Abstract
In Mauritania, Fishing occupies an important place in the
economy, in food supply and contributes to the employment sector. Mauritania is
one of the countries that are well-stocked with fish. The upwelling phenomenon
is permanent during the year in Nouadhibou area. The fishing production there
is estimated at more than 50% of the overall production of the country. The
halieutic resources and their ecosystems are facing the overexploitation and
degradation of their ecosystems. Fishing activities have known a spectacular
development and the request in halieutics resources has increased worldwide. To
reconcile these two phenomena, politicians have to set up tools for a
sustainable and responsible management of the resources.
In Mauritania context, particularly Nouadhibou, the good
fishing practices should be the heart of fishing. The Mauritanian state should
reconcile the principles of the approach by ecosystems, the principle of
precaution and prevention to the exploitation and preservation. The sustainable
management of these resources comes across the involvement of all
stakeholders.
In this work, we are going to try to bring solutions in order
to participate in the sustainable management of the halieutic resources.
Keywords: Fishery resource, Sustainable
development, Governance, Fishing, sustainable and responsible management,
marines ecosystems, overfishing, overexploitation, Nouadhibou
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Introduction
Les ressources naturelles jouent un rôle essentiel dans les
activités humaines particulièrement les ressources halieutiques.
Elles ont un rôle alimentaire fondamental. La pêche occupe une
place importante dans le monde.
Elle constitue un moyen de subsistance pour des centaines de
millions de personnes, offre des millions d'emplois et génère
plusieurs milliards en termes de revenus. Une grande partie de la population
mauritanienne vivait de l'agriculture et de l'élevage, mais il y a des
peuples qui sont connus comme étant des pêcheurs. Cependant avec
la sécheresse, les populations du Sud ont migré vers la
côte pour se lancer dans la pêche.
Selon le rapport de l'organisation des nations unies pour
l'alimentation et de l'agriculture en anglais « Food and Agriculture
Organization » (FAO) sur la situation mondiale de la pêche et de
l'aquaculture, la production mondiale a atteint un record estimé
à environ 171 millions de tonnes ; la pêche s'élevait
à 90,9 millions de tonnes en 2016 tandis que le secteur de l'aquaculture
comptait pour 47%. En 2016, l'aquaculture continentale a produit 51,4 millions
de tonnes de poissons de consommation, soit 64,2% de la production mondiale de
poissons d'élevage destinés à la consommation, contre
57,9% en 2000 (FAO, 2018).
L'approvisionnement de l'Afrique de l'Ouest en produits
halieutiques est dépendant du delta du Niger, de la Guinée et de
la côte mauritanienne. Dans le contexte en Mauritanie (Biagnoumba, 1998),
la pêche est une activité récente dans l'économie.
Le plateau continental mauritanien est généralement
considéré comme l'un des plus riches du monde en ressources
halieutiques et particulièrement à Nouadhibou. Cela est dû
à un phénomène appelé « l'upwelling
» (remontée d'eaux en profondeur, riche en nutriments) ce qui
permet aux poissons de trouver de la nourriture abondante.
Le secteur de la pêche génère
d'importantes retombées socio-économiques. Il est
considéré comme créant de la valeur et une ressource
durable. Il constitue un secteur majeur de l'économie mauritanienne par
son apport en devises avec plus de 50% des recettes d'exportation. Les
ressources halieutiques attirent des industriels alimentaires : entre 2007 et
2012, la pêche hauturière présentait entre 85 et 90 % des
captures totales déclarées, soit environ 1 million de tonnes
(CSC, 2013).
En effet, la surexploitation ou la surpêche conduit vers
l'extinction d'une grande partie du stock halieutique ainsi qu'à la
dégradation de son écosystème, cela menace la
durabilité à long terme des activités de pêche et
leur contribution à l'approvisionnement alimentaire sur l'ensemble des
pêcheries.
La pollution des hydrocarbures et les activités
anthropiques (exploitation de mines et de rejets des captures halieutiques non
ciblées) ont un impact négatif sur le milieu marin et sur les
ressources halieutiques.
Le développement durable est un objectif mondial. Il ne
peut être défini de façon rigoureuse, mais nous pouvons le
caractériser comme une notion de nature à améliorer les
conditions de vie de la population humaine actuelle, sans compromettre le
bien-être des générations futures (Rapport Brundtland,
1987). Elle regroupe la dimension sociale, économique et
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environnementale. Ce développement s'accompagne par la
disponibilité des ressources naturelles ; il faut souligner que ces
ressources ne sont pas infinies. L'exploitation de ces dernières doit
suivre le rythme de renouvellement.
Il faut rappeler que la surexploitation cause le déclin
des stocks de poissons ainsi que la dégradation des
écosystèmes. Ces phénomènes ont des impacts
considérables sur les pertes économiques, de plus elles menacent
également l'approvisionnement en produits halieutiques sur l'ensemble
des pêcheries mondiales, y compris les pêcheries africaines. En
effet, en Afrique, les tendances actuelles de l'évolution des stocks
montrent des signes inquiétants (diminution de la taille moyenne des
poissons capturés, réduction des prises par unité d'effort
de plusieurs espèces, notamment les espèces démersales
côtières) (Diouf, 2001). Les activités de pêche,
notamment les chaluts de fonds, peuvent détruire les habitats (rochers,
herbiers), ce qui se révèle très préjudiciable
à la ressource.
Pour faire face à une urgence de la crise sociale et
écologique qui se manifeste désormais au niveau mondial
(changement climatique, raréfaction des ressources naturelles,
écarts entre pays développés et
sous-développés, perte drastique de la biodiversité,
catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est
considéré comme la réponse par tous les acteurs
(États, marchés, société civile). En effet, le
développement durable offre une possibilité de reconstruire une
croissance économique à l'échelle mondiale, celle-ci
incluant les aspects écologiques, environnementaux et
socio-économiques (MEDD, 2012).
Le sommet de la terre de Johannesburg en 2002 a défini
un cadre d'action cohérent ayant pour objet la réduction, puis
l'éradication totale de la pauvreté sur la planète. En
1992, la Mauritanie s'est engagée dans la voie du développement
durable. Pour ce faire, l'État mauritanien a mis en place des politiques
et des stratégies au niveau national, auxquelles il faut ajouter toutes
ces conventions internationales relatives à la gestion et à la
gouvernance environnementale qu'il a ratifiées. Il a également
veillé à dynamiser les voies et moyens d'optimiser l'apport de la
coopération technique et financière bilatérale et
multilatérale (MEDD, 2012).
La gestion des ressources naturelles est un défi
croissant. Cette gestion doit se faire en mettant en place des politiques plus
raisonnables ou moins irresponsables de ces ressources halieutiques. Les
politiques de gestion mises en place sont guidées par des approches
nationales. L'ensemble de ces évolutions requiert de nouvelles
dispositions institutionnelles et juridiques pour une gestion durable et
responsable du patrimoine marin et côtier.
Problématique
Depuis le début du XXe siècle, les
ressources halieutiques donnent des signaux de raréfaction. La
principale cause est la surexploitation, c'est-à-dire une capture
supérieure au potentiel de renouvellement des stocks. En 1946, une
conférence sur la surpêche a eu lieu à Londres, mais
celle-ci a connu un échec (Philippe, 2018).
L'économie mauritanienne repose sur l'exploitation des
ressources halieutiques aussi bien que des ressources minières. Cet
aspect constatable dans la région de Dakhlet Nouadhibou où la
pêche, en premier lieu, et l'industrie d'extraction minières, en
second lieu, sont les deux ressorts de l'économie locale.
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Nous savons que le secteur de la pêche fait face
à des problématiques de modification des
écosystèmes marins, d'exploitation intensive et de pollution des
eaux (hydrocarbures, métaux lourds...).
Ce mémoire abordera la question de la menace pesant sur
les ressources halieutiques au regard des principes du développement
durable, ou l'L'État mauritanien se trouve confronté à la
question d'une gouvernance qui implique tous les acteurs.
À ce sujet plusieurs questions se posent : comment
faut-il gérer les ressources halieutiques dans la région de
Dakhlet Nouadhibou ? Quels sont les plans d'action mis en place pour que les
activités liées aux ressources halieutiques soient durables ?
Pour répondre à ces questions, nous avons
formulé des hypothèses :
? Face à la dégradation des ressources
halieutiques, les politiques de gestion mises en place seraient-elles efficaces
?
? Les pêcheurs des flottes hauturières (UE,
Russes, Japonais et Chinois, etc) devraient être au centre pour une
pêche durable et responsable.
Méthodologie
Ce mémoire s'appuiera sur les données que nous
avons récoltées en bibliothèque, auprès
d'organismes en charge de pêche et celles en charge de l'environnement et
de développement durable en Mauritanie ainsi que toutes les autres
organisations administratives qui sont impliquées de près ou de
loin dans cette problématique. Par ailleurs nous nous pencherons sur des
mémoires, des thèses de doctorat, des documents et articles
scientifiques axés sur la gestion des ressources halieutiques, par
exemple les travaux de IMROP, UINC, WWF et de FAO, y ont contribué. S'y
ajoutent des interviews avec des professionnels qui exercent dans le secteur de
la pêche ou qui investissent dans les centres de recherches. Ces
interviews ont été réalisées sur Skype et par
téléphone.
Ainsi, ce travail se présente en deux parties,
structurées en trois chapitres chacune. En
première partie nous aborderons le diagnostic sectoriel :
- Contexte relatif aux ressources
halieutiques. Cette partie présente brièvement la zone de
Nouadhibou, la situation sur les ressources halieutiques, l'exploitation
(typologies de pêche), l'aquaculture ainsi que les impacts et les risques
pesant sur les ressources halieutiques.
- Les dynamiques économiques et
sociales du secteur de la pêche : ce chapitre traite de la contribution
des ressources halieutiques à la rentabilité en terme
économique ainsi que les apports sociaux, la valorisation et la
transformation des produits halieutiques.
- Les impacts et les risques auxquels sont
exposés les ressources halieutiques (de nature directe et
indiscrète).
En deuxième partie, elle se porte sur la gestion
responsable pour un développement durable des ressources halieutiques de
la région de Dakhlet :
- Gestion durable et responsable de la
pêche, de l'aquaculture, les différentes approches de gestion
durable des ressources halieutiques et la notion de responsabilité dans
l'application des politiques mises en place.
- La gouvernance des ressources halieutiques
de la région de Dakhlet Nouadhibou. Elle s'intéresse aux
politiques mises en place pour maintenir les ressources halieutiques et les
outils mis en oeuvre pour l'application d'une approche
écosystémique, celle-ci suggère l'implication de tous les
acteurs ainsi que la prise en compte de l'environnement côtier et marin
et celle de l'ensemble des espèces à valeur commerciale ou
non.
- Les conditions d'une pêche durable,
la nécessité de mettre en place l'approche systématique
comme application dans le domaine de la pêche pour atteindre la
durabilité des ressources halieutiques.
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Enfin nous terminerons par une conclusion et des
recommandations.
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