SECTION 2 : METHODOLOGIE D'ESTIMATION
Pour estimer notre modèle, nous allons recourir
à la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). La
période d'étude retenue va de 1990 à 2015. Nous
utiliserons le logiciel eviews 8. Pour estimer notre modèle
défini, nous utiliserons les données en séries
chronologiques. Des telles données étant rarement des
réalisations de processus stationnaire, il est nécessaire
d'effectuer des analyses préalables des séries avant de choisir
la méthode d'estimation appropriée.
I- Tests
préalables sur les séries
Nous allons procéder d'abord à l''étude
de la stationnarité des séries, ensuite nous allons tester
l'existence d'une relation de cointégration entre les variables eten fin
faire un test à correction d'erreur.
1- Etude de la stationnarité des variables
Avant de tester la relation à long terme entre les
variables, il est nécessaire de vérifier si les séries
sont intégrées du même ordre. Le but de ces tests est
d'identifier la présence de racine unitaire dans une série.Ainsi,
notre analyse empirique a débuté par des tests de racine unitaire
sur l'ensemble des variables de nos différents modèles. Un
processus Xt est dit stationnaire si tous ses moments sont
invariants pour tout changement de l'origine du temps. Il existe deux types de
processus stationnaire : les processus TS (Trend Stationary) qui
présentent une non-stationnarité de type déterministe et
les processus DS (Difference Stationary Process) pour lesquels la
stationnarité est du type aléatoire. Ces processus sont
stationnarisés par écart à la tendance et par un filtre
aux différences. Dans ce dernier cas, le nombre de filtres aux
différences permet de déterminer l'ordre d'intégration.
L'analyse de la stationnarité des séries est
importante dans la modélisation de séries temporelles afin
d'éviter d'obtenir une régression fallacieuse montrant qu'une
régression linéaire avec des variables non-stationnaires n'est
pas valide. Selon Bourbonnais (2007), le non stationnarité a des
conséquences fondamentales sur le plan économétrique,
parmi lesquelles: la perte de la linéarité des paramètres,
les biais observés dans l'estimation du modèle et la perte de la
qualité des paramètres.
Plusieurs tests permettent de vérifier la
stationnarité des séries chronologiques. Le test de
Phillips-Perron (PP), le test Kwiatkowski-Phillips-Schmid et Shin (KPSS) et le
test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).
Dans cette étude, nous avons employé le test de
Dickey-Fuller augmenté (ADF) afin d'explorer la nature des
séries. Ce test est préféré aux autres en raison sa
simplicité. Les résultats sont obtenus avec le logiciel eviews 8.
Le degré de significativité habituellement accepté est de
5%.
Pour chaque série temporelle de l'équation
à estimer, on part d'un modèle général où la
variable à expliquer est régressée sur la variable
à expliquer décalée d'une période soit :
Yt= âo + äYt-1+
åt
Où Yt est la variable à expliquer,
åt un bruit blanc, âo et ä des paramètres.
Le test ADF va donc consister à tester
l'hypothèse nulle « on est en présence d'une racine unitaire
ou de non stationnarité» contre l'hypothèse alternative
« on est en présence d'un processus stationnaire ». En
formulant ces hypothèses de manière mathématique on aura
:
H0: ä = 1
H1: ä < 1, âo ? 0
La règle de décision (accepter ou rejeter
l'hypothèse nulle) consiste à comparer la valeur absolue
calculée de la statistique Dickey-Fuller augmenté (ADF) à
la valeur absolue de la valeur critique (CV) de McKinnon(1973) lue. Ainsi:
Si ADF < CV en niveau, on accepte
l'hypothèse de la non-stationnarité (H0). La série
considérée est alors non-stationnaire;
Si ADF > CV en niveau, on accepte
l'hypothèse alternative de stationnarité et la série
considérée est stationnaire.
L'intérêt de la condition de stationnarité
est que l'effet produit par un choc sur une série possédant une
tendance ou un facteur dépendant du temps (série non
stationnaire) est transitoire. Ce choc ne peut affecter durablement la tendance
et la série retrouve son mouvement tendanciel. Dans ces conditions, il
est difficile de cerner clairement l'effet d'une autre série sur les
variations d'une série non stationnaire. Cependant, lorsque la variable
n'est pas stationnaire en niveau, l'on peut la rendre stationnaire par
différence première ou seconde.
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