VI. Hypothèses
? Générale.
Faire une hypothèse dans le cadre de notre
étude, consiste à trouver une réponse anticipée
à la question qui motive notre étude. Commencer par se poser une
question n'est pas chose abstraite. Car, la réponse permettra de tracer
les sillons de notre étude en vue de mieux comprendre et
interpréter le comportement du personnel de santé face à
la persistance de la transmission verticale. Notre question de départ
est ainsi formulée : Le personnel de santé de
Bouaké communique t-il assez sur la question de la TME?
25
Provisoirement, nous répondons que le taux
élevé de nouveaux cas d'infection du VIH de la mère
à l'enfant est causé par une velléité d'engagement
des prestataires de santé dans la mise en oeuvre et l'adoption effective
de programme de communication en matière de la PTME lors de la CPN.
? Spécifiques.
La première réponse nous permet de dire que les
pratiques ou programmes adoptés par les prestataires de santé ne
sont pas favorables à un possible changement de comportement en
matière de la PTME. Aussi, nous pensons que les prestataires de
santé ne s'impliquent pas effectivement dans les programmes PTME lors de
la consultation, car ils n'ont pas une maîtrise du mécanisme de
communication pour le changement de comportement en matière de la TME et
la stratégie de communication adoptée par les centres de
santé lors de la CPN, ne tient pas compte de l'environnement habituel
des patientes.
VII. Objectifs
? Général.
L'objet que vise notre étude, est de proposer une
stratégie de communication aux prestataires de santé, afin
d'améliorer leur pratique en IEC/CCC/PTME lors de la CPN.
? Spécifiques.
Il s'agira de montrer l'impact positif de l'adoption d'une
stratégie de communication dans la prévention de la TME, en
proposant d'abord, une maquette de mise en oeuvre et l'implication effective
d'une stratégie de communication aux prestataires de santé en
matière de la PTME lors de la CPN. Puis, en mettant au coeur des
séances CCC, un cadre d'échange entre les prestataires de
santé et les patientes en vue de promouvoir l'adoption et le maintien
des comportements sains par les mères infectées ou non, et
prévenir de nouvelles infections du virus par la TME. Enfin, encourager
les mères porteuses du VIH à s'impliquer activement dans la
gestion de leur état de santé ainsi que celui de leur enfant.
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CADRE MÉTHODOLOGIQUE
I. Le terrain de recherche
Le sujet de notre étude mobilise un
intérêt public depuis des années. Il fait objet
d'étude et d'action au sein de toutes les couches
socio-économiques, politiques et administratives des Etats. La
Côte d'Ivoire en a fait une priorité en l'incluant dans les
programmes de la CPN des centres de santé du pays.
Notre aire d'étude se concentre sur la ville de Bouake.
Situé au centre du pays, la ville est traversée par un
réseau ferroviaire, d'un axe routier reliant les autres régions
de la nation et les pays limitrophes du nord. Grâce à ces
différentes infrastructures, Bouaké fait l'objet
d'échanges, de rencontres et d'abris de diverses couches
socio-ethniques, politiques et économiques. Avec une population de plus
de 695 milles habitants pour le département et environs 1,5 millions
d'habitants avec toutes les localités agglomérées qui s'y
rattachent, elle est la deuxième ville la plus peuplée du pays
après Abidjan. Avec cette population, Bouaké n'est pas
épargnée par la pandémie du VIH avec un taux
sérologique «estimé à 3%de sa population en 2013
»41. La situation épidémiologique du pays a
poussé les autorités sanitaires locales à intensifier les
actions en matière de la prévention de la TME dans les centres de
santé de la ville. Cette initiative a permis de dépister des
nouveaux cas d'infections à VIH par la transmission verticale.
La direction départementale de la santé de
Bouaké est composée de trois districts sanitaires (Bouaké
-Nord, Bouaké -Sud et Bouaké Nord-Ouest). Dans le cadre de notre
étude, nous prendrons en compte les districts sanitaires Bouaké
sud et Bouaké Nord- Ouest pour la collecte des informations. Le Centre
de Santé Urbain (CSU) de Nimbo fait partie du district sanitaire
Bouaké Sud et les CSU de Belle- Ville et Sokoura et le centre PMI de
Sokoura font partie du district sanitaire Bouaké Nord- Est. En outre,
ces centres de santé adoptent une stratégie PTME lors de la CPN.
Puisque ces centres sont plus proches des populations et sont facilement
accessibles, ils sont beaucoup fréquentés par les femmes
enceintes et
41EDS, PEPtalk, n° 22, Avril 2013
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les femmes en âge de procréer habitants les
environs. Les derniers chiffres de cas dépistés à la PTME,
allant de Janvier à Juin 2014 se présentent comme suit : CSU de
Belle Ville 43 cas, centre de santé PMI Sokoura 13 cas, CSU Nimbo 22
cas, CSU Sokoura 22 cas. Par conséquent, ces sites représentent
des cadres favorables pour une étude en PTME.
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