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I.3. Les facteurs liés à la communication en
matière de la PTME
La CCC est le cadre communicationnel de la PTME. Cependant,
sa mise en application est loin des attentes des objectifs visés par ce
programme. Les techniques et les moyens utilisés par le personnel de
santé en prévention de la transmission verticale ne favorisent
pas un cadre d'échange en vue d'un changement de comportement
vis-à-vis de la TME du VIH/SIDA.
I.3.1. Les techniques de communication utilisées
à la PTME
Les sages femmes et les conseillères communautaires
des quatre centres de santé étudiés font la CCC collective
ou causerie de groupe et la CCC individuelle. Pendant la causerie collective,
les sages femmes entretiennent les femmes enceintes sur plusieurs thèmes
à la fois. Ainsi, les femmes enceintes qui assistent à la CPN ne
parviennent pas à retenir le message essentiel lors de la causerie.
De plus, les sages femmes n'ont pas une maitrise des langues
locales (baoulé et malinké). Or, sur les quarante femmes
interrogées, vingt affirment comprendre le malinké, quinze
comprennent le baoulé et cinq ne comprennent ni le baoulé et le
malinké. Tandis que trois des sages femmes parlent le baoulé,
quatre comprennent le malinké et cinq comprennent les deux langues. En
outre, le manque de connaissance préalable de l'auditoire provoque un
manque de maîtrise de celle-ci et un déficit de canalisation des
facteurs socioculturels. De même, la disposition de l'auditoire et de la
sage femme empêche le bon fonctionnement de la causerie.
Concernant la causerie individuelle, par crainte de briser le
silence autour de la confidentialité, les femmes enceintes
réagissent moins à la causerie. En effet, lors des causeries
individuelles, la présence de d'autres membres du corps médical
crée un blocage dans la causerie. Cependant, le groupe de soutien et le
groupe de soutien qu'animent les conseillères communautaires permettent
de consolider les liens avec les femmes dépistées positives au
VIH/SIDA. Les femmes adhèrent au groupe de soutien sur invitation de la
conseillère communautaire. Selon les conseillères, le nombre de
femmes VVIH qui adhère à ce groupe représente le tiers des
femmes dépistées positives au VIH par la PTME.
29%
21%
17%
21%
12%
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE MALINKE SAGES FEMMES COMPRENANTS LE
BAOULE SAGES FEMMES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE AIDES SOIGNANTES SOUHAITANTS LE
RECYCLAGE
SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE ET LE MALINKE
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Figure11 : Pourcentage des prestataires de
santé comprenant les langues locales (nos sources)
I.3.1.2. Les moyens de communication en PTME
Les moyens de communication utilisés dans les quatre
centres étudiés sont pour la plupart identiques. Bien que le
problème de salle spécialisée pour la CCC existe, les
sages femmes ont recourt à une boîte à images comme support
IEC/CCC. Ainsi, elles présentent les images aux femmes enceintes et
demandent ce qu'elles voient et pensent de l'image. Cependant, seules trente
deux des quarante femmes interrogées disent comprendre aisément
les images et participent à la causerie. Par ailleurs, sur les sept
sages femmes interrogées, cinq d'entre elles apprécient l'usage
de la boîte à images. Concernant le " zizi" et les
préservatifs, les sages n'ont recourt que si besoin se fait sentir.
Quant à la télévision, elle est installée dans la
salle d'attente dans trois de nos centres étudiés. Le seul centre
qui a en son sein une salle de causerie, dispose une télévision
pour les diffusions de masse. Les sages-femmes ont plus recouru à la
boite à images à cause de sa compréhension facile et
adaptée aux thèmes élaborés à l'entretien.
Cependant, le manque de maîtrise des techniques d'animation de groupe est
fonction de leur formation initiale et le cadre de la CCC inadapté.
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