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Analyse de l'efficacité technique des exploitations familiales rizicoles dans la région de l'extrême-nord: cas du bassin rizicole de Maga


par Alex Kamgang Ndada
Université de Maroua - Master II en Economie Appliquée 2019
  

Disponible en mode multipage

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MÉMOIRE DE FIN D'ETUDE

En vue de l'obtention du Diplôme de Master II en Economie Appliquée

Option : Stratégie Industrielle et économie agricole

Analyse de l'efficacité techniquedes exploitations familiales rizicoles dans la région de l'Extrême-Nord : cas du bassin rizicole de Maga

Rédigé par :

Kamgang Ndada Alex

Maitrise en Economie appliquée

Option : Stratégie Industrielle et économie agricole

Matricule

1728EG

Sous la direction de :

Dr EKAMENA NTSAMA SABINE NADINE Epe ZEH

Chargé de cours

Université de Maroua

Année académique 2018-2019

Dédicace

A mes parents qui m'ont transmis, par le sang et par l'éducation, « Un précieux capital »

Résumé

Compte tenu de l'importance du rôle joué par les exploitations familiale agricole dans le tissu économique Camerounais, l'amélioration de leur efficacité doitconstituer un pilier des politiques de développement. Dans ce cadre, le présent travail de recherche vise à mesurer la performance des exploitations familiales rizicole dans la région de l'Extrême-Nord et plus particulièrement dans le Mayo Danay(Maga) à travers une analyse empiriquede l'efficacité technique des exploitations familiales rizicoles. Pour y parvenir, l'approche DEA a été utilisé et principalement le modèle BCC-O,qui a permis d'estimer les scores d'efficacité des exploitations familiales rizicoles mais aussi les scores d'inefficacité technique de ces exploitations familiales. Par la suite enfin d'expliquer cette efficacité, le modèle Tobit a été spécifié, enfin d'expliqué cette inefficacité. Des donnéesd'enquêtes collectées auprès d'un échantillon de 253 riziculteurs en 2019 dans le bassin de production rizicole de Maga ont été mises à profit à cet effet.Il se dégage des résultats obtenus que les exploitations familiales rizicoles retenues sont en dessous de leurfrontière de production et sont caractérisés par une inefficacité technique moyenne de 52.15 % et qui indique un niveau variant entre 23.85 % et 78.20%. Cesproducteurs pourraient augmenter leur efficacité de 52.15% sans avoir à augmenter leursvolumes d'intrants. Quant à l'analyse des déterminants de l'efficacité, il en découle que les variables telles quel'âge des chefs d'exploitations, le niveau d'instruction, l'appartenance à une association et l'accès au foncier sont significatives et influencent positivement le niveau d'efficacitétechnique des exploitations familiales rizicole, alors que les services fourni par la SEMRY diminue l'efficacité technique de ces exploitations. Ces différents résultats ont été utilisés pour dégager des implications, en termes de mesures de développement, dans une perspective d'amélioration des performances de ces exploitations familiales rizicoles.

Mots clés : Efficacité technique, DEA, EFR, Maga

Abstract

Sommaire

Résumé 1

Abstract 3

Dédicace 4

Remerciements 9

Sigles et Abréviations 10

Liste des figures 11

Liste des graphiques 11

Liste des Modèles 11

Liste des Tableaux 11

Introduction générale 12

1. Contexte 12

2. problématique 13

3. Objectifs de recherche 18

4. Question de recherche 19

5. Hypothèses de travail 19

6. Intérêt de l'étude 20

7. Limites de l'étude 20

8. Démarche méthodologique 20

Chapitre 1 : Cadre conceptuel et cadre théorique 21

1.1. Cadre conceptuel 22

1.2. Cadre théorique 37

1.3. Revue de la littérature 61

Chapitre 2 : La riziculture dans l'Extrême-Nord Cameroun 67

2.1. Généralité sur le riz 67

2.2. Présentation de la zone d'étude 70

2.3. Pratique de la riziculture dans les exploitations familiale dans la région de l'Extrême-Nord (technique de production du riz) 76

Chapitre 3 : Méthodologie 79

3.1.Les méthodes d'investigation 80

3.2.Traitement et analyse des données 82

3.3. Présentation du Modèle économétrique 88

Chapitre 4 : Résultats et interprétations 92

4.1. Analyse descriptive 92

4.1.1. Caractérisation de la population enquêté 93

4.1.2.5. Vulgarisation agricole 102

4.2. Efficacité technique des exploitations familiales rizicole 102

Conclusion générale 109

5.1. Recommandations et perspectives de développement des EFR dans la région de l'Extrême-Nord 109

5.2. Limites et voies futures de recherche 113

5.3. Conclusion 117

ANNEXES cxxii

Bibliographie cxxiv

Remerciements

Sigles et Abréviations

EFA : Exploitation Familiale agricole

EFR : Exploitation familiale Rizicole

INS : Institut Nationale de la Statistique

PIB : Produit Intérieur Brut

DMU : Décision Making Unit

CRS: ConstantReturnsto Scale

VRS: VariableReturnsto Scale

SEMRY : Société pour l'expansion et la modernisation de la riziculture à Yagoua

SRI : Système de riziculture intensive

SODERIM

UNDVA

LAGDO

ANAFOR

UPF :Unité de Production Familiale

BCC-O

CCR-O

Liste des figures

Figure 1:Illustration graphique du concept d'efficacité à partir d'une fonction de production (inputs orientés / outputs orientés) 3

Figure 2:Représentation graphique de l'efficacité technique pure et d'échelle 33

Figure 3:Relation causale de H. Leibenstein 37

Figure 4 : Mesure de l'efficacité technique et allocative 40

Figure 5:Méthodes d'estimation de l'efficacité 42

Figure 6:Frontière de production stochastique, décomposition du terme d'erreur : cas de deux observations C1 et . 46

Figure 7:Carte de la zone d'étude 69

Figure 8:Distribution du genre dans la localité d'étude 92

Figure 9:Statut matrimoniale 93

Figure 10:Répartition du statut matrimonial selon le genre 94

Figure 11:Noveau d'instruction de la population 95

Figure 12:Pourcentage des chefs d'exploitation suivant le nombre d'années 97

Figure 13:Activités principales déclarées par les exploitants enquêtés 98

Figure 14: Répartition des Efr selon la taille des exploitations 99

Figure 15: Distribution de l'efficacité technique dans la population orienté output- 102

Liste des graphiques

Liste des Modèles

Modèle 1 : CCR orienté input 3

Modèle 2 : CCR orienté output 56

Modèle 3 : BCC-orienté output 57

Modèle 4:BCC-orienté input 57

Liste des Tableaux

Tableau 1:Paramètre de la mesure de l'efficacité technique dans les EFR 3

Tableau 2:Variable retenu pour la conception du modèle 89

Tableau 3:Tableau croisé Sexe * Niveau d'étude de l'enquêté 95

Tableau 4: Distribution du paramètre âge et taille du ménage 95

Tableau 5:Analyse descriptive de la variable expérience agricole 96

Tableau 6: Taille du ménage 100

Tableau 7:Quantité de semence utilisé pour la riziculture 100

Tableau 8:Paramètre de dispersion de l'efficacité technique 103

Tableau 9:Estimation du modèle Tobit 103

Introductiongénérale

1. Contexte

L'agriculture est essentielle à la réalisation des objectifs mondiaux de réduction de la pauvreté, elle demeure le secteur le plus productif dans la pluspart des pays en voie de développement ; ces pays à l'instart des pays de l'Afrique subsaharienne sont généralement dotés de ressources naturelles et humaines nécessaires à un développement agricole soutenu, et les gouvernements africains placent l'agriculture en tête des priorités pour le développement de leur pays au point où l'agriculture représente en moyenne 50% du produit intérieur brut (PIB).

Elle participe à plus de 80% à la valeur des échanges commerciaux et apporte à l'industrie plus de 50% des matières premières (Banque mondiale, 2007 ; InterAcademy Council, 2004.Dans ces pays où elle assure une grosse part du revenu globale, une augmentation généralisée des revenus agricoles est indispensable pour stimuler la croissance de l'ensemble de l'économie, y compris des secteurs non agricoles qui vendent des services aux populations rurales.

Cependant, la situation de l'agriculture en Afrique, au sud du Sahara et particulièrement celle du Cameroun est souvent considérée comme peu performante. Par ailleurs, l'évolution de la productivité agricole dans cette région est stagnante et très faible par rapport à celle des autres (Inde, Chine et Brésil).

Ces informations reflètent ainsi les disparates existant entre le modèle agricole des exploitations subsahariennes et ceux des autres régions du monde. Afin d'accompagner d'avantage ces exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant à renforcer les performances des systèmes de production, l'Etat Camerounais s'agissant du secteur rizicole dans sa stratégie d'augmentation des capacités productives a pour projet d'installer une deuxième usine de transformation de riz paddy après celle de Yagoua (Extrême-Nord) , une autre serai en projet dans la localité de Maga (Extrême-nord)(Jacques, 2019 ).

L'objectif de l'Etat étant de pouvoir mettre sur le marché un produit compétitif capable de rivaliser avec le riz asiatique, qui domine actuellement le marché Camerounais. Cette politique de relance de la filière rizicole s'appuie essentiellement sur des petits producteurs encore qualifié d'exploitation familiale agricole qui grâce à des inputs pouvant diverger d'une exploitation à une autre réalise la culture de riz.

Pour pouvoir aboutir à l'installation d'une usine viable dans la localité, il est urgent de pouvoir évaluer l'efficacitétechnique productive des EFA rizicole ainsi que leurs déterminants, ceci dans l'objectif de pouvoir assurer une production optimale de la part des EFA dans la localité et réduire les paramètres entravant l'efficacité ou favorisant l'inefficacité.

2. problématique

L'agriculture familiale africaine a montré des capacités d'adaptation remarquables ces quarante dernières années : intégration au marché, intensification des systèmes de production, diversification de la production et des activités, adaptation à la baisse des prix agricoles (Bélières et al., 2003).

Adaptation n'est toutefois pas synonyme d'amélioration des performances et des conditions de vie. Beaucoup reste à faire pour rendre l'agriculture plus compétitive et plus moderne à la fois sur les plans technique, organisationnel et surtout économique. L'agriculture, pour faire face aux exigences du développement économique et permettre l'accession au développement se doit d'améliorer ses performances (Badouin, 1985).

La revitalisation des économies de l'Afrique subsaharienne devrait passer par une relance soutenue de la croissance agricole. Le taux de croissance de la production agricole est influencé par trois principaux facteurs : le volume et le type des ressources mobilisées dans la production, l'état de la technologie et enfin l'efficience avec laquelle ces ressources sont utilisées. Cette efficience des ressources permet d'identifier les possibilités d'accroissement de la production sans ressources financières supplémentaires, elle est également source d'accroissement de la productivité (Nyemeck, 2004). Ainsi donc le concept d'efficience est fondamental dans la croissance agricole en Afrique (Schultz, 1964).

Après son indépendance obtenue en 1960, le Cameroun, comme bon nombre de pays africains, s'est spécialisé dans les produits primaires notamment les produits agricoles. Ces produits étaient destinés en partie à l'exportation principalement vers l'Europe. Cette spécialisation entre en droite ligne avec d'une part, les théories du développement, selon lesquelles un pays, dans les premières phases de son développement, amorce celui-ci dans les activités du secteur primaire, et d'autre part, la théorie de l'avantage comparatif.

Les devises obtenues devaient permettre de financer les investissements pour mettre en place le tissu industriel, plus apte à créer les conditions véritables d'un développement économique. Ainsi donc l'agriculture au Cameroun est la principale activité du monde rural ; elle avait été évalué au tiers du PIB national en 2001, le secteur agricole est aussi le premier employeur avec près de 60% de la population active et le premier pourvoyeur de devises avec 55% du total des exportations (DSRP, 2005).

Ainsi, ce secteur occupe une place stratégique dans l'économie nationale en termes de création de richesses, d'échanges extérieurs, d'emplois, de stabilité sociale, de sécurité, d'autosuffisance alimentaire et d'amélioration du cadre de vie en milieu rural. Face aux défis économiques de l'heure, il constitue incontestablement la clé des solutions à apporter au développement du pays.

Malgré ce poids important, le secteur agricole demeure toujours dominé par de petites exploitations de type familial où la production des cultures vivrières occupe une place de choix. Les exploitations familiales agricoles (EFA) qui occupent la grande majorité de la population, se caractérisent cependant par une faible capitalisation en utilisant très peu de facteurs de productions modernes (outillages agricoles).

Ainsi, les exploitations familiales agricoles semblent être le leitmotiv de la politique agricole camerounaise. Il s'avère donc nécessaire de s'interroger sur le fonctionnement et la logique socio-économique de celles-ci. Pour que la production des EFA leur permette de répondre à la demande des marchés urbains et des produits d'exportations, elles doivent évoluer pour s'insérer dans une économie de marché (approvisionnements en produits alimentaires, en matières premières et énergie, en facteur de productions et en débouchés) (Komon et Jagoret, 2004).

Vue son importance dans le tissu économique camerounais, le gouvernement s'est fixé comme objectifs : d'accroître les revenus des producteurs d'environ 4,5% par an en vue de réduire de moitié, à l'horizon 2015, la pauvreté en milieu rural ; d'assurer la sécurité alimentaire des ménages et de la nation ; de maitriser les importations des produits de grande consommation (le riz et le blé dont le volume des importations a doublé dans la dernière décennie).

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement avait centré son action sur le développement des exploitations familiales agricoles qui représentaient plus de 80% de l'appareil de production. Cependant celles-ci se caractérisent par de faible niveau de production et de productivité (MINADER/MINEPIA, 2007).

Les résultats de l'ECAM 4 montrent un impact très mitigé de cette action du Gouvernement dans le développement des activités du monde rural. Les outils encore utilisés sont essentiellement rudimentaires et l'essentiel des activités de production est financé sur les fonds propres ou par l'aide des parents ou amis. Plus d'un quart de la population se consacre à l'élevage et moins de la majorité au sein de la population utilise les services vétérinaires.

Ce constat montre l'urgence de la nécessité des interventions ciblées des pouvoirspublics dans le financement de l'agriculture et de l'élevage sous diverses formes poursoutenir la production agricole, sortir une frange importante de la population de la pauvreté. Ces actions permettraient de limiter la dépendance des populations vis-à-vis de l'extérieur.

En délimitant notre étude à la filière rizicole camerounaise, des constats peuvent être misent en exergue, en effet le riz est l'une des principales céréales consommé par les camerounais(source).

Selon une évaluation globale, le Cameroun jouit de l'autosuffisance alimentaire. Toutefois cette autosuffisance demeure très précaire. Les évènements de Février 2008 sont encore de fraîche mémoire pour témoigner de cette précarité. Ces « émeutes de la faim », même si elles ont parfois des relents politiques, ne sont jamais très loin et risquent de continuer à embraser nos villes tant que des solutions concertées et efficaces, ne sont pas trouvées pour assurer une sécurité alimentaire durable aux populations.

Mais l'horizon d'une abondance alimentaire pour tous semble encore lointain puisque des données récentes de la Banque Mondiale et de l'Institut National de la Statistique révèlent qu'environ 28% des Camerounais vivent en situation d'insécurité alimentaire et que trois des dix régions que compte le pays, à savoir l'Extrême Nord (25% de taux d'autosuffisance alimentaire), le Littoral (56%), et le Nord (83%), sont déficitaires sur le plan alimentaire. Les difficultés de transfert des productions entre les zones productives et les zones déficitaires et la pauvreté sont les principaux facteurs à l'origine de cette insécurité (Félix, s.d.).

En effet, la production locale de riz, ne permet pas de satisfaire la demande exprimé par la population, et qui est estimé à 300.000t/an 1(*); expliquant ainsi le recours aux importations pour satisfaire la demande. Les importations annuelles de riz au Cameroun principalement d'origine asiatique étaient de l'ordre 470 000 tonnes en 2007, soit environ 28 kg par habitant.

Avec une population urbaine de 51% et 4 ménages urbains sur 5 vivants essentiellement du riz, on peut se demander si les manifestations de 2008 n'étaient pas « rizogènes ». Le Cameroun est actuellement le plus grand fournisseur de produits vivriers et maraîchers d'Afrique Centrale, mais paradoxalement, il doit encore importer annuellement d'énormes quantités de riz pour satisfaire la demande nationale

Les importations de riz enregistrent une hausse de 18,6% en quantité et 27,9% en valeur par rapport à 2016. Selon l'INS(2018), le Cameroun a importé 728 443 tonnes de riz pour une valeur de 183,7 milliards FCFA en 2017. Et ce, en dépit des droits de douane appliqués depuis janvier 2016 sur ce produit de grande consommation. l'INS(2018)indique qu'en 2017, les achats du riz dans le pays proviennent en totalité de l'Asie (99,8%), principalement de la Thaïlande (85%), de l'Inde (7%) et du Myanmar (2%).

Les approvisionnements de la Thaïlande, se justifient selon l'INS(2018) par les prix unitaires plus compétitifs par rapport aux autres pays asiatiques. Si les cours sont restés quasi stables à 500 dollar (250 000 FCFA) la tonne, le prix unitaire à l'importation a enregistré une hausse de 7,9% pour se situer à 252,2 FCFA, le kilogramme. Malgré l'évolution croissante de cette demande, les agriculteurs camerounais réalisent très peu cette spéculation.

Le potentiel de production rizicole actuel du Cameroun se situe principalement dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord, de l'Ouest et du Nord-ouest qui représentent 94% de la production et 95% des superficies. La production nationale est estimée à près de 84 000 tonnes /an répartie sur environ 40 000 ha, dont une bonne partie estimée à 15 000 tonnes est assurée en dehors des grands périmètres rizicoles par des petits producteurs villageois dans les bas-fonds, le long des berges de rivières et en culture pluviale. Les riziculteurs connaissent actuellement des difficultés liées notamment à une mauvaise gestion de l'eau, aux prestations de labour déficientes et aux approvisionnements insuffisants en intrants.

Sur le plan local, la production du riz paddy a augmenté de 12% pour atteindre 311 674 tonnes en 2016l'INS(2018). Cette embellie est le fruit  de la vulgarisation de la culture du riz pluvial et de la distribution d'engrais chimiques. Paradoxalement, une bonne partie de cette production est exportée vers le Nigeria car le riz produit localement est actuellement peu compétitif au Cameroun à cause de l'absence de droits de douane et de TVA sur les importations, des problèmes de transport et de la qualité des produits (taux élevés d'impuretés et de brisures, etc.).

Alors que la demande annuelle est estimée, selon le ministère de l'Agriculture, à plus de 600 000 tonnes ; Ce qui n'est pas en elle-même une mauvaise nouvelle, elle reflète juste l'existence d'un marché qui apprécie la qualité du produit ; Pour d'avantager augmenter sa capacité d'autosuffisance et satisfaire la demande extérieur, le Cameroun ce doit d'augmenter ces capacités productives.

Le Cameroun envisage de produire annuellement d'ici les dix prochaines années, 1,2 million de tonnes de riz conformément aux objectifs de production de riz du programme de développement de la filière rizicole.

Il n'existe cependant aucun problème de débouchés pour le riz national, la demande nationale et régionale excédant largement l'offre. La plupart des riziculteurs villageois tant dans les zones de bas-fonds que pluviales sont regroupés en Groupements d'intérêt commun (GIC) et parfois en unions. Il existe également quelques fédérations, mais la plupart d'entre elles ne sont pas véritablement opérationnelles.

En dehors des producteurs, il existe un grand nombre d'opérateurs privés liés à la fourniture d'intrants, la transformation (décorticage), la commercialisation et le transport. Chacun travaille individuellement en suivant sa propre stratégie pour maximiser son profit. Cela entraîne des conflits d'intérêts au sein de la filière et une mauvaise répartition des bénéfices au détriment des acteurs les plus faibles que sont les petits producteurs.

Il s'avère donc nécessaire de s'intéresser aux capacités productrices de ces petites exploitations agricoles et de connaître leur niveau d'efficacité technique afin de stimuler leur productivité. Cela conduit à nous questionner sur l'utilisation efficace des facteurs de production permettant ainsi à ces exploitations agricoles familiales d'optimiser leurs coûts de production et d'accroître leurs revenus.

Par conséquent, les producteurs vont être en mesure de garantir un prix qui couvre les coûts de production, qui rémunère le capital et qui rémunère les exploitants locale tout en étant compétitif sur le marché. Ce qui stimulera d'avantage la modernisation du secteur agricole mais aussi et surtout l'industrialisation du pays par des industries industrialisantes.

3. Objectifs de recherche

Cette étude a pour objectif principal d'analyser l'efficacité technique des exploitations familiales agricoles dans le bassin de production de Maga. Plus spécifiquement, il s'agira de :

Ø Déterminer les scores d'efficacité technique et économique dans les exploitations rizicole dans le bassin rizicole de MAGA.

Ø Identifier quels sont les facteurs explicatifs des niveaux d'efficacité technique de ces exploitations (l'âge de l'exploitant, la taille de l'exploitation, le niveau d'éducation de l'exploitant, le recours au crédit agricole, l'appartenance à une association, la main-d'oeuvre familiale,).

4. Question de recherche

Le Cameroun possède des atouts naturels susceptibles d'assurer le besoin en riz de sa population, malgré l'application des politiques agricoles orientés vers ce secteur agricole, on constate une augmentation des importations de cette denrée alimentaire, tandis que la production locale peine à satisfaire la demande locale et donc une partie est exporté vers les pays voisin ; Une évaluation de l'efficacité des EFA exerçant dans ce secteur devient une urgence. Des questions de recherche vont orienter et clarifier cette problématique. Ainsi, une question principale et deux questions spécifiques nous permettent de mener à bien cette étude.

4.1.Question principale de recherche

Est-ce que les exploitations familiales rizicoles de la région de l'Extrême-Nord Cameroun sont-elles efficace ?

4.2. Questions de recherche spécifique

Les questions de recherche issues de la question principale sont les suivantes :

Ø Quelle est le score d'efficacité technique des EFR dans le bassin rizicole de MAGA ?

Ø Quels sont les facteurs explicatifs des niveaux d'efficacité technique de ces exploitations agricoles dans le bassin d'étude ?

5. Hypothèses de travail

Pour répondre aux questions de recherches posées précédemment, nous avons jugé utile d'émettre des hypothèses (une principale et deux secondaires) suivantes :

Hypothèse principale : Les EFA dans le bassin de production rizicole de MAGA ne sont pas efficace

Hypothèse n°1 : les EFR dans le bassin rizicole de MAGA ne possèdent pas un score d'efficacité technique performant

Hypothèse n°2 : l'efficacité technique des Exploitations Familiales Agricoles dans le bassin est fonction des facteurs sociodémographiques (l'âge de l'exploitant, la taille de l'exploitation, le niveau d'éducation de l'exploitant), le recours au crédit agricole, l'appartenance à une association, la main-d'oeuvre familiale et salariale,

6. Intérêt de l'étude

Cette étude présente un intérêt multiple. En effet, l'agriculture est essentielle à la croissance ainsi qu'à la réduction de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi, une révolution au niveau de la productivité des petites exploitations agricoles est une condition ciné qua none pour que l'agriculture en Afrique subsaharienne et au Cameroun en particulier puisse jouer ces rôles. Ensuite, parce qu'une utilisation plus efficace des ressources utilisées par les exploitations familiales agricoles permettrait à ces dernières d'accroître leurs revenus en réduisant leur coût de production et par ce biais de lutter contre la pauvreté , de pouvoir dégager les leviers devant permettre d'accroitre la pénétration du marché nationale du riz camerounais et ainsi réduite les importations dans le but d'attendre la sécurité alimentaire , enfin de pouvoir enrichir la littérature sur le sujet, en effet au travers de nos recherches documentaires aucune n'étude n'as été réaliser sur le secteur rizicole au Cameroun et portant sur l'évaluations des performances des exploitations rizicoles.

7. Démarche méthodologique

Pour atteindre les objectifs de cette recherche, on utilisera les données primaires obtenues lors d'une enquête que nous réaliserons dans la localité de l'étude. Les données recueillies concerneront les exploitations familiales agricoles pratiquant la riziculture, à cause notamment de son importance pour les populations de cette région. En effet, c'est l'une des cultures les plus pratiqué dans cette zone, mais donc les produits ont une faible pénétration sur le marché régional et d'avantage nationale.

L'analyse des données recueillies se fera faite en trois étapes : dans une première étape, l'analyse descriptive unidimensionnelle de la productivité des exploitations familiales agricoles sera faite ainsi que celle bidirectionnelle,

Dans une deuxième étape, nous réaliserons la mesure de l'efficacité technique et économique des exploitations familiales rizicoles à partir à partir d'un modèle d'enveloppement des données (DEA)grâce au programme Stata 13.

Dans une troisième étape nous estimerons un modèle économétrique à l'aide d'un modèleTOBIT2(*) censuré, estimé grâce au logiciel STATA 13, qui nous permettra d'expliquer l'efficacité des exploitations familiales agricoles dans la localité de l'étude grâce.

Nous structurerons notre mémoire de la façon suivante. Dans la première partie, nous exposerons la problématique et les objectifs. Dans la deuxième partie, consacrée à la revue de la littérature, nous nous pencherons sur les facteurs qui sont à l'origine des efficacités techniques et économiques. Nous nous pencherons aussi sur les différences qui existent entre les principales méthodes de mesure (paramétrique ou non paramétrique) et nous analyserons les articles qui ont déjà été réalisés sur le concept d'efficacité technique. Pour ce qui est de la troisième partie de ce travail, elle portera sur la méthodologie qui a été utilisée pour procéder à l'analyse. Nous présenterons les indicateurs qui ont été choisis et les raisons qui ont motivé ce choix, les outils qui ont été utilisées pour réaliser l'enquête, ainsi que le cadre d'analyse. Dans la quatrième partie de ce travail, nous présentons les résultats de l'analyse. Ces résultats permettront de déterminer s'il existe des efficacités techniques au niveau des exploitations rizicoles dans la localité de l'étude. Nous procéderons aussi à l'analyse des effets des facteurs explicatifs sur les exploitations. Enfin, dans la cinquième et dernière partie du mémoire, nous reviendrons sur les résultats obtenus, les limites de notre étude et les voies de recherche intéressantes à creuser dans le futur. Bien entendu, on ne peut conclure ce chapitre sans mettre en évidence les mesures et les pistes de réflexion à proposer pour améliorer l'efficacité technique des riziculteurs de l'Extrême-Nord Cameroun.

Chapitre 1 :Cadre conceptuel et cadre théorique

Le présent chapitre s'articulera autour de trois sections. Dans un premier temps, il sera question de proposer une synthèse des différents concepts et considérations théoriques attachés à la notion d'efficacité des exploitations familiales agricoles en particulier. Ensuite, dans un deuxième temps, l'attention sera portée sur la présentation des principales approches et méthodes d'estimation utilisées pour mesurer l'efficacité technique, en l'occurrence l'approche paramétrique et celle non paramétrique. Cette partie permet donc de justifier le choix méthodologique qui sera appliqué ultérieurement dans notre étude. Finalement, la troisième partie est dédiée à une revue de littérature dans laquelle nous présentons des études se rapprochant de celle que nous réalisons.

1.1. Cadre conceptuel

Dans cette section, nous présenterons les différents concepts entourant notre étude.

1.1.1. Le concept d'exploitation familiale agricole et stratégie paysanne

Les discussions sur l'exploitation familiale agricole évoluent généralement autour dela considération de cette unité de base comme une entreprise ou non. En principe,l'exploitation agricole peut être définie comme une unité familiale de production, de consommation, d'accumulation et de résidence (Bessane, 2006).

Elle assure ces quatre (04) fonctions principales et l'identification de ces quatre fonctions confirme sa multifonctionnalité en contribuant au développement économique et social des familles paysannes (Bernard C. et al, 2006). Et Chombart de Lauwe (1963 et 1967) identifie, le mécanisme de décision comme le cinquième niveau en plus de la production, de laconsommation, de l'accumulation, et de la résidence (le ménage).

Dans cet ordre d'idée, seloncertains auteurs, l'exploitation agricole est une entreprise et les exploitants sont desentrepreneurs, dans le courant productiviste (Benoit-Cattin et Faye, 1982). Cette notiond'entreprise est discutée par Chia (2005) qui suggère que l'exploitation agricole ne peut êtreconsidérée comme une entreprise, au sens de la théorie économique classique, car deuxinstitutions encadrent le fonctionnement des exploitations agricoles : le marché et la famille.

Ainsi, l'exploitation agricole est une unité de production dans laquelle l'agriculteur organise ses activités de production, en vue de dégager un surplus qui n'est pas un profit dansle sens commercial du terme.

L'ensemble des quatre éléments de définition de l'exploitation familiale agricole retenus par Bessane (2005) rejoignent les quatre sous-objectifs mis en relief par Bernard C. et al. Il apparait alors nécessaire de donner des éléments concernant l'intégration du ménage dans l'économie marchande.

L'exploitation familiale agricole est enoutre un système constitué par quatre sous-objectifs interdépendants entre eux. Elle doitfournir à la fois des produits vivriers et des produits commercialisés pour satisfaire les besoinsalimentaires de la famille et les besoins collectifs et individuels en revenu monétaire qui sontaccumulés en partie comme investissements sociaux et productifs.

L'exploitation agricole combine et utilise des facteurs de production (terre, travail, capital) pour produire des biens et services en vue de réaliser les objectifs fixés par l'agriculteur et sa famille. L'aspect socio-organisationnel caractérisé par la division familiale du travail et par le partage des pouvoirs de décision interne aboutit à une intégration du ménage dans les marchés des semences, des autres intrants et de commercialisation des produits.

La rémunération des facteurs de production est la satisfaction des besoins du ménage, la réduction de la pénibilité des travaux des champs et domestiques, l'amélioration de la scolarisation des enfants, etc...Ces impacts de l'intégration du ménage dans les marchés représentent à la fois une forme de rémunération du travail différent des salaires mais aussi un aspect spécifique des bénéfices des propriétaires de l'entreprise classique.

Ainsi, par rapport aux grandes exploitations agricoles qui ne sont autres que des entreprises dignes de ce nom, des caractéristiques sont spécifiques aux exploitations agricoles familiales.

1.1.1.1.Système de production et système d'activité

Un système est une représentation synthétique d'un ensemble complexe dont le fonctionnement résulte des relations qui s'établissent entre les éléments de cet ensemble. Par extrapolation, le système de production est ainsi "un ensemble structuré de moyens de production combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou animale en vue de satisfaire les objectifs et besoins de l'exploitant et de sa famille"(Jouve, 1992).

Il permet d'expliquer les modes de fonctionnement global de l'unité de base. Selon Badouin(1985), lesystème de production est une combinaison de facteur de production au sein d'une unité debase.

Lefonctionnement de l'exploitation familiale agricole est considéré ici comme « un enchaînement des prises de décision » dans un ensemble de contrainte. L'atteinte des objectifs occasionne la mobilisation des « flux » divers (monnaie, matière, information, travail). Dans cette unité économique et sociale complexe s'entremêlent les différentes activités économiques, agricoles et non agricoles, les besoins économiques liés à ces activités et les besoins sociaux de la famille. Chaque membre de la famille a généralement des tâches et des besoins spécifiques (P.L. Osty, 1978).

Ainsi, la notion de système de production précédente admet trois éléments : primo, le système d'activité est distinct et se trouve à unniveau supérieur au système de production (Paul et al., 1994, cité par bessane E.,2006). Secundo, les éléments foncier, humain, financier et socio-organisationnel semanifestent sous forme de flux relevant du management opérationnel. Tertio, les quatreéléments précédents correspondent aux facteurs de production retenus et font l'objet dumanagement stratégique.

Les exploitations agricoles familiales sont un ensemble de flux et de combinaison des activités selon les doctrines qui les considèrent « comme un enchaînement de prises de décision dans un ensemble de contraintes, en vue d'atteindre des objectifs qui régissent des processus de production et que l'on peut caractériser par des flux divers (monnaie, matière, information, travail), au sein de l'exploitation, et avec l'extérieur » (Cité par Penot E., cité parSALL M ; 2009).

L'utilisation des ressources en termes de flux est liée à la réalisationd'activité qui résulte de l'ensemble des systèmes de culture, d'élevage et d'activité regroupésen système de production. Le système de production est une combinaison des facteurs deproduction au sein d'une unité de production (Badouin, 1988) cité par Deuhevel, 2006.

L'exploitation familiale agricole est aussi à la fois un centre de décision et un centre de responsabilité. Par rapport à une entreprise classique, le genre de décision comprend quatre niveaux de finalité : la finalité quatre (immédiat) est la performance d'un côté et la productivité de l'autre. La finalité trois est le rendement des facteurs de production contre la satisfaction des besoins. La finalité deux (but) qui est commune à l'entreprise et l'exploitation agricole est le profit et la préservation de l'environnement. La finalité « finale » est le profit durable contre le bien être familiale.

Cette approche à la fois horizontale et verticale des fluxopérationnels et des facteurs de production donne lieu à une série d'approchescomplémentaires de survie et de moyen d'existence durable. Une approche systémique permetainsi de caractériser les niveaux d'organisation (cultures, exploitations, territoires, ...) et derendre compte du fonctionnement global et de la dynamique de ces systèmes.

1.1.1.2. Variables de l'exploitation familiale agricole

L'objectif de cette section est de montrer les six variables essentielles à considérer afind'étudier les exploitations agricoles familiales. Ces six variables d'analyses sont présentées successivement dont l'approche économique, la mesure du travail agricole, la productivité du travail, la pluriactivité et diversification, la flexibilité de main d'oeuvre et les facteurs de production.

1.1.1.2.a. Variable économique

Les études en économie agricole développent des approches sur le travail enagriculture pour rendre compte de la durée du travail agricole, de la corrélation entre travail et revenu, de la pluriactivité et diversification des activités agricoles et de la flexibilité de lamain-d'oeuvre dans les exploitations.

Le terme travail fait immédiatement référence à un facteur de production, un comptage des effectifs ou des heures travaillées rendant compte d'un certain choix de combinaison productive ou à un marché où se rencontrent une offre et une demande de travail. Cette approche économique classique doit être complétée par la doctrine d'AmartieSen3(*): considérant la liberté comme finalité de la science économique

1.1.1.2.b. Mesure du travail agricole

En exploitation agricole, le travail constitue un facteur de production qui déterminele revenu des agriculteurs caractérisé par deux types de critères : l'effectif de la main-d'oeuvre ou le nombre réel d'heures travaillées. Le premier type s'appuie sur la définition d'unités «travailleurs à temps plein » utilisées en routine dans les analyses technico-économiques d'exploitations.

1.1.1.2.c.Productivité du travail des hommes et des femmes

Par définition, la productivité de travail est le rapport entre la qualité ou la valeur ajouté de la production et le nombre d'heures nécessaires pour les réaliser. Elle dépend normalement de la capacité du personnel à produire une qualité dite standard ou services selon une norme prédéfinie. Dans notre cas, on peut prendre en exemple la surface de rizièrerepiquée en ligne (SRA) par heure.

Dans les activités agricoles, les travaux des hommes et des femmes sontcomplémentaires. Fafchamps et Quisumbing (1998) cherchent les déterminants de cetteproductivité du travail et de l'affectation des gains additionnels sur ou hors exploitation. Ils proposent comme variable explicative le « capital » humain (âge, nombre d'années d'étude, taille, etc.). Enfin, le travail est également considéré comme contrainte dans de très nombreux modèles de programmation linéaire visant à optimiser le système de production.

Celui-ci estalors pour l'essentiel décrit comme une orientation de la production (sur la base desprincipaux types de produits commercialisés). La notion de productivité est un outil commun pour l'analyse comparative entrel'exploitation familiales agricole et l'entreprise classique. La différence est que la performanceest évaluée de manière verticale pour l'entreprise et horizontale pour l'exploitation agricolefamiliale lorsque le ménage est uni. 1.1.1.2.d.Pluriactivité et diversification

En agriculture, l'activité agricole assure plusieurs rôles au sein de la famille. Presque tous les agriculteurs Camerounais combinent plusieurs types d'activités ou diversifient leurs activités. Ce sont des stratégies pratiquées par les agriculteurs pour faire face aux problèmes journaliers. La diversification justifie la multiplicité des activités pratiquées par les paysans.

1.1.1.2.d. Flexibilité de la main d'oeuvre

Les exploitations agricoles familiales sont flexibles. Mundler et Laurent (2003) mettent en avant la place significative de la flexibilité fonctionnelle des ménages agricoles pour faire face à l'évolution de la régulation du secteur agricole et aux demandes qui leur sontadressées. Différents types de travailleurs peuvent apporter de la flexibilité dans la gestion de la ressource de travail du fait de leur statut et leurs rythmes d'implication. Il est question alorsde savoir si la main d'oeuvre est aussi mobile dans le scenario minimal que dans le scénariooptimal.

1.1.1.2.e. Facteurs de production

Toutes les unités de production disposent des moyens de production. En exploitationagricole, la terre, le travail et le capital constituent les facteurs de production selon lesdoctrines classiques. L'exploitation agricole est entourée par son environnement, interne etexterne, qui peut influencer le fonctionnement du système. L'environnement externe regroupe l'élément politique, socio-économique, et institutionnel, tandis que l'environnement interne est constitué par les facteurs de production (terre, travail, capital). La vie de l'exploitation agricole évolue ainsi à travers son environnement interne et externe.

1.1.2. Stratégie paysanne

Dans le cadre de ce travail, quelques définitions du terme « stratégie » au niveau de l'entreprise seront prises en compte pour pouvoir inspirer celles de l'exploitation familiale agricole. Si pour Chandler, « la stratégie consiste en la détermination des buts et des objectifs à long terme d'une entreprise, l'adoption des moyens d'action et d'allocation des ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs », Ansoff de sa part avance que « la stratégie consiste à piloter les modifications des relations du système entrepris avec son environnement et de la frontière de ce système avec ce qui n'est pas lui ».

Tandis que, la stratégie est constituée de l'ensemble desobjectifs, des politiques essentielles et des plans pour réaliser ces objectifs, établis de tellefaçon qu'ils définissent le domaine de l'action de l'entreprise ou celui dans lequel elle devraitêtre, le type d'entreprise qu'elle est ou qu'elle devrait être pour Andrews. Et enfin Berretta définit la stratégie comme les voies et moyens permettant à l'entreprise de progresser vers ses objectifs essentiels dans les meilleures conditions. (Chandler A., 1962 ; Ansoff I., 1965 ;Andrews K., 1971 ; Berretta, 1975).

D'après ces séries de définitions, on peut compiler que la stratégie est l'artd'atteindre un objectif. Elle regroupe l'ensemble de tactique mené par un individu ou groupepour être performent aux activités économiques. La mise en oeuvre d'une stratégie résulte de processus de prise des décisions. Elle doit tenir compte de l'environnement interne et externede l'entreprise.

Et par extrapolation en milieu agricole, la stratégie constitue l'ensemble de technique de valorisation des facteurs de production mis en oeuvre par les exploitants pour atteindre leur objectif de production, de consommation, de résidence et d'accumulation. C'estun art de coordonner des actions et de manoeuvrer pour atteindre un objectif unique oucomplexe.

Le concours des moyens agricoles est mis en oeuvre non seulement pour atteindre des objectifs de maintien du niveau de production et de la croissance mais aussi pour la production et de la reproduction de leur unité de production familiale (UPF), dans un contexte plus ou moins fortement marqué par l'incertitude (J. M. Yung et J. Zaslavsky, 1992).

EtOlivier de Sardan (1995) confirme la définition précédente en définissant la stratégie : «comme la combinaison de processus (plans, décisions et actions) qu'un individu ou un groupe d'individus (une firme, une famille) développe à dessein, et qui vise à changer (ou à maintenir) son environnement social, économique et/ou physique. Ces processus associent des ressources de différentes natures, des techniques, des savoirs et des savoir-faire » pour arriver à une fin d'entreprise. Cette dernière formulation est la plus proche de ce que nous voulonsapprofondir le long des analyses des résultats de cette étude.

Les stratégies des producteurs apparaissent alors comme des "réponses" élaboréespar des acteurs sociaux - agriculteurs et/ou éleveurs - à des "défis" (Toynbee, 1951) auxquelsils se trouvent confrontés. Mais la réponse à ces défis peut provenir du groupe social pourreproduire ou transformer un mode de vie essentiel à leur perpétuation en tant que groupe social et à leur "présence" individuelle à l'intérieur de celui-ci. Pour l'exploitation agricole, l'art de coordonner les facteurs de production résulte de la cohésion du ménage autour de stratégie commune.

1.1.3. Le concept d'efficience

Dans sa plus simple expression, l'efficience indique à quel point une organisation utilise bien ses ressources pour produire des biens et des services. L'efficience est donc un concept axé sur les ressources (intrants), les biens et services (extrants) et le rythme auquel on utilise les intrants pour produire ou offrir les extrants (productivité). Pour vraiment comprendre le concept d'efficience, il faut comprendre les expressions intrants, extrants (aspects quantité et qualité), productivité et niveau de service.

Ø Les intrants sont des ressources (par exemple, ressources humaines et financières, équipement, matériel, installations, information, énergie et terrains) utilisées pour produire des extrants.

Ø Les extrants sont des biens et des services produits pour répondre aux besoins d'une « clientèle ». Les extrants se définissent en termes de quantité et de qualité et sont livrés en fonction de paramètres relatifs au niveau de service.

Ø La quantité désigne le montant, le volume ou le nombre d'extrants produits, par exemple du conditionner dans des emballages de 50kg,

Ø La qualité désigne divers attributs et caractéristiques d'extrants, comme la fiabilité, l'exactitude, la diligence du service, la sécurité et le confort.

Ø La productivité est le ratio de la quantité de biens et services acceptables produits (extrants) par rapport à la quantité de ressources (intrants) ayant servi à les produire. La productivité s'exprime en ratio, comme le coût ou le temps par unité d'extrant.

Ø Le niveau de service désigne la « richesse » du service sur des plans comme l'accessibilité, les options, la fréquence et le délai de réponse. Les normes de niveau de service sont parfois définies par la loi, les règlements ou la politique. Ces critères peuvent influencer autant la qualité que le coût du service.

1.1.3.1. Définition d'efficacité

Dans la littérature économique, la notion d'efficacité est abondamment utilisée pour permettre de mesurer la performance des unités de production. Il est donc important decomprendre pourquoi cette question d'efficacité est progressivement devenue pertinente auniveau du secteur agricole en particulier.Selon la théorie économique, le concept efficacité fait référence à l'optimum de Pareto (Chemak, 2010).

L'efficacité en agriculture peut être définie comme « le niveau auquel les producteurs arrivent à réaliser le meilleur résultat avec les ressources disponibles dans l'exploitation et les technologies données »(Adjognon, 2009) Donc, elle traduit le rapport entre les résultats attendus et les résultats atteints. Ceci signifie qu'elle décrit l'optimisation des moyens utilisés afin de maximiser le profit et garantir une plus grande compétitivité. En d'autres termes, elle donne une indication sur la capacité des entreprises àutiliser une technologie existante de la manière la plus adéquate(Ghali, 2014).

L'efficacité est alors perçue au sein des différentes analyses recensées comme un élément de mesure de la performance des unités de production, tout comme le rendement et la productivité. Selon Saucier et Brunelle (1995), la notion d'efficacité englobe les concepts de productivité et de rendement.

De ce fait, la mesure de la performance n`est plus limitée seulement à la seule dimensionfinancière (basée sur des comparaisons selon le coût moyen, le rendement, la productivité),mais aussi elle est évaluée par la capacité d'un système de production de produire « au mieux» par la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens de production (Coelli, 1998). C`estdans ce contexte qu`apparaît le concept de l'efficacité technique.

Plusieurs auteurs identifient la période des années60, comme étant celle où l'ensemble des secteurs ont connu d'importants changements structurels. En effet, un regain d'intérêt de ce concept au cours de cette période, occasionné par la poussée technologique et l'émergence de l'innovation technologique qui a été intégrée ausein du processus de production des firmes, a été remarqué.

Ceci a amené les chercheurs à étudier les impératifs d'une utilisation efficiente des nouvelles technologies de production(Amara, 2000). Avant cette période, « la possibilité que les entreprises puissent exploiter leurs ressources de manière inefficace était implicitement écartée des études empiriques » (Amara et Romain, 2000, p.1). Ce n'est qu'au cours des années quarante que le concept d'efficacité commence à apparaître dans la littérature avec les travaux de Carlson(1939), (Hicks, 1946)et (Samuelson, 1947).

Dès lors, la notion d'efficacité a fait l'objet d'une multitude d'études et de recherches scientifiques. En effet, plusieurs auteurs ont alors tenté successivement, pendant plus d'un demi-siècle, d'éclaircir ce concept. (Debreu, 1951) , (Koopmans, 1951), (Shephard, 1953), (Farrell, 1957 )étaient les premiers à s'intéresser au concept d'efficacité. Leurs travaux sont considérés comme le point de départ de la construction du concept. Koopmans (1951) était le premier à proposer une mesure du concept d'efficacité, relative à l'analyse de la production.

Il a proposé une formalisation de l'efficience technique qui permet de décomposer l'efficience technique en une efficience d'échelle et une efficience technique pure. Debreu (1951) était le premier à le mesurer empiriquement, à travers les coefficients d'utilisation des ressources (des mesures de ratio extrant-intrant) pour décrire le maximum d'une réduction équiproportionnelle de tous les inputs permettant au processus de productionde subsister.

Quant à Shephard (1953), il a introduit la fonction distance input qui permet demesurer l'inefficacité en prenant en compte la possibilité d'intégrer des processus de production multi-output. Farrell (1957), dans son article4(*), est arrivé à fournir un outil de raisonnement théorique fondé sur le concept microéconomique du taux marginal de substitution. C'est ainsi qu'il a été le premier à définir clairement le concept d'efficacité économique et à le diviser en deux termes : efficacité technique et d'efficacité allocative. C'est ce qui est adopté aujourd'hui par la littérature économique qui identifie trois formes d'efficacité dans les activités productives, notamment l'efficacité technique, allocative et économique (Amara, 2000).

1.1.3.2.Concept d'efficacité vu sousl'approchedelaproduction

L'objectifassignéàcettepartieconsiste,dansunpremiertemps,àretracerdemanièreapprofondie lefondement théoriquedu concept del'efficacité. « Selonlathéoriemicroéconomiquetraditionnelle,leconceptd'efficacitén'est pasprisen compte danslestravauxempiriques,car lesproducteurssontsupposésêtre rationnelsdans leursprisesde décisionetagissentdansunseulbutdugainéconomique (maximisationde profit)»(Ngometal.,2016,p.9).Cettehypothèsedel'omissiondel'efficacitésupposeque chaqueexploitant setrouvetoujours surla frontièredeproduction.

Lesproducteurs sonttoujoursà la recherche desméthodesquiconduisentà atteindre la productionmaximale,et doncéliminerouréduireleursinefficacitéstechniques.Enthéorie microéconomique, onpeutmesurer l'efficacité d'unefirmeà travers l'approche de production.Le conceptde l'efficacité productive outechnique estprésenté dansla définition mêmedela fonction de production (Chaffai, 1997; Chebilet al.,2013).

Lafonctionde productionspécifie lesquantitésmaximalesd'outputsaccessiblespour tout niveaudesinputs,etpour toutniveaude l'output,lesquantitésminimalesnécessairesà leur obtention(Thiry etTulkens,1988).C'estainsiquel'efficacitéd'uneunitédeproduction établitalorsune relationtechniqueentre lespaniersd'inputsetlesdifférentsniveaux d'outputsqu'onpeutobteniràl'issueduprocessusdeproduction.

Lerapportquiexisteentre lesinputsetl'outputpeutêtrecaractériséparlatechnologiedeproduction.Onprocèdeàune approchequitente demodéliser cette technologie de productionafind'identifier les combinaisonsproductivesoptimale.Cecinousamèneàeffectueruneanalyseàtraversunindicateur deperformance productive quiestl'efficacité technique, nécessitantl'estimation d'unefrontièredeproduction.

Parsoucidesimplification,nousillustreronsdanslafigure1laconfigurationdanslaquelle

l'output s'obtient àtravers lacombinaison deplusieurs inputs.

Figure1: Représentation duprocessus deproduction enagriculture

Source:Auteur,2019;tirédelathéoriedelaproduction.

Lescontraintesimposéesà laproductiondécoulentde lararetédesressources,ce qui impliqueunegrandeattentionquantàleurutilisation.Ainsi,lafirme maximiserasa productionouminimisera l'utilisationde sesmoyensde production,toutenveillantà une meilleureutilisation de ces ressources àtravers une allocation efficace au sens de Pareto.

1.1.3.3.Typologie d'efficacité

Denombreuxauteurs nous ontrévélé l'existencedeplusieurs types d'efficacité: l'efficacité technique, l'efficacité d'échelle,l'efficacité allocative.Notonsquel`efficacité économique correspondauxproduitsdesdeuxtypesd'efficacitéréunis(efficacitétechniqueetallocative) (Lovell,1993;Coellietal.,1998etAmaraetRomain,2000).Une exploitationagricoleest considéréecommeéconomiquementefficace«sielleestàlafoistechniquementefficaceet allouedemanière efficaceses ressources productives»(Hanafi, 2011, p.11).

1.1.3.3.a. Notion d'efficacitétechnique

Lanotion d'efficacitétechniqueavaitdéjàfaitl'objetdenombreusesinvestigations théoriques.Nousprocédonsainsià une recensiondesdéfinitionssuccessivesdonta fait l'objet ce concept.L'efficacité techniquesedéfinitcomme lacapacité de lafirmeà exploiter lesressourcesde façonoptimale.

SelonGhalietal.(2014), l'efficacité technique concernela capacité de l'exploitationàéviterlegaspillageparunebonnegestiondesressourcesdisponibles.Dans lemêmesens,(Djimasra, 2009)ladécrit comme étantla capacitéd'uneentrepriseàproduire de façon efficace avec lesressourcesnécessairementlimitéesdontelle dispose. Pour Farrell (1957), ce conceptestmesuré à partir desmeilleurespratiquesdansle secteur.Autrement dit,ilmesure commentuneexploitationvaloriselesintrantsqui entrentdansleprocessusde production de manièreoptimale.

Uneunitédeproductionesttechniquementefficacelorsqu'ellesesituesurlafrontière,c'est- à-dire qu'elleconsisteàréaliser le pluspossibleniveaud'outputspour unniveaud'intrants donné (orientation-output, la maximisation de l'output)oubienelle consisteà utiliserle moins d'inputs possiblepourun niveau deproduction donné(orientation-input).

L'efficacité techniqueestmesurée par l'écartexistantentre leniveaude productionobservé etleniveaud'outputoptimaldéterminéparlafrontièredeproduction.Lafigure 2présente une illustrationgraphiquede l'efficacité technique(casd'unefonctionmono-output/mono- input).

Figure 1:Illustration graphique du concept d'efficacité à partir d'une fonction de production (inputs orientés / outputs orientés)

Source:inspirédeFarrell,1957;Miri,2014.

La fonction de production est définie comme étant une fonction reliant la combinaison de tous les points efficaces. L'écart par rapport aux meilleures pratiques fournit le degré d' (in)efficacité d'une firme. La figure 2 montre que les exploitations numérotées 1, 2, 3, et 4 sont techniquement efficaces puisqu'elles se situent directement sur la courbe frontière de la fonction de production. Cependant, l'exploitation 5 présente une inefficacité étant donné qu'elle se situe en dessous de la frontière de production.

Donc, le producteur aurait la possibilité d'employer moins d'inputs utilisés sans pour autant réduire le niveau d'outputproduit en passant de à (orientation-input) ou bien augmenter le niveau d'output obtenu en gardant les mêmes niveaux d'intrants constants en passant donc de à (orientation-output).

L'efficacité technique se décompose à son tour en efficacité technique pure (ETP) et efficacité d'échelle (EE) (Latruffe et Piet, 2013). Cette décomposition se fait selon l'hypothèse faite sur la nature des rendements à l'échelle. L'efficacité d'échelle renseigne sur le niveau optimal de la taille de l'exploitation. Ainsi, elle permet d'évaluer si les rendementsd'une exploitation sontcroissants,constantsoudécroissants5(*).

Elletraduitdoncl'adéquation d'uneunitédeproductionàsonéchelleoptimale.L'échelleoptimaleestentendueicicomme étantlameilleuresituationà laquelle peutparvenirl'unité de productionenaugmentant proportionnellementlaquantitédetoussesfacteurs.L'efficacitétechniquepure,quantàelle, renseignesurlamanièredontlesressourcesdel'unitédeproductionsontgérées(Latruffe,2010;Blancardetal.,2013).

Danslecasdesrendementsd'échelle constants,onsuppose qu'une augmentationdansla quantité d'inputs consommésmèneraità une augmentation proportionnelledans laquantité d'outputs deproduits. Dans lecas des rendements d'échelle variables (croissantsou décroissants), en revanche, la quantité d'outputsproduits est considéréepouraugmenterplusoumoinsproportionnellementquel'augmentationdansles inputs.Lafigure3faitladistinctionentrel'efficacitétechniquepureetl'efficacitéd'échelle.

Figure 2:Représentation graphique de l'efficacité technique pure et d'échelle

Source:Coellietal.1998,Albouchietal.,2004.

Sur la figure 3, l'exploitation A est techniquement inefficace par rapport à l'exploitation B, qui correspond à la taille optimale, étant donné qu'il est possible de produire la même quantité d'output avec moins d'intrant. L'inefficacité technique pure correspond au rapport et l'inefficacité d'échelle est mesurée par le rapport

Le produit de ces deux inefficacités correspond à l'inefficacité technique total au point A, et se mesure par le rapport

1.1.3.3.b. Notion d'efficacitéallocative

Leconceptd'efficacitéallocative seréfèreauxprixrelatifsdes facteurs deproduction (travail, capital,herbicide etfertilisant).Ilconsisteà mesurer, pour unniveaude production donné, les proportions dans lesquelles les facteursdeproduction sont utilisés et de choisir la combinaisond'inputsde façonà minimiser leurcoût.SelonPiot-lepetitetRainelli(1996), l'efficacitéallocativesedéfinitparlafaçondontl'entrepreneurfixelesproportionsentreles différents intrants participant àla combinaison productive en sebasant surleurs prix respectifs.

1.1.3.3.c.Illustration des types d'efficacité

Lafigure 4ci-dessous,proposée par Farrell(1957),illustre ladistinctionentre lestypes d`efficacité, pour lecas où ilexistedeuxfacteursdeproduction (letravailL et lecapital K). L'isoquant SS'représentela frontière de productionquiestdéfinie commeétantl'ensemble descombinaisonsd'inputquisonttechniquementefficacespourunniveauoutputdonné.Les pointssituésau-dessusde l'isoquantecaractérisentlesfirmesnonefficaces.La droite (AA') représentegraphiquement lerapportdes prixdes inputs déterminés par lemarché(lacourbe d'isocoût).

Ainsi,lepointQreprésenteune firmetechniquementefficace,utilisantlesdeux facteurs de productiondansle même rapportque la firme située aupointP.Touslespoints situéssurlafrontièredeproductionsonttechniquementefficients,etontunscored'efficacité techniqueégalà1alorsquetoutpointàl'intérieurdel'isoquantesttechniquementinefficace pourceniveaudeproduction.

L`efficacitétechniquedel'exploitationaupointPestdonnéepar le rapport qui varie entre zéro et l'unité. Les firmes efficaces ont un rapport égal à 1,et celles dont le ratio est inférieur à 1 doivent baisser l'intrant utilisé de ) Par exemple, si le ratio est de 0,85 il faut diminuer l'intrant de 15 % pour devenir efficace et se positionner sur la courbe.

Bien qu'ils soient techniquement efficaces, tous les points sur l'isoquant ne sont pas allocativement efficaces. L'efficacité allocative est mesurée par l'écart entre le coût de production et l'efficacité technique. En effet, et même si l'efficacité technique est de 100%

Avant d'expliciter le cadre conceptuel qui guide notre travail de recherche, il nous semble pertinent d'exposer sommairement les fondements théoriques.

1.2.Cadre théorique

Dans cette section, nous présenterons les théories économiques entourant notre étude ; l'accent sera d'avantage mise sur la théorie de l'efficience X.

1.2.1. Les fondements micro-économiques des formes d'efficacité ou d'inefficacité organisationnelle

Lathéorienéo-classique fondéesurlaconcurrencepureetparfaite atraité desproblèmes d'efficacitéoudeperformance productivedesorganisations. Cependant, lecontenudelathéorieasuscitédevivescritiquesquiontdèslors révéléseslimites.

1.2.1.1. Le contenu delathéorie

Danssaprésentation del'économiecommeunrégimedeconcurrence,le librejeudesentréesetdessortiesdumarchéporteenluilesmécanismes de rétablissementdelacompétitivité desfirmes.Condamnées eneffet,de réussirsurlechampdebatailledelaconcurrenceaurisquedeperdredesparts de marché ou de sortir entièrement du marché auprofitdesautres.Les entreprises veillentsurl'allocation deleurressourceousurl'utilisationefficace desfacteursdeproduction.Bref,lesentreprises quitiennentbonsurlemarché sontcellesquiparessenceproduisentdefaçonefficaceetdonc,combinent au mieuxles facteursde production.

Déjà,lesclassiquesavaientabordécetteproblématiquegrâceàlathéoriedela« maininvisible»d'Adam Smith.Lemarchéportelesgermesdel'efficacité productive,donc à priori, il n'est pas réellementopportunde surmonterles défaillancesauseindesentreprises.Quelquesauteurs ontapportédescritiques àcettethéoriequiseveutuniverselle.

Eneffet,présenter l'économie commeunrégimedeconcurrenceintégrale c'est-à-direpureetparfaite estloind'êtrelaréalité.Lesmarchéssontenconcurrenceimparfaite danslapratique,etlesrisquesd'inefficacitépermanente ne sont pasexclus.

Hirshman (1992)6(*)écrivait qu'aucun système économique ne peut garantir que les entreprises agiront toujours de façon à avoir une conduite aussi efficace, respectueuse des comportements que l'on attend d'elles.

Pour éviter tout dysfonctionnement économique général, résultant des comportements déviants et cumulatifs d'une proportion importante d'entreprises représentatives de l'économie, la nécessité d'un cadre analytique se pose avec acuité pour décrire et expliquer la raison des échecs et/ou succès des entreprises. La littérature économique actuelle offre un cadre méthodologique approprié fondé sur la micro- économie moderne.

1.2.1.2.La théorie de l'efficacité-X

La théorie de l'efficacité ou de l'inefficacité-Xa été développéen 1966 par Leibensteinpourdireessentiellement quepouruneraisonoupouruneautre,le travaildansl'entreprisen'estpasaussiefficaceeffectivement pourconduirela firmeverssonobjectifdemaximisation. PourLeibenstein,l'inefficacité-Xestle typed'inefficiencerésultantdelamauvaiseutilisationdesressourcesauseindes organisationsdeproduction.

Dansuncadreplusgénéral,Leibenstein opposel'efficienceéconomique globaleauprocessusgénérald'allocationdesressourcesauseindel'entreprise.Dèslors,sil'onsupposel'allocationdesfacteursconstante,l'organisation està mêmedegénérerdessurplusvial'accroissement desonefficienceproductive(X- efficiency).Ainsil'X-efficiencyrésultedufaitquelesorganisationsn'exploitent pas de façon optimale leurs ressources.

Ainsi, à technologie et dotation en facteurs de production identiques, les entreprises peuvent parvenir à des résultatsdifférentsentermesdeproductivité.Dèslors,touteslesentreprisesne sesituentpassurla«frontièreefficiente»del'ensembledeproductionàpartir del'instantoùtoutesnevalorisent pasdelamêmefaçon l'existence d'uninputX, distinct des facteursclassiques (capitalettravail),et quireflètelaqualité globale dela gestiondesressourcesau sein del'organisation.

Parmi les faits générateurs de ce surplus, Leibenstein insiste sur les facteurs de motivation liés aux conditions générales de travail. Par exemple, le fait qu'une entreprise ne parvienne pas, à niveau d'inputs donné, à obtenir le volume d'outputs désiré peut s'expliquer facilement si l'on considère que « les contrats de travail sont incomplets...certaines machines complexes dont les spécifications (en terme de production) sont fixes, génèrent des performances variables en fonction de leur emploi respectif...il est d'ailleurs excessivement rare que tous les éléments de la performance soient considérés par le contrat de travail ».(Leibenstein, 1966, op.cit).

Cette théorie se démarque des points de vue des économies classiques selon laquelle pour une quantité de ressource donnée, l'entreprise réalise une production optimale, ou en fixant son niveau de production, elle utilise la quantité de ressource minimale pour la réaliser.

Les tenants de cette théorie soutiennent que l'inefficacité productive d'une entreprise peut être expliquée par plusieurs facteurs, mais la principale variable reste l'effort qui est fonction du degré de motivation en vigueur dans l'entreprise. En effet, le caractère discrétionnaire de l'effort des individus peut conduire à une divergence entre les objectifs individuels et ceux de l'entreprise.

L'effort peut être accru cependant soit par la pression interne, soit par la pression externe. Si la pression interne est celle qu'exerce le supérieur hiérarchique au sein de l'entreprise, la pression externe est celle issue de la concurrence. Leibenstein matérialise cette oeuvre pionnière par la relation causale présentée ci-dessous qui constitue en fait l'essence même de la théorie de l'efficacité ou de l'inefficacité-X.

Figure 3:Relation causale de H. Leibenstein

ENiPRiCi Ti COi

AvecENi :Environnementdanslequell'entrepriseiévoluequipeutêtresoit concurrentiel,soitmonopoliste;

PRi :Variablereprésentativedu niveaudepressiondansl'entreprisei;

Ci :Choixdel'effortau sein del'entreprise;

Ti :Variablereprésentantlatechniquespécifiqueoulaconversiondes inputsen outputs;

COi :Coûtdeproductionunitairedel'output.

Cette relationcausalestipuleque lemarchéestàlabasede l'efficacité productive.Parlebiaisdepressionqu'ilmetenplace,chaqueentreprisechoisit uncomportement productif(effortdanslaproduction)setraduisantpar l'acquisitiondetechnologie plusélaborée ouplusadaptée ayantdoncpour conséquencelaréductiondescoûtsdeproduction.

Enmatière decontratsdansuneéconomiedeproduction,danslaquelleles agentsdisposentd'actifsdeproduction,ilssontdestinésnonseulement à optimiser l'échange mais aussi à organiser la production pour en améliorer l'efficacité. Ils apparaissent dès lorscomme l'articulation de plusieurs mécanismesessentiels destinés àorganiserlacoordinationtechnique,garantir la réalisationdespromesses,partagerle risqueou inciteràl'effort.

1.2.1.3.L'analyse micro-économique de laperformanceproductive

Leconceptdel'efficacitéprisedanssonsenslargedépend delaréalisation del'objectif quesefixel'organisation. L'efficiencefaitplusappelàlaproductivité des facteurs et s'appréhendedans le mêmesens de l'efficacitétechnique. Ungrandnombrededéfinitionspeuvent luiêtreassociées,maisune convergence semblese dégager autour d'elles: l'efficacitéou la performance productiveestle résultatd'unemeilleureproductivitédansl'entrepriseissue d'un arbitragejudicieuxdelacombinaisondesfacteurs.

End'autreterme,leconceptreposeessentiellementsurlacapacitéd'une entreprise à produire de façon efficace avec les ressources nécessairement limitéesdontelledispose.L'aspectjudicieuxdelacombinaisondesfacteursde productionfaitpencherlesensduconceptversl'aspecttechniquedeproduction.

L'accentestdoncmissurlaproductivitédesfacteurs quipeutêtreinfluencéepar d'autresélémentsqui peuventêtrerepérésàpartirdesrecherchesempiriques.

1.2.1.3.a.Lanotiond'efficacitéTechnique:définitions

Sousunaspectpurementtechnique,l'efficacitéde productionfait référence auxquantitésdefacteursd'inputsutilisésetdeprestations d'outputsfournis. Koopmans(1951), adonnéunedéfinitionformelledel'efficacitétechniqueselon laquelle,uneunitédeproductionesttechniquement efficace,s'ilestpossible d'augmenter l'unquelconquedesesoutputssansréduireaumoinsunautre output ou augmenter au moins un input; ou si l'on ne peut réduire l'un quelconque desesinputssansaccroître aumoinsunautre inputoudiminuerau moinsunoutput.

Ainsi, selon que l'on calcule l'efficacité en faisant varier les inputs, les outputs ou les deux à la fois, les ensembles de référence sont différents.

1.2.1.3.b. Les mesures de l'efficacité technique

Au regard des définitions ci-dessus, on peut donner deux mesures de l'efficacité technique. Ce sont des mesures d'efficacité dues originellement à Debreu, puis popularisées dans le cas d'un seul output par Farrell. D'autres auteurs comme Färe, Färe-Lovell, et Zieschang ont également développé d'autres méthodes de mesure.

A dotation factorielle donnée, l'efficacité productive d'une firme se mesure par l'écart existant entre le niveau de production observé et le niveau d'output optimal déterminé par la frontière de production. En d'autres termes, une firme sera jugée inefficace en inputs si d'autres firmes ou combinaisons de firmes peuvent produire le même output en utilisant moins de quantités d'un facteur ou de plusieurs facteurs. Cette même firme ne sera pas efficace en outputs s'il existe d'autres firmes ou combinaisons de firmes qui produisent plus, à dotation factorielle égale.

Pour Leibenstein, l'efficience-X intègre non seulement l'inefficacité technique mais aussi l'inefficacité allocative. L'inefficacité technique comme précisée, consiste dans l'utilisation excessive de certains inputs, tandis que l'inefficacité allocative est due à la combinaison des inputs dans des proportions sous optimales par rapport aux prix relatifs.

Pour mieux appréhender ces concepts, la figure ci-dessous illustre cette distinction pour le cas où il existe deux inputs. L'isoquant TT' représente l'ensemble des vecteurs qui sont techniquement efficaces pour un output donné. C'est la frontière de production, la connaissance de cette frontière (via la méthode Data EnvelopmentAnalysis) va nous permettre de calculer l'efficacité technique. Tout point à l'intérieur de l'isoquant est techniquement inefficace pour ce niveau de production.

Figure 4 : Mesure de l'efficacité technique et allocative

Source: Farrell,M.J. (1957)

Par exemple, au point P l'inefficacité technique est représentée par le segment QP. Il est possible de produire le même niveau d'output avec une diminution de tous les inputs dans la proportion. Ainsi, Farrell (1957) a proposé de mesurer le degré d'efficacité technique (ET) par le rapport OQ/OP, qui varie entre zéro et l'unité. Pour chaque unité de production i, nous avons : .

Bien qu'ils soient techniquement efficaces, tous les points sur l'isoquant ne le sont pas allocativement. Une combinaison de facteurs est dite allocativement efficace si le taux marginal de substitution est égal au rapport des prix des facteurs. Ainsi, le point, déterminé par la tangente de l'isocoût7(*) à l'isoquant8(*), est allocativement efficace. L'efficacité allocative (EA) des points P ou Q est mesuré par le rapport.

. La distance RQ représente la réduction de coût si la production correspondait au point.

Ce dernier est efficient du point de vue allocatif, puisqu'il est déterminé par la tangente de l'isocoût à l'isoquant. Le produit des efficacités technique et allocative est appelé efficacité totale (ETT) ou économique. Signalonsquelaminimisation descoûtsestuneconditionnécessairemais nonsuffisantepourlamaximisation desprofits.Eneffet,uneentreprise économiquement efficaceminimisesescoûtsàunniveaud'outputdonné,maisil estparfoispossibledediminuer lecoûtmoyenenvariant leniveaudeproduction (économies d'échelle)oulacomposition del'output(économiesdevariétéoude gamme).

Ilyaéconomiesd'échellelorsquel'accroissement delaproduction diminuelecoûtmoyen.Enrevanche,leséconomiesdevariétésontréalisées quandlaproductionsimultanée deplusieursproduits(oulavariationdeleur proportion) conduit à une baisse de coût moyen. De telles économies sont absentes dansunmarchédeconcurrencepureetparfaite.

1.2.2. Les instruments d'analyse de l'efficacité productive

Après avoir introduit les différents concepts entourant notre étude ainsi que les théories économiques se rapportant à notre étudeet susceptible de donner un socle solide pour la suite de notre analyse, nous présentons dans cette section les instruments utilisés par la littérature pour mesurer l'efficacité.

Dans la littérature empirique, deux approches sont généralement utilisées pour mesurer l'efficacité d'une unité de production : la méthode de l'efficacité productive basée sur la relation entre le principal et l'agent, et la méthode de l'efficacité productive basée sur les frontières de production (Kobou et al. 2009).

En ce qui concerne la deuxième approche, deux grandes méthodes, à savoir la méthode paramétrique (Aigner& Chu 1968 ; Aigner et al.1977 ; Meeusen& Van Den Broeck 1977) et la méthode non paramétrique (Charnes et al. 1978 ; Banker et al. 1984), peuvent être utilisées pour estimer l'efficacité technique d'une organisation productive. Nous nous intéresserons dans le cadre de ce travail uniquement à la seconde approche.

Figure 5:Méthodes d'estimation de l'efficacité

Source : Coelli et al., 1998.

Au regard de ce panel de méthodes d'estimations de l'efficacité disponibles, deux grandes approches sont retenues par la littérature économique et sont les plus utilisées pour établir une frontière de production et estimer l'efficacité technique : l'une paramétrique, approche économétrique connue sous le nom de frontières stochastiques (SFA), et l'autre non paramétrique, approche basée sur la programmation mathématique et connue sous le nom d'analyse par enveloppement des données (AED).

Le principal élément distinctif de ces deux approches réside dans les hypothèses concernant, d'une part, la prise en compte des résidus (facteurs aléatoires) et d'autre part la spécification fonctionnelle ou non de la fonction de production. Ainsi, chacune de ces deux méthodes repose sur une conception différente de la construction de cette frontière efficace.

Néanmoins, toutes ces techniques comportent des avantages ainsi que des faiblesses qui limitent la portée de leurs applications comme outil d'évaluation de l'efficacité. Ceux-ci ont été amplement décrits dans la littérature de plusieurs auteurs tels que Coelli et al., 1998; Amara et al, 2000; Ambapour, 2001. L'étude détaillée des méthodes paramétriques et non paramétriques, qui sera discutée dans la partie suivante, permettra d'identifier le choix méthodologique le plus approprié dans notre cadre d'analyse.

1.2.2.1. L'approche paramétrique

Les approches paramétriques sont proposées par Aigner et Chu (1968), Aigner Lovell et Schmidt (1977) et Meeusen et Van Den Broeck (1977). Ils exigent la spécification d'une forme particulière de la technologie de production (le plus classiquement une fonction de type Cobb-Douglass, translog, CES, Leontief, etc.).

Autrement dit, ils nécessitent l'imposition d'une forme fonctionnelle9(*) spécifique de la fonction de production connue à priori, tout en reliant les variables indépendantes aux variables dépendantes. Comme leurs noms l'indiquent, les frontières paramétriques intègrent un certain nombre de paramètres pour construire la frontière de production.

L'estimation de ces paramètres se fait à l'aide d'outils économétriques. La forme fonctionnelle choisie implique des hypothèses spécifiques sur la distribution des termes d'erreur. Le problème consiste à spécifier cette fonction et à estimer les paramètres. Ainsi, « si le modèle est mal spécifié, l'efficacité mesurée pourra être biaisée par une erreur de spécification » (Berger et Humphrey, 1997; cité par Solhi et Rigar, 2014).

Au sein de l'approche paramétrique, il peut s'opérer une forme de distinction. Selon Amara et Romain (2000) et repris par NdegueFongue et al. (2014), ilexiste trois approches paramétriques qui se sont développées pour spécifier la nature exacte du terme d'erreur dans le modèle standard, à savoir les frontières de production déterministes, probabilistes et stochastiques.

1.2.2.1.a. Les fonctions de production déterministes et probabilistes

Farrell (1957) fut à l'origine de l'approche déterministe et paramétrique (Amara et Romain, 2000). L'estimation de la fonction de production frontière paramétrique déterministe, effectuée par Aigner et Chu (1968), se fonde sur l'hypothèse d'une fonction de production donnant le maximum de production possible à partir des facteurs de production.

Une frontière de production, de coût ou de profit sera dite déterministe, si l'on suppose que les écarts entre la fonction estimée et les observations réelles correspondent exclusivement à des inefficacités productives. Elle présente donc une frontière fixe en ce sens qu'elles présentent un seul terme d'erreur qui est positif et permet de détecter l'inefficacité.

Cette technique d'estimation est plus facile à estimer, cependant, elle est très sensible aux erreurs de mesure (Ampabour, 2001). De plus, elle néglige la possibilité que la performance d'une firme puisse être affectée par des effets aléatoires hors du contrôle du producteur (tels que les aléas climatiques, la pénurie des intrants, la fluctuation des prix, etc.) (Fok et al.,2013). Quant à l'approche probabiliste, elle fut développée par Timmer (1971). Cette approche consiste à réduire la sensibilité de la frontière aux observations extrêmes, due aux erreurs aléatoires. Cette technique d'estimation est appliquée par plusieurs auteurs tels Bravo-Ureta (1986) et Romain et Lambert (1995).

1.2.2.1.b. Les fonctions de production stochastiques

La frontière de production stochastique (SFA) est une méthode permettant d'estimer une frontière de production à caractère paramétrique et un score d'efficacité technique spécifique à chaque unité de décision.

Elle décompose l'erreur de la fonction étudiée en deux éléments indépendants : d'abord, une composante symétrique permettant des variations purement aléatoires, reflétant les erreurs de mesure, la mauvaise spécification du modèle (variations liées à des variables non prises en compte dans le modèle) et les facteurs incontrôlables impliquant que la firme n'a aucun pouvoir décisionnel pour améliorer son efficacité.

Ces facteurs ne peuvent pas être négligeables, notamment dans l'agriculture qui est toujours affectée par des aléas climatiques récurrents et des catastrophes naturelles répétitives impactant la productivité des exploitations agricoles. L'intégration de ce terme donne la nature stochastique à ce type de frontière d'efficacité.

Ensuite, une composante asymétrique traduit le degré d'inefficacité des firmes en rapport à la frontière (la défaillance technique). Cette décomposition du terme d'erreur conduira par conséquent à une mesure plus précise de l'efficacité technique.

Par hypothèse, les deux termes suivent des distributions indépendantes. Le terme d'erreur aléatoire suit une distribution normale symétrique, tandis que le terme d'efficacité suit une distribution asymétrique définie positivement pour une fonction de coût et négativement pour une fonction de production et de profit.

Des distributions de type exponentiel, gamma ou normal tronqué sont proposées pour ce terme non négatif. On suppose aussi qu'il n'existe aucune corrélation entre l'inefficacité et les répresseurs. La fonction de frontière de production stochastique se présente sous la forme générale suivante (Aigner et al., 1977; Battesse et Coelli, 1995) :

Avec i=1, 2, ... ... ..., n et

: La production observée.

: Le vecteur d'input.

: Les paramètres inconnus à estimer.

: une composante purement aléatoire, supposée suivre une densité normale (0. ó

: Une composante aléatoire non négative, représentant l'inefficacité technique

Cette approche stochastique prend en compte les variations aléatoires qui pourraient influencer l'efficacité ou l'inefficacité d'une exploitation, et son utilisation, par conséquent, est souhaitée dans le cas où le secteur de production dont on analyse l'efficacité présente des effets aléatoires très élevés, notamment le secteur agricole. Les principales caractéristiques de la frontière stochastique sont illustrées dans la figure 7.

Figure 6:Frontière de production stochastique, décomposition du terme d'erreur : cas de deux observations C1 et .

Source : Leveque et Roy, 2004.

Dans cette figure, représente une fonction de production stochastique. Soit les exploitations et avec un seul input (en abscisse) et un seul output (en ordonnée). On note que l'observation représente une exploitation dont l'inefficacitéest compensée par les effets d'un choc exogène favorable. Par contre, l'observationreprésente une exploitation dont l'inefficacitéest aggravée par un choc exogène défavorable.

L'indice d'efficacité technique est généralement défini par le ratio entre le niveau de production observé et le niveau de production frontière estimée avec le même vecteur d'intrants (Romain et Lambert, 1995). Ainsi, l'efficacité technique de production pour l'ième exploitation est donnée par la formule suivante :

Le modèle de l'inefficacité permet de dégager les facteurs explicatifs de l'inefficacité technique.

Avec :

 :Les variables explicatives de l'inefficacité technique.

 :Le vecteur de paramètres inconnus à estimer des déterminants de l'efficacité ;

 :Le terme d'erreur aléatoire indépendant.

Les niveaux moyens d'efficacité technique varient significativement non seulement selon laméthode d'estimation, mais aussi selon la forme fonctionnelle utilisée. Le choix d'une formefonctionnelle la plus appropriée qui puisse traduire le plus fidèlement possible la technologiede production est nécessaire dans le cadre de la modélisation avec la méthode paramétrique(SFA).

D'une façon générale, on distingue deux grandes catégories de modèles d'estimation de lafonction (Greene, 2008) : les formes fonctionnelles simples, de type Cobb-Douglas (1928), et les formes fonctionnelles flexibles, de type translog10(*) ("transcendentallogarithm"). Cette dernière est introduite par Christensen et al. (1971).

La fonction de production translogarithmique est flexible et permet une estimation plus facile de la technologie de production et des niveaux d'efficacité technique. La comparaison des élasticités obtenues à partir des dérivées de la fonction tranlog à celles issues d'une CobbDouglasnous donneplusdedétailssurcetteflexibilité.

La fonction de production Cobb-Douglas repose surdes hypothèses très restrictives. Elle suppose notamment des élasticités des facteursconstantes, alors qu'ils dépendent du niveau des facteurs pour une fonction de productiontranslogarithmique. De même, pour l'élasticité partielle de substitution d'Allen-Uzawa(EPSAU), elle est unitaire dans un cadre Cobb-Douglas, alors qu'aucune valeur ne lui estimposée dans un cadre Translog.

Donc, la fonction translog leur permet plutôt de varier depériode en période. Par conséquent, la forme fonctionnelle translog impose moins decontraintes sur la structure de production, les niveaux d'élasticités de substitutions et derendements d'échelle tout en autorisant l'analyse économétrique.

En plus, la forme fonctionnelle translogarithmique permet de prendre en compte les effetsinteractifs entre les facteurs de production. De surcroît, elle est continue et deux foisdérivable. Elle comporte plusieurs propriétés dont celles de continuité, d'homogénéitélinéarité et de concavité. Elle est basée aussi sur un modèle économique, ce qui permet d'introduire toutes les propriétés théoriques requises par la technologie de production. Par conséquent, elle permet une approximation plus satisfaisante des outils d'analyse de la technologie de production(Farah, 2018).

1.2.2.2. L'approche non paramétrique

1.2.2.2.a. Le modèle à frontière non paramétrique

Cette approche a été introduite par Farrell (1957). Elle est, généralement de type déterministe, n'impose pas une forme fonctionnelle à la fonction deproduction. L'isoquant frontière est estimée par les ratios intrants/extrants de chaque firme. L'isoquant convexe qui reflète la fonction de production efficace estainsi construit à partir d'un nuage de points de sorte qu'aucune observation ne sesitue ni à gauche ni au-dessus de cet isoquant.

Graphique 1:Détermination de la frontière d'efficacité technique selon Farrell

Source : Farrell (1957)

Cette façon de mesurer l'efficacité technique des unités de production est définie dans un contexte où la technologie de production est caractérisée par des rendements constants. Cependant, cette hypothèse est très restrictive. En effet, en cas de déséconomie d'échelle, la graphique (2.a) montre qu'un segment qui rejoint deux points situés sur S est probablement inefficace, ce qui n'est pas forcement vrai en cas d'économie d'échelle alors que la courbe S est convexe (2. b).

Graphique 2:Impact de l'économie et de la déséconomie d'échelle sur les mesures de l'efficacité technique de Farrell

2. a. Déséconomie d'échelle 2.b. Economie d'échelle

Source : inspiré de NodjitidjéDjimasra (2009)

Plusieurs mesures de l'efficacité peuvent être définies, de la même façon, pour le cas des rendements non constants à l'échelle en considérant que l'isoquant du graphique 4.5 représente la limite inférieure de l'ensemble des intrants associés à la production d'un niveau donné de produit. Farrell et Fiedhouse (1962) ont travaillé sur cet aspect en étudiant le cas des rendementscroissants à l'échelle sur la base de données de Farrell (1957). Ils trouvèrent que toute économie d'échelle est épuisée dès qu'un certain niveau de production est atteint.

L'approche déterministe et non paramétrique consiste à évaluer les écarts des observations par un benchmark11(*) grâce à la résolution de programmes linéaires. Cette approche est particulièrement adaptée pour modéliser une technologie multi produits-multi facteurs sans passer par la fonction de coût duale qui présuppose l'absence d'inefficacité technique. C'est une méthode qui ne retient que les hypothèses de libre disposition des inputs et des outputs et de la convexité de l'ensemble de production. Nous retiendrons pour notre étude, la méthode d'enveloppement des données (Data EnvelopmentAnalysis- DEA) pour la mesure de l'efficacité technique, c'est l'objet de la section suivante.

1.2.2.2.b.La méthode Data EnvelopmentAnalysis (DEA)

La méthode d'enveloppement des données (Data EnvelopmentAnalysis) a été mise au point à partir des travaux de Farrell (1957), lui-même inspiré du « coefficient technique » de Debreu, G. (1951) Depuis lors, les travaux dans le domaine de l'efficacité productive ont connu de très grands développements.

Les frontières non paramétriques conduisent, à ne pas imposer de restriction sur la forme fonctionnelle de la technologie, mais à caractériser en amont, les propriétés mathématiques du domaine des possibilités de production. (Charnes, Cooper et Rhodes, 1978). La méthode DEA est traitée de façon intensive par Seiford&Thrall (1990), Lovell (1993), ALI &Seiford (1993), Charnes, Cooper &Seiford (1995). Le lecteur peut se référer à un travail intéressant sur « l'état de l'art » portant sur la méthode DEA, réalisé parSeiford (1996).

La méthode DEA a connu de grands développements ces 20 dernières années. Elle s'est diffusée d'abord aux Etats-Unis puis ces derniers temps, au reste du monde. Nous nous proposons de retenir cette méthode pour mesurer l'efficience technique de la production du coton dans les principaux pays retenus. Le choix de cette méthode nous est dicté, d'une part, par le faible nombre des pays producteurs de coton pour lesquels, les données fiables et complètes pour l'ensemble de la période ont pu être collectées et, d'autre part, parce que cette méthode s'adapte parfaitement à l'étude d'une production multi- outputs/multi- inputs ou mono-output/multi-inputs comme dans notre cas.

La méthode DEA est fondée sur la programmation linéaire pour identifier des fonctions de productions empiriques. C'est une méthode basée sur la théorie micro-économique, qui compare toutes les unités similaires en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions. Elle détermine la frontière d'efficience du point de vue de la meilleure pratique. Chaque unité est considérée comme une unité décisionnelle (« Décision Making Unit » DMU, dans notre cas c'est une EFR dans notre zone d'étude), qui transforme des « inputs » en « outputs ». Les inputs sont des ressources utilisées pour créer des outputs d'une qualité donnée. Cette méthode fournit une analyse synthétique, fiable et originale de la performance Badillo et al. (1999).

L'intérêt de la méthode DEA est de pouvoir prendre en compte de multiples données caractéristiques des activités aussi complexes. Elle permet de repérer les unités ayant la meilleure performance parmi les autres et offre un cadre pour intégrer et interpréter toute mesure de performance. Ainsi, chaque DMU consomme un montant m de différents inputs afin de produire s différents outputs. Le DMUj (j= 1,....m) consomme un montant d'inputs et produit un montant d'outputs

En général, lorsque l'on considère un nombre infini d'inputs et d'outputs, la mesure de l'efficience productive est donnée par le ratio suivant :

Somme pondérée des Outputs/Somme pondérée des Inputs.

Les DMUsur la frontière ont une efficience égale à 1. Les unités inefficientes ont un niveau d'efficience < 1.

Les trajectoires pour se diriger vers la frontière représentant la meilleure pratique consistent à utiliser moins d'input, dans le cas de modèle à orientation input, et à produire davantage d'output, dans le cas du modèle à orientation output. Il est bien sûr possible de combiner des trajectoires. La frontière peut être utilisée pour aider à définir des objectifs. Ces objectifs sont basés sur la pratique observée, et non pas sur la théorie.

Le modèle DEA permet d'identifier un ensemble efficient pouvant servir de référence pour les unités inefficientes. Cet ensemble de référence correspond à un groupe d'unités ayant la meilleure pratique. Les DMU efficientes ont des inputs ou des outputs similaires à ceux des unités inefficientes. Il s'agit alors d'excellents partenaires potentiels pour servir de référence. L'analyse DEA produit une surface de production empirique par morceaux qui, en termes économiques, représente la frontière de production de la meilleure pratique révélée.

Les DMU efficaces se situent sur la frontière d'efficacité empirique qui indique le maximum de production que l'on peut produire avec différentes combinaisons de facteurs pour une technologie donnée. Nous présentons comme exemple les résultats obtenus par un modèle DEA sur le graphique ci-dessous.

Graphique 3:La mesure des performances

Source : NodjitidjéDjimasra (2009)

L'unité la plus performante est celle qui assure la meilleure efficacité avec des ressources minimales : cette entreprise a alors un score d'efficience égal à 1. Il s'agit ici des DMU B et C. Les entreprises qui se situent en dessous de la frontière de production sont déclarées inefficientes, moins performantes et ont un score inférieur à 1, il s'agit du DMU A. Les DMU B et C servent de référence à A dans le secteur puisqu'elles sont les plus efficaces.

L'entreprise A utilise autant de ressources pour obtenir des résultats intérieurs. Dans ce cas, on dirait qu'elle a trois possibilités de devenir une unité efficiente : soit augmenter des outputs par rapport aux inputs consommés (jusqu'au niveau du DMU B), soit diminuer les inputs par rapport aux outputs réalisés (jusqu'au niveau du DMU C), ou encore augmenter l'output et diminuer l'input simultanément pour atteindre la frontière (approche directionnelle).

La méthode DEA a évidemment évolué depuis les premiers travaux à la fin des années soixante-dix. Sa pratique s'est considérablement développée. Les applications continuent à devenir plus sophistiquées et à une grande échelle. Plusieurs types de modèles existent en effet. Deux types de modèles existent en termes d'orientation du modèle, à savoir le modèle à orientation input et le modèle à orientation output. Dans le modèle en inputs12(*), l'objectif est de produire les outputs observés avec un niveau de ressources minimum. En revanche, dans une orientation output, l'attraction n'est plus centrée sur la minimisation des ressources en inputs, l'objectif étant de maximiser la production d'outputs tout en ne dépassant pas les niveaux donnés des ressources.

La caractéristique essentielle du modèle DEA dépend du profil des rendements d'échelle, qui peuvent être constants ou variables. Dans le cas des rendements d'échelle constants, on suppose qu'une augmentation dans la quantité d'inputs consommés mènerait à une augmentation proportionnelle dans la quantité d'outputs de produits. Dans le cas des rendements d'échelle variables (croissants ou décroissants), en revanche, la quantité d'outputs produits est considérée pour augmenterplus ou moins proportionnellement que l'augmentation dans les inputs.

La formulation originale du DEA, dite le modèle CCR, proposé par Charnes A., Cooper W.W. & Rhodes E. (1978), suppose des rendements d'échelle constants (CRS model). Les apports de Färe, Groskopf& Lovell (1985) ont permis ensuite de relâcher l'hypothèse de rendements d'échelle constants et spécifient pour la technologie DEA plusieurs variantes : rendements d'échelle variables, non croissants et non décroissants. Ceci a apporté une nette précision dans la mesure de l'efficacité car il est devenu possible de décomposer l'efficacité totale en une efficacité technique pure et une efficacité d'échelle. Le modèle BCC, développé par Banker R.D., Charnes A. & Cooper W.W (1984), assume les rendements d'échelle variables (VRS13(*) model) et a enrichi la technologie DEA.

Il est intéressant de noter que, les deux orientations (output, input) de l'analyse produisent des surfaces enveloppes identiques, une DMU inefficiente est projetée sur des points différents sur la frontière, selon les orientations input et output. Néanmoins, le même résultat est obtenu, c'est- à- dire qu'une DMU est caractérisée comme efficiente dans un modèle CCR orienté input si et seulement si elle est caractérisée comme efficiente dans le modèle CCR orienté output correspondant. D'autre part, les relations entre le modèle CCR et le modèle BCC sont quelque peu différentes. Si une DMU est caractérisée comme efficiente dans le modèle CCR, elle sera aussi caractérisée comme efficiente dans le modèle BCC, mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai.

Le développement de l'analyse des modèles DEA a fait apparaitre, plusieurs techniques (variables muettes, variables discrétionnaires ou non discrétionnaires, etc.), qui ne sont pas exposées ici. Les modèles DEA de base sont présentés dans cette section. Ces deux modèles se résument dans le graphique 4.

Graphique 4:Classification des modèles DEA

Le choix du type de modèle se réfère principalement à l'objectif que se fixe une organisation. Il est essentiel de choisir un modèle approprié et pertinent puisque la façon d'interpréter les résultats et celle d'appliquer les données sont différents selon le type du modèle.

Nous avons expliqué le concept de la méthode DEA. Les différentes formulations sont désormais présentées en termes de types de modèles. Le premier modèle DEA, proposé par Charnes, Cooper et Rhodes (1978), dit modèle CCR, sous la forme fractionnelle est exprimé comme suit :

Modèle 1 : CCR orienté input

Sous les contraintes

(1)

C'est sous cette forme de ratio que le modèle CCR a été introduit dans la littérature. Dans (1), est le s-vecteur des outputs () et est le m- vecteur des inputs () de l'. Le s-vecteur u et le m-vecteur v représentent les sommes pondérées agrégées des inputs et outputs ur et vi respectivement. En résolvant un problème de maximisation sous contrainte, il est alors possible de déterminer les valeurs de è pour chaque EFR dans le modèle 1.

La solution de ce modèle détermine de l' sous la contrainte que les de tous les EFR soient égales ou inférieures à 1. Les contraintes stipulent que è est indexé dans l'intervalle [0,1]. En outre, les éléments de u et de v doivent être strictement positifs.

Puisque nous considérons des fonctions linéaires agrégées des inputs et des outputs, « le modèle 1 » revient à résoudre un problème de programmation linéaire fractionnaire. Plusieurs méthodes existent pour résoudre ce problème d'optimisation, l'une des plus connues étant celle de Charnes et Cooper(1962). Ces auteurs suggèrent de transformer « le modèle 1 »en uneprocédurede programmation linéaire standard. La solution de cette étape et la transformation en un problème dual donne la forme enveloppe de Charnes, Cooper et Rhodes.

Modèle 2 : CCR orienté output

Sous les contraintes :

(2)

De la même façon précédente, et sont les r-vecteurs et les s-vecteurs des outputs et des inputs pour l', les matrices y et x sont les s n-matrices des outputs et les m n-matrices des inputs de chaque EFR. Le paramètre doit être minimisé ; il exprime alors de combien on peut déduire proportionnellement (en pourcentage) les inputs de l', afin que celui-ci parvienne à la meilleure pratique, c'est- à- dire se trouve sur la frontière. Chaque EFR ayant pour score =1 est déclaré efficace et participe à la définition de la frontière. Le n-vecteur fixe les pondérations de tous les EFR producteurs efficaces qui servent de référence au pays producteur k.

La réduction proportionnelle des inputs inefficients est déterminé dans la fonction objectif à minimiser, où les excès d'inputs (S+r) dit en anglais excess inputs et les déficits d'outputs (S-i) dit en anglais outputs slacks, qui demeurent du fait de l'utilisation d'une mesure radicale, ont été corrigés. Dans ce modèle, å est un petit nombre positif non-archimédien afin que la maximisation des variables d'écart (S+r, S-i) demeure un objectif secondaire par rapport à la minimisation du coefficient èk. Ce calcul permet d'obtenir une séparation claire entre les EFR producteurs efficients et les EFR producteurs inefficients.

Cependant, le modèle CCR, comme nous en avons déjà dit, ne permet pas des rendements d'échelle variables. Banker, Charnes et Cooper en 1984 ont étendu le modèle CCR pour faire à cette issue. Il s'agit du modèle BCC dont sa formulation est la suivante :

Modèle 3 : BCC-orienté output

Sous les contraintes

(3)

Le modèle BCC diffère seulement du modèle CCR par l'addition d'une variable b dans l'orientation input. Cette variable « b » détend la condition des rendements d'échelle constants en ne limitant pas des hyperplans définissant la surface d'enveloppement pour passer par l'origine. En imposant la contrainte de convexité au programme dual précédent, on obtient alors le programme ci- dessous :

Modèle 4:BCC-orienté input

Sous les contraintes

(4)

L'introduction d'une contrainte supplémentaire a pour conséquence d'égaliser la somme des poids ë à 1.

Selon Coelli et al. (1998), la distinction entre les scores d'efficacité technique obtenue par la technologie DEA du type CRS et ceux de la même firme obtenue par la technologie DEA du type VRS constitue une bonne mesure de l'échelle de cette firme. Ils suggèrent d'effectuer, sur la même base de données, une DEA du type CRS et une autre du type VRS et en déduire la mesure d'échelle. Si pour une firme donnée, il y a une différence dans les scores d'efficacité mesurés par ces deux types de DEA, ceci indique que la firme n'opère pas à une échelle optimale. L'inefficacité d'échelle est alors donnée par la différence entre l'inefficacité technique CRS et l'inefficacité technique VRS.

Ainsi, en résolvant (2) et (4), on obtient trois scores d'efficacité :

Ø le score d'efficacité technique totale égal à è * du programme (2) ;

Ø le score d'efficacité technique pure égal à ù *du programme (4) ;

Ø le score d'efficacité d'échelle égal au rapport è */ ù *.

De façon empirique, la méthode DEA a été largement utilisée pour mesurer l'efficacité technique des unités de production dans divers secteurs d'activités, notamment dans le secteur bancaire, dans le secteur pharmaceutique, dans celui de la santé, celui des transports et dans celui de l'agriculture.

1.2.2.2.c.Méthode paramétrique vs méthode non paramétrique

La différence fondamentale entre l'approche paramétrique et l'approche non paramétrique réside dans le fait que la première se base sur un modèle statistique explicite concrétisé par l'utilisation d'une forme fonctionnelle et d'une loi de probabilité particulière ; ce qui n'est pas le cas dans l'approche non paramétrique.

Il est alors intéressant de se demander quel est l'effet de l'utilisation d'une forme fonctionnelle ? En utilisant moins d'informations que dans l'approche paramétrique, les résultats dans l'approche non paramétrique devraient être moins précis mais il y a le risque d'influencer les résultats en imposant une forme fonctionnelle qui n'est pas la plus appropriée. L'arbitrage entre imposer plus de structures et plus de flexibilité est un problème permanent dans la mesure où plus de contraintes dans un modèle entraîne de meilleures estimations.

Une autre différence entre ces deux approches est que dans l'approche non paramétrique, tout se passe comme si, seules les entreprises opérant au voisinage de la frontière ont un contenu informationnel très important dans la détermination de la frontière non paramétrique. Dans l'approche paramétrique par contre, toutes les observations sont pertinentes dans la détermination de la frontière.

Cet aspect mérite d'être souligné, car selon les circonstances, et enfonction des informations à priori disponibles, l'une des approches peut être préférée à l'autre et vice versa.

L'avantage de l'approche non paramétrique est qu'elle permet plus facilement la prise en compte de la technologie multi production, au contraire, elle ne permet pas d'apprécier directement les éléments de la technologie puisqu'elle ne fournit que les mesures d'efficacité productive. Comme précédemment, l'avantage d'une approche peut être une faiblesse suivant les objectifs poursuivis.

D'une manière générale, il est difficile de dire de manière définitive, laquelle des deux approches est plus pertinente, car c'est un choix approprié en fonction du problème posé et qui dépend également de la sensibilité propre du chercheur.

Le choix entre les approches paramétriques et non paramétriques peut s'effectuer sur la base des informations disponibles et des objectifs recherchés. Ainsi, par exemple, si nous nous intéressons uniquement à la mesure de l'efficacité des firmes d'un secteur ou d'une économie, l'approche non paramétrique peut être utilisée.Au contraire, si en plus de l'efficacité, la technologie de production est d'intérêt, il convient alors d'opterpour une approche paramétrique.

1.3. Revue de la littérature

Selon la théorie micro-économique traditionnelle, les études d'efficacité technique ou économique n'ont pas leur raison d'être car le producteur est supposé être rationnel et « maximisateur » de profit. Par conséquent, chaque exploitant se trouverait toujours sur la frontière de production ou sur la frontière de coût. Mais dans la réalité, les études montrent le contraire. En fait, l'expérience indique que les producteurs ou les productrices en général ne se situent jamais, du moins dans leur majorité, sur les frontières de production et de coût.

C'est ainsi que de nombreuses études empiriques ont été menées dans tous les domaines et dans presque tous les continents pour quantifier exactement le niveau d'efficacité atteint par les producteurs (Thiam et al, 2001). Compte tenu du nombre important de publications dans le domaine, nous ne mentionnerons que les écrits les plus récents et ceux qui ont eu pour champ d'investigation les petites exploitations agricoles.

L'étude deParik, A. & Shah M.K. (1996) sur les exploitations agricoles dans le Nord-Ouest des provinces du Pakistan donne les résultats suivants : frontière non paramétrique (CRS= 51.7%), frontière statistique (CRS= 8.23%), frontière programmation linéaire (VRS=78.7%), frontière stochastique (Cobb- Douglas, Half-Normal CRS= 95.6%), frontière stochastique (Cobb-Douglas, Exponent, CRS=97.4%) et frontière stochastique (Translog, Half-Normal, VRS=96.2%). L'estimation économétrique laisse croire que le niveau d'efficacité technique est expliqué par des facteurs socio-économiques et démographiques. Les résultats montrent que l'éducation, le crédit et l'âge sont des facteurs pertinents qui contribuent à l'amélioration de l'efficience.

Sharma et al. (1997) et Lebel et al. (1999), ont comparé l'approche stochastique, et les deux variantes du DEA (CRS et VRS), respectivement pour les producteurs de porcs en Hawaï et les entrepreneurs forestiers dans le Sud Est des Etats-Unis. Les résultats obtenus par Sharma et al. montrent que le niveau moyen d'efficacité technique calculé à partir d'une fonction frontière stochastique est plus élevé que celui obtenu par la méthode DEA soit 0.749 contre 0.726 et 0.644 pour VRS et CRS. Lebel et al. obtiennent également un score moyen d'efficacité technique plus élevé avec une frontière stochastique (0.89) qu'avec les modèles DEA (0.79 et 0.84 pour CRS et VRS).

Néanmoins, les coefficients de corrélations rapportés par Sharma et al. entre les indices d'efficacité obtenus parl'estimation des deux variantes du DEA et ceux de la méthode stochastique sont très élevés. Toutefois, certains auteurs contredisent ces résultats, et rapportent de faibles coefficients de corrélation selon la frontière retenue (stochastique ou DEA), Mbaga et al. (2000).

Shafiq M. &Reheman T. (2000), dans leur étude sur les exploitations de production cotonnière au Pakistan, ont utilisé la méthode non paramétrique Data EnvelopmentAnalysis. L'objectif était d'identifier les sources de l'utilisation inefficiente des ressources destinées à la production du coton. L'échantillon s'est porté sur 120 fermes d'exploitation cotonnière dans la région du Sud du Pakistan (Pendjab). Les auteurs ont calculé l'efficacité technique et l'efficacité allocative sous les deux technologies (CRS et VRS).

Rappelons que l'efficacité allocative tient compte des prix des inputs et des outputs. Pour l'efficacité technique, 10 fermes ont un score d'efficacité égal à 100% en CRS et 30 fermes en VRS. Pour l'efficacité allocative, 14 fermes sont déclarées efficientes en CRS et 34 fermes en VRS. Les analyses montrent par ailleurs, que les fermes déclarées techniquement efficientes le sont aussi allocativement.

Nuama (2003) a évalué l'efficacité technique des exploitations ovines en Côte-d'Ivoire. L'étude montre, d'une part, que les éleveurs d'ovins pourraient encore accroître leur production de 28 % sans aucun apport additionnel d'intrants et, d'autre part, qu'il y a un énorme gaspillage de ressources productives, principalement des dépenses affectées à la prophylaxie des animaux et celles liées à leur alimentation.

En étudiant les facteurs qui peuvent affecter l'efficacité technique de la filière café dans la région du centre ouest en Côte d'ivoire, Nyemeck B.J. et al. (2003), utilisent la méthode d'enveloppement des données (DEA) pour mesurer l'efficacité technique de 81 exploitations de café en se basant sur une enquête réalisée en 1998.

L'analyse montre que le niveau d'efficacité technique moyen est de 36% en rendements d'échelleconstants et de 47% en rendements d'échellevariables, ce qui donne un niveau d'efficacité d'échelle de76.6%. En cherchant les déterminants de ces scores d'efficacité, les auteurs ont estimé économétriquement les scores d'efficacité des deux technologies (CRS et VRS) sur quelques variablesexplicatives par un modèle Tobit.

Audibert et al. (2003b) ont analysé l'effet du paludisme sur l'efficacité technique des producteurs ivoiriens de coton dans le nord de la Côte-d'Ivoire à l'aide de la méthode Analyse d'enveloppement des données, DEA (Data EnvelopmentAnalysis). Les indices d'efficacité obtenus ont été utilisés comme variable dépendante dans un autre modèle Tobit pour expliquer le taux de morbidité du paludisme entre les producteurs de coton et leur famille ainsi que la cohésion sociale et les comportements culturels.

Cette étude montre que la densité d'infection parasitaire a un impact négatif direct et indirect sur l'efficacité dans la production de coton. L'étude montre également que plusieurs producteurs de coton ont amélioré leur score d'efficacité technique et que dans les villages où la production de coton est importante, l'on observe une plus faible cohésion sociale.

Au Cameroun, Nyemeck et al. (2004) ont évalué l'efficacité technique de 450 petits producteurs d'arachide et de maïs en monoculture et de ces cultures en association à travers 15 villages. Le niveau moyen d'efficacité technique obtenu par les trois types de producteurs est respectivement de 0,77, 0,73 et 0,75. Les causes des écarts obtenus au niveau de leur efficacité technique sont essentiellement dues au crédit, à la fertilité des sols, l'accès à l'encadrement et à la route. Helfand et Levine (2004) ont étudié les déterminants de l'efficacité technique et le lien entre la taille des exploitations et l'efficacité technique des producteurs dans le centre-ouest du Brésil.

L'approche non paramétrique a été choisie. La méthode DEA a été utilisée pour évaluer les scores d'efficacité technique des producteurs brésiliens. L'étude a montré que les facteurs sur lesquels les producteurs brésiliens doivent agir s'ils veulent accroître significativement leur efficacité sont la taille des exploitations, le mode d'accès à la terre, l'accès au marché, à la vulgarisation et aux intrants modernes.

Coelli et Fleming (2004) ont étudié l'efficacité technique des petits producteurs de café et de patate douce en Papouasie et Nouvelle Guinée au cours de deux années. Une frontière stochastique de coût est utilisée pour vérifier si la diversification, la spécialisation dans la production de café ou la production d'aliments ou d'autres cultures de rente influencent significativement l'efficacité technique des ménages inclus dans leur échantillon.

Les indices d'efficacité en intrants obtenus ont été utilisés comme variable dépendante dans un autre modèle expliquant l'inefficacité. Les variables exogènes de ce deuxième modèle sont le mode d'accès à la terre, l'âge des femmes chefs de ménage, le niveau d'instruction des hommes et des femmes chefs de ménage et les obligations sociales des chefs de ménage

Certains auteurs ont essayé de distinguer l'efficacité technique d'efficacité allocative en prenant en compte les prix des inputs, comme Caputo et Lynch (1993). Si on se tourne plus spécifiquement vers les agriculteurs des pays en développement, on va parvenir à un certain nombre de points communs et de divergences.

Tout d'abord on peut remarquer que les pays en développement ont des scores d'efficience technique très bas que les pays développés, ce qui est le signe de grandes divergences entre exploitations et révèle un fort potentiel de rattrapage. Ces inefficacités allocative et d'échelle constatées peuvent s'expliquer par l'existence des distorsions dans le système des prix et dans les conditions d'exercice des exploitations, Diana &Zepeda (2002).

On va retrouver ces caractéristiques lorsqu'on se tourne vers le secteur du coton. Ainsi, Gouse, M. ; Kirsten, J.F et Jenkens, L. (2003), ont mené une étudesur le coton bio en Afrique du Sud. L'objectif de l'étude était d'évaluer l'impact de l'adoption de cette culture sur les revenus des grandes exploitations et les petitesexploitations.

Ils ont ensuite mesuré l'efficacité technique des grandes exploitations par la méthode DEA. Trois périodes sont retenues avec un nombre variable d'exploitations agricoles : 9 en 1998/1999, 15 en 1999/2000 et 39 en 2000/2001.

Les résultats ont donné un score moyen d'efficacité technique totale de 0.85, de 0.99 pour l'efficacité technique pure et de 0.85 pour l'efficacité d'échelle en période 1998/1999. Pour la période 1998/1999, les scores moyens d'efficacité technique totale, d'efficacité technique pure et d'efficacité d'échelle sont respectivement de 0.69, 0.86 et 0.80. Enfin, pour la période 1999/2000, les trois types d'efficacité sont respectivement de 0.51, 0.67 et 0.76. Sous technologie CRS et VRS, pour la première période, une seule exploitation est sur la frontière.

Pour la deuxième période, 3 exploitations sont efficientes en CRS et une exploitation en VRS. Et enfin, pour la troisième période, 6 exploitations sont efficientes en CRS et 4 exploitations en VRS.

Djimasrra (2009), en s'intéressant sur l'efficacité productive et compétitive de 38 pays producteurs de coton sur une période allant de 1980-2006, soit 1026 observations ; Il réalise ainsi une analyse en donnée de panel en utilisant une méthode non paramétrique qui est la méthode DEA et en intégrant l'indice de Productivité globale de Malmquist. Ce qui le permis d'évaluer le niveau d'efficacité ou d'inefficacité des pays sélectionnes, et ainsi de réaliser une régression Tobit en panel à effet aléatoire de l'efficacité technique total.

Les résultats de la région Afrique montrent que l'efficacité technique moyenne annuelle s'établit à 42,5% pour les pays africains sous latechnologie CRS. Ils auraient dû réduire de 57,5% les ressources utilisées pouratteindre le même niveau de production. Il identifie quels sont les pays qui ont contribué à cette inefficacité technique.A la lecture des résultats, on constate que le Bénin, l'Egypte, le Mali, le Soudan et le Tchad ont été au moins une fois efficients pendant la période d'étude du point de vue de la combinaison des facteurs de production, et donc se sont situés sur la frontière de production. Les autres pays n'ont pas été efficients pendant toute la période, ils ont contribué à l'inefficacité de l'ensemble du groupe.

Les résultats affichent une amélioration du taux de croissance de la productivité totale pour l'ensemble de l'échantillon qui est en moyenne de 1.114% par an, néanmoins, ce taux varie selon les régions. Un autre résultat intéressant de cette étude stipule que les performances réalisées en matière d'amélioration de l'indice global deproductivité par les quatre régions sont dues plutôt à des gains d'efficacitétechnique que par le progrès technique.

Lesrésultats de mesure de l'efficacité technique pour l'ensemble des pays producteurs de coton sous les technologies rendements d'échelle constants et rendements d'échelle variables donnent respectivement des scores moyens d'efficacité de 51.9% et de 73.7%, soit un score d'efficacité d'échelle de 70.4%. Ces résultats renseignent sur les inefficiences tant au niveau technique pure qu'au niveau d'échelle. En réalisant une comparaison entre les deux sous échantillons, ilse révèle que le niveau d'efficacité technique totale des pays du groupe 1 (Amérique, Europe, Asie) est au-dessus de celui des pays du groupe 2 (Afrique),

Quand bien même les inefficiences sont constatées de part et d'autres. Par ailleurs, les résultats montrent que les pays africains produisent du coton en rendements d'échelle croissants, ce qui voudrait dire qu'il y a possibilité de réaliser des gains d'échelle, comparativement aux pays développés quiproduisent pour la plupart en rendements d'échelle constants ou croissants.

Chapitre 2 : La riziculture dans l'Extrême-Nord Cameroun

Avant de passer à la phase du terrain et à la collecte des données proprement dite, nousprésentons succinctement dans ce chapitre la monographie du bassin de production rizicole de Maga pour donner un aperçuglobal de la zone afin d'expliquer la motivation de ce choix sectoriel. La connaissance ducontexte (climatique, démographique, socioéconomique) de Maga, et des contraintesauxquelles ce département fait face, est indispensable pour bien apprécier la situation danslaquelle évoluent les exploitations rizicole. Dans cette partie, nous présentons lesparticularités de la zone d'étude sur laquelle l'enquête sera faite, tout en faisant la présentation de la spéculation (le riz).

2.1. Généralité sur le riz

Le riz est une céréale de la famille des poacées (anciennement graminées), cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon. Il désigne l'ensemble des plantes du genre Oryza, parmi lesquelles les deux seules espèces cultigènes14(*), qui sont cultivées le plus souvent dans des champs plus ou moins inondés appelés rizières : Oryzasativa (appelé couramment « riz asiatique ») et Oryzaglaberrima (appelé couramment « riz ouest-africain » ou « riz de Casamance »).Dans le langage courant, le terme de riz désigne le plus souvent ses grains, qui sont un élément fondamental de l'alimentation de nombreuses populations du monde.

Le riz est une plante annuelle qui croît plus facilement sous les climats tropicaux. Outre son utilisation directe dans l'alimentation humaine, le riz sert à fabriquer de l'alcool, de l'amidon, des produits pharmaceutiques, des aliments diététiques, etc. Les sous-produits issus de sa transformation et la paille sont utilisés dans l'alimentation animale. Les balles servent de combustible et les cendres d'engrais. La paille est également utilisée comme litière ou comme matière première pour la fabrication de pâte à papier ou pour la production de la fumure organique (Kambou 2002).

Nous présenterons allons succinctement quelques caractéristiques botaniques, morphologiques, physiologiques et écologiques de cette plante, tout en évoquant premièrement ces origines ainsi que sa distribution géographique.

2.1.1. Origine et distribution géographique

Les origines du riz indigène d'Afrique, Oryzaglaberima, ou riz flottant, remontent à environ 3500 ans dans le delta du Niger, où il était largement cultivé. Sa culture, remplacée par celle d'Oryzasativa, importée d'Asie, se limite aujourd'hui essentiellement au nord du Nigeria et à la Sierra leone. Les variétés d'Oryzasativaprovenant de Guyane et du Sri Lanka ont été introduites au Nigeria aux alentours de 1890, mais les dates et origines précises des premières introductions en Afrique ne sont pas connues(Bouafia, 2002)..

Il existe de nombreuses variétés cultivées d'Oryzasativa, employées en fonction du type de riziculture pratiqué.La domestication d'Oryzasativaà partir d'Oryzarufipogon, en Inde et en Chine, remonterait à plus de 8 000 ans. Les Européens ont introduit le riz asiatique en Afrique à partir du XVe siècle et plus tard en Amérique. Oryzasativa présente une grande diversité de formes.

Ces formes ont été classées au sein de deux sous-espèces indica et japonica. au départ sur des caractères morphophysiologiques et sur le comportement en croisement, cette classification a été confirmée par les outils biochimiques et moléculaires d'analyse de la variabilité génétique. (Bouafia, 2002).

Les riz cultivés appartiennent soit à l'espèce Oryzasativa, la plus répandue, qui comprend des variétés originaires d'Asie, soit à l'espèce Oryzaglaberrima, cultivée dans l'Ouest africain. On pense que toutes les variétés d'Oryzasativa dérivent de l'espèce sauvage Oryzafatua, spontanée en Inde, en Malaisie, à Java et dans la péninsule indochinoise.(Bouafia, 2002)

Selon d'autres personnes, il est probable que ce sont les Portugais qui introduisirent la culture de riz en Afrique de l'Ouest il y a 300 à 400 ans. Son introduction en Afrique Centrale est attribuée aux Arabes. Elle ne fut introduite au Congo qu'en 1840 par les Arabes.

S'agissant de la classification de celle plante, on dénombre plusieurs classificationnombreuses et il existe plusieurs systèmes de classification basés sur les critères différents. Le riz cultivé appartient au genre Oryza, de la famille des graminées et de l'ordre de Poales. Le genre Oryzarenferme plus de trente espèces dont deux sont actuellement cultivés à savoir Oryzasativa L. et OryzaglaberrimaSteud(Bechtel et Pomeranz, 1987). L'espèce Oryzasativa L. est originaire de l'Inde et de la Chine, dont la culture a gagné l'Asie, puis la Grèce et Rome, plus tard Madagascar, l'Afrique enfin l'Amérique (Schalbroeck, 2001).

D'après la classification botanique, l'espèce Oryzasativa L. comprend trois sous-espèces : les sous-espèces Japonica, Javanica et Indica. Elle se distingue d'O. glaberrimapar la ligule courte et tronquée. L'espèce Oryzaglaberrima s'adapte à des terres hydromorphes extrêmement variées (Nzigiyimana et al 1997, cités par Amuli 2015).

2.1.2. Systématique, origine et distribution du riz

Du point de vue systématique, le riz est une Monocotylédone de l'ordre des Cyperalesauquel appartiennent de nombreuses autres céréales. De la famille des Poaceae, tribu des Oryzeae, le riz appartient au genre Oryza qui comporte vingt-trois (23) espèces. Ces espèces sont aujourd'hui distribuées sur tous les continents, mais l'origine du genre Oryza est eurasiatique. Selon KAMBOU (2008), parmi les nombreuses espèces que renferme le riz, deux sont cultivées en Afrique, elles sont diploïdes (2n =24) et autogames. Il s'agit de:

Ø l'espèce Oryzasativa L. (photo la), d'origine asiatique, comporte de nombreuxécotypes ou races géographiques. C'est une espèceà grande productivité qui se caractérise par une ligule entière, une panicule tombanteà maturité, un grand nombred'épillets (paddy). Les écotypes sont repartis en types indicaetjaponica.

· la sous espèce indica, originaire de l'Asie tropicale, se caractérise par un fort tallage,des grains longs et fins. Il s'adapte plusà la riziculture aquatique;

· la sous-espèce japonica est originaire de la zone tempérée et subtropicale de l'Asie.Son tallage est moyen et ses grains sont courts et ronds. Elle s'adapteà la riziculture pluviale.

Ø l'espèce OryzaglaberrimaSteud. (photo lb) est issue de la domestication, probablement dansle delta intérieur du Niger, de l'espèce annuelle O. breviligulata,elle-même issue de l'espèce pérenneà rhizome 0. longistaminata d'origine africaine.

Photos 1a: Panicules d'O. saliva L. Photo lb : Panicules d'O. glaberrimaSteud.

Source: WOPEREIS et al. (2009).

2.2.Présentation de la zone d'étude

Dans cette section, nous présenterons la zone d'étude

2.2.1. Localisation de la commune de Maga

La Commune de Maga est située dans le département du Mayo-Danay (Région de l'Extrême Nord du Cameroun). Il est situé tout près des frontières avec le Tchad et le Nigéria

Figure 7:Carte de la zone d'étude

Source : Fond de carte administrative du Cameroun (2010), adapté aux enquêtes de terrain par Kamgang (2019)

Il est divisé en deux (02) cantons : Pouss et Guirvidig. Les deux cantons comptent en tout 47 villages. La ville de Maga, chef-lieu de l'arrondissement, est comprise dans le canton de Pouss. Sa situation géographique la place à cheval entre les autres deux grands centres urbains (Pouss et Guirvidig). Elle abrite la Sous-préfecture, l'Hôtel de Ville et les services déconcentrés de l'Etat.

2.2.1. Milieu biophysique

2.2.1.1. Le climat

Le climat de l'arrondissement de Maga s'arrime à celui de la région de l'Extrême-Nord ; il est du typesoudano-sahélien. La température moyenne en journée est comprise entre 33°C et 45°C. La pluviométriemoyenne annuelle est inférieure à 900 mm. Elle varie de 400 à 900 mm par an, avec des moyennes se situantentre 750 et 800 mm.

La saison des pluies dure trois à quatre mois. Elle débute en général à partir du mois de juin et s'achève enseptembre. On observe une abondance des pluies au mois d'août. La saison sèche est comprise entre octobre et mai. Elle atteint son paroxysme au cours des mois de mars et avril.

2.2.1.2. Sols

Les sols sont majoritairement du type argilo sableux. Aux alentours des rizières et des mayos, ils prennent une nuance argilo-limoneuse. A cause de l'érosion due à l'écoulement incontrôlé des eaux et desinondations, le sol est fissuré sur pratiquement tout le territoire.

2.2.1.3. Relief

Le relief est accidenté par endroits. Mais il est plat sur la quasi-totalité du territoire. L'arrondissement est une immense vallée ; on n'y dénombre aucune colline ni aucun plateau.

2.2.1.4 Hydrographie

L'hydrographie locale est fortement marquée par le lac artificiel de Maga. Il couvre une superficie de 375km². De ce fait, la quasi-totalitédes villages de l'arrondissement y ont accès. Les villageslimitrophes du département du Logone et Chari sont arrosés par le fleuve Logone. La présence du Lac et du Logone contribue à faire de Maga une zone de pêche par excellence. Les autres cours d'eau sont essentiellement des mayos ; ils s'assèchent complètement au plus fort de la saison sèche. Les principaux mayos sont le Goromo, leMoholom (à Gamak), le Kombo (à Zingah) et le Mayo Falaye (àPouss).

2.2.3 Flore et faune

2.2.1.3 Flore

Les formations végétales visibles sont la savane herbacée, la savane arbustive et la steppe. La végétation estprincipalement caractérisée par les buissons. Les arbres sont relativement rares. Diverses actions dereboisement menées ou en cours de réalisation dans les villages permettent de conserver la présence d'arbres.

Les espèces caractéristiques du milieu sont en majorité le Nimier et le rônier dont les vertus médicinales sont appréciées. On y retrouve aussi les acacias, les eucalyptus et des arbres fruitiers (en particulier le manguier).

A Pouss (quartier Dougraye), Zingah (quartier Balia), Guirvidig (quartier Altinéré), Yangah (périphérieOuest), on retrouve des forêts artificielles. Elles ont été créées par la SEMRY. La forêt artificielle de ZIAM Ia été créée par l'ANAFOR. Les espèces prédominantes sont le Nimier et le rônier.

2.2.3.1. Faune

Malgré la proximité relative du parc de Waza, on ne retrouve pas de mammifères sauvages caractéristiques de la savane (lions, hyènes, éléphants, girafes, zèbres, gazelles, etc.). Seuls quelques écureuils sont visiblesmais assez rarement. Par contre, les reptiles (surtout différentesespèces de serpents) sont particulièrement nombreux. Ils sont mêmes visibles autour et au sein des habitations.

Certaines espèces venimeuses attaquent souvent des chèvres et la volaille. Autre animal venimeux : le scorpion. On en trouve dans les villages éloignés des trois centres urbains. Le mammifère sauvage présent dans l'arrondissement est l'hippopotame ; un grand nombre d'hippopotames se prélassent enpermanence dans le Lac.

La faune du Lac est complétée par différentes espèces d'oiseaux pêcheurs. D'autresoiseaux visibles dans les airs de l'arrondissement sont les vautours et le coucou. La chair du coucou estparticulièrement appréciée : il fait l'objet d'une chasse permanente. On en trouve en très grands nombres. Le reste des animaux est constitué d'animaux domestiques, pour la plupart le produit d'un élevage. Il s'agitdes boeufs, des chèvres, des moutons, des chevaux et de la volaille.

2.2.4. Aires protégées

L'arrondissement de Maga n'abrite aucune aire protégée de grande envergure. Néanmoins l'on note,dans le camp de la SEMRY de Maga, la présence d'une zone de reboisement dont l'accès est réglementé. Lacoupe d'arbres et la pratique de la chasse y sont interdites.

Aussi, nous avons le lac de Maga qui n'est en réalité qu'un barrage d'irrigation des périmètresrizicoles dont la mise en eau a eu lieu en 1979. Il a une superficie en période d'étiage (mai - juin) de 90 km² et de 360 km² en période des hautes eaux (juillet, août, septembre). Situé en bordure du Logone, il permet d'irriguer jusqu'à 6.000 hectares de champs de riz. La pêche y est interdite au cours des mois de juillet, aout et septembre.

2.2.5. Système foncier

Dans les villages, il existe trois principaux modes d'accès à la propriété foncière : l'héritage, la cession par le chef, le don. La vente des terrains est un phénomène encore rarissime. Au sein de chaque village, le chef du villageest le gardien de toutes les terres du village et assure leur intégrité.

2.2.6. Activités économiques

2.2.6.1. Le secteur primaire

Celui-ci est dominé par l'agriculture, l'élevage, la pèche, l'artisanat

2.2.6.1.a. Agriculture

Pratiquement toute la population se livre aux travaux agricoles. La culture du riz est la principale caractéristique économique de la Commune. Elle est très prisée par les populations. Celle-ci se pratique dans les parcelles (casiers) de la SEMRY qui s'étendent sur une superficie d'environ 800ha et également dans les rizières aménagées par les populations elles même (hors casiers). Deux campagnes sont organisées chaque année. Cette filière est le poumon de l'économie de Maga car elle regroupe plusieurs acteurs que sont :

Ø Les fournisseurs d'engrais

Les riziculteurs peuvent accéder aux engrais auprès des commerçants. Cependant, du fait de manque de subvention, ces derniers sont obligés de contracter des crédits d'intrants qu'ils remboursent en nature à raison de trois sacs de paddy pour un sac d'engrais.

Ø Les fournisseurs d'équipements

Il s'agit des artisans locaux. Ils disposent de peu de moyens logistiques pour satisfaire les demandes locales. Aussi, certains producteurs préfèrent recourir à des prestataires de services pour les opérations de labours, de récoltes et de battage ce qui génèrent également des petits emplois pour les jeunes de la zone.

Ø Les producteurs

La majorité des producteurs exploitent des parcelles de taille moyenne d'un demi à un quart d'hectare, sans encadrement technique. Les sociétés d'encadrement des périmètres irrigués. La SEMRY jouit de ce fait d'une grande responsabilité dans la mise en valeur des parcelles qu'elle gère en les tenant à la disposition des riziculteurs contre un certain nombre d'obligations de paiement de droits d'exploitation.

Ø Les transformateurs

Il s'agit des propriétaires des décortiqueuses qui retiennent généralement 1 sac de paddy sur 10. Les surplus commercialisables sont vendus en «tasses» aux commerçants sur le marché local ou aux restaurateurs.

Ø Les commerçants

Du fait de l'enclavement de la zone, les productions de riz sont très souvent évacuées vers le Nigeria et à ce niveau, la commune tire également son épingle du jeu.Aussi, il faut préciser que la vente au détail du riz blanchi est assurée par les femmes dans les marchés ruraux alors que, la vente de paddy en sacs est généralement assurée par les hommes chefs de ménages.

Les producteurs engagés hors des installations de la SEMRY éprouvent des difficultés immenses, surtout en matière d'irrigation de l'eau vers leurs parcelles. Ils sontdonc obligés d'organiser une seule campagne dans l'année, pendant la saison des pluies. Malgré l'apport en eau dans les parcelles de la SEMRY, on note dans l'ensemble une réduction de la qualité de ses services auprès des producteurs. Dans l'ensemble, le niveau de production reste faible. La production est principalement destinée à la commercialisation.

Une très faible partie de la production est destinée à la nutrition de la famille. En effet, les habitants consomment plus le mil et le sorgho.En dehors des parcelles rizicoles, l'agriculture mixte est le système de production le plus utilisé par la population. Elle consiste en l'association sur une même parcelle de terres de plusieurs cultures.

Celles-ci sont essentiellement constituées de mil, de gombo et des herbes à sauce. Il existe aussi un système de monoculture qui se pratique pendant la saison sèche. Cette culture est la culture du sorgho. C'est le mil de saison sèche qui fait la particularité agricole de la zone.

L'on dénote parallèlement la présence de jardins utilisés pour la pratique des cultures maraîchères. Cette activité, beaucoup plus pratiquée par les femmes, leur permet de contribuer à l'alimentation familiale. Les spéculations les plus visibles sont les aubergines, les tomates, les carottes, la laitue / salade, les concombres et le gombo

2.2.6.1.b. Élevage et pêche

La pêche constitue avec la riziculture la principale activité économique locale. Elle est pratiquée par la grande majorité des habitants. Les femmes et les jeunes font la pêche dans les petits cours d'eau, notamment les canalisations d'irrigation de la SEMRY et les mayos. Cette activité sert beaucoup plus à la consommation familiale. Par contre la pêche pratiquée de façon plus professionnelle par des pêcheurs reconnus comme tels au-delà de la Commune est une activité économique à part entière.

On décompte plus de 1500 pécheurs (Camerounais et étrangers). La production annuelle est estimée à au moins 2 000 tonnes. La pêche est pratiquée neuf mois sur douze avec une trêve qui va du mois de juillet au mois de septembre.

En effet, les vendeurs de poissons venant généralement de Maroua prennent d'assaut les rivages du Lac et du Logone pour acheter. Ils traitent même en amont avec les pêcheurs : ils leur fournissent des pirogues et des filets et garantissent ainsi les prises faites par les pêcheurs. L'activité est donc rentable ; de nombreuses familles en vivent. Toutefois, l'accès au poisson est souvent difficile pour les habitants de la Commune : les commerçants venus de Maroua, grâce à leurs ententes léonines avec lespêcheurs, en viennent à dicter leur loi dans la fixation du prix du poisson.

On distingue deux types d'élevage au sein de la Commune : l'élevage du type traditionnel et l'élevage semi intensif. L'élevage traditionnel sert à la consommation familiale en général ; chaque ménage élève des moutons, chèvres, ânes et de la volaille autour l'habitation. Prisée par les Arabes Shoas, l'élevage bovin semi intensif estune activité économique caractéristique de l'espace physique communal.

Le corps des éleveurs est fortement représenté dans le paysage socioéconomique. Ce sont en général des personnes nanties à la tête d'un fort cheptel qu'ils mettent à la disposition des pasteurs (d'origine peuhle en général). Ces derniers sont chargés de les emmener paître dans les zones de pâturage situées bien en dehors de la ville

2.2.6.1.c. L'artisanat

Les activités artisanales sont peu développées dans la zone. Elles se résument à quelques architectures de décoration de l'habitat, la fabrication des calebasses, statuettes et pilons. De nombreux habitants sèchent les peaux d'animaux qu'ils vendent aux fabricants de chaussures (samaras) et de poufs du côté de Maroua. On dénombre quelques cordonniers dans les villages, plusieurs couturiers et coiffeurs dans les marchés. Des vanniers très rares fabriquent des nattes qui sont très prisées. Les décoratrices de maison sont très recherchées ; elles assurent la finition des maisons et leur donnent un côté artistique.

2.2.6.1.c. Sylviculture

On dénombre un sylviculteur au sein de l'arrondissement. Ce dernier est aussi propriétaire de quelques vergers. Il se trouve à l'entrée de Guirvidig et crée des pépinières d'arbres dont il met les plants à la disposition de la population pour le reboisement. Malheureusement, le site n'est pas en bon état de fonctionnement.

La SEMRY de Maga intervient aussi dans la sylviculture enapportant des plants d'arbres aux populations pour le reboisement de l'espace. Le reboisement est observé au sein de nombreuxvillages à travers la plantation des arbres notamment les Nimier et eucalyptus. Ces arbres permettent d'avoir des zones d'ombre.

2.2.6.1.d.Exploitation forestière

Dans les villages, malgré le texte réglementaire pris par le Gouverneur de la Région de l'Extrême-Nord interdisant la commercialisation du bois de chauffe, les habitants se livrent à une coupe régulière du bois. Toutefois, l'importance des arbres est bien cernée : les forêts artificielles existant au sein de l'arrondissement sont conservées par les populations et aucune coupe n'y est faite.

2.2.6.2. Le secteur secondaire

Le secteur secondaire est un secteur encore embryonnaire dans la zone de Maga. Il est caractérisé par la présence de la SEMRY. Elle a pour mission de moderniser la riziculture dans le Mayo Danay en facilitant des techniques culturales et un appui technique aux populations bénéficiaires. Présente dans la Commune depuis 1979, elleest à la base de l'urbanisation de la ville de Maga. Elle emploie aujourd'hui plus de 200 ouvriers.

2.3. Pratique de la riziculture par les exploitations familiale dans la région de l'Extrême-Nord

Dans cette dernière section du chapitre nous évoquerons comment les techniques développées par les EFA dans la pratique de la riziculture ainsi que les moyens utilisés.Dans la région de l'Extrême-Nord la riziculture est une activité agricole d'une grande importance

2.3.1. Historique de la filière rizicole dans l'Extrême-Nord

L'un des projets le plus important dans le secteur rizicole fût celui du projet d'intensification rizicole au Cameroun qui date de la période coloniale. En 1950, les colons français entreprennent d'intensifier la culture du riz et celle du coton pour approvisionner les centres urbains en produits vivriers et les industries textiles en matières premières. L'entreprise est cependant peu fructueuse dans l'ensemble.

Dans les années 60, les autorités du Cameroun indépendant, avec l'aide de bailleurs de fonds internationaux décident de prendre les choses en main. Un projet rizicole de plusieurs milliers d'hectares est mis en oeuvre en pays Massa.

Le potentiel de production rizicole du Cameroun se situait alors principalement dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord, de l'Ouest et du Nord-Ouest qui représentent 94% de la production et 95% des superficies. La production nationale est estimée à près de 84 000 tonnes /an répartie sur environ 40 000 ha, dont une bonne partie estimée à 15 000 tonnes est assurée en dehors des grands périmètres rizicoles par des petits producteurs villageois dans les bas-fonds, le long des berges de rivières et en culture pluviale (Félix, s.d.).

La SEMRY voit le jour à la fin des années 60. C'est une structure gouvernementale dont les stratégies ne sont pas très claires. Les interventions de toute nature (jumelage, péréquation) qui ont caractérisé les actions successives de l'État pour tenter de protéger la filière riz n'ont pas davantage été couronnées de succès et c'est surtout par des subventions périodiques importantes que la SEMRY a pu survivre.

Toutefois, les transformations socio-économiques, qui ont eu pour théâtre les aménagements hydro-agricoles de la SEMRY sont, sans aucun doute, les plus importantes qu'aient connu la localité. L'activité rizicole s'est peu à peu intégrée au système de production des Massa (agriculture, élevage, et pêche). Les techniques intensives (principalement le repiquage) ont été assimilées rapidement et ont permis d'obtenir des rendements moyens élevés estimés à 5 t/ha et des revenus monétaires importants.

A la suite de la SEMRY, d'autres structures d'encadrement virent le jour (SODERIM, UNDVA, LAGDO). Elles encadraient les riziculteurs privés, produisaient et commercialisaient le riz. Mais l'irrigation est frappée par la crise, à la fin des années 70, ce qui a notamment affecté les grandes sociétés d'État de ce secteur.

Les réformes engagées par l'État après son retrait du secteur productif ont abouti à la dissolution de certaines sociétés et à la restructuration de certaines d'entre elles (SEMRY, UNVDA). Une évaluation de la situation du désengagement de l'État montre que sur les 17 000 ha aménagés dans les années 70, une superficie importante de ces périmètres n'est plus en production par manque d'entretien et d'équipement lié à la privatisation des entreprises publiques qui géraient ces périmètres.

2.3.2. Technique de production du riz dans le bassin de Maga

Les riziculteurs du bassin de Maga comme ceux de Yagoua profitent en majorité des services fournir par la SEMRY. En effet la SEMRY est chargé principalement du labour des terres mais aussi de l'irrigation des parcelles ; ce qui fait de cette société la pierre angulaire de la riziculture dans le bassin.

La SEMRY possède des engins chargé de labourer les parcelles rizicole ce qui permet de réduire la pénibilité entourant l'ameublissement15(*) des terres par les EFR. L'alimentation des parcelles est possible grâce aux diffèrent réseau (primaire, secondaire et tertiaire). Les parcelles des riziculteurs sont ainsi alimentées en fonction de leur proximité du réseau hydrique qui prend sa source dans le lac de Maga permettant de mettre cette ressource aux besoins de la population. Il faut noter que le bassin de Maga est une zone inondable, ce qui rends ce bassin adapter pour la riziculture mais pouvant être dangereuse pour l'homme lorsque le phénomène de crue survient dans la localité.

La semence la plus couramment utilisée est celle recommandé par la SEMRY à savoir RJ 45, on note néanmoins l'existence d'autre semence parmi lesquelles une variété sauvage appelé localement «Tapadai » donc les producteurs affirmes avoir un meilleur rendement que celui de la SEMRY, mais aussi la variété M qui est un riz parfumé.

Chapitre 3 : Méthodologie

La revue de la littérature a montré que l'étude de l'efficacité est un vaste sujet de recherche au sein duquel il est facile de perdre le fil, en partie parce qu'il existe une multitude de méthodes disponibles pour la mesurer. D'ailleurs, le survol de la littérature, dans le chapitre un, nous confirme l'ambiguïté dans la mesure du concept d'efficacité technique ainsi que dans le choix des déterminants, lesquels sont susceptibles de l'influencer. L'ensemble de ces éléments ont abouti à la formulation de plusieurs hypothèses de recherche relatives aux objectifs fixés lors de l'élaboration de la problématique.

C'est pourquoi il importe maintenant de préciser une procédure empirique qui mène à savoir comment nous pouvons construire une mesure d'efficacité et en quoi les hypothèses sous-jacentes à la méthode utilisée influencent ultérieurement les résultats de notre analyse. Dans cette optique, il existe trois étapes permettant d'étudier en profondeur la façon dont celle-ci définit, mesure et évalue l'efficacité : La première étape de la démarche empirique consiste à choisir une approche de mesure de la frontière de l'efficacité. Cette étape est destinée à présenter de manière plus précise la méthode choisie en exposant ses postulats de base afin de mesurer les écarts d'efficacité et assurer une analyse pertinente des facteurs d'éfficacité dans les exploitations familiale rizicole dans le bassin de production de Maga. Par la suite, dans la deuxième étape, il s'agit de spécifier les inputs et les outputs qui vontêtre utilisés dans l'approche de mesure sélectionnée, et ce, à travers les études théoriques etles travaux empiriques antérieurs.

Enfin, la dernière étape va permettre de décider quelle technique on va adopter dans ce travail pour examiner les différences des scores d'efficacité technique. Il s'agit de décider entre une procédure avec une seule étape permettant l'estimation du niveau d'efficacité et l'identification des déterminants de l'efficacité simultanément ou bien une procédure avec deux étapes permettant d'abord d'estimer les efficacités et ensuite faire une régression des scores d'efficacités obtenus de la frontière stochastique de production sur le vecteur des variables explicatives, au moyen par exemple du modèle Tobit. Ce processus logique, constituera un cadre d'analyseempirique de ce chapitre consacré à la présentation de l'approche méthodologique.

3.1. Les méthodes d'investigation

Dans cette section, nous présentons les différentes méthodes utilisés ainsi que les outils y afférant devant servir à la collecte des informations

3.1.1. Echantillonnage

Dans cette sous-section de notre travail, nous présentons la population sur laquelle s'est porté notre choix. Puis nous définirons notre échantillon en précisant la stratégie d'échantillonnage adoptée.

Notre population ce constitue des individus ayant comme activité principale la riziculture dans la commune de Maga ; A cet effet, nous combinons plusieurs type d'échantillonnage, étant donnée la dispersion dans toute la commune des riziculteurs, nous optons pour un plan d'échantillonnage aléatoire simple.

De par l'utilisation d'un plan d'échantillonnage aléatoire simple,Nous préférons l'utilisation d'une approche probabiliste pour réduire les bais de sélection pouvant exister, en effet notre objectif est de pouvoir avoir une équiprobabilité entre les individus d'être tiré comme faisant partir de notre échantillon.

3.1.2. Description de la méthode d'enquête

Cette étude a été conduite grâce à un questionnaire conçu pour recueillir les informations ; Le questionnaire (annexe) porte sur le thème « efficacité technique des exploitations familiale agricole dans la région de l'Extrême-Nord : cas du bassin de production de Maga».

3.1.3. Justification du choix de la zone d'enquête

Nous avons choisi cette zone d'étude pour plusieurs raison :

Ø La zone d'étude constitue un bassin important de production de riz dans la région de l' Extrême-Nord

Ø L'Etat du Cameroun par l'intermédiaire de la SEMRY installera une deuxième unité de décorticage après celle de Yagoua dans le bassin d'étude.

Ø Des études conduites par le PDRI consistant à l'aménagement de 10000 ha ont été réalisées et son encours d'aménagement par la société SOCETCOG

3.1.4. Collecte des données

La collecte de données s'est fait à travers les étapes de collecte de données secondaires etprimaires.

3.1.4.1. Collecte de données secondaires

Cette étape a consisté en l'exploitation des documents disponibles relatifs à notre thème de recherche, principalement des articles, des thèses, des journaux ainsi que des rapports.

Cette démarche nous permet de savoir qu'elle est l'état de la science s'agissant du problème que nous abordons dans notre analyse. D'après les recherches ainsi réalisées, nous constatons que la littérature économique camerounaise, ne s'est peu ou pas penché à la filière rizicole s'agissant de l'efficacité des EFA.

3.1.4.2. Collecte de données primaires

Les données primaires viennent de l'enquête réalisée (donnée en coupe transversale16(*)). Elles sont recueillies par observation, à l'aide d'entretiens et d'un questionnaire. Pour pouvoir collectés les informations relatives au sujet de recherche, nous avons utilisé trois moyens : l'observation directe, l'observation indirecte, l'entretien et l'utilisation d'un questionnaire.

3.1.4.3. L'observation directe

Dans le domaine des sciences sociales, plusieurs types d'observation sont utilisés. L'observation directe n'étant pas une observation propre aux sciences sociales, elle peut être utilisée dans différents domaines.

L'observation directe réfère à ce qu'un professionnel a véritablement vu. Il ne s'agit pas d'une information rapportée par une tierce personne. Il s'agit également d'observations faites hors d'un contexte d'interaction. Ce type d'observation est fait au moment où l'observateur observe des comportements précis du sujet dans un environnement donné. L'observation directe permet de décrire en termes de comportements observables et précis ce que l'intervenant a vu. Cette observation permet de décrire avec plus d'objectivité le comportement et il n'est pas réfutable dans la mesure où il est précis.

3.1.4.4. L'observation indirecte

L'observation indirecte est aussi un moyen de collecte d'information de manière discrète, sans pour autant faire intervenir des individus ; Dans le cadre de ce travail, cette méthode possède une place de choix en effet pour rendre la phase d'enquête moins lourde,

L'observation indirecte permet d'avoir recours à plusieurs sources afin de dégager un meilleur portrait de l'objet de notre étude. Comme les propos rapportés peuvent être déformés, biaisés ou encore mal analysés, il est nécessaire d'avoir plusieurs sources d'informations sur le sujet pour permettre une meilleure connaissance des différentes facettes de celui-ci.

3.1.4.4. Les entretiens

A l'instar de la plupart des techniques de collectes des données en sciences sociales, l'entretien présente diverses formes et variantes, liées aux dynamiques qui président à son déroulement. Quelle que soit la forme retenue, les méthodes d'entretien se caractérisent par un contact direct entre le chercheur et ses interlocuteurs et par une faible directivité.Au total, l'entretien permet au chercheur d'accéder directement à l'information souhaitée. Il peut s'agir de la perception d'un événement ou d'une situation, des interprétations ou d'expériences énoncées par l'enquêté.

Au cours de cette recherche, les entretiens ont fourni l'occasion de contact direct entre le chercheur et des personnes ressources qui, de par la place occupée dans les exploitations agricole décide de la stratégie implémenté. La collecte des données s'est appuyée sur l'entretien centré. Ici le chercheur s'est muni d'un guide d'entretien classique.

3.1.4.5. Le questionnaire

Le questionnaire utilisé dans le cadre de cette étude possède 6 sections, la section zéro porte sur l'identification de l'enquêteur,la première partie porte sur l'identification de l'enquêté, la seconde sur les activités génératrices de revenu des enquêtés, la troisième sur la situation foncière de l'enquêté, la quatrième sur la production végétale, la cinquième sur la vie associative et enfin la dernière section porte sur la subvention.

Le questionnaire est constitué de 31 questions susceptibles de permettre une meilleure compréhension de l'efficacité technique dans la population d'étude. Le questionnaire ainsi élaboré a pour fonction principale de donner à l'enquête une extension plus grande et de vérifier statistiquement jusqu'à quel point sont généralisables les informations et hypothèses préalablement constituées.

3.1.4.6. Le pré-test

Cette étape est très importante lors de la réalisation d'un travail de terrain, elle permet de tester sur un échantillon de la population l'outil de collecte de données à savoir un questionnaire dans le but de se rassurer si les questions sont compris de la même manière par tous les enquêtés. Dans le cadre de cette étude les individus enquêtés ont permis de recadrer les questions mais aussi de poser d'avantage les questions sans utilisation de thermes trop complexe.

3.2. Traitement et analyse des données

Une base de données a été constituée à partir des réponses obtenues du questionnaire établi. Les observations concernent les EFR des villages constituant notre étude.

Dans un premier temps, nous avons procédé au dépouillement du questionnaire. Puis, avec le logiciel IBM SPSS STATISTICAL PACKAGE VERSION 25.0, où les informations seront codifiés, saisir, et analysé. Débutant par des analyses descriptives ; des tableaux de fréquence seront élaborés pour l'organisation des données en fonction de leur importance, avec leur fréquence d'apparition, afin de garantir une image plus claire de l'ensemble de données. Le programme Microsoft Excel 2013 va servi par la suite pour la présentation de ces données traitées sous forme de diagrammes.

3.2.1. Mesure de l'efficacité technique

Dans cette sous-section, nous présentons la technique et les modèles que nous adoptons pour la mesure de l'efficacité technique ainsi que les paramètres devant être utilisés pour la détermination de l'efficacité des EFR dans le bassin.

3.2.1. Approche non paramétrique comme outils de mesure de l'efficacité : l'approche DEA

Dans cette étude, l'efficacité technique des exploitations agricoles est mesurée par la méthode d'analyse par enveloppement de données (Data envelopmentanalysis-DEA). Il a été développé par (Charnes, et al., 1978) et est connu sous le nom de CCR Model (Farrell, 1957). Cette méthode est une approche non paramétrique basée sur l'utilisation des techniques de programmation linéaire pour mesurer l'efficacité et / ou l'inefficacité technique. Il construit une frontière par morceaux linéaire à partir des données observées, donc il ne nécessite aucune hypothèse sur la forme fonctionnelle et la répartition des termes d'erreur. Les ensembles de sortie et d'entrée définissent les frontières de possibilité de production contre lesquelles les performances techniques des activités de production peuvent être mesurées.

Cette méthode calcule les scores d'efficacité technique des différentes exploitations famililales rizicole à partir d'une frontière d'efficacité. Les exploitations familiales rizicoles localisées sur la frontière sont considérées comme techniquement efficace avec un score de 1 (100%) et celles localisées sous la frontière sont inefficace avec un score inférieur à 1 (Coelli et al., 2002). Ces exploitations familiales rizicoles inefficaces disposent donc d'une marge d'amélioration de leur performance (Cooper, 2006). Elles pourront se référer aux exploitations familiales rizicoles techniquement efficaces pour appliquer leurs meilleures pratiques.

La méthode DEA que nous allons adopter, même si elle présente l'inconvénient de ne pas tenir compte des erreurs qui pourraient affecter nos données, repose sur le principe de fonction de production où un certain nombre de facteurs est utilisé pour produire un nombre déterminé d'outputs.

Pour calculer l'efficience technique des EFA, nous utiliserons le modèle CCR et lemodèle BCC à une orientation (output). Nous utilisons la méthode DEA avec une orientation output et plus principalement les deux approches17(*) CCR-O et BCC-O. Le choix de l`orientation de la mesure de l'efficience se fait selon l`objectif que l'on s'est fixé, dans cette recherche, l'objectif en utilisant ces deux méthodes est de voir si une EFA caractérisée comme efficiente dans un modèle CCR-O(CRS), elle sera aussi caractérisé comme efficiente dans un modèle BCC-O(VRS), mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai.

Si nous voulons répondre à la question de savoir « de quelle quantité les inputs doivent être réduits tout en maintenant constant le niveau actuel de production », nous optons pour une mesure de l'efficience à orientation input. A l`inverse, nous choisirons une mesure de l'efficience à orientation output si nous voulons savoir « de quelle quantité augmenter les outputs sans changer les quantités d'inputs utilisées ».les modèles 2 et 3 serons appliqués dans le cadre de cette recherche.

Mesurer l'efficience d'une EFA revient à déterminer la distance entre une observation donnée et la cible à atteindre. La méthode DEA permet de calculer cette cible en définissant les exploitations familiales rizicoles les plus efficientes. L'efficience des autres EFA sera alors évaluée par la distance entre ces derniers et les EFA les plus efficientes.

En appliquant une analyse CRS, nous obtenons unscore CCR (relativement aux auteurs du modèleCCR: Charnes, Cooper et Rhodes, 1978) appelé aussi« score d'efficience technique » ou score d'efficiencetechnique globale TE (TechnicalEfficiency). En appliquant une analyse VRS, nous obtenons un score BCC (relativement aux auteurs du modèle BCC:Banker, Charnes et Cooper, 1984) appelé aussi « scored'efficience technique pure » PTE (pure technicalefficiency).

Le score d'efficience d'échelle SE seraalors déduit selon l'équation suivante : ET = ETP *SE. L'efficience d'échelle (SE) va permettre de vérifier si la taille d'une DMU est optimale ou si elle peutbénéficier d'économie d'échelle. L'efficience technique pure (ETP), elle, traduit l'efficience organisationnelle d'une DMU ou la qualité de son management. Ce sont ces différentes mesures d'efficience que nous calculerons pour les exploitations familiales rizicoles de la zone d'étude.

Des scores d'efficacités ainsi émis, nous allons grâce à un modèle économétrique, concu dans le cadre de cette étude tenté de comprendre ce niveau d'efficacité chez les exploitations familiales rizicoles dans la zone d'étude.

3.2.2. Le choix de l'output, les inputs et les variables explicatives de l'efficacité

Cette sous-section présente les variables qui sont couramment évoquées dans la littérature, pour décrire l'output, les inputs et l'ensemble des facteurs impactant les niveaux d'inefficacité technique.

3.2.2.1. La variable output

La variable dépendante (??) représente la production totale de riz paddyobtenus sur l'ensemble de l'exploitation au cours de la campagne agricole 2018. Cette variable est exprimée par la quantité totale de riz en kilogramme récoltées sur chaque exploitation.

3.2.2.2. Les variables inputs

Les facteurs de production de base sont les inputs utilisés dans le processus de production.Les variables inputs sont composées de la terre, du travail, des engrais, la quantité de semence, la main d'oeuvre agricole,

Input 1 : La superficie agricole : Le facteur terre, l'un des principaux facteurs de productionen agriculture, est pris en compte à partir de la superficie de production, qui correspond à lasuperficie mise en valeur par l'exploitant. La terre est mesurée par le nombre d'hectares sur les différentes parcelles (superficie) de l'exploitation au cours d'une campagne agricole. C'est un actif fixe puisqu'on ne peut pas procéder à une extension illimitée des superficies oléicoles.

Input 2 : L'engrais : Le nombre de kilogrammes des différents fertilisants ajoutés. Généralement, on parle d'engrais agricoles lorsqu'il s'agit des engrais et fertilisants minérauxet organiques, des produits phytosanitaires ou pesticides chimiques, etc. Plusieurs auteurs ont introduit, dans leurs études sur l'efficacité technique, la variable engraiscomme un input, tels que Bachewe et al. (2015) pour les exploitations céréalières en Éthiopie,Padilla-Fernandez et Nuthall (2009) pour les producteurs de canne à sucre aux Philippines.

Input 3 : Le travail (L) : La quantité de travail utilisée par l'exploitant. Plusieurs auteurs ont proposé différentes mesures du facteur travail. Il peut être exprimé en coûts de main-d'oeuvre (Artukoglu, 2010; Cukur et al., 2013; Atici etPodinovski, 2015; Kamiyama et al., 2016), unités de travail annuelles (Latruffe et al., 2005;Davidova et Latruffe, 2007) ou des heures de travail (Palomares et Martinez, 2011; Reinhardet al., 2000). Dans notre modèle, cet input est exprimé en nombre de jours de travail (permanent et occasionnel) engagés pour exécuter toutes les opérations culturales dans leprocessus de production de riz.

En effet, le facteur travail a été choisi parce que la riziculture est une activité qui nécessite différents niveaux de travail en fonction du cycle de production (taille, récolte). Il prend en compte la main-d'oeuvresalariée permanente, la main-d'oeuvre salariée occasionnelle, la main-d'oeuvre familiale etl'entraide.Notons que nous n'avons pas pris en considération le facteur capital comme étant un input,

Input 4 : Quantité d'engrais : Elle désigne la quantité d'engrais utilisé par l'EFR au cour de la campagne agricoleprécédente

Input 5 : Quantité de semence : Elle désigne la quantité d'engrais utilisé lors de la campagne agricole précédente

Nous pouvons émettre après avoir faire le tour des inputs susceptibles d'évaluer le score d'efficacité le tableau ci-dessous.

Tableau 1:Paramètre de la mesure de l'efficacité technique dans les EFR

Variables

Etiquettes

Type de variable

Output

Production de riz

 

Variable continue

Inputs

La superficie agricole

La superficie de la terre dont dispose le riziculteur. Elle est exprimée en hectares.

Pour les agriculteurs, la terre est le principal capital physique.

Variable continue

Equipement

La riziculture comme toute autre activité agricole nécessite l'utilisation d'outils pour l'augmentation des performances productives

Variable continue

Main d'oeuvre

La quantité de travail utilisée par l'exploitant. Elle est exprimée en hommes-nombre total desjours de travail par campagne et représente la somme de la main-d'oeuvre utilisée pour

exécuter toutes les opérations culturales. Elle prend en compte la main-d'oeuvre salariée permanente, occasionnelle et familiale.

Variable continue

Engrais

Elle est exprimée en kilogrammes. Cette variable correspond à l'utilisation des engrais etfertilisants minéraux et organiques dans la production rizicole.

Variable continue

Semence

Elle est exprimée en kilogrammes, cette variable correspond à l'utilisation des semences dans la production

Variable continue

Source : Kamgang (2019)

3.2.3. Approche économétrique

L'utilisation de l'économétrie comme science dans le cadre de ce travail trouve son essence même dans le fait que, ses différentes techniques permettent de confirmer ou d'infirmer des théories économiques formulé par un économiste, construit dans le cadre d'une recherche empirique.Dans son acception la plus restreinte, elle désigne un ensemble de techniques utilisant la statistique mathématique qui vérifient la validité empirique des relations supposées entre les phénomènes économiques et mesurent les paramètres de ces relations.

3.2.3.1. Justification de la technique

L'efficacité technique mesuré dans le cadre de cette recherche est la variable principale dans le modèle économétrique donc nous faisons la conception ; à cet effet les valeurs de ce paramètre est comprisedans l'intervalle [0 ; 1]. A cet effet, les valeurs prises par l'efficacité sont des valeurs censuré ; De par cette spécificité, nous optons pour un modèle Tobit qui d'après la littérature économétrique se trouve être le modèle adéquate dans le cadre de cette étude.

3.2.3.2. Mise en place du modèle

La modélisation s'opère en trois phases :

Ø La conception, c'est à dire l'écriture ou la spécification du modèle ;

Ø L'estimation de l'équation du modèle, selon des techniques appropriées ;

Ø La résolution du modèle, préalable à son emploi pour la simulation ou la prévision.

En réalité, les choses ne sont pas séquentielles et la mise au point d'un modèle s'opère par aller et retour entre les trois étapes ci-dessus.

3.2.3.3. Présentation du Modèle économétrique : le modèle TOBIT

Le modèle Tobit, aété introduit par Tobin(1958)18(*) pour faire l'analyse du problème de l'achat d'un bien durable. Ce modèle se réfère aux modèles à variable dépendante limitée pour lesquels la variable dépendante est continue mais observable seulement sur un intervalle spécifique. En d'autres termes, le domaine de la variable dépendante est contraint à un espace limité par les observations possibles.

Les modèles à variable dépendante découlent des modèles à variables qualitatives, qu'on utilise lorsqu'on désire évaluer la probabilité que la variable dépendante appartienne à l'intervalle pour lequel elle est observable. Pour ce faire, les scores d'efficacités déterminés pour chaque type d'exploitation sont régressés sur les déterminants potentiels.

3.2.3.4. Spécification des variables et formalisation de équation

Enfin de mieux comprendre l'efficacité dans le cadre de cette recherche, plusieurs variables ont été sélectionné sur la base de la littérature économique mais aussi grâce à notre intuition obéissant à une approche hypothético-déductive. Ceci dans le but d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de cette étude.

Il est important de savoir quelles variables inclure pour expliquer les sources d'efficacité technique (Vitaliano et Toren, 1994). Ainsi, nous essayerons d'aborder les variables les plus fréquemment utilisées dans la littérature consultée et qui, semblent les plus importantes.

Comme l'indiquaient Romain et Lambert (1995), l`objectif de l`étude d'efficacité n`est pas le calcul du niveau de l`efficacité comme telle, mais plutôt l`identification des facteurs qui l'influencent. Dans notre travail de recherche, sept variables ont été retenues comme étant des facteurs susceptibles d'agir sur l'efficacité technique des exploitations agricoles.

Ainsi, à la lumière de la littérature existante, il sera intéressant de tester les variables suivantes :

Ø L'âge du chef d'exploitation

Un volet de la littérature s'intéresse à l'impact de l'âge de l'exploitant sur l'efficacité technique. Pour certains auteurs, les producteurs les plus âgés sont plus efficaces que les jeunes exploitants. Kamiyama et al. (2016) et Selmi et al. (2015) rapportent que cet effet est positif grâce à une solide expérience acquise dans l'exploitation agricole. En effet, avec le temps, l'exploitant a tendance à développer une certaine expertise et un savoir-faire concernant les meilleures pratiques d'utilisation des inputs.

Ø Le niveau d'instruction

Le niveau d'instruction du chef de l'exploitation est une autre variable qui peut également améliorer l'efficacité des exploitants agricoles. Le rôle positif de l'éducation a été révélé par la littérature (Lachaal et al. (2004, 2005). En effet, un producteur agricole instruit possède une grande réceptivitéen matière d'accumulation des connaissances et donc il assimile plus rapidement lesformations qui lui sont dispensées. Le contact des producteurs avec les agentsde lavulgarisation lui permet d'accéder à l'information et à la formation pratique avec des essaissur terrains.

Ø L'accès aux crédits agricoles

Il est tout aussi évident que le crédit agricole est un indicateur de la capacité financière d'une exploitation agricole et apparait comme un outil essentiel de financement de l'activité de production. Donc, sa disponibilité est capitale pour que les petits producteurs puissent se libérer du « cercle vicieux de la pauvreté et assurer des conditions de vie meilleures ». Notons que le crédit agricole est mesuré par le montant des crédits destinés à l'agriculture au cours d'une campagne agricole dans une exploitation oléicole.

Ø Le recours au revenu extra-agricole

L'agriculture ne représente pas toujours l'unique activité des exploitants de la zone, malgré le fait que la riziculture constitue la principale source de leur revenu. En dehors des activités directes de l'exploitation, certaine exploitationsfamilialess agricole pratiquant la riziculture sont engagésdans une autre activité rémunérée, qui les fait bénéficier d'une diversification de leurs sourcesde revenu.

Ø Le statut foncier (propriétaire ou locataire)

Dans notre modèle, on va inclure une variable qui tient compte du statut foncier des terresagricoles pour juger s'il est bénéfique, pour l'efficacité technique des riziculteurs, d'être propriétaire d'une exploitation ou non. Des études consultées ont confirmé que l'accès à la terre et la propriété foncière peuvent aider les exploitants à augmenter leur efficacité productive (Chemak et al., 2014). En d'autres termes, les exploitants propriétaires révèlent une efficacité technique supérieure à celle des exploitants opérant sur des terres louées.

En effet, les agriculteurs adoptent des logiques distinctes selon leur statut foncier. Les producteurs propriétaires se trouvent dans le besoin de garantir un investissement agricole à long terme et celui de gérer les activés de l'exploitation pour une longue durée.

Ø La satisfaction des services fournis par la SEMRY

Cette variable de nature polytomique permet de capter la perception des riziculteurs face aux services fournir par la SEMRY dans le bassin de production.

Tableau 2:Variable retenu pour la conception du modèle

Nom de la variable

Etiquette

Modalité

InEF

Efficacité technique

 

Nivetude

Niveau d'étude

1. Primaire

2. Secondaire

3. Université

Age

Age du chef d'exploitation

 

Foncier

Le statut foncier

0. Locataire

1. Propriétaire

Credit

L'accès aux crédits agricoles

0. Non

1. Oui

Association

Appartenance à une association agricole 

0. Non

1. Oui

Subven

Subvention de la part d'un organisme

0. Non

1. Oui

3.2.3.5. Estimation du modèle

La méthode des moindres carrés ordinaires utilisés dans le cadre des régressions multiple n'est pas adaptée pour lemodèle Tobit du fait de l'apparition fréquente dans les observations de la variable à expliquer, des valeurs seuils. L'estimation des paramètres du modèle est effectuée à l'aide d'un algorithme de maximisation de la fonction de la Log-vraisemblance 19(*)(Régis,2015)

Les résultats d'estimation s'apprécient directement par la significativité des coefficients à l'aide des ratios appelés z-Statistique. Les valeurs des coefficients du modèle estimé sont directement interprétables en termes de propension marginale sur y, du fait de la continuité dans l'intervalle des seuils de la variable à expliquer.

3.2.3.6.Ecriture du modèle

Le modèle conçut dans le cadre de cette recherche se présente comme suit

La résolution de cette équation nous permettra d'améliorer notre compréhension s'agissant des facteurs explicatifs de l'efficacité

Chapitre 4 : Résultats et interprétations

L'objectif général de cette recherche est d'analyser les niveaux d'efficacité des exploitationsfamiliale rizicole et d'identifier quels sont les facteurs susceptibles d'influencer l'efficacité techniquede ces exploitations rizicoles.

Ce chapitre présente, analyse et interprète les résultats empiriques issus des analyses statistiques et des estimations économétriques de l'efficacité technique associée au modèle économétrique, spécifiée au chapitre 3. Le traitement et l'analyse des données se sont dérouléesen trois étapes. D'abord, il sera question de commencer par une analyse statistique descriptivedes données collectées (moyennes, écart-types et proportions), afin de décrire lescaractéristiques générales de l'échantillon.

L'analyse statistique permet d'illustrer la situationà l'aide des indications de fréquences et des mesures de tendance centrale et de dispersion(Gauthier, 2003; Charbonneau, 1988). Cette étape nous permet de traiter un nombre trèsimportant de données et d'obtenir les aspects les plus intéressants de notre étude. Ainsi, ellepermet de capter les contraintes qui limitent les EFA rizicoledu bassin de Maga et aussi les potentialités de leur développement futur. D'autres analyses bivariées ontégalement été réalisées afin de comparer les exploitations rizicoles par rapport à plusieursvariables retenues dans le cadre théorique.

Ensuite, une deuxième étape portera sur une analyse empirique des données collectées. Cette étape permet de construire les résultats de l'estimation du modèle de frontière stochastique permettant d'expliquer la variété des niveaux d'efficacité technique entre les exploitations rizicole, ainsi que l'ampleur des effets des variables explicatives sur l'efficacité techniquede ces firmes.

Finalement, une interprétation détaillée des résultats obtenus sera effectuée tout en lesconfrontant avec les hypothèses de recherche émises dès le départ.

4.1. Analyse descriptive

Les analyses qui suivent sont faites sur les résultats de l'enquête précédemment décrite dans la méthodologie. Il s'agit d'analyses descriptives unidimensionnelles et multidimensionnelles pour dresser le profil de la population faisant objet dans notre étude

4.1.1. Caractérisation de la population enquêté

Pour dresser le portrait général de l'ensemble des exploitations et des exploitants enquêtés, plusieurs variables ont été retenues. Ces derniers ont été sélectionnés et construits sur la base des données disponibles et ont chacun fait l'objet de traitements statistiques spécifiques permettant d'avoir une compréhension synthétique de leur distribution. Dans l'ensemble de la zone, la population affirme que la culture de riz occupe une place très importante dans leur vie. En effet, grâce aux revenus tirés de cette culture, les paysans arrivent à subvenir à leurs besoins.

4.1.1.1. Genre de l'enquêté

L'analyse des données collectées nous permet de réaliser un constat, dans notre population d'étude, il existe une prédominance des hommes avec 84% contre 16% pour les femmes, bien qu'étant faible par rapport à celle des hommes, l'effectif des femmes n'en reste pas moins significatif

Figure 8:Distribution du genre dans la localité d'étude

Kamgang(2019)

Ces résultats s'expliquent principalement par le fait que, les questionnaires ainsi administrés sont principalement orienté vers les chefs de ménage qui dans les sociétés africaines sont principalement dirigés vers les hommes. Le chef de ménage dans la société est l'individu qui prend des décisions stratégiques pour lequel, le reste du ménage met en application.

4.1.1.2.Statut matrimoniale

La situation matrimoniale nous aide à estimer la quantité de charge que peuvent avoir nos enquêtés, le niveau de responsabilité dont ils doivent faire face au quotidien.

Dans notre échantillon d'étude, on constate une dominance de 71.9% des mariés, suivi par les célibataires avec 18.6%, des veuf (ves) avec 9.5%.

Figure 9:Statut matrimoniale

La domination de l'effectif de la catégorie Marié peut être expliqué par la responsabilité qu'engendre ce statut dans la société, en effet lors de la contraction d'un mariage, un individu est amené à fonder une famille, qui pour la plupart des cas s'accompagne de charges tels que la scolarisation des enfants, l'accès aux soins de santé du conjoint, l'assistance familiale. La réalisation d'une figure croisé entre le statut matrimonial et le genre révèle que :

Figure 10:Répartition du statut matrimonial selon le genre

83% des hommes sont mariés contre 17% pour les femmes ; par contre les femmes enregistrent un fort pourcentage pour ce qui est du statut « Veuves » qui est de 87.5%, ce qui permet d'expliquer les proportions de l'analyse de la figure 8. Les chefs de ménage féminin sont principalement celle appartenant à la catégorie matrimoniale « Veuves »

4.1.1.3. Niveau d'instruction

L'analyse des données collectés s'agissant de la variable niveau d'instruction nous permet de constater que, dans notre population d'étude, 2.8% de la population d'étude affirme avoir réalisé des études universitaires, 57.3% celle du primaire, 27.7% celle du secondaire et 12.3% ce définissant comme analphabète.

Figure 11:Noveau d'instruction de la population

En réalisant un tableau croisé entre le niveau d'instruction et le genre, les disparités existantes entre homme et femme dans le réseau deviennent plus complet pour l'analyse.

Tableau 3:Tableau croisé Sexe * Niveau d'étude de l'enquêté

 

Niveau d'étude de l'enquêté

Total

N'a pas été à l'école

Primaire

Secondaire

Universitaire

Sexe

Masculin

28

127

51

7

213

Femme

3

18

19

0

40

Total

31

145

70

7

253

L'analyse du tableau 3 permet de constater que, les hommes sont majoritaire dans l'ensemble des paramètres du niveau d'instruction.Il faut aussi préciser que le faible niveau d'instruction est dû au fait que la plupart des riziculteurs sont issues des familles démunies et surtout analphabètes, ne disposant pas assez de moyens financiers pour s'occuper de leur scolarité. Cela est de nature à inhiber la réceptivité des nouvelles innovations technologiques qui conditionnent dans une large mesure le développement de l'exploitation oléicole. Donc, pour accroître la productivité de la main-d'oeuvre et moderniser l'agriculture, les politiques agricoles et du développement rural doivent travailler ensemble pour améliorer l'accès à l'éducation dans cette région.

La moyenne d'âge des chefs de ménages dans notre population d'étude est de 38 ans comme le montre le tableau 4. S'agissant de la taille du ménage, une moyenne de 8 personnes est observée avec des ménages atteignant la taille de 25 individus.

Tableau 4: Distribution du paramètre âge et taille du ménage

 
 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Age

253

23

56

38,34

11,809

Nombre de personne dans votre ménage

253

0

25

8,03

6,403

N valide (liste)

253

 
 
 
 

Ce qui constitue une formidable main d'oeuvre pour la pratique de la riziculture, en effet lorsqu'un ménage possède un capital humain important, il est capable de réaliser les activités agricoles sur de plus grande surface et ainsi augmenter sa productivité par rapport à ceux possédant un ménage de faible taille.

4.1.1.4. Formation agricole

La formation agricole est considérée comme l'un des facteurs déterminants de la réussite de l'entreprise agricole, quoique la gestion des EFA soit faite de façon classique, puisque seulement 2 % des agriculteurs de notre échantillon ont accès à une formation dans le domaine agricole.Donc, le système de formation rurale constitue un problème crucial et presque la totalité des riziculteurs interviewés évoquent ce problème récurrent du manque d'encadrementet de formation qui les limite pour améliorer les performances de leur système de culture.

4.1.1.5. Expérience

Au niveau de l'expérience, les riziculteurs enquêtés semblent se prévaloir d'une somme d'expérience importante dans la pratique de la riziculture. En effet, l'enquête fait ressortir quele nombre moyen d'années d'expérience se situe autour de 11 ans (tableau 5).

Tableau 5:Analyse descriptive de la variable expérience agricole

Statistiques descriptives

 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Nombre d'année d'expérience

253

3,00

28,00

11,0316

6,40305

N valide (liste)

253

 
 
 
 

Par ailleurs, la figure 11 montre le pourcentage des chefs d'exploitations suivant le nombre d'années d'expérience dans la riziculture

Figure 12:Pourcentage des chefs d'exploitation suivant le nombre d'années

D'après les résultats d'enquête, on constate que 25.54 % des riziculteurs ont récemment commencé l'activité et ont déclaré être à la tête de l'exploitation rizicole depuis moins de 6 ans, alors que 44.06 % pratiquent cette culture depuis une période qui varie entre 6 et 15 ans. D'autre enfin possède une plus grande expérience, soit 20.02 %, sont des anciens riziculteurs possédant une expérience allant de 15 à 24 ans et enfin ceux possédant une expérience dépassant les 24 ans.

4.1.1.6. Revenu non agricole

En ce qui concerne la diversification des sources de revenu de l'exploitant agricole, comme le montre la figure 12, l'analyse de l'échantillon révèle que près de 64.25 % des agriculteurs interrogés pratiquaient la riziculture à temps complet, alors que 35.75 % des agriculteurs enquêtés sont pluriactifs. Ces agriculteurs se concentrent à temps partiel à l'agriculture parce qu'ils exercent en parallèle d'autres activités en dehors de l'exploitation, par souci de diversification de leurs sources de revenu afin de sécuriser leur activité agricole.

Figure 13:Activités principales déclarées par les exploitants enquêtés

La riziculture constitue fondamentalement la principale source de revenu alors que qu'autres activités (salariés, petit commerce,) apparaissent comme des activités de diversification. Le recours à ces activités secondaires découlerait des stratégies adaptatives des enquêtés qui multiplient leurs sources de revenus. Les revenus extra-agricoles leur permettent en fait de réinvestir dans l'activité agricole (achat d'intrants, travaux, etc.), de s'autofinancer et de subvenir à certaines charges en cas de mauvaises récoltes ou de rembourser des dettes. Les agriculteurs qui financent leur activité de production par le travail non agricole générateurs de revenus sont pour la plupart des petits commerçants avec 60.8 % des cas.

4.1.2. Productivité des exploitations rizicole dans le bassin

En s'intéressant aux différents facteurs de production utilisés par les riziculteurs de la localité des analyses révèlent des informations

4.1.2.1. Surface de culture

De manière générale, les exploitations enquêtées sont de petites tailles. La superficie agricolemoyenne est de 1 ha.

Figure 14: Répartition des Efr selon la taille des exploitations

La répartition des exploitants selon la taille des exploitations montre que 28.6% des producteurs détiennent des exploitations de moins de 0.25 ha, 57.25 % se trouvent dans des exploitations de 0.25-0.75ha et 14.15 % dans des exploitations de plus de 0.75. La riziculture est généralement réalisée en monoculture.

4.1.2.2. Accès aux terres agricoles

Deux formes à l'accès au foncier sont possibles : la propriété (l'achat, l'héritage) et la location. Le mode de faire valoir dominant dans notre échantillon est le mode de faire valoir direct puisque 65 % des exploitants enquêtés sont propriétaires. Les résultats de l'enquête montrent que l'héritage est le mode d'acquisition des terres le plus répandu avec 79 % de l'ensemble des exploitations de l'échantillon. Vient ensuite l'achat avec 16 %. En revanche, la part du mode de faire valoir indirect (la location) concerne 35 % des exploitations. La plupart des jeunes agriculteurs ne détiennent pas une part du foncier en propriété, mais ils sont amenés à aider leur famille.

4.1.2.3. Recours à la main-d'oeuvre extérieure

La force de travail employée sur l'exploitation est composée aussi bien de la main-d'oeuvre familiale que de la main-d'oeuvre salariée extérieure à l'exploitation agricole, permanente ou occasionnelle. Les ouvriers permanents : il s'agit des membres de la famille qui travaillent dans l'exploitation agricole et la totalité des exploitations ont recours à ce type de main-d'oeuvre familiale.

Tableau 6: Taille du ménage

Statistiques descriptives

 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Nombre de personne dans votre ménage

253

1

25

8,03

6,403

N valide (liste)

253

 
 
 
 

L'analyse du tableau 6 révèle que, dans notre échantillon d'étude, la taille moyenne d'individu capable de réaliser la riziculture est de 8 donc les exploitations familiales rizicole les plus petite possède un individu pour 25 s'agissant de la plus grande.

La main-d'oeuvre familiale est limitée à 4 personnes engagées à temps plein.Les ouvriers occasionnels : 80 % des producteurs ont recours à ce type de main-d'oeuvre ennombre variable (10 % sollicitent plus de 10 personnes et 90 % sollicitent entre 1 et 10personnes). Les riziculteurs ont de plus en plus recours à ces derniersLa main-d'oeuvre salariée prend une part considérable des coûts investis.

4.1.2.4. Matériel agricole

Pour ce qui est du matériel agricole, les EFR enquêtées sont en général peu équipées.La totalité ne possède pas de matériels agricoles puisqu'il s'agit d'exploitations de petitestailles. En effet, l'acquisition des matériels ainsi que les intrants de production posent énormément de problèmes, d'autant plus que ces derniers se vendent à des prix souvent trèsélevés. Les exploitants de la région ont recours aux services de la SEMRY pour la préparation du sol, l'irrigation, etc. Ces services sont fournir encontre parti d'une redevance annuelle de 51250 FCFA.

La semence le plus couramment utilisé est celle commercialisé par la SEMRY et portant le nom de RI-45, d'autre moin importante sont utilisé par les riziculteurs à l'intart d'une variété locale appelé « TAPADAÏ » ou encore la variété « M »

Tableau 7:Quantité de semence utilisé pour la riziculture

Statistiques descriptives

 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Quantité de semence ( kg\ha) de riz

253

100,00

300,00

208,8933

78,61626

N valide (liste)

253

 
 
 
 

En moyenne les EFR utilisent 300 kg de semence pour 1 ha, la quantité utilisé la plus faible est de 100 kg pour 300 kg pour celle la plus grande

4.1.2.5. Vulgarisation agricole

Il est pertinent de souligner une tendance majeure de l'ensemble des répondants,l'insuffisance d'encadrement agricole dans la région. Les EFR enquêtés onttous signalé que leur accès aux institutions de vulgarisation demeure très limité. Les résultatsde l'enquête montrent qu'aucun producteur n'a véritablement de contact avec une structure de vulgarisation en dehors de ceux fourni par la SEMRY donc leur manque de dynamisme est décriée par les EFR.

4.2. Efficacité technique des exploitations familiales rizicole

En tenant compte des inputs retenu dans le cadre de ce travail et en modélisant le problème dans le logiciel STATA version 13 grâce à au package « dea » conçu par Yong-bae Ji et Choonjoo Lee(2013) nous calculons l'efficacité technique des 253 EFR considérés comme nos DMUS dans le langagedu calcul de l'efficacité.

La lecture des résultats concernant les éléments structurels des exploitations et des exploitants a permis de dégager plusieurs constats sur les caractéristiques des exploitations familiales rizicoles dans le bassin de production de Maga. Ces constatationssoulèvent plusieurs questions concernant la capacité de ces EFR à êtreefficace et la manière d'optimiser les facteurs de production pour une utilisation efficace desressources productives. Les premières conclusions apportées par la statistique univariéemènent à envisager d'autres questions portant sur l'analyse croisée des informationsrecueillies.

Donc, avant d'entamer le travail empirique proprement dit, nous effectuons dansce qui suit une analyse statique bivariée des données collectées. Sur la base d'analysescroisées, nous affinons notre analyse, avec pour objectif d'étudier les relations pertinenteséventuelles existant entre certaines caractéristiques de la firme rizicole et la production totale de riz.

4.2.1. Distribution de l'efficacité technique

Dans cette section, qui constitue le coeur des analyses prévues dans la présente recherche, nous présenterons les résultats obtenus de l'estimation du modèle économétrique explicatif de l'inefficacité technique des exploitations rizicole dans le bassin de production de de Maga, par rapport à toutes les variables explicatives qui ont été présentées dans le cadre opératoire figurant dans le tableau 2. Les résultats sont discutés en fonction des objectifs, des hypothèses de notre recherche et des études antérieures sur le sujet.

Avant de procéder à l'estimation de la frontière de production par la méthode non stochastique

, des tests classiques relatifs à la vérification de la validité statistique des variables

explicatives choisis ont été effectués (voir annexe 12).

En guise de rappel, l'objectif de cette recherche est de déterminer la présence des inefficacités techniques dans les exploitations familiales rizicoledans le bassin de production de Maga et ses facteurs explicatifs.

L'ensemble des estimations ont été réaliséesavec le logiciel STATA Version 15.1, permettant d'enregistrer les scores d'efficacité qui seront utilisés aux finsd'analyse.

Les résultats de notre analyse économétrique sont présentés en deux parties. Dans unepremière section, vient la phase d'évaluation de la validité du modèle économétrique, phaseindispensable à toute démarche de mesure. Dans la section suivante, on va présenter, analyseret discuter des résultats empiriques de notre recherche. Au fur et à mesure, on tentera ausside confirmer ou d'infirmer les hypothèses de recherche énoncées à la lumière de ces résultatsobtenus et des écrits recensés dans notre revue de littérature.

Des données issues de la mesure de l'efficacité technique, nous pouvons générer la figure 14

Figure 15: Distribution de l'efficacité technique dans la population orienté output-

De l'analyse de la figure 14, l'analyse de la distribution des scores individuels d'efficacitétechnique montre qu'aucun producteur ne se situe sur la frontière de production (leur scored'efficacité technique est inférieur à 100 %). En d'autres termes, les producteurs produisenten dessous de la frontière, corroborant ainsi l'hypothèse de l'existence d'une inefficacité.Le calcul des efficacités techniques indique qu'en général la performance productive desexploitations familiales rizicole est d'un niveau relativement faible

il ressort que s'agissant du modèle BCC-O(VRS_TE) ou celui CCR-O(CRS), près de 90% ont une efficacité technique inférieur à 50%. Ce qui se confirme par le calcul des paramètres de dispersions et de positions.

Tableau 8:Paramètre de dispersion de l'efficacité technique

 
 

N

Minimum

Maximum

Moyenne

Ecart type

Crs-out

253

21,428600

79,065700

42,31451146

22,419632691

Vrs-out

253

23,857100

78,204200

47,85037945

21,102513979

N valide (liste)

253

 
 
 
 

Le tableau 8 révèle que s'agissant du modèle BCC-O, la moyenne d'efficacité est de 47.85% ce qui entraine une interprétation selon laquelle, il est possible d'améliorer la capacité productive des EFR de 52.15% ; Ce qui traduit aussi une inefficacité moyenne 52.15% dans la population d'étude.

À la suite des résultats obtenus à partir de la méthode DEA, il est possible de corroborer le premier objectif de recherche, à savoir ladétermination des scores d'efficacité technique des exploitations familiale agricole. Parconséquent, il devient pertinent de répondre au deuxième objectif de recherche qui estd'identifier les principaux facteurs explicatifs de l'inefficacité technique des exploitations rizicoles. En effet, leur identification sera certainement d'un grand intérêt, notamment entermes de pistes d'action pour améliorer la gestion de la performance de ces exploitation familiales rizicoles.

4.2.2. Estimation du modèle Tobit :Identification des facteurs explicatifs du niveau d'efficacité technique

Dans cette sous-section, nous estimons le modèle Tobit formulé dans le chapitre 3 ; A cet effet, l'implémentation du modèle dans le programme Stata 13 permet de générer les résultats contenus dans le tableau 9.

Tableau 9:Estimation du modèle Tobit

Source : Kamgang(2019)

L'analyse du tableau 9 révèle des informations sur le modèle et sa capacité à expliquer l'inefficacité dans la population d'étude ; Des résultats obtenus du tableau suivant, nous pouvons estimer notre équation de la façon suivante :

Le tableau 9 fait état des résultats relatifs à l'explication des niveaux d'inefficacité technique. Les résultats de l'estimation révèlent que les coefficients estimés par le modèle Tobit sont significatifs au seuil statistique de 1 % (probabilité < 0,01). Il se dégage ainsi que le modèle performe de manière acceptable. Plus spécifiquement, L'interprétation du modèle se base principalement sur la significativité des paramètres, ainsi donc grâce aux paramètres significatifs du modèle nous pouvons confirmer ou infirmer nos hypothèses. Pour comprendre ainsi l'inefficacité, nous procédons à l'interprétation des paramètres grâce à leur significativités. Ainsi donc, l'interprétation du prob>chi2=0.000, suggère que le modèle est significatif à un seuil de 1%, 2% et même 5%. L'interprétation de ce paramètre suggère que, le modèle ainsi conçu permet d'expliquer l'inefficacité dans notre population d'étude ; la valeur du pseudo R2 20(*)du modèle est de 0.02. L'interprétation des résultats est totalement inversée, dans le sens où les coefficients obtenus réduisent l'inefficacité technique s'ils ont un signe négatif et vice versa.

L'âge, le niveau d'instruction, association et le foncier sont positivement et significativement corrélés avec l'inefficacité technique. En revanche, la variable introduite dans le modèle, à savoir les services fournis par la SEMRY, exerceun effet négatif et significatif sur l'inefficacité technique des riziculteurs.

L'analyse des paramètres du modèle révèle qu'il existe cinqparamètres significatifs dans le modèle ; En effet l'interprétation d'un modèle de régression se base principalement sur la significativité des paramètres à cet effet, dans le cadre de cette étude le risque d'erreur á est fixé à 5%.

L'inefficacité productive des exploitations familiales rizicole serait principalement due d'après le modèle aux services rendu par la SEMRY. En effet la SEMRY est la société qui est en charge des services aux riziculteurs dans la localité d'étude. Ceci dit, elle est responsable de l'ameublissement du sol, de l'irrigation des parcelles, des services d'accompagnement mais aussi de la commercialisation du riz. Ce qui rend les riziculteurs dépendant de cette société.

Le bouleversement du calendrier agricole paralyse significativement les producteurs de riz, c'est le cas des campagnes précédente et celle encours de par le retards enregistré dans l'exécution des taches par la SEMRY.

Photos 2:Séchage de riz en plein Aout

Source : Kamgang(2019)

La conséquence majeure des services fournis par la SEMRY est la perte significative de la production, mais aussi l'augmentation des coûts de production, principalement dans le transport mais aussi dans la surveillance de la production qui se trouve être encore dans les parcelles éloignés des maisons.

Les résultats de notre estimation montrent que la variable niveau d'instruction, tel qu'attendu, a un impact positif et significatif (à 1 %) sur le niveau d'efficacité technique des exploitations rizicole. Cela implique que les producteurs ayant un niveau d'instruction élevé sont susceptibles d'être plus efficaces que leurs homologues moins instruits. L'explication qui pourrait être avancée est le fait que le niveau d'instruction influence la prise de décision du producteur, notamment dans l'utilisation des intrants convenables dans l'exploitation agricole. Cette variable joue en faveur de la maîtrise des techniques de production. Ces dernières portent plus particulièrement sur une utilisation plus efficace des intrants, sur le développement des bonnes pratiques agronomiques.

Toutefois, dans nos entretiens avec les riziculteurs, la quasi-totalité des répondantsinterviewés affirme que le taux moyen de fréquentation des formations professionnellesdemeure faible à cause du manque d'implication des services de vulgarisation.

La revue de littérature réalisée au chapitre 2 de ce mémoire a amplement documenté cette variable. En effet, ce résultat rejoint celui de Nuama (2006) qui conclue que les exploitants instruits ont la possibilité de s'informer sur les prix des intrants agricoles. Cela contribuera à remédier à l'asymétrie d'information entre les producteurs et les commerçants, augmenter le pouvoir de négociation et donc acquérir ces intrants à moindre coût. Par conséquent, un niveau d'instruction minimal est souvent prérequis pour accéder à l'information, à la technologie et aux programmes de formation et de vulgarisation et donc, joue en faveur de la réduction du niveau d'inefficacité du producteur

Le résultat le plus frappant de notre régression concerne l'effet de l'accès à la terre surl'efficacité technique des producteurs. Nous nous attendons, selon l'hypothèse émise, à ce que le mode de propriété soit un facteur améliorant l'efficacité technique. Toutefois, la situation semble être différente dans le cadre de notre analyse, dans le sens où la variable accès aux fonciers est positivement corrélé à l'inefficacité technique. Les riziculteurs exploitant des parcelles louées sont plus productifs que ceux en faire-valoir direct, Ainsi, les résultats de l'estimation montrent que la variable accès aux foncier agricole exerce un effet positif et significatif à 1 % (coefficient = 2.697343 ***; t= 4.19 P>|t| =0.000),

Ceci suggère que les exploitants propriétaires révèlent une efficacité technique inférieure à ceux opérant sur des terres louées. En effet, le riziculteur locataire cherche à tirer un maximum de profit lui permettant de couvrir les charges en particulier le prix de location de terre. Par conséquent, il devient plus enclin à intensifier leur culture, optimiser le rendement et produire davantage et de ce fait à utiliser plus d'intrants. Autrement dit, l'exploitant déploie tous ses efforts pouraccroître le volume de production et procéder aux améliorations qui contribueront à améliorerla productivité du système de culture rizicole afin de tirer un maximum de profit leurpermettant de couvrir la charge locative de la terre. Ainsi, le revenu tiré de sa production sertà honorer son engagement financier envers les propriétaires.

Nos résultats vont dans le mêmesens que ceux de Nuama (2010) et de Chemak et al. (2014).

Conclusion générale

Nous avons réussi, avec notre recherche empirique, à apporter des éléments de réponse àla problématique de recherche énoncée au début de ce travail. En effet, en s'appuyant sur les résultats empiriques obtenus et à la lumière de cette discussion, plusieurs éléments d'explication ont été avancés pour comprendre l'origine de l'écart d'efficacité technique entre les exploitations familiales rizicole dans le bassin de production.

En tenant compte de ces variables, cette analyse de l'efficacité nous conduit alors à mettreen exergue des éléments structurants qui nécessitent d'être pris en considération par les décideurs publics lors de la définition des politiques agricoles visant l'amélioration de la performance des exploitations oléicoles en particulier et une plus grande prospérité de la filière rizicole au Cameroun en général. Dans ce sens, nous nous interrogeons sur les politiques, les mesures et les mécanismes à privilégier pour parvenir à atteindre cet objectif. Pour clore ce travail de recherche, le dernier chapitre sera composé comme suit : d'abord, les implications dégagées des principaux résultats seront discutées et serviront à formuler des pistes d'interventions, en vue de mettre en perspective les possibilités de développement des exploitations rizicole dans la région de l'Extrême-Nord. Ensuite, les limites de l'étude seront abordéeset quelques pistes de recherche futures seront suggérées. Finalement, une conclusion générale de l'étude sera présentée.

1. Recommandations et perspectives de développement desEFR dans la région de l'Extrême-Nord

Dans une économie Camerounaise, ouverte sur l'extérieur et donc des aliments à l'instar du riz donc la quantité importé est significativement plus grande que celle produite plus importé que continue à jouer un rôle prépondérant. Dans cecontexte, elle constitue l'une des filières prioritaires sur laquelle des interventions accruespar diverses institutions nationales doivent s'organiser en vue d'assurer sa rentabilité. À cette fin, cette section est proposée pour développer des propositions d'actions futures, en vued'assurer le renforcement des performances des exploitations rizicole en milieu rural dans la région de l'Extrême-Nord et dans le but de les rendre plus compétitives à moyen et long terme.

Premièrement, les plans d'actions prioritaires doivent être axés sur la formation agricole des riziculteurs qui constitue un des éléments déterminants pour améliorer le niveau d'efficacité productive de leurs exploitations. Cela signifie, entre autres, de s'assurer d'ouvrir l'accès à une formation agricole professionnelle et spécialisée, qui favorise le processusd'apprentissage, notamment en techniques de production et en bonnes pratiques agricoles(telles que, les techniques de récolte et les techniques permettant uneutilisation optimale des engrais, les méthodes d'irrigation adéquates, les exigences ducalendrier cultural, etc.).

Dans cette optique, il est important aussi de promouvoir l'éducation de base en vue d'une meilleure réceptivité des nouvelles technologies de production. Autrement dit, une bonne gestion des exploitations agricoles basée sur les connaissances scientifiques et le savoir-faire productif est indispensable pour assurer une production agricole optimale et exploiter les potentialités de rendement. Ceci peut être opéré grâce aux actions de vulgarisation et aux séances de sensibilisation pour les agriculteurs, et ce par l'intermédiaire des acteurs de développement agricole (MINADER, MINRESI). Ainsi, nous attendons à ce qu'un appui technique des riziculteurs incite à une meilleure allocation des ressources et, par ricochet, à une meilleureproductivité.

Par ailleurs, il va de soi que pour être efficace, cette mesure devrait également être assortied'une action visant à faciliter la subvention ainsi que l'accessibilité des EFR aux intrants, tels que l'engrais, les semences améliorés, les fertilisants et les petits équipements agricoles.L'appui aux producteurs en intrants et matériels agricoles, ainsi que leur accompagnementsur le plan technique, permettra d'améliorer leur compétitivité à long terme grâce à uneamélioration de la valeur ajoutée de la production.

Cependant, à cause d'une trésorerie insuffisante, ces exploitants n'ont pas les moyensfinanciers d'acheter les actifs nécessaires et ne se permettent pas d'investir dans la riziculture. Du coup, cela ne peut aboutir qu'au faible niveau de production. En d'autres termes, pour faciliter l'accès à l'approvisionnement en matériels et intrants avec des circuits adaptés, il est important de mettre en place des incitatifs économiques (par exemple, des programmes de microcrédits et de prêts renouvelables) à la portée des producteurs, particulièrement à ceux qui ont tendance à rencontrer des difficultés à obtenir des crédits bancaires, afin de garantir la disponibilité et l'accessibilité de ces produits à tous les riziculteurs.

De surcroît, pour pallier au problème d'appauvrissement des sols, qui est assez marquéau niveau du bassin de production, des politiques doivent être menées pourpromouvoir le rajeunissement des parcelles. Ceci pourrait augmenter considérablement lerendement des EFR et le revenu des riziculteurs dans la région. La réussite de cette mesuredemande une implication gouvernementale accrue et des moyens financiers pour revitaliserles anciennes parcelles peu productives.

En plus, des actions pourraient être menées dans le domaine de la recherche-développement, qui constitue la clé de la croissance de la productivité agricole et le développement de l'application de nouvelles idées et de nouvelles technologies (par exemple, la recherche de nouvelles variétés locales adaptées aux conditions édaphiques et climatiques de la région, le développement des traitements phytosanitaires plus résistants aux maladies et parasites, la diffusion des nouvelles technologies de production, etc.).

Toujours dans la continuité des actions, les stratégies doivent être orientées surtout sur la facilitation à l'accès aux ressources productives, telles que la terre et le crédit. D'une part, ilsera important d'instaurer un environnement institutionnel favorable par la promotion desmicrocrédits et des programmes d'assurances au bénéfice des agriculteurs. Ceci permettra de faciliter l'accès de ces exploitations familiales aux services financiers et augmenter leurs chancesd'accéder aux crédits de campagne, avec des taux d'intérêt bonifiés et des procédures degarantie assouplies, à la fois de la part du secteur public et du secteur privé, et par conséquent les aider à accroître leur potentiel de production. Les interventions en faveur de l'accès au crédit peuvent permettre de favoriser ainsi l'épargne, l'investissement et subséquemment l'amélioration et la modernisation du système de production.

D'autre part, analyser les questions de politique foncière, relatives à l'accès à la terre, est deplus en plus exigé. En effet, le problème de la sécurisation foncière est une problématique importante pour le développement agricole. L'absence des titres fonciers des exploitations agricoles entraîne des difficultés d'accès au crédit en milieu rural. Donc, il est indispensable d'attribuer des titres fonciers aux propriétaires qui serviront de garantie pour la banque afin de se faire octroyer le crédit. En outre, les exploitations ont tendance à se morceler davantage avec le temps, dû essentiellement au phénomène d'héritage, d'où l'intérêt majeur d'unepolitique publique qui limiterait le morcellement au niveau de la région. Dans un tel contexte,nous comprenons l'importance de la mise en place d'une politique foncière adapté au contexte actuel.

Ensuite, sur le plan institutionnel, nous notons une insuffisance, voire un manque decoordination et de concertation entre les structures concernées par le développement agricole, qui sont peu efficaces et souffrent d'une insuffisance de moyens (matériels,humains et financiers) pour assumer leur principal rôle, celui d'appui et de soutien des riziculteurs. En plus, l'absence des organisations rizicoles défendant les intérêts desproducteurs fragilisent le secteur rizicole, ceci pouvant être dû à l'absence d'un processusde mise en réseau entre les différents acteurs de la filière qui marque le manque de cohérenceet d'articulation des interventions.

Une solution potentielle à ces enjeux serait la mise en place d'une meilleure coordination(verticale et horizontale), entre les différents intervenants de la filière rizicole. La synergie et la cohésion de leurs actions de développement s'avère une condition nécessaire et indispensable afin de solidifier les rapports verticaux et horizontaux, et donc parvenir àintensifier les efforts de promotion du secteur rizicole camerounais. Ainsi, « le modèle linéaire, consistantà décider des politiques de développement de la filière au sommet, doit être remplacé par un modèle basé sur les réseaux, l'interaction et la participation à tous les niveaux » (Karray,2012, p.27).

Ajoutons aussi que les producteurs ont des difficultés de circulation dues à la déficience desinfrastructures routières, la déstructuration de certains réseaux et l'éloignement entre les structures d'aval et d'amont. Donc,l'amélioration de la circulation agricole, visant à résoudre les coûts de transaction ajoutésaux investissements dans les infrastructures routières, y compris des routes agricolesfavorables aux déplacements des agriculteurs vers les marchés, porte à croire que le prix du riz national va être, à moyen et long terme, plus compétitif.

La diminution des coûts de transaction, soit à cause des interventions de l'État (telles que les routes, les infrastructures rurales, la diffusion de certaines technologies), soit à cause d'uneorganisation plus efficiente de la filière (organisations de producteurs), pourrait à long termepermettre de meilleures conditions aux producteurs.

Finalement, la forte concentration géographique de la production de rizdans le bassin rendcette dernière plus fragile face aux risques des aléas climatiques et aux défisenvironnementaux liés à l'intensification de la production rizicole. Des fluctuationsimportantes des volumes offerts annuellement pourraient donc être observées. De même, lesmauvaises pratiques agricoles sont en grande partie responsables de la dégradation actuellede l'environnement. Toutes ces contraintes sont des difficultés auxquelles les exploitations rizicoles doivent tenir compte pour assurer la durabilité des ressources naturelles à long terme. Donc, il est important d'organiser un système de protection sociale contre les grands risques auxquels peuvent être confrontés les producteurs. De plus, il s'agit d'amener cesproducteurs à adopter des pratiques d'exploitation durable pour une meilleure utilisation desressources au profit des générations futures.

À moyen et long terme, ces multiples actions pourraient se révéler très efficaces dans le développement agricole en général et la promotion du secteur rizicole camerounais en particulier, afin d'optimaliser le rendement des exploitations rizicoles et d'améliorer leur efficacité. Dès lors, les gains de productivité du secteur rizicoles sont la clé pour créer denouvelles perspectives d'emploi, accroître les revenus et donc offrir un meilleur avenir pourles riziculteurs Camerounais.

Si les soutiens fournis par l'État (l'intensification de l'assistance technique, la subvention de l'engrais, la vulgarisation du système rizicole intensive, etc.) sont maintenus, nous pouvons nous attendre à moyen terme à une amélioration de la productivité du secteur. À la longue, nous prévoyons observer une diminution de l'importation à mesure que la production rizicole nationale augmente. En effet, avec la part de marché que gagneraient les producteurs locaux et l'augmentation de leur production, ils seraient en mesure de réaliser des économiesd'échelle. Dans ce sens, la stratégie nationale de développement de la rizicultureau Cameroun vise à augmenter la production moyenne de riz.

Toutefois, il est difficile d'évaluer de manière précise le degré de la mise en oeuvre de cesrecommandations. Par conséquent, il faut vérifier que leur suivi soit assuré pour obtenir des résultats satisfaisants et afin d'amener rapidement les correctifs, si cela est nécessaire. Il semblerait également intéressant d'approfondir la question du financement à mettre en oeuvre pour permettre d'opérationnaliser ces actions. Ceci relève de la responsabilité du gouvernement, et ce, évidemment avec une participation active du secteur privé, qui doit définir des choix stratégiques et mettre en place un fond d'aide et de soutien aux investissements agricoles.

Nous rappelons que l'intérêt fondamental de cette analyse est surtout d'aider les décideurs àéclairer les principales variables sur lesquelles ils peuvent agir pour améliorer l'efficacitéproductive du secteur rizicole. Dès lors, en fonction d'une analyse attentive des problèmes,nous avons pu dégager des pistes de solutions contextualisées et des moyens futurs quipeuvent être suggérés pour l'amélioration du degré actuel de l'efficacité technique et le renforcement des performances des exploitations familiales rizicolesau Cameroun, objectif ultime denotre analyse.

Par ailleurs, au terme de ce travail, il paraît utile, dans les sections suivantes, d'aborder quelques limites de l'étude et de synthétiser quelques conclusions qui permettent d'éclairer les objectifs de recherche.

2. Limites et voies futures de recherche

Bien que les résultats de notre recherche soient intéressants et aient permis de pouvoir estimer et analyser les niveaux d'efficacité technique des entreprises rizicole, il importede souligner que ce mémoire présente certaines limites qui méritent notre attention et quinous conduisent à envisager certains prolongements possibles du travail entrepris.

La première limite que nous tenons à signaler est d'ordre méthodologique. Elle est relative, d'une part, à la taille de l'échantillon des répondants et, d'autre part, au questionnaire quantitatif adopté. En effet, le nombre total d'échantillons prélevés demeure restreint encomparaison à des études antérieures similaires. Ainsi, ce nombre de répondants limité à 253 est dû essentiellement au court temps alloué àla réalisation de l'enquête et au manque de matériel logistique et des moyens nécessaires.

Ainsi, malgré le fait que l'échantillon d'exploitations familiales agricoles étudiées soit relativementreprésentatif de la population mère, il serait intéressant, dans une recherche future, d'élargirsa taille et viser les riziculteurs dans d'autres régions plus éloignées, dans le but d'assurerla généralisation de tous les résultats à l'échelle nationale du pays.

Ensuite, dans le contexte de la riziculture, l'utilisation de données en coupetransversale peut être considérée comme une limite, puisque la collecte se déroule dans unhorizon temporel limité et ne permet pas d'avoir une série de données chronologiquescouvrant une longue période. Étant donné la limite précitée, il serait intéressant d'entreprendre une analyse dynamique dans le futur pour analyser la performance desexploitations rizicoles sur plusieurs années et vérifier si cette inefficacité perdure dans letemps. Ceci permettrait de conquérir une certaine stabilité des paramètres du modèle àestimer et donc contribuer à améliorer la faisabilité méthodologique.

Considérant tout ceci, il serait peut-être utile d'évaluer l'efficacité technique, sur une périoded'étude plus longue, avec un échantillon de taille plus considérable et d'utiliser unquestionnaire plus développé pour inclure d'autres variables, d'ordre qualitatif par exemple,afin d'aboutir à un résultat représentatif statistiquement et pertinent au regard dela connaissance empirique.

En plus, au fil de notre recherche, nous avons constaté aussi que l'analyse a été réalisée enconsidérant la riziculture comme étant un système de culture à part (mono-output). Or,dans la réalité, les exploitations agricoles en milieu rural produisent plusieurs spéculationsagricoles en même temps et les prises de décision concernent la gestion globale del'exploitation (avec un processus de production multi-output). Par ailleurs, il seraitnécessaire, dans une approche plus globale, de traiter la situation de multioutputs dans lesexploitations agricoles, dans une tentative de comprendre les effets du système de culture rizicole sur les autres spéculations agricoles. Cela étant dit, ce travail gagnerait à êtrecomplété par des études intégrant une approche systémique globale qui représente latechnologie de production par une fonction de distance afin de pouvoir appréhender lacomplexité de l'exploitation agricole.

Bien entendu, au niveau des données, certaines limites peuvent être décelées, alors il imported'expliquer quelques choix d'analyses. Par exemple, la difficulté de collecter certaines données (comme les coûts de production, les revenus réels des riziculteurs et les prix desfacteurs de production) n'a pas rendu la tâche facile et nous aempêché d'aller plus loin dans notre analyse. Par ailleurs, pour enrichir l'analyse et améliorer la validité de cette étude,il serait intéressant de mesurer, dans une recherche ultérieure, l'efficacité allocative (par laprise en compte des prix des intrants) des exploitations rizicoles et aborder ainsi la questionde leur performance globale. En effet, une telle étude apporterait une plus-value, car laconjonction de ces deux types d'efficacité nous permettra d'estimer l'efficacité économique de ces exploitations.

De surcroît, nous aurions pu élargir davantage le champ de l'étude si nous intégrions d'autresindicateurs de la performance des firmes (par exemple, la productivité agricole), en faveurd'une appréciation plus rigoureuse des résultats. En outre, les facteurs explicatifs choisis dansnotre modèle d'estimation, comme étant les sources de l'inefficacité technique, sont largementutilisés par des études antérieures traitant la question de la performance productive des exploitations familiales agricole. Toutefois, à cause de la vaste littérature sur le sujet, il est impossibled'inclure l'ensemble des facteurs clefs qui caractérisent les niveaux d'efficacité techniquedans ce contexte agricole. Partant de ce fait, les résultats de ce mémoire peuvent être complétés en intégrant, dans des recherches futures, d'autres facteurs susceptiblesd'influencer les performances des exploitations rizicoles dont nous n'avons pas tenu comptedans cette recherche, afin d'aboutir à des résultats plus intéressants.

À titre d'exemple, l'étude aurait pu s'intéresser à l'effet du progrès technique sur laperformance des exploitations. Il en va de même s'il avait été possible d'inclure l'effet del'irrigation : notre travail aurait également gagné en validité. De plus, la variablemécanisation est probablement une variable qu'il serait judicieux de prendre en compte dansune extension de cette recherche (par exemple, les producteurs utilisant la mécanisation n'ontcertainement pas la même frontière de production que ceux qui ne l'utilisent pas). Notonsque si ces variables, qui sont de plus en plus abordées par la littérature sur les efficiences, nesont pas prises en compte dans notre modèle, c'est parce qu'elles pourraient engendrer unbiais d'endogénéité21(*). Ainsi, la principale limite méthodologique de ce travail de rechercheconsiste à l'absence de traitement des questions d'endogenéité de certaines variables. De même, une autre recherche visant à confronter les deux approches paramétrique et nonparamétrique, à des fins de comparaison et en faveur de mieux valider les résultats, seraitintéressante dans le sens où elle peut élargir le champ d'interprétation des performances des riziculteurs. Il serait également possible d'utiliser une autre forme fonctionnelle dans le butde comparer la distribution des scores des efficiences (Giannakas et al., 2000).

Néanmoins, d'une manière générale, malgré les insuffisances soulevées que peut contenircette étude, elle a permis de répondre aux deux objectifs de recherche énoncées dansle premier chapitre, tout en apportant des réponses statistiquement prouvées pour confirmernos hypothèses de recherche. En outre, elle est particulièrement intéressante dans le sensqu'elle a permis de collecter des données primaires. Les résultats obtenus nous ont permisd'affirmer qu'il existe un écart entre les riziculteurs en matière d'efficacité technique etd'avancer quelques pistes de réflexion qui serviront, probablement, à élaborer des choixstratégiques de développement agricole pour les années à venir. Donc, les informationsqu'apporte cette étude sont aussi porteuses de bénéfices pour les riziculteurs dans le bassin de production de Maga, dansle sens qu'elles pourront servir à améliorer concrètement leur situation générale. Pour finir, cette étude pousse la réflexion un peu plus loin vers d'autres questions de recherche :


· Quel est le niveau d'efficacité allocative et économique des exploitations familiales rizicoles dans la région de l'Extrême-Nord ?


· Dans quelle mesure l'efficacité de l'intervention de l'État, acteur essentiel dansle développement agricole, augmente-t-elle l'efficacité au niveau des riziculteurs, la valeur ajoutée de la production ainsi que son effet sur le développementlocal durable de la communauté objet de l'étude?

Ainsi s'achève la partie qui présente les limites de notre travail et les voies futures derecherche prometteuses dans le prolongement de ce mémoire. Il s'agit dans ce qui suit derevenir sur les principales conclusions présentées au cours de l'ensemble de notre travail derecherche.

3. Conclusion

L'estimation du modèle de frontière de production a suscité ces dernières années un regaind'intérêt parmi les économètres. Dans ce sens, depuis longtemps, la recherche a tentéd'analyser la performance des exploitations agricoles, notamment rizicole. Dans ce cadre,compte tenu de l'importance du rôle joué par les exploitations familiales agricoles dans ledéveloppement socio-économique au Cameroun, et les traits problématiques auxquels fait facele secteur rizicoleCamerounais, l'amélioration de l'efficacité doit constituer un pilier despolitiques de développement.

Au terme de cette analyse, l'objectif principal de ce mémoire qui guide notre démarchepropose, d'une part, de mesurer l'efficacité technique des riziculteurs dans le bassin de production de Maga, d'autre part, de déceler quelles sont les sources d'inefficacitéexistantes. La connaissance de ces facteurs permet d'améliorer la productivité globale de ces exploitations. Pour atteindre cet objectif, les données utilisées ont été collectées dans le cadre d'une enquête menée auprès d'un échantillon de 253 EFR dans le bassin de production de Maga pendant la saison 2018. Dans une première étape, les scores d'efficacité ont été estimés par la méthode non paramétrique grâce au modèle DEA suivant les approches BCC et CCR. Dans une deuxième étape, les principaux déterminants de cesscores ont été identifiés, discutés et interprétés. Le logiciel Stata a été utilisé pour estimer un modèle Tobit.

L'idée était de pouvoir caractériser et comparer les exploitations familiales rizicoles entre elles afin defournir aux décideurs des conseils d'intervention de développement agricole. Pour ce qui estde l'atteinte du premier objectif de recherche, il ressort des résultats empiriques que lesexploitations familiales rizicoles se caractérisent par une inefficacité technique. Les scores d'efficacitétechnique des exploitations varient entre 20 % et 73% avec une moyenne de 40.5 %.

Cette moyenne traduit que la production pourrait être nettement améliorée avec les mêmesquantités de ressources productives que celles utilisées actuellement. En d'autres termes,le gaspillage global des facteurs de production est de l'ordre de 18 %.

Tel est le second objectif de ce travail : plusieurs facteurs sont à l'origine de cet écart d'efficacité technique. Les résultats empiriques obtenus à partir de l'estimation du modèle Tobit et de l'étude des déterminants de l'efficacité technique pour l'échantillon total permettent de conclure que 5 variables explicatives sont statistiquement significatives auseuil de 1 %. Celles-ci sont notamment l'âge, le niveau d'instruction, l'accès aux créditsagricoles, le recours au revenu extra-agricole, le statut foncier des exploitations agricoles.

Les résultats de l'estimation montrent que l'âge des chefs d'exploitation, le niveaud'instruction, l'accès au crédit et la proportion des arbres productifs sont significatifset influencent positivement le niveau d'efficacité technique des exploitations rizicoles à Maga. En revanche, le revenu non agricole et l'accès à la terre l'influencent négativement.

Comme nous venons de le voir, nous en arrivons à la conclusion que nos deux objectifs derecherche ont été atteints. En effet, nos analyses corroborent la plupart des hypothèses derecherche émises dès le départ. Dès lors, sur la base de ces résultats, nous esquissons en conclusion un ensemble de préconisations en termes d'actions publiques dans le bassin d'etude, en matièred'amélioration de l'efficacité, visant notamment les exploitations rizicoles.

En effet, des efforts particuliers seraient fournis dans diverses orientations. Comme nousl'avons souligné un peu plus haut, les interventions peuvent être concentrées en grande partiesur les formulations de stratégies et politiques, à savoir la fourniture des assistances techniques agricoles, la sensibilisation et la vulgarisation des exploitants à travers les formations agricoles, l'encouragement de la recherche appliquée, l'amélioration de l'accèsaux facteurs de production, l'octroi de crédits aux agriculteurs, l'amélioration du cadreinstitutionnel, le rajeunissement des sols plantations.

Ces plans d'actions doivent être appuyés financièrement et techniquement par les institutions responsables afin qu'ils puissent améliorer le degré actuel de la performance des exploitations rizicoles dans le but de les rendre plus compétitives.

Toutefois, il est important de se questionner sur les réelles possibilités de les atteindre en regard du contexte du pays et des contraintes dans lequel fait face aujourd'hui le secteur agricole.

Malheureusement, dans le contexte actuel, la conception et la mise en oeuvre de ces actions de développement agricole manquent souvent d'opérationnalité à cause de l'absence d'un instrument de contrôle efficace fait encore défaut. En bout de ligne, rappelons que le présent projet de recherche n'est rendu qu'à mi-chemin et, malgré les résultats prometteurs obtenus lors de la discussion, il est encore trop tôt pour confirmer le véritable impact des stratégies et les actions qui seront mises en place pour améliorer le secteur oléicole.

Par conséquent, ce travail ne vise pas réellement à fournir des solutions toutes faites aux décideurs et aux institutions responsables, mais leur offre plutôt des outils de réflexion afind'apporter des solutions efficaces et pérennes ancrées dans les problématiques techniques, institutionnelles et socioéconomique de l'ensemble des exploitations rizicole de la région et donc chercher à promouvoir le secteur rizicole et améliorer les conditions des producteurs de ri au Cameroun.

ANNEXES

Annexe 1:Test de normalité sur la variable principale (InTE)

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Table des matières

Dédicace 1

Résumé 3

Abstract 4

Remerciements 7

Sigles et Abréviations 8

Liste des figures 9

Liste des graphiques 9

Liste des Modèles 9

Liste des Tableaux 9

Introduction générale 10

1. Contexte 10

2. problématique 11

3. Objectifs de recherche 16

4. Question de recherche 16

4.1. Question principale de recherche 16

4.2. Questions de recherche spécifique 16

5. Hypothèses de travail 16

6. Intérêt de l'étude 17

7. Démarche méthodologique 17

Chapitre 1 : Cadre conceptuel et cadre théorique 19

1.1. Cadre conceptuel 19

1.1.1. Le concept d'exploitation familiale agricole et stratégie paysanne 19

1.1.1.1. Système de production et système d'activité 20

1.1.1.2. Variables de l'exploitation familiale agricole 22

1.1.1.2.a. Variable économique 22

1.1.1.2.b. Mesure du travail agricole 22

1.1.1.2.c. Productivité du travail des hommes et des femmes 23

1.1.1.2.d. Flexibilité de la main d'oeuvre 23

1.1.1.2.e. Facteurs de production 24

1.1.2. Stratégie paysanne 24

1.1.3. Le concept d'efficience 25

1.1.3.1. Définition d'efficacité 26

1.1.3.2. Concept d'efficacité vu sousl'approchedelaproduction 28

1.1.3.3.Typologie d'efficacité 29

1.1.3.3.a. Notion d'efficacitétechnique 29

1.1.3.3.b. Notion d'efficacitéallocative 32

1.1.3.3.c. Illustration des types d'efficacité 33

1.2. Cadre théorique 33

1.2.1. Les fondements micro-économiques des formes d'efficacité ou d'inefficacité organisationnelle 33

1.2.1.1. Le contenu delathéorie 34

1.2.1.2. La théorie de l'efficacité-X 34

1.2.1.3. L'analyse micro-économique de laperformanceproductive 36

1.2.1.3.a. Lanotiond'efficacitéTechnique:définitions 37

1.2.1.3.b. Les mesures de l'efficacité technique 37

1.2.2. Les instruments d'analyse de l'efficacité productive 39

1.2.2.1. L'approche paramétrique 41

1.2.2.1.a. Les fonctions de production déterministes et probabilistes 41

1.2.2.1.b. Les fonctions de production stochastiques 42

1.2.2.2. L'approche non paramétrique 45

1.2.2.2.a. Le modèle à frontière non paramétrique 45

1.2.2.2.b. La méthode Data Envelopment Analysis (DEA) 47

1.2.2.2.c. Méthode paramétrique vs méthode non paramétrique 55

1.3. Revue de la littérature 56

Chapitre 2 : La riziculture dans l'Extrême-Nord Cameroun 62

2.1. Généralité sur le riz 62

2.1.1. Origine et distribution géographique 63

2.1.2. Systématique, origine et distribution du riz 64

2.2. Présentation de la zone d'étude 65

2.2.1. Localisation de la commune de Maga 65

2.2.1. Milieu biophysique 67

2.2.1.1. Le climat 67

2.2.1.2. Sols 67

2.2.1.3. Relief 67

2.2.1.4 Hydrographie 67

2.2.3 Flore et faune 68

2.2.1.3 Flore 68

2.2.3.1. Faune 68

2.2.4. Aires protégées 69

2.2.5. Système foncier 69

2.2.6. Activités économiques 69

2.2.6.1. Le secteur primaire 69

2.2.6.1.a. Agriculture 69

2.2.6.1.b. Élevage et pêche 71

2.2.6.1.c. L'artisanat 72

2.2.6.1.c. Sylviculture 72

2.2.6.1.d. Exploitation forestière 72

2.2.6.2. Le secteur secondaire 72

2.3. Pratique de la riziculture dans les exploitations familiale dans la région de l'Extrême-Nord (technique de production du riz) 73

2.3.1. Historique de la filière rizicole dans l'Extrême-Nord 73

2.3.2. Technique de production du riz dans le bassin de Maga 74

Chapitre 3 : Méthodologie 75

3.1. Les méthodes d'investigation 76

3.1.1. Echantillonnage 76

3.1.2. Description de la méthode d'enquête 76

3.1.3. Justification du choix de la zone d'enquête 76

3.1.4. Collecte des données 77

3.1.4.1. Collecte de données secondaires 77

3.1.4.2. Collecte de données primaires 77

3.1.4.3. L'observation directe 77

3.1.4.4. L'observation indirecte 78

3.1.4.4. Les entretiens 78

3.1.4.5. Le questionnaire 78

3.1.4.6. Le pré-test 78

3.2. Traitement et analyse des données 78

3.2.1. Mesure de l'efficacité technique 79

3.2.1. Approche non paramétrique comme outils de mesure de l'efficacité : l'approche DEA 79

3.2.2. Le choix de l'output, les inputs et les variables explicatives de l'efficacité 81

3.2.2.1. La variable output 81

3.2.2.2. Les variables inputs 81

3.2.3. Approche économétrique 83

3.2.3.1. Justification de la technique 83

3.2.3.2. Mise en place du modèle 83

La modélisation s'opère en trois phases 83

3.2.3.3. Présentation du Modèle économétrique 84

3.2.3.4. Spécification des variables et formalisation de équation 84

3.2.3.5. Estimation du modèle 87

3.2.3.6. Ecriture du modèle 87

Chapitre 4 : Résultats et interprétations 88

4.1. Analyse descriptive 88

4.1.1. Caractérisation de la population enquêté 89

4.1.1.1. Genre de l'enquêté 89

4.1.1.2. Statut matrimoniale 89

4.1.1.3. Niveau d'instruction 91

4.1.1.4. Formation agricole 93

4.1.1.5. Expérience 93

4.1.1.6. Revenu non agricole 94

4.1.2. Productivité des exploitations rizicole dans le bassin 95

4.1.2.1. Surface de culture 95

4.1.2.2. Accès aux terres agricoles 96

4.1.2.3. Recours à la main-d'oeuvre extérieure 96

4.1.2.4. Matériel agricole 97

4.1.2.5. Vulgarisation agricole 98

4.2. Efficacité technique des exploitations familiales rizicole 98

4.2.1. Distribution de l'efficacité technique 98

4.2.2. Estimation du modèle Tobit :Identification des facteurs explicatifs du niveau d'efficacité technique 100

Conclusion générale 105

5.1. Recommandations et perspectives de développement des EFR dans la région de l'Extrême-Nord 105

5.2. Limites et voies futures de recherche 109

5.3. Conclusion 113

ANNEXES cxviii

Bibliographie cxxiv

* 1 MINADER(Source)

* 2 Dans la littérature, c'est le modèle le plus utilisé. 

* 3 C'est un économiste et philosophe indien. Spécialiste des problématiques de la pauvreté et du développement, il a reçu le prix Nobeld'Economie 1998 pour « sa contribution à l'économie du bien-être »

* 4Article : « The Measurement of Productive Efficiency » de Farrell publié en 1957 et s'inspirant des travaux

de Koopmans et de Debreu.

* 5 Les rendements sont croissants si la production augmente plus vite que les facteurs de production. On parle d'économies d'échelle lorsque tous les intrants sont doublés et la production fait plus que doubler.

Les rendements sont dits décroissants lorsque la production augmente par un moindre multiple que celui qui est appliqué à tous les facteurs de production. On est en présence de déséconomies d'échelle lorsque les quantités d'intrants sont doublées et que la production augmente par un multiple inférieur à deux. Enfin, les rendements sont dits constants lorsque la production varie dans la même proportion que les facteurs de production.

* 6Danssonouvrageintitulé«Faceaudéclindesentreprisesetdesinstitutions ». Leséditionsouvrièrescitées par AGBODANetAMOUSSOUGA(1995).

* 7Dans la théorie néoclassique du producteur, un isocoût est une droite représentant toutes les combinaisons des facteurs de production caractérisées par le même coût total.

* 8Dans la théorie néo-classique du producteur, un isoquant est une courbe qui relie toutes les combinaisons de facteurs (capital et travail) permettant d'obtenir le même niveau de production. Un isoquant est aussi appelée courbe de produit égale.

* 9 Rechercher forme fonctionnel

* 10 C'est une fonction analytique qui ne satisfait pas une équation polynomiale, contrairement à une fonction algébrique. En d'autre terme la fonction translog est une approximation de second ordre à une fonction de production de forme arbitraire. Ces spécifications permettent d'approximer le niveau de la production, de toute fonction en un point, appelé le point d'approximation. En effet, la fonction translog ne décrit la « vraie » technologie qu'au niveau de ce point d'approximation et à son voisinage.

* 11 C'est une démarche de comparaison utilisée essentiellement pour évaluer la performance des processus d'une entreprise, vis-à-vis d'un pair ou d'un concurrent jugé comme référent, dans une logique de quête des "bonnes pratiques" après définition d'une métrique.

* 12Nous utiliserons ce modèle dans notre travail ; ceci parce que nos EFR possèdent des inputs faible(faible mécanisation, manque de crédit, de produits chimique, etc)

* 13 VRS :VariableReturns to Scale

* 14 C'est une espèce cultivée de plante qui a été délibérément altérée ou sélectionnée par l'homme ; c'est le résultat d'une culture sélective des plantes

* 15 Cette phase constitue l'un des points important sur l'itinéraire technique de la spéculation

* 16 Dans l'analyse des données il existe trois dimensions d'analyse des données : transversale, chronologique et panel. Le lecteur voulant entrer en profondeur pourra chercher Régis Bourbonnais 9ieme édition, DUNOD.

* 17 L'objectif étant de se rapprocher de la réalité

* 18Tobin J. (1958): « Estimation of Relationships for Limited Dependent Variables » Econometrica, vol. 26, pp. 24-36.

* 19 C'est une méthode d'estimation qui repose sur la distribution conditionnelle des variables que l'on étudie, intuitivement, elle consiste à estimer un paramètre inconnu en choisissant la valeur de ce paramètre qui maximise la probabilité d'observer l'échantillon que l'on observe. Elle est soit la probabilité d'observer l'échantillon (cas discret) soit la densité correspondante (cas continu)

* 20C'est le pseudo R-carré de McFadden. La régression surmodèle Tobit n'a pas d'équivalent du R-carré que l'on trouver dans la régression par MCO; Cependant, beaucoup de gens ont essayé d'en trouver un. Il existe une grande variété de statistiques pseudo-R-carrés. Étant donné que cette statistique ne signifie pas ce que R-square signifie dans la régression MCO (la proportion de variance de la variable de réponse expliquée par les prédicteurs), la littérature économétrique suggère d'interpréter cette statistique avec beaucoup de prudence

* 21 Des techniques d'estimation appropriées ont été proposées pour résoudre le problème de biais d'endogénéité, notamment les méthodes d'estimation qui ont recours à l'utilisation des variables instrumentales (elle consiste à contrôler les variables qui causent le phénomène de sélection par des méthodes de régression). Parmi ces dernières, on peut citer l'estimateur de Hausman-Taylor (1981) et la méthode en deux étapes de Heckman (1979).






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