6. Porto-Novo, une ville occupant une
position stratégique en matière économique et
touristique
Les villes de Cotonou et de Porto-Novosont
séparées d'une distance de 30 km environs. Comme le
témoigne l'armature urbaine, elles font partie des principales villes du
Bénin. A l'est de Porto-Novo, à 90 km environ, se dresse Lagos,
l'une des plus grandes métropoles d'Afrique.De par son poids
démographique estimé à près de 21 millions
d'habitants, cette métropole se hisse au rang de la principale ville en
Afrique de l'Ouest. Porto-Novo se trouve entre deux pôles urbains
importants et se situe donc dans leur zone d'influence.A trois, ces villes
d'inégal
gabarit dessinent ainsi une aire transfrontalière
dynamique sur la côte Ouest-africaine. Cet espace alimente d'importants
flux d'échanges économiques et des mobilités au quotidien.
Le port de Cotonou, les marchés de Dantokpa et de
Ouando ainsi que les centres commerciaux de Lagos sans oublier les sites
touristiques de Porto-Novo sont autant de facteurs incitatifs et attractifs sur
le plan commercial et économique. Le climat des affaires qui
règne dans cette partie méridionale du Bénin et du
Nigéria, est un enjeu économique indéniable. Et cette
position stratégique qu'occupe la ville de Porto-Novo s'avère
être une opportunité pour son développement touristique en
particulier.
7. Les rythmes et danses traditionnels
à Porto-Novo
7.1. Les rythmes et danses traditionnels de
Porto-Novo
Il existe à Porto-Novo une multitude de rythmes et
danses traditionnels au nombre desquels l'on peut citer :
§ Kpanouhoun
Comme le nom l'évoque en goun, le Kpanouhoun est
littéralement le rythme des assiettes.
C'est un rythme joué à base des assiettes qui
constitue donc l'instrument musical.
§ Massègohoun
Déjà évoqué
précédemment dans le document.
§ Adjogan
Rythme et danse de la cour royale de Porto-Novo. Souvent
pratiqué par les femmes.
§ Gangbo
C'est un rythme pratiqué lors des funérailles et
pour le culte des fantômes.
En plus de ces rythmes et danses énumérés
précédemment l'on peut aussi citer le Olin, le
Kaka, le Djèkè et le
Gohoun.
Il est à noter que Porto-Novo se transforme en une
ville festive les week-ends. Au cours de ces réjouissances qui drainent
beaucoup de monde venu des autres villes du Bénin, l'on remarque que la
musique traditionnelle constitue la musique préférentielle qui
est jouée en boucle.
7.2 Les praticiens des rythmes et danses traditionnels
à Porto-Novo
Porto-Novo est l'une des villes béninoisesdisposant
d'un fort potentiel culturel et touristique. Plusieurs acteurs culturels
s'évertuent à mettre en exergue ces potentiels. En ce qui
concerne les rythmes et danses traditionnels, plusieurs acteurs de la ville de
Porto-Novo s'attèlent à faire leur promotion afin
d'empêcher leur disparition. Parmi ces acteurs on retrouve les troupes de
danses traditionnelles de la ville de Porto-Novo.
Selon Mr Kiléyi Paul, promoteur d'une troupe de danse
à Porto-Novo, il existe dans la ville quatre troupes de danses
traditionnelles. Ces troupes de danses sont :
§ Le ballet de la cité
(Troupe de danse de la municipalité de Porto-Novo)
Cette troupe de danse répète à la Maison
internationale de la Culture.
§ L'espace Achakata
Cette troupe de danse répète au musée
Honmè.
§ Les As de la capitale
Ils répètent à la maison Djidonou dans le
quartier Ouinlinda à Porto-Novo.
§ La Troupe Tawa
La troupe Tawa répète à l'école
primaire publique Déguè Tokpa de Porto-Novo.
En dehors de ces troupes de danses, il est à noter que
plusieurs artistes de Porto-Novo oeuvrent aussi pour la promotion des rythmes
et danses traditionnels. Parmi ces artistes nous pouvons citer le
mélomane NOUGBOZOUKOU Bernardin qui a à son
actif plusieurs albums.
7.3 Les enquêtes effectuées à
Porto-Novo
Nous avons effectué une enquête dans la ville de
Porto-Novo afin de déceler les problèmes liés aux rythmes
et danses traditionnels et aussi prendre connaissance des avantages qui
résulteraient de la réalisation de notre projet.Notre
enquête s'est déroulée en deux temps.
Dans un premier temps nous avons soumis un questionnaire
d'enquête aux troupes de danses de la ville et dans un second temps nous
avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes et danses
traditionnels, certains acteurs culturels et les autorités de la
ville.
§ Premier temps
Nous avons soumis un questionnaire aux troupes de danse de
Porto-Novo (voir annexe pour le contenu du questionnaire). Dans le tableau
ci-après nous récapitulons les résultats.
Résultats de
l'échantillonnage
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Questions
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Réponses
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Pourquoi choisir de pratiquer les rythmes et traditionnels
|
44% ont répondu : Par passion
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56% ont répondu : Pour la sauvegarde de la culture
à travers les rythmes et danses traditionnels.
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Quelles sont les raisons expliquant la disparition des rythmes
et danses traditionnels et le manque de visibilité de ses praticiens.
|
40% : Envahissement de l'Afrique par la musique moderne,
ce qui constitue une forme de colonisation. Il y a aussi les religions
révélées qui diabolisent les rythmes et danses
traditionnels.
|
30% : Désintéressement de la jeunesse
|
30% : Désintéressement de la jeunesse et
manque de cadre appropriés
|
Comment se trouve l'état des lieux de
répétition, de spectacles et de déroulement des
manifestations des danses et rythmes traditionnels
|
90% estiment que l'état de ces lieux doit être
amélioré
|
10% estiment que l'état de ces lieux est assez bon.
Mais ils précisent que des améliorations doivent être
effectuées afin d'offrir de meilleurs cadres aux praticiens des rythmes
et danses traditionnels.
|
De quoi avez-vous besoin
pour la pratique des rythmes
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100% répondent qu'ils ont besoin de subventions et de
cadres de prestations et de répétitions adéquats.
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Les troupes de danses pensent que notre équipement est
important pour la promotion des rythmes et danses à conditions de
disposer des moyens pour sa réalisation.
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Tableau 2:Résultats de
l'échantillonnage
§ Second temps
Nous avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes
et danses traditionnels et certaines autorités de la ville de
Porto-Novo.
Du coté des praticiens des rythmes et danses
traditionnels, nous nous sommes entretenus avec M.
KILEYIPaul et M.
DJIDONOUGeorges qui dirigent chacun une troupe de
danse.
Au cours de notre entretien avec M.
KILEYIPaulqui est le responsable de la
troupe « le ballet de la cité», nous avons
appris le nom et les occasions auxquelles sont joués certains rythmes
traditionnels du Bénin.En outre, il nous a précisé le nom
des troupes de danses de la ville et leurs lieux de répétition.
On remarque donc que la plupart de ces troupes répète dans des
lieux qui ne sont pas appropriés et dont l'état laisse à
désirer.
Selon lui, pour que les rythmes et danses traditionnels du
Bénin rayonnent sur le plan national et international, il faut
encourager leur transmission de génération en
génération et disposer d'espaces qui leur sont propres.
Au cours de notre entretien avec M.
DJIDONOUGeorges, responsable de la troupe
« Les As de la capitale », nous
avons pu relever les maux qui expliquent la disparition progressive des rythmes
et danses traditionnels du Bénin. Selon lui, l'Afrique se fait
musicalement coloniser en se faisant envahir par la musique moderne.Cette
situation influe directement sur la jeunesse qui délaisse de plus en
plus sa musique. Pour remédier à ce problème, il
préconise une meilleure mise en lumière des artistes et
praticiens des rythmes et danses traditionnels. En outre il nous a
rappelé la politique du gouvernement actuel qui consiste à la
création de classes culturelles dans les écoles
béninoises. Ces classes culturelles formeront les jeunes dans les
disciplines de la danse traditionnelle, du
théâtre et de la chanson.
Il nous a révéler qu'à Porto-Novo, il
n'existe pas une salle de spectacle capable d'accueillir au moins 500
spectateurs.
En ce qui concerne les entretiens avec des acteurs culturels,
nous nous sommes entretenus avec le directeur du centre Ouadada et le
responsable de la maison internationale de la culture.
Au cours de notre entretien avec le directeur du centre
Ouadada, nous avons appris que ce centre dispose d'un espace plein air de
prestation qui accueille parfois des manifestations liées aux rythmes et
danses traditionnels.
Le responsable de la maison internationale de la culture nous
a quant à lui affirmé que son équipement accueille les
prestations de rythmes et danses traditionnelles mais sur location.
Notre entretien avec les autorités de la ville nous a
amené à la mairie de Porto-Novo où nous avions
été orientés vers la Direction départementale de la
culture. Notre source nous a affirmé que la politique de la
municipalité en faveur des rythmes et danses traditionnels s'appuie sur
celle du gouvernement. Néanmoins, la municipalité organise
plusieurs festivals culturels dont le plus important le Festival
international de Porto-Novo favorise la promotion des rythmes et
danses traditionnels à travers le concours inter-établissement
scolaires.
Conclusion partielle
De tout ce qui précède, on retient que la ville
de Porto-Novo dispose d'un véritable potentiel culturel.
Également son caractère de capitale du Bénin et le
festival international de Porto-Novo sont autant d'atout qui justifie
l'implantation d'un équipement culturel dans cette ville. En outre la
place accordée aux rythmes et danses traditionnels dans cette ville
ainsi que son histoire sont des atouts importants en faveur de l'implantation
de notre projet dans cette ville.
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