0.2. Problématique de la recherche
La consommation privée est l'un des grands
agrégats macroéconomiques ayant une place importante dans la
théorie économique comme l'affirme BROCHIER(1985) en disant que
« la croissance économique s'apprécie selon
l'accroissement du PIB et de la consommation ». Elle est l'un des
moteurs de la croissance, par la demande qu'elle exerce auprès des
entreprises (source de création d'activités et d'emploi).
En effet, quand le gouvernement veut promouvoir la croissance
en recourant à l'élévation des taux d'imposition directe,
les conséquences néfastes suscitent d'énormes
inquiétudes car l'assiette fiscale étant étroite pour
notre économie sous-développée, les
prélèvements fiscaux modifient les valeurs des autres variables
économiques tels que les prix des biens et services, mais aussi les
prix relatifs du capital et du travail.
D'un côté, une hausse de l'impôt sur les
sociétés affecterait négativement les profits des
entreprises. Ces dernières pourraient renoncer à recruter,
à augmenter les salaires de leurs employés et peuvent aussi
décider de reporter ou d'annuler certains de leurs investissements.
Cette expansion des impôts peut aussi conduire à une inflation ce
qui touche la valeur réelle des encaisses monétaires
détenues par les consommateurs (effet Pigou).
De l'autre côté, puisque la fiscalité
directe ne remplit pas la qualité d'être invisible (être
dissimulé dans le prix des biens et services), il est senti visiblement
par les contribuables en touchant directement leurs revenus.
Dans ce cas, la consommation qui est la principale fonction
des ménages est touchée en premier lieu et la part de la
consommation privée dépendra du revenu après
impôt.
Partant de ces considérations, on peut se demander si
la fiscalité directe des entreprises et des ménages est prise en
compte par les agents économiques privés dans leurs
décisions de consommation finale ; Autrement dit: « La
fiscalité directe des entreprises et des ménages aurait-elle une
influence sur la consommation privée au Burundi? Si oui, dans quel
sens ?».
0.3. Les objectifs de la recherche
Lorsque les différents flux dans le système
fiscal étouffent les initiatives privées et produisent des
distorsions dans le système incitatif, on peut dire que les pouvoirs
publics contribuent au ralentissement de l'économie globale par le
fait que les prélèvements fiscaux constituent une charge pour
les agents privés, laquelle se matérialisant par la
réduction de leur demande ou de leur consommation. LUCAS(1988) dans son
modèle a démontré que le taux d'imposition
élevé conduit à une chute temporaire du revenu global et
aboutit à comprimer les niveaux des revenus individuels.
C'est pourquoi dans ce travail, il sera question d'analyser et
d'examiner comment varie la consommation privée en fonction de la
fiscalité directe effectuée sur les entreprises et les
ménages. Notons que ces deux types de fiscalité sont
constitués par l'ensemble des impôts directs dans un pays
déterminé. Vu l'importance de la consommation des agents
économiques privés dans la mesure de la croissance
économique d'un pays, d'autres variables de contrôle seront mises
en relation dans le but d'analyser leur influence sur la consommation
privée au Burundi.
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