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Cheminer vers soi au travers du coaching - expériences de coachs et de coachés


par Florence Kopp
ICN Business School - Certification Coach Consultant RNCP Niveau 2 2021
  

Disponible en mode multipage

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Florence Kopp

Mémoire de certification Formation Coach Consultant Promotion 2021 Nancy

Cheminer vers Soi au travers du coaching

Expériences de coachs et de coachés

Mémoire sous la direction de Vera Ivanaj

Attestation d'authenticité

« J'atteste que ce travail est personnel, cite en référence toutes les sources utilisées et ne comporte aucun plagiat. »

Florence Kopp

2

De l'introduction à la conclusion :

Nombre de pages : 39

Nombre de caractères : 68 326 (sans les blancs)

3

Formulaire de Consentement

Je soussigné(e) : Florence KOPP

Formation suivie : Coach Consultant

Session suivie : 2020/2021 à ICN Business School Nancy

Auteur et signataire du mémoire ayant pour titre : Cheminer vers Soi au travers du coaching. Expériences de coachs et de coachés

Dirigé par : Vera Ivanaj

? Autorise ICN Business School à diffuser mon mémoire sur le site ICN, sur Knowledge Hub et à disposer d'une version papier et pdf disponible à l'emprunt ceci sur une durée limitée fixée à 20 ans.

? N'autorise pas ICN Business School à diffuser mon mémoire sur le site ICN, sur Knowledge Hub et à disposer d'une version papier et pdf disponible à l'emprunt ceci sur une durée limitée fixée à 20 ans.

? Autre (précisez) : /

Je note qu'en cas de diffusion de mémoire, ICN Business School se réserve le droit de retirer à tout moment mon mémoire sans avertissement préalable et prends note également que je pourrais à tout moment en demander le retrait en contactant ICN Business School.

Fait à Longeville-lès-Metz, le 07/05/2021

Signature du candidat précédée de la mention « bon pour accord » Bon pour accord

4

Remerciements

Cette année de formation, tant attendue, s'achève bientôt... J'avais depuis plusieurs années une intime conviction que cette formation de coaching serait une étape fondamentale sur mon chemin personnel. Je ne me suis pas trompée, tant cette année fût enrichissante, pleine de découvertes sur moi, les autres, la vie. Au-delà des apprentissages et de l'ouverture d'esprit apportés par cette formation, celle-ci s'inscrit pour moi dans un véritable projet de vie et a été, dès que l'idée à germer d'y postuler, un véritable « accompagnateur » dans ma reconstruction personnelle. Je tiens à remercier toutes les personnes rencontrées sur le chemin cette année et celles déjà présentes dans ma vie, qui m'ont permis de vivre cette magnifique expérience :

- Laurent Goldstein pour m'avoir permis de participer à ce cursus, pour sa passion, sa bienveillance et son engagement ;

- Les différents intervenants, pour nous avoir fait partager leur univers, leur vision du coaching, leurs connaissances, suscitant intérêt et questionnements pour certains, étant sources d'inspirations pour d'autres ;

- Cette promotion, aujourd'hui 100% féminine, avec toutes ces femmes riches de leur parcours de vie, passionnantes, ayant laissé au fil de l'année exprimer leur « Vrai Moi », et avec lesquelles je me suis laissée « infusée » durant chaque échange et partage ;

- Vera Ivanaj, pour les entretiens passionnants et la confiance accordée dans la rédaction de mon mémoire, ayant directement cernée ma personnalité et mes besoins ;

- Les coachs et les coachés qui m'ont soutenue dans ce projet en me livrant une part de leur intimité et qui m'ont profondément touchée dans le partage de leur expérience ;

- Ma fille Inès, pour tout l'amour qu'une petite fille de presque 4 ans peut apporter à sa maman, pour tout ce qu'elle est et qui me donne tant envie de contribuer à un monde meilleur ;

- Mon conjoint Mickaël pour son amour inconditionnel, son soutien, le temps accordé et son acceptation de ce changement de vie ;

- Mes amies de coeur, Astrid, Alexia, Aurélie et Joanne pour leur confiance, leurs encouragements et leur compréhension de mon « être profond » ;

- Mon amie et thérapeute Evelyne, pour sa bienveillance, nos échanges éclairants et les soins apportés ;

- La vie, de m'avoir permis, du fait de cette épreuve de vie en 2020, de réaliser une de mes envies profondes en participant à cette formation.

Résumé

Ce mémoire s'intéresse à mieux comprendre comment il peut être possible de « cheminer vers Soi » au travers du coaching, en se basant sur l'expérience à la fois du coaché mais également du coach ; cette étude se limitant au coaching individuel.

Dans une première partie, les concepts-clés ont été définis tels que le « Soi », le « cheminement », le « coaching » et la « relation interpersonnelle » qui lie coach et coaché. Dans un deuxième temps, un certain nombre de réponses ont été apportées par la revue littéraire en considérant notamment la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché, la posture spécifique du coach à la fois instrument et accoucheur et les outils et approches pouvant être mobilisés afin de faciliter le chemin vers Soi. Certains obstacles internes et externes rencontrés sur ce chemin personnel pour les coachs et les coachés ont également été pris en considération dans cette recherche. Enfin, une enquête a été effectuée en recueillant le témoignage de coachs et de coachés lors d'entretiens semi-directifs afin de valider les différentes hypothèses déterminées grâce à la revue littéraire et y apporter de nouveaux éléments.

5

Mots clés : Soi - Cheminement - Coaching - Relation Interpersonnelle - Outils - Obstacles

6

Table des matières

ATTESTATION D'AUTHENTICITE 2

RESUME 5

TABLE DES MATIERES 6

CITATIONS INSPIRANTES 9

INTRODUCTION 10

I.1. LE SOI 12

I.1.1. Définitions traditionnelles du Soi 12

I.1.2. Revue contemporaine du Soi 13

I.2. LA REVELATION DE SOI ET LA REALISATION DE SOI 14

I.2.1. La révélation de Soi 14

I.2.2 La réalisation de Soi 14

I.3. LE CHEMINEMENT VERS SOI 15

I.3.1. « Connais-toi toi-même ! (...) » 15

I.3.2. Le processus d'individuation de C.G. Jung 15

I.3.3. Le VITRIOL alchimique 16

I.4. LE COACHING 17

I.4.1. Coaching et accompagnement 17

I.4.2. Définition officielle du coaching par l'International Coach Federation (ICF) 17

I.4.3. Définitions du coaching au travers de la littérature 17

I.4.4. Le coaching, dans quel contexte sociétal ? 18

I.5. LA RELATION INTERPERSONNELLE 18

I.5.1. La personne 18

I.5.2. La relation interpersonnelle 19

PARTIE II : REPONSES APPORTEES PAR LA REVUE LITTERAIRE 20

II.1. LE ROLE DE LA RELATION INTERPERSONNELLE 20

II.1.1. « C'est la relation qui guérit » 20

II.1.2. L'alliance coach-coaché 21

II.1.3. La magie de l'interaction 21

7

II.1.4. Processus de transfert et contre-transfert 22

II.2. LE COACH EN TANT QU'ACCOUCHEUR ET INSTRUMENT 22

II.2.1. Le coach, un accoucheur 22

II.2.2. Le coach, un instrument 23

II.2.3. Une question de posture ? 24

II.3. LE CHEMINEMENT VERS SOI, UNE QUESTION D'OUTILS ET D'APPROCHES ? 24

II.3.1. Quels outils pour quels besoins ? 24

II.3.2. Types d'approches de coaching pouvant favoriser ce cheminement vers Soi 27

II. 4. LE COACHING, UN APPEL ? 28

II.4.1. Devenir coach 28

II.4.2. Place de la formation 28

II.4.3. Un travail permanent sur Soi 29

II.4.4. Pourquoi débute-t-on un coaching ? 30

II. 5. LES OBSTACLES AU CHEMINEMENT VERS SOI 30

II.5.1. Les obstacles pour le coach 30

II.5.2. Les obstacles pour le coaché 31

PARTIE III APPROCHE EMPIRIQUE 32

III.1. METHODOLOGIE EMPLOYEE 32

III.1.1. L'approche qualitative 32

III.1.2. Entretiens semi-directifs 33

III.1.3. Conduite des entretiens 33

III.1.4. Echantillon des coachs 34

III.1.5. Echantillon des coachés 35

III.2. RESULTATS DES ENQUETES 35

III.2.1. Résultats de l'enquête portant sur les coachs 35

III.2.1.1 Hypothèse C1 : Le coaching, pour poursuivre son chemin vers Soi 35

III.2.1.2. Hypothèse : Impact de la formation 36

III.2.1.3. Hypothèse C3 : Rôle joué par la relation coach/coaché 37

III.2.1.4. Hypothèse C4 : Le coaching, une discipline exigeante 38

III.2.1.5. Hypothèse C5 : Obstacles rencontrés sur le chemin 39

III.2.2 Résultats de l'enquête portant sur les coachés 40

III.2.2.1. Hypothèse H1 : Le coaching, utile pour chacun 40

8

III.2.2.2. Hypothèse H2 : Manifestation du Cheminement vers Soi et rôle de la relation

interpersonnelle coach/coaché 40

III.2.2.3. Hypothèse H3 : La posture et le savoir-être du coach 41

III.2.2.4. Hypothèse H4 : Outils et Approches mobilisés par le coach 41

III.2.2.5. Hypothèse H5 : Obstacles rencontrés pendant le coaching 42

III.3. DISCUSSION, CONCLUSIONS ET LIMITES DE L'ETUDE 43

III.3.1. Discussion des résultats 43

III.3.2. Nouveaux éléments apportés 43

III.3.2.1. Impact des outils sur le cheminement du coach 43

III.3.2.2. L'ikigaï, découverte de sa « raison d'être professionnelle » 44

III.3.3. Interprétations/Conclusions 44

III.3.3.1. Pour le coach 44

III.3.3.2. Pour le coaché 45

III.3.4. Limites de l'étude 46

CONCLUSION 47

BIBLIOGRAPHIE 49

TABLE DES ANNEXES : 54

ANNEXE 1 : PYRAMIDE DES BESOINS DE A. MASLOW 55

ANNEXE 2 : PROCESSUS D'INDIVIDUATION DE C.G. JUNG 56

ANNEXE 3 : GUIDE D'ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS A L'ATTENTION DES COACHS 59

ANNEXE 4 : GUIDE D'ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS A L'ATTENTION DES COACHES 60

ANNEXE 5 : ECHANTILLON DES COACHS 61

ANNEXE 6 : ECHANTILLON DES COACHES 62

ANNEXE 7 : REPRESENTATION DE L'OUTIL IKIGAÏ 63

9

Citations inspirantes

Herman Hesse « La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l'essai d'un chemin, l'esquisse d'un sentier. Personne n'est jamais parvenu à être entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le devenir, l'un dans l'obscurité, l'autre dans la lumière, chacun comme il le peut. »

Jacques Salomé « Et quand nous entrons sur ce chemin, nous ne savons pas au départ jusqu'où il nous conduira. Car en matière de changement personnel ce n'est pas l'objectif (ni les buts que l'on se fixe) qui est le plus important, c'est ce que l'on va découvrir tout au long du chemin. »

Carl Gustav Jung « Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur comme un destin. »

Pema Chödrön « La compassion est une relation entre égaux. C'est seulement en étant en conscience de notre obscurité que nous pouvons être présents à l'obscurité des autres. La compassion devient réelle dans la reconnaissance de notre humanité partagée. »

Thierry Janssen « Il faudrait toujours aborder autrui par la porte qui est ouverte chez lui. »

Marianne Williamson « Quand nous laissons briller notre lumière, les autres ressentent inconsciemment la permission de faire de même. Quand nous nous libérons de notre peur, notre présence libère automatiquement les autres. »

Johanne Landry « Danser avec un coaché c'est apprendre de nouveaux pas pour sa propre danse. »

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Introduction

La métaphore de la chenille se transformant en papillon est très souvent associée au coaching et au développement personnel en général. Comme si, grâce au coaching et aux promesses de certains coachs, on allait atteindre cette transformation radicale de notre être, cette version sublimée de nous-même, cet être ultra performant. Certes, cette version de nous-même, ce « Moi Idéal », répondant aux injonctions de la société actuelle, peut paraître attrayant mais est également figé dans le temps, sans possibilité de retour en arrière ni de changements au gré du vent, des besoins du moment, de nos prises de conscience.

Lorsque je pense au coaching et au développement personnel, j'ai davantage cette image de serpent en mue constante qui me vient en tête, comme si, on se libérait ou on lâchait ses peaux au fur et à mesure de notre avancée personnelle sur le chemin qui nous mène vers Soi. Ce chemin est souvent sinueux, nous plongeant dans l'inconnu, nous révélant à nous-mêmes des facettes volontairement enfouies ou ignorées, nous faisant passer par des chemins de traverses, des chemins avec des mises en lumières, de nouvelles perceptions sur la vie, sur les autres, sur nous-mêmes. En coaching, on parle très souvent de l'objectif final à atteindre, mais comme le mentionne Jacques Salomé, si ce qui comptait vraiment n'était pas ce but que l'on s'était fixé, mais plutôt tout ce qu'on allait « découvrir tout au long du chemin ». C'est cette image de cheminement vers Soi, cette avancée régulière, lente et progressive qui m'a semblé finalement la plus juste. En associant le coaching et le cheminement vers Soi, j'ai souhaité surtout m'intéresser au comment. Comment, au travers du coaching, est-il possible de cheminer vers Soi ?

En tant que jeune coach bientôt certifiée, il m'est apparu important pour l'exercice de ma pratique en tant que coach, les raisons personnelles qui m'ont poussées à devenir coach incluant mon envie profonde de faire un métier qui ait du sens et en apporte aux autres, d'orienter mes recherches sur les deux axes que sont le coach d'une part, et le coaché d'autre part. Pour les besoins de cette recherche, je me suis concentrée sur le coaching individuel, qui pour moi était le plus approprié pour illustrer le propos de ce mémoire, notamment au travers de la spécificité de la relation interpersonnelle qui lie le coach et le coaché.

Ainsi, dans une première partie, je définirai certains concepts que sont notamment le « Soi », le « cheminement vers Soi » le « coaching » et la « relation interpersonnelle ». Dans une seconde

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partie, je ferai une revue de la littérature existante afin d'identifier comment celle-ci a pu répondre à la problématique, ce qui m'a permis ensuite d'en déduire un certain nombre d'hypothèses. La dernière partie sera consacrée à une étude empirique conduite sous la forme d'entretiens semi-directifs ayant conduit à recueillir le témoignage de coachs et de coachés afin de valider ou invalider les hypothèses identifiées dans la deuxième partie et d'y apporter au besoin d'autres éléments complémentaires.

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Partie I : Définitions des concepts

Jacques Salomé « Le courage d'être soi va s'imposer parfois à nous comme une nécessité, celle de sortir de la survie, pour naître enfin à la vie. »

En premier lieu, il me paraît intéressant de définir ce que serait le « Soi », concept tellement utilisé en développement personnel mais finalement demeurant encore relativement mystérieux. Dans ce contexte du Soi, je m'attarderai également à la « révélation de Soi » et la « réalisation de Soi » pour ensuite définir le « cheminement vers Soi » au travers de Socrate, des travaux de C.G. Jung sur l'individuation et de l'alchimie. Puis, le concept de « coaching » sera exploré au travers de différentes définitions et interprétations. Une dernière partie sera consacrée à la « relation interpersonnelle » et à la « personne ».

I.1. Le Soi

I.1.1. Définitions traditionnelles du Soi

Le Soi revêt des sens multiples du point de vue philosophique, psychologique ou spirituel. C'est un concept relativement abstrait qui peut être assimilé à notre individualité entière, notre être véritable. Le Moi est quant à lui limité à notre personnalité, notre représentation sociale, celui que nous avons forgé au gré des années, le Moi se situant alors au niveau du « Je », celui que nous croyons être. Le docteur Winnicott parle également de « faux-self » et de « vrai-self ». Le « faux-self » pouvant être considéré comme « le paraître », il peut être assimilé au Moi et le « vrai-self » se référant à « l'être » correspondant davantage au Soi.

Le Soi, « das Selbst » en allemand, pourrait concorder avec cette notion de « Dasein » de M. Heidegger, qui peut se traduire par « être là » dans un état de pure conscience de ce qui est, le « Dasein » se référant à l'existence humaine dans sa présence au monde (Dictionnaire Larousse). On ne peut parler du Soi sans faire référence à C.G. Jung pour qui le Soi englobe tous les constituants conscients et inconscients de la psyché. Le Soi étant le but du processus d'individuation qui est selon lui une « nécessité naturelle » et que chacun devrait effectuer

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durant sa vie, permettant à l'être humain d'être individué mais relié. Le Soi s'inscrit également dans une quête spirituelle permettant de répondre à la question « Qui suis-je ? », à la recherche de son âme pour se relier au tout, à l'Univers et accéder au divin.

Selon C. Rogers (2005), être soi-même permet d'accéder à la mobilité et à la fluidité complète, conduisant à une possibilité de changement qui est même selon lui facilitée. Le changement est possible quand il y a une acceptation de qui je suis, celui-ci pouvant même se faire à notre insu. G. Odier (2012, p.106) en s'appuyant sur C. Rogers, considère que pour être soi-même, cela nécessite de ne pas se sentir obligé de « dire » ou « faire » des choses avec lesquelles nous ne sommes pas en accord.

I.1.2. Revue contemporaine du Soi

Comment le « Soi » est-il de nos jours défini par un certain nombre de nos contemporains ? Selon l'Ecole de la Posture Juste dont T. Janssen est le fondateur (2021) « le Soi est l'espace de tous les possibles » où « tout peut apparaître, se transformer et disparaître ». C'est également un espace de liberté permettant d'avoir le recul nécessaire pour agir en accord avec la conscience éveillée, au service de l'Universel et apporter des réponses justes et sages. Pour C. Romano (2019), être soi-même ne fait pas référence à une question d'identité mais d'adéquation à soi. Il fait référence à l « ipséité » qui veut dire « soi-même » en considérant qu'être soi-même serait le fait d' « exister en personne, plutôt que par procuration, ou comme tout le monde, ou comme il faudrait », l'authenticité permettant alors selon lui de ne pas s'illusionner sur soi. Y. Tardan-Masquelier définit le Soi comme « l'au-delà de soi » avec cette notion d'être jamais complétement réalisé mais « constamment aimanté vers la complétude ». La notion de « Moi profond » de J.-P. Lannegrace (2017), quant à elle, est la source de la dynamique de l'accomplissement de soi et du dépassement de soi, le foyer de l'authenticité, l'initiateur de la vocation personnelle mais également « le centre du coeur » et le lieu caché de la présence de la divinité permettant une unicité de l'Être.

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I.2. La révélation de Soi et la réalisation de Soi

I.2.1. La révélation de Soi

Selon S.M. Jourard (1964), la révélation de Soi passe au travers de l'autre. C'est l'effet dyadique qui considère que l'on ne peut se révéler à soi-même qu'en se révélant aux autres. Ainsi, il n'est possible d'atteindre la santé et le développement qu'en étant soi-même dans nos interactions avec les autres. Pour M. Buber (1937), on ne peut déterminer sa vraie valeur dans le monde qu'au travers de relations de plus en plus profondes où le processus de révélation de Soi a une place capitale. M. Claes (2005) en s'appuyant sur Collins N.L. et Miller L.C. (1994), considère que la révélation de Soi a de nombreux effets pour celui qui se révèle et celui qui reçoit cette révélation. Ainsi, en s'exprimant, celui qui révèle, se révèle à lui-même, se libérant de ses émotions refoulées permettant à l'autre une meilleure compréhension en profondeur afin de pouvoir ensemble, dans cette relation de cocréation, mettre davantage les choses en perspective et résoudre les problèmes.

I.2.2 La réalisation de Soi

Selon la psychologie humaniste, l'accès à la réalisation de Soi ne peut se faire qu'en agissant et en posant des actes en lien avec sa nature profonde. A. Maslow considère la réalisation de Soi comme « la croissance intrinsèque de ce qui est déjà dans l'organisme ou, (...) de ce que l'organisme lui-même est ». E. Tolle (2000) reprend ce principe en considérant que la réalisation de soi est la seule chose qui compte, c'est savoir qui l'on est au-delà du moi superficiel. Pour C. Imhoff et F. Silva (2016), le développement personnel, incluant le coaching, se situe au niveau du sommet de la pyramide de Maslow en réponse à un besoin de réalisation ou d'accomplissement de soi (cf. Annexe 1). Il en découle selon eux qu'une meilleure connaissance de soi et de son environnement contribuent également à l'engagement et la motivation des personnes au travail.

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I.3. Le cheminement vers Soi

Le cheminement vers Soi s'inscrit dans cette idée de quête personnelle de son Soi, tout au long de la vie. Le cheminement étant alors défini comme « une modification graduelle, une évolution » constante (CNTRL). Chacun va se mettre en chemin à un moment précis et le poursuivre de façon singulière, liée à son histoire et ses expériences de vie, le cheminement vers Soi restant un parcours très personnel. Néanmoins, il m'est apparu opportun de citer plus particulièrement Socrate, C.G. Jung et la tradition alchimique qui s'intègrent, selon moi, parfaitement dans cette notion de quête de Soi.

I.3.1. « Connais-toi toi-même ! (...) »

Ainsi, la célèbre formule de Socrate « Connais-toi toi-même !... Et tu connaîtras l'univers et les dieux » nous invite à une introspection dans notre quête de la vérité. Selon Socrate, c'est grâce à la connaissance de notre être que nous pourrons atteindre la connaissance de toute chose, étant des créatures de l'Univers, faisant partie d'un tout. Néanmoins, cette connaissance de Soi et ce chemin vers la vérité nécessitent un important travail sur soi, étant nous-mêmes nos propres obstacles sur cette quête. En effet, Socrate considère à juste titre que nous percevons la réalité par notre propre prisme personnel, conduisant à notre représentation du monde nous empêchant d'accéder à la réalité. Tout le travail consistera alors à lever ce voile et à accéder à la connaissance de soi grâce au dialogue et la maïeutique, Socrate se présentant comme « un accoucheur d'âme » qui, grâce à ses questionnements, conduit les hommes à atteindre les vérités qu'ils ont cachées en eux.

I.3.2. Le processus d'individuation de C.G. Jung

Le processus d'individuation de C.G. Jung qui invite à se mettre en chemin pour aller du Moi vers le Soi est un véritable voyage initiatique durant toute une vie. Il se compose de différentes étapes au cours desquelles le Moi va faire la rencontre de différents archétypes (la Persona, l'Ombre, l'Animus-Anima, la Lumière) afin de parvenir à une réconciliation de ces différentes parties en quête du Soi. Les étapes du processus d'individuation de C.G. Jung peuvent ainsi être consultées dans l'Annexe 2.

16

Figure 1 : Le fonctionnement de la psyché selon C.G. Jung (S. Ducretot)

I.3.3. Le VITRIOL alchimique

Dans la tradition alchimique, l'acronyme VITRIOL (Visita Interiora Terra Rectificando Invenies Occultum Lapidem) que l'on pourrait traduire par « Visite la terre intérieure, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée » signifie que le secret de la Pierre Philosophale est caché à l'intérieur de l'homme. Serait-ce le Soi ? Il s'agit là d'une réelle injonction à plonger en soi dans les profondeurs de notre être afin d'en éveiller la conscience et la connaissance intime. Au fur et à mesure de cette introspection, de cette exploration lente et complexe, l'homme va « se rectifier », en laissant voler en éclats tout ce qui est de trop, afin de pouvoir atteindre la pierre philosophale cachée en lui, signe de son éveil spirituel complet.

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I.4. Le coaching

I.4.1. Coaching et accompagnement

Le coaching, s'inscrivant dans la « nébuleuse » des accompagnements (M. Paul, 2002), j'ai trouvé pertinent de partir de cette notion pour ensuite définir le coaching. La racine latine du mot accompagnement, « adcumpagnis » nous donne ainsi un certain éclairage, « ad » (vers) « cum » (avec) « pagnis » (pain). Dans l'accompagnement, il y a ces principes de chemin « aller vers », de relation « être avec » et de partage autour du pain. « Aller vers » signifie que sans mise en chemin, il ne peut y avoir d'accompagnement et de relation, « être avec » requiert de la part de l'accompagnant une réelle présence et attention envers la personne accompagnée et « aller avec » présuppose pour celle-ci de s'appuyer sur ses propres ressources (M. Paul, 2012).

I.4.2. Définition officielle du coaching par l'International Coach Federation (ICF)

Afin de définir le coaching, j'ai souhaité tout d'abord m'appuyer sur la définition officielle de l'ICF pour ensuite faire une revue plus globale de la littérature à ce sujet. L'ICF France « définit ainsi le coaching comme une alliance entre le coach et ses clients dans un processus qui suscite chez eux réflexion et créativité afin de maximiser leur potentiel personnel et professionnel ». Cette définition est celle qui m'a paru le mieux illustrer la vision et l'approche du coaching que j'ai souhaité illustrer dans ce mémoire. Les notions d'« alliance », de « réflexivité » et de « cocréation » seront notamment développées dans la partie II du mémoire.

I.4.3. Définitions du coaching au travers de la littérature

Concernant la littérature existante sur le coaching, les éléments suivants permettent également de définir le coaching sur différents axes. E. Pezet (2005), en se basant sur J. Whitmore (2002) considère le coaching comme un processus d'élévation de soi vers un besoin supérieur en réponse aux travaux de Maslow. R. Gori et P. Le Coz, quant à eux (2007, p.78) mentionnent que le coach nous aide « à découvrir par nous-mêmes qui nous sommes » en mobilisant des ressources que nous devons maîtriser pour « devenir le patron de nous-même ». Pour E. Stacke (2000, p. 64), l'approfondissement de la connaissance de soi doit servir « de colonne vertébrale

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au coaching ». Selon H. Cloët et F. Bournois (2011), la valeur ajoutée du coaching réside dans sa capacité à susciter et soutenir une réflexion sur soi. E. Pezet (2005) en citant Dubouloy (2004) et Winnicot (1955) fait mention de cet espace transitionnel qu'offre le coaching où l'individu se met en retrait du monde afin de lui permettre de réinventer la place qu'il peut et veut y tenir.

Selon R.-M. Halbout (2015, p.122), le coaching permet à la fois au coach et au coaché de bénéficier d'un espace de prise de conscience et d'élaboration. A. Cardon (2009, p.13) inscrit lui le coaching dans une « relation de compagnonnage », où le coach et le coaché cheminent seuls sur leur chemin personnel mais également ensemble. T. Chavel (2010) quant à lui considère le coaching comme une expérience vocationnelle, bien au-delà des objectifs professionnels affichés. Pour N. Pelvillain (2011), le coaching est un accélérateur de la transformation de l'identité professionnelle et un accélérateur de nouvelle mobilité.

I.4.4. Le coaching, dans quel contexte sociétal ?

Dans quel contexte s'inscrit le coaching ? Pour P. Le Coz (2015), le coaching est « un symptôme de fragilité du lien social » où l'individu n'a plus de repères et est privé de sens que lui apportait autrefois notamment la religion, la patrie et la famille, en proie à une grande solitude existentielle. Le coaching intervient alors dans ce besoin de construction de sens. (L. Buratti et V. Lenhardt, 2018). De même, la société actuelle nous invite constamment à la performance et au dépassement de Soi, à une certaine perfection, dans une « idéologie (...) du mythe du surhomme » (C. Imhoff et F. Silva, 2016).

I.5. La relation interpersonnelle

I.5.1. La personne

Ce mémoire se basant sur l'expérience du coach et du coaché notamment au travers de la relation interpersonnelle qui les lie, il est également important de définir ce concept. Tout d'abord, je souhaiterai définir la personne en partant de son étymologie fort intéressante, la persona étant dans le théâtre grec le masque porté par l'acteur. Au fil du temps, la persona a été

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associée à l'acteur pour devenir le rôle joué par cet acteur. De nos jours, la personne n'est-elle finalement pas le rôle social joué par notre personnage social ? (Encyclopédie Universalis). C. G. Jung (1961) définit ainsi la persona comme « ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il est », la persona ayant une réelle utilité nous permettant de nous adapter au monde, au contact de nos différentes interactions sociales, mais dont il est également nécessaire de pouvoir se détacher. L'Approche Centrée sur la Personne de C. Rogers, courant de la psychologie humaniste, considère quant à elle la personne comme « l'être et l'apparence unis dans une même expression » avec une reconnexion à son « Soi réel » en abandonnant le « Soi façade » (G. Odier, 2012, p.49).

I.5.2. La relation interpersonnelle

L'homme étant un être de relations, ayant besoin d'interactions sociales pour exister et s'épanouir, les relations interpersonnelles qu'il entretient joue un rôle primordial dans l'existence humaine. La relation pouvant être définie comme « l'ensemble des rapports et des liens » existant entre les personnes (Dictionnaire Larousse), la relation interpersonnelle est une relation dyadique nécessitant que deux personnes soient en interaction. La relation interpersonnelle se distingue également des relations dites superficielles et nécessite de répondre à un certain nombre de critères (Soufre L.A. et Fleeson J., 1986) pour être définie comme telle :

- La continuité : elle s'inscrit dans la durée avec une certaine continuité

- La cohérence : elle est déterminée par une fonction et une évolution qui lui sont propres - La représentation mentale : toute personne a un modèle intériorisé de la relation

Selon M. Claes (2005), la relation interpersonnelle s'inscrit également dans les dimensions de proximité, d'interdépendance et d'intimité. Ainsi, la proximité entre deux personnes peut se mesurer notamment par une absence de distance et de barrière sociale, une fréquence des interactions mais aussi par un partage profond des idées, des émotions, des valeurs. Dans l'interdépendance, il y a cette notion fondamentale de cocréation de la relation, chacun agissant sur l'autre avec une influence mutuelle. L'intimité requiert une relation de confiance avec de la transparence, de l'authenticité, afin de permettre de se livrer l'un à l'autre en donnant accès à son intériorité profonde. Sur base de ces différents éléments, la relation existante entre le coach et le coaché peut de ce fait être considérée comme une relation interpersonnelle.

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Partie II : Réponses apportées par la revue littéraire

Après avoir défini dans la première partie de ce mémoire les différents concepts, il est maintenant opportun de découvrir comment les travaux de recherche existants ont répondu à la problématique suivante : Comment au travers du coaching est-il possible de cheminer vers Soi, en consacrant cette étude non seulement à l'expérience du coaché mais également à celle du coach. Différents éléments de réponse ont été trouvés en se basant sur des écrits appartenant au champ du coaching mais également de la thérapie.

II.1. Le rôle de la relation interpersonnelle

Michel Cool « Je crois que l'on grandit aussi grâce au regard habité des autres posé sur soi. Certains de ces regards diffusent une clarté particulière, capable d'infuser en soi le désir intense d'être enveloppé par leur sérénité et leur paix intérieure. »

II.1.1. « C'est la relation qui guérit »

Comme le disait Milton-Erickson, la relation guérit et celle-ci constitue même pour P. Blanc-Sahnoun, (2020, p.117) le « moteur essentiel de propulsion de changement » pour le coaché dans sa connaissance de soi, la construction de son histoire identitaire mais également pour son passage à l'action. G. Odier (2012, p.49) considère que quelque chose d'indéfinissable se joue entre deux personnes, ici présent le coach et le coaché, sur différents plans, créant un lien au-delà des mots. Pour M. Paul (2004) chaque relation entre accompagnant et accompagnée crée une matrice relationnelle différente, unique permettant un cheminement l'un avec l'autre (2012). Selon J.-P. Lannegrace (2017), la personne se développe toujours par des relations quelles qu'elles soient, devenant ainsi interdépendantes. Pour G. Odier (2012), la relation thérapeutique permet de restaurer ses capacités de contact avec soi-même avec et au travers l'autre. Grâce à cette relation interpersonnelle entre le coach et le coaché et dans cet espace-temps du coaching propice à la prise de recul et à l'introspection, le coaché est notamment en

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mesure de revisiter « sa carte du monde » (L. Buratti et V. Lenhardt, 2018, p.10) et découvrir souvent des aspects de lui-même qu'il méconnaissait (R.-M. Halbout, 2015)

II.1.2. L'alliance coach-coaché

Afin que ce processus puisse faire son oeuvre, cela nécessite une certaine symétrie dans la relation, une réelle relation de pair à pair. En effet, P. Amar et P. Angel (2017, p.) mentionnent que cette « corollaire de la symétrie de la relation » crée un espace de liberté d'expression naturellement pour le coaché mais également pour le coach, créant ainsi un partenariat entre coach et coaché dans une relation de confiance. Pour G. Odier (2012), la rencontre ne peut s'effectuer qu'entre deux êtres égaux, sans aucune hiérarchie entre l'un et l'autre. Pour ce faire, le coach ne doit pas se positionner en « sachant » ou en expert, il doit au contraire adopter une position basse propice à la réflexion partagée. A. Cardon (2011) parle même de la création d'une alliance solide entre le coach et le coaché afin d'avoir un coaching performant. Cette « alliance des princes » a pour but que le coach et le coaché donnent, durant cet espace-temps et grâce à leur confiance mutuelle, le meilleur d'eux-mêmes. Pour cela, le coach doit être en contact avec sa partie positive afin de permettre au coaché de s'autoriser à faire de même.

II.1.3. La magie de l'interaction

Le lien créé entre le coach et le coaché n'est-il finalement pas également une question d'attraction? Coach et coaché se choisissant mutuellement, ayant chacun des choses à s'apporter l'un et l'autre, les premiers contacts entre l'un et l'autre étant alors déterminants pour décider si le chemin va être poursuivi ensemble. Alors, peut se produire cette magie de l'interaction, se passant à un niveau subtil et touchant l'intimité de l'être dans une compréhension subtile (G. Odier, 2012, p.50), où conscients et inconscients se mêlent intimement dans cet espace fécond, où le souffle de l'esprit est appelé, provoquant une étincelle à l'origine des processus créatifs (p.119-120). Dans cette confiance mutuelle, coach et coaché vont entamer une danse où le coach va suivre son coaché, aller à son rythme, dans une valse de questions-réponses, d'explorations-découvertes, de reflets-prise de conscience en alternant position haute et position basse (J. Landry, 2017). Une fenêtre peut alors s'ouvrir pendant les séances et entre les séances sous la forme d'une réflexivité formatrice permettant au penser « libre » de s'immiscer dans le quotidien (A. Fourard, 2006) pour le coaché mais également

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pour le coach. Pour lui, il est nécessaire d'auto-observer ses réactions aux paroles du coaché de part notamment une capacité d'autoréflexion. (D. Goleman, 2003).

II.1.4. Processus de transfert et contre-transfert

En thérapie, il est fréquent de parler de transfert et de contre-transfert. Ce processus s'applique également au coaching au travers de la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché et ce qui se joue entre eux. Dans le Dictionnaire international de la psychanalyse (2005), le terme « transfert » désigne « la transposition, le report sur une autre personne (...) de sentiments, désirs, modalités relationnelles jadis organisés ou éprouvés par rapport à des personnages très investis dans l'histoire du sujet ». La personnalité du coach va alors être fantasmée et cela se produit lorsque le coaché investit le coach et leur relation interpersonnelle, d'évènements non résolus du passé. (E. Pezet, 2005 citant V. Lenhardt, 1992). Selon S. Persson (2007), ce transfert peut se révéler positif parce que moteur (E. Stacke, 2000) puis révélateur (T. Chavel, 2001). Le coach peut également éprouver un contre-transfert envers le coaché le mettant alors dans une position délicate où la vigilance est de mise, pouvant nécessiter d'être revue en supervision. Un des contre-transferts classiques pour le coach est liée notamment à la peur d'échec de sa mission. (T. Chavel, 2001).

Ainsi, suite à cette revue, les hypothèses suivantes ont été déterminées :

- H2 : Le chemin vers Soi se fait pour le coaché en premier lieu au travers de la relation interpersonnelle avec le coach ;

- C3 : La relation interpersonnelle entre le coach et le coaché contribue également au cheminement vers Soi pour le coach

II.2. Le coach en tant qu'accoucheur et instrument

II.2.1. Le coach, un accoucheur

Comme mentionné dans la première partie consacrée à la formule de Socrate « Connais-toi toi-même (...) », il est question de maïeutique, le coaching s'inscrivant dans cette tradition. La

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maïeutique consiste à faire accoucher les esprits de leurs connaissances au travers de questionnements, afin d'exprimer la vérité et le savoir caché en Soi. Le coach jouant alors le rôle d'accoucheur et se positionnant comme Socrate, dans une position de non-sachant convaincu du plein potentiel du coaché. Socrate disait « Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » percevant ainsi ses propres limites et ainsi considérant ses perceptions et ses pensées comme propres à lui-même et non-universelles.

Pour P. Le Coz (2015), la maïeutique du coaching s'inscrit dans une visée ontologique pouvant être assimilée à un cheminement intérieur vers ce que l'on est au plus profond de soi-même. Selon T. Chavel (2016), un leadership inspirant ne peut passer qu'au travers d'une acceptation inconditionnelle de soi, avec ses vertus et ses ombres. Le coaching permettant alors de se dépouiller des artifices de la vie professionnelle, pouvant entraîner la possibilité d'une renaissance à soi. Pour C. Imhoff et F. Silva (2016), la maïeutique conduit à une prise de conscience de soi et de ses capacités en désignant la « reminiscence » de Platon comme le souvenir d'un savoir essentiel mais enfoui en soi accessible par un travail sur soi. T. Chavel (2016) fait également référence à cette notion d'enfant intérieur, celui-ci ne demandant qu'à être pleinement accepté pour nous permettre de vivre notre vie professionnelle en adulte.

II.2.2. Le coach, un instrument

Si le coach, en tant qu'être vivant et singulier, est l'instrument principal du coaching allant au-delà des outils et des approches, cet instrument devient alors unique et nécessite d'être régulièrement accordé. Selon P. Blanc Sahnoun, (2020, p.257), les meilleurs outils du coach sont ses yeux, ses oreilles, son coeur et son intelligence conduisant le coach à devoir apprendre à les utiliser correctement, à s'entraîner à affiner et relier ses perceptions. P. Boury-Giroud (2013) considère le coach comme une instrument privilégié permettant au coaché d'être à l'écoute de sa vibration intérieure. Pour P.F. Schmid (2009) en parlant de la thérapie, le seul « moyen » ou « instrument » c'est la personne du thérapeute lui-même, en partant du principe que pour que cela fonctionne, celui-ci doit renoncer à toute technique et stratégie préétablie. Pour L. Lemaire (2017), le coach doit devenir ce miroir intelligence proposant au coaché une autre image, décalée, plus précise. Selon lui (2007), la capacité de contenance est clé pour provoquer et conduire le changement chez le coaché, en accueillant l'autre dans toutes les dimensions de sa réalité.

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II.2.3. Une question de posture ?

Une posture particulière est également requise chez le coach afin que puisse se produire la magie de l'interaction entre lui et le coaché. Ainsi, pour C. Rogers (1970), un prérequis pour établir une relation d'authenticité avec l'autre est d'agir sans masques ni façades. En Gestalt, dès les premiers instants de contacts avec le coaché, on considère que le premier outil du coach est son « awareness », le coach se laissant impacter par la situation de coaching, mettant de côté son savoir, étant à l'écoute de ses sensations corporelles et de « ce qui se passe » ici et maintenant. (B. Rousseau, 2013). Pour T. Janssen, faire l'expérience de présence à soi et à l'autre passe nécessairement par « être calme et alerte à la fois ». La position traditionnellement basse du coach, de non-sachant encourage également le coaché à se dévoiler. (J.-A. Malarewicz, 2017).

Ces différents éléments m'ont amené à considérer l'hypothèse H3 : Au cours de cette relation interpersonnelle avec le coach, la posture particulière du coach facilite ce chemin vers Soi pour le coaché.

II.3. Le cheminement vers Soi, une question d'outils et d'approches ?

II.3.1. Quels outils pour quels besoins ?

L'institut REPERE (2017), en s'appuyant sur l'approche intégrale de Ken Wilber (2008), selon laquelle chaque individu peut être analysé à partir de quatre perspectives fondamentales, a développé une classification de certains outils mobilisés dans le coaching afin de les regrouper sous un des quatre quadrants. Dans le cadre du coaching individuel tourné vers le cheminement vers Soi, terrain de recherche de ce mémoire, il est intéressant de considérer en premier lieu le quadrant supérieur-gauche qui est le domaine du Soi et de la conscience, des valeurs et des croyances, du ressenti et de la subjectivité individuelle, de la psychologie. Celui-ci fait référence à des outils tels que le coaching génératif, la PNL notamment dans le cadre des modèles de croissance, la Gestalt, la Process Communication et l'Analyse Transactionnelle avec une utilisation également possible de l'Approche Narrative. Le quadrant supérieur-droit se situant davantage au niveau de l'individu tourné vers l'extérieur est le lieu de l'objectif, du corporel,

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des actions mesurables, des comportements. Certains outils pouvant alors être utilisés pour répondre à ces besoins tels que le coaching cognitivo-comportementaliste, la PNL avec les modèles de performance, les neurosciences et des outils de mesure tels que le 360° et de typologie.

Figure 2 : Les différents outils et modèles de coaching selon les quadrants de Ken Wilber (source : Institut REPERE, 2017)

R.-M. Halbout, (2016) distingue d'une part les « approches comportementales » et d'autres part les « approches se référant à une dynamique psychanalytique centrée sur la personne ». Les premières sont des outils tels que la Process Communication, les tests de personnalités non-projectifs, la PNL et les outils de 360°. La deuxième catégorie comprend des outils tels que le MBTI, la Gestalt, l'Analyse Transactionnelle et l'Analyse Systémique. Comme mentionné par B. Rappin, (2013, p.178), le coaching officie autant sur l'âme que sur le corps. Les outils pouvant être mobilisés en coaching étant par exemple :

- Pour l'âme : les tests psychologiques, la clarification des valeurs, des objectifs et des compétences ou encore des outils basés sur la créativité ;

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- Pour le corps : les exercices de respiration et concentration, les techniques de méditation, le travail sur la posture et la stature.

P. Angel et P. Amar (2005) ont également fait un travail de classification pertinent des différentes thérapies pouvant être mobilisés en coaching concernant l'examen de soi en mentionnant pour chaque thérapie l'apport recherché par l'individu mais également l'objet de l'examen de soi par rapport à celle-ci.

Figure 3 : L'examen de soi dans les principales thérapies

Mais, au-delà de ces outils « techniques », ne faudrait-il pas, comme le mentionne J.-P. Lannegrace (2017) agir en lien avec sa conscience morale afin de ne pas s'exiler de son moi profond ? D'autres outils plus « traditionnels » tels que le travail par le corps (P. Boury-Giroud, 2013) permettent notamment au coaché d'être plus « centré », plus « aligné » en lui, moins dans

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l'égo et davantage connecté à l'instant présent et à un espace plus grand que lui. Le travail par le souffle (C. Allary, 2013) est également intéressant pour permettre un alignement du coaché et une connexion des modes internes et externes. E. Pezet (2013) mentionne à juste titre que « la parole est le vecteur essentiel de la construction de soi », R. Char considère également que les mots « savent de nous des choses que nous ignorons d'eux ». Le feedback est également selon T. Chavel (2011, p.29) quelque chose d'essentiel, allant bien au-delà du dialogue intellectuel puisque « ce sont alors deux coeurs qui se parlent et s'écoutent ».

II.3.2. Types d'approches de coaching pouvant favoriser ce cheminement vers Soi

Après avoir fait une revue des outils pouvant être utilisés dans le coaching afin de faciliter le cheminement vers Soi, j'aimerai maintenant mentionner certaines approches qui pourraient également « éclairer » ce chemin.

G. Adamo (2004) fait référence à une approche dite existentielle au-delà d'une approche instrumentale ou thérapeutique. A. Gauthier (2013) parle, quant à lui, de coaching évolutionnaire en lien avec la quête de sens profond que les individus souhaitent donner à leur vie. Le coaching évolutionnaire leur permet alors de se reconnecter à leur humanité profonde afin de devenir des « agents conscients de l'évolution ». R. Brunner (2007) parle de l'accompagnement fondamental inspiré de la clinique analytique qui fait travailler le coaché sur son histoire professionnelle afin qu'il puisse prendre un recul subjectif nécessaire pour lui-même, son management et ses collaborateurs. L. Buratti et V. Lenhardt (2018, pp.14-15) considèrent, quant à eux, que le coaching s'inscrit naturellement dans le champ de la complexité, l'individu étant regardé comme un « tout » complexe aux multiples identités. Enfin, selon F. Sapaly (2015), le coaching jungien est centré sur le sens, allant à l'encontre des demandes voyant dans le coaching le moyen de mettre un « moule culturel » sur les individus mais permettant au contraire d'accompagner le coaché à « advenir toujours plus près de son Être profond ».

Sur base de ces écrits, l'hypothèse H4 : Certains outils et certaines approches mobilisés par le coach facilitent le chemin vers Soi pour le coaché a été retenue.

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II. 4. Le coaching, un appel ?

II.4.1. Devenir coach

Pourquoi décide-t-on après tout de devenir coach et se former au coaching ? Qu'est-ce que cela nous dit de notre avancée sur notre chemin vers Soi ? Pour P. Blanc-Sahnoun (2020, p.46), on devient coach car cela fait « résonner en nous des voix profondes » nous permettant ainsi à retourner vers notre « base identitaire ». F. Moreau a étudié ce sujet dans sa thèse portant sur la bifurcation des cadres vers l'activité de coach. Pour lui, « devenir coach est la caractéristique de la dissolution de leurs dissonances » (p.338), cela permet de « rester voire de devenir authentique » (p.338), de « retrouver des vraies valeurs » et « vivre enfin une vie paisible » (Aubert & de Gaulejac, 2007, p.306). Devenir coach c'est aller à la « rencontre de soi » (1C17) s'affirmer (Landour, 2012) et participer à une réconciliation de soi-même (Glée & Souarnec, 2009). J.-P. Lannegrace (2017), lui, considère que la recherche de sa vocation et le désir d'être soi-même sont intimement liés au fait de trouver sa place dans le monde.

II.4.2. Place de la formation

Après avoir répondu à cet « appel », les futurs coachs se mettent en chemin pour se former et se découvrir toujours plus. Dans le Journal d'une Transformation Intérieure des coachs ICN (2017), certains témoignages permettent de mieux comprendre le chemin parcouru durant la formation et ce que celle-ci leur a apportés. Pour A.-C. Kiener, la formation a permis de laisser tomber « l'armure » et laisser « place à l'être », la reconnaissance de ses pairs lui ayant permis notamment de s'accepter pleinement. Selon L. Cousteur, la formation a changé sa vie, le chemin se faisant à travers « une introspection longue, pas forcément évidente, et surtout très profonde ». F. Ball lui considère que sa transformation intérieure « ne fait que commencer... ». Pour M. Machouart, la formation lui permet d'amorcer « une transformation silencieuse intérieure » en rapport avec son « être le plus profond ». N. Pelvillain (2011, p.4) témoigne de cette expérience comme une « mise au monde de l'identité professionnelle du coach », où le questionnement sur le sens est omniprésent, le coach étant en constante réflexivité, dans un va-et-vient entre son intériorité et son extériorité.

Tous ces témoignages de coachs m'ont ainsi permis de déduire l'hypothèse : La formation au coaching participe au cheminement vers Soi.

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II.4.3. Un travail permanent sur Soi

Devenir coach nécessite également pour le coach au-delà de la formation, d'avoir effectué un travail considérable sur lui-même et de le poursuivre en permanence, afin d'offrir un accompagnement totalement centré sur ses coachés et non sur ses propres questionnements et problématiques. L. Buratti et V. Lenhardt (2018, p.10) appuient ce propos en parlant d'« expérience de processus de déconstruction/construction » que le coach aurait déjà effectué lui-même pour lui-même. Pour P. Blanc-Sahnoun (2020, p.255), le coaching permet au coach de pratiquer cette « peinture sur soi », ce travail continu sur lui-même, en le confrontant au travers de sa relation avec le coaché à ses propres croyances, espoirs et limites. Il parle même de « peaufiner son ouvrage identitaire ». T. Chavel (2010, p.2-3) lui, conseille de se mettre en retrait du monde afin de « faire un retour à soi, dompter sa ménagerie intérieure » afin de commencer à « s'aimer inconditionnellement ». Seul « un long travail personnel d'élucidation » de ses propres modes d'existences peut permettre au coach d'acquérir cette qualité d'être nécessaire au coaching (L. Lemaire, 2007). Dans le coaching, la supervision est bien entendu un élément clé pour le coach afin de lui permettre de poursuivre son travail sur lui-même. Pour R.-M. Halbout (2015), la supervision est en relation avec la question de l'Ombre du coach, permettant au coach avec son superviseur d'investiguer ce que cette Ombre dissimule de lui-même.

Tous ces écrits de même que ceux relatifs à l'« appel du coach » m'ont permis de considérer les hypothèses suivantes pour le coach:

- C1 : On vient au coaching pour poursuivre son chemin vers Soi

- C4 : Le coaching est une discipline exigeante qui nécessite un travail permanent sur Soi

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II.4.4. Pourquoi débute-t-on un coaching ?

A présent, il me paraît pertinent de se demander pourquoi le coaché décide-t-il de débuter un coaching ? Même si certains coachings en entreprise sont prescrits à la demande du management ou des ressources humaines, le fait que le coaché décide de s'investir pleinement dans ce coaching notamment au travers de son contrat moral avec le coach, témoigne nécessairement d'une envie et/ou d'un besoin. Débuter un coaching, c'est décider de s'accorder un temps pour soi, se mettre en retrait du monde et du tumulte quotidien. Un déclic peut être nécessaire, une « intuition profonde que c'est le moment de partir vers un ailleurs », un « appel » pour se mettre en route (F. Cottret, 2020). Pour F. Sapaly (2015), au-delà des objectifs professionnels affichés, il y a pour le coaché un « désir et un appel à faire naître un nouvel aspect » de sa personne. Dans l'esprit commun, notamment en France, il demeure plus facilement « acceptable » de débuter un coaching que de consulter un thérapeute, le coaching s'adressant aux « personnes qui vont bien ». Néanmoins, le coaching peut leur ouvrir une porte leur permettant, sous couvert de ce cadre, de se questionner sur Soi, de débuter ou poursuivre leur chemin.

Ainsi, l'hypothèse H1 : Le coaching peut agir comme révélateur pour le coaché et lui permettre de débuter ce chemin vers Soi ou, selon les cas, poursuivre un chemin vers Soi déjà entamé a été considérée.

II. 5. Les obstacles au cheminement vers Soi

II.5.1. Les obstacles pour le coach

Le cheminement vers Soi est un parcours juché d'obstacles et ce cheminement vers Soi au travers du coaching n'y fait pas exception. En premier lieu, qu'en est-il pour le coach ? P. Blanc-Sahnoun (2020, p179) mentionne que le coach peut devenir un agent de l'histoire dominante, un dealer agréé de conformité culturelle et sociale. D. Louis (2015) parle, quant à elle, de la gestion du pouvoir dont le coach est investi, ce qui peut le conduire à devenir le sauveur de son coaché, s'il cherche à le servir trop loin ou, au contraire, la « marionnette » de l'entreprise. M. Vial (2007) fait également référence à une des dérives du coaching qui peut consister à en faire une « relation orthopédique », en voulant que le coaché marche droit et corrige ses pratiques afin de l'amener à cette idée d'être sain et normal. Un autre aspect est le fait que le coach,

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comme dans toute relation d'accompagnement peut « s'oublier » au profit de ses coachés et tomber en burn-out comme en témoigne T. Chavel (2016) dans son livre « Je peux guérir ».

De ces lectures, l'hypothèse C5 : Certaines conditions ou zones d'ombre chez le coach peuvent être des obstacles sur le chemin vers Soi a été déduite.

II.5.2. Les obstacles pour le coaché

Certaines critiques font, quant à elles, davantage référence à l'expérience du coaché. Ainsi, F. Sapaly (2015) considère que pour un coach jungien une vigilance est requise pour repérer des demandes d'adaptation aux systèmes de l'entreprise ou à un « modèle stéréotypé » qui conduisent à renforcer la « personae », le masque social du coaché. Pour G. Adamo (2004), renforcer l'efficacité du coaché pour l'organisation favorise nécessairement l'adaptation coûte que coûte. Selon H. Cloët (2007) qui cite E. Pezet (2004), le coaching est un bon moyen pour aider les cadres à se conformer aux attentes organisationnelles. Celui-ci (2005) parle également de la place du coaching dans la littérature qui est, soit considéré comme une pratique thérapeutique procurant l'épanouissement personnel, soit comme une pratique disciplinaire, positionnant le coaching comme un instrument de normalisation. Pour C. Imhoff et F. Silva (2016), l'objectif du coaching est de « gérer des émotions » (P. Le Coz, 2015) et de garder le contrôle en entreprise sur les individus. Une des critiques du coaching serait, selon R. Brunner (2007), que le coach traite uniquement le symptôme ne conduisant pas à un travail en profondeur et durable.

Cette revue de la littérature m'a permis de considérer l'hypothèse suivante : H5 : Certains obstacles peuvent empêcher le coaché de cheminer vers Soi durant le coaching.

Ainsi, ce travail de recherches m'a permis de déterminer 5 hypothèses pour les coachs et 5 hypothèses pour les coachés qui vont être questionnées, explorées et analysées au travers d'une approche empirique dans la partie suivante. Une intuition relative aux choix et à l'impact des outils et approches utilisés par le coach pour son propre cheminement m'a amenée à questionner les coachs également sur ce sujet, même si, à première vue, je n'avais pas trouvé d'écrits sur cette thématique.

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Partie III Approche empirique

Carl Rogers "Tout être est une île, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un pont pour communiquer avec d'autres îles que s'il est prêt à être lui-même et s'il lui est permis de l'être."

Au cours de mes recherches, j'ai pu trouver beaucoup de littérature sur la définition du coaching, la posture du coach, les outils pouvant être mobilisés en coaching de même que les différentes approches existantes. Certaines recherches appartenant davantage au champ de la thérapie et de la philosophie ont également été utilisées pour appuyer ce mémoire. Fort est de constater qu'il y a aujourd'hui très peu d'écrits sur le coaching et le cheminement vers Soi, ou comment le coaching nous accompagne sur ce chemin vers notre Être profond, au-delà des masques et des apparences. Je n'ai pas trouvé non plus de résultats d'enquêtes sur le sujet, d'où l'originalité de ma démarche de recherches. Le cheminement vers Soi étant un sujet universel mais finalement très peu étudié quand il s'agit du coaching, celui-ci étant très souvent associé aux thérapies. A tort ou à raison ? Au vu de ces éléments, il m'est paru très vite indispensable d'effectuer une réelle enquête terrain permettant de relater l'expérience vécue au travers du coaching par certains coachs et coachés.

III.1. Méthodologie employée

III.1.1. L'approche qualitative

Afin de faire cette étude, j'ai choisi d'opter pour une approche qualitative permettant d'analyser le phénomène du cheminement vers Soi au travers du coaching et mieux comprendre notamment ce qui facilite ce cheminement en recueillant le témoignage de coachs et de coachés. L'important étant alors, non pas de récolter beaucoup de données, mais de pouvoir plonger dans l'intime de chaque personne interviewée, dans ce que chacun était à même et avait envie de livrer, afin de mieux comprendre le processus dans sa globalité en s'appuyant sur des témoignages individuels. Ainsi, l'approche qualitative a permis «de mettre l'accent sur les

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significations, les expériences et les points de vue » (Mays et Pope, 1995) des coachs et coachés qui ont participé à cette étude.

III.1.2. Entretiens semi-directifs

Cette approche de recherche qualitative a été menée sous la forme d'entretiens semi-directifs. L'intérêt de cette forme d'entretiens, à mi-chemin entre l'entretien directif et l'entretien libre, est multiple. Il s'agit ici d'offrir une certaine liberté d'expression aux coachs et aux coachés permettant d'obtenir une richesse au niveau des informations collectées en raison de leur diversité, pouvant faire émerger de nouvelles pistes, mais aussi de s'assurer d'avoir un échange relativement naturel entre les deux parties, autorisant le chercheur à relancer l'échange et approfondir certains sujets, tout en étant centré sur les thèmes qu'il souhaite aborder.

Pour les coachs d'une part et les coachés d'autres part, j'ai élaboré un guide d'entretien. Celui-ci reprend les hypothèses de travail pour chaque population de même qu'une liste de questions ouvertes préparées en amont de l'entretien. La première partie de l'entretien a été centrée sur l'expérience du coaching des personnes interrogées de même qu'une compréhension de là où elles en étaient dans leur cheminement personnel lorsqu'elles ont été en contact avec le coaching. Ensuite, il a été question d'aller du plus général au travers d'une question telle que « Comment le coaching leur a-t-il permis de cheminer vers Soi ? » à des éléments plus spécifiques sur ce qui a facilité pour elles ce cheminement vers Soi. Enfin, la dernière composante de l'entretien a été davantage focalisée sur les éventuels obstacles qui pourraient empêcher ce cheminement vers Soi et les moyens pour y remédier. Ces guides d'entretiens sont disponibles en Annexe 3 et 4.

III.1.3. Conduite des entretiens

Les entretiens semi-directifs se sont déroulés par Zoom et Teams sur la période du 8 mars au 26 mars 2021, du fait du contexte sanitaire et de l'éloignement géographique. Ceux-ci ont duré entre trente minutes et une heure quinze. Avant l'entretien, un premier contact par téléphone, par email ou par les messageries des réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook) a eu lieu afin d'expliquer la démarche de ce mémoire, sa problématique et les modalités de l'entretien à venir. Au tout début de l'entretien, un premier échange informel a été effectué afin, pour certains, de

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faire connaissance, mais également pour établir un rapport propice à l'échange entre les personnes interviewées et moi-même. Ce moment a été également l'occasion de réexpliquer comment allait se dérouler l'entretien, répondre aux éventuelles questions et valider quand les personnes se sentaient prêtes à débuter l'entretien lié à l'objet de cette étude et procéder à l'enregistrement.

Au cours des entretiens, je me suis appuyée sur les guides d'entretien préparés afin de mener les échanges avec les coachs et les coachés tout en m'adaptant à leurs réponses, en adoptant une position neutre, afin de les laisser s'exprimer librement et en accueillant leurs témoignages et le « cadeau » qu'ils me faisaient. J'ai également posé certaines questions supplémentaires pour approfondir certains points, rebondi sur certains sujets, modifié le déroulé de l'entretien tout en m'assurant que les thèmes que je souhaitais aborder avaient bien été couverts. J'ai également pris certaines notes durant ces entretiens sur les parties qui m'ont semblées particulièrement intéressantes.

L'enregistrement des entretiens a ensuite été envoyé aux personnes qui me l'ont demandé. Sur base des enregistrements effectués et de mes prises de note, les entretiens ont ensuite été retranscrits manuellement directement dans un tableau Excel transversal reprenant des thèmes précis en lien avec les hypothèses définies afin d'en faciliter l'analyse. Les points les plus pertinents et les « verbatims » que j'ai souhaité utiliser pour illustrer certains thèmes ont ensuite été mis en couleur dans ce tableau afin d'être facilement utilisées dans le corps du mémoire et en dégager certaines conclusions. Les nouveaux sujets n'ayant pas été abordés lors de la revue de la littérature dans la partie II ont été mis en gras pour les visualiser rapidement et pouvoir les retranscrire dans ce mémoire.

III.1.4. Echantillon des coachs

En ce qui concerne l'échantillon des coachs (cf. Annexe 5), celui-ci est composé de 7 coachs certifiés RNCP évoluant dans des environnements différents (1 manager-coach, 1 coach interne, 2 coachs externes avec entre 15 et 20 ans de pratique, 3 coachs externes ayant moins de 5 ans de pratiques), utilisant des approches différentes. 4 coachs exercent à la fois avec des particuliers et dans le cadre de relation tripartite (entreprise ou institution/coach/coaché), 2 coachs évoluent davantage dans des relations bilatérales (coach/coaché), 1 coach est manager

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d'équipes et utilise les outils de coaching dans ce contexte. Les coachs ont entre une quarantaine et une soixante d'années et l'échantillon est composé de 3 hommes et de 4 femmes.

III.1.5. Echantillon des coachés

L'échantillon des coachés (cf. Annexe 5) est, quant à lui, composé de 5 coachés, dont 3 ayant été récemment coachés pour la première fois. En effet, 2 coachés avaient déjà bénéficié dans le cadre de leur travail d'un coaching individuel, 1 coaché ayant eu une expérience positive et l'autre plutôt négative. Les coachés ont entre une trentaine et une cinquantaine d'années et l'échantillon est composé de 4 femmes et 1 homme. Les coachés ont tous bénéficié d'un coaching avec une relation bilatérale entre le coach et le coaché, sans aucun intermédiaire.

III.2. Résultats des enquêtes

Les résultats des deux enquêtes portant sur les coachs et les coachés ont été présentés en partant des hypothèses identifiées dans la partie II du mémoire relative à la revue littérature. Chaque hypothèse a ainsi été illustrée au travers de « verbatims » de coachs et de coachés, mettant en lumière les principaux éléments relatés lors des entretiens en lien avec ces sujets. Voici tout d'abord, les résultats de l'enquête portant sur les coachs.

III.2.1. Résultats de l'enquête portant sur les coachs

III.2.1.1 Hypothèse C1 : Le coaching, pour poursuivre son chemin vers Soi

Les coachs, pour la grande majorité, avaient effectué un important travail sur eux-mêmes lorsqu'ils ont décidé de se former au coaching. Ils étaient très intéressés par le « milieu du développement personnel » (Astrid), très attirés par l'« humain » (Hélène et Didier), ont toujours effectué un travail permanent sur eux-mêmes (Paul), avec « beaucoup d'introspection » (Astrid). Ce « cheminement a toujours existé » (Claire), cette exploration, ce travail sur Soi est « primordial » (Julie). « Cette question du cheminement vers Soi a toujours été centrale dans mon processus » (Marc). Julie en était « à ouvrir les champs des possibles »

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et avait le « sentiment d'être au bout de son système ». Pour Hélène, manager-coach, qui n'avait pas « fait beaucoup de développement personnel », cela a ouvert des portes car elle ressent « maintenant le besoin d'aller plus loin dans l'introspection. »

Pour deux coachs, un bilan de compétences a permis de retenir un métier d'accompagnant, ce qui a eu un effet libératoire permettant à Astrid de revenir à ses « premières amours » et pour Julie d'écouter son « intuition » et ne « pas faire un truc rationnel qui réponde à des injonctions d'autres personnes ».

On choisit également cette profession quand on est « dans une dynamique de quête de l'être » (Paul), pour « allier un métier avec une passion » (Astrid), laisser « parler la multiplicité de personnes » en nous (Julie), pour être « plus en congruence avec ce que je suis à l'origine » (Claire). Le coaching apporte également « une satisfaction liée à un sentiment d'utilité » (Didier), offrant pour Hélène des « bulles d'air » dans le cadre de son travail de manager. Être coach répond également à des besoins en lien avec sa personnalité permettant de se nourrir intellectuellement et émotionnellement (Didier), pour « continuer à évoluer, à apprendre, à découvrir » (Paul). On ne deviendrait pas coach par hasard, pour cela il faut avoir une « âme d'accompagnant » (Marc).

III.2.1.2. Hypothèse : Impact de la formation

La formation a contribué, au-delà de l'acquisition d'outils et d'une nouvelle posture professionnelle, au cheminement vers Soi des coachs, leur permettant de confirmer que l'on est « sur la bonne voie » (Astrid), de mettre en « relation le présent, le passé et le futur et de lui donner un sens » (Claire), de « se connaître et accepter qui je suis » (Claire), d'« offrir de la réflexivité », « une prise de recul » (Hélène et Didier). Cela a « ouvert des voies supplémentaires très puissantes » et certaines formations tels que l'Analyse Transactionnelle et la Process Com ont pu « un peu bousculé intérieurement » (Didier). Pour Julie, la formation a permis d'amener enfin de la « reconnaissance », lui a « redonné de la dignité » et a été « une vraie libération » lui faisant comprendre qu'elle a « le droit de faire les choses autrement ».

Marc considère également qu'« il y a des formations complémentaires qui font ton propre toi » et qu'il est nécessaire d'« avoir des moments de rien ». Ainsi, ce temps de formation doit être complété « de temps d'intégration des outils acquis, d'expérimentation pour être dans un

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processus d'intégration personnelle, de créativité personnelle » afin de définir sa propre posture de coach.

III.2.1.3. Hypothèse C3 : Rôle joué par la relation coach/coaché

Il s'agit pour Paul d'une « relation de résonnance », c'est-à-dire « un mode de présence à soi et à l'autre ». Il est question « d'authenticité » (Paul, Didier et Marc), de « confiance » (Didier, Claire et Julie) où le coach est un peu comme « le serviteur avec la torche » (Astrid). C'est une relation « normalement dépouillée de parasites et d'artéfacts, en humilité et en simplicité» (Marc), qui est aussi pour Didier, basée sur « la confidentialité » et à laquelle il est nécessaire d'y « mettre un cadre » en première séance « pour que le coaching puisse bien fonctionner » pouvant nécessiter au besoin « une piqûre de rappel ».

Cette relation interpersonnelle entre coach et coaché est « un exercice très intéressant », apportant du « gain » (Paul), où il y a un « effet miroir » (Astrid), un « phénomène de résonnance avec le coaché » (Claire) amenant aux coachs des « situations qui font écho » (Claire) en termes de ressentis et d'émotions. Il est alors nécessaire selon Julie « d'interroger ses émotions » qui peuvent « déstabiliser », d'en « prendre note » pour reprendre ensuite le fil de l'échange avec le coaché. Il est également question de « travail par la sensorialité, les ressentis corporels » (Paul). Didier mentionne aussi l'importance d'être « toujours quelque part en alerte sur des sujets tels que le transfert et le triangle de Karpman ».

Cette relation amène aussi de la « synergie, de la co-construction, du co-développement » (Paul) où il est intéressant de se questionner « en quoi le cheminement que je propose au coaché me permet de cheminer en même temps pour moi-même » (Claire). Astrid, quant à elle, voit, au travers du cheminement de son client, son « propre cheminement », c'est-à-dire « toutes les étapes » qu'elle a « déjà franchies ». Ce « processus presque alchimique » de « grandissement » de Soi opère chez le coaché mais également sur « l'entité systémique coach-coaché avec le bon contact, le contact juste à la bonne distance (...) amenant une ouverture simple de soi (...) afin de sentir la vie » (Marc).

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III.2.1.4. Hypothèse C4 : Le coaching, une discipline exigeante

Pour Paul, « l'instrument premier, c'est le professionnel lui-même » nécessitant « d'accorder, réaccorder » en mobilisant des « outils d'entraînement » notamment au niveau du « corps » et de la « relation ». Julie parle, quant à elle, d'« hygiène de vie » où elle fait « souvent le sous-marin. ». Astrid est « continuellement en processus de formation, d'apprentissages, d'introspection. Pour Marc, il est question de « presque d'auto-coaching que tu mènes automatiquement, même quand tu n'as pas envie de le mener » et où à certains moments on peut réprouver le « besoin d'aller dans sa caverne ». Il mentionne également l'importance de « s'attribuer parfois les bénéfices de son travail » afin de pouvoir se « régénérer par la satisfaction que l'on a, par l'évolution et le sourire de l'autre (...) »

Le besoin de supervision a été cité par tous les coachs, Paul parlant de « supervision serrée (...) d'autant plus profitable » en début de pratique. La supervision permet de travailler sur les « moments d'inconfort » (Paul), « de montrer du doigt des choses que l'on a mis de côté et que l'on n'est pas forcément apte à voir » (Astrid), « de revoir les choses avec une grille de lecture externe » (Marc).

Un autre point intéressant et qui n'avait pas été mentionné lors de la revue de la littérature est le besoin de co-vision ou de co-développement entre pairs afin d'avoir des moments de « partage de comment les transformations, les cheminements s'opèrent en nous » (Claire). Selon elle, il est question de « phénomènes de résonnances » qui « créent comme une étincelle qui va alimenter le processus. ». Pour Didier il s'agit de faire du co-développement avec un autre coach travaillant comme lui dans « la recherche » et de travailler sur la création d'« un groupe d'échanges » dans ce secteur. Pour Julie, le co-développement l'a « interrogée sur son image social ». Néanmoins, elle ressent également le besoin de continuer une « psychothérapie » car pour elle, « l''être humain est tellement complexe que l'on n'arrive jamais au bout ». Paul, quant à lui, « met en commun les difficultés rencontrées » dans le groupe de co-vision qu'il fréquente et a un rapport privilégié avec un de ses confrères avec qui il a comme « entente, comme contrat de faire appel à l'un ou l'autre » quand le besoin s'en fait ressentir.

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III.2.1.5. Hypothèse C5 : Obstacles rencontrés sur le chemin

Les coachs ont rencontré certains obstacles internes et externes dans le processus du cheminement vers Soi au travers du coaching.

Ainsi, Astrid a aujourd'hui encore un blocage sur « le côté commercial pour vendre » son accompagnement. Elle a également travaillé sur son « syndrome de l'imposteur » en fin de formation de coaching. Paul mentionne un point fondamental qui est de « se départir de tout projet pour l'autre » ce qui nécessite une « vigilance continuelle ». Le coach n'étant pas un surhomme, il peut y avoir aussi des « des moments de fatigue, de rappels à des questions de l'organisation, de la logistique, des doutes sur l'efficience » (Marc). Lorsque l'on a le souci de l'autre, on peut se rendre compte à un moment que l'on s'« oublie dans l'histoire » (Hélène), celle-ci a ainsi décidé de débuter un coaching pour elle afin de travailler dessus. Quand on est passionné, on peut avoir « une tendance à s''investir dans beaucoup de choses » conduisant à une vigilance sur ce sujet. (Didier). Pour Julie, il peut être question d'ennui « Quand la personne n'a pas envie d'y aller, quand elle ne veut pas se laisser déstabiliser, là je me dis, on va s'ennuyer. ».

Concernant certains obstacles venant de l'extérieur, Claire a mentionné les proches, le cheminement vers Soi pouvant « très vite amener à des grands fossés, (...) mais, pas toujours ». Le contexte professionnel peut également avoir des impacts, notamment lorsque l'on s'aperçoit que le « le milieu professionnel ne reconnait pas la posture de coach, cela peut être délicat. » (Claire), que « les contraintes opérationnelles font que l'on a de moins en moins de temps » (Hélène). Le fait de faire du coaching en tant que manager-coach ne « permet pas de faire un coaching complet », le coaché ayant des difficultés à se livrer en ce qui concerne des éléments « davantage de l'ordre de la sphère privée » avec sa manager. (Hélène).

Dans le cadre des relations tripartite en entreprise, il est important que le « cadre soit rigoureusement posé et défini », car on peut se retrouver « en difficulté », « mis en position de fusible » (Paul). « Il faut parfois un grand écart conceptuel et intime » dans ce contexte mais l'important est de se concentrer « dans l'humain et dans l'instant du processus en recentrant sur l'objectif et en recentrant sur le processus » (Marc). Julie, quant à elle, « garde l'institution dans le paysage », se centre toujours sur le coaché, « même si c'est un peu « casse-gueule » ».

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III.2.2 Résultats de l'enquête portant sur les coachés III.2.2.1. Hypothèse H1 : Le coaching, utile pour chacun

Le coaching peut offrir un espace de réflexivité sur Soi à des personnes ayant des expériences avec le développement personnel diverses et variées. Ainsi, Gwen et Sabine avaient déjà fait un long travail personnel sur elles-mêmes, notamment au travers de la thérapie. "J'avais fait un gros travail sur moi avant avec 17 années de thérapies puis j'avais également pas mal avancé pendant ma formation de sophrologue." (Gwen). Ezio avait eu une précédente expérience en coaching et était enclin à une forte introspection. Pour Maëlle, le chemin vers Soi n'avait pas encore débuté : " Je n'avais jamais fait de développement personnel avant ni de réelle introspection sur moi-même."

III.2.2.2. Hypothèse H2 : Manifestation du Cheminement vers Soi et rôle de la relation interpersonnelle coach/coaché

Pour les coachés de cette étude, le cheminement vers Soi s'est fait notamment « au travers d'une meilleure connaissance de moi-même » (Gwen), d'« une meilleure acceptation de moi-même » (Sabine), et d'une meilleure image de Soi « une prise de conscience réelle de ce que je fais, qui n'était pas si mal que cela, qui était même très bien » (Ezio). Cela a permis de « faire des liens importants entre ce qui se passait dans la vie professionnelle et la vie personnelle (...) de trouver du sens. » (Fannie). Ce changement « durable » (Gwen) en Soi impacte alors tous les pans de la vie, « dans mon travail actuel, dans ma vie privée et familiale » (Gwen), dans les relations avec autrui, « en étant plus tolérante, plus compréhensive, plus à l'écoute envers eux » (Sabine), en étant chaque jour à l'écoute de ses émotions (Maëlle), apportant de la « confiance en soi, de la joie de vivre, de l'énergie » (Gwen), et permettant de se sentir plus « sereine, moins inquiète, en confiance pour l'avenir ». (Sabine)

Concernant la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché, celle-ci a été qualifiée de « relation de confiance » par 4 des coachés et de « relation de bienveillance » par 3 des coachés, ayant eu le sentiment d'être dans une relation « où on est vraiment pris en compte » (Gwen), où on est en mesure de « se livrer » et d'« accepter pour pouvoir poursuivre le coaching notamment lorsque l'on est un peu déstabilisée » (Maëlle). Cette relation privilégiée a ainsi « agi en tant que moteur et déclencheur. » (Gwen), « ouvert des voies, des portes, des prises de

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consciences, une ouverture d'esprit. » (Sabine), oeuvrant « un petit peu comme des poupées russes » (Fannie). Cette relation « joue un rôle primordial » (Maëlle) et est « fondamentale » (Fannie). Pour que la magie de l'interaction fonctionne, il faut également que coach et coaché soit « sur la même longueur d'onde », « dans une compréhension réciproque » car « on ne peut pas faire du coaching avec tout le monde » (Ezio), coach et coaché se choisissant et étant alors attirés l'un par l'autre.

III.2.2.3. Hypothèse H3 : La posture et le savoir-être du coach

Au-delà de cette notion de feeling intuitif (Ezio) entre coach et coaché, le coach est perçu par les coachés interrogés comme « à l'écoute » pour 4 des coachés, ayant fait preuve « d'adaptabilité » pour Gwen et Sabine et « d'empathie pour comprendre mes besoins du moment et ne pas forcer le chemin » (Gwen). Le coach a également fait preuve d'une réelle « capacité d'analyse » (Maëlle), a eu une « parole vraie » (Maëlle) et à « une personnalité positive, ce qui est très important surtout quand on doute » (Fannie).

III.2.2.4. Hypothèse H4 : Outils et Approches mobilisés par le coach

Certains outils et approches ont permis aux coachés une meilleure connaissance de Soi « Les résultats du MBTI et de l'Ennéagramme m'ont ouvert les voies pour débuter une meilleure connaissance de moi (...), de savoir qui j'étais réellement » (Sabine), le passage du MBTI est ainsi « le point de départ intéressant » pour débuter un travail d'introspection sur Soi (Maëlle). Dans le contexte d'une envie de reconversion professionnelle, l'utilisation de l'ikigaï peut également être d'une grande utilité « L'ikigaï m'a permis d'avoir une meilleure connaissance de mon envie professionnelle » (Sabine).

La PNL peut notamment faciliter le passage à l'action « Une technique de PNL m'a réellement permis de lever certains blocages pour passer à l'action » (Gwen) et mobiliser des ressources en certaines circonstances « Il y a des techniques de PNL qui m'ont beaucoup aidées » (Ezio).

Au-delà de ces outils techniques, l'espace de parole entre le coach et le coaché est également capital pour le coaché, lui permettant « d'éclaircir, de valider des réponses qui sont en moi, ce qui m'a permis d'avancer » (Ezio), « d'avoir une émulsion d'idées, de réfléchir et de passer à l'action pour mettre des choses en place. » (Gwen), d'« avancer sur le moment d'après ou lors

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des prochaines séances » (Sabine). Le travail intersession notamment au travers de suggestions de lectures peut également permettre une meilleure connaissance de Soi « Ces livres qui m'ont fait découvrir que j'étais "un cerveau droit" m'ont bien aidé (...), savoir que l'on n'est pas tout seul, que ce n'est pas une maladie, que l'on est comme cela. »

III.2.2.5. Hypothèse H5 : Obstacles rencontrés pendant le coaching

Les coachés ont rencontré durant le coaching certains facteurs externes qui ont pu être des obstacles sur le chemin vers Soi, il est question notamment de « charge importante de travail » (Gwen), de « contexte professionnel compliqué » (Fannie), de « zone de confort inconfortable avec un manque de perspective » (Sabine). Néanmoins, le coaching, même s'il était focalisé sur un autre objectif, leur a permis de prendre du recul par rapport à la situation en question, « cela m'a permis de vraiment analyser la situation et cela m'a aidé à déculpabiliser » (Fannie), et de travailler avec le coach sur ce sujet pour leur permettre d'avancer sur leur chemin « le fait que le coach à ce moment-là ait fait preuve d'écoute, s'est adapté à moi pour que l'on travaille sur ce problème, m'a permis de ralentir et lever certains blocages » (Gwen).

De plus, il existe également des « barrières que l'on se met soi-même » (Maëlle), il est question de « manque de confiance à certains moments, de trouille d'avancer » (Sabine), de sens critique exacerbé suite à une mauvaise première expérience de coaching « Il y avait parfois des éléments que le coach apportait que je connaissais déjà. Je me disais alors "Ah, c'est du réchauffé ! (...). In fine, je me suis dit que ce n'était pas le cas dans le sens où le coach avait sa façon de dire les choses et incrémentait d'autres points. » (Ezio), de besoin de confirmer certaines découvertes sur Soi « Comme on ne m'avait jamais dit certaines choses, je me suis dit "Cela n'est pas possible !". Pour preuve je suis allée voir d'autres personnes pour presque corroborer ».

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III.3. Discussion, Conclusions et Limites de l'étude

III.3.1. Discussion des résultats

Tout d'abord, les résultats de l'étude portant sur les coachs ont permis de valider les différentes hypothèses de travail identifiées lors de la revue littéraire. Un nouvel élément a été amené au travers des échanges entre les coachs et moi-même concernant les outils et leur impact sur le cheminement vers Soi pour le coach. Il y a également eu un apport de la part des coachs concernant l'importance de la co-vision et du co-développement qui les accompagnent sur leur propre chemin. Ce point a déjà été discuté dans la partie relative aux résultats de l'enquête.

Concernant les résultats de l'étude des coachés, ceux-ci sont également en lien avec les hypothèses définies. Dans le contexte de questionnements relatifs à une reconversion professionnelle, le coach a utilisé un outil qui n'était pas mentionné dans la revue littéraire, l'ikigaï, qui a permis à Sabine une meilleure compréhension d'elle-même et une clarification de sa « raison d'être professionnelle ».

III.3.2. Nouveaux éléments apportés

III.3.2.1. Impact des outils sur le cheminement du coach

En interrogeant les différents coachs sur le thème de l'utilisations des outils et ce que cela leur apporte sur leur propre cheminement personnel, plusieurs sujets ont été abordés. En premier lieu, les coachs peuvent mobiliser certains outils de coaching et les appliquer à eux-mêmes, lorsque le besoin se fait ressentir afin de « s'auto-coacher » (Marc). Il est également important d'« être libre de tous ces outils » (Claire) afin de répondre au mieux à la demande du coaché, en se laissant, pour Julie « guider par son intuition », ce qui lui permet de « continuer à travailler sur Soi (...) en se faisant confiance », « le meilleur outil du coach » étant « lui-même » (Marc).

Chaque coach peut avoir des outils de prédilection, qui sont rarement le fruit du hasard, permettant de « faire un pont » entre son ancien Moi et ce métier de coach. Ainsi, « avec l'approche narrative » Julie se sent « vraiment à la maison », celle-ci ayant une formation littéraire. Didier quant à lui travaillant dans recherche ressent un sentiment d'accomplissement

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en « développant » ses « propres outils » et ses « propres modèles ». Marc, ayant cheminé lui-même notamment au travers des arts martiaux utilise avec ses coachés des outils « corporelo-mentaux » comme « des métaphores de situation ». Ce processus crée une sorte de réunification, joignant les deux rives, le passé et le présent afin de construire une nouvelle identité davantage alignée avec son « Moi profond ».

III.3.2.2. L'ikigaï, découverte de sa « raison d'être professionnelle »

L'ikigaï, qui signifie en japonais la « joie de vivre » et « la raison d'être » est aujourd'hui un outil de plus en plus utilisé par les coachs pour les personnes en plein questionnement sur leur avenir professionnel. L'ikigaï s'inscrit dans l'idéologie selon laquelle le travail peut être source de « vrai levier d'épanouissement personnel » mais également de « changement du monde » (M. Dardaillon, 2018). L'ikigaï, au-delà de l'outil est également une vraie philosophie de vie permettant une meilleure connaissance et acceptation de soi-même, d'offrir un sens à sa vie (Ken Mogi, 2017) et d'avoir un « impact positif au monde » (M. Dardaillon, 2018).

Ainsi, pour trouver son ikigaï qui se situe au centre de ces 4 dimensions, le coaché doit identifier ce qu'il aime, ce pour quoi il est doué, ce pourquoi il pourrait être payé et enfin ce dont le monde a besoin, comme illustré dans l'Annexe 7.

III.3.3. Interprétations/Conclusions

La revue littéraire et l'approche empirique étant en congruence, un certain nombre de conclusions et préconisations peuvent ainsi être tirées de cette étude à la fois pour le coach et le coaché, bien qu'il reste entendu que le cheminement vers Soi demeure un processus fortement personnel.

III.3.3.1. Pour le coach

Ainsi, en ce qui concerne le coach, choisir de devenir coach est le premier acte posé pour poursuivre son cheminement vers Soi, répondant à un appel et conduisant le coach à exercer un métier davantage en accord avec lui-même et ses valeurs. La formation de coaching, conduit à une forte introspection et un processus réflexif continu permettant au coach de mieux se

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connaître et s'accepter. Les outils auxquels le coach choisit ensuite de se former, la façon dont il se les approprie, participent également à son propre cheminement personnel et au façonnage de sa nouvelle identité.

La relation entre le coach et le coaché amène, au travers de son effet miroir et de son phénomène de résonnance, le coach à travailler sur son Ombre, notamment au travers de la supervision ou de la co-vision ; le coach devant être en attention permanente sur des sujets tels que l'exercice du pouvoir sur le coaché et les processus de transfert. Le co-développement, au travers des groupes d'échanges entre pairs, peut également être un moyen pour le coach d'affiner sa pratique professionnelle et continuer à avancer sur son chemin personnel. Il est fondamental pour le coach de savoir prendre soin de lui, ne pas s'oublier au profit de ses coachés, de prendre le temps de se regénérer, de se donner des « chaudoudoux » (Marc en citant C. Steiner) pour être dans une qualité de présence et de relation à lui-même et à l'autre. Lorsqu'il exerce en entreprise ou institution, le cadre doit être parfaitement posé et une certaine vigilance reste nécessaire afin ne pas être instrumentalisé.

III.3.3.2. Pour le coaché

Il a ainsi été confirmé que la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché joue un rôle primordial dans le processus du cheminement vers Soi, le coach agissant comme facilitateur grâce à sa posture d'écoute, d'authenticité, ses questionnements, sa capacité d'analyse, en s'adaptant continuellement aux besoins du coaché. Le chemin vers Soi pour le coaché, passe notamment par une meilleure connaissance de Soi, une acceptation de soi-même et une meilleure image de Soi, permettant d'aborder l'avenir avec davantage de joie, de confiance et de sérénité. Il est également possible d'avoir des révélations sur Soi, mettant en lumière des choses que l'on ne nous avait jamais dites, des capacités insoupçonnées. Au-delà de l'atteinte de l'objectif, le coaching apporte un changement durable pouvant impacter les différentes sphères de la vie.

Des outils comme le MBTI, l'Ennéagramme, la Process Com peuvent ainsi être d'une grande utilité, notamment en début de coaching, amenant au coaché une mise en lumière de ses capacités et zones d'ombre. Un travail sur les valeurs est également fondamental afin de mieux comprendre l'importance et l'influence qu'elles ont dans la vie du coaché. L'ikigaï, peut également être mobilisé dans le cadre de questionnements sur l'orientation professionnelle. La

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PNL peut également aider à lever certains blocages, faciliter le passage à l'action et permettre au coaché de lui apporter du confort afin de mieux gérer certaines situations. Au-delà de ces outils, la parole du coach et la relation de coeur à coeur permet de dénouer bien des situations, amenant le coaché à découvrir des réponses et des ressources enfuies en lui.

Lorsque des obstacles arrivent sur le chemin pendant le coaching, il est fondamental que la relation entre le coach et le coaché soit bien établie afin que le coaché se sente libre de les exprimer, permettant au coach de s'adapter aux besoins du coaché, faisant un pas de côté si nécessaire. Ainsi, un coaching perturbe, questionne mais peut définitivement permettre au coaché de se libérer de certaines peaux en chemin s'il décide de se lancer pleinement dans l'aventure.

III.3.4. Limites de l'étude

Cette étude étant une étude qualitative portant sur un petit échantillon de coachs et de coachés, il est difficile de généraliser les résultats. De plus, les personnes ayant accepté de témoigner sur le thème du « Cheminement vers Soi », notamment les coachs, ont sans doute un intérêt marqué sur le sujet, ce qui peut, ne pas être très représentatif.

L'échantillon des coachés ne représente pas des expériences de coaching vécues lors de contexte tripartite et n'est pas aussi exhaustif que je l'aurai souhaité en termes de panel. Il pourrait de ce fait être intéressant d'approfondir l'étude avec un échantillon plus diversifié en termes de profils, de thèmes de coaching et d'approches/outils de coaching utilisés.

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Conclusion

Ce mémoire a apporté un début de réponse sur les possibilités de cheminement vers Soi offertes par le coaching, le Soi étant notre « être profond », notre « moi véritable », au-delà des masques de représentation sociale. Le processus de cheminement vers Soi est quelque chose de personnel mais invite dans toutes les traditions à une exploration profonde de son être, afin de mieux connaître ses ressources personnelles mais également ses ombres pour pouvoir ensuite avancer sur le chemin de l'acceptation. Le coaching s'adresse aux coachés n'ayant pas encore débuté leur chemin personnel ou souhaitant le poursuivre et permet aux coachs d'être davantage en congruence avec ce qu'ils sont profondément. A la problématique élaborée dans ce mémoire : « Comment est-il possible de cheminer vers Soi au travers du coaching ? », la revue littéraire et les enquêtes terrains ont permis d'apporter un certain nombre de réponses.

En premier lieu, la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché, cette alliance choisie, les amène à cheminer ensemble le temps d'un coaching, s'impactant mutuellement, amenant l'un et l'autre à se découvrir, dans l'introspection, conduisant à une cocréation. La posture de coach, à la fois accoucheur et instrument principal du coaching, facilite pour le coaché ce cheminement personnel, dans la bienveillance et l'authenticité, le coach s'adaptant continuellement aux besoins du coaché. Cette relation de résonance, nécessite pour le coach d'être en vigilance sur ses propres ressentis, afin de les questionner et si nécessaire les aborder lors de la supervision. Des échanges lors des sessions de co-développement ou de co-vision peuvent également être fortement profitables.

Même si c'est la qualité de la relation qui prévaut dans un coaching, certains outils peuvent être mobilisés pour avancer sur son chemin personnel. Ainsi, des outils permettant de mieux se connaître tels que le MBTI, l'Ennéagramme, la Process Com, l'Ikigaï, des outils permettant de mieux comprendre ses relations avec les autres comme l'Analyse Transactionnelle, qui permettent de lever certains blocages et passer à l'action comme la PNL peuvent agir en tant que facilitateurs durant le coaching, même si bien sûr la parole et le questionnement restent des instruments privilégiés. Certaines approches existentielle, évolutionnaire ou encore jungienne, sont particulièrement adéquates pour les coachés souhaitant se questionner sur eux-mêmes. Le choix des outils et la façon dont les coachs se les approprient conduisent à les faire avancer sur leur chemin personnel, forgeant leur propre Soi et identité professionnelle, permettant d'unifier leur passé, leur présent et leur avenir.

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Ce chemin, comme dans la vie, peut être semé d'obstacles à la fois propres aux coachs et aux coachés ou liés à des facteurs externes. Afin d'offrir la qualité de présence nécessaire au bon déroulement du coaching, le coach doit prendre soin de lui-même, ne pas s'illusionner dans le pouvoir et être au clair avec lui-même pour ne rien projeter sur le coaché. Lors de coaching en entreprise, une vigilance particulière est nécessaire afin de s'assurer de bien poser le cadre, notamment en ce qui concerne la confidentialité. Le coaché, quant à lui, est souvent pris par ses obligations professionnelles et doit réellement profiter du coaching pour s'extraire du tumulte quotidien. De plus, les révélations faites dans le coaching peuvent également bousculer et il est important qu'une vraie relation de confiance existe entre coach et coaché afin de continuer le processus. L'adaptation du coach est également nécessaire, afin de bien prendre en compte les nouveaux obstacles identifiés dans l'atteinte de l'objectif fixé afin d'offrir un résultat durable.

Pour conclure, cette recherche a permis de confirmer le statut émis dans l'introduction selon lequel ce qui compte n'est pas seulement l'atteinte de l'objectif dans le coaching mais toute la richesse de ce que l'on a appris et découvert en chemin.

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54

Table des Annexes :

- Annexe 1 : Pyramide des besoins de A. Maslow

- Annexe 2 : Processus d'individuation de C.G. Jung

- Annexe 3 : Guide d'entretiens semi-directifs à l'attention des coachs

- Annexe 4 : Guide d'entretiens semi-directifs à l'attention des coachés

- Annexe 5 : Echantillon des coachs

- Annexe 6 : Echantillon des coachés

- Annexe 7 : Représentation de l'outil ikigaï

Annexe 1 : Pyramide des besoins de A. Maslow

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Source : https://studylibfr.com/doc/5954643/la-pyramide-des-besoins-de-maslow

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Annexe 2 : Processus d'individuation de C.G. Jung

Source : site internet Arnaud Joubaire. Processus d'individuation : cheminer vers Soi

Etape 1 : La construction de la Persona ou phase d'adaptation

La première étape est la phase d'adaptation de l'individu, elle se situe au niveau de l'enfance et du début de l'âge adulte. Afin de se créer une sécurité intérieure, l'individu adapte ses comportements, sa personnalité en fonction ce qu'il perçoit de l'extérieur, se forgeant un masque et une représentation sociale, la Persona, auquel il s'identifie ignorant son identité profonde. Rester à cette étape toute sa vie empêche le processus d'individuation et par conséquent de devenir vraiment soi-même.

Etape 2 : Prise de conscience de la Persona et dépossession du Moi

Au fur et à mesure du temps et notamment au travers de ses expériences de vie, l'individu va commencer à se trouver à l'étroit dans cette carapace, commençant à la fissurer. Il prend conscience que la Persona n'est pas lui et se désidentifie de celle-ci, ne sachant alors pas vraiment qui il est, étant dans une période de plein bouleversement, toutes ces certitudes passées

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ayant volé en éclats. L'individu ne se projette plus alors seulement dans la reconnaissance sociale et commence à se libérer du regard extérieur.

Etape 3 : Rencontre et acceptation de l'Ombre

Pour R.-M. Halbout (2015, p.54), l'Ombre regroupe tous « les aspects déplaisants de notre personnalité ». Cette partie de nous que nous considérons comme négative et que nous refusons de voir et dont nous projetons sur les autres certains pans de notre personnalité. L'Ombre comprend également certains aspects de notre personnalité ou des talents dépréciés par la Persona, n'ayant pour elle aucune utilité. Cette rencontre avec l'Ombre est plus que nécessaire et constitue même « la première étape d'un travail thérapeutique » (R-M Halbout,2015, p.54) conduisant l'individu à une conscientisation et une acceptation de sa face « sombre », sans jugement envers lui-même. Il se détache de l'être qu'il était, ayant un besoin permanent de se justifier lorsqu'il ressentait certaines attaques ou critiques envers sa personne. Cette reconnaissance et acceptation de son Ombre conduit alors l'individu à davantage d'ouverture vers l'autre, n'étant plus dans un processus de jugement d'autrui, lui permettant de gagner en tolérance avec les autres, les notions de bien et de mal étant relativisées.

Etape 4 : Rencontre et dépassement de l'archétype sexuel (Animus - Anima)

La rencontre de l'archétype sexuel va se manifester, pour l'homme, par la découverte de sa partie féminine inconsciente (l'Anima) et, pour la femme, de sa partie masculine inconsciente (l'Animus). L'Anima est une accumulation énergétique de « féminin » (S. Ducretot), passant par différentes mutations : de la femme primitive à l'incarnation de la sagesse et pour l'Animus, de l'homme sauvage au philosophe (L. Winckler et M. F. Touret). Une fois dépassés et n'étant plus une source de fascination, ces archétypes sexuels deviennent pour l'individu une grande source d'inspiration et créativité, le Moi intégrant les énergies des symboles du masculin ou du féminin intérieur. L'individu ne « tombe plus amoureux », ne se confond plus dans l'être aimé, l'aimant sincèrement pour ce qu'il ou elle est.

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Etape 5 : Rencontre et connexion à la Lumière

Le Moi se trouve ensuite confronté à l'archétype Lumière, d'une potentialité éblouissante, source de pouvoir et de force, allant bien au-delà du propre savoir et de la connaissance du Moi. Il est question ici de « transcendance », de surnaturel, de l'au-delà. Le risque pour l'individu de cette rencontre fascinante est la tentation d'identification à ce pouvoir, qui peut aller si l'individu n'y prend garde jusqu'à être possédé par la Lumière détruisant ainsi la personnalité de l'individu en lui donnant accès à un pouvoir et des connaissances suprêmes. Afin d'y échapper, l'individu doit se connecter à cette Lumière, en faisant preuve de grande humilité, et en laissant de côté son égo, ouvrant ainsi le champ des possibles.

Etape 6 : Rencontre avec le Soi sous l'impulsion de l'archétype Cosmique.

Après ces différentes étapes, le Moi ne s'identifie plus seulement à la Persona, la partie Ombre est conscientisé et acceptée, l'Anima ou l'Animus ont été dépassés et différenciés en l'individu, l'accès et la connexion à la Lumière est possible en toute humilité libérant un potentiel incroyable. Ces parties de l'individu, prêtes à se dissocier, vont se réorganiser sous l'impulsion d'une énergie provenant de l'archétype Cosmique, émanant de la nature et attirant comme un aimant les différentes structures afin de les réorganiser géométriquement et harmonieusement. L'individu se rapproche alors naturellement et lentement vers lui-même, atteignant le Soi. Le Moi est individué, l'individu sait qui il est, s'accepte pleinement, suit son chemin au-delà des injonctions sociétales ou demandes de l'entourage, n'étant que très peu touché par les critiques, étant intimement relié au divin, à la nature, aux animaux, aux plantes, à ce « tout ».

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Annexe 3 : Guide d'entretiens semi-directifs à l'attention des coachs

Hypothèses de travail pour le coach

C1 : On vient au coaching pour poursuivre son chemin vers Soi

: La formation au coaching participe au cheminement vers Soi

C3 : La relation interpersonnelle entre le coach et le coaché contribue également au cheminement vers Soi pour le coach

C4 : Le coaching est une discipline exigeante qui nécessite un travail permanent sur Soi

C5 : Certaines conditions ou zones d'ombre du coach peuvent être des obstacles sur le chemin vers Soi

Questions pour le coach :

1/ Dans quel contexte exercez-vous le coaching individuel ? Depuis combien de temps ?

2/ Qu'est-ce qui vous a amené à vous former au coaching et en faire votre métier ?

3/ Où en étiez-vous alors sur votre cheminement personnel ?

4/ Pour vous en tant que coach, comment le coaching vous permet-il de « Cheminer vers Soi » ?

5/ Comme cela se manifeste pour vous (ressentis personnels, mises en lumière, meilleure connaissance de Soi, levers de blocage...) ?

6/ Quel rôle la relation interpersonnelle avec le coaché joue-t-elle dans ce « Cheminement vers Soi » pour vous en tant que coach ? Qu'a-t-elle permis de mettre en lumière pour vous ? Comment la définiriez-vous ?

7/ Quels types d'approches et d'outils utilisez-vous ?

8 / Ces outils et approches ont-ils selon vous un impact également sur votre cheminement personnel en tant que coach ? Si oui comment ?

9/ Quel rôle la formation a-t-elle joué dans ce « Cheminement vers Soi » ?

10/ Comment faites-vous pour continuer en permanence à cheminer vers vous ?

11/ Quels sont les facteurs internes et externes qui selon vous ne vous ont pas permis de cheminer vers vous à certains moments ? Qu'avez-vous fait alors pour y remédier ?

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Annexe 4 : Guide d'entretiens semi-directifs à l'attention des coachés

Hypothèses de travail pour le coaché

H1 . Le coaching peut agir comme révélateur pour le coaché et lui permettre de débuter ce chemin vers Soi ou, selon les cas, de poursuivre un chemin vers Soi

H2 . Le chemin vers Soi se fait pour le coaché en premier lieu au travers de la relation interpersonnelle avec le coach

H3 . Au cours de cette relation interpersonnelle avec le coach, la posture particulière du coach facilite ce chemin vers Soi pour le coaché

H4 . Certains outils et certaines approches mobilisés par le coach facilitent le chemin vers Soi pour le coaché

H5 . Certains obstacles peuvent empêcher le coaché de cheminer vers Soi durant le coaching

Questions pour le coaché

1/ Dans quel contexte avez-vous bénéficié d'un coaching individuel ?

2/ Quel était le thème de votre coaching ?

3/ Pourquoi avez-vous souhaité débuter un coaching ?

4/ Où en étiez-vous alors sur votre cheminement personnel ?

5/ Pour vous en tant que coaché, comment le coaching vous a-t-il permis de « Cheminer vers Soi » ?

6/ Comme cela s'est-il manifesté pour vous (ressentis personnels, mises en lumière, meilleure connaissance de Soi, levers de blocage...) ?

7/ Quel rôle la relation interpersonnelle avec le coach a-t-elle joué dans ce « Cheminement vers Soi » pour vous en tant que coaché ? Comment la définiriez-vous ?

8/ Qu'est-ce qui dans l'attitude du coach (son savoir-être) vous a permis de « Cheminer vers Soi » ?

9 / Quels sont les outils et/ou approches mobilisés par le coach qui vous ont permis de Cheminer vers Soi ? Qu'est-ce qu'ils vont ont apporté ?

10/ Quelles sont les conditions externes (contexte du coaching, thème du coaching, interventions du coach...) qui selon vous ne vous ont pas permis de cheminer vers vous à certains moments ?

11/ Quels sont les facteurs qui vous sont propres qui parfois vont ont détourné de ce chemin durant votre coaching ? Qu'est-ce qui vous a permis d'y remédier ?

12/ Avez-vous l'intention de continuer ce Cheminement vers Soi ? Si oui, comment comptez-vous le poursuivre ?

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Annexe 5 : Echantillon des coachs

Pseudonyme

Contexte d'Exercice du Coaching

Durée d'exercice

Genre

Tranche d'âge (en années)

Paul

Coach Externe avec particuliers essentiellement (relation bilatérale) et en entreprise/institution (relation tripartite)

Une

vingtaine d'années

Homme

Soixantaine

Astrid

Coach Externe avec des particuliers (relation bilatérale)

2 à 3 ans

Femme

Quarantaine

Hélène

Manager-coach

Depuis 2019 (2 à 3 ans)

Femme

Quarantaine

Julie

Coach Externe avec

essentiellement des particuliers (relation bilatérale) et également en entreprise/institution (relation tripartite)

Depuis 2019 (2 à 3 ans)

Femme

Cinquantaine

Didier

Coach interne (assimilation à une relation bilatérale coach-coaché) et Coach Externe (assimilation à une relation bilatérale coach-coaché)

Depuis 2020 (formation de coach) et approches de coaching depuis 2017

Homme

Cinquantaine

Claire

Coach externe (relation bilatérale et tripartite avec une entreprise ou avec un mineur) et dans poste d'enseignante (relation assimilée bilatérale coach-coaché)

Depuis 2017 (4 à 5 ans)

Femme

Quarantaine

Marc

Coach externe en

entreprise/institution (relation tripartite) et avec particuliers (relation bilatérale)

Depuis 2006 (une quinzaine d'années)

Homme

Cinquantaine

62

Annexe 6 : Echantillon des coachés

Pseudonyme

1ère

expérience de coaching

Relation de

coaching

Thème du Coaching

Genre

Tranche d'âge (en années)

Gwen

Oui

Bilatérale (Coach- Coaché)

Développement de son activité de sophrologue en parallèle de son travail actuel

Femme

Trentaine

Sabine

Oui

Bilatérale (Coach- Coaché)

Trouver une ouverture pour sa réorientation professionnelle (et finalement également personnelle)

Femme

Cinquantaine

Ezio

Non, 1ère expérience de coaching plutôt négative

Bilatérale (Coach- Coaché)

Recentrage de ses réflexions portant sur la poursuite de son évolution professionnelle tout en réfléchissant en parallèle au développement d'une association

Homme

Cinquantaine

Maëlle

Oui

Assimilée à une relation bilatérale (Coach- Coaché).

Questionnement sur son évolution professionnelle avec une introspection personnelle notamment sur la connaissance de soi

Femme

Quarantaine

Fannie

Non, 1ère expérience de coaching positive

Bilatérale (Coach- Coaché)

Nouvelle prise de poste de cadre supérieur avec une attention particulière sur l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.

Femme

Cinquantaine

Annexe 7 : Représentation de l'outil ikigaï

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Source : Site Internet se realiser.com, L'Ikigaï, trouver sa raison d'être professionnelle






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon