I.2.1. L'accessibilité des centres de
santé
La question de l'accessibilité des centres de
santé en Côte d'Ivoire est conditionnée par divers raisons.
Par ailleurs, il se pose le problème d'efficacité et de dynamisme
du système sanitaire dans le domaine de la prévention de la TME
du VITT/SIDA. Le taux de fréquentation des centres de santé par
les femmes enceintes est fonction de leur disponibilité, des conditions
d'accessibilité et de leur fonctionnement.
I.2.1.1. La question d'accessibilité des centres de
santé
Selon les orientations des OMD dans la riposte du VITT/SIDA,
notamment dans la prévention de la TME, l'insertion de la PTME dans les
SSG visait à rendre plus accessible ce programme à toutes les
femmes en âge de procréer. Il s'agissait, pour ce programme,
d'encourager toutes les femmes en âges de procréer à
s'approprier ce programme en vue d'une riposte à la transmission
verticale. Cependant, le problème d'accessibilité des centres de
santé en Côte D'Ivoire demeure une préoccupation pour le
programme de la PTME. On enregistre une
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faible couverture en infrastructures sur le territoire
national. « En 2000, on dénombrait un Établissement
Sanitaire de Premier Contact (ESPC) pour 12822 habitants, une maternité
pour 14000 femmes en âge de procréer et un lit d'hôpital
pour 2890 habitants ».58 Aussi, la population
fréquente de moins en moins les services de santé publics. Selon
un rapport du Ministère d'État, Ministère du Plan et du
Développement, « seul 21% de la population ivoirienne
fréquentait les centres de santé en 2000
»59.
Cette attitude des populations face aux centres de
santé est fonction de la distance qu'elles parcourent pour
accéder à un centre de santé pour des soins. En effet,
« 44% de la population se situe à 5 kilomètres d'un
centre de santé, 27% se situe entre 5 et 15 kilomètres et 29% est
situé au-delà de 15 kilomètres ».60
Le facteur de la distance est renforcé par le niveau de vie très
faible des populations. La population est à majorité pauvre. En
2008, « 54% des populations pauvres se rendaient à pied dans
les centres de santé pour des soins, tandis que 12% n'y avaient pas
accès ».61
I.2.1.2. La question des ressources humaines sanitaires
(RHS)
Les ressources humaines sanitaires (RETS) des centres de
santé sont confrontées à d'énormes
difficultés suite à la crise militaro- politique de 2002. En
effet, la crise a provoqué le déplacement accru des RHS de
l'intérieur du pays vers le sud du pays. Ainsi, les grandes villes,
notamment « Abidjan et ses environs ont enregistré plus de 60%
des RHS en 2008 ».62Cette disparité dans la
distribution des RETS a engendré de nos jours, un problème de
disponibilité du personnel et d'efficacité des services de
santé dans les centres de santé de l'intérieur du pays.
Les programmes au sein des centres de santé, précisément
la PTME fonctionne au
58Ministère de la santé et de
l'hygiène publique, Plan stratégique de développement
des ressources humaines du secteur de la sante en Côte d'Ivoire
2009-2013, Abidjan, septembre 2008 ; p.18. 59Ministère
d'État, Ministère du Plan et du Développement,
Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté
2009-2013, Version provisoire, Abidjan, Novembre, 2008, p.60.
60Ministère d'État, Ministère du
Plan et du Développement, opt. cit. Abidjan, 2008, p.61.
61Idem, opt. Cit, 2008,.p.60.
62Ministère de la santé et de
l'hygiène publique, opt.cit, Abidjan, septembre 2008, p.4.
62
ralenti à cause d'un déficit du personnel. Selon
la Direction des RHS, en 2007, on dénombrait dans les SSG, «
3614 médecins dont 2824 dans le secteur public, soit un
médecin pour 5695 habitants ; 2690 sages femmes dont 2506 dans le
public, soit une sage femme pour 3717 femmes en âge de procréer et
591 AS ».63 Cet effectif des prestataires de santé
dans les SSG met en péril le bon fonctionnement des programmes
poursuivis par ces centres. En outre, l'insuffisance numérique des RHS
est une préoccupation plus qu'urgente, en ce sens que le programme de la
PTME mobilise un grand nombre de personnes. Par conséquent, la
disparité et l'insuffisance des RHS dans les SSG fragilisent la
prévention de la transmission verticale à travers le
dépistage des femmes enceintes et la prise en charge des mères
infectées par le VIH/SIDA.
En plus de l'insuffisance numérique des prestataires
de santé dans les centres de santé prénatale, il se pose
le souci de la qualité de prestation du personnel médical et
paramédical, de la gestion et du suivi des RHS. Etant donné que
la PTME est une succession d'activités, les acteurs intervenant dans la
prévention de la TME doivent obligatoirement s `y engager, afin de
motiver et faire accepter les comportements voulus par la PTME.
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