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MÉMOIRE DE FIN D'ETUDE
En vue de l'obtention du Diplôme de Master II en Economie
Appliquée
Option : Stratégie Industrielle et économie
agricole
Analyse de l'efficacité techniquedes
exploitations familiales rizicoles dans la région de
l'Extrême-Nord : cas du bassin rizicole de Maga
Rédigé par :
Kamgang Ndada Alex
Maitrise en Economie appliquée
Option : Stratégie Industrielle et économie
agricole
Matricule
1728EG
Sous la direction de :
Dr EKAMENA NTSAMA SABINE NADINE
Epe ZEH
Chargé de cours
Université de Maroua
Année académique 2018-2019
Dédicace
A mes parents qui m'ont transmis, par le sang et par
l'éducation, « Un précieux
capital »
Résumé
Compte tenu de l'importance du rôle joué par les
exploitations familiale agricole dans le tissu économique Camerounais,
l'amélioration de leur efficacité doitconstituer un pilier des
politiques de développement. Dans ce cadre, le présent travail de
recherche vise à mesurer la performance des exploitations familiales
rizicole dans la région de l'Extrême-Nord et plus
particulièrement dans le Mayo Danay(Maga) à travers une analyse
empiriquede l'efficacité technique des exploitations familiales
rizicoles. Pour y parvenir, l'approche DEA a été utilisé
et principalement le modèle BCC-O,qui a permis d'estimer les scores
d'efficacité des exploitations familiales rizicoles mais aussi les
scores d'inefficacité technique de ces exploitations familiales. Par la
suite enfin d'expliquer cette efficacité, le modèle Tobit a
été spécifié, enfin d'expliqué cette
inefficacité. Des donnéesd'enquêtes collectées
auprès d'un échantillon de 253 riziculteurs en 2019 dans le
bassin de production rizicole de Maga ont été mises à
profit à cet effet.Il se dégage des résultats obtenus que
les exploitations familiales rizicoles retenues sont en dessous de
leurfrontière de production et sont caractérisés par une
inefficacité technique moyenne de 52.15 % et qui indique un niveau
variant entre 23.85 % et 78.20%. Cesproducteurs pourraient augmenter leur
efficacité de 52.15% sans avoir à augmenter leursvolumes
d'intrants. Quant à l'analyse des déterminants de
l'efficacité, il en découle que les variables telles
quel'âge des chefs d'exploitations, le niveau d'instruction,
l'appartenance à une association et l'accès au foncier sont
significatives et influencent positivement le niveau
d'efficacitétechnique des exploitations familiales rizicole, alors que
les services fourni par la SEMRY diminue l'efficacité technique de ces
exploitations. Ces différents résultats ont été
utilisés pour dégager des implications, en termes de mesures de
développement, dans une perspective d'amélioration des
performances de ces exploitations familiales rizicoles.
Mots clés : Efficacité technique, DEA, EFR,
Maga
Abstract
Sommaire
Résumé
1
Abstract
3
Dédicace
4
Remerciements
9
Sigles et Abréviations
10
Liste des figures
11
Liste des graphiques
11
Liste des Modèles
11
Liste des Tableaux
11
Introduction générale
12
1. Contexte
12
2. problématique
13
3. Objectifs de recherche
18
4. Question de recherche
19
5. Hypothèses de travail
19
6. Intérêt de l'étude
20
7. Limites de l'étude
20
8. Démarche méthodologique
20
Chapitre 1 : Cadre conceptuel et cadre
théorique
21
1.1. Cadre conceptuel
22
1.2. Cadre théorique
37
1.3. Revue de la littérature
61
Chapitre 2 : La riziculture dans
l'Extrême-Nord Cameroun
67
2.1. Généralité sur le riz
67
2.2. Présentation de la zone
d'étude
70
2.3. Pratique de la riziculture dans les
exploitations familiale dans la région de l'Extrême-Nord
(technique de production du riz)
76
Chapitre 3 : Méthodologie
79
3.1.Les méthodes d'investigation
80
3.2.Traitement et analyse des données
82
3.3. Présentation du Modèle
économétrique
88
Chapitre 4 : Résultats et
interprétations
92
4.1. Analyse descriptive
92
4.1.1. Caractérisation de la population
enquêté
93
4.1.2.5. Vulgarisation agricole
102
4.2. Efficacité technique des exploitations
familiales rizicole
102
Conclusion générale
109
5.1. Recommandations et perspectives de
développement des EFR dans la région de l'Extrême-Nord
109
5.2. Limites et voies futures de recherche
113
5.3. Conclusion
117
ANNEXES
cxxii
Bibliographie
cxxiv
Remerciements
Sigles et Abréviations
EFA : Exploitation Familiale agricole
EFR : Exploitation familiale Rizicole
INS : Institut Nationale de la Statistique
PIB : Produit Intérieur Brut
DMU : Décision Making Unit
CRS: ConstantReturnsto Scale
VRS: VariableReturnsto Scale
SEMRY : Société pour l'expansion et la
modernisation de la riziculture à Yagoua
SRI : Système de riziculture intensive
SODERIM
UNDVA
LAGDO
ANAFOR
UPF :Unité de Production Familiale
BCC-O
CCR-O
Liste des figures
Figure 1:Illustration graphique du concept
d'efficacité à partir d'une fonction de production (inputs
orientés / outputs orientés)
3
Figure 2:Représentation graphique de
l'efficacité technique pure et d'échelle
33
Figure 3:Relation causale de H. Leibenstein
37
Figure 4 : Mesure de l'efficacité
technique et allocative
40
Figure 5:Méthodes d'estimation de
l'efficacité
42
Figure 6:Frontière de production
stochastique, décomposition du terme d'erreur : cas de deux observations
C1 et .
46
Figure 7:Carte de la zone d'étude
69
Figure 8:Distribution du genre dans la
localité d'étude
92
Figure 9:Statut matrimoniale
93
Figure 10:Répartition du statut matrimonial
selon le genre
94
Figure 11:Noveau d'instruction de la population
95
Figure 12:Pourcentage des chefs d'exploitation
suivant le nombre d'années
97
Figure 13:Activités principales
déclarées par les exploitants enquêtés
98
Figure 14: Répartition des Efr selon la
taille des exploitations
99
Figure 15: Distribution de l'efficacité
technique dans la population orienté output-
102
Liste des graphiques
Liste des Modèles
Modèle 1 : CCR orienté
input
3
Modèle 2 : CCR orienté
output
56
Modèle 3 : BCC-orienté
output
57
Modèle 4:BCC-orienté
input
57
Liste des Tableaux
Tableau 1:Paramètre de la mesure de
l'efficacité technique dans les EFR
3
Tableau 2:Variable retenu pour la conception du
modèle
89
Tableau 3:Tableau croisé Sexe * Niveau
d'étude de l'enquêté
95
Tableau 4: Distribution du paramètre
âge et taille du ménage
95
Tableau 5:Analyse descriptive de la variable
expérience agricole
96
Tableau 6: Taille du ménage
100
Tableau 7:Quantité de semence utilisé
pour la riziculture
100
Tableau 8:Paramètre de dispersion de
l'efficacité technique
103
Tableau 9:Estimation du modèle Tobit
103
Introductiongénérale
1.
Contexte
L'agriculture est essentielle à la réalisation
des objectifs mondiaux de réduction de la pauvreté, elle
demeure le secteur le plus productif dans la pluspart des pays en voie de
développement ; ces pays à l'instart des pays de l'Afrique
subsaharienne sont généralement dotés de ressources
naturelles et humaines nécessaires à un développement
agricole soutenu, et les gouvernements africains placent l'agriculture en
tête des priorités pour le développement de leur pays au
point où l'agriculture représente en moyenne 50% du produit
intérieur brut (PIB).
Elle participe à plus de 80% à la valeur des
échanges commerciaux et apporte à l'industrie plus de 50% des
matières premières (Banque mondiale, 2007 ; InterAcademy Council,
2004.Dans ces pays où elle assure une grosse part du revenu globale, une
augmentation généralisée des revenus agricoles est
indispensable pour stimuler la croissance de l'ensemble de l'économie, y
compris des secteurs non agricoles qui vendent des services aux populations
rurales.
Cependant, la situation de l'agriculture en Afrique, au sud du
Sahara et particulièrement celle du Cameroun est souvent
considérée comme peu performante. Par ailleurs,
l'évolution de la productivité agricole dans cette région
est stagnante et très faible par rapport à celle des autres
(Inde, Chine et Brésil).
Ces informations reflètent ainsi les disparates
existant entre le modèle agricole des exploitations subsahariennes et
ceux des autres régions du monde. Afin d'accompagner d'avantage ces
exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant
à renforcer les performances des systèmes de production, l'Etat
Camerounais s'agissant du secteur rizicole dans sa stratégie
d'augmentation des capacités productives a pour projet d'installer une
deuxième usine de transformation de riz paddy après celle de
Yagoua (Extrême-Nord) , une autre serai en projet dans la localité
de Maga (Extrême-nord)(Jacques, 2019 ).
L'objectif de l'Etat étant de pouvoir mettre sur le
marché un produit compétitif capable de rivaliser avec le riz
asiatique, qui domine actuellement le marché Camerounais. Cette
politique de relance de la filière rizicole s'appuie essentiellement sur
des petits producteurs encore qualifié d'exploitation familiale agricole
qui grâce à des inputs pouvant diverger d'une exploitation
à une autre réalise la culture de riz.
Pour pouvoir aboutir à l'installation d'une usine
viable dans la localité, il est urgent de pouvoir évaluer
l'efficacitétechnique productive des EFA rizicole ainsi que leurs
déterminants, ceci dans l'objectif de pouvoir assurer une production
optimale de la part des EFA dans la localité et réduire les
paramètres entravant l'efficacité ou favorisant
l'inefficacité.
2.
problématique
L'agriculture familiale africaine a montré des
capacités d'adaptation remarquables ces quarante dernières
années : intégration au marché, intensification des
systèmes de production, diversification de la production et des
activités, adaptation à la baisse des prix agricoles
(Bélières et al., 2003).
Adaptation n'est toutefois pas synonyme d'amélioration
des performances et des conditions de vie. Beaucoup reste à faire pour
rendre l'agriculture plus compétitive et plus moderne à la fois
sur les plans technique, organisationnel et surtout économique.
L'agriculture, pour faire face aux exigences du développement
économique et permettre l'accession au développement se doit
d'améliorer ses performances (Badouin, 1985).
La revitalisation des économies de l'Afrique
subsaharienne devrait passer par une relance soutenue de la croissance
agricole. Le taux de croissance de la production agricole est influencé
par trois principaux facteurs : le volume et le type des ressources
mobilisées dans la production, l'état de la technologie et enfin
l'efficience avec laquelle ces ressources sont utilisées. Cette
efficience des ressources permet d'identifier les possibilités
d'accroissement de la production sans ressources financières
supplémentaires, elle est également source d'accroissement de la
productivité (Nyemeck, 2004). Ainsi donc le concept d'efficience est
fondamental dans la croissance agricole en Afrique (Schultz, 1964).
Après son indépendance obtenue en 1960, le
Cameroun, comme bon nombre de pays africains, s'est spécialisé
dans les produits primaires notamment les produits agricoles. Ces produits
étaient destinés en partie à l'exportation principalement
vers l'Europe. Cette spécialisation entre en droite ligne avec d'une
part, les théories du développement, selon lesquelles un pays,
dans les premières phases de son développement, amorce celui-ci
dans les activités du secteur primaire, et d'autre part, la
théorie de l'avantage comparatif.
Les devises obtenues devaient permettre de financer les
investissements pour mettre en place le tissu industriel, plus apte à
créer les conditions véritables d'un développement
économique. Ainsi donc l'agriculture au Cameroun est la principale
activité du monde rural ; elle avait été
évalué au tiers du PIB national en 2001, le secteur agricole est
aussi le premier employeur avec près de 60% de la population active et
le premier pourvoyeur de devises avec 55% du total des exportations (DSRP,
2005).
Ainsi, ce secteur occupe une place stratégique dans
l'économie nationale en termes de création de richesses,
d'échanges extérieurs, d'emplois, de stabilité sociale, de
sécurité, d'autosuffisance alimentaire et d'amélioration
du cadre de vie en milieu rural. Face aux défis économiques de
l'heure, il constitue incontestablement la clé des solutions à
apporter au développement du pays.
Malgré ce poids important, le secteur agricole demeure
toujours dominé par de petites exploitations de type familial où
la production des cultures vivrières occupe une place de choix. Les
exploitations familiales agricoles (EFA) qui occupent la grande majorité
de la population, se caractérisent cependant par une faible
capitalisation en utilisant très peu de facteurs de productions modernes
(outillages agricoles).
Ainsi, les exploitations familiales agricoles semblent
être le leitmotiv de la politique agricole camerounaise. Il
s'avère donc nécessaire de s'interroger sur le fonctionnement et
la logique socio-économique de celles-ci. Pour que la production des EFA
leur permette de répondre à la demande des marchés urbains
et des produits d'exportations, elles doivent évoluer pour
s'insérer dans une économie de marché (approvisionnements
en produits alimentaires, en matières premières et
énergie, en facteur de productions et en débouchés) (Komon
et Jagoret, 2004).
Vue son importance dans le tissu économique
camerounais, le gouvernement s'est fixé comme objectifs :
d'accroître les revenus des producteurs d'environ 4,5% par an en vue de
réduire de moitié, à l'horizon 2015, la pauvreté en
milieu rural ; d'assurer la sécurité alimentaire des
ménages et de la nation ; de maitriser les importations des produits de
grande consommation (le riz et le blé dont le volume des importations a
doublé dans la dernière décennie).
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement avait
centré son action sur le développement des exploitations
familiales agricoles qui représentaient plus de 80% de l'appareil de
production. Cependant celles-ci se caractérisent par de faible niveau de
production et de productivité (MINADER/MINEPIA, 2007).
Les résultats de l'ECAM 4 montrent un impact
très mitigé de cette action du Gouvernement dans le
développement des activités du monde rural. Les outils encore
utilisés sont essentiellement rudimentaires et l'essentiel des
activités de production est financé sur les fonds propres ou par
l'aide des parents ou amis. Plus d'un quart de la population se consacre
à l'élevage et moins de la majorité au sein de la
population utilise les services vétérinaires.
Ce constat montre l'urgence de la nécessité des
interventions ciblées des pouvoirspublics dans le financement de
l'agriculture et de l'élevage sous diverses formes poursoutenir la
production agricole, sortir une frange importante de la population de la
pauvreté. Ces actions permettraient de limiter la dépendance des
populations vis-à-vis de l'extérieur.
En délimitant notre étude à la
filière rizicole camerounaise, des constats peuvent être misent en
exergue, en effet le riz est l'une des principales céréales
consommé par les camerounais(source).
Selon une évaluation globale, le Cameroun jouit de
l'autosuffisance alimentaire. Toutefois cette autosuffisance demeure
très précaire. Les évènements de Février
2008 sont encore de fraîche mémoire pour témoigner de cette
précarité. Ces « émeutes de la faim »,
même si elles ont parfois des relents politiques, ne sont jamais
très loin et risquent de continuer à embraser nos villes tant que
des solutions concertées et efficaces, ne sont pas trouvées pour
assurer une sécurité alimentaire durable aux populations.
Mais l'horizon d'une abondance alimentaire pour tous semble
encore lointain puisque des données récentes de la Banque
Mondiale et de l'Institut National de la Statistique révèlent
qu'environ 28% des Camerounais vivent en situation d'insécurité
alimentaire et que trois des dix régions que compte le pays, à
savoir l'Extrême Nord (25% de taux d'autosuffisance alimentaire), le
Littoral (56%), et le Nord (83%), sont déficitaires sur le plan
alimentaire. Les difficultés de transfert des productions entre les
zones productives et les zones déficitaires et la pauvreté sont
les principaux facteurs à l'origine de cette insécurité
(Félix, s.d.).
En effet, la production locale de riz, ne permet pas de
satisfaire la demande exprimé par la population, et qui est
estimé à 300.000t/an 1(*); expliquant ainsi le recours aux importations pour
satisfaire la demande. Les importations annuelles de riz au Cameroun
principalement d'origine asiatique étaient de l'ordre 470 000 tonnes en
2007, soit environ 28 kg par habitant.
Avec une population urbaine de 51% et 4 ménages urbains
sur 5 vivants essentiellement du riz, on peut se demander si les manifestations
de 2008 n'étaient pas « rizogènes ». Le Cameroun est
actuellement le plus grand fournisseur de produits vivriers et maraîchers
d'Afrique Centrale, mais paradoxalement, il doit encore importer annuellement
d'énormes quantités de riz pour satisfaire la demande
nationale
Les importations de riz enregistrent une hausse de 18,6% en
quantité et 27,9% en valeur par rapport à 2016. Selon
l'INS(2018), le Cameroun a importé 728 443 tonnes de riz pour une
valeur de 183,7 milliards FCFA en 2017. Et ce, en dépit des droits
de douane appliqués depuis janvier 2016 sur ce produit de grande
consommation. l'INS(2018)indique qu'en 2017, les achats du riz dans le pays
proviennent en totalité de l'Asie (99,8%), principalement de la
Thaïlande (85%), de l'Inde (7%) et du Myanmar (2%).
Les approvisionnements de la Thaïlande, se justifient
selon l'INS(2018) par les prix unitaires plus compétitifs par rapport
aux autres pays asiatiques. Si les cours sont restés quasi stables
à 500 dollar (250 000 FCFA) la tonne, le prix unitaire
à l'importation a enregistré une hausse de 7,9% pour se situer
à 252,2 FCFA, le kilogramme. Malgré l'évolution
croissante de cette demande, les agriculteurs camerounais réalisent
très peu cette spéculation.
Le potentiel de production rizicole actuel du Cameroun se
situe principalement dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord,
de l'Ouest et du Nord-ouest qui représentent 94% de la production et 95%
des superficies. La production nationale est estimée à
près de 84 000 tonnes /an répartie sur environ 40 000 ha, dont
une bonne partie estimée à 15 000 tonnes est assurée en
dehors des grands périmètres rizicoles par des petits producteurs
villageois dans les bas-fonds, le long des berges de rivières et en
culture pluviale. Les riziculteurs connaissent actuellement des
difficultés liées notamment à une mauvaise gestion de
l'eau, aux prestations de labour déficientes et aux approvisionnements
insuffisants en intrants.
Sur le plan local, la production du riz paddy a
augmenté de 12% pour atteindre 311 674 tonnes en 2016l'INS(2018).
Cette embellie est le fruit de la vulgarisation de la culture du riz
pluvial et de la distribution d'engrais chimiques. Paradoxalement, une bonne
partie de cette production est exportée vers le Nigeria car le riz
produit localement est actuellement peu compétitif au Cameroun à
cause de l'absence de droits de douane et de TVA sur les importations, des
problèmes de transport et de la qualité des produits (taux
élevés d'impuretés et de brisures, etc.).
Alors que la demande annuelle est estimée, selon le
ministère de l'Agriculture, à plus de 600 000 tonnes ; Ce
qui n'est pas en elle-même une mauvaise nouvelle, elle reflète
juste l'existence d'un marché qui apprécie la qualité du
produit ; Pour d'avantager augmenter sa capacité d'autosuffisance
et satisfaire la demande extérieur, le Cameroun ce doit d'augmenter ces
capacités productives.
Le Cameroun envisage de produire annuellement d'ici les dix
prochaines années, 1,2 million de tonnes de riz conformément aux
objectifs de production de riz du programme de développement de la
filière rizicole.
Il n'existe cependant aucun problème de
débouchés pour le riz national, la demande nationale et
régionale excédant largement l'offre. La plupart des riziculteurs
villageois tant dans les zones de bas-fonds que pluviales sont regroupés
en Groupements d'intérêt commun (GIC) et parfois en unions. Il
existe également quelques fédérations, mais la plupart
d'entre elles ne sont pas véritablement opérationnelles.
En dehors des producteurs, il existe un grand nombre
d'opérateurs privés liés à la fourniture
d'intrants, la transformation (décorticage), la commercialisation et le
transport. Chacun travaille individuellement en suivant sa propre
stratégie pour maximiser son profit. Cela entraîne des conflits
d'intérêts au sein de la filière et une mauvaise
répartition des bénéfices au détriment des acteurs
les plus faibles que sont les petits producteurs.
Il s'avère donc nécessaire de
s'intéresser aux capacités productrices de ces petites
exploitations agricoles et de connaître leur niveau d'efficacité
technique afin de stimuler leur productivité. Cela conduit à nous
questionner sur l'utilisation efficace des facteurs de production permettant
ainsi à ces exploitations agricoles familiales d'optimiser leurs
coûts de production et d'accroître leurs revenus.
Par conséquent, les producteurs vont être en
mesure de garantir un prix qui couvre les coûts de production, qui
rémunère le capital et qui rémunère les exploitants
locale tout en étant compétitif sur le marché. Ce qui
stimulera d'avantage la modernisation du secteur agricole mais aussi et surtout
l'industrialisation du pays par des industries industrialisantes.
3. Objectifs de recherche
Cette étude a pour objectif principal d'analyser
l'efficacité technique des exploitations familiales agricoles dans le
bassin de production de Maga. Plus spécifiquement, il s'agira de :
Ø Déterminer les scores d'efficacité
technique et économique dans les exploitations rizicole dans le bassin
rizicole de MAGA.
Ø Identifier quels sont les facteurs explicatifs des
niveaux d'efficacité technique de ces exploitations (l'âge de
l'exploitant, la taille de l'exploitation, le niveau d'éducation de
l'exploitant, le recours au crédit agricole, l'appartenance à une
association, la main-d'oeuvre familiale,).
4.
Question de recherche
Le Cameroun possède des atouts naturels susceptibles
d'assurer le besoin en riz de sa population, malgré l'application des
politiques agricoles orientés vers ce secteur agricole, on constate une
augmentation des importations de cette denrée alimentaire, tandis que la
production locale peine à satisfaire la demande locale et donc une
partie est exporté vers les pays voisin ; Une évaluation de
l'efficacité des EFA exerçant dans ce secteur devient une
urgence. Des questions de recherche vont orienter et clarifier cette
problématique. Ainsi, une question principale et deux questions
spécifiques nous permettent de mener à bien cette
étude.
4.1.Question principale de recherche
Est-ce que les exploitations familiales rizicoles de la
région de l'Extrême-Nord Cameroun sont-elles efficace ?
4.2. Questions de recherche
spécifique
Les questions de recherche issues de la question principale
sont les suivantes :
Ø Quelle est le score d'efficacité technique des
EFR dans le bassin rizicole de MAGA ?
Ø Quels sont les facteurs explicatifs des niveaux
d'efficacité technique de ces exploitations agricoles dans le bassin
d'étude ?
5. Hypothèses de travail
Pour répondre aux questions de recherches posées
précédemment, nous avons jugé utile d'émettre des
hypothèses (une principale et deux secondaires) suivantes :
Hypothèse principale : Les EFA dans
le bassin de production rizicole de MAGA ne sont pas efficace
Hypothèse n°1 : les EFR dans le
bassin rizicole de MAGA ne possèdent pas un score
d'efficacité technique performant
Hypothèse n°2 :
l'efficacité technique des Exploitations Familiales Agricoles dans le
bassin est fonction des facteurs sociodémographiques (l'âge de l'exploitant, la taille de
l'exploitation, le niveau d'éducation de l'exploitant), le recours au
crédit agricole, l'appartenance à une association, la
main-d'oeuvre familiale et salariale,
6.
Intérêt de l'étude
Cette étude présente un intérêt
multiple. En effet, l'agriculture est essentielle à la croissance ainsi
qu'à la réduction de la pauvreté et de
l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi, une révolution
au niveau de la productivité des petites exploitations agricoles est une
condition ciné qua none pour que l'agriculture en Afrique subsaharienne
et au Cameroun en particulier puisse jouer ces rôles. Ensuite, parce
qu'une utilisation plus efficace des ressources utilisées par les
exploitations familiales agricoles permettrait à ces dernières
d'accroître leurs revenus en réduisant leur coût de
production et par ce biais de lutter contre la pauvreté , de
pouvoir dégager les leviers devant permettre d'accroitre la
pénétration du marché nationale du riz camerounais et
ainsi réduite les importations dans le but d'attendre la
sécurité alimentaire , enfin de pouvoir enrichir la
littérature sur le sujet, en effet au travers de nos recherches
documentaires aucune n'étude n'as été réaliser sur
le secteur rizicole au Cameroun et portant sur l'évaluations des
performances des exploitations rizicoles.
7. Démarche
méthodologique
Pour atteindre les objectifs de cette recherche, on utilisera
les données primaires obtenues lors d'une enquête que nous
réaliserons dans la localité de l'étude. Les
données recueillies concerneront les exploitations familiales agricoles
pratiquant la riziculture, à cause notamment de son importance pour les
populations de cette région. En effet, c'est l'une des cultures les plus
pratiqué dans cette zone, mais donc les produits ont une faible
pénétration sur le marché régional et d'avantage
nationale.
L'analyse des données recueillies se fera faite en
trois étapes : dans une première étape, l'analyse
descriptive unidimensionnelle de la productivité des exploitations
familiales agricoles sera faite ainsi que celle bidirectionnelle,
Dans une deuxième étape, nous réaliserons
la mesure de l'efficacité technique et économique des
exploitations familiales rizicoles à partir à partir d'un
modèle d'enveloppement des données (DEA)grâce au programme
Stata 13.
Dans une troisième étape nous estimerons un
modèle économétrique à l'aide d'un
modèleTOBIT2(*)
censuré, estimé grâce au logiciel STATA 13, qui nous
permettra d'expliquer l'efficacité des exploitations familiales
agricoles dans la localité de l'étude grâce.
Nous structurerons notre mémoire de la façon
suivante. Dans la première partie, nous exposerons la
problématique et les objectifs. Dans la deuxième partie,
consacrée à la revue de la littérature, nous nous
pencherons sur les facteurs qui sont à l'origine des efficacités
techniques et économiques. Nous nous pencherons aussi sur les
différences qui existent entre les principales méthodes de mesure
(paramétrique ou non paramétrique) et nous analyserons les
articles qui ont déjà été réalisés
sur le concept d'efficacité technique. Pour ce qui est de la
troisième partie de ce travail, elle portera sur la méthodologie
qui a été utilisée pour procéder à
l'analyse. Nous présenterons les indicateurs qui ont été
choisis et les raisons qui ont motivé ce choix, les outils qui ont
été utilisées pour réaliser l'enquête, ainsi
que le cadre d'analyse. Dans la quatrième partie de ce travail, nous
présentons les résultats de l'analyse. Ces résultats
permettront de déterminer s'il existe des efficacités techniques
au niveau des exploitations rizicoles dans la localité de
l'étude. Nous procéderons aussi à l'analyse des effets des
facteurs explicatifs sur les exploitations. Enfin, dans la cinquième et
dernière partie du mémoire, nous reviendrons sur les
résultats obtenus, les limites de notre étude et les voies de
recherche intéressantes à creuser dans le futur. Bien entendu, on
ne peut conclure ce chapitre sans mettre en évidence les mesures et les
pistes de réflexion à proposer pour améliorer
l'efficacité technique des riziculteurs de l'Extrême-Nord
Cameroun.
Chapitre 1 :Cadre conceptuel et cadre
théorique
Le présent chapitre s'articulera autour de trois
sections. Dans un premier temps, il sera question de proposer une
synthèse des différents concepts et considérations
théoriques attachés à la notion d'efficacité des
exploitations familiales agricoles en particulier. Ensuite, dans un
deuxième temps, l'attention sera portée sur la
présentation des principales approches et méthodes d'estimation
utilisées pour mesurer l'efficacité technique, en l'occurrence
l'approche paramétrique et celle non paramétrique. Cette partie
permet donc de justifier le choix méthodologique qui sera
appliqué ultérieurement dans notre étude. Finalement, la
troisième partie est dédiée à une revue de
littérature dans laquelle nous présentons des études se
rapprochant de celle que nous réalisons.
1.1.
Cadre conceptuel
Dans cette section, nous présenterons les
différents concepts entourant notre étude.
1.1.1. Le concept d'exploitation familiale agricole et
stratégie paysanne
Les discussions sur l'exploitation familiale agricole
évoluent généralement autour dela considération de
cette unité de base comme une entreprise ou non. En
principe,l'exploitation agricole peut être définie comme une
unité familiale de production, de consommation, d'accumulation et de
résidence (Bessane, 2006).
Elle assure ces quatre (04) fonctions principales et
l'identification de ces quatre fonctions confirme sa multifonctionnalité
en contribuant au développement économique et social des familles
paysannes (Bernard C. et al, 2006). Et Chombart de Lauwe (1963 et 1967)
identifie, le mécanisme de décision comme le cinquième
niveau en plus de la production, de laconsommation, de l'accumulation, et de la
résidence (le ménage).
Dans cet ordre d'idée, seloncertains auteurs,
l'exploitation agricole est une entreprise et les exploitants sont
desentrepreneurs, dans le courant productiviste (Benoit-Cattin et Faye, 1982).
Cette notiond'entreprise est discutée par Chia (2005) qui suggère
que l'exploitation agricole ne peut êtreconsidérée comme
une entreprise, au sens de la théorie économique classique, car
deuxinstitutions encadrent le fonctionnement des exploitations agricoles : le
marché et la famille.
Ainsi, l'exploitation agricole est une unité de
production dans laquelle l'agriculteur organise ses activités de
production, en vue de dégager un surplus qui n'est pas un profit dansle
sens commercial du terme.
L'ensemble des quatre éléments de
définition de l'exploitation familiale agricole retenus par Bessane
(2005) rejoignent les quatre sous-objectifs mis en relief par Bernard C. et al.
Il apparait alors nécessaire de donner des éléments
concernant l'intégration du ménage dans l'économie
marchande.
L'exploitation familiale agricole est enoutre un
système constitué par quatre sous-objectifs
interdépendants entre eux. Elle doitfournir à la fois des
produits vivriers et des produits commercialisés pour satisfaire les
besoinsalimentaires de la famille et les besoins collectifs et individuels en
revenu monétaire qui sontaccumulés en partie comme
investissements sociaux et productifs.
L'exploitation agricole combine et utilise des facteurs de
production (terre, travail, capital) pour produire des biens et services en vue
de réaliser les objectifs fixés par l'agriculteur et sa famille.
L'aspect socio-organisationnel caractérisé par la division
familiale du travail et par le partage des pouvoirs de décision interne
aboutit à une intégration du ménage dans les
marchés des semences, des autres intrants et de commercialisation des
produits.
La rémunération des facteurs de production est
la satisfaction des besoins du ménage, la réduction de la
pénibilité des travaux des champs et domestiques,
l'amélioration de la scolarisation des enfants, etc...Ces impacts de
l'intégration du ménage dans les marchés
représentent à la fois une forme de rémunération du
travail différent des salaires mais aussi un aspect spécifique
des bénéfices des propriétaires de l'entreprise classique.
Ainsi, par rapport aux grandes exploitations agricoles qui ne
sont autres que des entreprises dignes de ce nom, des caractéristiques
sont spécifiques aux exploitations agricoles familiales.
1.1.1.1.Système de production et système
d'activité
Un système est une représentation
synthétique d'un ensemble complexe dont le fonctionnement résulte
des relations qui s'établissent entre les éléments de cet
ensemble. Par extrapolation, le système de production est ainsi "un
ensemble structuré de moyens de production combinés entre eux
pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de
satisfaire les objectifs et besoins de l'exploitant et de sa famille"(Jouve,
1992).
Il permet d'expliquer les modes de fonctionnement global de
l'unité de base. Selon Badouin(1985), lesystème de production est
une combinaison de facteur de production au sein d'une unité debase.
Lefonctionnement de l'exploitation familiale agricole est
considéré ici comme « un enchaînement des prises de
décision » dans un ensemble de contrainte. L'atteinte des objectifs
occasionne la mobilisation des « flux » divers (monnaie,
matière, information, travail). Dans cette unité
économique et sociale complexe s'entremêlent les
différentes activités économiques, agricoles et non
agricoles, les besoins économiques liés à ces
activités et les besoins sociaux de la famille. Chaque membre de la
famille a généralement des tâches et des besoins
spécifiques (P.L. Osty, 1978).
Ainsi, la notion de système de production
précédente admet trois éléments : primo, le
système d'activité est distinct et se trouve à unniveau
supérieur au système de production (Paul et al., 1994,
cité par bessane E.,2006). Secundo, les éléments foncier,
humain, financier et socio-organisationnel semanifestent sous forme de flux
relevant du management opérationnel. Tertio, les
quatreéléments précédents correspondent aux
facteurs de production retenus et font l'objet dumanagement stratégique.
Les exploitations agricoles familiales sont un ensemble de
flux et de combinaison des activités selon les doctrines qui les
considèrent « comme un enchaînement de prises de
décision dans un ensemble de contraintes, en vue d'atteindre des
objectifs qui régissent des processus de production et que l'on peut
caractériser par des flux divers (monnaie, matière, information,
travail), au sein de l'exploitation, et avec l'extérieur »
(Cité par Penot E., cité parSALL M ; 2009).
L'utilisation des ressources en termes de flux est liée
à la réalisationd'activité qui résulte de
l'ensemble des systèmes de culture, d'élevage et
d'activité regroupésen système de production. Le
système de production est une combinaison des facteurs deproduction au
sein d'une unité de production (Badouin, 1988) cité par Deuhevel,
2006.
L'exploitation familiale agricole est aussi à la fois
un centre de décision et un centre de responsabilité. Par rapport
à une entreprise classique, le genre de décision comprend quatre
niveaux de finalité : la finalité quatre (immédiat) est la
performance d'un côté et la productivité de l'autre. La
finalité trois est le rendement des facteurs de production contre la
satisfaction des besoins. La finalité deux (but) qui est commune
à l'entreprise et l'exploitation agricole est le profit et la
préservation de l'environnement. La finalité « finale »
est le profit durable contre le bien être familiale.
Cette approche à la fois horizontale et verticale des
fluxopérationnels et des facteurs de production donne lieu à une
série d'approchescomplémentaires de survie et de moyen
d'existence durable. Une approche systémique permetainsi de
caractériser les niveaux d'organisation (cultures, exploitations,
territoires, ...) et derendre compte du fonctionnement global et de la
dynamique de ces systèmes.
1.1.1.2. Variables de l'exploitation familiale agricole
L'objectif de cette section est de montrer les six variables
essentielles à considérer afind'étudier les exploitations
agricoles familiales. Ces six variables d'analyses sont
présentées successivement dont l'approche économique, la
mesure du travail agricole, la productivité du travail, la
pluriactivité et diversification, la flexibilité de main d'oeuvre
et les facteurs de production.
1.1.1.2.a. Variable économique
Les études en économie agricole
développent des approches sur le travail enagriculture pour rendre
compte de la durée du travail agricole, de la corrélation entre
travail et revenu, de la pluriactivité et diversification des
activités agricoles et de la flexibilité de lamain-d'oeuvre dans
les exploitations.
Le terme travail fait immédiatement
référence à un facteur de production, un comptage des
effectifs ou des heures travaillées rendant compte d'un certain choix de
combinaison productive ou à un marché où se rencontrent
une offre et une demande de travail. Cette approche économique classique
doit être complétée par la doctrine d'AmartieSen3(*): considérant la
liberté comme finalité de la science économique
1.1.1.2.b. Mesure du travail agricole
En exploitation agricole, le travail constitue un facteur de
production qui déterminele revenu des agriculteurs
caractérisé par deux types de critères : l'effectif de la
main-d'oeuvre ou le nombre réel d'heures travaillées. Le premier
type s'appuie sur la définition d'unités «travailleurs
à temps plein » utilisées en routine dans les analyses
technico-économiques d'exploitations.
1.1.1.2.c.Productivité du travail des hommes et des
femmes
Par définition, la productivité de travail est
le rapport entre la qualité ou la valeur ajouté de la production
et le nombre d'heures nécessaires pour les réaliser. Elle
dépend normalement de la capacité du personnel à produire
une qualité dite standard ou services selon une norme
prédéfinie. Dans notre cas, on peut prendre en exemple la surface
de rizièrerepiquée en ligne (SRA) par heure.
Dans les activités agricoles, les travaux des hommes et
des femmes sontcomplémentaires. Fafchamps et Quisumbing (1998) cherchent
les déterminants de cetteproductivité du travail et de
l'affectation des gains additionnels sur ou hors exploitation. Ils proposent
comme variable explicative le « capital » humain (âge, nombre
d'années d'étude, taille, etc.). Enfin, le travail est
également considéré comme contrainte dans de très
nombreux modèles de programmation linéaire visant à
optimiser le système de production.
Celui-ci estalors pour l'essentiel décrit comme une
orientation de la production (sur la base desprincipaux types de produits
commercialisés). La notion de productivité est un outil commun
pour l'analyse comparative entrel'exploitation familiales agricole et
l'entreprise classique. La différence est que la performanceest
évaluée de manière verticale pour l'entreprise et
horizontale pour l'exploitation agricolefamiliale lorsque le ménage est
uni. 1.1.1.2.d.Pluriactivité et diversification
En agriculture, l'activité agricole assure plusieurs
rôles au sein de la famille. Presque tous les agriculteurs Camerounais
combinent plusieurs types d'activités ou diversifient leurs
activités. Ce sont des stratégies pratiquées par les
agriculteurs pour faire face aux problèmes journaliers. La
diversification justifie la multiplicité des activités
pratiquées par les paysans.
1.1.1.2.d. Flexibilité de la main d'oeuvre
Les exploitations agricoles familiales sont flexibles. Mundler
et Laurent (2003) mettent en avant la place significative de la
flexibilité fonctionnelle des ménages agricoles pour faire face
à l'évolution de la régulation du secteur agricole et aux
demandes qui leur sontadressées. Différents types de travailleurs
peuvent apporter de la flexibilité dans la gestion de la ressource de
travail du fait de leur statut et leurs rythmes d'implication. Il est question
alorsde savoir si la main d'oeuvre est aussi mobile dans le scenario minimal
que dans le scénariooptimal.
1.1.1.2.e. Facteurs de production
Toutes les unités de production disposent des moyens de
production. En exploitationagricole, la terre, le travail et le capital
constituent les facteurs de production selon lesdoctrines classiques.
L'exploitation agricole est entourée par son environnement, interne
etexterne, qui peut influencer le fonctionnement du système.
L'environnement externe regroupe l'élément politique,
socio-économique, et institutionnel, tandis que l'environnement interne
est constitué par les facteurs de production (terre, travail, capital).
La vie de l'exploitation agricole évolue ainsi à travers son
environnement interne et externe.
1.1.2. Stratégie paysanne
Dans le cadre de ce travail, quelques définitions du
terme « stratégie » au niveau de l'entreprise seront prises en
compte pour pouvoir inspirer celles de l'exploitation familiale agricole. Si
pour Chandler, « la stratégie consiste en la détermination
des buts et des objectifs à long terme d'une entreprise, l'adoption des
moyens d'action et d'allocation des ressources nécessaires pour
atteindre ces objectifs », Ansoff de sa part avance que « la
stratégie consiste à piloter les modifications des relations du
système entrepris avec son environnement et de la frontière de ce
système avec ce qui n'est pas lui ».
Tandis que, la stratégie est constituée de
l'ensemble desobjectifs, des politiques essentielles et des plans pour
réaliser ces objectifs, établis de tellefaçon qu'ils
définissent le domaine de l'action de l'entreprise ou celui dans lequel
elle devraitêtre, le type d'entreprise qu'elle est ou qu'elle devrait
être pour Andrews. Et enfin Berretta définit la stratégie
comme les voies et moyens permettant à l'entreprise de progresser vers
ses objectifs essentiels dans les meilleures conditions. (Chandler A., 1962 ;
Ansoff I., 1965 ;Andrews K., 1971 ; Berretta, 1975).
D'après ces séries de définitions, on
peut compiler que la stratégie est l'artd'atteindre un objectif. Elle
regroupe l'ensemble de tactique mené par un individu ou groupepour
être performent aux activités économiques. La mise en
oeuvre d'une stratégie résulte de processus de prise des
décisions. Elle doit tenir compte de l'environnement interne et
externede l'entreprise.
Et par extrapolation en milieu agricole, la stratégie
constitue l'ensemble de technique de valorisation des facteurs de production
mis en oeuvre par les exploitants pour atteindre leur objectif de production,
de consommation, de résidence et d'accumulation. C'estun art de
coordonner des actions et de manoeuvrer pour atteindre un objectif unique
oucomplexe.
Le concours des moyens agricoles est mis en oeuvre non
seulement pour atteindre des objectifs de maintien du niveau de production et
de la croissance mais aussi pour la production et de la reproduction de leur
unité de production familiale (UPF), dans un contexte plus ou moins
fortement marqué par l'incertitude (J. M. Yung et J. Zaslavsky, 1992).
EtOlivier de Sardan (1995) confirme la définition
précédente en définissant la stratégie :
«comme la combinaison de processus (plans, décisions et actions)
qu'un individu ou un groupe d'individus (une firme, une famille)
développe à dessein, et qui vise à changer (ou à
maintenir) son environnement social, économique et/ou physique. Ces
processus associent des ressources de différentes natures, des
techniques, des savoirs et des savoir-faire » pour arriver à une
fin d'entreprise. Cette dernière formulation est la plus proche de ce
que nous voulonsapprofondir le long des analyses des résultats de cette
étude.
Les stratégies des producteurs apparaissent alors comme
des "réponses" élaboréespar des acteurs sociaux -
agriculteurs et/ou éleveurs - à des "défis" (Toynbee,
1951) auxquelsils se trouvent confrontés. Mais la réponse
à ces défis peut provenir du groupe social pourreproduire ou
transformer un mode de vie essentiel à leur perpétuation en tant
que groupe social et à leur "présence" individuelle à
l'intérieur de celui-ci. Pour l'exploitation agricole, l'art de
coordonner les facteurs de production résulte de la cohésion du
ménage autour de stratégie commune.
1.1.3. Le concept d'efficience
Dans sa plus simple expression, l'efficience indique à
quel point une organisation utilise bien ses ressources pour produire des biens
et des services. L'efficience est donc un concept axé sur les ressources
(intrants), les biens et services (extrants) et le rythme auquel on utilise les
intrants pour produire ou offrir les extrants (productivité). Pour
vraiment comprendre le concept d'efficience, il faut comprendre les expressions
intrants, extrants (aspects quantité et qualité),
productivité et niveau de service.
Ø Les intrants sont des ressources (par exemple,
ressources humaines et financières, équipement, matériel,
installations, information, énergie et terrains) utilisées pour
produire des extrants.
Ø Les extrants sont des biens et des services produits
pour répondre aux besoins d'une « clientèle ». Les
extrants se définissent en termes de quantité et de
qualité et sont livrés en fonction de paramètres relatifs
au niveau de service.
Ø La quantité désigne le montant, le
volume ou le nombre d'extrants produits, par exemple du conditionner dans des
emballages de 50kg,
Ø La qualité désigne divers attributs et
caractéristiques d'extrants, comme la fiabilité, l'exactitude, la
diligence du service, la sécurité et le confort.
Ø La productivité est le ratio de la
quantité de biens et services acceptables produits (extrants) par
rapport à la quantité de ressources (intrants) ayant servi
à les produire. La productivité s'exprime en ratio, comme le
coût ou le temps par unité d'extrant.
Ø Le niveau de service désigne la «
richesse » du service sur des plans comme l'accessibilité, les
options, la fréquence et le délai de réponse. Les normes
de niveau de service sont parfois définies par la loi, les
règlements ou la politique. Ces critères peuvent influencer
autant la qualité que le coût du service.
1.1.3.1. Définition d'efficacité
Dans la littérature économique, la notion
d'efficacité est abondamment utilisée pour permettre de mesurer
la performance des unités de production. Il est donc important
decomprendre pourquoi cette question d'efficacité est progressivement
devenue pertinente auniveau du secteur agricole en particulier.Selon la
théorie économique, le concept efficacité fait
référence à l'optimum de Pareto (Chemak, 2010).
L'efficacité en agriculture peut être
définie comme « le niveau auquel les producteurs arrivent à
réaliser le meilleur résultat avec les ressources disponibles
dans l'exploitation et les technologies données »(Adjognon, 2009)
Donc, elle traduit le rapport entre les résultats attendus et les
résultats atteints. Ceci signifie qu'elle décrit l'optimisation
des moyens utilisés afin de maximiser le profit et garantir une plus
grande compétitivité. En d'autres termes, elle donne une
indication sur la capacité des entreprises àutiliser une
technologie existante de la manière la plus adéquate(Ghali,
2014).
L'efficacité est alors perçue au sein des
différentes analyses recensées comme un élément de
mesure de la performance des unités de production, tout comme le
rendement et la productivité. Selon Saucier et Brunelle (1995), la
notion d'efficacité englobe les concepts de productivité et de
rendement.
De ce fait, la mesure de la performance n`est plus
limitée seulement à la seule dimensionfinancière
(basée sur des comparaisons selon le coût moyen, le rendement, la
productivité),mais aussi elle est évaluée par la
capacité d'un système de production de produire « au
mieux» par la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens de production
(Coelli, 1998). C`estdans ce contexte qu`apparaît le concept de
l'efficacité technique.
Plusieurs auteurs identifient la période des
années60, comme étant celle où l'ensemble des secteurs ont
connu d'importants changements structurels. En effet, un regain
d'intérêt de ce concept au cours de cette période,
occasionné par la poussée technologique et l'émergence de
l'innovation technologique qui a été intégrée
ausein du processus de production des firmes, a été
remarqué.
Ceci a amené les chercheurs à étudier
les impératifs d'une utilisation efficiente des nouvelles technologies
de production(Amara, 2000). Avant cette période, « la
possibilité que les entreprises puissent exploiter leurs ressources de
manière inefficace était implicitement écartée des
études empiriques » (Amara et Romain, 2000, p.1). Ce n'est qu'au
cours des années quarante que le concept d'efficacité commence
à apparaître dans la littérature avec les travaux de
Carlson(1939), (Hicks, 1946)et (Samuelson, 1947).
Dès lors, la notion d'efficacité a fait l'objet
d'une multitude d'études et de recherches scientifiques. En effet,
plusieurs auteurs ont alors tenté successivement, pendant plus d'un
demi-siècle, d'éclaircir ce concept. (Debreu, 1951) ,
(Koopmans, 1951), (Shephard, 1953), (Farrell, 1957 )étaient les premiers
à s'intéresser au concept d'efficacité. Leurs travaux sont
considérés comme le point de départ de la construction du
concept. Koopmans (1951) était le premier à proposer une mesure
du concept d'efficacité, relative à l'analyse de la
production.
Il a proposé une formalisation de l'efficience
technique qui permet de décomposer l'efficience technique en une
efficience d'échelle et une efficience technique pure. Debreu (1951)
était le premier à le mesurer empiriquement, à travers les
coefficients d'utilisation des ressources (des mesures de ratio
extrant-intrant) pour décrire le maximum d'une réduction
équiproportionnelle de tous les inputs permettant au processus de
productionde subsister.
Quant à Shephard (1953), il a introduit la fonction
distance input qui permet demesurer l'inefficacité en prenant en compte
la possibilité d'intégrer des processus de production
multi-output. Farrell (1957), dans son article4(*), est arrivé à fournir un outil de
raisonnement théorique fondé sur le concept
microéconomique du taux marginal de substitution. C'est ainsi qu'il a
été le premier à définir clairement le concept
d'efficacité économique et à le diviser en deux termes :
efficacité technique et d'efficacité allocative. C'est ce qui est
adopté aujourd'hui par la littérature économique qui
identifie trois formes d'efficacité dans les activités
productives, notamment l'efficacité technique, allocative et
économique (Amara, 2000).
1.1.3.2.Concept d'efficacité vu
sousl'approchedelaproduction
L'objectifassignéàcettepartieconsiste,dansunpremiertemps,àretracerdemanièreapprofondie
lefondement théoriquedu concept del'efficacité. «
Selonlathéoriemicroéconomiquetraditionnelle,leconceptd'efficacitén'est
pasprisen compte danslestravauxempiriques,car
lesproducteurssontsupposésêtre rationnelsdans leursprisesde
décisionetagissentdansunseulbutdugainéconomique (maximisationde
profit)»(Ngometal.,2016,p.9).Cettehypothèsedel'omissiondel'efficacitésupposeque
chaqueexploitant setrouvetoujours surla frontièredeproduction.
Lesproducteurs sonttoujoursà la recherche
desméthodesquiconduisentà atteindre la productionmaximale,et
doncéliminerouréduireleursinefficacitéstechniques.Enthéorie
microéconomique, onpeutmesurer l'efficacité d'unefirmeà
travers l'approche de production.Le conceptde l'efficacité productive
outechnique estprésenté dansla définition mêmedela
fonction de production (Chaffai, 1997; Chebilet al.,2013).
Lafonctionde productionspécifie
lesquantitésmaximalesd'outputsaccessiblespour tout
niveaudesinputs,etpour toutniveaude
l'output,lesquantitésminimalesnécessairesà leur
obtention(Thiry
etTulkens,1988).C'estainsiquel'efficacitéd'uneunitédeproduction
établitalorsune relationtechniqueentre
lespaniersd'inputsetlesdifférentsniveaux
d'outputsqu'onpeutobteniràl'issueduprocessusdeproduction.
Lerapportquiexisteentre
lesinputsetl'outputpeutêtrecaractériséparlatechnologiedeproduction.Onprocèdeàune
approchequitente demodéliser cette technologie de
productionafind'identifier les
combinaisonsproductivesoptimale.Cecinousamèneàeffectueruneanalyseàtraversunindicateur
deperformance productive quiestl'efficacité technique,
nécessitantl'estimation d'unefrontièredeproduction.
Parsoucidesimplification,nousillustreronsdanslafigure1laconfigurationdanslaquelle
l'output s'obtient àtravers lacombinaison deplusieurs
inputs.
Figure1: Représentation duprocessus deproduction
enagriculture
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le1.png)
Source:Auteur,2019;tirédelathéoriedelaproduction.
Lescontraintesimposéesà
laproductiondécoulentde lararetédesressources,ce qui
impliqueunegrandeattentionquantàleurutilisation.Ainsi,lafirme
maximiserasa productionouminimisera l'utilisationde sesmoyensde
production,toutenveillantà une meilleureutilisation de ces ressources
àtravers une allocation efficace au sens de Pareto.
1.1.3.3.Typologie d'efficacité
Denombreuxauteurs nous ontrévélé
l'existencedeplusieurs types d'efficacité: l'efficacité
technique, l'efficacité d'échelle,l'efficacité
allocative.Notonsquel`efficacité économique
correspondauxproduitsdesdeuxtypesd'efficacitéréunis(efficacitétechniqueetallocative)
(Lovell,1993;Coellietal.,1998etAmaraetRomain,2000).Une exploitationagricoleest
considéréecommeéconomiquementefficace«sielleestàlafoistechniquementefficaceet
allouedemanière efficaceses ressources productives»(Hanafi, 2011,
p.11).
1.1.3.3.a. Notion d'efficacitétechnique
Lanotion
d'efficacitétechniqueavaitdéjàfaitl'objetdenombreusesinvestigations
théoriques.Nousprocédonsainsià une
recensiondesdéfinitionssuccessivesdonta fait l'objet ce
concept.L'efficacité techniquesedéfinitcomme lacapacité de
lafirmeà exploiter lesressourcesde façonoptimale.
SelonGhalietal.(2014), l'efficacité technique
concernela capacité de
l'exploitationàéviterlegaspillageparunebonnegestiondesressourcesdisponibles.Dans
lemêmesens,(Djimasra, 2009)ladécrit comme étantla
capacitéd'uneentrepriseàproduire de façon efficace avec
lesressourcesnécessairementlimitéesdontelle dispose. Pour Farrell
(1957), ce conceptestmesuré à partir desmeilleurespratiquesdansle
secteur.Autrement dit,ilmesure commentuneexploitationvaloriselesintrantsqui
entrentdansleprocessusde production de manièreoptimale.
Uneunitédeproductionesttechniquementefficacelorsqu'ellesesituesurlafrontière,c'est-
à-dire qu'elleconsisteàréaliser le
pluspossibleniveaud'outputspour unniveaud'intrants donné
(orientation-output, la maximisation de l'output)oubienelle consisteà
utiliserle moins d'inputs possiblepourun niveau deproduction
donné(orientation-input).
L'efficacité techniqueestmesurée par
l'écartexistantentre leniveaude productionobservé
etleniveaud'outputoptimaldéterminéparlafrontièredeproduction.Lafigure
2présente une illustrationgraphiquede l'efficacité
technique(casd'unefonctionmono-output/mono- input).
Figure 1:Illustration graphique du
concept d'efficacité à partir d'une fonction de production
(inputs orientés / outputs orientés)
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le2.png)
Source:inspirédeFarrell,1957;Miri,2014.
La fonction de production est définie comme
étant une fonction reliant la combinaison de tous les points efficaces.
L'écart par rapport aux meilleures pratiques fournit le degré d'
(in)efficacité d'une firme. La figure 2 montre que les exploitations
numérotées 1, 2, 3, et 4 sont techniquement efficaces
puisqu'elles se situent directement sur la courbe frontière de la
fonction de production. Cependant, l'exploitation 5 présente une
inefficacité étant donné qu'elle se situe en dessous de la
frontière de production.
Donc, le producteur aurait la possibilité d'employer
moins d'inputs utilisés sans pour autant réduire le niveau
d'outputproduit en passant de à (orientation-input) ou bien augmenter le niveau d'output obtenu en
gardant les mêmes niveaux d'intrants constants en passant donc de à (orientation-output).
L'efficacité technique se décompose à son
tour en efficacité technique pure (ETP) et efficacité
d'échelle (EE) (Latruffe et Piet, 2013). Cette décomposition se
fait selon l'hypothèse faite sur la nature des rendements à
l'échelle. L'efficacité d'échelle renseigne sur le niveau
optimal de la taille de l'exploitation. Ainsi, elle permet d'évaluer si
les rendementsd'une exploitation
sontcroissants,constantsoudécroissants5(*).
Elletraduitdoncl'adéquation
d'uneunitédeproductionàsonéchelleoptimale.L'échelleoptimaleestentendueicicomme
étantlameilleuresituationà laquelle peutparvenirl'unité de
productionenaugmentant
proportionnellementlaquantitédetoussesfacteurs.L'efficacitétechniquepure,quantàelle,
renseignesurlamanièredontlesressourcesdel'unitédeproductionsontgérées(Latruffe,2010;Blancardetal.,2013).
Danslecasdesrendementsd'échelle constants,onsuppose
qu'une augmentationdansla quantité d'inputs
consommésmèneraità une augmentation proportionnelledans
laquantité d'outputs deproduits. Dans lecas des rendements
d'échelle variables (croissantsou décroissants), en revanche, la
quantité d'outputsproduits est
considéréepouraugmenterplusoumoinsproportionnellementquel'augmentationdansles
inputs.Lafigure3faitladistinctionentrel'efficacitétechniquepureetl'efficacitéd'échelle.
Figure 2:Représentation
graphique de l'efficacité technique pure et d'échelle
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le11.png)
Source:Coellietal.1998,Albouchietal.,2004.
Sur la figure 3, l'exploitation A est techniquement inefficace
par rapport à l'exploitation B, qui correspond à la taille
optimale, étant donné qu'il est possible de produire la
même quantité d'output avec moins d'intrant. L'inefficacité
technique pure correspond au rapport et l'inefficacité d'échelle est mesurée par le
rapport ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le15.png)
Le produit de ces deux inefficacités correspond
à l'inefficacité technique total au point A, et se mesure par le
rapport ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le17.png)
1.1.3.3.b. Notion d'efficacitéallocative
Leconceptd'efficacitéallocative
seréfèreauxprixrelatifsdes facteurs deproduction (travail,
capital,herbicide etfertilisant).Ilconsisteà mesurer, pour unniveaude
production donné, les proportions dans lesquelles les
facteursdeproduction sont utilisés et de choisir la
combinaisond'inputsde façonà minimiser
leurcoût.SelonPiot-lepetitetRainelli(1996),
l'efficacitéallocativesedéfinitparlafaçondontl'entrepreneurfixelesproportionsentreles
différents intrants participant àla combinaison productive en
sebasant surleurs prix respectifs.
1.1.3.3.c.Illustration des types d'efficacité
Lafigure 4ci-dessous,proposée par
Farrell(1957),illustre ladistinctionentre lestypes d`efficacité, pour
lecas où ilexistedeuxfacteursdeproduction (letravailL et lecapital K).
L'isoquant SS'représentela frontière de
productionquiestdéfinie commeétantl'ensemble
descombinaisonsd'inputquisonttechniquementefficacespourunniveauoutputdonné.Les
pointssituésau-dessusde
l'isoquantecaractérisentlesfirmesnonefficaces.La droite (AA')
représentegraphiquement lerapportdes prixdes inputs
déterminés par lemarché(lacourbe d'isocoût).
Ainsi,lepointQreprésenteune
firmetechniquementefficace,utilisantlesdeux facteurs de productiondansle
même rapportque la firme située aupointP.Touslespoints
situéssurlafrontièredeproductionsonttechniquementefficients,etontunscored'efficacité
techniqueégalà1alorsquetoutpointàl'intérieurdel'isoquantesttechniquementinefficace
pourceniveaudeproduction.
L`efficacitétechniquedel'exploitationaupointPestdonnéepar
le rapport qui varie entre zéro et l'unité. Les firmes efficaces
ont un rapport égal à 1,et celles dont le ratio est
inférieur à 1 doivent baisser l'intrant utilisé de ) Par exemple, si le ratio est de 0,85 il faut diminuer l'intrant de 15
% pour devenir efficace et se positionner sur la courbe.
Bien qu'ils soient techniquement efficaces, tous les points
sur l'isoquant ne sont pas allocativement efficaces. L'efficacité
allocative est mesurée par l'écart entre le coût de
production et l'efficacité technique. En effet, et même si
l'efficacité technique est de 100%
Avant d'expliciter le cadre conceptuel qui guide notre travail
de recherche, il nous semble pertinent d'exposer sommairement les fondements
théoriques.
1.2.Cadre théorique
Dans cette section, nous présenterons les théories
économiques entourant notre étude ; l'accent sera d'avantage
mise sur la théorie de l'efficience X.
1.2.1. Les fondements micro-économiques des formes
d'efficacité ou d'inefficacité organisationnelle
Lathéorienéo-classique
fondéesurlaconcurrencepureetparfaite atraité desproblèmes
d'efficacitéoudeperformance productivedesorganisations. Cependant,
lecontenudelathéorieasuscitédevivescritiquesquiontdèslors
révéléseslimites.
1.2.1.1. Le contenu delathéorie
Danssaprésentation
del'économiecommeunrégimedeconcurrence,le
librejeudesentréesetdessortiesdumarchéporteenluilesmécanismes
de rétablissementdelacompétitivité
desfirmes.Condamnées eneffet,de
réussirsurlechampdebatailledelaconcurrenceaurisquedeperdredesparts de
marché ou de sortir entièrement du marché
auprofitdesautres.Les entreprises veillentsurl'allocation
deleurressourceousurl'utilisationefficace
desfacteursdeproduction.Bref,lesentreprises quitiennentbonsurlemarché
sontcellesquiparessenceproduisentdefaçonefficaceetdonc,combinent au
mieuxles facteursde production.
Déjà,lesclassiquesavaientabordécetteproblématiquegrâceàlathéoriedela«
maininvisible»d'Adam
Smith.Lemarchéportelesgermesdel'efficacité productive,donc
à priori, il n'est pas réellementopportunde surmonterles
défaillancesauseindesentreprises.Quelquesauteurs
ontapportédescritiques
àcettethéoriequiseveutuniverselle.
Eneffet,présenter l'économie
commeunrégimedeconcurrenceintégrale
c'est-à-direpureetparfaite
estloind'êtrelaréalité.Lesmarchéssontenconcurrenceimparfaite
danslapratique,etlesrisquesd'inefficacitépermanente ne sont
pasexclus.
Hirshman (1992)6(*)écrivait qu'aucun système
économique ne peut garantir que les entreprises agiront toujours de
façon à avoir une conduite aussi efficace, respectueuse des
comportements que l'on attend d'elles.
Pour éviter tout dysfonctionnement économique
général, résultant des comportements déviants et
cumulatifs d'une proportion importante d'entreprises représentatives de
l'économie, la nécessité d'un cadre analytique se pose
avec acuité pour décrire et expliquer la raison des échecs
et/ou succès des entreprises. La littérature économique
actuelle offre un cadre méthodologique approprié fondé sur
la micro- économie moderne.
1.2.1.2.La théorie de l'efficacité-X
La théorie de l'efficacité ou de
l'inefficacité-Xa été développéen 1966 par
Leibensteinpourdireessentiellement quepouruneraisonoupouruneautre,le
travaildansl'entreprisen'estpasaussiefficaceeffectivement pourconduirela
firmeverssonobjectifdemaximisation.
PourLeibenstein,l'inefficacité-Xestle
typed'inefficiencerésultantdelamauvaiseutilisationdesressourcesauseindes
organisationsdeproduction.
Dansuncadreplusgénéral,Leibenstein
opposel'efficienceéconomique
globaleauprocessusgénérald'allocationdesressourcesauseindel'entreprise.Dèslors,sil'onsupposel'allocationdesfacteursconstante,l'organisation
està mêmedegénérerdessurplusvial'accroissement
desonefficienceproductive(X-
efficiency).Ainsil'X-efficiencyrésultedufaitquelesorganisationsn'exploitent
pas de façon optimale leurs ressources.
Ainsi, à technologie et dotation en facteurs de
production identiques, les entreprises peuvent parvenir à des
résultatsdifférentsentermesdeproductivité.Dèslors,touteslesentreprisesne
sesituentpassurla«frontièreefficiente»del'ensembledeproductionàpartir
del'instantoùtoutesnevalorisent pasdelamêmefaçon
l'existence d'uninputX, distinct des facteursclassiques (capitalettravail),et
quireflètelaqualité globale dela gestiondesressourcesau sein
del'organisation.
Parmi les faits générateurs de ce surplus,
Leibenstein insiste sur les facteurs de motivation liés aux conditions
générales de travail. Par exemple, le fait qu'une entreprise ne
parvienne pas, à niveau d'inputs donné, à obtenir le
volume d'outputs désiré peut s'expliquer facilement si l'on
considère que « les contrats de travail sont
incomplets...certaines machines complexes dont les spécifications (en
terme de production) sont fixes, génèrent des performances
variables en fonction de leur emploi respectif...il est d'ailleurs
excessivement rare que tous les éléments de la performance soient
considérés par le contrat de travail ».(Leibenstein, 1966,
op.cit).
Cette théorie se démarque des points de vue des
économies classiques selon laquelle pour une quantité de
ressource donnée, l'entreprise réalise une production optimale,
ou en fixant son niveau de production, elle utilise la quantité
de ressource minimale pour la réaliser.
Les tenants de cette théorie soutiennent que
l'inefficacité productive d'une entreprise peut être
expliquée par plusieurs facteurs, mais la principale variable reste
l'effort qui est fonction du degré de motivation en vigueur dans
l'entreprise. En effet, le caractère discrétionnaire de l'effort
des individus peut conduire à une divergence entre les objectifs
individuels et ceux de l'entreprise.
L'effort peut être accru cependant soit par la pression
interne, soit par la pression externe. Si la pression interne est celle
qu'exerce le supérieur hiérarchique au sein de l'entreprise, la
pression externe est celle issue de la concurrence. Leibenstein
matérialise cette oeuvre pionnière par la relation causale
présentée ci-dessous qui constitue en fait l'essence même
de la théorie de l'efficacité ou de l'inefficacité-X.
Figure 3:Relation causale de H.
Leibenstein
ENiPRiCi Ti COi
AvecENi
:Environnementdanslequell'entrepriseiévoluequipeutêtresoit
concurrentiel,soitmonopoliste;
PRi :Variablereprésentativedu
niveaudepressiondansl'entreprisei;
Ci :Choixdel'effortau sein del'entreprise;
Ti
:Variablereprésentantlatechniquespécifiqueoulaconversiondes
inputsen outputs;
COi :Coûtdeproductionunitairedel'output.
Cette relationcausalestipuleque
lemarchéestàlabasede l'efficacité
productive.Parlebiaisdepressionqu'ilmetenplace,chaqueentreprisechoisit
uncomportement productif(effortdanslaproduction)setraduisantpar
l'acquisitiondetechnologie plusélaborée ouplusadaptée
ayantdoncpour
conséquencelaréductiondescoûtsdeproduction.
Enmatière
decontratsdansuneéconomiedeproduction,danslaquelleles
agentsdisposentd'actifsdeproduction,ilssontdestinésnonseulement à
optimiser l'échange mais aussi à organiser la production pour en
améliorer l'efficacité. Ils apparaissent dès lorscomme
l'articulation de plusieurs mécanismesessentiels destinés
àorganiserlacoordinationtechnique,garantir la
réalisationdespromesses,partagerle risqueou inciteràl'effort.
1.2.1.3.L'analyse micro-économique de
laperformanceproductive
Leconceptdel'efficacitéprisedanssonsenslargedépend
delaréalisation del'objectif quesefixel'organisation.
L'efficiencefaitplusappelàlaproductivité des facteurs et
s'appréhendedans le mêmesens de l'efficacitétechnique.
Ungrandnombrededéfinitionspeuvent luiêtreassociées,maisune
convergence semblese dégager autour d'elles: l'efficacitéou la
performance productiveestle
résultatd'unemeilleureproductivitédansl'entrepriseissue d'un
arbitragejudicieuxdelacombinaisondesfacteurs.
End'autreterme,leconceptreposeessentiellementsurlacapacitéd'une
entreprise à produire de façon efficace avec les ressources
nécessairement
limitéesdontelledispose.L'aspectjudicieuxdelacombinaisondesfacteursde
productionfaitpencherlesensduconceptversl'aspecttechniquedeproduction.
L'accentestdoncmissurlaproductivitédesfacteurs
quipeutêtreinfluencéepar d'autresélémentsqui
peuventêtrerepérésàpartirdesrecherchesempiriques.
1.2.1.3.a.Lanotiond'efficacitéTechnique:définitions
Sousunaspectpurementtechnique,l'efficacitéde
productionfait référence
auxquantitésdefacteursd'inputsutilisésetdeprestations
d'outputsfournis. Koopmans(1951),
adonnéunedéfinitionformelledel'efficacitétechniqueselon
laquelle,uneunitédeproductionesttechniquement efficace,s'ilestpossible
d'augmenter l'unquelconquedesesoutputssansréduireaumoinsunautre output
ou augmenter au moins un input; ou si l'on ne peut réduire l'un
quelconque desesinputssansaccroître aumoinsunautre inputoudiminuerau
moinsunoutput.
Ainsi, selon que l'on calcule l'efficacité en faisant
varier les inputs, les outputs ou les deux à la fois, les ensembles de
référence sont différents.
1.2.1.3.b. Les mesures de l'efficacité technique
Au regard des définitions ci-dessus, on peut donner
deux mesures de l'efficacité technique. Ce sont des mesures
d'efficacité dues originellement à Debreu, puis
popularisées dans le cas d'un seul output par Farrell. D'autres auteurs
comme Färe, Färe-Lovell, et Zieschang ont également
développé d'autres méthodes de mesure.
A dotation factorielle donnée, l'efficacité
productive d'une firme se mesure par l'écart existant entre le niveau de
production observé et le niveau d'output optimal déterminé
par la frontière de production. En d'autres termes, une firme sera
jugée inefficace en inputs si d'autres firmes ou combinaisons de firmes
peuvent produire le même output en utilisant moins de quantités
d'un facteur ou de plusieurs facteurs. Cette même firme ne sera pas
efficace en outputs s'il existe d'autres firmes ou combinaisons de firmes qui
produisent plus, à dotation factorielle égale.
Pour Leibenstein, l'efficience-X intègre non seulement
l'inefficacité technique mais aussi l'inefficacité allocative.
L'inefficacité technique comme précisée, consiste dans
l'utilisation excessive de certains inputs, tandis que l'inefficacité
allocative est due à la combinaison des inputs dans des proportions sous
optimales par rapport aux prix relatifs.
Pour mieux appréhender ces concepts, la figure
ci-dessous illustre cette distinction pour le cas où il existe deux
inputs . L'isoquant TT' représente l'ensemble des vecteurs qui sont
techniquement efficaces pour un output donné. C'est la frontière
de production, la connaissance de cette frontière (via la méthode
Data EnvelopmentAnalysis) va nous permettre de calculer l'efficacité
technique. Tout point à l'intérieur de l'isoquant est
techniquement inefficace pour ce niveau de production.
Figure 4 : Mesure de
l'efficacité technique et allocative
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le23.png)
Source: Farrell,M.J. (1957)
Par exemple, au point P l'inefficacité technique est
représentée par le segment QP. Il est possible de produire le
même niveau d'output avec une diminution de tous les inputs dans la
proportion . Ainsi, Farrell (1957) a proposé de mesurer le degré
d'efficacité technique (ET) par le rapport OQ/OP, qui varie entre
zéro et l'unité. Pour chaque unité de production i, nous
avons : .
Bien qu'ils soient techniquement efficaces, tous les points
sur l'isoquant ne le sont pas allocativement. Une combinaison de facteurs est
dite allocativement efficace si le taux marginal de substitution est
égal au rapport des prix des facteurs. Ainsi, le point , déterminé par la tangente de l'isocoût7(*) à l'isoquant8(*) , est allocativement efficace. L'efficacité allocative (EA) des
points P ou Q est mesuré par le rapport .
. La distance RQ représente la réduction de coût si
la production correspondait au point .
Ce dernier est efficient du point de vue allocatif, puisqu'il
est déterminé par la tangente de l'isocoût à l'isoquant . Le produit des efficacités technique et allocative est
appelé efficacité totale (ETT) ou économique.
Signalonsquelaminimisation descoûtsestuneconditionnécessairemais
nonsuffisantepourlamaximisation desprofits.Eneffet,uneentreprise
économiquement
efficaceminimisesescoûtsàunniveaud'outputdonné,maisil
estparfoispossibledediminuer lecoûtmoyenenvariant leniveaudeproduction
(économies d'échelle)oulacomposition
del'output(économiesdevariétéoude gamme).
Ilyaéconomiesd'échellelorsquel'accroissement
delaproduction
diminuelecoûtmoyen.Enrevanche,leséconomiesdevariétésontréalisées
quandlaproductionsimultanée deplusieursproduits(oulavariationdeleur
proportion) conduit à une baisse de coût moyen. De telles
économies sont absentes dansunmarchédeconcurrencepureetparfaite.
1.2.2. Les instruments d'analyse de l'efficacité
productive
Après avoir introduit les différents concepts
entourant notre étude ainsi que les théories économiques
se rapportant à notre étudeet susceptible de donner un socle
solide pour la suite de notre analyse, nous présentons dans cette
section les instruments utilisés par la littérature pour mesurer
l'efficacité.
Dans la littérature empirique, deux approches sont
généralement utilisées pour mesurer l'efficacité
d'une unité de production : la méthode de l'efficacité
productive basée sur la relation entre le principal et l'agent, et la
méthode de l'efficacité productive basée sur les
frontières de production (Kobou et al. 2009).
En ce qui concerne la deuxième approche, deux grandes
méthodes, à savoir la méthode paramétrique
(Aigner& Chu 1968 ; Aigner et al.1977 ; Meeusen& Van Den Broeck 1977)
et la méthode non paramétrique (Charnes et al. 1978 ; Banker et
al. 1984), peuvent être utilisées pour estimer l'efficacité
technique d'une organisation productive. Nous nous intéresserons dans le
cadre de ce travail uniquement à la seconde approche.
Figure 5:Méthodes d'estimation
de l'efficacité
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le34.png)
Source : Coelli et al., 1998.
Au regard de ce panel de méthodes d'estimations de
l'efficacité disponibles, deux grandes approches sont retenues par la
littérature économique et sont les plus utilisées pour
établir une frontière de production et estimer
l'efficacité technique : l'une paramétrique, approche
économétrique connue sous le nom de frontières
stochastiques (SFA), et l'autre non paramétrique, approche basée
sur la programmation mathématique et connue sous le nom d'analyse par
enveloppement des données (AED).
Le principal élément distinctif de ces deux
approches réside dans les hypothèses concernant, d'une part, la
prise en compte des résidus (facteurs aléatoires) et d'autre part
la spécification fonctionnelle ou non de la fonction de production.
Ainsi, chacune de ces deux méthodes repose sur une conception
différente de la construction de cette frontière efficace.
Néanmoins, toutes ces techniques comportent des
avantages ainsi que des faiblesses qui limitent la portée de leurs
applications comme outil d'évaluation de l'efficacité. Ceux-ci
ont été amplement décrits dans la littérature de
plusieurs auteurs tels que Coelli et al., 1998; Amara et al, 2000; Ambapour,
2001. L'étude détaillée des méthodes
paramétriques et non paramétriques, qui sera discutée dans
la partie suivante, permettra d'identifier le choix méthodologique le
plus approprié dans notre cadre d'analyse.
1.2.2.1. L'approche paramétrique
Les approches paramétriques sont proposées par
Aigner et Chu (1968), Aigner Lovell et Schmidt (1977) et Meeusen et Van Den
Broeck (1977). Ils exigent la spécification d'une forme
particulière de la technologie de production (le plus classiquement une
fonction de type Cobb-Douglass, translog, CES, Leontief, etc.).
Autrement dit, ils nécessitent l'imposition d'une
forme fonctionnelle9(*)
spécifique de la fonction de production connue à priori, tout en
reliant les variables indépendantes aux variables dépendantes.
Comme leurs noms l'indiquent, les frontières paramétriques
intègrent un certain nombre de paramètres pour construire la
frontière de production.
L'estimation de ces paramètres se fait à l'aide
d'outils économétriques. La forme fonctionnelle choisie implique
des hypothèses spécifiques sur la distribution des termes
d'erreur. Le problème consiste à spécifier cette fonction
et à estimer les paramètres. Ainsi, « si le modèle
est mal spécifié, l'efficacité mesurée pourra
être biaisée par une erreur de spécification » (Berger
et Humphrey, 1997; cité par Solhi et Rigar, 2014).
Au sein de l'approche paramétrique, il peut
s'opérer une forme de distinction. Selon Amara et Romain (2000) et
repris par NdegueFongue et al. (2014), ilexiste trois approches
paramétriques qui se sont développées pour
spécifier la nature exacte du terme d'erreur dans le modèle
standard, à savoir les frontières de production
déterministes, probabilistes et stochastiques.
1.2.2.1.a. Les fonctions de production déterministes et
probabilistes
Farrell (1957) fut à l'origine de l'approche
déterministe et paramétrique (Amara et Romain, 2000).
L'estimation de la fonction de production frontière paramétrique
déterministe, effectuée par Aigner et Chu (1968), se fonde sur
l'hypothèse d'une fonction de production donnant le maximum de
production possible à partir des facteurs de production.
Une frontière de production, de coût ou de profit
sera dite déterministe, si l'on suppose que les écarts entre la
fonction estimée et les observations réelles correspondent
exclusivement à des inefficacités productives. Elle
présente donc une frontière fixe en ce sens qu'elles
présentent un seul terme d'erreur qui est positif et permet de
détecter l'inefficacité.
Cette technique d'estimation est plus facile à estimer,
cependant, elle est très sensible aux erreurs de mesure (Ampabour,
2001). De plus, elle néglige la possibilité que la performance
d'une firme puisse être affectée par des effets aléatoires
hors du contrôle du producteur (tels que les aléas climatiques, la
pénurie des intrants, la fluctuation des prix, etc.) (Fok et al.,2013).
Quant à l'approche probabiliste, elle fut développée par
Timmer (1971). Cette approche consiste à réduire la
sensibilité de la frontière aux observations extrêmes, due
aux erreurs aléatoires. Cette technique d'estimation est
appliquée par plusieurs auteurs tels Bravo-Ureta (1986) et Romain et
Lambert (1995).
1.2.2.1.b. Les fonctions de production stochastiques
La frontière de production stochastique (SFA) est une
méthode permettant d'estimer une frontière de production à
caractère paramétrique et un score d'efficacité technique
spécifique à chaque unité de décision.
Elle décompose l'erreur de la fonction
étudiée en deux éléments indépendants :
d'abord, une composante symétrique permettant des variations purement
aléatoires, reflétant les erreurs de mesure, la mauvaise
spécification du modèle (variations liées à des
variables non prises en compte dans le modèle) et les facteurs
incontrôlables impliquant que la firme n'a aucun pouvoir
décisionnel pour améliorer son efficacité.
Ces facteurs ne peuvent pas être négligeables,
notamment dans l'agriculture qui est toujours affectée par des
aléas climatiques récurrents et des catastrophes naturelles
répétitives impactant la productivité des exploitations
agricoles. L'intégration de ce terme donne la nature stochastique
à ce type de frontière d'efficacité.
Ensuite, une composante asymétrique traduit le
degré d'inefficacité des firmes en rapport à la
frontière (la défaillance technique). Cette décomposition
du terme d'erreur conduira par conséquent à une mesure plus
précise de l'efficacité technique.
Par hypothèse, les deux termes suivent des
distributions indépendantes. Le terme d'erreur aléatoire suit une
distribution normale symétrique, tandis que le terme d'efficacité
suit une distribution asymétrique définie positivement pour une
fonction de coût et négativement pour une fonction de production
et de profit.
Des distributions de type exponentiel, gamma ou normal
tronqué sont proposées pour ce terme non négatif. On
suppose aussi qu'il n'existe aucune corrélation entre
l'inefficacité et les répresseurs. La fonction de
frontière de production stochastique se présente sous la forme
générale suivante (Aigner et al., 1977; Battesse et Coelli, 1995)
: ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le36.png)
Avec i=1, 2, ... ... ..., n et ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le37.png)
Où
: La production observée.
: Le vecteur d'input.
: Les paramètres inconnus à estimer.
: une composante purement aléatoire, supposée suivre une
densité normale (0. ó
: Une composante aléatoire non négative,
représentant l'inefficacité technique
Cette approche stochastique prend en compte les variations
aléatoires qui pourraient influencer l'efficacité ou
l'inefficacité d'une exploitation, et son utilisation, par
conséquent, est souhaitée dans le cas où le secteur de
production dont on analyse l'efficacité présente des effets
aléatoires très élevés, notamment le secteur
agricole. Les principales caractéristiques de la frontière
stochastique sont illustrées dans la figure 7.
Figure 6:Frontière de
production stochastique, décomposition du terme d'erreur : cas de deux
observations C1 et .
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le43.png)
Source : Leveque et Roy, 2004.
Dans cette figure, représente une fonction de production stochastique. Soit les
exploitations et avec un seul input (en abscisse) et un seul output (en
ordonnée). On note que l'observation représente une exploitation dont l'inefficacité est compensée par les effets d'un choc exogène
favorable . Par contre, l'observation représente une exploitation dont l'inefficacité est aggravée par un choc exogène défavorable .
L'indice d'efficacité technique est
généralement défini par le ratio entre le niveau de
production observé et le niveau de production frontière
estimée avec le même vecteur d'intrants (Romain et Lambert, 1995).
Ainsi, l'efficacité technique de production pour l'ième
exploitation est donnée par la formule suivante :![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le53.png)
Le modèle de l'inefficacité permet de
dégager les facteurs explicatifs de l'inefficacité technique.![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le54.png)
Avec :
:Les variables explicatives de l'inefficacité technique.
:Le vecteur de paramètres inconnus à estimer des
déterminants de l'efficacité ;
:Le terme d'erreur aléatoire indépendant.
Les niveaux moyens d'efficacité technique varient
significativement non seulement selon laméthode d'estimation, mais aussi
selon la forme fonctionnelle utilisée. Le choix d'une formefonctionnelle
la plus appropriée qui puisse traduire le plus fidèlement
possible la technologiede production est nécessaire dans le cadre de la
modélisation avec la méthode paramétrique(SFA).
D'une façon générale, on distingue deux
grandes catégories de modèles d'estimation de lafonction (Greene,
2008) : les formes fonctionnelles simples, de type Cobb-Douglas (1928), et les
formes fonctionnelles flexibles, de type translog10(*) ("transcendentallogarithm").
Cette dernière est introduite par Christensen et al. (1971).
La fonction de production translogarithmique est flexible et
permet une estimation plus facile de la technologie de production et des
niveaux d'efficacité technique. La comparaison des
élasticités obtenues à partir des dérivées
de la fonction tranlog à celles issues d'une CobbDouglasnous
donneplusdedétailssurcetteflexibilité.
La fonction de production Cobb-Douglas repose surdes
hypothèses très restrictives. Elle suppose notamment des
élasticités des facteursconstantes, alors qu'ils dépendent
du niveau des facteurs pour une fonction de productiontranslogarithmique. De
même, pour l'élasticité partielle de substitution
d'Allen-Uzawa(EPSAU), elle est unitaire dans un cadre Cobb-Douglas, alors
qu'aucune valeur ne lui estimposée dans un cadre Translog.
Donc, la fonction translog leur permet plutôt de varier
depériode en période. Par conséquent, la forme
fonctionnelle translog impose moins decontraintes sur la structure de
production, les niveaux d'élasticités de substitutions et
derendements d'échelle tout en autorisant l'analyse
économétrique.
En plus, la forme fonctionnelle translogarithmique permet de
prendre en compte les effetsinteractifs entre les facteurs de production. De
surcroît, elle est continue et deux foisdérivable. Elle comporte
plusieurs propriétés dont celles de continuité,
d'homogénéitélinéarité et de
concavité. Elle est basée aussi sur un modèle
économique, ce qui permet d'introduire toutes les
propriétés théoriques requises par la technologie de
production. Par conséquent, elle permet une approximation plus
satisfaisante des outils d'analyse de la technologie de production(Farah,
2018).
1.2.2.2. L'approche non paramétrique
1.2.2.2.a. Le modèle à frontière non
paramétrique
Cette approche a été introduite par Farrell
(1957). Elle est, généralement de type déterministe,
n'impose pas une forme fonctionnelle à la fonction deproduction.
L'isoquant frontière est estimée par les ratios intrants/extrants
de chaque firme. L'isoquant convexe qui reflète la fonction de
production efficace estainsi construit à partir d'un nuage de points de
sorte qu'aucune observation ne sesitue ni à gauche ni au-dessus de cet
isoquant.
Graphique 1:Détermination de la frontière
d'efficacité technique selon Farrell
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le58.png)
Source : Farrell (1957)
Cette façon de mesurer l'efficacité technique
des unités de production est définie dans un contexte où
la technologie de production est caractérisée par des rendements
constants. Cependant, cette hypothèse est très restrictive. En
effet, en cas de déséconomie d'échelle, la graphique (2.a)
montre qu'un segment qui rejoint deux points situés sur S est
probablement inefficace, ce qui n'est pas forcement vrai en cas
d'économie d'échelle alors que la courbe S est convexe (2. b).
Graphique 2:Impact de l'économie et de la
déséconomie d'échelle sur les mesures de
l'efficacité technique de Farrell
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le59.png)
2. a. Déséconomie d'échelle 2.b.
Economie d'échelle
Source : inspiré de NodjitidjéDjimasra
(2009)
Plusieurs mesures de l'efficacité peuvent être
définies, de la même façon, pour le cas des rendements
non constants à l'échelle en considérant que
l'isoquant du graphique 4.5 représente la limite inférieure de
l'ensemble des intrants associés à la production d'un niveau
donné de produit. Farrell et Fiedhouse (1962) ont travaillé sur
cet aspect en étudiant le cas des rendementscroissants à
l'échelle sur la base de données de Farrell (1957). Ils
trouvèrent que toute économie d'échelle est
épuisée dès qu'un certain niveau de production est
atteint.
L'approche déterministe et non paramétrique
consiste à évaluer les écarts des observations par un
benchmark11(*)
grâce à la résolution de programmes linéaires.
Cette approche est particulièrement adaptée pour modéliser
une technologie multi produits-multi facteurs sans passer par la fonction de
coût duale qui présuppose l'absence d'inefficacité
technique. C'est une méthode qui ne retient que les hypothèses de
libre disposition des inputs et des outputs et de la convexité de
l'ensemble de production. Nous retiendrons pour notre étude, la
méthode d'enveloppement des données (Data EnvelopmentAnalysis-
DEA) pour la mesure de l'efficacité technique, c'est l'objet de la
section suivante.
1.2.2.2.b.La méthode Data EnvelopmentAnalysis (DEA)
La méthode d'enveloppement des données (Data
EnvelopmentAnalysis) a été mise au point à partir des
travaux de Farrell (1957), lui-même inspiré du « coefficient
technique » de Debreu, G. (1951) Depuis lors, les travaux dans le domaine
de l'efficacité productive ont connu de très grands
développements.
Les frontières non paramétriques conduisent,
à ne pas imposer de restriction sur la forme fonctionnelle de la
technologie, mais à caractériser en amont, les
propriétés mathématiques du domaine des
possibilités de production. (Charnes, Cooper et Rhodes, 1978). La
méthode DEA est traitée de façon intensive par
Seiford&Thrall (1990), Lovell (1993), ALI &Seiford (1993), Charnes,
Cooper &Seiford (1995). Le lecteur peut se référer à
un travail intéressant sur « l'état de l'art » portant
sur la méthode DEA, réalisé parSeiford (1996).
La méthode DEA a connu de grands
développements ces 20 dernières années. Elle s'est
diffusée d'abord aux Etats-Unis puis ces derniers temps, au reste du
monde. Nous nous proposons de retenir cette méthode pour mesurer
l'efficience technique de la production du coton dans les principaux pays
retenus. Le choix de cette méthode nous est dicté, d'une part,
par le faible nombre des pays producteurs de coton pour lesquels, les
données fiables et complètes pour l'ensemble de la période
ont pu être collectées et, d'autre part, parce que cette
méthode s'adapte parfaitement à l'étude d'une production
multi- outputs/multi- inputs ou mono-output/multi-inputs comme dans notre
cas.
La méthode DEA est fondée sur la programmation
linéaire pour identifier des fonctions de productions empiriques. C'est
une méthode basée sur la théorie micro-économique,
qui compare toutes les unités similaires en prenant en compte
simultanément plusieurs dimensions. Elle détermine la
frontière d'efficience du point de vue de la meilleure pratique. Chaque
unité est considérée comme une unité
décisionnelle (« Décision Making Unit » DMU, dans notre
cas c'est une EFR dans notre zone d'étude), qui transforme des «
inputs » en « outputs ». Les inputs sont des ressources
utilisées pour créer des outputs d'une qualité
donnée. Cette méthode fournit une analyse synthétique,
fiable et originale de la performance Badillo et al. (1999).
L'intérêt de la méthode DEA est de
pouvoir prendre en compte de multiples données
caractéristiques des activités aussi complexes. Elle permet de
repérer les unités ayant la meilleure performance parmi les
autres et offre un cadre pour intégrer et interpréter toute
mesure de performance. Ainsi, chaque DMU consomme un montant m de
différents inputs afin de produire s différents outputs. Le DMUj
(j= 1,....m) consomme un montant d'inputs et produit un montant d'outputs ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le63.png)
En général, lorsque l'on considère un
nombre infini d'inputs et d'outputs, la mesure de l'efficience productive est
donnée par le ratio suivant :
Somme pondérée des Outputs/Somme pondérée
des Inputs.
Les DMUsur la frontière ont une efficience égale
à 1. Les unités inefficientes ont un niveau d'efficience <
1.
Les trajectoires pour se diriger vers la frontière
représentant la meilleure pratique consistent à utiliser moins
d'input, dans le cas de modèle à orientation input, et à
produire davantage d'output, dans le cas du modèle à orientation
output. Il est bien sûr possible de combiner des trajectoires. La
frontière peut être utilisée pour aider à
définir des objectifs. Ces objectifs sont basés sur la pratique
observée, et non pas sur la théorie.
Le modèle DEA permet d'identifier un ensemble efficient
pouvant servir de référence pour les unités inefficientes.
Cet ensemble de référence correspond à un groupe
d'unités ayant la meilleure pratique. Les DMU efficientes ont des inputs
ou des outputs similaires à ceux des unités
inefficientes. Il s'agit alors d'excellents partenaires potentiels pour
servir de référence. L'analyse DEA produit une surface de
production empirique par morceaux qui, en termes économiques,
représente la frontière de production de la meilleure pratique
révélée.
Les DMU efficaces se situent sur la frontière
d'efficacité empirique qui indique le maximum de production que l'on
peut produire avec différentes combinaisons de facteurs pour une
technologie donnée. Nous présentons comme exemple les
résultats obtenus par un modèle DEA sur le graphique
ci-dessous.
Graphique 3:La mesure des performances
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le65.png)
Source : NodjitidjéDjimasra (2009)
L'unité la plus performante est celle qui assure la
meilleure efficacité avec des ressources minimales : cette entreprise a
alors un score d'efficience égal à 1. Il s'agit ici des DMU B et
C. Les entreprises qui se situent en dessous de la frontière de
production sont déclarées inefficientes, moins performantes et
ont un score inférieur à 1, il s'agit du DMU A. Les DMU B et C
servent de référence à A dans le secteur puisqu'elles sont
les plus efficaces.
L'entreprise A utilise autant de ressources pour obtenir
des résultats intérieurs. Dans ce cas, on dirait qu'elle a
trois possibilités de devenir une unité efficiente : soit
augmenter des outputs par rapport aux inputs consommés (jusqu'au niveau
du DMU B), soit diminuer les inputs par rapport aux outputs
réalisés (jusqu'au niveau du DMU C), ou encore augmenter
l'output et diminuer l'input simultanément pour atteindre la
frontière (approche directionnelle).
La méthode DEA a évidemment évolué
depuis les premiers travaux à la fin des années soixante-dix.
Sa pratique s'est considérablement développée. Les
applications continuent à devenir plus sophistiquées et à
une grande échelle. Plusieurs types de modèles existent en effet.
Deux types de modèles existent en termes d'orientation du modèle,
à savoir le modèle à orientation input et le
modèle à orientation output. Dans le modèle en
inputs12(*), l'objectif
est de produire les outputs observés avec un niveau de ressources
minimum. En revanche, dans une orientation output, l'attraction n'est plus
centrée sur la minimisation des ressources en inputs, l'objectif
étant de maximiser la production d'outputs tout en ne dépassant
pas les niveaux donnés des ressources.
La caractéristique essentielle du modèle DEA
dépend du profil des rendements d'échelle, qui peuvent être
constants ou variables. Dans le cas des rendements d'échelle
constants, on suppose qu'une augmentation dans la quantité
d'inputs consommés mènerait à une augmentation
proportionnelle dans la quantité d'outputs de produits. Dans le cas des
rendements d'échelle variables (croissants ou décroissants), en
revanche, la quantité d'outputs produits est considérée
pour augmenterplus ou moins proportionnellement que l'augmentation dans les
inputs.
La formulation originale du DEA, dite le modèle
CCR, proposé par Charnes A., Cooper W.W. & Rhodes E.
(1978), suppose des rendements d'échelle constants (CRS model). Les
apports de Färe, Groskopf& Lovell (1985) ont permis ensuite de
relâcher l'hypothèse de rendements d'échelle constants et
spécifient pour la technologie DEA plusieurs variantes : rendements
d'échelle variables, non croissants et non décroissants. Ceci a
apporté une nette précision dans la mesure de l'efficacité
car il est devenu possible de décomposer l'efficacité totale en
une efficacité technique pure et une efficacité d'échelle.
Le modèle BCC, développé par Banker R.D., Charnes A. &
Cooper W.W (1984), assume les rendements d'échelle variables
(VRS13(*) model) et a
enrichi la technologie DEA.
Il est intéressant de noter que, les deux orientations
(output, input) de l'analyse produisent des surfaces enveloppes identiques, une
DMU inefficiente est projetée sur des points différents sur la
frontière, selon les orientations input et output. Néanmoins, le
même résultat est obtenu, c'est- à- dire qu'une DMU est
caractérisée comme efficiente dans un modèle CCR
orienté input si et seulement si elle est caractérisée
comme efficiente dans le modèle CCR orienté output
correspondant. D'autre part, les relations entre le modèle CCR et le
modèle BCC sont quelque peu différentes. Si une DMU est
caractérisée comme efficiente dans le modèle CCR, elle
sera aussi caractérisée comme efficiente dans le modèle
BCC, mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai.
Le développement de l'analyse des modèles DEA a
fait apparaitre, plusieurs techniques (variables muettes, variables
discrétionnaires ou non discrétionnaires, etc.), qui ne sont pas
exposées ici. Les modèles DEA de base sont
présentés dans cette section. Ces deux modèles se
résument dans le graphique 4.
Graphique 4:Classification des modèles DEA
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le66.png)
Le choix du type de modèle se réfère
principalement à l'objectif que se fixe une organisation. Il est
essentiel de choisir un modèle approprié et pertinent puisque la
façon d'interpréter les résultats et celle d'appliquer les
données sont différents selon le type du modèle.
Nous avons expliqué le concept de la méthode
DEA. Les différentes formulations sont désormais
présentées en termes de types de modèles. Le premier
modèle DEA, proposé par Charnes, Cooper et Rhodes (1978), dit
modèle CCR, sous la forme fractionnelle est exprimé comme suit
:
Modèle 1 : CCR
orienté input
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le67.png)
Sous les contraintes
(1)
C'est sous cette forme de ratio que le modèle CCR a
été introduit dans la littérature. Dans (1), est le s-vecteur des outputs ( ) et est le m- vecteur des inputs ( ) de l' . Le s-vecteur u et le m-vecteur v représentent les sommes
pondérées agrégées des inputs et outputs ur et vi
respectivement. En résolvant un problème de maximisation sous
contrainte, il est alors possible de déterminer les valeurs de è
pour chaque EFR dans le modèle 1.
La solution de ce modèle détermine de l' sous la contrainte que les de tous les EFR soient égales ou inférieures à 1.
Les contraintes stipulent que è est indexé dans l'intervalle
[0,1]. En outre, les éléments de u et de v doivent être
strictement positifs.
Puisque nous considérons des fonctions linéaires
agrégées des inputs et des outputs, « le modèle 1
» revient à résoudre un problème de programmation
linéaire fractionnaire. Plusieurs méthodes existent pour
résoudre ce problème d'optimisation, l'une des plus connues
étant celle de Charnes et Cooper(1962). Ces auteurs suggèrent de
transformer « le modèle 1 »en uneprocédurede
programmation linéaire standard. La solution de cette étape et la
transformation en un problème dual donne la forme enveloppe de Charnes,
Cooper et Rhodes.
Modèle 2 : CCR
orienté output
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le77.png)
Sous les contraintes :
(2)
De la même façon précédente, et sont les r-vecteurs et les s-vecteurs des outputs et des inputs pour
l' , les matrices y et x sont les s n-matrices des outputs et les m
n-matrices des inputs de chaque EFR. Le paramètre doit être minimisé ; il exprime alors de combien on peut
déduire proportionnellement (en pourcentage) les inputs de l' , afin que celui-ci parvienne à la meilleure pratique, c'est-
à- dire se trouve sur la frontière. Chaque EFR ayant pour score
=1 est déclaré efficace et participe à la
définition de la frontière. Le n-vecteur fixe les pondérations de tous les EFR producteurs efficaces qui
servent de référence au pays producteur k.
La réduction proportionnelle des inputs inefficients
est déterminé dans la fonction objectif à minimiser,
où les excès d'inputs (S+r) dit en anglais excess inputs et les
déficits d'outputs (S-i) dit en anglais outputs slacks, qui demeurent du
fait de l'utilisation d'une mesure radicale, ont été
corrigés. Dans ce modèle, å est un petit nombre positif
non-archimédien afin que la maximisation des variables d'écart
(S+r, S-i) demeure un objectif secondaire par rapport à la minimisation
du coefficient èk. Ce calcul permet d'obtenir une séparation
claire entre les EFR producteurs efficients et les EFR producteurs
inefficients.
Cependant, le modèle CCR, comme nous en avons
déjà dit, ne permet pas des rendements d'échelle
variables. Banker, Charnes et Cooper en 1984 ont étendu le
modèle CCR pour faire à cette issue. Il s'agit du modèle
BCC dont sa formulation est la suivante :
Modèle 3 :
BCC-orienté output
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le86.png)
Sous les contraintes
(3)
Le modèle BCC diffère seulement du modèle
CCR par l'addition d'une variable b dans l'orientation input. Cette variable
« b » détend la condition des rendements d'échelle
constants en ne limitant pas des hyperplans définissant la surface
d'enveloppement pour passer par l'origine. En imposant la contrainte de
convexité au programme dual précédent, on obtient
alors le programme ci- dessous :
Modèle
4:BCC-orienté input
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le88.png)
Sous les contraintes
(4)
L'introduction d'une contrainte supplémentaire a pour
conséquence d'égaliser la somme des poids ë à 1.
Selon Coelli et al. (1998), la distinction entre les scores
d'efficacité technique obtenue par la technologie DEA du type CRS et
ceux de la même firme obtenue par la technologie DEA du type VRS
constitue une bonne mesure de l'échelle de cette firme. Ils
suggèrent d'effectuer, sur la même base de données, une DEA
du type CRS et une autre du type VRS et en déduire la mesure
d'échelle. Si pour une firme donnée, il y a une différence
dans les scores d'efficacité mesurés par ces deux types de DEA,
ceci indique que la firme n'opère pas à une échelle
optimale. L'inefficacité d'échelle est alors donnée par la
différence entre l'inefficacité technique CRS et
l'inefficacité technique VRS.
Ainsi, en résolvant (2) et (4), on obtient trois scores
d'efficacité :
Ø le score d'efficacité technique totale
égal à è * du programme (2) ;
Ø le score d'efficacité technique pure égal
à ù *du programme (4) ;
Ø le score d'efficacité d'échelle
égal au rapport è */ ù *.
De façon empirique, la méthode DEA a
été largement utilisée pour mesurer l'efficacité
technique des unités de production dans divers secteurs
d'activités, notamment dans le secteur bancaire, dans le secteur
pharmaceutique, dans celui de la santé, celui des transports et dans
celui de l'agriculture.
1.2.2.2.c.Méthode paramétrique vs méthode
non paramétrique
La différence fondamentale entre l'approche
paramétrique et l'approche non paramétrique réside dans le
fait que la première se base sur un modèle statistique explicite
concrétisé par l'utilisation d'une forme fonctionnelle et d'une
loi de probabilité particulière ; ce qui n'est pas le cas
dans l'approche non paramétrique.
Il est alors intéressant de se demander quel est
l'effet de l'utilisation d'une forme fonctionnelle ? En utilisant moins
d'informations que dans l'approche paramétrique, les résultats
dans l'approche non paramétrique devraient être moins
précis mais il y a le risque d'influencer les résultats en
imposant une forme fonctionnelle qui n'est pas la plus appropriée.
L'arbitrage entre imposer plus de structures et plus de flexibilité est
un problème permanent dans la mesure où plus de contraintes dans
un modèle entraîne de meilleures estimations.
Une autre différence entre ces deux approches est que
dans l'approche non paramétrique, tout se passe comme si, seules les
entreprises opérant au voisinage de la frontière ont un contenu
informationnel très important dans la détermination de la
frontière non paramétrique. Dans l'approche paramétrique
par contre, toutes les observations sont pertinentes dans la
détermination de la frontière.
Cet aspect mérite d'être souligné, car
selon les circonstances, et enfonction des informations à priori
disponibles, l'une des approches peut être
préférée à l'autre et vice versa.
L'avantage de l'approche non paramétrique est qu'elle
permet plus facilement la prise en compte de la technologie multi production,
au contraire, elle ne permet pas d'apprécier directement les
éléments de la technologie puisqu'elle ne fournit que les mesures
d'efficacité productive. Comme précédemment, l'avantage
d'une approche peut être une faiblesse suivant les objectifs
poursuivis.
D'une manière générale, il est difficile
de dire de manière définitive, laquelle des deux approches est
plus pertinente, car c'est un choix approprié en fonction du
problème posé et qui dépend également de la
sensibilité propre du chercheur.
Le choix entre les approches paramétriques et non
paramétriques peut s'effectuer sur la base des informations disponibles
et des objectifs recherchés. Ainsi, par exemple, si nous nous
intéressons uniquement à la mesure de l'efficacité des
firmes d'un secteur ou d'une économie, l'approche non
paramétrique peut être utilisée.Au contraire, si en plus de
l'efficacité, la technologie de production est d'intérêt,
il convient alors d'opterpour une approche paramétrique.
1.3.
Revue de la littérature
Selon la théorie micro-économique
traditionnelle, les études d'efficacité technique ou
économique n'ont pas leur raison d'être car le producteur est
supposé être rationnel et « maximisateur » de profit.
Par conséquent, chaque exploitant se trouverait toujours sur la
frontière de production ou sur la frontière de coût. Mais
dans la réalité, les études montrent le contraire. En
fait, l'expérience indique que les producteurs ou les productrices en
général ne se situent jamais, du moins dans leur majorité,
sur les frontières de production et de coût.
C'est ainsi que de nombreuses études empiriques ont
été menées dans tous les domaines et dans presque tous les
continents pour quantifier exactement le niveau d'efficacité atteint par
les producteurs (Thiam et al, 2001). Compte tenu du nombre important de
publications dans le domaine, nous ne mentionnerons que les écrits les
plus récents et ceux qui ont eu pour champ d'investigation les petites
exploitations agricoles.
L'étude deParik, A. & Shah M.K. (1996) sur les
exploitations agricoles dans le Nord-Ouest des provinces du Pakistan donne les
résultats suivants : frontière non paramétrique (CRS=
51.7%), frontière statistique (CRS= 8.23%), frontière
programmation linéaire (VRS=78.7%), frontière stochastique (Cobb-
Douglas, Half-Normal CRS= 95.6%), frontière stochastique (Cobb-Douglas,
Exponent, CRS=97.4%) et frontière stochastique (Translog, Half-Normal,
VRS=96.2%). L'estimation économétrique laisse croire que le
niveau d'efficacité technique est expliqué par des facteurs
socio-économiques et démographiques. Les résultats
montrent que l'éducation, le crédit et l'âge sont des
facteurs pertinents qui contribuent à l'amélioration de
l'efficience.
Sharma et al. (1997) et Lebel et al. (1999), ont
comparé l'approche stochastique, et les deux variantes du DEA (CRS et
VRS), respectivement pour les producteurs de porcs en Hawaï et les
entrepreneurs forestiers dans le Sud Est des Etats-Unis. Les résultats
obtenus par Sharma et al. montrent que le niveau moyen d'efficacité
technique calculé à partir d'une fonction frontière
stochastique est plus élevé que celui obtenu par la
méthode DEA soit 0.749 contre 0.726 et 0.644 pour VRS et CRS. Lebel
et al. obtiennent également un score moyen d'efficacité
technique plus élevé avec une frontière stochastique
(0.89) qu'avec les modèles DEA (0.79 et 0.84 pour CRS et VRS).
Néanmoins, les coefficients de corrélations
rapportés par Sharma et al. entre les indices d'efficacité
obtenus parl'estimation des deux variantes du DEA et ceux de la méthode
stochastique sont très élevés. Toutefois, certains auteurs
contredisent ces résultats, et rapportent de faibles coefficients de
corrélation selon la frontière retenue (stochastique ou DEA),
Mbaga et al. (2000).
Shafiq M. &Reheman T. (2000), dans leur étude sur
les exploitations de production cotonnière au Pakistan, ont
utilisé la méthode non paramétrique Data
EnvelopmentAnalysis. L'objectif était d'identifier les sources de
l'utilisation inefficiente des ressources destinées à la
production du coton. L'échantillon s'est porté sur 120 fermes
d'exploitation cotonnière dans la région du Sud du Pakistan
(Pendjab). Les auteurs ont calculé l'efficacité technique et
l'efficacité allocative sous les deux technologies (CRS et VRS).
Rappelons que l'efficacité allocative tient compte des
prix des inputs et des outputs. Pour l'efficacité technique, 10 fermes
ont un score d'efficacité égal à 100% en CRS et 30 fermes
en VRS. Pour l'efficacité allocative, 14 fermes sont
déclarées efficientes en CRS et 34 fermes en VRS. Les analyses
montrent par ailleurs, que les fermes déclarées techniquement
efficientes le sont aussi allocativement.
Nuama (2003) a évalué l'efficacité
technique des exploitations ovines en Côte-d'Ivoire. L'étude
montre, d'une part, que les éleveurs d'ovins pourraient encore
accroître leur production de 28 % sans aucun apport additionnel
d'intrants et, d'autre part, qu'il y a un énorme gaspillage de
ressources productives, principalement des dépenses affectées
à la prophylaxie des animaux et celles liées à leur
alimentation.
En étudiant les facteurs qui peuvent affecter
l'efficacité technique de la filière café dans la
région du centre ouest en Côte d'ivoire, Nyemeck B.J. et al.
(2003), utilisent la méthode d'enveloppement des données (DEA)
pour mesurer l'efficacité technique de 81 exploitations de café
en se basant sur une enquête réalisée en 1998.
L'analyse montre que le niveau d'efficacité technique
moyen est de 36% en rendements d'échelleconstants et de 47% en
rendements d'échellevariables, ce qui donne un niveau
d'efficacité d'échelle de76.6%. En cherchant les
déterminants de ces scores d'efficacité, les auteurs ont
estimé économétriquement les scores d'efficacité
des deux technologies (CRS et VRS) sur quelques variablesexplicatives par un
modèle Tobit.
Audibert et al. (2003b) ont analysé l'effet du
paludisme sur l'efficacité technique des producteurs ivoiriens de coton
dans le nord de la Côte-d'Ivoire à l'aide de la méthode
Analyse d'enveloppement des données, DEA (Data EnvelopmentAnalysis). Les
indices d'efficacité obtenus ont été utilisés comme
variable dépendante dans un autre modèle Tobit pour expliquer le
taux de morbidité du paludisme entre les producteurs de coton et leur
famille ainsi que la cohésion sociale et les comportements culturels.
Cette étude montre que la densité d'infection
parasitaire a un impact négatif direct et indirect sur
l'efficacité dans la production de coton. L'étude montre
également que plusieurs producteurs de coton ont amélioré
leur score d'efficacité technique et que dans les villages où la
production de coton est importante, l'on observe une plus faible
cohésion sociale.
Au Cameroun, Nyemeck et al. (2004) ont évalué
l'efficacité technique de 450 petits producteurs d'arachide et de
maïs en monoculture et de ces cultures en association à travers 15
villages. Le niveau moyen d'efficacité technique obtenu par les trois
types de producteurs est respectivement de 0,77, 0,73 et 0,75. Les causes des
écarts obtenus au niveau de leur efficacité technique sont
essentiellement dues au crédit, à la fertilité des sols,
l'accès à l'encadrement et à la route. Helfand et Levine
(2004) ont étudié les déterminants de l'efficacité
technique et le lien entre la taille des exploitations et l'efficacité
technique des producteurs dans le centre-ouest du Brésil.
L'approche non paramétrique a été
choisie. La méthode DEA a été utilisée pour
évaluer les scores d'efficacité technique des producteurs
brésiliens. L'étude a montré que les facteurs sur lesquels
les producteurs brésiliens doivent agir s'ils veulent accroître
significativement leur efficacité sont la taille des exploitations, le
mode d'accès à la terre, l'accès au marché,
à la vulgarisation et aux intrants modernes.
Coelli et Fleming (2004) ont étudié
l'efficacité technique des petits producteurs de café et de
patate douce en Papouasie et Nouvelle Guinée au cours de deux
années. Une frontière stochastique de coût est
utilisée pour vérifier si la diversification, la
spécialisation dans la production de café ou la production
d'aliments ou d'autres cultures de rente influencent significativement
l'efficacité technique des ménages inclus dans leur
échantillon.
Les indices d'efficacité en intrants obtenus ont
été utilisés comme variable dépendante dans un
autre modèle expliquant l'inefficacité. Les variables
exogènes de ce deuxième modèle sont le mode d'accès
à la terre, l'âge des femmes chefs de ménage, le niveau
d'instruction des hommes et des femmes chefs de ménage et les
obligations sociales des chefs de ménage
Certains auteurs ont essayé de distinguer
l'efficacité technique d'efficacité allocative en prenant en
compte les prix des inputs, comme Caputo et Lynch (1993). Si on se tourne plus
spécifiquement vers les agriculteurs des pays en développement,
on va parvenir à un certain nombre de points communs et de
divergences.
Tout d'abord on peut remarquer que les pays en
développement ont des scores d'efficience technique très bas que
les pays développés, ce qui est le signe de grandes divergences
entre exploitations et révèle un fort potentiel de rattrapage.
Ces inefficacités allocative et d'échelle constatées
peuvent s'expliquer par l'existence des distorsions dans le système des
prix et dans les conditions d'exercice des exploitations, Diana &Zepeda
(2002).
On va retrouver ces caractéristiques lorsqu'on se
tourne vers le secteur du coton. Ainsi, Gouse, M. ; Kirsten, J.F et Jenkens, L.
(2003), ont mené une étudesur le coton bio en Afrique du Sud.
L'objectif de l'étude était d'évaluer l'impact de
l'adoption de cette culture sur les revenus des grandes exploitations et les
petitesexploitations.
Ils ont ensuite mesuré l'efficacité technique
des grandes exploitations par la méthode DEA. Trois périodes sont
retenues avec un nombre variable d'exploitations agricoles : 9 en 1998/1999, 15
en 1999/2000 et 39 en 2000/2001.
Les résultats ont donné un score moyen
d'efficacité technique totale de 0.85, de 0.99 pour
l'efficacité technique pure et de 0.85 pour l'efficacité
d'échelle en période 1998/1999. Pour la période 1998/1999,
les scores moyens d'efficacité technique totale, d'efficacité
technique pure et d'efficacité d'échelle sont respectivement de
0.69, 0.86 et 0.80. Enfin, pour la période 1999/2000, les trois types
d'efficacité sont respectivement de 0.51, 0.67 et 0.76. Sous technologie
CRS et VRS, pour la première période, une seule exploitation est
sur la frontière.
Pour la deuxième période, 3 exploitations sont
efficientes en CRS et une exploitation en VRS. Et enfin, pour la
troisième période, 6 exploitations sont efficientes en CRS et 4
exploitations en VRS.
Djimasrra (2009), en s'intéressant sur
l'efficacité productive et compétitive de 38 pays producteurs de
coton sur une période allant de 1980-2006, soit 1026 observations ;
Il réalise ainsi une analyse en donnée de panel en utilisant une
méthode non paramétrique qui est la méthode DEA et en
intégrant l'indice de Productivité globale de Malmquist. Ce qui
le permis d'évaluer le niveau d'efficacité ou
d'inefficacité des pays sélectionnes, et ainsi de réaliser
une régression Tobit en panel à effet aléatoire de
l'efficacité technique total.
Les résultats de la région Afrique montrent que
l'efficacité technique moyenne annuelle s'établit à 42,5%
pour les pays africains sous latechnologie CRS. Ils auraient dû
réduire de 57,5% les ressources utilisées pouratteindre le
même niveau de production. Il identifie quels sont les pays qui ont
contribué à cette inefficacité technique.A la lecture des
résultats, on constate que le Bénin, l'Egypte, le Mali, le Soudan
et le Tchad ont été au moins une fois efficients pendant la
période d'étude du point de vue de la combinaison des facteurs de
production, et donc se sont situés sur la frontière de
production. Les autres pays n'ont pas été efficients pendant
toute la période, ils ont contribué à
l'inefficacité de l'ensemble du groupe.
Les résultats affichent une amélioration du taux
de croissance de la productivité totale pour l'ensemble de
l'échantillon qui est en moyenne de 1.114% par an, néanmoins, ce
taux varie selon les régions. Un autre résultat
intéressant de cette étude stipule que les performances
réalisées en matière d'amélioration de l'indice
global deproductivité par les quatre régions sont dues
plutôt à des gains d'efficacitétechnique que par le
progrès technique.
Lesrésultats de mesure de l'efficacité technique
pour l'ensemble des pays producteurs de coton sous les technologies rendements
d'échelle constants et rendements d'échelle variables donnent
respectivement des scores moyens d'efficacité de 51.9% et de 73.7%,
soit un score d'efficacité d'échelle de 70.4%. Ces
résultats renseignent sur les inefficiences tant au niveau technique
pure qu'au niveau d'échelle. En réalisant une comparaison entre
les deux sous échantillons, ilse révèle que le niveau
d'efficacité technique totale des pays du groupe 1 (Amérique,
Europe, Asie) est au-dessus de celui des pays du groupe 2 (Afrique),
Quand bien même les inefficiences sont constatées
de part et d'autres. Par ailleurs, les résultats montrent que les pays
africains produisent du coton en rendements d'échelle croissants, ce qui
voudrait dire qu'il y a possibilité de réaliser des gains
d'échelle, comparativement aux pays développés
quiproduisent pour la plupart en rendements d'échelle constants ou
croissants.
Chapitre 2 : La riziculture dans l'Extrême-Nord
Cameroun
Avant de passer à la phase du terrain et à la
collecte des données proprement dite, nousprésentons
succinctement dans ce chapitre la monographie du bassin de production rizicole
de Maga pour donner un aperçuglobal de la zone afin d'expliquer la
motivation de ce choix sectoriel. La connaissance ducontexte (climatique,
démographique, socioéconomique) de Maga, et des
contraintesauxquelles ce département fait face, est indispensable pour
bien apprécier la situation danslaquelle évoluent les
exploitations rizicole. Dans cette partie, nous présentons
lesparticularités de la zone d'étude sur laquelle l'enquête
sera faite, tout en faisant la présentation
de la spéculation (le riz).
2.1.
Généralité sur le riz
Le riz est une céréale de la famille des
poacées (anciennement graminées), cultivée dans les
régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes
pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon. Il désigne l'ensemble des
plantes du genre Oryza, parmi lesquelles les deux seules espèces
cultigènes14(*),
qui sont cultivées le plus souvent dans des champs plus ou moins
inondés appelés rizières : Oryzasativa (appelé
couramment « riz asiatique ») et Oryzaglaberrima (appelé
couramment « riz ouest-africain » ou « riz de Casamance
»).Dans le langage courant, le terme de riz désigne le plus souvent
ses grains, qui sont un élément fondamental de l'alimentation de
nombreuses populations du monde.
Le riz est une plante annuelle qui croît plus facilement
sous les climats tropicaux. Outre son utilisation directe dans l'alimentation
humaine, le riz sert à fabriquer de l'alcool, de l'amidon, des produits
pharmaceutiques, des aliments diététiques, etc. Les sous-produits
issus de sa transformation et la paille sont utilisés dans
l'alimentation animale. Les balles servent de combustible et les cendres
d'engrais. La paille est également utilisée comme litière
ou comme matière première pour la fabrication de pâte
à papier ou pour la production de la fumure organique (Kambou 2002).
Nous présenterons allons succinctement quelques
caractéristiques botaniques, morphologiques, physiologiques et
écologiques de cette plante, tout en évoquant premièrement
ces origines ainsi que sa distribution géographique.
2.1.1. Origine et distribution géographique
Les origines du riz indigène d'Afrique,
Oryzaglaberima, ou riz flottant, remontent à environ 3500 ans
dans le delta du Niger, où il était largement cultivé. Sa
culture, remplacée par celle d'Oryzasativa, importée
d'Asie, se limite aujourd'hui essentiellement au nord du Nigeria et à la
Sierra leone. Les variétés d'Oryzasativaprovenant de
Guyane et du Sri Lanka ont été introduites au Nigeria aux
alentours de 1890, mais les dates et origines précises des
premières introductions en Afrique ne sont pas connues(Bouafia,
2002)..
Il existe de nombreuses variétés
cultivées d'Oryzasativa, employées en fonction du type
de riziculture pratiqué.La domestication d'Oryzasativaà
partir d'Oryzarufipogon, en Inde et en Chine, remonterait à
plus de 8 000 ans. Les Européens ont introduit le riz asiatique en
Afrique à partir du XVe siècle et plus tard en Amérique.
Oryzasativa présente une grande diversité de formes.
Ces formes ont été classées au sein de
deux sous-espèces indica et japonica. au départ
sur des caractères morphophysiologiques et sur le comportement en
croisement, cette classification a été confirmée par les
outils biochimiques et moléculaires d'analyse de la variabilité
génétique. (Bouafia, 2002).
Les riz cultivés appartiennent soit à
l'espèce Oryzasativa, la plus répandue, qui
comprend des variétés originaires d'Asie, soit à
l'espèce Oryzaglaberrima, cultivée dans l'Ouest africain. On
pense que toutes les variétés d'Oryzasativa dérivent de
l'espèce sauvage Oryzafatua, spontanée en
Inde, en Malaisie, à Java et dans la péninsule
indochinoise.(Bouafia, 2002)
Selon d'autres personnes, il est probable que ce sont les
Portugais qui introduisirent la culture de riz en Afrique de l'Ouest il y a 300
à 400 ans. Son introduction en Afrique Centrale est attribuée aux
Arabes. Elle ne fut introduite au Congo qu'en 1840 par les Arabes.
S'agissant de la classification de celle plante, on
dénombre plusieurs classificationnombreuses et il existe plusieurs
systèmes de classification basés sur les critères
différents. Le riz cultivé appartient au genre Oryza, de
la famille des graminées et de l'ordre de Poales. Le genre
Oryzarenferme plus de trente espèces dont deux sont
actuellement cultivés à savoir Oryzasativa L. et
OryzaglaberrimaSteud(Bechtel et Pomeranz, 1987). L'espèce
Oryzasativa L. est originaire de l'Inde et de la Chine, dont la
culture a gagné l'Asie, puis la Grèce et Rome, plus tard
Madagascar, l'Afrique enfin l'Amérique (Schalbroeck, 2001).
D'après la classification botanique, l'espèce
Oryzasativa L. comprend trois sous-espèces : les sous-espèces
Japonica, Javanica et Indica. Elle se distingue d'O.
glaberrimapar la ligule courte et tronquée. L'espèce
Oryzaglaberrima s'adapte à des terres hydromorphes
extrêmement variées (Nzigiyimana et al 1997, cités par
Amuli 2015).
2.1.2. Systématique, origine et distribution du riz
Du point de vue systématique, le riz est une
Monocotylédone de l'ordre des Cyperalesauquel appartiennent de
nombreuses autres céréales. De la famille des Poaceae, tribu des
Oryzeae, le riz appartient au genre Oryza qui comporte vingt-trois (23)
espèces. Ces espèces sont aujourd'hui distribuées sur tous
les continents, mais l'origine du genre Oryza est eurasiatique. Selon KAMBOU
(2008), parmi les nombreuses espèces que renferme le riz, deux sont
cultivées en Afrique, elles sont diploïdes (2n =24) et autogames.
Il s'agit de:
Ø l'espèce Oryzasativa L. (photo la),
d'origine asiatique, comporte de nombreuxécotypes ou races
géographiques. C'est une espèceà grande
productivité qui se caractérise par une ligule entière,
une panicule tombanteà maturité, un grand nombred'épillets
(paddy). Les écotypes sont repartis en types indicaetjaponica.
· la sous espèce indica, originaire de l'Asie
tropicale, se caractérise par un fort tallage,des grains longs et fins.
Il s'adapte plusà la riziculture aquatique;
· la sous-espèce japonica est originaire de la
zone tempérée et subtropicale de l'Asie.Son tallage est moyen et
ses grains sont courts et ronds. Elle s'adapteà la riziculture
pluviale.
Ø l'espèce OryzaglaberrimaSteud. (photo
lb) est issue de la domestication, probablement dansle delta intérieur
du Niger, de l'espèce annuelle O. breviligulata,elle-même
issue de l'espèce pérenneà rhizome 0.
longistaminata d'origine africaine.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le90.png)
Photos 1a: Panicules d'O. saliva L. Photo lb
: Panicules d'O. glaberrimaSteud.
Source: WOPEREIS et al. (2009).
2.2.Présentation de la zone
d'étude
Dans cette section, nous présenterons la zone
d'étude
2.2.1. Localisation de la commune de Maga
La Commune de Maga est située dans le département
du Mayo-Danay (Région de l'Extrême Nord du Cameroun). Il est
situé tout près des frontières avec le Tchad et le
Nigéria
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le91.png)
Figure 7:Carte de la zone
d'étude
Source : Fond de carte administrative du Cameroun (2010),
adapté aux enquêtes de terrain par Kamgang (2019)
Il est divisé en deux (02) cantons : Pouss et
Guirvidig. Les deux cantons comptent en tout 47 villages. La ville de Maga,
chef-lieu de l'arrondissement, est comprise dans le canton de Pouss. Sa
situation géographique la place à cheval entre les autres deux
grands centres urbains (Pouss et Guirvidig). Elle abrite la
Sous-préfecture, l'Hôtel de Ville et les services
déconcentrés de l'Etat.
2.2.1. Milieu biophysique
2.2.1.1. Le climat
Le climat de l'arrondissement de Maga s'arrime à celui
de la région de l'Extrême-Nord ; il est du
typesoudano-sahélien. La température moyenne en journée
est comprise entre 33°C et 45°C. La pluviométriemoyenne
annuelle est inférieure à 900 mm. Elle varie de 400 à 900
mm par an, avec des moyennes se situantentre 750 et 800 mm.
La saison des pluies dure trois à quatre mois. Elle
débute en général à partir du mois de juin et
s'achève enseptembre. On observe une abondance des pluies au mois
d'août. La saison sèche est comprise entre octobre et mai. Elle
atteint son paroxysme au cours des mois de mars et avril.
2.2.1.2. Sols
Les sols sont majoritairement du type argilo sableux. Aux
alentours des rizières et des mayos, ils prennent une nuance
argilo-limoneuse. A cause de l'érosion due à l'écoulement
incontrôlé des eaux et desinondations, le sol est fissuré
sur pratiquement tout le territoire.
2.2.1.3. Relief
Le relief est accidenté par endroits. Mais il est plat
sur la quasi-totalité du territoire. L'arrondissement est une immense
vallée ; on n'y dénombre aucune colline ni aucun plateau.
2.2.1.4 Hydrographie
L'hydrographie locale est fortement marquée par le lac
artificiel de Maga. Il couvre une superficie de 375km². De ce fait, la
quasi-totalitédes villages de l'arrondissement y ont accès. Les
villageslimitrophes du département du Logone et Chari sont
arrosés par le fleuve Logone. La présence du Lac et du Logone
contribue à faire de Maga une zone de pêche par excellence. Les
autres cours d'eau sont essentiellement des mayos ; ils s'assèchent
complètement au plus fort de la saison sèche. Les principaux
mayos sont le Goromo, leMoholom (à Gamak), le Kombo (à Zingah) et
le Mayo Falaye (àPouss).
2.2.3
Flore et faune
2.2.1.3 Flore
Les formations végétales visibles sont la savane
herbacée, la savane arbustive et la steppe. La végétation
estprincipalement caractérisée par les buissons. Les arbres sont
relativement rares. Diverses actions dereboisement menées ou en cours de
réalisation dans les villages permettent de conserver la présence
d'arbres.
Les espèces caractéristiques du milieu sont en
majorité le Nimier et le rônier dont les vertus médicinales
sont appréciées. On y retrouve aussi les acacias, les eucalyptus
et des arbres fruitiers (en particulier le manguier).
A Pouss (quartier Dougraye), Zingah (quartier Balia),
Guirvidig (quartier Altinéré), Yangah
(périphérieOuest), on retrouve des forêts artificielles.
Elles ont été créées par la SEMRY. La forêt
artificielle de ZIAM Ia été créée par l'ANAFOR. Les
espèces prédominantes sont le Nimier et le rônier.
2.2.3.1. Faune
Malgré la proximité relative du parc de Waza, on
ne retrouve pas de mammifères sauvages caractéristiques de la
savane (lions, hyènes, éléphants, girafes, zèbres,
gazelles, etc.). Seuls quelques écureuils sont visiblesmais assez
rarement. Par contre, les reptiles (surtout différentesespèces de
serpents) sont particulièrement nombreux. Ils sont mêmes visibles
autour et au sein des habitations.
Certaines espèces venimeuses attaquent souvent des
chèvres et la volaille. Autre animal venimeux : le scorpion. On en
trouve dans les villages éloignés des trois centres urbains. Le
mammifère sauvage présent dans l'arrondissement est l'hippopotame
; un grand nombre d'hippopotames se prélassent enpermanence dans le Lac.
La faune du Lac est complétée par
différentes espèces d'oiseaux pêcheurs. D'autresoiseaux
visibles dans les airs de l'arrondissement sont les vautours et le coucou. La
chair du coucou estparticulièrement appréciée : il fait
l'objet d'une chasse permanente. On en trouve en très grands nombres. Le
reste des animaux est constitué d'animaux domestiques, pour la plupart
le produit d'un élevage. Il s'agitdes boeufs, des chèvres, des
moutons, des chevaux et de la volaille.
2.2.4. Aires protégées
L'arrondissement de Maga n'abrite aucune aire
protégée de grande envergure. Néanmoins l'on note,dans le
camp de la SEMRY de Maga, la présence d'une zone de reboisement dont
l'accès est réglementé. Lacoupe d'arbres et la pratique de
la chasse y sont interdites.
Aussi, nous avons le lac de Maga qui n'est en
réalité qu'un barrage d'irrigation des
périmètresrizicoles dont la mise en eau a eu lieu en 1979. Il a
une superficie en période d'étiage (mai - juin) de 90 km² et
de 360 km² en période des hautes eaux (juillet, août,
septembre). Situé en bordure du Logone, il permet d'irriguer
jusqu'à 6.000 hectares de champs de riz. La pêche y est interdite
au cours des mois de juillet, aout et septembre.
2.2.5. Système foncier
Dans les villages, il existe trois principaux modes
d'accès à la propriété foncière :
l'héritage, la cession par le chef, le don. La vente des terrains est un
phénomène encore rarissime. Au sein de chaque village, le chef du
villageest le gardien de toutes les terres du village et assure leur
intégrité.
2.2.6. Activités économiques
2.2.6.1. Le secteur primaire
Celui-ci est dominé par l'agriculture,
l'élevage, la pèche, l'artisanat
2.2.6.1.a. Agriculture
Pratiquement toute la population se livre aux travaux
agricoles. La culture du riz est la principale caractéristique
économique de la Commune. Elle est très prisée par les
populations. Celle-ci se pratique dans les parcelles (casiers) de la SEMRY qui
s'étendent sur une superficie d'environ 800ha et également dans
les rizières aménagées par les populations elles
même (hors casiers). Deux campagnes sont organisées chaque
année. Cette filière est le poumon de l'économie de Maga
car elle regroupe plusieurs acteurs que sont :
Ø Les fournisseurs d'engrais
Les riziculteurs peuvent accéder aux engrais
auprès des commerçants. Cependant, du fait de manque de
subvention, ces derniers sont obligés de contracter des crédits
d'intrants qu'ils remboursent en nature à raison de trois sacs de paddy
pour un sac d'engrais.
Ø Les fournisseurs d'équipements
Il s'agit des artisans locaux. Ils disposent de peu de moyens
logistiques pour satisfaire les demandes locales. Aussi, certains producteurs
préfèrent recourir à des prestataires de services pour les
opérations de labours, de récoltes et de battage ce qui
génèrent également des petits emplois pour les jeunes de
la zone.
Ø Les producteurs
La majorité des producteurs exploitent des parcelles
de taille moyenne d'un demi à un quart d'hectare, sans encadrement
technique. Les sociétés d'encadrement des
périmètres irrigués. La SEMRY jouit de ce fait d'une
grande responsabilité dans la mise en valeur des parcelles qu'elle
gère en les tenant à la disposition des riziculteurs contre un
certain nombre d'obligations de paiement de droits d'exploitation.
Ø Les transformateurs
Il s'agit des propriétaires des décortiqueuses
qui retiennent généralement 1 sac de paddy sur 10. Les surplus
commercialisables sont vendus en «tasses» aux commerçants sur
le marché local ou aux restaurateurs.
Ø Les commerçants
Du fait de l'enclavement de la zone, les productions de riz
sont très souvent évacuées vers le Nigeria et à ce
niveau, la commune tire également son épingle du jeu.Aussi, il
faut préciser que la vente au détail du riz blanchi est
assurée par les femmes dans les marchés ruraux alors que, la
vente de paddy en sacs est généralement assurée par les
hommes chefs de ménages.
Les producteurs engagés hors des installations de la
SEMRY éprouvent des difficultés immenses, surtout en
matière d'irrigation de l'eau vers leurs parcelles. Ils sontdonc
obligés d'organiser une seule campagne dans l'année, pendant la
saison des pluies. Malgré l'apport en eau dans les parcelles de la
SEMRY, on note dans l'ensemble une réduction de la qualité de ses
services auprès des producteurs. Dans l'ensemble, le niveau de
production reste faible. La production est principalement destinée
à la commercialisation.
Une très faible partie de la production est
destinée à la nutrition de la famille. En effet, les habitants
consomment plus le mil et le sorgho.En dehors des parcelles rizicoles,
l'agriculture mixte est le système de production le plus utilisé
par la population. Elle consiste en l'association sur une même parcelle
de terres de plusieurs cultures.
Celles-ci sont essentiellement constituées de mil, de
gombo et des herbes à sauce. Il existe aussi un système de
monoculture qui se pratique pendant la saison sèche. Cette culture est
la culture du sorgho. C'est le mil de saison sèche qui fait la
particularité agricole de la zone.
L'on dénote parallèlement la présence de
jardins utilisés pour la pratique des cultures maraîchères.
Cette activité, beaucoup plus pratiquée par les femmes, leur
permet de contribuer à l'alimentation familiale. Les spéculations
les plus visibles sont les aubergines, les tomates, les carottes, la laitue /
salade, les concombres et le gombo
2.2.6.1.b. Élevage et pêche
La pêche constitue avec la riziculture la principale
activité économique locale. Elle est pratiquée par la
grande majorité des habitants. Les femmes et les jeunes font la
pêche dans les petits cours d'eau, notamment les canalisations
d'irrigation de la SEMRY et les mayos. Cette activité sert beaucoup plus
à la consommation familiale. Par contre la pêche pratiquée
de façon plus professionnelle par des pêcheurs reconnus comme tels
au-delà de la Commune est une activité économique à
part entière.
On décompte plus de 1500 pécheurs (Camerounais
et étrangers). La production annuelle est estimée à au
moins 2 000 tonnes. La pêche est pratiquée neuf mois sur douze
avec une trêve qui va du mois de juillet au mois de septembre.
En effet, les vendeurs de poissons venant
généralement de Maroua prennent d'assaut les rivages du Lac et du
Logone pour acheter. Ils traitent même en amont avec les pêcheurs :
ils leur fournissent des pirogues et des filets et garantissent ainsi les
prises faites par les pêcheurs. L'activité est donc rentable ; de
nombreuses familles en vivent. Toutefois, l'accès au poisson est souvent
difficile pour les habitants de la Commune : les commerçants venus de
Maroua, grâce à leurs ententes léonines avec
lespêcheurs, en viennent à dicter leur loi dans la fixation du
prix du poisson.
On distingue deux types d'élevage au sein de la Commune
: l'élevage du type traditionnel et l'élevage semi intensif.
L'élevage traditionnel sert à la consommation familiale en
général ; chaque ménage élève des moutons,
chèvres, ânes et de la volaille autour l'habitation. Prisée
par les Arabes Shoas, l'élevage bovin semi intensif estune
activité économique caractéristique de l'espace physique
communal.
Le corps des éleveurs est fortement
représenté dans le paysage socioéconomique. Ce sont en
général des personnes nanties à la tête d'un fort
cheptel qu'ils mettent à la disposition des pasteurs (d'origine peuhle
en général). Ces derniers sont chargés de les emmener
paître dans les zones de pâturage situées bien en dehors de
la ville
2.2.6.1.c. L'artisanat
Les activités artisanales sont peu
développées dans la zone. Elles se résument à
quelques architectures de décoration de l'habitat, la fabrication des
calebasses, statuettes et pilons. De nombreux habitants sèchent les
peaux d'animaux qu'ils vendent aux fabricants de chaussures (samaras) et de
poufs du côté de Maroua. On dénombre quelques cordonniers
dans les villages, plusieurs couturiers et coiffeurs dans les marchés.
Des vanniers très rares fabriquent des nattes qui sont très
prisées. Les décoratrices de maison sont très
recherchées ; elles assurent la finition des maisons et leur donnent un
côté artistique.
2.2.6.1.c. Sylviculture
On dénombre un sylviculteur au sein de
l'arrondissement. Ce dernier est aussi propriétaire de quelques vergers.
Il se trouve à l'entrée de Guirvidig et crée des
pépinières d'arbres dont il met les plants à la
disposition de la population pour le reboisement. Malheureusement, le site
n'est pas en bon état de fonctionnement.
La SEMRY de Maga intervient aussi dans la sylviculture
enapportant des plants d'arbres aux populations pour le reboisement de
l'espace. Le reboisement est observé au sein de nombreuxvillages
à travers la plantation des arbres notamment les Nimier et eucalyptus.
Ces arbres permettent d'avoir des zones d'ombre.
2.2.6.1.d.Exploitation forestière
Dans les villages, malgré le texte réglementaire
pris par le Gouverneur de la Région de l'Extrême-Nord interdisant
la commercialisation du bois de chauffe, les habitants se livrent à une
coupe régulière du bois. Toutefois, l'importance des arbres est
bien cernée : les forêts artificielles existant au sein de
l'arrondissement sont conservées par les populations et aucune coupe n'y
est faite.
2.2.6.2. Le secteur secondaire
Le secteur secondaire est un secteur encore embryonnaire dans
la zone de Maga. Il est caractérisé par la présence de la
SEMRY. Elle a pour mission de moderniser la riziculture dans le Mayo Danay en
facilitant des techniques culturales et un appui technique aux populations
bénéficiaires. Présente dans la Commune depuis 1979,
elleest à la base de l'urbanisation de la ville de Maga. Elle emploie
aujourd'hui plus de 200 ouvriers.
2.3.
Pratique de la riziculture par les exploitations familiale dans la
région de l'Extrême-Nord
Dans cette dernière section du chapitre nous
évoquerons comment les techniques développées par les EFA
dans la pratique de la riziculture ainsi que les moyens utilisés.Dans la
région de l'Extrême-Nord la riziculture est une activité
agricole d'une grande importance
2.3.1. Historique de la filière rizicole dans
l'Extrême-Nord
L'un des projets le plus important dans le secteur rizicole
fût celui du projet d'intensification rizicole au Cameroun qui date de la
période coloniale. En 1950, les colons français entreprennent
d'intensifier la culture du riz et celle du coton pour approvisionner les
centres urbains en produits vivriers et les industries textiles en
matières premières. L'entreprise est cependant peu fructueuse
dans l'ensemble.
Dans les années 60, les autorités du Cameroun
indépendant, avec l'aide de bailleurs de fonds internationaux
décident de prendre les choses en main. Un projet rizicole de plusieurs
milliers d'hectares est mis en oeuvre en pays Massa.
Le potentiel de production rizicole du Cameroun se situait
alors principalement dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord,
de l'Ouest et du Nord-Ouest qui représentent 94% de la production et 95%
des superficies. La production nationale est estimée à
près de 84 000 tonnes /an répartie sur environ 40 000 ha, dont
une bonne partie estimée à 15 000 tonnes est assurée en
dehors des grands périmètres rizicoles par des petits producteurs
villageois dans les bas-fonds, le long des berges de rivières et en
culture pluviale (Félix, s.d.).
La SEMRY voit le jour à la fin des années 60.
C'est une structure gouvernementale dont les stratégies ne sont pas
très claires. Les interventions de toute nature (jumelage,
péréquation) qui ont caractérisé les actions
successives de l'État pour tenter de protéger la filière
riz n'ont pas davantage été couronnées de succès et
c'est surtout par des subventions périodiques importantes que la SEMRY a
pu survivre.
Toutefois, les transformations socio-économiques, qui
ont eu pour théâtre les aménagements hydro-agricoles de la
SEMRY sont, sans aucun doute, les plus importantes qu'aient connu la
localité. L'activité rizicole s'est peu à peu
intégrée au système de production des Massa (agriculture,
élevage, et pêche). Les techniques intensives (principalement le
repiquage) ont été assimilées rapidement et ont permis
d'obtenir des rendements moyens élevés estimés à 5
t/ha et des revenus monétaires importants.
A la suite de la SEMRY, d'autres structures d'encadrement
virent le jour (SODERIM, UNDVA, LAGDO). Elles encadraient les riziculteurs
privés, produisaient et commercialisaient le riz. Mais l'irrigation est
frappée par la crise, à la fin des années 70, ce qui a
notamment affecté les grandes sociétés d'État de ce
secteur.
Les réformes engagées par l'État
après son retrait du secteur productif ont abouti à la
dissolution de certaines sociétés et à la restructuration
de certaines d'entre elles (SEMRY, UNVDA). Une évaluation de la
situation du désengagement de l'État montre que sur les 17 000 ha
aménagés dans les années 70, une superficie importante de
ces périmètres n'est plus en production par manque d'entretien et
d'équipement lié à la privatisation des entreprises
publiques qui géraient ces périmètres.
2.3.2. Technique de production du riz dans le bassin de
Maga
Les riziculteurs du bassin de Maga comme ceux de Yagoua
profitent en majorité des services fournir par la SEMRY. En effet la
SEMRY est chargé principalement du labour des terres mais aussi de
l'irrigation des parcelles ; ce qui fait de cette société la
pierre angulaire de la riziculture dans le bassin.
La SEMRY possède des engins chargé de labourer
les parcelles rizicole ce qui permet de réduire la
pénibilité entourant l'ameublissement15(*) des terres par les EFR.
L'alimentation des parcelles est possible grâce aux diffèrent
réseau (primaire, secondaire et tertiaire). Les parcelles des
riziculteurs sont ainsi alimentées en fonction de leur proximité
du réseau hydrique qui prend sa source dans le lac de Maga permettant de
mettre cette ressource aux besoins de la population. Il faut noter que le
bassin de Maga est une zone inondable, ce qui rends ce bassin adapter pour la
riziculture mais pouvant être dangereuse pour l'homme lorsque le
phénomène de crue survient dans la localité.
La semence la plus couramment utilisée est celle
recommandé par la SEMRY à savoir RJ 45, on note néanmoins
l'existence d'autre semence parmi lesquelles une variété sauvage
appelé localement «Tapadai » donc les producteurs
affirmes avoir un meilleur rendement que celui de la SEMRY, mais aussi la
variété M qui est un riz parfumé.
Chapitre 3 : Méthodologie
La revue de la littérature a montré que
l'étude de l'efficacité est un vaste sujet de recherche au sein
duquel il est facile de perdre le fil, en partie parce qu'il existe une
multitude de méthodes disponibles pour la mesurer. D'ailleurs, le survol
de la littérature, dans le chapitre un, nous confirme
l'ambiguïté dans la mesure du concept d'efficacité technique
ainsi que dans le choix des déterminants, lesquels sont susceptibles de
l'influencer. L'ensemble de ces éléments ont abouti à la
formulation de plusieurs hypothèses de recherche relatives aux objectifs
fixés lors de l'élaboration de la problématique.
C'est pourquoi il importe maintenant de préciser une
procédure empirique qui mène à savoir comment nous pouvons
construire une mesure d'efficacité et en quoi les hypothèses
sous-jacentes à la méthode utilisée influencent
ultérieurement les résultats de notre analyse. Dans cette
optique, il existe trois étapes permettant d'étudier en
profondeur la façon dont celle-ci définit, mesure et
évalue l'efficacité : La première étape de la
démarche empirique consiste à choisir une approche de mesure de
la frontière de l'efficacité. Cette étape est
destinée à présenter de manière plus précise
la méthode choisie en exposant ses postulats de base afin de mesurer les
écarts d'efficacité et assurer une analyse pertinente des
facteurs d'éfficacité dans les exploitations familiale rizicole
dans le bassin de production de Maga. Par la suite, dans la deuxième
étape, il s'agit de spécifier les inputs et les outputs qui
vontêtre utilisés dans l'approche de mesure
sélectionnée, et ce, à travers les études
théoriques etles travaux empiriques antérieurs.
Enfin, la dernière étape va permettre de
décider quelle technique on va adopter dans ce travail pour examiner les
différences des scores d'efficacité technique. Il s'agit de
décider entre une procédure avec une seule étape
permettant l'estimation du niveau d'efficacité et l'identification des
déterminants de l'efficacité simultanément ou bien une
procédure avec deux étapes permettant d'abord d'estimer les
efficacités et ensuite faire une régression des scores
d'efficacités obtenus de la frontière stochastique de production
sur le vecteur des variables explicatives, au moyen par exemple du
modèle Tobit. Ce processus logique, constituera un cadre
d'analyseempirique de ce chapitre consacré à la
présentation de l'approche méthodologique.
3.1. Les méthodes d'investigation
Dans cette section, nous présentons les différentes
méthodes utilisés ainsi que les outils y afférant devant
servir à la collecte des informations
3.1.1.
Echantillonnage
Dans cette sous-section de notre travail, nous
présentons la population sur laquelle s'est porté notre choix.
Puis nous définirons notre échantillon en précisant la
stratégie d'échantillonnage adoptée.
Notre population ce constitue des individus ayant comme
activité principale la riziculture dans la commune de Maga ; A cet
effet, nous combinons plusieurs type d'échantillonnage, étant
donnée la dispersion dans toute la commune des riziculteurs, nous optons
pour un plan d'échantillonnage aléatoire simple.
De par l'utilisation d'un plan d'échantillonnage
aléatoire simple,Nous préférons l'utilisation d'une
approche probabiliste pour réduire les bais de sélection pouvant
exister, en effet notre objectif est de pouvoir avoir une
équiprobabilité entre les individus d'être tiré
comme faisant partir de notre échantillon.
3.1.2. Description de la méthode d'enquête
Cette étude a été conduite grâce
à un questionnaire conçu pour recueillir les informations ;
Le questionnaire (annexe) porte sur le
thème « efficacité technique des exploitations
familiale agricole dans la région de l'Extrême-Nord : cas du
bassin de production de Maga».
3.1.3. Justification du choix de la zone d'enquête
Nous avons choisi cette zone d'étude pour plusieurs
raison :
Ø La zone d'étude constitue un bassin important de
production de riz dans la région de l' Extrême-Nord
Ø L'Etat du Cameroun par l'intermédiaire de la
SEMRY installera une deuxième unité de décorticage
après celle de Yagoua dans le bassin d'étude.
Ø Des études conduites par le PDRI consistant
à l'aménagement de 10000 ha ont été
réalisées et son encours d'aménagement par la
société SOCETCOG
3.1.4. Collecte des données
La collecte de données s'est fait à travers les
étapes de collecte de données secondaires etprimaires.
3.1.4.1. Collecte
de données secondaires
Cette étape a consisté en l'exploitation des
documents disponibles relatifs à notre thème de recherche,
principalement des articles, des thèses, des journaux ainsi que des
rapports.
Cette démarche nous permet de savoir qu'elle est
l'état de la science s'agissant du problème que nous abordons
dans notre analyse. D'après les recherches ainsi
réalisées, nous constatons que la littérature
économique camerounaise, ne s'est peu ou pas penché à la
filière rizicole s'agissant de l'efficacité des EFA.
3.1.4.2. Collecte
de données primaires
Les données primaires viennent de l'enquête
réalisée (donnée en coupe transversale16(*)). Elles sont recueillies par
observation, à l'aide d'entretiens et d'un questionnaire. Pour pouvoir
collectés les informations relatives au sujet de recherche, nous avons
utilisé trois moyens : l'observation directe, l'observation
indirecte, l'entretien et l'utilisation d'un questionnaire.
3.1.4.3.
L'observation directe
Dans le domaine des sciences sociales, plusieurs types
d'observation sont utilisés. L'observation directe n'étant pas
une observation propre aux sciences sociales, elle peut être
utilisée dans différents domaines.
L'observation directe réfère à ce qu'un
professionnel a véritablement vu. Il ne s'agit pas d'une information
rapportée par une tierce personne. Il s'agit également
d'observations faites hors d'un contexte d'interaction. Ce type d'observation
est fait au moment où l'observateur observe des comportements
précis du sujet dans un environnement donné. L'observation
directe permet de décrire en termes de comportements observables et
précis ce que l'intervenant a vu. Cette observation permet de
décrire avec plus d'objectivité le comportement et il n'est pas
réfutable dans la mesure où il est précis.
3.1.4.4. L'observation indirecte
L'observation indirecte est aussi un moyen de collecte
d'information de manière discrète, sans pour autant faire
intervenir des individus ; Dans le cadre de ce travail, cette
méthode possède une place de choix en effet pour rendre la phase
d'enquête moins lourde,
L'observation indirecte permet d'avoir recours à
plusieurs sources afin de dégager un meilleur portrait de l'objet de
notre étude. Comme les propos rapportés peuvent être
déformés, biaisés ou encore mal analysés, il est
nécessaire d'avoir plusieurs sources d'informations sur le sujet pour
permettre une meilleure connaissance des différentes facettes de
celui-ci.
3.1.4.4. Les
entretiens
A l'instar de la plupart des techniques de collectes des
données en sciences sociales, l'entretien présente diverses
formes et variantes, liées aux dynamiques qui président à
son déroulement. Quelle que soit la forme retenue, les méthodes
d'entretien se caractérisent par un contact direct entre le chercheur et
ses interlocuteurs et par une faible directivité.Au total, l'entretien
permet au chercheur d'accéder directement à l'information
souhaitée. Il peut s'agir de la perception d'un événement
ou d'une situation, des interprétations ou d'expériences
énoncées par l'enquêté.
Au cours de cette recherche, les entretiens ont fourni
l'occasion de contact direct entre le chercheur et des personnes ressources
qui, de par la place occupée dans les exploitations agricole
décide de la stratégie implémenté. La collecte des
données s'est appuyée sur l'entretien centré. Ici le
chercheur s'est muni d'un guide d'entretien classique.
3.1.4.5. Le
questionnaire
Le questionnaire utilisé dans le cadre de cette
étude possède 6 sections, la section zéro porte sur
l'identification de l'enquêteur,la première partie porte sur
l'identification de l'enquêté, la seconde sur les activités
génératrices de revenu des enquêtés, la
troisième sur la situation foncière de l'enquêté, la
quatrième sur la production végétale, la cinquième
sur la vie associative et enfin la dernière section porte sur la
subvention.
Le questionnaire est constitué de 31 questions
susceptibles de permettre une meilleure compréhension de
l'efficacité technique dans la population d'étude. Le
questionnaire ainsi élaboré a pour fonction principale de donner
à l'enquête une extension plus grande et de vérifier
statistiquement jusqu'à quel point sont généralisables les
informations et hypothèses préalablement constituées.
3.1.4.6. Le pré-test
Cette étape est très importante lors de la
réalisation d'un travail de terrain, elle permet de tester sur un
échantillon de la population l'outil de collecte de données
à savoir un questionnaire dans le but de se rassurer si les questions
sont compris de la même manière par tous les
enquêtés. Dans le cadre de cette étude les individus
enquêtés ont permis de recadrer les questions mais aussi de poser
d'avantage les questions sans utilisation de thermes trop complexe.
3.2. Traitement et analyse des
données
Une base de données a été
constituée à partir des réponses obtenues du questionnaire
établi. Les observations concernent les EFR des villages constituant
notre étude.
Dans un premier temps, nous avons procédé au
dépouillement du questionnaire. Puis, avec le logiciel IBM SPSS
STATISTICAL PACKAGE VERSION 25.0, où les informations seront
codifiés, saisir, et analysé. Débutant par des analyses
descriptives ; des tableaux de fréquence seront élaborés
pour l'organisation des données en fonction de leur importance, avec
leur fréquence d'apparition, afin de garantir une image plus claire de
l'ensemble de données. Le programme Microsoft Excel 2013 va servi par la
suite pour la présentation de ces données traitées sous
forme de diagrammes.
3.2.1. Mesure de l'efficacité
technique
Dans cette sous-section, nous présentons la technique
et les modèles que nous adoptons pour la mesure de l'efficacité
technique ainsi que les paramètres devant être utilisés
pour la détermination de l'efficacité des EFR dans le bassin.
3.2.1. Approche non paramétrique
comme outils de mesure de l'efficacité : l'approche DEA
Dans cette étude, l'efficacité technique des
exploitations agricoles est mesurée par la méthode d'analyse par
enveloppement de données (Data envelopmentanalysis-DEA). Il a
été développé par (Charnes, et al., 1978) et est
connu sous le nom de CCR Model (Farrell, 1957). Cette méthode est une
approche non paramétrique basée sur l'utilisation des techniques
de programmation linéaire pour mesurer l'efficacité et / ou
l'inefficacité technique. Il construit une frontière par morceaux
linéaire à partir des données observées, donc il ne
nécessite aucune hypothèse sur la forme fonctionnelle et la
répartition des termes d'erreur. Les ensembles de sortie et
d'entrée définissent les frontières de possibilité
de production contre lesquelles les performances techniques des
activités de production peuvent être mesurées.
Cette méthode calcule les scores d'efficacité
technique des différentes exploitations famililales rizicole à
partir d'une frontière d'efficacité. Les exploitations familiales
rizicoles localisées sur la frontière sont
considérées comme techniquement efficace avec un score de 1
(100%) et celles localisées sous la frontière sont inefficace
avec un score inférieur à 1 (Coelli et al., 2002). Ces
exploitations familiales rizicoles inefficaces disposent donc d'une marge
d'amélioration de leur performance (Cooper, 2006). Elles pourront se
référer aux exploitations familiales rizicoles techniquement
efficaces pour appliquer leurs meilleures pratiques.
La méthode DEA que nous allons adopter, même si
elle présente l'inconvénient de ne pas tenir compte des erreurs
qui pourraient affecter nos données, repose sur le principe de fonction
de production où un certain nombre de facteurs est utilisé pour
produire un nombre déterminé d'outputs.
Pour calculer l'efficience technique des EFA, nous utiliserons
le modèle CCR et lemodèle BCC à une orientation (output).
Nous utilisons la méthode DEA avec une orientation output et plus
principalement les deux approches17(*) CCR-O et BCC-O. Le choix de l`orientation de la
mesure de l'efficience se fait selon l`objectif que l'on s'est fixé,
dans cette recherche, l'objectif en utilisant ces deux méthodes est de
voir si une EFA caractérisée comme efficiente dans un
modèle CCR-O(CRS), elle sera aussi caractérisé comme
efficiente dans un modèle BCC-O(VRS), mais l'inverse n'est pas
nécessairement vrai.
Si nous voulons répondre à la question de savoir
« de quelle quantité les inputs doivent être réduits
tout en maintenant constant le niveau actuel de production », nous optons
pour une mesure de l'efficience à orientation input. A l`inverse, nous
choisirons une mesure de l'efficience à orientation output si nous
voulons savoir « de quelle quantité augmenter les outputs sans
changer les quantités d'inputs utilisées ».les
modèles 2 et 3 serons appliqués dans le cadre de cette
recherche.
Mesurer l'efficience d'une EFA revient à
déterminer la distance entre une observation donnée et la cible
à atteindre. La méthode DEA permet de calculer cette cible en
définissant les exploitations familiales rizicoles les plus
efficientes. L'efficience des autres EFA sera alors évaluée par
la distance entre ces derniers et les EFA les plus efficientes.
En appliquant une analyse CRS, nous obtenons unscore CCR
(relativement aux auteurs du modèleCCR: Charnes, Cooper et Rhodes, 1978)
appelé aussi« score d'efficience technique » ou score
d'efficiencetechnique globale TE (TechnicalEfficiency). En appliquant une
analyse VRS, nous obtenons un score BCC (relativement aux auteurs du
modèle BCC:Banker, Charnes et Cooper, 1984) appelé aussi «
scored'efficience technique pure » PTE (pure technicalefficiency).
Le score d'efficience d'échelle SE seraalors
déduit selon l'équation suivante : ET = ETP *SE. L'efficience
d'échelle (SE) va permettre de vérifier si la taille d'une DMU
est optimale ou si elle peutbénéficier d'économie
d'échelle. L'efficience technique pure (ETP), elle, traduit l'efficience
organisationnelle d'une DMU ou la qualité de son management. Ce sont ces
différentes mesures d'efficience que nous calculerons pour les
exploitations familiales rizicoles de la zone d'étude.
Des scores d'efficacités ainsi émis, nous allons
grâce à un modèle économétrique, concu dans
le cadre de cette étude tenté de comprendre ce niveau
d'efficacité chez les exploitations familiales rizicoles dans la zone
d'étude.
3.2.2. Le choix de l'output, les inputs
et les variables explicatives de l'efficacité
Cette sous-section présente les variables qui sont
couramment évoquées dans la littérature, pour
décrire l'output, les inputs et l'ensemble des facteurs impactant les
niveaux d'inefficacité technique.
3.2.2.1. La variable output
La variable dépendante (??) représente la
production totale de riz paddyobtenus sur l'ensemble de l'exploitation au cours
de la campagne agricole 2018. Cette variable est exprimée par la
quantité totale de riz en kilogramme récoltées sur chaque
exploitation.
3.2.2.2. Les variables inputs
Les facteurs de production de base sont les inputs
utilisés dans le processus de production.Les variables inputs sont
composées de la terre, du travail, des engrais, la quantité de
semence, la main d'oeuvre agricole,
Input 1 : La superficie agricole : Le facteur
terre, l'un des principaux facteurs de productionen agriculture, est pris en
compte à partir de la superficie de production, qui correspond à
lasuperficie mise en valeur par l'exploitant. La terre est mesurée par
le nombre d'hectares sur les différentes parcelles (superficie) de
l'exploitation au cours d'une campagne agricole. C'est un actif fixe puisqu'on
ne peut pas procéder à une extension illimitée des
superficies oléicoles.
Input 2 : L'engrais : Le nombre de
kilogrammes des différents fertilisants ajoutés.
Généralement, on parle d'engrais agricoles lorsqu'il s'agit des
engrais et fertilisants minérauxet organiques, des produits
phytosanitaires ou pesticides chimiques, etc. Plusieurs auteurs ont introduit,
dans leurs études sur l'efficacité technique, la variable
engraiscomme un input, tels que Bachewe et al. (2015) pour les exploitations
céréalières en Éthiopie,Padilla-Fernandez et
Nuthall (2009) pour les producteurs de canne à sucre aux Philippines.
Input 3 : Le travail (L) : La quantité
de travail utilisée par l'exploitant. Plusieurs auteurs ont
proposé différentes mesures du facteur travail. Il peut
être exprimé en coûts de main-d'oeuvre (Artukoglu, 2010;
Cukur et al., 2013; Atici etPodinovski, 2015; Kamiyama et al., 2016),
unités de travail annuelles (Latruffe et al., 2005;Davidova et Latruffe,
2007) ou des heures de travail (Palomares et Martinez, 2011; Reinhardet al.,
2000). Dans notre modèle, cet input est exprimé en nombre de
jours de travail (permanent et occasionnel) engagés pour exécuter
toutes les opérations culturales dans leprocessus de production de
riz.
En effet, le facteur travail a été choisi parce
que la riziculture est une activité qui nécessite
différents niveaux de travail en fonction du cycle de production
(taille, récolte). Il prend en compte la main-d'oeuvresalariée
permanente, la main-d'oeuvre salariée occasionnelle, la main-d'oeuvre
familiale etl'entraide.Notons que nous n'avons pas pris en considération
le facteur capital comme étant un input,
Input 4 : Quantité
d'engrais : Elle désigne la quantité d'engrais
utilisé par l'EFR au cour de la campagne
agricoleprécédente
Input 5 : Quantité de
semence : Elle désigne la quantité d'engrais utilisé
lors de la campagne agricole précédente
Nous pouvons émettre après avoir faire le tour
des inputs susceptibles d'évaluer le score d'efficacité le
tableau ci-dessous.
Tableau 1:Paramètre de la
mesure de l'efficacité technique dans les EFR
Variables
|
Etiquettes
|
Type de variable
|
Output
|
Production de riz
|
|
Variable continue
|
Inputs
|
La superficie agricole
|
La superficie de la terre dont dispose le riziculteur. Elle
est exprimée en hectares.
Pour les agriculteurs, la terre est le principal capital
physique.
|
Variable continue
|
Equipement
|
La riziculture comme toute autre activité agricole
nécessite l'utilisation d'outils pour l'augmentation des performances
productives
|
Variable continue
|
Main d'oeuvre
|
La quantité de travail utilisée par
l'exploitant. Elle est exprimée en hommes-nombre total desjours de
travail par campagne et représente la somme de la main-d'oeuvre
utilisée pour
exécuter toutes les opérations culturales. Elle
prend en compte la main-d'oeuvre salariée permanente, occasionnelle et
familiale.
|
Variable continue
|
Engrais
|
Elle est exprimée en kilogrammes. Cette variable
correspond à l'utilisation des engrais etfertilisants minéraux et
organiques dans la production rizicole.
|
Variable continue
|
Semence
|
Elle est exprimée en kilogrammes, cette variable
correspond à l'utilisation des semences dans la production
|
Variable continue
|
Source : Kamgang (2019)
3.2.3. Approche
économétrique
L'utilisation de l'économétrie comme science
dans le cadre de ce travail trouve son essence même dans le fait que, ses
différentes techniques permettent de confirmer ou d'infirmer des
théories économiques formulé par un économiste,
construit dans le cadre d'une recherche empirique.Dans son acception la plus
restreinte, elle désigne un ensemble de techniques utilisant la
statistique mathématique qui vérifient la validité
empirique des relations supposées entre les phénomènes
économiques et mesurent les paramètres de ces relations.
3.2.3.1. Justification de la technique
L'efficacité technique mesuré dans le cadre de
cette recherche est la variable principale dans le modèle
économétrique donc nous faisons la conception ; à cet
effet les valeurs de ce paramètre est comprisedans l'intervalle
[0 ; 1]. A cet effet, les valeurs prises par l'efficacité sont des
valeurs censuré ; De par cette spécificité, nous
optons pour un modèle Tobit qui d'après la littérature
économétrique se trouve être le modèle
adéquate dans le cadre de cette étude.
3.2.3.2. Mise en place du modèle
La modélisation s'opère en trois
phases :
Ø La conception, c'est à dire l'écriture ou
la spécification du modèle ;
Ø L'estimation de l'équation du modèle,
selon des techniques appropriées ;
Ø La résolution du modèle,
préalable à son emploi pour la simulation ou la
prévision.
En réalité, les choses ne sont pas
séquentielles et la mise au point d'un modèle s'opère par
aller et retour entre les trois étapes ci-dessus.
3.2.3.3. Présentation du Modèle
économétrique : le modèle TOBIT
Le modèle Tobit, aété introduit par
Tobin(1958)18(*) pour
faire l'analyse du problème de l'achat d'un bien durable. Ce
modèle se réfère aux modèles à variable
dépendante limitée pour lesquels la variable dépendante
est continue mais observable seulement sur un intervalle spécifique. En
d'autres termes, le domaine de la variable dépendante est contraint
à un espace limité par les observations possibles.
Les modèles à variable dépendante
découlent des modèles à variables qualitatives, qu'on
utilise lorsqu'on désire évaluer la probabilité que la
variable dépendante appartienne à l'intervalle pour lequel elle
est observable. Pour ce faire, les scores d'efficacités
déterminés pour chaque type d'exploitation sont
régressés sur les déterminants potentiels.
3.2.3.4. Spécification des variables et formalisation
de équation
Enfin de mieux comprendre l'efficacité dans le cadre de
cette recherche, plusieurs variables ont été
sélectionné sur la base de la littérature
économique mais aussi grâce à notre intuition
obéissant à une approche hypothético-déductive.
Ceci dans le but d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
dans le cadre de cette étude.
Il est important de savoir quelles variables inclure pour
expliquer les sources d'efficacité technique (Vitaliano et Toren, 1994).
Ainsi, nous essayerons d'aborder les variables les plus fréquemment
utilisées dans la littérature consultée et qui, semblent
les plus importantes.
Comme l'indiquaient Romain et Lambert (1995), l`objectif de
l`étude d'efficacité n`est pas le calcul du niveau de
l`efficacité comme telle, mais plutôt l`identification des
facteurs qui l'influencent. Dans notre travail de recherche, sept variables
ont été retenues comme étant des facteurs susceptibles
d'agir sur l'efficacité technique des exploitations agricoles.
Ainsi, à la lumière de la littérature
existante, il sera intéressant de tester les variables suivantes :
Ø L'âge du chef
d'exploitation
Un volet de la littérature s'intéresse à
l'impact de l'âge de l'exploitant sur l'efficacité technique. Pour
certains auteurs, les producteurs les plus âgés sont plus
efficaces que les jeunes exploitants. Kamiyama et al. (2016) et Selmi et al.
(2015) rapportent que cet effet est positif grâce à une solide
expérience acquise dans l'exploitation agricole. En effet, avec le
temps, l'exploitant a tendance à développer une certaine
expertise et un savoir-faire concernant les meilleures pratiques d'utilisation
des inputs.
Ø Le niveau d'instruction
Le niveau d'instruction du chef de l'exploitation est une
autre variable qui peut également améliorer l'efficacité
des exploitants agricoles. Le rôle positif de l'éducation a
été révélé par la littérature
(Lachaal et al. (2004, 2005). En effet, un producteur agricole instruit
possède une grande réceptivitéen matière
d'accumulation des connaissances et donc il assimile plus rapidement
lesformations qui lui sont dispensées. Le contact des producteurs avec
les agentsde lavulgarisation lui permet d'accéder à l'information
et à la formation pratique avec des essaissur terrains.
Ø L'accès aux crédits
agricoles
Il est tout aussi évident que le crédit agricole
est un indicateur de la capacité financière d'une exploitation
agricole et apparait comme un outil essentiel de financement de
l'activité de production. Donc, sa disponibilité est capitale
pour que les petits producteurs puissent se libérer du « cercle
vicieux de la pauvreté et assurer des conditions de vie meilleures
». Notons que le crédit agricole est mesuré par le montant
des crédits destinés à l'agriculture au cours d'une
campagne agricole dans une exploitation oléicole.
Ø Le recours au revenu
extra-agricole
L'agriculture ne représente pas toujours l'unique
activité des exploitants de la zone, malgré le fait que la
riziculture constitue la principale source de leur revenu. En dehors des
activités directes de l'exploitation, certaine exploitationsfamilialess
agricole pratiquant la riziculture sont engagésdans une autre
activité rémunérée, qui les fait
bénéficier d'une diversification de leurs sourcesde revenu.
Ø Le statut foncier (propriétaire ou
locataire)
Dans notre modèle, on va inclure une variable qui tient
compte du statut foncier des terresagricoles pour juger s'il est
bénéfique, pour l'efficacité technique des riziculteurs,
d'être propriétaire d'une exploitation ou non. Des études
consultées ont confirmé que l'accès à la terre et
la propriété foncière peuvent aider les exploitants
à augmenter leur efficacité productive (Chemak et al., 2014). En
d'autres termes, les exploitants propriétaires révèlent
une efficacité technique supérieure à celle des
exploitants opérant sur des terres louées.
En effet, les agriculteurs adoptent des logiques distinctes
selon leur statut foncier. Les producteurs propriétaires se trouvent
dans le besoin de garantir un investissement agricole à long terme et
celui de gérer les activés de l'exploitation pour une longue
durée.
Ø La satisfaction des services fournis par la
SEMRY
Cette variable de nature polytomique permet de capter la
perception des riziculteurs face aux services fournir par la SEMRY dans le
bassin de production.
Tableau 2:Variable retenu pour la
conception du modèle
Nom de la variable
|
Etiquette
|
Modalité
|
InEF
|
Efficacité technique
|
|
Nivetude
|
Niveau d'étude
|
1. Primaire
2. Secondaire
3. Université
|
Age
|
Age du chef d'exploitation
|
|
Foncier
|
Le statut foncier
|
0. Locataire
1. Propriétaire
|
Credit
|
L'accès aux crédits agricoles
|
0. Non
1. Oui
|
Association
|
Appartenance à une association agricole
|
0. Non
1. Oui
|
Subven
|
Subvention de la part d'un organisme
|
0. Non
1. Oui
|
3.2.3.5. Estimation du modèle
La méthode des moindres carrés ordinaires
utilisés dans le cadre des régressions multiple n'est pas
adaptée pour lemodèle Tobit du fait de l'apparition
fréquente dans les observations de la variable à expliquer, des
valeurs seuils. L'estimation des paramètres du modèle est
effectuée à l'aide d'un algorithme de maximisation de la fonction
de la Log-vraisemblance 19(*)(Régis,2015)
Les résultats d'estimation s'apprécient
directement par la significativité des coefficients à l'aide des
ratios appelés z-Statistique. Les valeurs des coefficients du
modèle estimé sont directement interprétables en termes de
propension marginale sur y, du fait de la continuité dans l'intervalle
des seuils de la variable à expliquer.
3.2.3.6.Ecriture du modèle
Le modèle conçut dans le cadre de cette recherche
se présente comme suit
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le92.png)
La résolution de cette équation nous permettra
d'améliorer notre compréhension s'agissant des facteurs
explicatifs de l'efficacité
Chapitre 4 : Résultats
et interprétations
L'objectif général de cette recherche est
d'analyser les niveaux d'efficacité des exploitationsfamiliale rizicole
et d'identifier quels sont les facteurs susceptibles d'influencer
l'efficacité techniquede ces exploitations rizicoles.
Ce chapitre présente, analyse et interprète les
résultats empiriques issus des analyses statistiques et des estimations
économétriques de l'efficacité technique associée
au modèle économétrique, spécifiée au
chapitre 3. Le traitement et l'analyse des données se sont
dérouléesen trois étapes. D'abord, il sera question de
commencer par une analyse statistique descriptivedes données
collectées (moyennes, écart-types et proportions), afin de
décrire lescaractéristiques générales de
l'échantillon.
L'analyse statistique permet d'illustrer la situationà
l'aide des indications de fréquences et des mesures de tendance centrale
et de dispersion(Gauthier, 2003; Charbonneau, 1988). Cette étape nous
permet de traiter un nombre trèsimportant de données et d'obtenir
les aspects les plus intéressants de notre étude. Ainsi,
ellepermet de capter les contraintes qui limitent les EFA rizicoledu bassin de
Maga et aussi les potentialités de leur développement futur.
D'autres analyses bivariées ontégalement été
réalisées afin de comparer les exploitations rizicoles par
rapport à plusieursvariables retenues dans le cadre théorique.
Ensuite, une deuxième étape portera sur une
analyse empirique des données collectées. Cette étape
permet de construire les résultats de l'estimation du modèle de
frontière stochastique permettant d'expliquer la variété
des niveaux d'efficacité technique entre les exploitations rizicole,
ainsi que l'ampleur des effets des variables explicatives sur
l'efficacité techniquede ces firmes.
Finalement, une interprétation détaillée
des résultats obtenus sera effectuée tout en lesconfrontant avec
les hypothèses de recherche émises dès le
départ.
4.1.
Analyse descriptive
Les analyses qui suivent sont faites sur les résultats
de l'enquête précédemment décrite dans la
méthodologie. Il s'agit d'analyses descriptives unidimensionnelles et
multidimensionnelles pour dresser le profil de la population faisant objet dans
notre étude
4.1.1. Caractérisation de la population
enquêté
Pour dresser le portrait général de l'ensemble
des exploitations et des exploitants enquêtés, plusieurs variables
ont été retenues. Ces derniers ont été
sélectionnés et construits sur la base des données
disponibles et ont chacun fait l'objet de traitements statistiques
spécifiques permettant d'avoir une compréhension
synthétique de leur distribution. Dans l'ensemble de la zone, la
population affirme que la culture de riz occupe une place très
importante dans leur vie. En effet, grâce aux revenus tirés de
cette culture, les paysans arrivent à subvenir à leurs besoins.
4.1.1.1. Genre de
l'enquêté
L'analyse des données collectées nous permet de
réaliser un constat, dans notre population d'étude, il existe une
prédominance des hommes avec 84% contre 16% pour les femmes, bien
qu'étant faible par rapport à celle des hommes, l'effectif des
femmes n'en reste pas moins significatif
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le93.png)
Figure 8:Distribution du genre dans la
localité d'étude
Kamgang(2019)
Ces résultats s'expliquent principalement par le fait
que, les questionnaires ainsi administrés sont principalement
orienté vers les chefs de ménage qui dans les
sociétés africaines sont principalement dirigés vers les
hommes. Le chef de ménage dans la société est l'individu
qui prend des décisions stratégiques pour lequel, le reste du
ménage met en application.
4.1.1.2.Statut matrimoniale
La situation matrimoniale nous aide à estimer la
quantité de charge que peuvent avoir nos enquêtés, le
niveau de responsabilité dont ils doivent faire face au quotidien.
Dans notre échantillon d'étude, on constate une
dominance de 71.9% des mariés, suivi par les célibataires avec
18.6%, des veuf (ves) avec 9.5%.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le94.png)
Figure 9:Statut matrimoniale
La domination de l'effectif de la catégorie
Marié peut être expliqué par la responsabilité
qu'engendre ce statut dans la société, en effet lors de la
contraction d'un mariage, un individu est amené à fonder une
famille, qui pour la plupart des cas s'accompagne de charges tels que la
scolarisation des enfants, l'accès aux soins de santé du
conjoint, l'assistance familiale. La réalisation d'une figure
croisé entre le statut matrimonial et le genre révèle
que :
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le95.png)
Figure 10:Répartition du statut
matrimonial selon le genre
83% des hommes sont mariés contre 17% pour les
femmes ; par contre les femmes enregistrent un fort pourcentage pour ce
qui est du statut « Veuves » qui est de 87.5%, ce qui
permet d'expliquer les proportions de l'analyse de la figure 8. Les chefs de
ménage féminin sont principalement celle appartenant à la
catégorie matrimoniale « Veuves »
4.1.1.3. Niveau d'instruction
L'analyse des données collectés s'agissant de la
variable niveau d'instruction nous permet de constater que, dans notre
population d'étude, 2.8% de la population d'étude affirme avoir
réalisé des études universitaires, 57.3% celle du
primaire, 27.7% celle du secondaire et 12.3% ce définissant comme
analphabète.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le96.png)
Figure 11:Noveau d'instruction de
la population
En réalisant un tableau croisé entre le niveau
d'instruction et le genre, les disparités existantes entre homme et
femme dans le réseau deviennent plus complet pour l'analyse.
Tableau 3:Tableau croisé Sexe *
Niveau d'étude de l'enquêté
|
Niveau d'étude de l'enquêté
|
Total
|
N'a pas été à l'école
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Sexe
|
Masculin
|
28
|
127
|
51
|
7
|
213
|
Femme
|
3
|
18
|
19
|
0
|
40
|
Total
|
31
|
145
|
70
|
7
|
253
|
L'analyse du tableau 3 permet de constater que, les hommes
sont majoritaire dans l'ensemble des paramètres du niveau
d'instruction.Il faut aussi préciser que le faible niveau d'instruction
est dû au fait que la plupart des riziculteurs sont issues des familles
démunies et surtout analphabètes, ne disposant pas assez de
moyens financiers pour s'occuper de leur scolarité. Cela est de nature
à inhiber la réceptivité des nouvelles innovations
technologiques qui conditionnent dans une large mesure le développement
de l'exploitation oléicole. Donc, pour accroître la
productivité de la main-d'oeuvre et moderniser l'agriculture, les
politiques agricoles et du développement rural doivent travailler
ensemble pour améliorer l'accès à l'éducation dans
cette région.
La moyenne d'âge des chefs de ménages dans notre
population d'étude est de 38 ans comme le montre le tableau 4.
S'agissant de la taille du ménage, une moyenne de 8 personnes est
observée avec des ménages atteignant la taille de 25
individus.
Tableau 4: Distribution du
paramètre âge et taille du ménage
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Age
|
253
|
23
|
56
|
38,34
|
11,809
|
Nombre de personne dans votre ménage
|
253
|
0
|
25
|
8,03
|
6,403
|
N valide (liste)
|
253
|
|
|
|
|
Ce qui constitue une formidable main d'oeuvre pour la pratique
de la riziculture, en effet lorsqu'un ménage possède un capital
humain important, il est capable de réaliser les activités
agricoles sur de plus grande surface et ainsi augmenter sa productivité
par rapport à ceux possédant un ménage de faible
taille.
4.1.1.4. Formation agricole
La formation agricole est considérée comme l'un
des facteurs déterminants de la réussite de l'entreprise
agricole, quoique la gestion des EFA soit faite de façon classique,
puisque seulement 2 % des agriculteurs de notre échantillon ont
accès à une formation dans le domaine agricole.Donc, le
système de formation rurale constitue un problème crucial et
presque la totalité des riziculteurs interviewés évoquent
ce problème récurrent du manque d'encadrementet de formation qui
les limite pour améliorer les performances de leur système de
culture.
4.1.1.5. Expérience
Au niveau de l'expérience, les riziculteurs
enquêtés semblent se prévaloir d'une somme
d'expérience importante dans la pratique de la riziculture. En effet,
l'enquête fait ressortir quele nombre moyen d'années
d'expérience se situe autour de 11 ans (tableau 5).
Tableau 5:Analyse descriptive de la
variable expérience agricole
Statistiques descriptives
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Nombre d'année d'expérience
|
253
|
3,00
|
28,00
|
11,0316
|
6,40305
|
N valide (liste)
|
253
|
|
|
|
|
Par ailleurs, la figure 11 montre le pourcentage des chefs
d'exploitations suivant le nombre d'années d'expérience dans la
riziculture
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le97.png)
Figure 12:Pourcentage des chefs
d'exploitation suivant le nombre d'années
D'après les résultats d'enquête, on
constate que 25.54 % des riziculteurs ont récemment commencé
l'activité et ont déclaré être à la
tête de l'exploitation rizicole depuis moins de 6 ans, alors que 44.06 %
pratiquent cette culture depuis une période qui varie entre 6 et 15 ans.
D'autre enfin possède une plus grande expérience, soit 20.02 %,
sont des anciens riziculteurs possédant une expérience allant de
15 à 24 ans et enfin ceux possédant une expérience
dépassant les 24 ans.
4.1.1.6. Revenu non agricole
En ce qui concerne la diversification des sources de revenu de
l'exploitant agricole, comme le montre la figure 12, l'analyse de
l'échantillon révèle que près de 64.25 % des
agriculteurs interrogés pratiquaient la riziculture à temps
complet, alors que 35.75 % des agriculteurs enquêtés sont
pluriactifs. Ces agriculteurs se concentrent à temps partiel à
l'agriculture parce qu'ils exercent en parallèle d'autres
activités en dehors de l'exploitation, par souci de diversification de
leurs sources de revenu afin de sécuriser leur activité
agricole.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le98.png)
Figure 13:Activités principales
déclarées par les exploitants enquêtés
La riziculture constitue fondamentalement la principale source
de revenu alors que qu'autres activités (salariés, petit
commerce,) apparaissent comme des activités de diversification. Le
recours à ces activités secondaires découlerait des
stratégies adaptatives des enquêtés qui multiplient leurs
sources de revenus. Les revenus extra-agricoles leur permettent en fait de
réinvestir dans l'activité agricole (achat d'intrants, travaux,
etc.), de s'autofinancer et de subvenir à certaines charges en cas de
mauvaises récoltes ou de rembourser des dettes. Les agriculteurs qui
financent leur activité de production par le travail non agricole
générateurs de revenus sont pour la plupart des petits
commerçants avec 60.8 % des cas.
4.1.2. Productivité des exploitations rizicole dans le
bassin
En s'intéressant aux différents facteurs de
production utilisés par les riziculteurs de la localité des
analyses révèlent des informations
4.1.2.1. Surface de culture
De manière générale, les exploitations
enquêtées sont de petites tailles. La superficie agricolemoyenne
est de 1 ha.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le99.png)
Figure 14: Répartition des Efr
selon la taille des exploitations
La répartition des exploitants selon la taille des
exploitations montre que 28.6% des producteurs détiennent des
exploitations de moins de 0.25 ha, 57.25 % se trouvent dans des exploitations
de 0.25-0.75ha et 14.15 % dans des exploitations de plus de 0.75. La
riziculture est généralement réalisée en
monoculture.
4.1.2.2. Accès aux terres agricoles
Deux formes à l'accès au foncier sont possibles
: la propriété (l'achat, l'héritage) et la location. Le
mode de faire valoir dominant dans notre échantillon est le mode de
faire valoir direct puisque 65 % des exploitants enquêtés sont
propriétaires. Les résultats de l'enquête montrent que
l'héritage est le mode d'acquisition des terres le plus répandu
avec 79 % de l'ensemble des exploitations de l'échantillon. Vient
ensuite l'achat avec 16 %. En revanche, la part du mode de faire valoir
indirect (la location) concerne 35 % des exploitations. La plupart des jeunes
agriculteurs ne détiennent pas une part du foncier en
propriété, mais ils sont amenés à aider leur
famille.
4.1.2.3. Recours à la main-d'oeuvre
extérieure
La force de travail employée sur l'exploitation est
composée aussi bien de la main-d'oeuvre familiale que de la
main-d'oeuvre salariée extérieure à l'exploitation
agricole, permanente ou occasionnelle. Les ouvriers permanents : il s'agit des
membres de la famille qui travaillent dans l'exploitation agricole et la
totalité des exploitations ont recours à ce type de main-d'oeuvre
familiale.
Tableau 6: Taille du ménage
Statistiques descriptives
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Nombre de personne dans votre ménage
|
253
|
1
|
25
|
8,03
|
6,403
|
N valide (liste)
|
253
|
|
|
|
|
L'analyse du tableau 6 révèle que, dans notre
échantillon d'étude, la taille moyenne d'individu capable de
réaliser la riziculture est de 8 donc les exploitations familiales
rizicole les plus petite possède un individu pour 25 s'agissant de la
plus grande.
La main-d'oeuvre familiale est limitée à 4
personnes engagées à temps plein.Les ouvriers occasionnels : 80 %
des producteurs ont recours à ce type de main-d'oeuvre ennombre variable
(10 % sollicitent plus de 10 personnes et 90 % sollicitent entre 1 et
10personnes). Les riziculteurs ont de plus en plus recours à ces
derniersLa main-d'oeuvre salariée prend une part considérable des
coûts investis.
4.1.2.4. Matériel agricole
Pour ce qui est du matériel agricole, les EFR
enquêtées sont en général peu
équipées.La totalité ne possède pas de
matériels agricoles puisqu'il s'agit d'exploitations de petitestailles.
En effet, l'acquisition des matériels ainsi que les intrants de
production posent énormément de problèmes, d'autant plus
que ces derniers se vendent à des prix souvent
trèsélevés. Les exploitants de la région ont
recours aux services de la SEMRY pour la préparation du sol,
l'irrigation, etc. Ces services sont fournir encontre parti d'une redevance
annuelle de 51250 FCFA.
La semence le plus couramment utilisé est celle
commercialisé par la SEMRY et portant le nom de RI-45, d'autre moin
importante sont utilisé par les riziculteurs à l'intart d'une
variété locale appelé « TAPADAÏ »
ou encore la variété « M »
Tableau 7:Quantité de semence
utilisé pour la riziculture
Statistiques descriptives
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Quantité de semence ( kg\ha) de riz
|
253
|
100,00
|
300,00
|
208,8933
|
78,61626
|
N valide (liste)
|
253
|
|
|
|
|
En moyenne les EFR utilisent 300 kg de semence pour 1 ha, la
quantité utilisé la plus faible est de 100 kg pour 300 kg pour
celle la plus grande
4.1.2.5. Vulgarisation agricole
Il est pertinent de souligner une tendance majeure de
l'ensemble des répondants,l'insuffisance d'encadrement agricole dans la
région. Les EFR enquêtés onttous signalé que leur
accès aux institutions de vulgarisation demeure très
limité. Les résultatsde l'enquête montrent qu'aucun
producteur n'a véritablement de contact avec une structure de
vulgarisation en dehors de ceux fourni par la SEMRY donc leur manque de
dynamisme est décriée par les EFR.
4.2.
Efficacité technique des exploitations familiales rizicole
En tenant compte des inputs retenu dans le cadre de ce travail
et en modélisant le problème dans le logiciel STATA version 13
grâce à au package « dea »
conçu par Yong-bae Ji et Choonjoo Lee(2013) nous calculons
l'efficacité technique des 253 EFR considérés comme nos
DMUS dans le langagedu calcul de l'efficacité.
La lecture des résultats concernant les
éléments structurels des exploitations et des exploitants a
permis de dégager plusieurs constats sur les caractéristiques des
exploitations familiales rizicoles dans le bassin de production de Maga. Ces
constatationssoulèvent plusieurs questions concernant la capacité
de ces EFR à êtreefficace et la manière d'optimiser les
facteurs de production pour une utilisation efficace desressources productives.
Les premières conclusions apportées par la statistique
univariéemènent à envisager d'autres questions portant sur
l'analyse croisée des informationsrecueillies.
Donc, avant d'entamer le travail empirique proprement dit,
nous effectuons dansce qui suit une analyse statique bivariée des
données collectées. Sur la base d'analysescroisées, nous
affinons notre analyse, avec pour objectif d'étudier les relations
pertinenteséventuelles existant entre certaines caractéristiques
de la firme rizicole et la production totale de riz.
4.2.1. Distribution de l'efficacité technique
Dans cette section, qui constitue le coeur des analyses
prévues dans la présente recherche, nous présenterons les
résultats obtenus de l'estimation du modèle
économétrique explicatif de l'inefficacité technique des
exploitations rizicole dans le bassin de production de de Maga, par rapport
à toutes les variables explicatives qui ont été
présentées dans le cadre opératoire figurant dans le
tableau 2. Les résultats sont discutés en fonction des objectifs,
des hypothèses de notre recherche et des études
antérieures sur le sujet.
Avant de procéder à l'estimation de la
frontière de production par la méthode non stochastique
, des tests classiques relatifs à la
vérification de la validité statistique des variables
explicatives choisis ont été effectués
(voir annexe 12).
En guise de rappel, l'objectif de cette recherche est de
déterminer la présence des inefficacités techniques dans
les exploitations familiales rizicoledans le bassin de production de Maga et
ses facteurs explicatifs.
L'ensemble des estimations ont été
réaliséesavec le logiciel STATA Version 15.1, permettant
d'enregistrer les scores d'efficacité qui seront utilisés aux
finsd'analyse.
Les résultats de notre analyse
économétrique sont présentés en deux parties. Dans
unepremière section, vient la phase d'évaluation de la
validité du modèle économétrique,
phaseindispensable à toute démarche de mesure. Dans la section
suivante, on va présenter, analyseret discuter des résultats
empiriques de notre recherche. Au fur et à mesure, on tentera ausside
confirmer ou d'infirmer les hypothèses de recherche
énoncées à la lumière de ces
résultatsobtenus et des écrits recensés dans notre revue
de littérature.
Des données issues de la mesure de l'efficacité
technique, nous pouvons générer la figure 14![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le100.png)
Figure 15: Distribution de
l'efficacité technique dans la population orienté output-
De l'analyse de la figure 14, l'analyse de la distribution des
scores individuels d'efficacitétechnique montre qu'aucun producteur ne
se situe sur la frontière de production (leur scored'efficacité
technique est inférieur à 100 %). En d'autres termes, les
producteurs produisenten dessous de la frontière, corroborant ainsi
l'hypothèse de l'existence d'une inefficacité.Le calcul des
efficacités techniques indique qu'en général la
performance productive desexploitations familiales rizicole est d'un niveau
relativement faible
il ressort que s'agissant du modèle BCC-O(VRS_TE) ou
celui CCR-O(CRS), près de 90% ont une efficacité technique
inférieur à 50%. Ce qui se confirme par le calcul des
paramètres de dispersions et de positions.
Tableau 8:Paramètre de
dispersion de l'efficacité technique
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Crs-out
|
253
|
21,428600
|
79,065700
|
42,31451146
|
22,419632691
|
Vrs-out
|
253
|
23,857100
|
78,204200
|
47,85037945
|
21,102513979
|
N valide (liste)
|
253
|
|
|
|
|
Le tableau 8 révèle que s'agissant du
modèle BCC-O, la moyenne d'efficacité est de 47.85% ce qui
entraine une interprétation selon laquelle, il est possible
d'améliorer la capacité productive des EFR de 52.15% ; Ce
qui traduit aussi une inefficacité moyenne 52.15% dans la population
d'étude.
À la suite des résultats obtenus à partir
de la méthode DEA, il est possible de corroborer le premier objectif de
recherche, à savoir ladétermination des scores
d'efficacité technique des exploitations familiale agricole.
Parconséquent, il devient pertinent de répondre au
deuxième objectif de recherche qui estd'identifier les principaux
facteurs explicatifs de l'inefficacité technique des exploitations
rizicoles. En effet, leur identification sera certainement d'un grand
intérêt, notamment entermes de pistes d'action pour
améliorer la gestion de la performance de ces exploitation familiales
rizicoles.
4.2.2. Estimation du modèle Tobit :Identification
des facteurs explicatifs du niveau d'efficacité technique
Dans cette sous-section, nous estimons le modèle Tobit
formulé dans le chapitre 3 ; A cet effet, l'implémentation
du modèle dans le programme Stata 13 permet de générer les
résultats contenus dans le tableau 9.
Tableau 9:Estimation du modèle
Tobit
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le101.png)
Source : Kamgang(2019)
L'analyse du tableau 9 révèle des informations sur
le modèle et sa capacité à expliquer l'inefficacité
dans la population d'étude ; Des résultats obtenus du
tableau suivant, nous pouvons estimer notre équation de la façon
suivante :
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le102.png)
Le tableau 9 fait état des résultats relatifs
à l'explication des niveaux d'inefficacité technique. Les
résultats de l'estimation révèlent que les coefficients
estimés par le modèle Tobit sont significatifs au seuil
statistique de 1 % (probabilité < 0,01). Il se dégage ainsi
que le modèle performe de manière acceptable. Plus
spécifiquement, L'interprétation du modèle se base
principalement sur la significativité des paramètres, ainsi donc
grâce aux paramètres significatifs du modèle nous pouvons
confirmer ou infirmer nos hypothèses. Pour comprendre ainsi
l'inefficacité, nous procédons à l'interprétation
des paramètres grâce à leur significativités. Ainsi
donc, l'interprétation du prob>chi2=0.000, suggère que le
modèle est significatif à un seuil de 1%, 2% et même
5%. L'interprétation de ce paramètre suggère que, le
modèle ainsi conçu permet d'expliquer l'inefficacité dans
notre population d'étude ; la valeur du pseudo R2 20(*)du modèle est de 0.02.
L'interprétation des résultats est totalement inversée,
dans le sens où les coefficients obtenus réduisent
l'inefficacité technique s'ils ont un signe négatif et vice
versa.
L'âge, le niveau d'instruction, association et le
foncier sont positivement et significativement corrélés avec
l'inefficacité technique. En revanche, la variable introduite dans le
modèle, à savoir les services fournis par la SEMRY, exerceun
effet négatif et significatif sur l'inefficacité technique des
riziculteurs.
L'analyse des paramètres du modèle
révèle qu'il existe cinqparamètres significatifs dans le
modèle ; En effet l'interprétation d'un modèle de
régression se base principalement sur la significativité des
paramètres à cet effet, dans le cadre de cette étude le
risque d'erreur á est fixé à 5%.
L'inefficacité productive des exploitations familiales
rizicole serait principalement due d'après le modèle aux services
rendu par la SEMRY. En effet la SEMRY est la société qui est en
charge des services aux riziculteurs dans la localité d'étude.
Ceci dit, elle est responsable de l'ameublissement du sol, de l'irrigation des
parcelles, des services d'accompagnement mais aussi de la commercialisation du
riz. Ce qui rend les riziculteurs dépendant de cette
société.
Le bouleversement du calendrier agricole paralyse
significativement les producteurs de riz, c'est le cas des campagnes
précédente et celle encours de par le retards enregistré
dans l'exécution des taches par la SEMRY.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le103.png)
Photos 2:Séchage de riz en plein Aout
Source : Kamgang(2019)
La conséquence majeure des services fournis par la
SEMRY est la perte significative de la production, mais aussi l'augmentation
des coûts de production, principalement dans le transport mais aussi dans
la surveillance de la production qui se trouve être encore dans les
parcelles éloignés des maisons.
Les résultats de notre estimation montrent que la
variable niveau d'instruction, tel qu'attendu, a un impact positif et
significatif (à 1 %) sur le niveau d'efficacité technique des
exploitations rizicole. Cela implique que les producteurs ayant un niveau
d'instruction élevé sont susceptibles d'être plus efficaces
que leurs homologues moins instruits. L'explication qui pourrait être
avancée est le fait que le niveau d'instruction influence la prise de
décision du producteur, notamment dans l'utilisation des intrants
convenables dans l'exploitation agricole. Cette variable joue en faveur de la
maîtrise des techniques de production. Ces dernières portent plus
particulièrement sur une utilisation plus efficace des intrants, sur le
développement des bonnes pratiques agronomiques.
Toutefois, dans nos entretiens avec les riziculteurs, la
quasi-totalité des répondantsinterviewés affirme que le
taux moyen de fréquentation des formations professionnellesdemeure
faible à cause du manque d'implication des services de vulgarisation.
La revue de littérature réalisée au
chapitre 2 de ce mémoire a amplement documenté cette variable. En
effet, ce résultat rejoint celui de Nuama (2006) qui conclue que les
exploitants instruits ont la possibilité de s'informer sur les prix des
intrants agricoles. Cela contribuera à remédier à
l'asymétrie d'information entre les producteurs et les
commerçants, augmenter le pouvoir de négociation et donc
acquérir ces intrants à moindre coût. Par
conséquent, un niveau d'instruction minimal est souvent prérequis
pour accéder à l'information, à la technologie et aux
programmes de formation et de vulgarisation et donc, joue en faveur de la
réduction du niveau d'inefficacité du producteur
Le résultat le plus frappant de notre régression
concerne l'effet de l'accès à la terre surl'efficacité
technique des producteurs. Nous nous attendons, selon l'hypothèse
émise, à ce que le mode de propriété soit un
facteur améliorant l'efficacité technique. Toutefois, la
situation semble être différente dans le cadre de notre analyse,
dans le sens où la variable accès aux fonciers est positivement
corrélé à l'inefficacité technique. Les
riziculteurs exploitant des parcelles louées sont plus productifs que
ceux en faire-valoir direct, Ainsi, les résultats de l'estimation
montrent que la variable accès aux foncier agricole exerce un effet
positif et significatif à 1 % (coefficient = 2.697343 ***; t= 4.19
P>|t| =0.000),
Ceci suggère que les exploitants propriétaires
révèlent une efficacité technique inférieure
à ceux opérant sur des terres louées. En effet, le
riziculteur locataire cherche à tirer un maximum de profit lui
permettant de couvrir les charges en particulier le prix de location de terre.
Par conséquent, il devient plus enclin à intensifier leur
culture, optimiser le rendement et produire davantage et de ce fait à
utiliser plus d'intrants. Autrement dit, l'exploitant déploie tous ses
efforts pouraccroître le volume de production et procéder aux
améliorations qui contribueront à améliorerla
productivité du système de culture rizicole afin de tirer un
maximum de profit leurpermettant de couvrir la charge locative de la terre.
Ainsi, le revenu tiré de sa production sertà honorer son
engagement financier envers les propriétaires.
Nos résultats vont dans le mêmesens que ceux de
Nuama (2010) et de Chemak et al. (2014).
Conclusion générale
Nous avons réussi, avec notre recherche empirique,
à apporter des éléments de réponse àla
problématique de recherche énoncée au début de ce
travail. En effet, en s'appuyant sur les résultats empiriques obtenus et
à la lumière de cette discussion, plusieurs
éléments d'explication ont été avancés pour
comprendre l'origine de l'écart d'efficacité technique entre les
exploitations familiales rizicole dans le bassin de production.
En tenant compte de ces variables, cette analyse de
l'efficacité nous conduit alors à mettreen exergue des
éléments structurants qui nécessitent d'être pris en
considération par les décideurs publics lors de la
définition des politiques agricoles visant l'amélioration de la
performance des exploitations oléicoles en particulier et une plus
grande prospérité de la filière rizicole au Cameroun en
général. Dans ce sens, nous nous interrogeons sur les politiques,
les mesures et les mécanismes à privilégier pour parvenir
à atteindre cet objectif. Pour clore ce travail de recherche, le dernier
chapitre sera composé comme suit : d'abord, les implications
dégagées des principaux résultats seront discutées
et serviront à formuler des pistes d'interventions, en vue de mettre en
perspective les possibilités de développement des exploitations
rizicole dans la région de l'Extrême-Nord. Ensuite, les limites de
l'étude seront abordéeset quelques pistes de recherche futures
seront suggérées. Finalement, une conclusion
générale de l'étude sera présentée.
1.
Recommandations et perspectives de développement desEFR dans la
région de l'Extrême-Nord
Dans une économie Camerounaise, ouverte sur
l'extérieur et donc des aliments à l'instar du riz donc la
quantité importé est significativement plus grande que celle
produite plus importé que continue à jouer un rôle
prépondérant. Dans cecontexte, elle constitue l'une des
filières prioritaires sur laquelle des interventions accruespar diverses
institutions nationales doivent s'organiser en vue d'assurer sa
rentabilité. À cette fin, cette section est proposée pour
développer des propositions d'actions futures, en vued'assurer le
renforcement des performances des exploitations rizicole en milieu rural dans
la région de l'Extrême-Nord et dans le but de les rendre plus
compétitives à moyen et long terme.
Premièrement, les plans d'actions prioritaires doivent
être axés sur la formation agricole des riziculteurs qui constitue
un des éléments déterminants pour améliorer le
niveau d'efficacité productive de leurs exploitations. Cela signifie,
entre autres, de s'assurer d'ouvrir l'accès à une formation
agricole professionnelle et spécialisée, qui favorise le
processusd'apprentissage, notamment en techniques de production et en bonnes
pratiques agricoles(telles que, les techniques de récolte et les
techniques permettant uneutilisation optimale des engrais, les méthodes
d'irrigation adéquates, les exigences ducalendrier cultural, etc.).
Dans cette optique, il est important aussi de promouvoir
l'éducation de base en vue d'une meilleure réceptivité des
nouvelles technologies de production. Autrement dit, une bonne gestion des
exploitations agricoles basée sur les connaissances scientifiques et le
savoir-faire productif est indispensable pour assurer une production agricole
optimale et exploiter les potentialités de rendement. Ceci peut
être opéré grâce aux actions de vulgarisation et aux
séances de sensibilisation pour les agriculteurs, et ce par
l'intermédiaire des acteurs de développement agricole (MINADER,
MINRESI). Ainsi, nous attendons à ce qu'un appui technique des
riziculteurs incite à une meilleure allocation des ressources et, par
ricochet, à une meilleureproductivité.
Par ailleurs, il va de soi que pour être efficace,
cette mesure devrait également être assortied'une action visant
à faciliter la subvention ainsi que l'accessibilité des EFR aux
intrants, tels que l'engrais, les semences améliorés, les
fertilisants et les petits équipements agricoles.L'appui aux producteurs
en intrants et matériels agricoles, ainsi que leur accompagnementsur le
plan technique, permettra d'améliorer leur compétitivité
à long terme grâce à uneamélioration de la valeur
ajoutée de la production.
Cependant, à cause d'une trésorerie
insuffisante, ces exploitants n'ont pas les moyensfinanciers d'acheter les
actifs nécessaires et ne se permettent pas d'investir dans la
riziculture. Du coup, cela ne peut aboutir qu'au faible niveau de production.
En d'autres termes, pour faciliter l'accès à l'approvisionnement
en matériels et intrants avec des circuits adaptés, il est
important de mettre en place des incitatifs économiques (par exemple,
des programmes de microcrédits et de prêts renouvelables) à
la portée des producteurs, particulièrement à ceux qui ont
tendance à rencontrer des difficultés à obtenir des
crédits bancaires, afin de garantir la disponibilité et
l'accessibilité de ces produits à tous les riziculteurs.
De surcroît, pour pallier au problème
d'appauvrissement des sols, qui est assez marquéau niveau du bassin de
production, des politiques doivent être menées pourpromouvoir le
rajeunissement des parcelles. Ceci pourrait augmenter considérablement
lerendement des EFR et le revenu des riziculteurs dans la région. La
réussite de cette mesuredemande une implication gouvernementale accrue
et des moyens financiers pour revitaliserles anciennes parcelles peu
productives.
En plus, des actions pourraient être menées dans
le domaine de la recherche-développement, qui constitue la clé de
la croissance de la productivité agricole et le développement de
l'application de nouvelles idées et de nouvelles technologies (par
exemple, la recherche de nouvelles variétés locales
adaptées aux conditions édaphiques et climatiques de la
région, le développement des traitements phytosanitaires plus
résistants aux maladies et parasites, la diffusion des nouvelles
technologies de production, etc.).
Toujours dans la continuité des actions, les
stratégies doivent être orientées surtout sur la
facilitation à l'accès aux ressources productives, telles que la
terre et le crédit. D'une part, ilsera important d'instaurer un
environnement institutionnel favorable par la promotion desmicrocrédits
et des programmes d'assurances au bénéfice des agriculteurs. Ceci
permettra de faciliter l'accès de ces exploitations familiales aux
services financiers et augmenter leurs chancesd'accéder aux
crédits de campagne, avec des taux d'intérêt
bonifiés et des procédures degarantie assouplies, à la
fois de la part du secteur public et du secteur privé, et par
conséquent les aider à accroître leur potentiel de
production. Les interventions en faveur de l'accès au crédit
peuvent permettre de favoriser ainsi l'épargne, l'investissement et
subséquemment l'amélioration et la modernisation du
système de production.
D'autre part, analyser les questions de politique
foncière, relatives à l'accès à la terre, est
deplus en plus exigé. En effet, le problème de la
sécurisation foncière est une problématique importante
pour le développement agricole. L'absence des titres fonciers des
exploitations agricoles entraîne des difficultés d'accès au
crédit en milieu rural. Donc, il est indispensable d'attribuer des
titres fonciers aux propriétaires qui serviront de garantie pour la
banque afin de se faire octroyer le crédit. En outre, les exploitations
ont tendance à se morceler davantage avec le temps, dû
essentiellement au phénomène d'héritage, d'où
l'intérêt majeur d'unepolitique publique qui limiterait le
morcellement au niveau de la région. Dans un tel contexte,nous
comprenons l'importance de la mise en place d'une politique foncière
adapté au contexte actuel.
Ensuite, sur le plan institutionnel, nous notons une
insuffisance, voire un manque decoordination et de concertation entre les
structures concernées par le développement agricole, qui sont peu
efficaces et souffrent d'une insuffisance de moyens (matériels,humains
et financiers) pour assumer leur principal rôle, celui d'appui et de
soutien des riziculteurs. En plus, l'absence des organisations rizicoles
défendant les intérêts desproducteurs fragilisent le
secteur rizicole, ceci pouvant être dû à l'absence d'un
processusde mise en réseau entre les différents acteurs de la
filière qui marque le manque de cohérenceet d'articulation des
interventions.
Une solution potentielle à ces enjeux serait la mise en
place d'une meilleure coordination(verticale et horizontale), entre les
différents intervenants de la filière rizicole. La synergie et la
cohésion de leurs actions de développement s'avère une
condition nécessaire et indispensable afin de solidifier les rapports
verticaux et horizontaux, et donc parvenir àintensifier les efforts de
promotion du secteur rizicole camerounais. Ainsi, « le modèle
linéaire, consistantà décider des politiques de
développement de la filière au sommet, doit être
remplacé par un modèle basé sur les réseaux,
l'interaction et la participation à tous les niveaux »
(Karray,2012, p.27).
Ajoutons aussi que les producteurs ont des difficultés
de circulation dues à la déficience desinfrastructures
routières, la déstructuration de certains réseaux et
l'éloignement entre les structures d'aval et d'amont.
Donc,l'amélioration de la circulation agricole, visant à
résoudre les coûts de transaction ajoutésaux
investissements dans les infrastructures routières, y compris des routes
agricolesfavorables aux déplacements des agriculteurs vers les
marchés, porte à croire que le prix du riz national va
être, à moyen et long terme, plus compétitif.
La diminution des coûts de transaction, soit à
cause des interventions de l'État (telles que les routes, les
infrastructures rurales, la diffusion de certaines technologies), soit à
cause d'uneorganisation plus efficiente de la filière (organisations de
producteurs), pourrait à long termepermettre de meilleures conditions
aux producteurs.
Finalement, la forte concentration géographique de la
production de rizdans le bassin rendcette dernière plus fragile face aux
risques des aléas climatiques et aux défisenvironnementaux
liés à l'intensification de la production rizicole. Des
fluctuationsimportantes des volumes offerts annuellement pourraient donc
être observées. De même, lesmauvaises pratiques agricoles
sont en grande partie responsables de la dégradation actuellede
l'environnement. Toutes ces contraintes sont des difficultés auxquelles
les exploitations rizicoles doivent tenir compte pour assurer la
durabilité des ressources naturelles à long terme. Donc, il est
important d'organiser un système de protection sociale contre les grands
risques auxquels peuvent être confrontés les producteurs. De plus,
il s'agit d'amener cesproducteurs à adopter des pratiques d'exploitation
durable pour une meilleure utilisation desressources au profit des
générations futures.
À moyen et long terme, ces multiples actions
pourraient se révéler très efficaces dans le
développement agricole en général et la promotion du
secteur rizicole camerounais en particulier, afin d'optimaliser le rendement
des exploitations rizicoles et d'améliorer leur efficacité.
Dès lors, les gains de productivité du secteur rizicoles sont la
clé pour créer denouvelles perspectives d'emploi, accroître
les revenus et donc offrir un meilleur avenir pourles riziculteurs Camerounais.
Si les soutiens fournis par l'État (l'intensification
de l'assistance technique, la subvention de l'engrais, la vulgarisation du
système rizicole intensive, etc.) sont maintenus, nous pouvons nous
attendre à moyen terme à une amélioration de la
productivité du secteur. À la longue, nous prévoyons
observer une diminution de l'importation à mesure que la production
rizicole nationale augmente. En effet, avec la part de marché que
gagneraient les producteurs locaux et l'augmentation de leur production, ils
seraient en mesure de réaliser des économiesd'échelle.
Dans ce sens, la stratégie nationale de développement de la
rizicultureau Cameroun vise à augmenter la production moyenne de
riz.
Toutefois, il est difficile d'évaluer de
manière précise le degré de la mise en oeuvre de
cesrecommandations. Par conséquent, il faut vérifier que leur
suivi soit assuré pour obtenir des résultats satisfaisants et
afin d'amener rapidement les correctifs, si cela est nécessaire. Il
semblerait également intéressant d'approfondir la question du
financement à mettre en oeuvre pour permettre d'opérationnaliser
ces actions. Ceci relève de la responsabilité du gouvernement, et
ce, évidemment avec une participation active du secteur privé,
qui doit définir des choix stratégiques et mettre en place un
fond d'aide et de soutien aux investissements agricoles.
Nous rappelons que l'intérêt fondamental de cette
analyse est surtout d'aider les décideurs àéclairer les
principales variables sur lesquelles ils peuvent agir pour améliorer
l'efficacitéproductive du secteur rizicole. Dès lors, en fonction
d'une analyse attentive des problèmes,nous avons pu dégager des
pistes de solutions contextualisées et des moyens futurs quipeuvent
être suggérés pour l'amélioration du degré
actuel de l'efficacité technique et le renforcement des performances des
exploitations familiales rizicolesau Cameroun, objectif ultime denotre
analyse.
Par ailleurs, au terme de ce travail, il paraît utile,
dans les sections suivantes, d'aborder quelques limites de l'étude et de
synthétiser quelques conclusions qui permettent d'éclairer les
objectifs de recherche.
2.
Limites et voies futures de recherche
Bien que les résultats de notre recherche soient
intéressants et aient permis de pouvoir estimer et analyser les niveaux
d'efficacité technique des entreprises rizicole, il importede souligner
que ce mémoire présente certaines limites qui méritent
notre attention et quinous conduisent à envisager certains prolongements
possibles du travail entrepris.
La première limite que nous tenons à signaler
est d'ordre méthodologique. Elle est relative, d'une part, à la
taille de l'échantillon des répondants et, d'autre part, au
questionnaire quantitatif adopté. En effet, le nombre total
d'échantillons prélevés demeure restreint encomparaison
à des études antérieures similaires. Ainsi, ce nombre de
répondants limité à 253 est dû essentiellement au
court temps alloué àla réalisation de l'enquête et
au manque de matériel logistique et des moyens nécessaires.
Ainsi, malgré le fait que l'échantillon
d'exploitations familiales agricoles étudiées soit
relativementreprésentatif de la population mère, il serait
intéressant, dans une recherche future, d'élargirsa taille et
viser les riziculteurs dans d'autres régions plus
éloignées, dans le but d'assurerla généralisation
de tous les résultats à l'échelle nationale du pays.
Ensuite, dans le contexte de la riziculture, l'utilisation de
données en coupetransversale peut être considérée
comme une limite, puisque la collecte se déroule dans unhorizon temporel
limité et ne permet pas d'avoir une série de données
chronologiquescouvrant une longue période. Étant donné la
limite précitée, il serait intéressant d'entreprendre une
analyse dynamique dans le futur pour analyser la performance desexploitations
rizicoles sur plusieurs années et vérifier si cette
inefficacité perdure dans letemps. Ceci permettrait de conquérir
une certaine stabilité des paramètres du modèle
àestimer et donc contribuer à améliorer la
faisabilité méthodologique.
Considérant tout ceci, il serait peut-être utile
d'évaluer l'efficacité technique, sur une
périoded'étude plus longue, avec un échantillon de taille
plus considérable et d'utiliser unquestionnaire plus
développé pour inclure d'autres variables, d'ordre qualitatif par
exemple,afin d'aboutir à un résultat représentatif
statistiquement et pertinent au regard dela connaissance empirique.
En plus, au fil de notre recherche, nous avons
constaté aussi que l'analyse a été réalisée
enconsidérant la riziculture comme étant un système de
culture à part (mono-output). Or,dans la réalité, les
exploitations agricoles en milieu rural produisent plusieurs
spéculationsagricoles en même temps et les prises de
décision concernent la gestion globale del'exploitation (avec un
processus de production multi-output). Par ailleurs, il
seraitnécessaire, dans une approche plus globale, de traiter la
situation de multioutputs dans lesexploitations agricoles, dans une tentative
de comprendre les effets du système de culture rizicole sur les autres
spéculations agricoles. Cela étant dit, ce travail gagnerait
à êtrecomplété par des études
intégrant une approche systémique globale qui représente
latechnologie de production par une fonction de distance afin de pouvoir
appréhender lacomplexité de l'exploitation agricole.
Bien entendu, au niveau des données, certaines limites
peuvent être décelées, alors il imported'expliquer quelques
choix d'analyses. Par exemple, la difficulté de collecter certaines
données (comme les coûts de production, les revenus réels
des riziculteurs et les prix desfacteurs de production) n'a pas rendu la
tâche facile et nous aempêché d'aller plus loin dans notre
analyse. Par ailleurs, pour enrichir l'analyse et améliorer la
validité de cette étude,il serait intéressant de mesurer,
dans une recherche ultérieure, l'efficacité allocative (par
laprise en compte des prix des intrants) des exploitations rizicoles et aborder
ainsi la questionde leur performance globale. En effet, une telle étude
apporterait une plus-value, car laconjonction de ces deux types
d'efficacité nous permettra d'estimer l'efficacité
économique de ces exploitations.
De surcroît, nous aurions pu élargir davantage
le champ de l'étude si nous intégrions d'autresindicateurs de la
performance des firmes (par exemple, la productivité agricole), en
faveurd'une appréciation plus rigoureuse des résultats. En outre,
les facteurs explicatifs choisis dansnotre modèle d'estimation, comme
étant les sources de l'inefficacité technique, sont
largementutilisés par des études antérieures traitant la
question de la performance productive des exploitations familiales agricole.
Toutefois, à cause de la vaste littérature sur le sujet, il est
impossibled'inclure l'ensemble des facteurs clefs qui caractérisent les
niveaux d'efficacité techniquedans ce contexte agricole. Partant de ce
fait, les résultats de ce mémoire peuvent être
complétés en intégrant, dans des recherches futures,
d'autres facteurs susceptiblesd'influencer les performances des exploitations
rizicoles dont nous n'avons pas tenu comptedans cette recherche, afin d'aboutir
à des résultats plus intéressants.
À titre d'exemple, l'étude aurait pu
s'intéresser à l'effet du progrès technique sur
laperformance des exploitations. Il en va de même s'il avait
été possible d'inclure l'effet del'irrigation : notre travail
aurait également gagné en validité. De plus, la
variablemécanisation est probablement une variable qu'il serait
judicieux de prendre en compte dansune extension de cette recherche (par
exemple, les producteurs utilisant la mécanisation n'ontcertainement pas
la même frontière de production que ceux qui ne l'utilisent pas).
Notonsque si ces variables, qui sont de plus en plus abordées par la
littérature sur les efficiences, nesont pas prises en compte dans notre
modèle, c'est parce qu'elles pourraient engendrer unbiais
d'endogénéité21(*). Ainsi, la principale limite méthodologique de
ce travail de rechercheconsiste à l'absence de traitement des questions
d'endogenéité de certaines variables. De même, une autre
recherche visant à confronter les deux approches paramétrique et
nonparamétrique, à des fins de comparaison et en faveur de mieux
valider les résultats, seraitintéressante dans le sens où
elle peut élargir le champ d'interprétation des performances des
riziculteurs. Il serait également possible d'utiliser une autre forme
fonctionnelle dans le butde comparer la distribution des scores des efficiences
(Giannakas et al., 2000).
Néanmoins, d'une manière
générale, malgré les insuffisances soulevées que
peut contenircette étude, elle a permis de répondre aux deux
objectifs de recherche énoncées dansle premier chapitre, tout en
apportant des réponses statistiquement prouvées pour confirmernos
hypothèses de recherche. En outre, elle est particulièrement
intéressante dans le sensqu'elle a permis de collecter des
données primaires. Les résultats obtenus nous ont
permisd'affirmer qu'il existe un écart entre les riziculteurs en
matière d'efficacité technique etd'avancer quelques pistes de
réflexion qui serviront, probablement, à élaborer des
choixstratégiques de développement agricole pour les
années à venir. Donc, les informationsqu'apporte cette
étude sont aussi porteuses de bénéfices pour les
riziculteurs dans le bassin de production de Maga, dansle sens qu'elles
pourront servir à améliorer concrètement leur situation
générale. Pour finir, cette étude pousse la
réflexion un peu plus loin vers d'autres questions de recherche :
· Quel est le niveau d'efficacité allocative
et économique des exploitations familiales rizicoles dans la
région de l'Extrême-Nord ?
· Dans quelle mesure l'efficacité de
l'intervention de l'État, acteur essentiel dansle développement
agricole, augmente-t-elle l'efficacité au niveau des riziculteurs, la
valeur ajoutée de la production ainsi que son effet sur le
développementlocal durable de la communauté objet de
l'étude?
Ainsi s'achève la partie qui présente les
limites de notre travail et les voies futures derecherche prometteuses dans le
prolongement de ce mémoire. Il s'agit dans ce qui suit derevenir sur les
principales conclusions présentées au cours de l'ensemble de
notre travail derecherche.
3.
Conclusion
L'estimation du modèle de frontière de
production a suscité ces dernières années un
regaind'intérêt parmi les économètres. Dans ce sens,
depuis longtemps, la recherche a tentéd'analyser la performance des
exploitations agricoles, notamment rizicole. Dans ce cadre,compte tenu de
l'importance du rôle joué par les exploitations familiales
agricoles dans ledéveloppement socio-économique au Cameroun, et
les traits problématiques auxquels fait facele secteur
rizicoleCamerounais, l'amélioration de l'efficacité doit
constituer un pilier despolitiques de développement.
Au terme de cette analyse, l'objectif principal de ce
mémoire qui guide notre démarchepropose, d'une part, de mesurer
l'efficacité technique des riziculteurs dans le bassin de production de
Maga, d'autre part, de déceler quelles sont les sources
d'inefficacitéexistantes. La connaissance de ces facteurs permet
d'améliorer la productivité globale de ces exploitations. Pour
atteindre cet objectif, les données utilisées ont
été collectées dans le cadre d'une enquête
menée auprès d'un échantillon de 253 EFR dans le bassin de
production de Maga pendant la saison 2018. Dans une première
étape, les scores d'efficacité ont été
estimés par la méthode non paramétrique grâce au
modèle DEA suivant les approches BCC et CCR. Dans une deuxième
étape, les principaux déterminants de cesscores ont
été identifiés, discutés et
interprétés. Le logiciel Stata a été utilisé
pour estimer un modèle Tobit.
L'idée était de pouvoir caractériser et
comparer les exploitations familiales rizicoles entre elles afin defournir aux
décideurs des conseils d'intervention de développement agricole.
Pour ce qui estde l'atteinte du premier objectif de recherche, il ressort des
résultats empiriques que lesexploitations familiales rizicoles se
caractérisent par une inefficacité technique. Les scores
d'efficacitétechnique des exploitations varient entre 20 % et 73% avec
une moyenne de 40.5 %.
Cette moyenne traduit que la production pourrait être
nettement améliorée avec les mêmesquantités de
ressources productives que celles utilisées actuellement. En d'autres
termes,le gaspillage global des facteurs de production est de l'ordre de 18 %.
Tel est le second objectif de ce travail : plusieurs facteurs
sont à l'origine de cet écart d'efficacité technique. Les
résultats empiriques obtenus à partir de l'estimation du
modèle Tobit et de l'étude des déterminants de
l'efficacité technique pour l'échantillon total permettent de
conclure que 5 variables explicatives sont statistiquement significatives
auseuil de 1 %. Celles-ci sont notamment l'âge, le niveau d'instruction,
l'accès aux créditsagricoles, le recours au revenu
extra-agricole, le statut foncier des exploitations agricoles.
Les résultats de l'estimation montrent que l'âge
des chefs d'exploitation, le niveaud'instruction, l'accès au
crédit et la proportion des arbres productifs sont significatifset
influencent positivement le niveau d'efficacité technique des
exploitations rizicoles à Maga. En revanche, le revenu non agricole et
l'accès à la terre l'influencent négativement.
Comme nous venons de le voir, nous en arrivons à la
conclusion que nos deux objectifs derecherche ont été atteints.
En effet, nos analyses corroborent la plupart des hypothèses derecherche
émises dès le départ. Dès lors, sur la base de ces
résultats, nous esquissons en conclusion un ensemble de
préconisations en termes d'actions publiques dans le bassin d'etude, en
matièred'amélioration de l'efficacité, visant notamment
les exploitations rizicoles.
En effet, des efforts particuliers seraient fournis dans
diverses orientations. Comme nousl'avons souligné un peu plus haut, les
interventions peuvent être concentrées en grande partiesur les
formulations de stratégies et politiques, à savoir la fourniture
des assistances techniques agricoles, la sensibilisation et la vulgarisation
des exploitants à travers les formations agricoles, l'encouragement de
la recherche appliquée, l'amélioration de l'accèsaux
facteurs de production, l'octroi de crédits aux agriculteurs,
l'amélioration du cadreinstitutionnel, le rajeunissement des sols
plantations.
Ces plans d'actions doivent être appuyés
financièrement et techniquement par les institutions responsables afin
qu'ils puissent améliorer le degré actuel de la performance des
exploitations rizicoles dans le but de les rendre plus compétitives.
Toutefois, il est important de se questionner sur les
réelles possibilités de les atteindre en regard du contexte du
pays et des contraintes dans lequel fait face aujourd'hui le secteur
agricole.
Malheureusement, dans le contexte actuel, la conception et la
mise en oeuvre de ces actions de développement agricole manquent souvent
d'opérationnalité à cause de l'absence d'un instrument de
contrôle efficace fait encore défaut. En bout de ligne, rappelons
que le présent projet de recherche n'est rendu qu'à mi-chemin et,
malgré les résultats prometteurs obtenus lors de la discussion,
il est encore trop tôt pour confirmer le véritable impact des
stratégies et les actions qui seront mises en place pour
améliorer le secteur oléicole.
Par conséquent, ce travail ne vise pas
réellement à fournir des solutions toutes faites aux
décideurs et aux institutions responsables, mais leur offre plutôt
des outils de réflexion afind'apporter des solutions efficaces et
pérennes ancrées dans les problématiques techniques,
institutionnelles et socioéconomique de l'ensemble des exploitations
rizicole de la région et donc chercher à promouvoir le secteur
rizicole et améliorer les conditions des producteurs de ri au
Cameroun.
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le104.png)
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le105.png)
ANNEXES
Annexe 1:Test de normalité sur la variable principale
(InTE)
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le106.png)
![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le107.png) ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le108.png) ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le109.png) ![](Analyse-de-lefficacite-technique-des-exploitations-familiales-rizicoles-dans-la-region-de-le110.png)
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Yong-bae Ji, Choonjoo Lee. (2013). Data Envelopment Analysis in
Stata. The Stata Journal , p 1-13.
Table des matières
Dédicace
1
Résumé
3
Abstract
4
Remerciements
7
Sigles et Abréviations
8
Liste des figures
9
Liste des graphiques
9
Liste des Modèles
9
Liste des Tableaux
9
Introduction générale
10
1. Contexte
10
2. problématique
11
3. Objectifs de recherche
16
4. Question de recherche
16
4.1. Question principale de recherche
16
4.2. Questions de recherche spécifique
16
5. Hypothèses de travail
16
6. Intérêt de l'étude
17
7. Démarche méthodologique
17
Chapitre 1 : Cadre conceptuel et cadre
théorique
19
1.1. Cadre conceptuel
19
1.1.1. Le concept d'exploitation familiale agricole
et stratégie paysanne
19
1.1.1.1. Système de production et
système d'activité
20
1.1.1.2. Variables de l'exploitation familiale
agricole
22
1.1.1.2.a. Variable économique
22
1.1.1.2.b. Mesure du travail agricole
22
1.1.1.2.c. Productivité du travail des hommes
et des femmes
23
1.1.1.2.d. Flexibilité de la main
d'oeuvre
23
1.1.1.2.e. Facteurs de production
24
1.1.2. Stratégie paysanne
24
1.1.3. Le concept d'efficience
25
1.1.3.1. Définition d'efficacité
26
1.1.3.2. Concept d'efficacité vu
sousl'approchedelaproduction
28
1.1.3.3.Typologie d'efficacité
29
1.1.3.3.a. Notion d'efficacitétechnique
29
1.1.3.3.b. Notion d'efficacitéallocative
32
1.1.3.3.c. Illustration des types
d'efficacité
33
1.2. Cadre théorique
33
1.2.1. Les fondements micro-économiques des
formes d'efficacité ou d'inefficacité organisationnelle
33
1.2.1.1. Le contenu delathéorie
34
1.2.1.2. La théorie de
l'efficacité-X
34
1.2.1.3. L'analyse micro-économique de
laperformanceproductive
36
1.2.1.3.a.
Lanotiond'efficacitéTechnique:définitions
37
1.2.1.3.b. Les mesures de l'efficacité
technique
37
1.2.2. Les instruments d'analyse de
l'efficacité productive
39
1.2.2.1. L'approche paramétrique
41
1.2.2.1.a. Les fonctions de production
déterministes et probabilistes
41
1.2.2.1.b. Les fonctions de production
stochastiques
42
1.2.2.2. L'approche non paramétrique
45
1.2.2.2.a. Le modèle à
frontière non paramétrique
45
1.2.2.2.b. La méthode Data Envelopment
Analysis (DEA)
47
1.2.2.2.c. Méthode paramétrique vs
méthode non paramétrique
55
1.3. Revue de la littérature
56
Chapitre 2 : La riziculture dans
l'Extrême-Nord Cameroun
62
2.1. Généralité sur le riz
62
2.1.1. Origine et distribution
géographique
63
2.1.2. Systématique, origine et distribution
du riz
64
2.2. Présentation de la zone
d'étude
65
2.2.1. Localisation de la commune de Maga
65
2.2.1. Milieu biophysique
67
2.2.1.1. Le climat
67
2.2.1.2. Sols
67
2.2.1.3. Relief
67
2.2.1.4 Hydrographie
67
2.2.3 Flore et faune
68
2.2.1.3 Flore
68
2.2.3.1. Faune
68
2.2.4. Aires protégées
69
2.2.5. Système foncier
69
2.2.6. Activités économiques
69
2.2.6.1. Le secteur primaire
69
2.2.6.1.a. Agriculture
69
2.2.6.1.b. Élevage et pêche
71
2.2.6.1.c. L'artisanat
72
2.2.6.1.c. Sylviculture
72
2.2.6.1.d. Exploitation forestière
72
2.2.6.2. Le secteur secondaire
72
2.3. Pratique de la riziculture dans les
exploitations familiale dans la région de l'Extrême-Nord
(technique de production du riz)
73
2.3.1. Historique de la filière rizicole dans
l'Extrême-Nord
73
2.3.2. Technique de production du riz dans le bassin
de Maga
74
Chapitre 3 : Méthodologie
75
3.1. Les méthodes d'investigation
76
3.1.1. Echantillonnage
76
3.1.2. Description de la méthode
d'enquête
76
3.1.3. Justification du choix de la zone
d'enquête
76
3.1.4. Collecte des données
77
3.1.4.1. Collecte de données
secondaires
77
3.1.4.2. Collecte de données
primaires
77
3.1.4.3. L'observation directe
77
3.1.4.4. L'observation indirecte
78
3.1.4.4. Les entretiens
78
3.1.4.5. Le questionnaire
78
3.1.4.6. Le pré-test
78
3.2. Traitement et analyse des
données
78
3.2.1. Mesure de l'efficacité
technique
79
3.2.1. Approche non paramétrique comme
outils de mesure de l'efficacité : l'approche DEA
79
3.2.2. Le choix de l'output, les inputs et
les variables explicatives de l'efficacité
81
3.2.2.1. La variable output
81
3.2.2.2. Les variables inputs
81
3.2.3. Approche
économétrique
83
3.2.3.1. Justification de la technique
83
3.2.3.2. Mise en place du modèle
83
La modélisation s'opère en trois
phases
83
3.2.3.3. Présentation du Modèle
économétrique
84
3.2.3.4. Spécification des variables et
formalisation de équation
84
3.2.3.5. Estimation du modèle
87
3.2.3.6. Ecriture du modèle
87
Chapitre 4 : Résultats et
interprétations
88
4.1. Analyse descriptive
88
4.1.1. Caractérisation de la population
enquêté
89
4.1.1.1. Genre de l'enquêté
89
4.1.1.2. Statut matrimoniale
89
4.1.1.3. Niveau d'instruction
91
4.1.1.4. Formation agricole
93
4.1.1.5. Expérience
93
4.1.1.6. Revenu non agricole
94
4.1.2. Productivité des exploitations
rizicole dans le bassin
95
4.1.2.1. Surface de culture
95
4.1.2.2. Accès aux terres agricoles
96
4.1.2.3. Recours à la main-d'oeuvre
extérieure
96
4.1.2.4. Matériel agricole
97
4.1.2.5. Vulgarisation agricole
98
4.2. Efficacité technique des exploitations
familiales rizicole
98
4.2.1. Distribution de l'efficacité
technique
98
4.2.2. Estimation du modèle
Tobit :Identification des facteurs explicatifs du niveau
d'efficacité technique
100
Conclusion générale
105
5.1. Recommandations et perspectives de
développement des EFR dans la région de l'Extrême-Nord
105
5.2. Limites et voies futures de recherche
109
5.3. Conclusion
113
ANNEXES
cxviii
Bibliographie
cxxiv
* 1 MINADER(Source)
* 2 Dans la littérature,
c'est le modèle le plus utilisé.
* 3 C'est un économiste
et philosophe indien. Spécialiste des problématiques de la
pauvreté et du développement, il a reçu le prix
Nobeld'Economie 1998 pour « sa contribution à l'économie du
bien-être »
* 4Article : « The
Measurement of Productive Efficiency » de Farrell publié en 1957 et
s'inspirant des travaux
de Koopmans et de Debreu.
* 5 Les rendements sont
croissants si la production augmente plus vite que les facteurs de production.
On parle d'économies d'échelle lorsque tous les intrants sont
doublés et la production fait plus que doubler.
Les rendements sont dits décroissants lorsque la
production augmente par un moindre multiple que celui qui est appliqué
à tous les facteurs de production. On est en présence de
déséconomies d'échelle lorsque les quantités
d'intrants sont doublées et que la production augmente par un multiple
inférieur à deux. Enfin, les rendements sont dits constants
lorsque la production varie dans la même proportion que les facteurs de
production.
*
6Danssonouvrageintitulé«Faceaudéclindesentreprisesetdesinstitutions
». Leséditionsouvrièrescitées par
AGBODANetAMOUSSOUGA(1995).
* 7Dans la théorie
néoclassique du producteur, un isocoût est une droite
représentant toutes les combinaisons des facteurs de production
caractérisées par le même coût total.
* 8Dans la théorie
néo-classique du producteur, un isoquant est une courbe qui relie
toutes les combinaisons de facteurs (capital et travail) permettant d'obtenir
le même niveau de production. Un isoquant est aussi
appelée courbe de produit égale.
* 9 Rechercher forme
fonctionnel
* 10 C'est une fonction
analytique qui ne satisfait pas une équation polynomiale, contrairement
à une fonction algébrique. En d'autre terme la fonction translog
est une approximation de second ordre à une fonction de production de
forme arbitraire. Ces spécifications permettent d'approximer le niveau
de la production, de toute fonction en un point, appelé le point
d'approximation. En effet, la fonction translog ne décrit la «
vraie » technologie qu'au niveau de ce point d'approximation et à
son voisinage.
* 11 C'est une
démarche de comparaison utilisée essentiellement pour
évaluer la performance des processus d'une entreprise, vis-à-vis
d'un pair ou d'un concurrent jugé comme référent, dans une
logique de quête des "bonnes pratiques" après définition
d'une métrique.
* 12Nous utiliserons ce
modèle dans notre travail ; ceci parce que nos EFR possèdent
des inputs faible(faible mécanisation, manque de crédit, de
produits chimique, etc)
* 13 VRS :VariableReturns to
Scale
* 14 C'est une espèce
cultivée de plante qui a été
délibérément altérée ou
sélectionnée par l'homme ; c'est le résultat d'une culture
sélective des plantes
* 15 Cette phase constitue l'un
des points important sur l'itinéraire technique de la
spéculation
* 16 Dans l'analyse des
données il existe trois dimensions d'analyse des données :
transversale, chronologique et panel. Le lecteur voulant entrer en profondeur
pourra chercher Régis Bourbonnais 9ieme édition,
DUNOD.
* 17 L'objectif étant de
se rapprocher de la réalité
* 18Tobin J. (1958):
« Estimation of Relationships for Limited Dependent
Variables » Econometrica, vol. 26, pp. 24-36.
* 19 C'est une
méthode d'estimation qui repose sur la distribution conditionnelle des
variables que l'on étudie, intuitivement, elle consiste à estimer
un paramètre inconnu en choisissant la valeur de ce paramètre qui
maximise la probabilité d'observer l'échantillon que l'on
observe. Elle est soit la probabilité d'observer l'échantillon
(cas discret) soit la densité correspondante (cas continu)
* 20C'est le pseudo
R-carré de McFadden. La régression surmodèle Tobit n'a pas
d'équivalent du R-carré que l'on trouver dans la
régression par MCO; Cependant, beaucoup de gens ont essayé d'en
trouver un. Il existe une grande variété de statistiques
pseudo-R-carrés. Étant donné que cette statistique ne
signifie pas ce que R-square signifie dans la régression MCO (la
proportion de variance de la variable de réponse expliquée par
les prédicteurs), la littérature économétrique
suggère d'interpréter cette statistique avec beaucoup de
prudence
* 21 Des techniques
d'estimation appropriées ont été proposées pour
résoudre le problème de biais d'endogénéité,
notamment les méthodes d'estimation qui ont recours à
l'utilisation des variables instrumentales (elle consiste à
contrôler les variables qui causent le phénomène de
sélection par des méthodes de régression). Parmi ces
dernières, on peut citer l'estimateur de Hausman-Taylor (1981) et la
méthode en deux étapes de Heckman (1979).
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