I.4.3. Définitions du coaching au travers de la
littérature
Concernant la littérature existante sur le coaching,
les éléments suivants permettent également de
définir le coaching sur différents axes. E. Pezet (2005), en se
basant sur J. Whitmore (2002) considère le coaching comme un processus
d'élévation de soi vers un besoin supérieur en
réponse aux travaux de Maslow. R. Gori et P. Le Coz, quant à eux
(2007, p.78) mentionnent que le coach nous aide « à
découvrir par nous-mêmes qui nous sommes » en mobilisant des
ressources que nous devons maîtriser pour « devenir le patron de
nous-même ». Pour E. Stacke (2000, p. 64), l'approfondissement de la
connaissance de soi doit servir « de colonne vertébrale
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au coaching ». Selon H. Cloët et F. Bournois (2011),
la valeur ajoutée du coaching réside dans sa capacité
à susciter et soutenir une réflexion sur soi. E. Pezet (2005) en
citant Dubouloy (2004) et Winnicot (1955) fait mention de cet espace
transitionnel qu'offre le coaching où l'individu se met en retrait du
monde afin de lui permettre de réinventer la place qu'il peut et veut y
tenir.
Selon R.-M. Halbout (2015, p.122), le coaching permet à
la fois au coach et au coaché de bénéficier d'un espace de
prise de conscience et d'élaboration. A. Cardon (2009, p.13) inscrit lui
le coaching dans une « relation de compagnonnage », où le
coach et le coaché cheminent seuls sur leur chemin personnel mais
également ensemble. T. Chavel (2010) quant à lui considère
le coaching comme une expérience vocationnelle, bien au-delà des
objectifs professionnels affichés. Pour N. Pelvillain
(2011), le coaching est un accélérateur de la
transformation de l'identité professionnelle et un
accélérateur de nouvelle mobilité.
I.4.4. Le coaching, dans quel contexte sociétal
?
Dans quel contexte s'inscrit le coaching ? Pour P. Le Coz
(2015), le coaching est « un symptôme de fragilité du lien
social » où l'individu n'a plus de repères et est
privé de sens que lui apportait autrefois notamment la religion, la
patrie et la famille, en proie à une grande solitude existentielle. Le
coaching intervient alors dans ce besoin de construction de sens. (L. Buratti
et V. Lenhardt, 2018). De même, la société actuelle nous
invite constamment à la performance et au dépassement de Soi,
à une certaine perfection, dans une « idéologie (...) du
mythe du surhomme » (C. Imhoff et F. Silva, 2016).
I.5. La relation interpersonnelle
I.5.1. La personne
Ce mémoire se basant sur l'expérience du coach
et du coaché notamment au travers de la relation interpersonnelle qui
les lie, il est également important de définir ce concept. Tout
d'abord, je souhaiterai définir la personne en partant de son
étymologie fort intéressante, la persona étant dans le
théâtre grec le masque porté par l'acteur. Au fil du temps,
la persona a été
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associée à l'acteur pour devenir le rôle
joué par cet acteur. De nos jours, la personne n'est-elle finalement pas
le rôle social joué par notre personnage social ?
(Encyclopédie Universalis). C. G. Jung (1961) définit ainsi la
persona comme « ce que quelqu'un n'est pas en
réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il
est », la persona ayant une réelle utilité nous permettant
de nous adapter au monde, au contact de nos différentes interactions
sociales, mais dont il est également nécessaire de pouvoir se
détacher. L'Approche Centrée sur la Personne de C. Rogers,
courant de la psychologie humaniste, considère quant à elle la
personne comme « l'être et l'apparence unis dans une même
expression » avec une reconnexion à son « Soi réel
» en abandonnant le « Soi façade » (G. Odier, 2012,
p.49).
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