WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Goupes armés et mobilisation politique à  Fizi


par Assumani Christ Demafe
Université Officielle de Bukavu - Graduat 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE PREMIER : DE LA MANUPILATION DES GROUPES ARMES

SECTION 1. FONCTIONNEMENT DES GROUPES ARMES

c) I.1.1 Aperçu général sur la situation des groupes armés (Maï-Maï)

d) I.1.1.1 Historique du phénomène33(*)

Le phénomène Maï-Maï date des années 1960, après l'assassinat du premier ministre congolais P EMERY LUMUMBA et l'instabilité politique qui s'en suivit, certains de ses proches décidèrent, avec appuis extérieurs, de faire la guerre contre le gouvernement dirigé par JOSEPH KASAVUBU et restaurer l'idéal nationaliste de LUMUMBA.

Le plus célèbre d'entre eux a été, sans nul doute, Pierre MULELE, ex Ministre de la jeunesse de LUMUMBA et nationaliste convaincu. MULELE, avec d'autres proches comme Gaston SOUMIALOT, Christophe GBENYE, Albert GIZENGA et Laurent Désiré KABILA, avait levé une armée qui s'est rapidement emparé, au début de 1964, du Kivu, d'une bonne partie du Kasaï oriental et de la province orientale avant d'être défaite par les forces régulières sous le commandement du colonel Mobutu.

Les hommes de Mulele avaient des moyens militaires souvent rudimentaires, insuffisants et de loin inefficaces pour mener une guerre aussi ambitieuse.

Ils utilisaient pour leur majorité des armes blanches « machettes, couteaux, flèches, lances, etc. » Ils croyaient en des forces surnaturelles incarnées dans l'eau « d'où le mot » « Maï-Maï » qui veut dire « l'eau » en swahili du Congo et dans des amulettes et tatouages. Ils pensaient que cette eau est « bénie » et ces amulettes avaient les vertus de vérifier et de rendre invulnérables les personnes initiées.

Toutefois, cette invulnérabilité était assortie de plusieurs conditions prescriptions qu'il ne fallait aucunement transgresser.

Après la rébellion« muleliste », des mouvements de résistance et d'autodéfense populaire se sont constitués au fil des années dans différents coins de l'est de la RDC sur bases tribales en affichant des revendications foncières et relatives aux droits civiques.

Ils ont pris différentes appellations suivant les milieux ; c'est dans le nord Kivu où l'on en a trouvé une plus grande diversité : Katuku à Walike, des Ngilima à Masisi et des Batiti à Rutshuru, Lubero et Beni, on trouvera les Simba de Laurent-Désiré Kabila que les Basikalangwa de Charles Simba dans le Fizi, le Mudundu 40 dans le Walungu, etc.

Le phénomène le plus récent des Maï-Maï date des années 1980. Il n'y a pas de politique entre ces groupes et ceux des années 1960.

Les points se situent au niveau du recrutement dans la population et de la croyance aux forces surnaturelles, la résurgence du phénomène Maï-Maï a été constatée dans le Masisi au Nord-Kivu, où les autochtones s'opposent à l'occupation des terres fertiles par les Hutu et les Tutsi rwandais qui y étaient installés depuis plusieurs années. Pour que les autochtones ne se trouvent pas en situation d'expropriation, les jeunes Hunde et Nyanga se sont vite mobilisés pour chasser cette population rwandaise, le mouvement s'est alors étendu dans plusieurs contrées où des guerres tribales ont éclaté peu après.

Les Maï-Maï se sont opposés à tous les régimes qui se sont succédé après Lumumba jusqu'au déclanchement de la guerre de 1998. Ils se sont plusieurs fois insurgés contre Mobutu dans le Ruwenzori, dans la région de Beni et Butembo et dans le Fizi. Ils se sont vigoureusement opposés à la campagne militaire de Laurent Désiré KABILA en 1996-1997.

Ce dernier justifiant alors la présence de l'ex armée patriotique rwandaise (APR) sur le sol congolais par le fait de l'existence des Maï-Maï des miliciens Interahamwe et des soldats des anciennes forces armées rwandaises (Ex-FAR) qui seraient à l'origine de l'insécurité aux frontières entre la RDC et ses voisins de l'est.

Ainsi, selon Laurent Désiré Kabila, le Gouvernement congolais et les pays voisins devaient composer pour détruire des foyers de tensions, car les Maï-Maï étaient considérés comme boulders pour les miliciens Interahamwe, les ex- militaires des forces armées rwandaises et les rebelles burundais des FDD et FNL, qui menaient des actions en territoires rwandais et burundais.

Pour cette raison, des contingents militaires étaient envoyés chaque fois dans les zones dites de tension afin de mater les insurrections Maï-Maï des militaires de l'AFDL, de l'APR, et de l'armée burundaise en profitaient pour s'adonner aux pillages, aux exactions et aux violations des libertés fondamentales.

D'une manière assez brève, au SUD-KIVU, les Maï-Maï sont disséminés un peu partout à travers la province mais leurs principaux foyers sont à Uvira (dans les moyens plateaux des Mitumba et la plaine de la Ruzizi), à Fizi (principalement dans les hauts et moyens plateaux des Mitumba), dans la Presqu'ile d'Ubwari et la plaine lacustre de Dine, Nemba et Kazimia ; à Walungu et Kabare, ainsi que les territoires de Walikale et Kalehe (à Bunyakiri)34(*).

* 33 C. NasibuBilali, Qui arme les Maï-Maï ?, Bruxelles, GRIP, 2004, p.9.

* 34 C. NasibuBilali, op. cit. p.10.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault