Florence Kopp
Mémoire de certification Formation Coach Consultant
Promotion 2021 Nancy
Cheminer vers Soi au travers du coaching
Expériences de coachs et de
coachés
Mémoire sous la direction de Vera Ivanaj
Attestation d'authenticité
« J'atteste que ce travail est personnel, cite en
référence toutes les sources utilisées et ne comporte
aucun plagiat. »
Florence Kopp
2
De l'introduction à la conclusion :
Nombre de pages : 39
Nombre de caractères : 68 326 (sans les blancs)
3
Formulaire de Consentement
Je soussigné(e) : Florence KOPP
Formation suivie : Coach Consultant
Session suivie : 2020/2021 à ICN Business School Nancy
Auteur et signataire du mémoire ayant pour titre :
Cheminer vers Soi au travers du coaching. Expériences de coachs et de
coachés
Dirigé par : Vera Ivanaj
? Autorise ICN Business School à diffuser mon
mémoire sur le site ICN, sur Knowledge Hub et à disposer d'une
version papier et pdf disponible à l'emprunt ceci sur une durée
limitée fixée à 20 ans.
? N'autorise pas ICN Business School à diffuser mon
mémoire sur le site ICN, sur Knowledge Hub et à disposer d'une
version papier et pdf disponible à l'emprunt ceci sur une durée
limitée fixée à 20 ans.
? Autre (précisez) : /
Je note qu'en cas de diffusion de mémoire, ICN Business
School se réserve le droit de retirer à tout moment mon
mémoire sans avertissement préalable et prends note
également que je pourrais à tout moment en demander le retrait en
contactant ICN Business School.
Fait à Longeville-lès-Metz, le 07/05/2021
Signature du candidat précédée de la mention
« bon pour accord » Bon pour accord
4
Remerciements
Cette année de formation, tant attendue,
s'achève bientôt... J'avais depuis plusieurs années une
intime conviction que cette formation de coaching serait une étape
fondamentale sur mon chemin personnel. Je ne me suis pas trompée, tant
cette année fût enrichissante, pleine de découvertes sur
moi, les autres, la vie. Au-delà des apprentissages et de l'ouverture
d'esprit apportés par cette formation, celle-ci s'inscrit pour moi dans
un véritable projet de vie et a été, dès que
l'idée à germer d'y postuler, un véritable «
accompagnateur » dans ma reconstruction personnelle. Je tiens à
remercier toutes les personnes rencontrées sur le chemin cette
année et celles déjà présentes dans ma vie, qui
m'ont permis de vivre cette magnifique expérience :
- Laurent Goldstein pour m'avoir permis de participer à
ce cursus, pour sa passion, sa bienveillance et son engagement ;
- Les différents intervenants, pour nous avoir fait
partager leur univers, leur vision du coaching, leurs connaissances, suscitant
intérêt et questionnements pour certains, étant sources
d'inspirations pour d'autres ;
- Cette promotion, aujourd'hui 100% féminine, avec
toutes ces femmes riches de leur parcours de vie, passionnantes, ayant
laissé au fil de l'année exprimer leur « Vrai Moi », et
avec lesquelles je me suis laissée « infusée » durant
chaque échange et partage ;
- Vera Ivanaj, pour les entretiens passionnants et la
confiance accordée dans la rédaction de mon mémoire, ayant
directement cernée ma personnalité et mes besoins ;
- Les coachs et les coachés qui m'ont soutenue dans ce
projet en me livrant une part de leur intimité et qui m'ont
profondément touchée dans le partage de leur expérience
;
- Ma fille Inès, pour tout l'amour qu'une petite fille
de presque 4 ans peut apporter à sa maman, pour tout ce qu'elle est et
qui me donne tant envie de contribuer à un monde meilleur ;
- Mon conjoint Mickaël pour son amour inconditionnel, son
soutien, le temps accordé et son acceptation de ce changement de vie
;
- Mes amies de coeur, Astrid, Alexia, Aurélie et Joanne
pour leur confiance, leurs encouragements et leur compréhension de mon
« être profond » ;
- Mon amie et thérapeute Evelyne, pour sa
bienveillance, nos échanges éclairants et les soins
apportés ;
- La vie, de m'avoir permis, du fait de cette épreuve
de vie en 2020, de réaliser une de mes envies profondes en participant
à cette formation.
Résumé
Ce mémoire s'intéresse à mieux comprendre
comment il peut être possible de « cheminer vers Soi » au
travers du coaching, en se basant sur l'expérience à la fois du
coaché mais également du coach ; cette étude se limitant
au coaching individuel.
Dans une première partie, les concepts-clés ont
été définis tels que le « Soi », le «
cheminement », le « coaching » et la « relation
interpersonnelle » qui lie coach et coaché. Dans un deuxième
temps, un certain nombre de réponses ont été
apportées par la revue littéraire en considérant notamment
la relation interpersonnelle entre le coach et le coaché, la posture
spécifique du coach à la fois instrument et accoucheur et les
outils et approches pouvant être mobilisés afin de faciliter le
chemin vers Soi. Certains obstacles internes et externes rencontrés sur
ce chemin personnel pour les coachs et les coachés ont également
été pris en considération dans cette recherche. Enfin, une
enquête a été effectuée en recueillant le
témoignage de coachs et de coachés lors d'entretiens
semi-directifs afin de valider les différentes hypothèses
déterminées grâce à la revue littéraire et y
apporter de nouveaux éléments.
5
Mots clés : Soi - Cheminement - Coaching
- Relation Interpersonnelle - Outils - Obstacles
6
Table des matières
ATTESTATION D'AUTHENTICITE 2
RESUME 5
TABLE DES MATIERES 6
CITATIONS INSPIRANTES 9
INTRODUCTION 10
I.1. LE SOI 12
I.1.1. Définitions traditionnelles du Soi 12
I.1.2. Revue contemporaine du Soi 13
I.2. LA REVELATION DE SOI ET LA REALISATION DE SOI 14
I.2.1. La révélation de Soi 14
I.2.2 La réalisation de Soi 14
I.3. LE CHEMINEMENT VERS SOI 15
I.3.1. « Connais-toi toi-même ! (...) »
15
I.3.2. Le processus d'individuation de C.G. Jung 15
I.3.3. Le VITRIOL alchimique 16
I.4. LE COACHING 17
I.4.1. Coaching et accompagnement 17
I.4.2. Définition officielle du coaching par
l'International Coach Federation (ICF) 17
I.4.3. Définitions du coaching au travers de la
littérature 17
I.4.4. Le coaching, dans quel contexte sociétal ?
18
I.5. LA RELATION INTERPERSONNELLE 18
I.5.1. La personne 18
I.5.2. La relation interpersonnelle 19
PARTIE II : REPONSES APPORTEES PAR LA REVUE LITTERAIRE 20
II.1. LE ROLE DE LA RELATION INTERPERSONNELLE 20
II.1.1. « C'est la relation qui guérit »
20
II.1.2. L'alliance coach-coaché 21
II.1.3. La magie de l'interaction 21
7
II.1.4. Processus de transfert et contre-transfert 22
II.2. LE COACH EN TANT QU'ACCOUCHEUR ET INSTRUMENT 22
II.2.1. Le coach, un accoucheur 22
II.2.2. Le coach, un instrument 23
II.2.3. Une question de posture ? 24
II.3. LE CHEMINEMENT VERS SOI, UNE QUESTION D'OUTILS ET
D'APPROCHES ? 24
II.3.1. Quels outils pour quels besoins ? 24
II.3.2. Types d'approches de coaching pouvant favoriser ce
cheminement vers Soi 27
II. 4. LE COACHING, UN APPEL ? 28
II.4.1. Devenir coach 28
II.4.2. Place de la formation 28
II.4.3. Un travail permanent sur Soi 29
II.4.4. Pourquoi débute-t-on un coaching ? 30
II. 5. LES OBSTACLES AU CHEMINEMENT VERS SOI 30
II.5.1. Les obstacles pour le coach 30
II.5.2. Les obstacles pour le coaché 31
PARTIE III APPROCHE EMPIRIQUE 32
III.1. METHODOLOGIE EMPLOYEE 32
III.1.1. L'approche qualitative 32
III.1.2. Entretiens semi-directifs 33
III.1.3. Conduite des entretiens 33
III.1.4. Echantillon des coachs 34
III.1.5. Echantillon des coachés 35
III.2. RESULTATS DES ENQUETES 35
III.2.1. Résultats de l'enquête portant sur les
coachs 35
III.2.1.1 Hypothèse C1 : Le coaching, pour poursuivre son
chemin vers Soi 35
III.2.1.2. Hypothèse : Impact de la formation 36
III.2.1.3. Hypothèse C3 : Rôle joué par la
relation coach/coaché 37
III.2.1.4. Hypothèse C4 : Le coaching, une discipline
exigeante 38
III.2.1.5. Hypothèse C5 : Obstacles rencontrés sur
le chemin 39
III.2.2 Résultats de l'enquête portant sur les
coachés 40
III.2.2.1. Hypothèse H1 : Le coaching, utile pour chacun
40
8
III.2.2.2. Hypothèse H2 : Manifestation du Cheminement
vers Soi et rôle de la relation
interpersonnelle coach/coaché 40
III.2.2.3. Hypothèse H3 : La posture et le
savoir-être du coach 41
III.2.2.4. Hypothèse H4 : Outils et Approches
mobilisés par le coach 41
III.2.2.5. Hypothèse H5 : Obstacles rencontrés
pendant le coaching 42
III.3. DISCUSSION, CONCLUSIONS ET LIMITES DE L'ETUDE 43
III.3.1. Discussion des résultats 43
III.3.2. Nouveaux éléments apportés
43
III.3.2.1. Impact des outils sur le cheminement du coach 43
III.3.2.2. L'ikigaï, découverte de sa « raison
d'être professionnelle » 44
III.3.3. Interprétations/Conclusions 44
III.3.3.1. Pour le coach 44
III.3.3.2. Pour le coaché 45
III.3.4. Limites de l'étude 46
CONCLUSION 47
BIBLIOGRAPHIE 49
TABLE DES ANNEXES : 54
ANNEXE 1 : PYRAMIDE DES BESOINS DE A. MASLOW 55
ANNEXE 2 : PROCESSUS D'INDIVIDUATION DE C.G. JUNG 56
ANNEXE 3 : GUIDE D'ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS A L'ATTENTION DES
COACHS 59
ANNEXE 4 : GUIDE D'ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS A L'ATTENTION DES
COACHES 60
ANNEXE 5 : ECHANTILLON DES COACHS 61
ANNEXE 6 : ECHANTILLON DES COACHES 62
ANNEXE 7 : REPRESENTATION DE L'OUTIL IKIGAÏ 63
9
Citations inspirantes
Herman Hesse « La vie de
chaque homme est un chemin vers soi-même, l'essai d'un chemin, l'esquisse
d'un sentier. Personne n'est jamais parvenu à être
entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le
devenir, l'un dans l'obscurité, l'autre dans la lumière, chacun
comme il le peut. »
Jacques Salomé « Et
quand nous entrons sur ce chemin, nous ne savons pas au départ
jusqu'où il nous conduira. Car en matière de changement personnel
ce n'est pas l'objectif (ni les buts que l'on se fixe) qui est le plus
important, c'est ce que l'on va découvrir tout au long du chemin.
»
Carl Gustav Jung « Ce qu'on
ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur
comme un destin. »
Pema Chödrön « La
compassion est une relation entre égaux. C'est seulement en étant
en conscience de notre obscurité que nous pouvons être
présents à l'obscurité des autres. La compassion devient
réelle dans la reconnaissance de notre humanité partagée.
»
Thierry Janssen « Il faudrait
toujours aborder autrui par la porte qui est ouverte chez lui. »
Marianne Williamson « Quand
nous laissons briller notre lumière, les autres ressentent
inconsciemment la permission de faire de même. Quand nous nous
libérons de notre peur, notre présence libère
automatiquement les autres. »
Johanne Landry « Danser
avec un coaché c'est apprendre de nouveaux pas pour sa propre danse.
»
10
Introduction
La métaphore de la chenille se transformant en papillon
est très souvent associée au coaching et au développement
personnel en général. Comme si, grâce au coaching et aux
promesses de certains coachs, on allait atteindre cette transformation radicale
de notre être, cette version sublimée de nous-même, cet
être ultra performant. Certes, cette version de nous-même, ce
« Moi Idéal », répondant aux injonctions de la
société actuelle, peut paraître attrayant mais est
également figé dans le temps, sans possibilité de retour
en arrière ni de changements au gré du vent, des besoins du
moment, de nos prises de conscience.
Lorsque je pense au coaching et au développement
personnel, j'ai davantage cette image de serpent en mue constante qui me vient
en tête, comme si, on se libérait ou on lâchait ses peaux au
fur et à mesure de notre avancée personnelle sur le chemin qui
nous mène vers Soi. Ce chemin est souvent sinueux, nous plongeant dans
l'inconnu, nous révélant à nous-mêmes des facettes
volontairement enfouies ou ignorées, nous faisant passer par des chemins
de traverses, des chemins avec des mises en lumières, de nouvelles
perceptions sur la vie, sur les autres, sur nous-mêmes. En coaching, on
parle très souvent de l'objectif final à atteindre, mais comme le
mentionne Jacques Salomé, si ce qui comptait vraiment n'était pas
ce but que l'on s'était fixé, mais plutôt tout ce qu'on
allait « découvrir tout au long du chemin ». C'est cette image
de cheminement vers Soi, cette avancée régulière, lente et
progressive qui m'a semblé finalement la plus juste. En associant le
coaching et le cheminement vers Soi, j'ai souhaité surtout
m'intéresser au comment. Comment, au travers du coaching, est-il
possible de cheminer vers Soi ?
En tant que jeune coach bientôt certifiée, il
m'est apparu important pour l'exercice de ma pratique en tant que coach, les
raisons personnelles qui m'ont poussées à devenir coach incluant
mon envie profonde de faire un métier qui ait du sens et en apporte aux
autres, d'orienter mes recherches sur les deux axes que sont le coach d'une
part, et le coaché d'autre part. Pour les besoins de cette recherche, je
me suis concentrée sur le coaching individuel, qui pour moi était
le plus approprié pour illustrer le propos de ce mémoire,
notamment au travers de la spécificité de la relation
interpersonnelle qui lie le coach et le coaché.
Ainsi, dans une première partie, je définirai
certains concepts que sont notamment le « Soi », le «
cheminement vers Soi » le « coaching » et la « relation
interpersonnelle ». Dans une seconde
11
partie, je ferai une revue de la littérature existante
afin d'identifier comment celle-ci a pu répondre à la
problématique, ce qui m'a permis ensuite d'en déduire un certain
nombre d'hypothèses. La dernière partie sera consacrée
à une étude empirique conduite sous la forme d'entretiens
semi-directifs ayant conduit à recueillir le témoignage de coachs
et de coachés afin de valider ou invalider les hypothèses
identifiées dans la deuxième partie et d'y apporter au besoin
d'autres éléments complémentaires.
12
Partie I : Définitions des concepts
Jacques Salomé « Le
courage d'être soi va s'imposer parfois à nous comme une
nécessité, celle de sortir de la survie, pour naître enfin
à la vie. »
En premier lieu, il me paraît intéressant de
définir ce que serait le « Soi », concept tellement
utilisé en développement personnel mais finalement demeurant
encore relativement mystérieux. Dans ce contexte du Soi, je m'attarderai
également à la « révélation de Soi » et
la « réalisation de Soi » pour ensuite définir le
« cheminement vers Soi » au travers de Socrate, des travaux de C.G.
Jung sur l'individuation et de l'alchimie. Puis, le concept de « coaching
» sera exploré au travers de différentes définitions
et interprétations. Une dernière partie sera consacrée
à la « relation interpersonnelle » et à la «
personne ».
I.1. Le Soi
I.1.1. Définitions traditionnelles du Soi
Le Soi revêt des sens multiples du point de vue
philosophique, psychologique ou spirituel. C'est un concept relativement
abstrait qui peut être assimilé à notre
individualité entière, notre être véritable. Le Moi
est quant à lui limité à notre personnalité, notre
représentation sociale, celui que nous avons forgé au gré
des années, le Moi se situant alors au niveau du « Je », celui
que nous croyons être. Le docteur Winnicott parle également de
« faux-self » et de « vrai-self ». Le « faux-self
» pouvant être considéré comme « le
paraître », il peut être assimilé au Moi et le «
vrai-self » se référant à « l'être »
correspondant davantage au Soi.
Le Soi, « das Selbst » en allemand, pourrait
concorder avec cette notion de « Dasein » de M. Heidegger, qui peut
se traduire par « être là » dans un état de pure
conscience de ce qui est, le « Dasein » se référant
à l'existence humaine dans sa présence au monde (Dictionnaire
Larousse). On ne peut parler du Soi sans faire référence à
C.G. Jung pour qui le Soi englobe tous les constituants conscients et
inconscients de la psyché. Le Soi étant le but du processus
d'individuation qui est selon lui une « nécessité naturelle
» et que chacun devrait effectuer
13
durant sa vie, permettant à l'être humain
d'être individué mais relié. Le Soi s'inscrit
également dans une quête spirituelle permettant de répondre
à la question « Qui suis-je ? », à la recherche de son
âme pour se relier au tout, à l'Univers et accéder au
divin.
Selon C. Rogers (2005), être soi-même permet
d'accéder à la mobilité et à la fluidité
complète, conduisant à une possibilité de changement qui
est même selon lui facilitée. Le changement est possible quand il
y a une acceptation de qui je suis, celui-ci pouvant même se faire
à notre insu. G. Odier (2012, p.106) en s'appuyant sur C. Rogers,
considère que pour être soi-même, cela nécessite de
ne pas se sentir obligé de « dire » ou « faire » des
choses avec lesquelles nous ne sommes pas en accord.
I.1.2. Revue contemporaine du Soi
Comment le « Soi » est-il de nos jours défini
par un certain nombre de nos contemporains ? Selon l'Ecole de la Posture Juste
dont T. Janssen est le fondateur (2021) « le Soi est l'espace de tous les
possibles » où « tout peut apparaître, se transformer et
disparaître ». C'est également un espace de liberté
permettant d'avoir le recul nécessaire pour agir en accord avec la
conscience éveillée, au service de l'Universel et apporter des
réponses justes et sages. Pour C. Romano (2019), être
soi-même ne fait pas référence à une question
d'identité mais d'adéquation à soi. Il fait
référence à l « ipséité » qui veut
dire « soi-même » en considérant qu'être
soi-même serait le fait d' « exister en personne, plutôt que
par procuration, ou comme tout le monde, ou comme il faudrait »,
l'authenticité permettant alors selon lui de ne pas s'illusionner sur
soi. Y. Tardan-Masquelier définit le Soi comme « l'au-delà
de soi » avec cette notion d'être jamais complétement
réalisé mais « constamment aimanté vers la
complétude ». La notion de « Moi profond » de J.-P.
Lannegrace (2017), quant à elle, est la source de la dynamique de
l'accomplissement de soi et du dépassement de soi, le foyer de
l'authenticité, l'initiateur de la vocation personnelle mais
également « le centre du coeur » et le lieu caché de la
présence de la divinité permettant une unicité de
l'Être.
14
I.2. La révélation de Soi et la
réalisation de Soi
I.2.1. La révélation de Soi
Selon S.M. Jourard (1964), la révélation de Soi
passe au travers de l'autre. C'est l'effet dyadique qui considère que
l'on ne peut se révéler à soi-même qu'en se
révélant aux autres. Ainsi, il n'est possible d'atteindre la
santé et le développement qu'en étant soi-même dans
nos interactions avec les autres. Pour M. Buber (1937), on ne peut
déterminer sa vraie valeur dans le monde qu'au travers de relations de
plus en plus profondes où le processus de révélation de
Soi a une place capitale. M. Claes (2005) en s'appuyant sur Collins N.L. et
Miller L.C. (1994), considère que la révélation de Soi a
de nombreux effets pour celui qui se révèle et celui qui
reçoit cette révélation. Ainsi, en s'exprimant, celui qui
révèle, se révèle à lui-même, se
libérant de ses émotions refoulées permettant à
l'autre une meilleure compréhension en profondeur afin de pouvoir
ensemble, dans cette relation de cocréation, mettre davantage les choses
en perspective et résoudre les problèmes.
I.2.2 La réalisation de Soi
Selon la psychologie humaniste, l'accès à la
réalisation de Soi ne peut se faire qu'en agissant et en posant des
actes en lien avec sa nature profonde. A. Maslow considère la
réalisation de Soi comme « la croissance intrinsèque de ce
qui est déjà dans l'organisme ou, (...) de ce que l'organisme
lui-même est ». E. Tolle (2000) reprend ce principe en
considérant que la réalisation de soi est la seule chose qui
compte, c'est savoir qui l'on est au-delà du moi superficiel. Pour C.
Imhoff et F. Silva (2016), le développement personnel, incluant le
coaching, se situe au niveau du sommet de la pyramide de Maslow en
réponse à un besoin de réalisation ou d'accomplissement de
soi (cf. Annexe 1). Il en découle selon eux qu'une meilleure
connaissance de soi et de son environnement contribuent également
à l'engagement et la motivation des personnes au travail.
15
I.3. Le cheminement vers Soi
Le cheminement vers Soi s'inscrit dans cette idée de
quête personnelle de son Soi, tout au long de la vie. Le cheminement
étant alors défini comme « une modification graduelle, une
évolution » constante (CNTRL). Chacun va se mettre en chemin
à un moment précis et le poursuivre de façon
singulière, liée à son histoire et ses expériences
de vie, le cheminement vers Soi restant un parcours très personnel.
Néanmoins, il m'est apparu opportun de citer plus
particulièrement Socrate, C.G. Jung et la tradition alchimique qui
s'intègrent, selon moi, parfaitement dans cette notion de quête de
Soi.
I.3.1. « Connais-toi toi-même ! (...) »
Ainsi, la célèbre formule de Socrate «
Connais-toi toi-même !... Et tu connaîtras l'univers et les dieux
» nous invite à une introspection dans notre quête de la
vérité. Selon Socrate, c'est grâce à la connaissance
de notre être que nous pourrons atteindre la connaissance de toute chose,
étant des créatures de l'Univers, faisant partie d'un tout.
Néanmoins, cette connaissance de Soi et ce chemin vers la
vérité nécessitent un important travail sur soi,
étant nous-mêmes nos propres obstacles sur cette quête. En
effet, Socrate considère à juste titre que nous percevons la
réalité par notre propre prisme personnel, conduisant à
notre représentation du monde nous empêchant d'accéder
à la réalité. Tout le travail consistera alors à
lever ce voile et à accéder à la connaissance de soi
grâce au dialogue et la maïeutique, Socrate se présentant
comme « un accoucheur d'âme » qui, grâce à ses
questionnements, conduit les hommes à atteindre les
vérités qu'ils ont cachées en eux.
I.3.2. Le processus d'individuation de C.G. Jung
Le processus d'individuation de C.G. Jung qui invite à
se mettre en chemin pour aller du Moi vers le Soi est un véritable
voyage initiatique durant toute une vie. Il se compose de différentes
étapes au cours desquelles le Moi va faire la rencontre de
différents archétypes (la Persona, l'Ombre, l'Animus-Anima, la
Lumière) afin de parvenir à une réconciliation de ces
différentes parties en quête du Soi. Les étapes du
processus d'individuation de C.G. Jung peuvent ainsi être
consultées dans l'Annexe 2.
16
Figure 1 : Le fonctionnement de la psyché
selon C.G. Jung (S. Ducretot)
I.3.3. Le VITRIOL alchimique
Dans la tradition alchimique, l'acronyme VITRIOL (Visita
Interiora Terra Rectificando Invenies Occultum Lapidem) que l'on pourrait
traduire par « Visite la terre intérieure, en rectifiant, tu
trouveras la pierre cachée » signifie que le secret de la Pierre
Philosophale est caché à l'intérieur de l'homme. Serait-ce
le Soi ? Il s'agit là d'une réelle injonction à plonger en
soi dans les profondeurs de notre être afin d'en éveiller la
conscience et la connaissance intime. Au fur et à mesure de cette
introspection, de cette exploration lente et complexe, l'homme va « se
rectifier », en laissant voler en éclats tout ce qui est de trop,
afin de pouvoir atteindre la pierre philosophale cachée en lui, signe de
son éveil spirituel complet.
17
I.4. Le coaching
I.4.1. Coaching et accompagnement
Le coaching, s'inscrivant dans la « nébuleuse
» des accompagnements (M. Paul, 2002), j'ai trouvé pertinent de
partir de cette notion pour ensuite définir le coaching. La racine
latine du mot accompagnement, « adcumpagnis » nous donne ainsi un
certain éclairage, « ad » (vers) « cum » (avec)
« pagnis » (pain). Dans l'accompagnement, il y a ces principes de
chemin « aller vers », de relation « être avec » et
de partage autour du pain. « Aller vers » signifie que sans mise en
chemin, il ne peut y avoir d'accompagnement et de relation, « être
avec » requiert de la part de l'accompagnant une réelle
présence et attention envers la personne accompagnée et «
aller avec » présuppose pour celle-ci de s'appuyer sur ses propres
ressources (M. Paul, 2012).
I.4.2. Définition officielle du coaching par
l'International Coach Federation (ICF)
Afin de définir le coaching, j'ai souhaité tout
d'abord m'appuyer sur la définition officielle de l'ICF pour ensuite
faire une revue plus globale de la littérature à ce sujet. L'ICF
France « définit ainsi le coaching comme une alliance entre le
coach et ses clients dans un processus qui suscite chez eux réflexion et
créativité afin de maximiser leur potentiel personnel et
professionnel ». Cette définition est celle qui m'a paru le mieux
illustrer la vision et l'approche du coaching que j'ai souhaité
illustrer dans ce mémoire. Les notions d'« alliance », de
« réflexivité » et de « cocréation »
seront notamment développées dans la partie II du
mémoire.
I.4.3. Définitions du coaching au travers de la
littérature
Concernant la littérature existante sur le coaching,
les éléments suivants permettent également de
définir le coaching sur différents axes. E. Pezet (2005), en se
basant sur J. Whitmore (2002) considère le coaching comme un processus
d'élévation de soi vers un besoin supérieur en
réponse aux travaux de Maslow. R. Gori et P. Le Coz, quant à eux
(2007, p.78) mentionnent que le coach nous aide « à
découvrir par nous-mêmes qui nous sommes » en mobilisant des
ressources que nous devons maîtriser pour « devenir le patron de
nous-même ». Pour E. Stacke (2000, p. 64), l'approfondissement de la
connaissance de soi doit servir « de colonne vertébrale
18
au coaching ». Selon H. Cloët et F. Bournois (2011),
la valeur ajoutée du coaching réside dans sa capacité
à susciter et soutenir une réflexion sur soi. E. Pezet (2005) en
citant Dubouloy (2004) et Winnicot (1955) fait mention de cet espace
transitionnel qu'offre le coaching où l'individu se met en retrait du
monde afin de lui permettre de réinventer la place qu'il peut et veut y
tenir.
Selon R.-M. Halbout (2015, p.122), le coaching permet à
la fois au coach et au coaché de bénéficier d'un espace de
prise de conscience et d'élaboration. A. Cardon (2009, p.13) inscrit lui
le coaching dans une « relation de compagnonnage », où le
coach et le coaché cheminent seuls sur leur chemin personnel mais
également ensemble. T. Chavel (2010) quant à lui considère
le coaching comme une expérience vocationnelle, bien au-delà des
objectifs professionnels affichés. Pour N. Pelvillain
(2011), le coaching est un accélérateur de la
transformation de l'identité professionnelle et un
accélérateur de nouvelle mobilité.
I.4.4. Le coaching, dans quel contexte sociétal
?
Dans quel contexte s'inscrit le coaching ? Pour P. Le Coz
(2015), le coaching est « un symptôme de fragilité du lien
social » où l'individu n'a plus de repères et est
privé de sens que lui apportait autrefois notamment la religion, la
patrie et la famille, en proie à une grande solitude existentielle. Le
coaching intervient alors dans ce besoin de construction de sens. (L. Buratti
et V. Lenhardt, 2018). De même, la société actuelle nous
invite constamment à la performance et au dépassement de Soi,
à une certaine perfection, dans une « idéologie (...) du
mythe du surhomme » (C. Imhoff et F. Silva, 2016).
I.5. La relation interpersonnelle
I.5.1. La personne
Ce mémoire se basant sur l'expérience du coach
et du coaché notamment au travers de la relation interpersonnelle qui
les lie, il est également important de définir ce concept. Tout
d'abord, je souhaiterai définir la personne en partant de son
étymologie fort intéressante, la persona étant dans le
théâtre grec le masque porté par l'acteur. Au fil du temps,
la persona a été
19
associée à l'acteur pour devenir le rôle
joué par cet acteur. De nos jours, la personne n'est-elle finalement pas
le rôle social joué par notre personnage social ?
(Encyclopédie Universalis). C. G. Jung (1961) définit ainsi la
persona comme « ce que quelqu'un n'est pas en
réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il
est », la persona ayant une réelle utilité nous permettant
de nous adapter au monde, au contact de nos différentes interactions
sociales, mais dont il est également nécessaire de pouvoir se
détacher. L'Approche Centrée sur la Personne de C. Rogers,
courant de la psychologie humaniste, considère quant à elle la
personne comme « l'être et l'apparence unis dans une même
expression » avec une reconnexion à son « Soi réel
» en abandonnant le « Soi façade » (G. Odier, 2012,
p.49).
I.5.2. La relation interpersonnelle
L'homme étant un être de relations, ayant besoin
d'interactions sociales pour exister et s'épanouir, les relations
interpersonnelles qu'il entretient joue un rôle primordial dans
l'existence humaine. La relation pouvant être définie comme «
l'ensemble des rapports et des liens » existant entre les personnes
(Dictionnaire Larousse), la relation interpersonnelle est une relation dyadique
nécessitant que deux personnes soient en interaction. La relation
interpersonnelle se distingue également des relations dites
superficielles et nécessite de répondre à un certain
nombre de critères (Soufre L.A. et Fleeson J., 1986) pour être
définie comme telle :
- La continuité : elle s'inscrit dans la durée avec
une certaine continuité
- La cohérence : elle est déterminée par
une fonction et une évolution qui lui sont propres - La
représentation mentale : toute personne a un modèle
intériorisé de la relation
Selon M. Claes (2005), la relation interpersonnelle s'inscrit
également dans les dimensions de proximité,
d'interdépendance et d'intimité. Ainsi, la proximité entre
deux personnes peut se mesurer notamment par une absence de distance et de
barrière sociale, une fréquence des interactions mais aussi par
un partage profond des idées, des émotions, des valeurs. Dans
l'interdépendance, il y a cette notion fondamentale de cocréation
de la relation, chacun agissant sur l'autre avec une influence mutuelle.
L'intimité requiert une relation de confiance avec de la transparence,
de l'authenticité, afin de permettre de se livrer l'un à l'autre
en donnant accès à son intériorité profonde. Sur
base de ces différents éléments, la relation existante
entre le coach et le coaché peut de ce fait être
considérée comme une relation interpersonnelle.
20
Partie II : Réponses apportées par la
revue littéraire
Après avoir défini dans la première
partie de ce mémoire les différents concepts, il est maintenant
opportun de découvrir comment les travaux de recherche existants ont
répondu à la problématique suivante : Comment au travers
du coaching est-il possible de cheminer vers Soi, en consacrant cette
étude non seulement à l'expérience du coaché mais
également à celle du coach. Différents
éléments de réponse ont été trouvés
en se basant sur des écrits appartenant au champ du coaching mais
également de la thérapie.
II.1. Le rôle de la relation interpersonnelle
Michel Cool « Je crois que
l'on grandit aussi grâce au regard habité des autres posé
sur soi. Certains de ces regards diffusent une clarté
particulière, capable d'infuser en soi le désir intense
d'être enveloppé par leur sérénité et leur
paix intérieure. »
II.1.1. « C'est la relation qui guérit
»
Comme le disait Milton-Erickson, la relation guérit et
celle-ci constitue même pour P. Blanc-Sahnoun, (2020, p.117) le «
moteur essentiel de propulsion de changement » pour le coaché dans
sa connaissance de soi, la construction de son histoire identitaire mais
également pour son passage à l'action. G. Odier (2012, p.49)
considère que quelque chose d'indéfinissable se joue entre deux
personnes, ici présent le coach et le coaché, sur
différents plans, créant un lien au-delà des mots. Pour M.
Paul (2004) chaque relation entre accompagnant et accompagnée
crée une matrice relationnelle différente, unique permettant un
cheminement l'un avec l'autre (2012). Selon J.-P. Lannegrace (2017), la
personne se développe toujours par des relations quelles qu'elles
soient, devenant ainsi interdépendantes. Pour G. Odier (2012), la
relation thérapeutique permet de restaurer ses capacités de
contact avec soi-même avec et au travers l'autre. Grâce à
cette relation interpersonnelle entre le coach et le coaché et dans cet
espace-temps du coaching propice à la prise de recul et à
l'introspection, le coaché est notamment en
21
mesure de revisiter « sa carte du monde » (L.
Buratti et V. Lenhardt, 2018, p.10) et découvrir souvent des aspects de
lui-même qu'il méconnaissait (R.-M. Halbout, 2015)
II.1.2. L'alliance coach-coaché
Afin que ce processus puisse faire son oeuvre, cela
nécessite une certaine symétrie dans la relation, une
réelle relation de pair à pair. En effet, P. Amar et P. Angel
(2017, p.) mentionnent que cette « corollaire de la symétrie de la
relation » crée un espace de liberté d'expression
naturellement pour le coaché mais également pour le coach,
créant ainsi un partenariat entre coach et coaché dans une
relation de confiance. Pour G. Odier (2012), la rencontre ne peut s'effectuer
qu'entre deux êtres égaux, sans aucune hiérarchie entre
l'un et l'autre. Pour ce faire, le coach ne doit pas se positionner en «
sachant » ou en expert, il doit au contraire adopter une position basse
propice à la réflexion partagée. A. Cardon (2011) parle
même de la création d'une alliance solide entre le coach et le
coaché afin d'avoir un coaching performant. Cette « alliance des
princes » a pour but que le coach et le coaché donnent, durant cet
espace-temps et grâce à leur confiance mutuelle, le meilleur
d'eux-mêmes. Pour cela, le coach doit être en contact avec sa
partie positive afin de permettre au coaché de s'autoriser à
faire de même.
II.1.3. La magie de l'interaction
Le lien créé entre le coach et le coaché
n'est-il finalement pas également une question d'attraction? Coach et
coaché se choisissant mutuellement, ayant chacun des choses à
s'apporter l'un et l'autre, les premiers contacts entre l'un et l'autre
étant alors déterminants pour décider si le chemin va
être poursuivi ensemble. Alors, peut se produire cette magie de
l'interaction, se passant à un niveau subtil et touchant
l'intimité de l'être dans une compréhension subtile (G.
Odier, 2012, p.50), où conscients et inconscients se mêlent
intimement dans cet espace fécond, où le souffle de l'esprit est
appelé, provoquant une étincelle à l'origine des processus
créatifs (p.119-120). Dans cette confiance mutuelle, coach et
coaché vont entamer une danse où le coach va suivre son
coaché, aller à son rythme, dans une valse de
questions-réponses, d'explorations-découvertes, de reflets-prise
de conscience en alternant position haute et position basse (J. Landry, 2017).
Une fenêtre peut alors s'ouvrir pendant les séances et entre les
séances sous la forme d'une réflexivité formatrice
permettant au penser « libre » de s'immiscer dans le quotidien (A.
Fourard, 2006) pour le coaché mais également
22
pour le coach. Pour lui, il est nécessaire
d'auto-observer ses réactions aux paroles du coaché de part
notamment une capacité d'autoréflexion. (D. Goleman, 2003).
II.1.4. Processus de transfert et contre-transfert
En thérapie, il est fréquent de parler de
transfert et de contre-transfert. Ce processus s'applique également au
coaching au travers de la relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché et ce qui se joue entre eux. Dans le Dictionnaire international
de la psychanalyse (2005), le terme « transfert » désigne
« la transposition, le report sur une autre personne (...) de sentiments,
désirs, modalités relationnelles jadis organisés ou
éprouvés par rapport à des personnages très
investis dans l'histoire du sujet ». La personnalité du coach va
alors être fantasmée et cela se produit lorsque le coaché
investit le coach et leur relation interpersonnelle, d'évènements
non résolus du passé. (E. Pezet, 2005 citant V. Lenhardt, 1992).
Selon S. Persson (2007), ce transfert peut se révéler positif
parce que moteur (E. Stacke, 2000) puis révélateur (T. Chavel,
2001). Le coach peut également éprouver un contre-transfert
envers le coaché le mettant alors dans une position délicate
où la vigilance est de mise, pouvant nécessiter d'être
revue en supervision. Un des contre-transferts classiques pour le coach est
liée notamment à la peur d'échec de sa mission. (T.
Chavel, 2001).
Ainsi, suite à cette revue, les hypothèses
suivantes ont été déterminées :
- H2 : Le chemin vers Soi se fait pour le coaché en
premier lieu au travers de la relation interpersonnelle avec le coach ;
- C3 : La relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché contribue également au cheminement vers Soi pour le
coach
II.2. Le coach en tant qu'accoucheur et instrument
II.2.1. Le coach, un accoucheur
Comme mentionné dans la première partie
consacrée à la formule de Socrate « Connais-toi
toi-même (...) », il est question de maïeutique, le coaching
s'inscrivant dans cette tradition. La
23
maïeutique consiste à faire accoucher les esprits
de leurs connaissances au travers de questionnements, afin d'exprimer la
vérité et le savoir caché en Soi. Le coach jouant alors le
rôle d'accoucheur et se positionnant comme Socrate, dans une position de
non-sachant convaincu du plein potentiel du coaché. Socrate disait
« Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » percevant ainsi ses
propres limites et ainsi considérant ses perceptions et ses
pensées comme propres à lui-même et non-universelles.
Pour P. Le Coz (2015), la maïeutique du coaching
s'inscrit dans une visée ontologique pouvant être assimilée
à un cheminement intérieur vers ce que l'on est au plus profond
de soi-même. Selon T. Chavel (2016), un leadership inspirant ne peut
passer qu'au travers d'une acceptation inconditionnelle de soi, avec ses vertus
et ses ombres. Le coaching permettant alors de se dépouiller des
artifices de la vie professionnelle, pouvant entraîner la
possibilité d'une renaissance à soi. Pour C. Imhoff et F. Silva
(2016), la maïeutique conduit à une prise de conscience de soi et
de ses capacités en désignant la « reminiscence » de
Platon comme le souvenir d'un savoir essentiel mais enfoui en soi accessible
par un travail sur soi. T. Chavel (2016) fait également
référence à cette notion d'enfant intérieur,
celui-ci ne demandant qu'à être pleinement accepté pour
nous permettre de vivre notre vie professionnelle en adulte.
II.2.2. Le coach, un instrument
Si le coach, en tant qu'être vivant et singulier, est
l'instrument principal du coaching allant au-delà des outils et des
approches, cet instrument devient alors unique et nécessite d'être
régulièrement accordé. Selon P. Blanc Sahnoun, (2020,
p.257), les meilleurs outils du coach sont ses yeux, ses oreilles, son coeur et
son intelligence conduisant le coach à devoir apprendre à les
utiliser correctement, à s'entraîner à affiner et relier
ses perceptions. P. Boury-Giroud (2013) considère le coach comme une
instrument privilégié permettant au coaché d'être
à l'écoute de sa vibration intérieure. Pour P.F. Schmid
(2009) en parlant de la thérapie, le seul « moyen » ou «
instrument » c'est la personne du thérapeute lui-même, en
partant du principe que pour que cela fonctionne, celui-ci doit renoncer
à toute technique et stratégie préétablie. Pour L.
Lemaire (2017), le coach doit devenir ce miroir intelligence proposant au
coaché une autre image, décalée, plus précise.
Selon lui (2007), la capacité de contenance est clé pour
provoquer et conduire le changement chez le coaché, en accueillant
l'autre dans toutes les dimensions de sa réalité.
24
II.2.3. Une question de posture ?
Une posture particulière est également requise
chez le coach afin que puisse se produire la magie de l'interaction entre lui
et le coaché. Ainsi, pour C. Rogers (1970), un prérequis pour
établir une relation d'authenticité avec l'autre est d'agir sans
masques ni façades. En Gestalt, dès les premiers instants de
contacts avec le coaché, on considère que le premier outil du
coach est son « awareness », le coach se laissant impacter par la
situation de coaching, mettant de côté son savoir, étant
à l'écoute de ses sensations corporelles et de « ce qui se
passe » ici et maintenant. (B. Rousseau, 2013). Pour T. Janssen, faire
l'expérience de présence à soi et à l'autre passe
nécessairement par « être calme et alerte à la fois
». La position traditionnellement basse du coach, de non-sachant encourage
également le coaché à se dévoiler. (J.-A.
Malarewicz, 2017).
Ces différents éléments m'ont
amené à considérer l'hypothèse H3 : Au cours de
cette relation interpersonnelle avec le coach, la posture particulière
du coach facilite ce chemin vers Soi pour le coaché.
II.3. Le cheminement vers Soi, une question d'outils et
d'approches ?
II.3.1. Quels outils pour quels besoins ?
L'institut REPERE (2017), en s'appuyant sur l'approche
intégrale de Ken Wilber (2008), selon laquelle chaque individu peut
être analysé à partir de quatre perspectives fondamentales,
a développé une classification de certains outils
mobilisés dans le coaching afin de les regrouper sous un des quatre
quadrants. Dans le cadre du coaching individuel tourné vers le
cheminement vers Soi, terrain de recherche de ce mémoire, il est
intéressant de considérer en premier lieu le quadrant
supérieur-gauche qui est le domaine du Soi et de la conscience, des
valeurs et des croyances, du ressenti et de la subjectivité
individuelle, de la psychologie. Celui-ci fait référence à
des outils tels que le coaching génératif, la PNL notamment dans
le cadre des modèles de croissance, la Gestalt, la Process Communication
et l'Analyse Transactionnelle avec une utilisation également possible de
l'Approche Narrative. Le quadrant supérieur-droit se situant davantage
au niveau de l'individu tourné vers l'extérieur est le lieu de
l'objectif, du corporel,
25
des actions mesurables, des comportements. Certains outils
pouvant alors être utilisés pour répondre à ces
besoins tels que le coaching cognitivo-comportementaliste, la PNL avec les
modèles de performance, les neurosciences et des outils de mesure tels
que le 360° et de typologie.
Figure 2 : Les différents outils et
modèles de coaching selon les quadrants de Ken Wilber (source : Institut
REPERE, 2017)
R.-M. Halbout, (2016) distingue d'une part
les « approches comportementales » et d'autres part les «
approches se référant à une dynamique psychanalytique
centrée sur la personne ». Les premières sont des outils
tels que la Process Communication, les tests de personnalités
non-projectifs, la PNL et les outils de 360°. La deuxième
catégorie comprend des outils tels que le MBTI, la Gestalt, l'Analyse
Transactionnelle et l'Analyse Systémique. Comme mentionné par B.
Rappin, (2013, p.178), le coaching officie autant sur l'âme que sur le
corps. Les outils pouvant être mobilisés en coaching étant
par exemple :
- Pour l'âme : les tests psychologiques, la clarification
des valeurs, des objectifs et des compétences ou encore des outils
basés sur la créativité ;
26
- Pour le corps : les exercices de respiration et concentration,
les techniques de méditation, le travail sur la posture et la
stature.
P. Angel et P. Amar (2005) ont également fait un
travail de classification pertinent des différentes thérapies
pouvant être mobilisés en coaching concernant l'examen de soi en
mentionnant pour chaque thérapie l'apport recherché par
l'individu mais également l'objet de l'examen de soi par rapport
à celle-ci.
Figure 3 : L'examen de soi dans les principales
thérapies
Mais, au-delà de ces outils « techniques »,
ne faudrait-il pas, comme le mentionne J.-P. Lannegrace (2017) agir en lien
avec sa conscience morale afin de ne pas s'exiler de son moi profond ? D'autres
outils plus « traditionnels » tels que le travail par le corps (P.
Boury-Giroud, 2013) permettent notamment au coaché d'être plus
« centré », plus « aligné » en lui, moins
dans
27
l'égo et davantage connecté à l'instant
présent et à un espace plus grand que lui. Le travail par le
souffle (C. Allary, 2013) est également intéressant pour
permettre un alignement du coaché et une connexion des modes internes et
externes. E. Pezet (2013) mentionne à juste titre que « la parole
est le vecteur essentiel de la construction de soi », R. Char
considère également que les mots « savent de nous des choses
que nous ignorons d'eux ». Le feedback est également selon T.
Chavel (2011, p.29) quelque chose d'essentiel, allant bien au-delà du
dialogue intellectuel puisque « ce sont alors deux coeurs qui se parlent
et s'écoutent ».
II.3.2. Types d'approches de coaching pouvant favoriser ce
cheminement vers Soi
Après avoir fait une revue des outils pouvant
être utilisés dans le coaching afin de faciliter le cheminement
vers Soi, j'aimerai maintenant mentionner certaines approches qui pourraient
également « éclairer » ce chemin.
G. Adamo (2004) fait référence à une
approche dite existentielle au-delà d'une approche instrumentale ou
thérapeutique. A. Gauthier (2013) parle, quant à lui, de coaching
évolutionnaire en lien avec la quête de sens profond que les
individus souhaitent donner à leur vie. Le coaching
évolutionnaire leur permet alors de se reconnecter à leur
humanité profonde afin de devenir des « agents conscients de
l'évolution ». R. Brunner (2007) parle de l'accompagnement
fondamental inspiré de la clinique analytique qui fait travailler le
coaché sur son histoire professionnelle afin qu'il puisse prendre un
recul subjectif nécessaire pour lui-même, son management et ses
collaborateurs. L. Buratti et V. Lenhardt (2018, pp.14-15) considèrent,
quant à eux, que le coaching s'inscrit naturellement dans le champ de la
complexité, l'individu étant regardé comme un « tout
» complexe aux multiples identités. Enfin, selon F. Sapaly (2015),
le coaching jungien est centré sur le sens, allant à l'encontre
des demandes voyant dans le coaching le moyen de mettre un « moule
culturel » sur les individus mais permettant au contraire d'accompagner le
coaché à « advenir toujours plus près de son
Être profond ».
Sur base de ces écrits, l'hypothèse H4 :
Certains outils et certaines approches mobilisés par le coach facilitent
le chemin vers Soi pour le coaché a été retenue.
28
II. 4. Le coaching, un appel ?
II.4.1. Devenir coach
Pourquoi décide-t-on après tout de devenir coach
et se former au coaching ? Qu'est-ce que cela nous dit de notre avancée
sur notre chemin vers Soi ? Pour P. Blanc-Sahnoun (2020, p.46), on devient
coach car cela fait « résonner en nous des voix profondes »
nous permettant ainsi à retourner vers notre « base identitaire
». F. Moreau a étudié ce sujet dans sa thèse portant
sur la bifurcation des cadres vers l'activité de coach. Pour lui, «
devenir coach est la caractéristique de la dissolution de leurs
dissonances » (p.338), cela permet de « rester voire de devenir
authentique » (p.338), de « retrouver des vraies valeurs » et
« vivre enfin une vie paisible » (Aubert & de Gaulejac, 2007,
p.306). Devenir coach c'est aller à la « rencontre de soi »
(1C17) s'affirmer (Landour, 2012) et participer à une
réconciliation de soi-même (Glée & Souarnec, 2009).
J.-P. Lannegrace (2017), lui, considère que la recherche de sa vocation
et le désir d'être soi-même sont intimement liés au
fait de trouver sa place dans le monde.
II.4.2. Place de la formation
Après avoir répondu à cet « appel
», les futurs coachs se mettent en chemin pour se former et se
découvrir toujours plus. Dans le Journal d'une Transformation
Intérieure des coachs ICN (2017), certains témoignages permettent
de mieux comprendre le chemin parcouru durant la formation et ce que celle-ci
leur a apportés. Pour A.-C. Kiener, la formation a permis de laisser
tomber « l'armure » et laisser « place à l'être
», la reconnaissance de ses pairs lui ayant permis notamment de s'accepter
pleinement. Selon L. Cousteur, la formation a changé sa vie, le chemin
se faisant à travers « une introspection longue, pas
forcément évidente, et surtout très profonde ». F.
Ball lui considère que sa transformation intérieure « ne
fait que commencer... ». Pour M. Machouart, la formation lui permet
d'amorcer « une transformation silencieuse intérieure » en
rapport avec son « être le plus profond ». N. Pelvillain
(2011, p.4) témoigne de cette expérience comme
une « mise au monde de l'identité professionnelle du coach »,
où le questionnement sur le sens est omniprésent, le coach
étant en constante réflexivité, dans un va-et-vient entre
son intériorité et son extériorité.
Tous ces témoignages de coachs m'ont ainsi permis de
déduire l'hypothèse : La formation au coaching participe au
cheminement vers Soi.
29
II.4.3. Un travail permanent sur Soi
Devenir coach nécessite également pour le coach
au-delà de la formation, d'avoir effectué un travail
considérable sur lui-même et de le poursuivre en permanence, afin
d'offrir un accompagnement totalement centré sur ses coachés et
non sur ses propres questionnements et problématiques. L. Buratti et V.
Lenhardt (2018, p.10) appuient ce propos en parlant d'« expérience
de processus de déconstruction/construction » que le coach aurait
déjà effectué lui-même pour lui-même. Pour P.
Blanc-Sahnoun (2020, p.255), le coaching permet au coach de pratiquer cette
« peinture sur soi », ce travail continu sur lui-même, en le
confrontant au travers de sa relation avec le coaché à ses
propres croyances, espoirs et limites. Il parle même de « peaufiner
son ouvrage identitaire ». T. Chavel (2010, p.2-3) lui, conseille de se
mettre en retrait du monde afin de « faire un retour à soi, dompter
sa ménagerie intérieure » afin de commencer à «
s'aimer inconditionnellement ». Seul « un long travail personnel
d'élucidation » de ses propres modes d'existences peut permettre au
coach d'acquérir cette qualité d'être nécessaire au
coaching (L. Lemaire, 2007). Dans le coaching, la supervision est bien entendu
un élément clé pour le coach afin de lui permettre de
poursuivre son travail sur lui-même. Pour R.-M. Halbout (2015), la
supervision est en relation avec la question de l'Ombre du coach, permettant au
coach avec son superviseur d'investiguer ce que cette Ombre dissimule de
lui-même.
Tous ces écrits de même que ceux relatifs
à l'« appel du coach » m'ont permis de considérer les
hypothèses suivantes pour le coach:
- C1 : On vient au coaching pour poursuivre son chemin vers
Soi
- C4 : Le coaching est une discipline exigeante qui
nécessite un travail permanent sur Soi
30
II.4.4. Pourquoi débute-t-on un coaching ?
A présent, il me paraît pertinent de se demander
pourquoi le coaché décide-t-il de débuter un coaching ?
Même si certains coachings en entreprise sont prescrits à la
demande du management ou des ressources humaines, le fait que le coaché
décide de s'investir pleinement dans ce coaching notamment au travers de
son contrat moral avec le coach, témoigne nécessairement d'une
envie et/ou d'un besoin. Débuter un coaching, c'est décider de
s'accorder un temps pour soi, se mettre en retrait du monde et du tumulte
quotidien. Un déclic peut être nécessaire, une «
intuition profonde que c'est le moment de partir vers un ailleurs », un
« appel » pour se mettre en route (F. Cottret, 2020). Pour F. Sapaly
(2015), au-delà des objectifs professionnels affichés, il y a
pour le coaché un « désir et un appel à faire
naître un nouvel aspect » de sa personne. Dans l'esprit commun,
notamment en France, il demeure plus facilement « acceptable » de
débuter un coaching que de consulter un thérapeute, le coaching
s'adressant aux « personnes qui vont bien ». Néanmoins, le
coaching peut leur ouvrir une porte leur permettant, sous couvert de ce cadre,
de se questionner sur Soi, de débuter ou poursuivre leur chemin.
Ainsi, l'hypothèse H1 : Le coaching peut agir comme
révélateur pour le coaché et lui permettre de
débuter ce chemin vers Soi ou, selon les cas, poursuivre un chemin vers
Soi déjà entamé a été
considérée.
II. 5. Les obstacles au cheminement vers Soi
II.5.1. Les obstacles pour le coach
Le cheminement vers Soi est un parcours juché
d'obstacles et ce cheminement vers Soi au travers du coaching n'y fait pas
exception. En premier lieu, qu'en est-il pour le coach ? P. Blanc-Sahnoun
(2020, p179) mentionne que le coach peut devenir un agent de l'histoire
dominante, un dealer agréé de conformité culturelle et
sociale. D. Louis (2015) parle, quant à elle, de la gestion du pouvoir
dont le coach est investi, ce qui peut le conduire à devenir le sauveur
de son coaché, s'il cherche à le servir trop loin ou, au
contraire, la « marionnette » de l'entreprise. M. Vial (2007) fait
également référence à une des dérives du
coaching qui peut consister à en faire une « relation
orthopédique », en voulant que le coaché marche droit et
corrige ses pratiques afin de l'amener à cette idée d'être
sain et normal. Un autre aspect est le fait que le coach,
31
comme dans toute relation d'accompagnement peut «
s'oublier » au profit de ses coachés et tomber en burn-out comme en
témoigne T. Chavel (2016) dans son livre « Je peux guérir
».
De ces lectures, l'hypothèse C5 : Certaines
conditions ou zones d'ombre chez le coach peuvent être des obstacles sur
le chemin vers Soi a été déduite.
II.5.2. Les obstacles pour le coaché
Certaines critiques font, quant à elles, davantage
référence à l'expérience du coaché. Ainsi,
F. Sapaly (2015) considère que pour un coach jungien une vigilance est
requise pour repérer des demandes d'adaptation aux systèmes de
l'entreprise ou à un « modèle
stéréotypé » qui conduisent à renforcer la
« personae », le masque social du coaché. Pour G. Adamo
(2004), renforcer l'efficacité du coaché pour l'organisation
favorise nécessairement l'adaptation coûte que coûte. Selon
H. Cloët (2007) qui cite E. Pezet (2004), le coaching est un bon moyen
pour aider les cadres à se conformer aux attentes organisationnelles.
Celui-ci (2005) parle également de la place du coaching dans la
littérature qui est, soit considéré comme une pratique
thérapeutique procurant l'épanouissement personnel, soit comme
une pratique disciplinaire, positionnant le coaching comme un instrument de
normalisation. Pour C. Imhoff et F. Silva (2016), l'objectif du coaching est de
« gérer des émotions » (P. Le Coz, 2015) et de garder
le contrôle en entreprise sur les individus. Une des critiques du
coaching serait, selon R. Brunner (2007), que le coach traite uniquement le
symptôme ne conduisant pas à un travail en profondeur et
durable.
Cette revue de la littérature m'a permis de
considérer l'hypothèse suivante : H5 : Certains obstacles
peuvent empêcher le coaché de cheminer vers Soi durant le
coaching.
Ainsi, ce travail de recherches m'a permis de
déterminer 5 hypothèses pour les coachs et 5 hypothèses
pour les coachés qui vont être questionnées,
explorées et analysées au travers d'une approche empirique dans
la partie suivante. Une intuition relative aux choix et à l'impact des
outils et approches utilisés par le coach pour son propre cheminement
m'a amenée à questionner les coachs également sur ce
sujet, même si, à première vue, je n'avais pas
trouvé d'écrits sur cette thématique.
32
Partie III Approche empirique
Carl Rogers "Tout être est
une île, au sens le plus réel du mot, et il ne peut construire un
pont pour communiquer avec d'autres îles que s'il est prêt à
être lui-même et s'il lui est permis de l'être."
Au cours de mes recherches, j'ai pu trouver beaucoup de
littérature sur la définition du coaching, la posture du coach,
les outils pouvant être mobilisés en coaching de même que
les différentes approches existantes. Certaines recherches appartenant
davantage au champ de la thérapie et de la philosophie ont
également été utilisées pour appuyer ce
mémoire. Fort est de constater qu'il y a aujourd'hui très peu
d'écrits sur le coaching et le cheminement vers Soi, ou comment le
coaching nous accompagne sur ce chemin vers notre Être profond,
au-delà des masques et des apparences. Je n'ai pas trouvé non
plus de résultats d'enquêtes sur le sujet, d'où
l'originalité de ma démarche de recherches. Le cheminement vers
Soi étant un sujet universel mais finalement très peu
étudié quand il s'agit du coaching, celui-ci étant
très souvent associé aux thérapies. A tort ou à
raison ? Au vu de ces éléments, il m'est paru très vite
indispensable d'effectuer une réelle enquête terrain permettant de
relater l'expérience vécue au travers du coaching par certains
coachs et coachés.
III.1. Méthodologie employée
III.1.1. L'approche qualitative
Afin de faire cette étude, j'ai choisi d'opter pour une
approche qualitative permettant d'analyser le phénomène du
cheminement vers Soi au travers du coaching et mieux comprendre notamment ce
qui facilite ce cheminement en recueillant le témoignage de coachs et de
coachés. L'important étant alors, non pas de récolter
beaucoup de données, mais de pouvoir plonger dans l'intime de chaque
personne interviewée, dans ce que chacun était à
même et avait envie de livrer, afin de mieux comprendre le processus dans
sa globalité en s'appuyant sur des témoignages individuels.
Ainsi, l'approche qualitative a permis «de mettre l'accent sur les
33
significations, les expériences et les points de vue
» (Mays et Pope, 1995) des coachs et coachés qui ont
participé à cette étude.
III.1.2. Entretiens semi-directifs
Cette approche de recherche qualitative a été
menée sous la forme d'entretiens semi-directifs. L'intérêt
de cette forme d'entretiens, à mi-chemin entre l'entretien directif et
l'entretien libre, est multiple. Il s'agit ici d'offrir une certaine
liberté d'expression aux coachs et aux coachés permettant
d'obtenir une richesse au niveau des informations collectées en raison
de leur diversité, pouvant faire émerger de nouvelles pistes,
mais aussi de s'assurer d'avoir un échange relativement naturel entre
les deux parties, autorisant le chercheur à relancer l'échange et
approfondir certains sujets, tout en étant centré sur les
thèmes qu'il souhaite aborder.
Pour les coachs d'une part et les coachés d'autres
part, j'ai élaboré un guide d'entretien. Celui-ci reprend les
hypothèses de travail pour chaque population de même qu'une liste
de questions ouvertes préparées en amont de l'entretien. La
première partie de l'entretien a été centrée sur
l'expérience du coaching des personnes interrogées de même
qu'une compréhension de là où elles en étaient dans
leur cheminement personnel lorsqu'elles ont été en contact avec
le coaching. Ensuite, il a été question d'aller du plus
général au travers d'une question telle que « Comment le
coaching leur a-t-il permis de cheminer vers Soi ? » à des
éléments plus spécifiques sur ce qui a facilité
pour elles ce cheminement vers Soi. Enfin, la dernière composante de
l'entretien a été davantage focalisée sur les
éventuels obstacles qui pourraient empêcher ce cheminement vers
Soi et les moyens pour y remédier. Ces guides d'entretiens sont
disponibles en Annexe 3 et 4.
III.1.3. Conduite des entretiens
Les entretiens semi-directifs se sont déroulés
par Zoom et Teams sur la période du 8 mars au 26 mars 2021, du fait du
contexte sanitaire et de l'éloignement géographique. Ceux-ci ont
duré entre trente minutes et une heure quinze. Avant l'entretien, un
premier contact par téléphone, par email ou par les messageries
des réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook) a eu lieu afin d'expliquer la
démarche de ce mémoire, sa problématique et les
modalités de l'entretien à venir. Au tout début de
l'entretien, un premier échange informel a été
effectué afin, pour certains, de
34
faire connaissance, mais également pour établir
un rapport propice à l'échange entre les personnes
interviewées et moi-même. Ce moment a été
également l'occasion de réexpliquer comment allait se
dérouler l'entretien, répondre aux éventuelles questions
et valider quand les personnes se sentaient prêtes à
débuter l'entretien lié à l'objet de cette étude et
procéder à l'enregistrement.
Au cours des entretiens, je me suis appuyée sur les
guides d'entretien préparés afin de mener les échanges
avec les coachs et les coachés tout en m'adaptant à leurs
réponses, en adoptant une position neutre, afin de les laisser
s'exprimer librement et en accueillant leurs témoignages et le «
cadeau » qu'ils me faisaient. J'ai également posé certaines
questions supplémentaires pour approfondir certains points, rebondi sur
certains sujets, modifié le déroulé de l'entretien tout en
m'assurant que les thèmes que je souhaitais aborder avaient bien
été couverts. J'ai également pris certaines notes durant
ces entretiens sur les parties qui m'ont semblées
particulièrement intéressantes.
L'enregistrement des entretiens a ensuite été
envoyé aux personnes qui me l'ont demandé. Sur base des
enregistrements effectués et de mes prises de note, les entretiens ont
ensuite été retranscrits manuellement directement dans un tableau
Excel transversal reprenant des thèmes précis en lien avec les
hypothèses définies afin d'en faciliter l'analyse. Les points les
plus pertinents et les « verbatims » que j'ai souhaité
utiliser pour illustrer certains thèmes ont ensuite été
mis en couleur dans ce tableau afin d'être facilement utilisées
dans le corps du mémoire et en dégager certaines conclusions. Les
nouveaux sujets n'ayant pas été abordés lors de la revue
de la littérature dans la partie II ont été mis en gras
pour les visualiser rapidement et pouvoir les retranscrire dans ce
mémoire.
III.1.4. Echantillon des coachs
En ce qui concerne l'échantillon des coachs (cf. Annexe
5), celui-ci est composé de 7 coachs certifiés RNCP
évoluant dans des environnements différents (1 manager-coach, 1
coach interne, 2 coachs externes avec entre 15 et 20 ans de pratique, 3 coachs
externes ayant moins de 5 ans de pratiques), utilisant des approches
différentes. 4 coachs exercent à la fois avec des particuliers et
dans le cadre de relation tripartite (entreprise ou
institution/coach/coaché), 2 coachs évoluent davantage dans des
relations bilatérales (coach/coaché), 1 coach est manager
35
d'équipes et utilise les outils de coaching dans ce
contexte. Les coachs ont entre une quarantaine et une soixante d'années
et l'échantillon est composé de 3 hommes et de 4 femmes.
III.1.5. Echantillon des coachés
L'échantillon des coachés (cf. Annexe 5) est,
quant à lui, composé de 5 coachés, dont 3 ayant
été récemment coachés pour la première fois.
En effet, 2 coachés avaient déjà
bénéficié dans le cadre de leur travail d'un coaching
individuel, 1 coaché ayant eu une expérience positive et l'autre
plutôt négative. Les coachés ont entre une trentaine et une
cinquantaine d'années et l'échantillon est composé de 4
femmes et 1 homme. Les coachés ont tous bénéficié
d'un coaching avec une relation bilatérale entre le coach et le
coaché, sans aucun intermédiaire.
III.2. Résultats des enquêtes
Les résultats des deux enquêtes portant sur les
coachs et les coachés ont été présentés en
partant des hypothèses identifiées dans la partie II du
mémoire relative à la revue littérature. Chaque
hypothèse a ainsi été illustrée au travers de
« verbatims » de coachs et de coachés, mettant en
lumière les principaux éléments relatés lors des
entretiens en lien avec ces sujets. Voici tout d'abord, les résultats de
l'enquête portant sur les coachs.
III.2.1. Résultats de l'enquête portant sur
les coachs
III.2.1.1 Hypothèse C1 : Le coaching, pour
poursuivre son chemin vers Soi
Les coachs, pour la grande majorité, avaient
effectué un important travail sur eux-mêmes lorsqu'ils ont
décidé de se former au coaching. Ils étaient très
intéressés par le « milieu du développement
personnel » (Astrid), très attirés par l'«
humain » (Hélène et Didier), ont toujours
effectué un travail permanent sur eux-mêmes (Paul), avec
« beaucoup d'introspection » (Astrid). Ce «
cheminement a toujours existé » (Claire), cette
exploration, ce travail sur Soi est « primordial » (Julie).
« Cette question du cheminement vers Soi a toujours été
centrale dans mon processus » (Marc). Julie en était «
à ouvrir les champs des possibles »
36
et avait le « sentiment d'être au bout de son
système ». Pour Hélène, manager-coach, qui
n'avait pas « fait beaucoup de développement personnel
», cela a ouvert des portes car elle ressent « maintenant le
besoin d'aller plus loin dans l'introspection. »
Pour deux coachs, un bilan de compétences a permis de
retenir un métier d'accompagnant, ce qui a eu un effet
libératoire permettant à Astrid de revenir à ses «
premières amours » et pour Julie d'écouter son
« intuition » et ne « pas faire un truc rationnel
qui réponde à des injonctions d'autres personnes ».
On choisit également cette profession quand on est
« dans une dynamique de quête de l'être »
(Paul), pour « allier un métier avec une passion »
(Astrid), laisser « parler la multiplicité de personnes »
en nous (Julie), pour être « plus en congruence avec ce que
je suis à l'origine » (Claire). Le coaching apporte
également « une satisfaction liée à un sentiment
d'utilité » (Didier), offrant pour Hélène des
« bulles d'air » dans le cadre de son travail de manager.
Être coach répond également à des besoins en lien
avec sa personnalité permettant de se nourrir intellectuellement et
émotionnellement (Didier), pour « continuer à
évoluer, à apprendre, à découvrir »
(Paul). On ne deviendrait pas coach par hasard, pour cela il faut avoir
une « âme d'accompagnant » (Marc).
III.2.1.2. Hypothèse : Impact de la formation
La formation a contribué, au-delà de
l'acquisition d'outils et d'une nouvelle posture professionnelle, au
cheminement vers Soi des coachs, leur permettant de confirmer que l'on est
« sur la bonne voie » (Astrid), de mettre en «
relation le présent, le passé et le futur et de lui donner un
sens » (Claire), de « se connaître et accepter qui je
suis » (Claire), d'« offrir de la réflexivité
», « une prise de recul » (Hélène et Didier).
Cela a « ouvert des voies supplémentaires très
puissantes » et certaines formations tels que l'Analyse
Transactionnelle et la Process Com ont pu « un peu bousculé
intérieurement » (Didier). Pour Julie, la formation a permis
d'amener enfin de la « reconnaissance », lui a «
redonné de la dignité » et a été
« une vraie libération » lui faisant comprendre
qu'elle a « le droit de faire les choses autrement ».
Marc considère également qu'« il y a
des formations complémentaires qui font ton propre toi » et
qu'il est nécessaire d'« avoir des moments de rien ».
Ainsi, ce temps de formation doit être complété «
de temps d'intégration des outils acquis, d'expérimentation
pour être dans un
37
processus d'intégration personnelle, de
créativité personnelle » afin de définir sa
propre posture de coach.
III.2.1.3. Hypothèse C3 : Rôle joué par
la relation coach/coaché
Il s'agit pour Paul d'une « relation de
résonnance », c'est-à-dire « un mode de
présence à soi et à l'autre ». Il est question
« d'authenticité » (Paul, Didier et Marc), de «
confiance » (Didier, Claire et Julie) où le coach est un
peu comme « le serviteur avec la torche » (Astrid). C'est
une relation « normalement dépouillée de parasites et
d'artéfacts, en humilité et en simplicité»
(Marc), qui est aussi pour Didier, basée sur « la
confidentialité » et à laquelle il est
nécessaire d'y « mettre un cadre » en première
séance « pour que le coaching puisse bien fonctionner »
pouvant nécessiter au besoin « une piqûre de rappel
».
Cette relation interpersonnelle entre coach et coaché
est « un exercice très intéressant »,
apportant du « gain » (Paul), où il y a un «
effet miroir » (Astrid), un « phénomène de
résonnance avec le coaché » (Claire) amenant aux coachs
des « situations qui font écho » (Claire) en termes
de ressentis et d'émotions. Il est alors nécessaire selon Julie
« d'interroger ses émotions » qui peuvent «
déstabiliser », d'en « prendre note »
pour reprendre ensuite le fil de l'échange avec le coaché. Il est
également question de « travail par la sensorialité, les
ressentis corporels » (Paul). Didier mentionne aussi l'importance
d'être « toujours quelque part en alerte sur des sujets tels que
le transfert et le triangle de Karpman ».
Cette relation amène aussi de la « synergie,
de la co-construction, du co-développement » (Paul) où
il est intéressant de se questionner « en quoi le cheminement
que je propose au coaché me permet de cheminer en même temps pour
moi-même » (Claire). Astrid, quant à elle, voit, au
travers du cheminement de son client, son « propre cheminement
», c'est-à-dire « toutes les étapes
» qu'elle a « déjà franchies ». Ce
« processus presque alchimique » de « grandissement
» de Soi opère chez le coaché mais également sur
« l'entité systémique coach-coaché avec le bon
contact, le contact juste à la bonne distance (...) amenant une
ouverture simple de soi (...) afin de sentir la vie » (Marc).
38
III.2.1.4. Hypothèse C4 : Le coaching, une
discipline exigeante
Pour Paul, « l'instrument premier, c'est le
professionnel lui-même » nécessitant «
d'accorder, réaccorder » en mobilisant des « outils
d'entraînement » notamment au niveau du « corps »
et de la « relation ». Julie parle, quant à
elle, d'« hygiène de vie » où elle fait
« souvent le sous-marin. ». Astrid est «
continuellement en processus de formation, d'apprentissages, d'introspection.
Pour Marc, il est question de « presque d'auto-coaching que tu
mènes automatiquement, même quand tu n'as pas envie de le mener
» et où à certains moments on peut réprouver le
« besoin d'aller dans sa caverne ». Il mentionne
également l'importance de « s'attribuer parfois les
bénéfices de son travail » afin de pouvoir se «
régénérer par la satisfaction que l'on a, par
l'évolution et le sourire de l'autre (...) »
Le besoin de supervision a été cité par
tous les coachs, Paul parlant de « supervision serrée (...)
d'autant plus profitable » en début de pratique. La
supervision permet de travailler sur les « moments d'inconfort
» (Paul), « de montrer du doigt des choses que l'on a mis de
côté et que l'on n'est pas forcément apte à voir
» (Astrid), « de revoir les choses avec une grille de
lecture externe » (Marc).
Un autre point intéressant et qui n'avait pas
été mentionné lors de la revue de la littérature
est le besoin de co-vision ou de co-développement entre pairs afin
d'avoir des moments de « partage de comment les transformations, les
cheminements s'opèrent en nous » (Claire). Selon elle, il est
question de « phénomènes de résonnances »
qui « créent comme une étincelle qui va alimenter
le processus. ». Pour Didier il s'agit de faire du
co-développement avec un autre coach travaillant comme lui dans «
la recherche » et de travailler sur la création d'«
un groupe d'échanges » dans ce secteur. Pour Julie, le
co-développement l'a « interrogée sur son image social
». Néanmoins, elle ressent également le besoin de
continuer une « psychothérapie » car pour elle,
« l''être humain est tellement complexe que l'on n'arrive jamais
au bout ». Paul, quant à lui, « met en commun les
difficultés rencontrées » dans le groupe de co-vision
qu'il fréquente et a un rapport privilégié avec un de ses
confrères avec qui il a comme « entente, comme contrat de faire
appel à l'un ou l'autre » quand le besoin s'en fait
ressentir.
39
III.2.1.5. Hypothèse C5 : Obstacles
rencontrés sur le chemin
Les coachs ont rencontré certains obstacles internes et
externes dans le processus du cheminement vers Soi au travers du coaching.
Ainsi, Astrid a aujourd'hui encore un blocage sur «
le côté commercial pour vendre » son accompagnement.
Elle a également travaillé sur son « syndrome de
l'imposteur » en fin de formation de coaching. Paul mentionne un
point fondamental qui est de « se départir de tout projet pour
l'autre » ce qui nécessite une « vigilance
continuelle ». Le coach n'étant pas un surhomme, il peut y
avoir aussi des « des moments de fatigue, de rappels à des
questions de l'organisation, de la logistique, des doutes sur l'efficience
» (Marc). Lorsque l'on a le souci de l'autre, on peut se rendre
compte à un moment que l'on s'« oublie dans l'histoire
» (Hélène), celle-ci a ainsi décidé de
débuter un coaching pour elle afin de travailler dessus. Quand on est
passionné, on peut avoir « une tendance à s''investir
dans beaucoup de choses » conduisant à une vigilance sur ce
sujet. (Didier). Pour Julie, il peut être question d'ennui «
Quand la personne n'a pas envie d'y aller, quand elle ne veut pas se laisser
déstabiliser, là je me dis, on va s'ennuyer. ».
Concernant certains obstacles venant de l'extérieur,
Claire a mentionné les proches, le cheminement vers Soi pouvant
« très vite amener à des grands fossés, (...)
mais, pas toujours ». Le contexte professionnel peut également
avoir des impacts, notamment lorsque l'on s'aperçoit que le «
le milieu professionnel ne reconnait pas la posture de coach, cela peut
être délicat. » (Claire), que « les contraintes
opérationnelles font que l'on a de moins en moins de temps »
(Hélène). Le fait de faire du coaching en tant que
manager-coach ne « permet pas de faire un coaching complet
», le coaché ayant des difficultés à se livrer
en ce qui concerne des éléments « davantage de l'ordre
de la sphère privée » avec sa manager.
(Hélène).
Dans le cadre des relations tripartite en entreprise, il est
important que le « cadre soit rigoureusement posé et
défini », car on peut se retrouver « en
difficulté », « mis en position de fusible
» (Paul). « Il faut parfois un grand écart conceptuel
et intime » dans ce contexte mais l'important est de se concentrer
« dans l'humain et dans l'instant du processus en recentrant sur
l'objectif et en recentrant sur le processus » (Marc). Julie, quant
à elle, « garde l'institution dans le paysage », se
centre toujours sur le coaché, « même si c'est un peu
« casse-gueule » ».
40
III.2.2 Résultats de l'enquête portant sur les
coachés III.2.2.1. Hypothèse H1 : Le coaching, utile pour
chacun
Le coaching peut offrir un espace de réflexivité
sur Soi à des personnes ayant des expériences avec le
développement personnel diverses et variées. Ainsi, Gwen et
Sabine avaient déjà fait un long travail personnel sur
elles-mêmes, notamment au travers de la thérapie. "J'avais
fait un gros travail sur moi avant avec 17 années de thérapies
puis j'avais également pas mal avancé pendant ma formation de
sophrologue." (Gwen). Ezio avait eu une précédente
expérience en coaching et était enclin à une forte
introspection. Pour Maëlle, le chemin vers Soi n'avait pas encore
débuté : " Je n'avais jamais fait de développement
personnel avant ni de réelle introspection sur moi-même."
III.2.2.2. Hypothèse H2 : Manifestation du
Cheminement vers Soi et rôle de la relation interpersonnelle
coach/coaché
Pour les coachés de cette étude, le cheminement
vers Soi s'est fait notamment « au travers d'une meilleure
connaissance de moi-même » (Gwen), d'« une meilleure
acceptation de moi-même » (Sabine), et d'une meilleure image de
Soi « une prise de conscience réelle de ce que je fais, qui
n'était pas si mal que cela, qui était même très
bien » (Ezio). Cela a permis de « faire des liens importants
entre ce qui se passait dans la vie professionnelle et la vie personnelle (...)
de trouver du sens. » (Fannie). Ce changement « durable
» (Gwen) en Soi impacte alors tous les pans de la vie, «
dans mon travail actuel, dans ma vie privée et familiale »
(Gwen), dans les relations avec autrui, « en étant plus
tolérante, plus compréhensive, plus à l'écoute
envers eux » (Sabine), en étant chaque jour à
l'écoute de ses émotions (Maëlle), apportant de la «
confiance en soi, de la joie de vivre, de l'énergie »
(Gwen), et permettant de se sentir plus « sereine, moins
inquiète, en confiance pour l'avenir ». (Sabine)
Concernant la relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché, celle-ci a été qualifiée de «
relation de confiance » par 4 des coachés et de «
relation de bienveillance » par 3 des coachés, ayant eu le
sentiment d'être dans une relation « où on est vraiment
pris en compte » (Gwen), où on est en mesure de « se
livrer » et d'« accepter pour pouvoir poursuivre le coaching
notamment lorsque l'on est un peu déstabilisée »
(Maëlle). Cette relation privilégiée a ainsi « agi
en tant que moteur et déclencheur. » (Gwen), « ouvert
des voies, des portes, des prises de
41
consciences, une ouverture d'esprit. » (Sabine),
oeuvrant « un petit peu comme des poupées russes »
(Fannie). Cette relation « joue un rôle primordial »
(Maëlle) et est « fondamentale » (Fannie). Pour que la
magie de l'interaction fonctionne, il faut également que coach et
coaché soit « sur la même longueur d'onde »,
« dans une compréhension réciproque » car
« on ne peut pas faire du coaching avec tout le monde »
(Ezio), coach et coaché se choisissant et étant alors
attirés l'un par l'autre.
III.2.2.3. Hypothèse H3 : La posture et le
savoir-être du coach
Au-delà de cette notion de feeling intuitif (Ezio)
entre coach et coaché, le coach est perçu par les coachés
interrogés comme « à l'écoute » pour 4
des coachés, ayant fait preuve « d'adaptabilité »
pour Gwen et Sabine et « d'empathie pour comprendre mes besoins
du moment et ne pas forcer le chemin » (Gwen). Le coach a
également fait preuve d'une réelle « capacité
d'analyse » (Maëlle), a eu une « parole vraie »
(Maëlle) et à « une personnalité positive, ce
qui est très important surtout quand on doute » (Fannie).
III.2.2.4. Hypothèse H4 : Outils et Approches
mobilisés par le coach
Certains outils et approches ont permis aux coachés une
meilleure connaissance de Soi « Les résultats du MBTI et de
l'Ennéagramme m'ont ouvert les voies pour débuter une meilleure
connaissance de moi (...), de savoir qui j'étais réellement
» (Sabine), le passage du MBTI est ainsi « le point de
départ intéressant » pour débuter un travail
d'introspection sur Soi (Maëlle). Dans le contexte d'une envie de
reconversion professionnelle, l'utilisation de l'ikigaï peut
également être d'une grande utilité «
L'ikigaï m'a permis d'avoir une meilleure connaissance de mon envie
professionnelle » (Sabine).
La PNL peut notamment faciliter le passage à l'action
« Une technique de PNL m'a réellement permis de lever certains
blocages pour passer à l'action » (Gwen) et mobiliser des
ressources en certaines circonstances « Il y a des techniques de PNL
qui m'ont beaucoup aidées » (Ezio).
Au-delà de ces outils techniques, l'espace de parole
entre le coach et le coaché est également capital pour le
coaché, lui permettant « d'éclaircir, de valider des
réponses qui sont en moi, ce qui m'a permis d'avancer »
(Ezio), « d'avoir une émulsion d'idées, de
réfléchir et de passer à l'action pour mettre des choses
en place. » (Gwen), d'« avancer sur le moment d'après
ou lors
42
des prochaines séances » (Sabine). Le
travail intersession notamment au travers de suggestions de lectures peut
également permettre une meilleure connaissance de Soi « Ces
livres qui m'ont fait découvrir que j'étais "un cerveau droit"
m'ont bien aidé (...), savoir que l'on n'est pas tout seul, que ce n'est
pas une maladie, que l'on est comme cela. »
III.2.2.5. Hypothèse H5 : Obstacles
rencontrés pendant le coaching
Les coachés ont rencontré durant le coaching
certains facteurs externes qui ont pu être des obstacles sur le chemin
vers Soi, il est question notamment de « charge importante de travail
» (Gwen), de « contexte professionnel compliqué
» (Fannie), de « zone de confort inconfortable avec un
manque de perspective » (Sabine). Néanmoins, le coaching,
même s'il était focalisé sur un autre objectif, leur a
permis de prendre du recul par rapport à la situation en question,
« cela m'a permis de vraiment analyser la situation et cela m'a
aidé à déculpabiliser » (Fannie), et de
travailler avec le coach sur ce sujet pour leur permettre d'avancer sur leur
chemin « le fait que le coach à ce moment-là ait fait
preuve d'écoute, s'est adapté à moi pour que l'on
travaille sur ce problème, m'a permis de ralentir et lever certains
blocages » (Gwen).
De plus, il existe également des «
barrières que l'on se met soi-même » (Maëlle),
il est question de « manque de confiance à certains moments, de
trouille d'avancer » (Sabine), de sens critique exacerbé suite
à une mauvaise première expérience de coaching «
Il y avait parfois des éléments que le coach apportait que je
connaissais déjà. Je me disais alors "Ah, c'est du
réchauffé ! (...). In fine, je me suis dit que ce n'était
pas le cas dans le sens où le coach avait sa façon de dire les
choses et incrémentait d'autres points. » (Ezio), de besoin de
confirmer certaines découvertes sur Soi « Comme on ne m'avait
jamais dit certaines choses, je me suis dit "Cela n'est pas possible !". Pour
preuve je suis allée voir d'autres personnes pour presque corroborer
».
43
III.3. Discussion, Conclusions et Limites de
l'étude
III.3.1. Discussion des résultats
Tout d'abord, les résultats de l'étude portant
sur les coachs ont permis de valider les différentes hypothèses
de travail identifiées lors de la revue littéraire. Un nouvel
élément a été amené au travers des
échanges entre les coachs et moi-même concernant les outils et
leur impact sur le cheminement vers Soi pour le coach. Il y a également
eu un apport de la part des coachs concernant l'importance de la co-vision et
du co-développement qui les accompagnent sur leur propre chemin. Ce
point a déjà été discuté dans la partie
relative aux résultats de l'enquête.
Concernant les résultats de l'étude des
coachés, ceux-ci sont également en lien avec les
hypothèses définies. Dans le contexte de questionnements relatifs
à une reconversion professionnelle, le coach a utilisé un outil
qui n'était pas mentionné dans la revue littéraire,
l'ikigaï, qui a permis à Sabine une meilleure compréhension
d'elle-même et une clarification de sa « raison d'être
professionnelle ».
III.3.2. Nouveaux éléments
apportés
III.3.2.1. Impact des outils sur le cheminement du
coach
En interrogeant les différents coachs sur le
thème de l'utilisations des outils et ce que cela leur apporte sur leur
propre cheminement personnel, plusieurs sujets ont été
abordés. En premier lieu, les coachs peuvent mobiliser certains outils
de coaching et les appliquer à eux-mêmes, lorsque le besoin se
fait ressentir afin de « s'auto-coacher » (Marc). Il est
également important d'« être libre de tous ces outils
» (Claire) afin de répondre au mieux à la demande du
coaché, en se laissant, pour Julie « guider par son intuition
», ce qui lui permet de « continuer à travailler sur
Soi (...) en se faisant confiance », « le meilleur
outil du coach » étant « lui-même »
(Marc).
Chaque coach peut avoir des outils de prédilection, qui
sont rarement le fruit du hasard, permettant de « faire un pont
» entre son ancien Moi et ce métier de coach. Ainsi, «
avec l'approche narrative » Julie se sent « vraiment
à la maison », celle-ci ayant une formation littéraire.
Didier quant à lui travaillant dans recherche ressent un sentiment
d'accomplissement
44
en « développant » ses «
propres outils » et ses « propres modèles
». Marc, ayant cheminé lui-même notamment au travers des
arts martiaux utilise avec ses coachés des outils «
corporelo-mentaux » comme « des métaphores de
situation ». Ce processus crée une sorte de
réunification, joignant les deux rives, le passé et le
présent afin de construire une nouvelle identité davantage
alignée avec son « Moi profond ».
III.3.2.2. L'ikigaï, découverte de sa «
raison d'être professionnelle »
L'ikigaï, qui signifie en japonais la « joie de
vivre » et « la raison d'être » est aujourd'hui un outil
de plus en plus utilisé par les coachs pour les personnes en plein
questionnement sur leur avenir professionnel. L'ikigaï s'inscrit dans
l'idéologie selon laquelle le travail peut être source de «
vrai levier d'épanouissement personnel » mais également de
« changement du monde » (M. Dardaillon, 2018). L'ikigaï,
au-delà de l'outil est également une vraie philosophie de vie
permettant une meilleure connaissance et acceptation de soi-même,
d'offrir un sens à sa vie (Ken Mogi, 2017) et d'avoir un « impact
positif au monde » (M. Dardaillon, 2018).
Ainsi, pour trouver son ikigaï qui se situe au centre de
ces 4 dimensions, le coaché doit identifier ce qu'il aime, ce pour quoi
il est doué, ce pourquoi il pourrait être payé et enfin ce
dont le monde a besoin, comme illustré dans l'Annexe 7.
III.3.3. Interprétations/Conclusions
La revue littéraire et l'approche empirique
étant en congruence, un certain nombre de conclusions et
préconisations peuvent ainsi être tirées de cette
étude à la fois pour le coach et le coaché, bien qu'il
reste entendu que le cheminement vers Soi demeure un processus fortement
personnel.
III.3.3.1. Pour le coach
Ainsi, en ce qui concerne le coach, choisir de devenir coach
est le premier acte posé pour poursuivre son cheminement vers Soi,
répondant à un appel et conduisant le coach à exercer un
métier davantage en accord avec lui-même et ses valeurs. La
formation de coaching, conduit à une forte introspection et un processus
réflexif continu permettant au coach de mieux se
45
connaître et s'accepter. Les outils auxquels le coach
choisit ensuite de se former, la façon dont il se les approprie,
participent également à son propre cheminement personnel et au
façonnage de sa nouvelle identité.
La relation entre le coach et le coaché amène,
au travers de son effet miroir et de son phénomène de
résonnance, le coach à travailler sur son Ombre, notamment au
travers de la supervision ou de la co-vision ; le coach devant être en
attention permanente sur des sujets tels que l'exercice du pouvoir sur le
coaché et les processus de transfert. Le co-développement, au
travers des groupes d'échanges entre pairs, peut également
être un moyen pour le coach d'affiner sa pratique professionnelle et
continuer à avancer sur son chemin personnel. Il est fondamental pour le
coach de savoir prendre soin de lui, ne pas s'oublier au profit de ses
coachés, de prendre le temps de se regénérer, de se donner
des « chaudoudoux » (Marc en citant C. Steiner) pour être dans
une qualité de présence et de relation à lui-même et
à l'autre. Lorsqu'il exerce en entreprise ou institution, le cadre doit
être parfaitement posé et une certaine vigilance reste
nécessaire afin ne pas être instrumentalisé.
III.3.3.2. Pour le coaché
Il a ainsi été confirmé que la relation
interpersonnelle entre le coach et le coaché joue un rôle
primordial dans le processus du cheminement vers Soi, le coach agissant comme
facilitateur grâce à sa posture d'écoute,
d'authenticité, ses questionnements, sa capacité d'analyse, en
s'adaptant continuellement aux besoins du coaché. Le chemin vers Soi
pour le coaché, passe notamment par une meilleure connaissance de Soi,
une acceptation de soi-même et une meilleure image de Soi, permettant
d'aborder l'avenir avec davantage de joie, de confiance et de
sérénité. Il est également possible d'avoir des
révélations sur Soi, mettant en lumière des choses que
l'on ne nous avait jamais dites, des capacités
insoupçonnées. Au-delà de l'atteinte de l'objectif, le
coaching apporte un changement durable pouvant impacter les différentes
sphères de la vie.
Des outils comme le MBTI, l'Ennéagramme, la Process Com
peuvent ainsi être d'une grande utilité, notamment en début
de coaching, amenant au coaché une mise en lumière de ses
capacités et zones d'ombre. Un travail sur les valeurs est
également fondamental afin de mieux comprendre l'importance et
l'influence qu'elles ont dans la vie du coaché. L'ikigaï, peut
également être mobilisé dans le cadre de questionnements
sur l'orientation professionnelle. La
46
PNL peut également aider à lever certains
blocages, faciliter le passage à l'action et permettre au coaché
de lui apporter du confort afin de mieux gérer certaines situations.
Au-delà de ces outils, la parole du coach et la relation de coeur
à coeur permet de dénouer bien des situations, amenant le
coaché à découvrir des réponses et des ressources
enfuies en lui.
Lorsque des obstacles arrivent sur le chemin pendant le
coaching, il est fondamental que la relation entre le coach et le coaché
soit bien établie afin que le coaché se sente libre de les
exprimer, permettant au coach de s'adapter aux besoins du coaché,
faisant un pas de côté si nécessaire. Ainsi, un coaching
perturbe, questionne mais peut définitivement permettre au coaché
de se libérer de certaines peaux en chemin s'il décide de se
lancer pleinement dans l'aventure.
III.3.4. Limites de l'étude
Cette étude étant une étude qualitative
portant sur un petit échantillon de coachs et de coachés, il est
difficile de généraliser les résultats. De plus, les
personnes ayant accepté de témoigner sur le thème du
« Cheminement vers Soi », notamment les coachs, ont sans doute un
intérêt marqué sur le sujet, ce qui peut, ne pas être
très représentatif.
L'échantillon des coachés ne représente
pas des expériences de coaching vécues lors de contexte
tripartite et n'est pas aussi exhaustif que je l'aurai souhaité en
termes de panel. Il pourrait de ce fait être intéressant
d'approfondir l'étude avec un échantillon plus diversifié
en termes de profils, de thèmes de coaching et d'approches/outils de
coaching utilisés.
47
Conclusion
Ce mémoire a apporté un début de
réponse sur les possibilités de cheminement vers Soi offertes par
le coaching, le Soi étant notre « être profond », notre
« moi véritable », au-delà des masques de
représentation sociale. Le processus de cheminement vers Soi est quelque
chose de personnel mais invite dans toutes les traditions à une
exploration profonde de son être, afin de mieux connaître ses
ressources personnelles mais également ses ombres pour pouvoir ensuite
avancer sur le chemin de l'acceptation. Le coaching s'adresse aux
coachés n'ayant pas encore débuté leur chemin personnel ou
souhaitant le poursuivre et permet aux coachs d'être davantage en
congruence avec ce qu'ils sont profondément. A la problématique
élaborée dans ce mémoire : « Comment est-il possible
de cheminer vers Soi au travers du coaching ? », la revue
littéraire et les enquêtes terrains ont permis d'apporter un
certain nombre de réponses.
En premier lieu, la relation interpersonnelle entre le coach
et le coaché, cette alliance choisie, les amène à cheminer
ensemble le temps d'un coaching, s'impactant mutuellement, amenant l'un et
l'autre à se découvrir, dans l'introspection, conduisant à
une cocréation. La posture de coach, à la fois accoucheur et
instrument principal du coaching, facilite pour le coaché ce cheminement
personnel, dans la bienveillance et l'authenticité, le coach s'adaptant
continuellement aux besoins du coaché. Cette relation de
résonance, nécessite pour le coach d'être en vigilance sur
ses propres ressentis, afin de les questionner et si nécessaire les
aborder lors de la supervision. Des échanges lors des sessions de
co-développement ou de co-vision peuvent également être
fortement profitables.
Même si c'est la qualité de la relation qui
prévaut dans un coaching, certains outils peuvent être
mobilisés pour avancer sur son chemin personnel. Ainsi, des outils
permettant de mieux se connaître tels que le MBTI, l'Ennéagramme,
la Process Com, l'Ikigaï, des outils permettant de mieux comprendre ses
relations avec les autres comme l'Analyse Transactionnelle, qui permettent de
lever certains blocages et passer à l'action comme la PNL peuvent agir
en tant que facilitateurs durant le coaching, même si bien sûr la
parole et le questionnement restent des instruments privilégiés.
Certaines approches existentielle, évolutionnaire ou encore jungienne,
sont particulièrement adéquates pour les coachés
souhaitant se questionner sur eux-mêmes. Le choix des outils et la
façon dont les coachs se les approprient conduisent à les faire
avancer sur leur chemin personnel, forgeant leur propre Soi et identité
professionnelle, permettant d'unifier leur passé, leur présent et
leur avenir.
48
Ce chemin, comme dans la vie, peut être semé
d'obstacles à la fois propres aux coachs et aux coachés ou
liés à des facteurs externes. Afin d'offrir la qualité de
présence nécessaire au bon déroulement du coaching, le
coach doit prendre soin de lui-même, ne pas s'illusionner dans le pouvoir
et être au clair avec lui-même pour ne rien projeter sur le
coaché. Lors de coaching en entreprise, une vigilance
particulière est nécessaire afin de s'assurer de bien poser le
cadre, notamment en ce qui concerne la confidentialité. Le
coaché, quant à lui, est souvent pris par ses obligations
professionnelles et doit réellement profiter du coaching pour s'extraire
du tumulte quotidien. De plus, les révélations faites dans le
coaching peuvent également bousculer et il est important qu'une vraie
relation de confiance existe entre coach et coaché afin de continuer le
processus. L'adaptation du coach est également nécessaire, afin
de bien prendre en compte les nouveaux obstacles identifiés dans
l'atteinte de l'objectif fixé afin d'offrir un résultat
durable.
Pour conclure, cette recherche a permis de confirmer le statut
émis dans l'introduction selon lequel ce qui compte n'est pas seulement
l'atteinte de l'objectif dans le coaching mais toute la richesse de ce que l'on
a appris et découvert en chemin.
49
Bibliographie
Adamo, G. (2004). Le coaching ou le retour de Narcisse.
Connexions, n°81, pp. 43-51.
Allary, C. (2013). Coaching et souffle humain. Dans Bournois F.
et Chavel T. (direction), Le livre d'or du coaching. Nouvelles pratiques et
perspectives, pp. 43-50. Eyrolles.
Angel, P et Amar, P. (2005). Le coaching. PUF.
Angel, P et Amar, P. (2017). Le coaching. Collection Que
sais-je ? (7ème édition) PUF.
Association des Coachs Professionnels ICN (2017). Journal d'une
transformation intérieure, dans les coulisses des coachs ICN.
https://www.icn-artem.com/wp-content/uploads/2018/02/Journal-dune-transformation-int%EF%BF%83%EF%BE%A9rieure-mars-2018.pdf
Aubert, N., & de Gaulejac, V. (2007). Le coût de
l'excellence. Seuil.
Blanc-Sahnoun, P. (2020). L'art de coacher, méthodes,
cas pratiques et outils (4ème édition).
InterEditions.
Boury-Giroud, P. (2013). Le corps en coaching de dirigeants. Dans
Bournois F. et Chavel T. (direction), Le livre d'or du coaching. Nouvelles
pratiques et perspectives, pp. 31-42. Eyrolles.
Brunner, R. (2007). De la maïeutique à la
psychanalyse. Fil d'Ariane, spécial coaching, n° 1. Buber,
M. (1937). I and thou. (Edition du 26 octobre 2010). Martino Fine
Books.
Buratti, L. et Lenhardt, V. (2018). Découvrir le
coaching (3ème édition). InterEditions.
Cardon, A. (2009). Dictionnaire commenté du coaching.
Les 200 mots du coach : spécificités et pratiques.
Eyrolles.
Chavel, T. (2001). Le coaching démystifié.
Comment réenchanter le management. Paris, Demos.
Chavel, T. (2010). Coaching de Soi. Manuel de sagesse
professionnelle. Eyrolles.
Chavel T. (2016). Coaching et maïeutique : comment
mettre au monde son enfant intérieur ?
http://chavel.com/wp-content/uploads/2016/07/Ciffop.ThC_.Coaching-et
ma%C3%AFeutique.pdf
Chavel, T. (2016). Je peux guérir. Flammarion.
Claes, M (2005). PSY 3071 : Relations Interpersonnelles [Les
relations interpersonnelles : définitions, caractéristiques et
significations]. Repéré dans l'environnement e-campus:
http://mapageweb.umontreal.ca/claes/psy3071/expose1.pdf
Cloët, H. (2007). Le recours au coaching externe : prise de
recul. Revue de gestion des ressources humaines, vol. 65, pp.
17-41.
50
Cloët, H., et Bournois F. (2011). Cartographie de la valeur
ajoutée du coaching, Revue de gestion des ressources humaines,
vol. 79, pp. 4-23.
Collins, N.L. et Miller, L.C. (1994). Self-disclosure and liking:
A meta-analytic review. Psychological Bulletin, 116(3), pp.
457-475.
Cottret F. (2020). Ce que les chemins m'ont appris de la
transformation.
http://fabiennecottret.com/ce-que-les-chemins-mont-appris-de-la-transformation/
Dardaillon, M. (2018). Les entrepreneurs et intrapreneurs du
changement, Le Journal de l'Ecole de Paris, vol.130.
De Mijolla, A. (2005). Dictionnaire international de la
psychanalyse. Fayard/Pluriel.
Dubouloy M. (2004). The transitional space and self discovery. A
psychoanalytical approach to high-potential manager training, Human
relations, vol. 57, p. 467-496.
Ducretot, S. (consultation le 14 février 2021).
Exposé : Le processus d'individuation de C.G. Jung.
https://www.psychaanalyse.com/pdf/JUNG_LE_PROCESSUS_D_INDIVIDUATION_CHEZ
_C_G_JUNG_20_PAGES_2.5_MO.pdf
Ecole de la Posture Juste (consultation le 14 janvier 2021).
Concepts et Repères, Le Soi : l'essence de l'être.
https://edlpj.org/pages/le-soi-lessence-de-letre?locale=fr
Fourard, A. (2006). La dimension formative du coaching. Le
journal des psychologues, vol. 236, pp.35-38.
Gauthier, A. (2013). Le coaching évolutionnaire. Dans
Bournois F. et Chavel T. (direction), Le livre d'or du coaching. Nouvelles
pratiques et perspectives, pp. 21-30. Eyrolles.
Glée, C., & Scouarnec, A. (2009). Plaidoyer pour une
gestion humaine des transitions professionnelles ou : Ne plus subir mais
choisir ! Humanisme et Entreprise, 293(3), pp. 1-23.
Goleman, D. (2003). L'intelligence émotionnelle.
J'ai lu « Bien-être ».
Gori, R. et Le Coz, P. (2007). Le coaching : main basse sur le
marché de la souffrance psychique. Cliniques
méditerranéennes, Vol. 75, pp. 73-89.
Halbout, R-M. (2015). Savoir être coach, un art, une
posture, une éthique. (2ème édition)
Eyrolles.
Halbout, R-M. (2016). La place des outils dans le
coaching. SF Coach, Articles des membres.
https://www.sfcoach.org/wp-content/uploads/2016/03/place_outils_coaching.pdf
Imhoff, C. et Silva, F. (2016). Le développement personnel
dans les organisations : entre modernité et post-modernité,
Communication & management, vol. 13, pp. 63-77.
Institut REPERE (2017, 26 avril). Les outils du coach,
comment les choisir ?
https://www.institut-repere.com/info/les-outils-du-coach-comment-les-choisir/
International Coach Federation France (consultation le 10
décembre 2020). Définition du coaching.
https://www.coachfederation.fr/ressources/coaching/definition-du-coaching/
51
Joubaire, A. (2017, 3 novembre). Processus d'individuation :
Cheminement vers Soi.
https://arnaudjoubaire.fr/processus-individuation-jung/
Jourard, S.M. (1964). The transparent self. (Edition 1
janvier 1971). New York Van Nostrand Reinhold Co.
Jung, C. G. (1961). « Ma vie », Souvenirs,
rêves et pensées. (Edition Poche 1991). Folio.
Landour, J. (2012). Quitter l'entreprise pour renouer avec le
travail ? Les parcours de
désengagement de cadres d'un institut d'études.
Sociologie Du Travail, vol. 54(4), pp. 511- 532.
Landry, J. (2017, 16 octobre). Le coaching : une danse
inspirante, ICF Québec.
https://icfquebec.org/cq-article.asp?i=397
Lannegrace, J-P (2017). Trouver son identité profonde
avec les penseurs chrétiens. Salvator.
Le Coz, P. (2015). Le coaching, un symptôme de
fragilité de lien social. Etudes, vol. 2015/4 avril, pp.
31-41.
Lemaire, L. (2007). Pour un coaching « qui ne soit pas du
semblant... ». Fil d'Ariane, spécial coaching,
n°1.
Lemaire, L. (2017, 8 juin). Le coaching est art martial : le
coaching à l'épreuve de la pensée japonaise, La mouche
du coach.
https://lamoucheducoach.wordpress.com/2017/06/08/le-coaching-est-art-martial-a-lepreuve-de-la-pensee-japonaise/
Lenhardt, V. (1992). Les responsables porteurs de sens.
Culture et pratique du coaching et du team building. Paris, Insep
éditions.
Louis, D. (2015). De Zorro à Polichinelle. Le coach mis
à l'épreuve dans son rôle de tiers. Revue
Interdisciplinaire Management, Homme & Entreprise, n° 15, pp
85-103.
Malarewicz, J.-A. (2017). Systémique et entreprise.
(3ème édition). Pearson France.
Maslow, A. (2020, 16 juillet). Cité dans La théorie
de la réalisation de soi: la clé du potentiel humain, Nos
Pensées.
https://nospensees.fr/la-theorie-de-la-realisation-de-soi-la-cle-du-potentiel-humain/
Mays, N. et Pope, C. (1995), Qualitative Research: Rigour and
qualitative research. BMJ, 311(6997).
Mogi, K. (2018), Le petit livre de l'Ikigaï.
Mazarine.
Moreau, F. (2017). La bifurcation des cadres vers
l'activité de coach : un processus de subjectivation
microémancipatoire [Thèse de doctorat, Université de
Rennes 1].
Odier, G. (2012), Carl Rogers, Être vraiment
soi-même : L'approche centrée sur la personne. Eyrolles.
Paul, M. (2002), L'accompagnement : une nébuleuse.
Education Permanente, vol.153, pp. 4356.
Paul, M (2004). L'accompagnement: une posture professionnelle
spécifique. Paris: L'Harmattan.
|
52
Paul, M. (2012). L'accompagnement comme posture professionnelle
spécifique. Recherche En Soins Infirmiers, vol. 110,
pp.13-20.
Pelvillain, N. (2011). Devenir coach, praticien de
l'accompagnement professionnel personnalisé, Le sujet dans la
cité 2014/1 (Actuels n° 3), pp.179-192.
Persson S. (2007). La quête de légitimité du
coaching en voie de professionnalisation.
Pezet E. (2004). Discipliner et gouverner: influence de deux
thèmes foucaldiens en sciences de gestion. Finance Contrôle
Stratégie, vol.7, n°3, p. 169-189.
Pezet E. (2005). Le coaching : souci de soi et pouvoir. Acte
du XVIème Congrès de l'AGRH. Université de Paris
Dauphine.
Rappin, B. (2013), Essai philosophique sur les origines
cybernétiques du coaching. Communication et organisation, vol.
43, pp. 165-182.
Rogers, C. R. (2005). Le développement de la personne
(2ème édition). InterEditions.
Romano, C. (2019, 26 avril). Être soi-même n'est pas
une question d'identité, mais d'adéquation à soi. (Propos
recueillis lors d'une interview) Libération.
https://www.liberation.fr/debats/2019/04/26/claude-romano-etre-soi-meme-n-est-pas-une-question-d-identite-mais-d-adequation-a-soi_17
Rousseau, B. (2013). Coaching et Gestalt, l'art du contact. Dans
Bournois F. et Chavel T. (direction), Le livre d'or du coaching. Nouvelles
pratiques et perspectives, pp. 51-64. Eyrolles.
Sapaly, F. (2015, 8 décembre). Comment les travaux de Jung
peuvent-ils servir le coaching, Humanart.
https://humanart.fr/comment-les-travaux-de-jung-peuvent-ils-vraiment-servir-le-coaching-flavienne-sapaly/
Schmid, P.F. (2009). La psychothérapie centrée sur
la personne : une rencontre de personne à personne, AFP-ACP.
https://www.afpacp.fr/textes/doc048.pdf
Sroufe, L. A., & Fleeson, J. (1986). Attachment and the
construction of relationships. In W. Hartup, & Z. Rubin (Eds.).
Relationships and development (pp.57-71). Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum
Associates.
Stacke, E. (avec Cosson, P.) (2000). Coaching d'entreprise.
Performance et humanisme. Paris, Village Mondial.
Steiner, C. (1984). Le conte chaud et doux des chaudoudoux
(Edition 3 octobre 2018). InterEditions.
Tolle, E. (2000). Le pouvoir du moment présent, Guide
d'éveil spirituel. Ariane.
Vial, M. (2007). Le coaching, quels apports, quelles
dérives. Fil d'Ariane - spécial coaching, n°1.
Wilber, K. (2008). Le livre de la vision
intégrale. InterEditions.
53
Winckler L. et Touret, M.F. (consultation le 15 février
2021). Carl Gustav Jung Devenir soi-même aujourd'hui, Nouvelle
Acropole, N°151.
https://psychaanalyse.com/pdf/JUNG_INDIVIDUATION_DEVENIR_SOI_MEME_AUJOU
RDHUI_2_PAGES_106_KO.pdf
Winnicot D.W. (1955). Régression et repli. Revue
française de psychanalyse, vol. 19 (2), pp. 323-330.
Whitmore, J. (2002). Le guide du coaching. Entrainement
individuel. Dynamique des équipes. Amélioration des
performances. Paris, Maxima Laurent du Mesnil éditeur.
54
Table des Annexes :
- Annexe 1 : Pyramide des besoins de A. Maslow
- Annexe 2 : Processus d'individuation de C.G. Jung
- Annexe 3 : Guide d'entretiens semi-directifs à
l'attention des coachs
- Annexe 4 : Guide d'entretiens semi-directifs à
l'attention des coachés
- Annexe 5 : Echantillon des coachs
- Annexe 6 : Echantillon des coachés
- Annexe 7 : Représentation de l'outil ikigaï
Annexe 1 : Pyramide des besoins de A. Maslow
55
Source :
https://studylibfr.com/doc/5954643/la-pyramide-des-besoins-de-maslow
56
Annexe 2 : Processus d'individuation de C.G. Jung
Source : site internet Arnaud Joubaire. Processus
d'individuation : cheminer vers Soi
Etape 1 : La construction de la Persona ou phase
d'adaptation
La première étape est la phase d'adaptation de
l'individu, elle se situe au niveau de l'enfance et du début de
l'âge adulte. Afin de se créer une sécurité
intérieure, l'individu adapte ses comportements, sa personnalité
en fonction ce qu'il perçoit de l'extérieur, se forgeant un
masque et une représentation sociale, la Persona, auquel il s'identifie
ignorant son identité profonde. Rester à cette étape toute
sa vie empêche le processus d'individuation et par conséquent de
devenir vraiment soi-même.
Etape 2 : Prise de conscience de la Persona et
dépossession du Moi
Au fur et à mesure du temps et notamment au travers de
ses expériences de vie, l'individu va commencer à se trouver
à l'étroit dans cette carapace, commençant à la
fissurer. Il prend conscience que la Persona n'est pas lui et se
désidentifie de celle-ci, ne sachant alors pas vraiment qui il est,
étant dans une période de plein bouleversement, toutes ces
certitudes passées
57
ayant volé en éclats. L'individu ne se projette
plus alors seulement dans la reconnaissance sociale et commence à se
libérer du regard extérieur.
Etape 3 : Rencontre et acceptation de
l'Ombre
Pour R.-M. Halbout (2015, p.54), l'Ombre regroupe tous «
les aspects déplaisants de notre personnalité ». Cette
partie de nous que nous considérons comme négative et que nous
refusons de voir et dont nous projetons sur les autres certains pans de notre
personnalité. L'Ombre comprend également certains aspects de
notre personnalité ou des talents dépréciés par la
Persona, n'ayant pour elle aucune utilité. Cette rencontre avec l'Ombre
est plus que nécessaire et constitue même « la
première étape d'un travail thérapeutique » (R-M
Halbout,2015, p.54) conduisant l'individu à une conscientisation et une
acceptation de sa face « sombre », sans jugement envers
lui-même. Il se détache de l'être qu'il était, ayant
un besoin permanent de se justifier lorsqu'il ressentait certaines attaques ou
critiques envers sa personne. Cette reconnaissance et acceptation de son Ombre
conduit alors l'individu à davantage d'ouverture vers l'autre,
n'étant plus dans un processus de jugement d'autrui, lui permettant de
gagner en tolérance avec les autres, les notions de bien et de mal
étant relativisées.
Etape 4 : Rencontre et dépassement de
l'archétype sexuel (Animus - Anima)
La rencontre de l'archétype sexuel va se manifester,
pour l'homme, par la découverte de sa partie féminine
inconsciente (l'Anima) et, pour la femme, de sa partie masculine inconsciente
(l'Animus). L'Anima est une accumulation énergétique de «
féminin » (S. Ducretot), passant par différentes mutations :
de la femme primitive à l'incarnation de la sagesse et pour l'Animus, de
l'homme sauvage au philosophe (L. Winckler et M. F. Touret). Une fois
dépassés et n'étant plus une source de fascination, ces
archétypes sexuels deviennent pour l'individu une grande source
d'inspiration et créativité, le Moi intégrant les
énergies des symboles du masculin ou du féminin intérieur.
L'individu ne « tombe plus amoureux », ne se confond plus dans
l'être aimé, l'aimant sincèrement pour ce qu'il ou elle
est.
58
Etape 5 : Rencontre et connexion à la
Lumière
Le Moi se trouve ensuite confronté à
l'archétype Lumière, d'une potentialité
éblouissante, source de pouvoir et de force, allant bien au-delà
du propre savoir et de la connaissance du Moi. Il est question ici de «
transcendance », de surnaturel, de l'au-delà. Le risque pour
l'individu de cette rencontre fascinante est la tentation d'identification
à ce pouvoir, qui peut aller si l'individu n'y prend garde
jusqu'à être possédé par la Lumière
détruisant ainsi la personnalité de l'individu en lui donnant
accès à un pouvoir et des connaissances suprêmes. Afin d'y
échapper, l'individu doit se connecter à cette Lumière, en
faisant preuve de grande humilité, et en laissant de côté
son égo, ouvrant ainsi le champ des possibles.
Etape 6 : Rencontre avec le Soi sous l'impulsion
de l'archétype Cosmique.
Après ces différentes étapes, le Moi ne
s'identifie plus seulement à la Persona, la partie Ombre est
conscientisé et acceptée, l'Anima ou l'Animus ont
été dépassés et différenciés en
l'individu, l'accès et la connexion à la Lumière est
possible en toute humilité libérant un potentiel incroyable. Ces
parties de l'individu, prêtes à se dissocier, vont se
réorganiser sous l'impulsion d'une énergie provenant de
l'archétype Cosmique, émanant de la nature et attirant comme un
aimant les différentes structures afin de les réorganiser
géométriquement et harmonieusement. L'individu se rapproche alors
naturellement et lentement vers lui-même, atteignant le Soi. Le Moi est
individué, l'individu sait qui il est, s'accepte pleinement, suit son
chemin au-delà des injonctions sociétales ou demandes de
l'entourage, n'étant que très peu touché par les
critiques, étant intimement relié au divin, à la nature,
aux animaux, aux plantes, à ce « tout ».
59
Annexe 3 : Guide d'entretiens semi-directifs à
l'attention des coachs
Hypothèses de travail pour le coach
C1 : On vient au coaching pour poursuivre son chemin vers
Soi
: La formation au coaching participe au cheminement vers
Soi
C3 : La relation interpersonnelle entre le coach et le
coaché contribue également au cheminement vers Soi pour le
coach
C4 : Le coaching est une discipline exigeante qui
nécessite un travail permanent sur Soi
C5 : Certaines conditions ou zones d'ombre du coach
peuvent être des obstacles sur le chemin vers Soi
Questions pour le coach :
1/ Dans quel contexte exercez-vous le coaching individuel ?
Depuis combien de temps ?
2/ Qu'est-ce qui vous a amené à vous former au
coaching et en faire votre métier ?
3/ Où en étiez-vous alors sur votre cheminement
personnel ?
4/ Pour vous en tant que coach, comment le coaching vous
permet-il de « Cheminer vers Soi » ?
5/ Comme cela se manifeste pour vous (ressentis personnels,
mises en lumière, meilleure connaissance de Soi, levers de blocage...)
?
6/ Quel rôle la relation interpersonnelle avec le
coaché joue-t-elle dans ce « Cheminement vers Soi » pour vous
en tant que coach ? Qu'a-t-elle permis de mettre en lumière pour vous ?
Comment la définiriez-vous ?
7/ Quels types d'approches et d'outils utilisez-vous ?
8 / Ces outils et approches ont-ils selon vous un impact
également sur votre cheminement personnel en tant que coach ? Si oui
comment ?
9/ Quel rôle la formation a-t-elle joué dans ce
« Cheminement vers Soi » ?
10/ Comment faites-vous pour continuer en permanence à
cheminer vers vous ?
11/ Quels sont les facteurs internes et externes qui selon
vous ne vous ont pas permis de cheminer vers vous à certains moments ?
Qu'avez-vous fait alors pour y remédier ?
60
Annexe 4 : Guide d'entretiens semi-directifs à
l'attention des coachés
Hypothèses de travail pour le
coaché
H1 . Le coaching peut agir comme révélateur
pour le coaché et lui permettre de débuter ce chemin vers Soi ou,
selon les cas, de poursuivre un chemin vers Soi
H2 . Le chemin vers Soi se fait pour le coaché en
premier lieu au travers de la relation interpersonnelle avec le coach
H3 . Au cours de cette relation interpersonnelle avec le
coach, la posture particulière du coach facilite ce chemin vers Soi pour
le coaché
H4 . Certains outils et certaines approches
mobilisés par le coach facilitent le chemin vers Soi pour le
coaché
H5 . Certains obstacles peuvent empêcher le
coaché de cheminer vers Soi durant le coaching
Questions pour le coaché
1/ Dans quel contexte avez-vous bénéficié
d'un coaching individuel ?
2/ Quel était le thème de votre coaching ?
3/ Pourquoi avez-vous souhaité débuter un
coaching ?
4/ Où en étiez-vous alors sur votre cheminement
personnel ?
5/ Pour vous en tant que coaché, comment le coaching
vous a-t-il permis de « Cheminer vers Soi » ?
6/ Comme cela s'est-il manifesté pour vous (ressentis
personnels, mises en lumière, meilleure connaissance de Soi, levers de
blocage...) ?
7/ Quel rôle la relation interpersonnelle avec le coach
a-t-elle joué dans ce « Cheminement vers Soi » pour vous en
tant que coaché ? Comment la définiriez-vous ?
8/ Qu'est-ce qui dans l'attitude du coach (son
savoir-être) vous a permis de « Cheminer vers Soi » ?
9 / Quels sont les outils et/ou approches mobilisés par
le coach qui vous ont permis de Cheminer vers Soi ? Qu'est-ce qu'ils vont ont
apporté ?
10/ Quelles sont les conditions externes (contexte du
coaching, thème du coaching, interventions du coach...) qui selon vous
ne vous ont pas permis de cheminer vers vous à certains moments ?
11/ Quels sont les facteurs qui vous sont propres qui parfois
vont ont détourné de ce chemin durant votre coaching ? Qu'est-ce
qui vous a permis d'y remédier ?
12/ Avez-vous l'intention de continuer ce Cheminement vers Soi
? Si oui, comment comptez-vous le poursuivre ?
61
Annexe 5 : Echantillon des coachs
Pseudonyme
|
Contexte d'Exercice du Coaching
|
Durée d'exercice
|
Genre
|
Tranche d'âge (en années)
|
Paul
|
Coach Externe avec particuliers essentiellement (relation
bilatérale) et en entreprise/institution (relation tripartite)
|
Une
vingtaine d'années
|
Homme
|
Soixantaine
|
Astrid
|
Coach Externe avec des particuliers (relation
bilatérale)
|
2 à 3 ans
|
Femme
|
Quarantaine
|
Hélène
|
Manager-coach
|
Depuis 2019 (2 à 3 ans)
|
Femme
|
Quarantaine
|
Julie
|
Coach Externe avec
essentiellement des particuliers (relation bilatérale) et
également en entreprise/institution (relation tripartite)
|
Depuis 2019 (2 à 3 ans)
|
Femme
|
Cinquantaine
|
Didier
|
Coach interne (assimilation à une relation
bilatérale coach-coaché) et Coach Externe (assimilation à
une relation bilatérale coach-coaché)
|
Depuis 2020 (formation de coach) et approches de coaching depuis
2017
|
Homme
|
Cinquantaine
|
Claire
|
Coach externe (relation bilatérale et tripartite avec une
entreprise ou avec un mineur) et dans poste d'enseignante (relation
assimilée bilatérale coach-coaché)
|
Depuis 2017 (4 à 5 ans)
|
Femme
|
Quarantaine
|
Marc
|
Coach externe en
entreprise/institution (relation tripartite) et avec particuliers
(relation bilatérale)
|
Depuis 2006 (une quinzaine d'années)
|
Homme
|
Cinquantaine
|
62
Annexe 6 : Echantillon des coachés
Pseudonyme
|
1ère
expérience de coaching
|
Relation de
coaching
|
Thème du Coaching
|
Genre
|
Tranche d'âge (en années)
|
Gwen
|
Oui
|
Bilatérale (Coach- Coaché)
|
Développement de son activité de sophrologue en
parallèle de son travail actuel
|
Femme
|
Trentaine
|
Sabine
|
Oui
|
Bilatérale (Coach- Coaché)
|
Trouver une ouverture pour sa réorientation
professionnelle (et finalement également personnelle)
|
Femme
|
Cinquantaine
|
Ezio
|
Non, 1ère expérience de coaching plutôt
négative
|
Bilatérale (Coach- Coaché)
|
Recentrage de ses réflexions portant sur la poursuite de
son évolution professionnelle tout en réfléchissant en
parallèle au développement d'une association
|
Homme
|
Cinquantaine
|
Maëlle
|
Oui
|
Assimilée à une relation bilatérale (Coach-
Coaché).
|
Questionnement sur son évolution professionnelle avec une
introspection personnelle notamment sur la connaissance de soi
|
Femme
|
Quarantaine
|
Fannie
|
Non, 1ère expérience de coaching positive
|
Bilatérale (Coach- Coaché)
|
Nouvelle prise de poste de cadre supérieur avec une
attention particulière sur l'équilibre entre la vie
professionnelle et la vie privée.
|
Femme
|
Cinquantaine
|
Annexe 7 : Représentation de l'outil
ikigaï
63
Source : Site Internet se
realiser.com, L'Ikigaï, trouver
sa raison d'être professionnelle
|