Conclusion du chapitre :
Dans ce chapitre nous avons vu que la pêche dans les
eaux nord de la Mauritanie a pris une importante évolution. La ville de
Nouadhibou est une plaque tournante de la pêche due à une forte
présence de la biodiversité marine. En somme ce chapitre nous a
permis de comprendre quel est l'état de la pêche hauturière
et de la pêche artisanale ainsi d'appréhender la situation
actuelle de l'état de la biodiversité marine dans le secteur de
la pêche. Quant à l'aquaculture,
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elle reste sous forme expérimentale. Les tentatives de
la mariculture n'ont pas connu le succès escompté. Cet
échec est dû à une forte présence de cadmium sur les
eaux.
Chapitre II : La dynamique sociale et économique
du secteur de la pêche
Avant les années 70, l'agriculture était la
principale activité, mais depuis que la sécheresse a
frappé la Mauritanie, la majorité des peuples s'est convertie
à la pêche. Comme la pêche est une activité
génératrice d'emplois, la ville de Nouadhibou a connu
d'importants exodes progressifs et continuels et attire les peuples du sud, du
centre de la Mauritanie et les étrangers.
L'État mauritanien est conscient de l'importance des
ressources halieutiques et sa nécessité pour l'économie.
Par ailleurs, ce chapitre a pour objectif de décrire l'importance des
espèces marines dans la société mauritanienne
particulièrement celle de la population de Nouadhibou.
Il est nécessaire de souligner que les ressources
halieutiques sont d'un apport économique non négligeable pour la
Mauritanie. Elles jouent un rôle essentiel dans l'alimentation de la
population et dans la création d'emploi.
Dans ce chapitre nous aborderons la création des
emplois, les recettes budgétaires et devises
générées par les ressources halieutiques, la participation
des ressources dans la sécurité alimentaire, la filière de
valorisation et la transformation, et pour finir, nous parlerons des
infrastructures et la distribution des produits halieutiques.
1. La création des emplois
Selon la FAO en 2016, le secteur de la pêche a permis
à 59,6 millions de personnes de travailler, soit 7 % du total (FAO
2018). La filière de la pêcherie génère beaucoup
d'emplois au niveau national, notamment la localité de Nouadhibou. Elle
génère des emplois directs et indirects. En termes d'emploi, la
pêche artisanale connaît une augmentation. En effet, de nombreuses
personnes travaillent dans le secteur de la pêche artisanale dans la
ville de Nouadhibou. Ainsi, il est passé de 8460 personnes en 2006 pour
atteindre 13 363 personnes en 2010 (IMROP, 2010). Les pêcheurs artisanaux
nationaux connus sous le nom de « moles » sont en
général un petit groupe de 4 à 8 personnes dans un
navire.
En 2019, l'IMROP a recensé plus de 226 304 personnes
qui travaillent dans le secteur de la pêche, ce qui équivaut
à 58000 emplois et représente 4% de la population active (IMROP,
2019). Il convient toutefois de souligner que ce secteur crée des
emplois directs et indirects. Les emplois directs regroupent les pêcheurs
et la main d'oeuvre des navires. Les emplois directs
générés sont estimés à 53890 pêcheurs,
2248 mareyeurs, 8394 personnels d'usines et d'entrepôts. Le nord
(Nouadhibou) concentre 51% des actifs du secteur de la pêche, dont 26% se
trouvent dans la ville de Nouakchott, 13% dans le centre et 10% au PNBA et la
zone sud de Nouakchott (IMROP, 2019).
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Figure 5: La segmentation de l'emploi direct par zone (source :
IMROP 2019)
Les emplois directs dépendent des navires, de
l'intensité de travail et les technologies utilisées mais aussi
de la rentabilité. Le secteur de la pêche est largement
dominé par les hommes qui représentent 97°% des actifs. Les
femmes sont minoritaires et certaines travaillent par obligation, pour nourrir
leurs familles. Les femmes travaillant sur le secteur de la pêche
maîtrisent le métier et rencontrent des contraintes sur les
conditions de travail. Elles sont réputées pour la
préparation des oeufs de mulet et la poutargue dont les étrangers
sont friands. En revanche les femmes sont marginalisées sur la question
de l'économie de la Mauritanie. L'emploi indirect est estimé
à 161670, en utilisant un ratio de 3 pour 1 soit (1 pêcheur actif
génère 3 emplois dans les services) (IMROP, 2019).
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