Les chercheurs du Centre National pour la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST) présents, avaient particulièrement réagi en mettant en relief le manque de sollicitation et de collaboration entre la DGCCRF et le secteur de la recherche scientifique et technologique, afin de renforcer leurs équipes. Ils conclurent leur intervention en disant que : « Nous avons parfois l'impression de ne pas pouvoir servir »10.

Aussi, dans un exposé du 28 juillet 2018 à l'occasion du deuxième anniversaire de l'Association Imagine-Gabon Think-Tank, sur le thème de « La place de la recherche scientifique au centre des échanges », l'ancien Commissaire Général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique, Daniel Franck. Idiata, a conclu que « la recherche scientifique au Gabon est à la croisée des chemins entre espoir et et que « l'impact de la recherche sur le produit intérieur brut (PIB) du pays est de zéro ou presque ».11

Des propos confirmés par les résultats des tableaux de bord économiques des cinq (5) dernières années. En effet, les tableaux de bord économiques des années 2018, 2017, 2016, 2015 et 201412 que nous avons consultés, présentent un rapport d'activité des différents secteurs au cours de cinq dernières années. Ils révèlent une quasi inexistence de la collaboration du secteur de la recherche scientifique avec les différents secteurs publics de recherche sur l'activité économique gabonaise.

Ces constats ont attiré notre attention, non sur l'interdépendance administrative et le caractère transversal de l'action publique, mais plutôt sur l'importance accordée à la recherche scientifique au Gabon dans l'ambition d'une quête de développement et sur sa contribution à tous les niveaux (social, politique, culturel et économique).

Face à cette situation, Alain Ruellan confirme pourtant que : « Mais tous reconnaissent aussi que les connaissances fournies par la recherche scientifique facilitent les choix et leurs concrétisations 13». Ce moment d'échange a inspiré la formulation de notre question de départ : Pourquoi le secteur de la Recherche scientifique ne joue peu, pas un rôle dans le développement économique et social du pays au Gabon ?

10 Observation faite le 09/11/17, Colloque portant sur l'Ingénierie Rurale, l'Agriculture Familiale et l'Agro-industrie du 08/10/2017.

11F. Eyegue, « La place de la recherche scientifique et technologique au centre des échanges », Agence gabonaise de la presse l'information, image- Gabon/stratégie développement du Gabon, 28 Juillet 2019.

12 Cf. Annexes.

13 A. Ruellan, « la recherche scientifique, facteur de développement », op.cit. p.24.

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En d'autres termes, pourquoi la recherche scientifique et technologique est-elle très peu associée à la formulation et la mise en oeuvre et à l'évaluation de certains projets de développement et des politiques publiques ? Ou encore pourquoi le secteur de la recherche scientifique n'a-t-il pas un rôle dans le développement économique et social au Gabon ?

Ce travail se subdivisera en deux (2) principales parties précédées d'une partie préliminaire intitulée : Préalables épistémologique. Elle présente le constat, la problématique, le cadre théorique, les hypothèses de recherche et l'approche méthodologique.

La première partie fait part de l'histoire de la recherche scientifique dans la société gabonaise. Elle est suivie d'une partie traitant du rôle de la recherche dans la société gabonaise, de la gestion financière de la recherche scientifique et de l'apport économique de celle-ci. Elle s'achève sur les représentations sociales au sein du secteur de la recherche.

PREALABLES EPISTEMOLOGIQUES

PARTIE PRELIMINAIRE :

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon