WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique de la crise écologique selon Vittorio Hà¶sle


par Adolphe Aganze Ntamwenge
Institut supérieur de philosophie et de théologie, saint Jean XXIII de Kolwezi (Scolasticat franciscain) - Bachelier en philosophie 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3.Le paradigme de l'économie capitaliste

La montée en puissance de la technoscience a donné lieu à une rationalisation plus élevée du paradigme de l'économie capitaliste à la suite des stimulations aux intérêts économiques causés par la recherche de la satisfaction des besoins. A l'aube de l'époque contemporaine, un des maîtres du soupçon, Karl Marx apporte la philosophie de la Praxis. Dans sa onzième « Thèse sur Feuerbach », celui-ci lance un mot d'ordre, hélas ! Toujours d'actualité en ces termes :« les philosophes ont seulement interprété différemment le monde, ce qui importe, c'est de le changer »28(*) ;c'est-à-dire que Karl Marx passe de l'homo sapiens à l'homo faber sans tenir compte des conséquences que ce changement pourrait causer à notre planète Terre. Voilà la recherche satisfaisante mais obscurcie par les intérêts économiques ; une des caractéristiques de l'époque contemporaine et qui se prolonge jusqu'à nos jours.

L'évolution ne s'avère guère aux yeux de Hösle une victoire écrasante de l'intersubjectivité sur la subjectivité prônée par la philosophie cartésienne mais plutôt une des causes de la crise écologique car, dans la quête des États-nations à la satisfaction des besoins économiques croissantes des citoyens, vont procéder de manière contraignante et hypnotique à l'exploitation expansive unique dans l'histoire universelle29(*) et la cible en est le lieu où la résistance est la plus faible c'est-à-dire la nature et les nations régies par des rapports de type féodal tels que les États pourvoyeurs de matières premières( tiers-monde). Nous remarquons aussi que la déprédation des richesses des pays moins avancés trouve sa justification en ce sens qu'ils ne se sont pas encore imprégnés de la politique de l'État de droit moderne avec ses principes. C'est cette recherche de satisfaction des pays émergents qui est à la base de la croissance à la vitesse de croisière du paradigme de l'économie mais qui hypnotise car, il est inconcevable et révoltant de voir que

« Les pays émergents comme l'Inde ou la Chine procèdent à une exploitation de la nature et à une destruction environnementale similaires à celles de l'Occident... que le continent qui a moins contribué au changement climatique, c'est-à-dire l'Afrique, est aussi celui qui est le plus précocement et le plus violement touché par les dommages environnementaux »30(*).

Cette crise écologique demande de faire un nouveau choix, une urgence au changement de paradigme. Face à cette dévastation de la nature au XXIème siècle, il est exact que la philosophie trouve son pesant d'or dans sa critique pour faire appel aux autres disciplines afin que le paradigme de l'économie qui hypnotise cède la place au paradigme de l'écologie qui intègre l'ensemble de l'être.Le fait est tangible car« ...la dégradation écologique de la « planète bleue » ainsi que la situation alarmante du tiers-monde... sont la résultante nécessaire du caractère « nation-socialiste » de la structure contemporaine hypnotisée par le paradigme de l'économie »31(*).

Karl Marxtrouve que la valeur de la nature n'est reconnue que quand elle est exploitée non pas de manière qualitative mais quantitative car, pour Marx affirme Hösle : la nature non exploitée recèle une valeur nulle. Par ailleurs, la conviction kantienne et fichtéenne estime que la nature en soi n'est pas le réceptacled'une valeur morale. Le manque de valeur économique en soi chez Smith, Ricardo et Marx32(*)de la nature est pourHösle l'une des causes principales de la crise écologique actuelle. Ce fait remarquable au XIXème siècle, n'est pas loin de ce qui nous plonge dans le chaos en ce XXIèmesiècle. La République Démocratique du Congo, après le conflit d'entre 1960-2017, est arrivée à conclure des contrats miniers en vue de l'émergence de son économie mais qui affaiblira les capacités de l'État tout en alimentant les conflits armés au lieu de contribuer à la paix et au bien-être des congolais33(*).En dépit de la qualité et de la quantité de ses ressources minières, la quantité dans l'exploitation du sol intéressera ses partenaires, qui, hypnotisés par les intérêts économiques, se méfient des impacts de leurs gestes sur l'environnement :il suffit de parcourir l'ensemble de ses provinces pour s'en rendre compte des dommages de la surexploitation minière.Ce qui est révoltant est de voir que l'Uranium de Shinkolobwea servi au XXème siècle au plus grand désastre de l'histoire de l'Univers sur le continent asiatique. Il a permis la croissance économique des pays dits riches mais la calamité observée à Hiroshima et Nagasaki reste à déplorer.

* 28G. LABICA, Karl Max « Les thèses sur Feuerbach », éd. PUF, Paris, 1987, p. 23.

* 29 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 46.

* 30HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 32.

* 31HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 48.

* 32 Cfr. HÖSLE, Philosophie de la crise écologique, 147.

* 33 Cfr. B. MUTOMBOBWANACING, Les tâches de la théologie africaine face aux défis de l'écologie, in Rayons africains de philosophie et de théologie3(2011), éd. Éditions franciscaines, Kolwezi, 2011, 93.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera