Goupes armés et mobilisation politique à Fizipar Assumani Christ Demafe Université Officielle de Bukavu - Graduat 2018 |
j) I.2.2. LES CONSEQUENCES DE GROUPES ARMESLe développement de toute entité administrative, grande ou petite soit-elle, repose sur la paix. Il n'y a donc pas de progrès sans la sécurité que Spinoza41(*) perçoit comme un premier besoin d'un Etat. C'est pourquoi les pouvoirs publics doivent être capables de créer et de maintenir un environnement stable. La logique d'instabilité que le Territoire de Fizi a connue est continue de connaitre explique, dans une large mesure, son sous-développement. A ce point, il importe de présenter les conséquences dans les lignes qui suivent. k) I.2.2.1 SUR LE PLAN POLITICO-ADMINISTRATIFLes fragilités infrastructurelles et politico administratives. L'instabilité du Territoire de Fizi est si généralisée et si sévère qu'aucun secteur de la vie nationale n'est épargnée commençant par les infrastructures de base et les instances politico administratives. D'un côté, la fragilité infrastructurelle du Territoire est très visible dans le mode d'organisation et fonctionnement des services de base. Les divers infrastructures publiques ont été livrées à la merci des groupes armés, ces derniers détruisant certains d'entre eux, et d'autres furent déguisés en leurs habitations. De l'autre côté, la fragilité politico-administrative qui tient à l'insuffisance de nombreux facteurs nécessaires à l'édification d'une administration performante et compétitive entant qu'une épine dorsale du déploiement de la puissance publique dans la conduite du destin national. Les actions des groupes armés ont conduit à une sous administration du Territoire si non à une administration détruite. Sur le marché, la taxe est payée à la fois au Territoire et aux groupes armés. Aussi, à cause de multiples conflits armés en répétition, la plupart des autorités administratives légalement investies ont déplacé ou abandonné leurs postes. Tels est le cas actuel du secteur de Ngandjaoù le bureau du secteur est déplacé à Lulimba et celui de Lulenge qui est abandonné par son chef ; même cas pour le secteur de Tanganyika. La plupart des biens meubles de l'administration ont servi de bois de chauffage et les documents administratifs ont été déchirés et volés si bien que le Territoire de Fizi n'a plus d'archives nécessaires. D'où le territoire perd sa mémoire de plus en plusieurs années de son existence. La perte de la souveraineté sur l'étendue du territoire occupée par les groupes armés suite à un gouvernement de façade et de complaisance. Une partie de la population est soumise à l'esclavage dans les milieux ou les zones occupées par les groupes armés, et celles sous contrôle gouvernemental est abandonnée à elle-même. Méfiance presque totale de la population vis-à-vis de la politique et des politiciens. Les crises internes, sur fonds d'instabilité territoire, ont sérieusement dégradé la situation sécuritaire à travers plusieurs types de menaces qui ont pesé et continue à peser actuellement sur cette entité. Les groupes armés s'attaquent aux populations en les dépossédant de leurs biens. En définitif, la situation sécuritaire du Territoire de Fizi demeure précaire et mérite d'être assainie en vue de la reprise des activités socio-économiques dans un climat social plus ou moins apaisé et viable, gage de tout développement. * 41 SPINOZA cité par T. Bawili, Op.cit. p.76. |
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