Libéralisation financière et croissance économique au camerounpar Christian BELKE NDONEMO Université de Ngaoundere - Master recherche 2017 |
INTRODUCTION GENERALECONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE Les années 70-80 sont marquées par une vague impressionnante de crises bancaires et financières. Ces crises trouvent leur origine dans la dégradation de la situation économique internationale frappée par les chocs et contre-chocs énergétiques (Avom et Eyeffa, 2007). Gamra et Plihon (2007) affirment que la hausse du prix du pétrole a amplifié la hausse des prix, contraignant la Federal reserve -la banque centrale américaine- à augmenter les taux d'intérêt américains en 1979 pour répondre à cette montée des prix. Ainsi les économies dont le taux de croissance était inférieur aux taux d'intérêt se trouvèrent dans l'incapacité d'honorer leurs engagements. Mais ces crises étaient surtout l'oeuvre de la « répression financière » que subissait le secteur bancaire. Lindgren et al. (1996) estiment qu'environ 131 pays membres du Fonds Monétaire International (F.M.I) avaient connu des problèmes sérieux entre 1980 et 1995. La perte cumulée due à ces crises est considérable. Une étude du FMI évalue le coût moyen par pays de chacune de ces crises à environ 12% du Produit Intérieur Brut (PIB) annuel. Ce chiffre a d'ailleurs été largement dépassé dans les crises de la fin des années 1990 dans les pays tels que l'Argentine, l'Indonésie, la Corée du sud et la Malaisie dont le coût est évalué à 40% du PIB1(*). C'est alors que ces pays vont engager, dès les années 70, un processus de libéralisation financière, les pays d'Amérique latine et d'Asie du sud-Est notamment. La libéralisation financière trouve sa justification théorique dans les idées de Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973). Pour ces auteurs, elle est un moyen efficace pour les pays en développement d'atteindre une bonne croissance économique en passant d'une économie financièrement réprimée -cause de leur retard économique- à une économie libéralisée, c'est-à-dire émancipée de toutes les contraintes étatiques et institutionnelles. Ces idées séduisent par la simplicité de leur mise en oeuvre et reçoivent un écho favorable auprès de ces pays et aussi auprès des organisations internationales comme le FMI et la banque mondiale. Cette dernière, dans son rapport de 1989 va encourager les pays en développement à la libéralisation financière, et l'imposera même comme condition aux pays sous ajustement structurel. Au Cameroun, le secteur bancaire est durement atteint au cours des années 80. Les causes sont presque les mêmes que dans les autres pays : dégradation de l'environnement macroéconomique, et répression financière. Ainsi après une période d'euphorie économique marquée par l'exploitation des premiers gisements pétroliers et le choix des politiques agricoles ambitieuses (Tchamanbe et Tamba, 1995), le pays doit faire face à la dégradation de la situation économique du fait de la chute du prix du pétrole, la brutale détérioration des termes de l'échange sur la période 1985-1986 (Nembot et Ningaye, 2011). Il s'en est suivi une baisse de ses recettes d'exportation qui ont par la suite asséché ses finances publiques. L'Etat n'a plus été en mesure de payer ses arriérés au secteur bancaire ni à ses autres créanciers, eux aussi endettés auprès du secteur bancaire. Mais cette crise bancaire était surtout due à une répression financière « sévère » à l'égard du secteur bancaire. La répression est un ensemble d'intervention de l'Etat qui vise à limiter la liberté de mouvement du secteur financier (Avom et Eyeffa, 2007). L'Etat camerounais s'est donc adonné à un dirigisme exacerbé, des restrictions institutionnelles considérables qui auront été fatales pour les banques. Elles étaient contraintes à la fixation des taux d'intérêt en dessous du niveau d'équilibre. Plus grave, l'Etat intervenait dans la gestion des banques à travers la nomination de certains des responsables, qui conformément aux statuts devaient être des nationaux. L'ordonnance du 30 août 1973 complétée par celle n° 85/002 du 31 août 1985 relative àl'exercice de l'activité bancaire, en son article 5, spécifie clairement que « la structure du capital social des banques doit faire apparaître la présence des intérêts publics qui ne peuvent être inférieurs au tiers des actions souscrites ». Cette obligation faite aux banques d'accorder une place prépondérante à l'État dans leur capital social, va se traduire par sa forte représentation dans le conseil d'administration et un droit de regard sur leur direction. Ces dirigeants ainsi placés vont se lancer à la prise de risque en accordant des prêts mal avisés, orientés vers les cadres de la fonction publique, des prêts en blanc, c'est-à-dire sans contrepartie. Les créances douteuses et irrécouvrables se sont accrues, et le tout dans un environnement de faible réglementation prudentielle (Tchakounte et Bita, 2009). Cette répression trouve son fondement dans les théories keynésiennes de l'interventionnisme étatique. Il s'agissait en particulier pour l'Etat camerounais de compenser la perte du contrôle de la politique monétaire, notamment la politique de change (Avom et Eyeffa, 2007). C'est pourquoi les banques devaient financer en priorité les projets gouvernementaux peu rentables. La crise était donc inéluctable. Celle-ci aura gravement modifié le paysage bancaire, obligeant l'Etat à libéraliser le système bancaire fortement atteint. L'Etat camerounais a donc procédé dans les années 90 à la libéralisation financière. Cette libéralisation financière poursuivait du reste deux objectifs : reconstruire le paysage bancaire gravement paralysé et bouleversé d'une part, et d'autre part lui permettre ainsi de mieux contribuer à la croissance économique. Car au moment de la grave crise bancaire le Cameroun traverse en même temps une situation économique difficile. Le prix des principaux produits d'exportation (cacao, café, pétrole...) chute sur le marché international, dégradant ses termes de l'échange et entrainant la baisse de ses revenus d'exportation. Le taux de croissance baisse. De 1987 à 1993 il est négatif. Quittant de -2,14% en 1987, le taux de croissance du PIB va descendra jusqu'à -7,93% en 1993. Pourtant pendant la décennie 70 et au début des années 80, le Cameroun a une économie prospère, au taux de croissance élogieux. Sous l'impulsion du FMI dont le pays était en phase d'ajustement structurel, le Cameroun va procéder à une restructuration du système bancaire, par une série de réformes ayant abouti à la libéralisation du secteur bancaire (libéralisation financière interne) et à une certaine ouverture du compte de capital. Or la vague de libéralisation financière qui s'est imposée à certains pays dans un contexte de redémarrer la croissance économique et minimiser les risques inhérents de la finance s'est souvent accompagnée par d'autres crises bancaires et des perturbations financières qui se sont répercutées sur l'économie réelle (Mexique, Argentine...). Nous nous sommes donc intéressés aux contours de cette libéralisation financière opérée au Cameroun en cherchant à détecter ses effets sur la croissance économique tels qu'exposés par Mc kinnon (1973) et Shaw (1973). D'où notre thème : libéralisation financière et croissance économique au Cameroun. La littérature sur la libéralisation financière faisant de celle-ci le moyen d'atteindre une croissance économique stable et durable des pays en développement, on se demandera si la libéralisation financière effectuée au Cameron influence positivement la croissance économique. De façon plus précise : - Quel est l'effet de la libéralisation financière interne sur la croissance économique au Cameroun ? - Quel est l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique au Cameroun ? REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE Le concept de libéralisation financière apparait dans les années 70. La libéralisation financière se situe aux antipodes de la répression financière. Mc kinnon (1973) et Shaw (1973), les auteurs pionniers, prônent un développement économique axé sur la libéralisation financière. Celle-ci consiste à rendre le secteur financier et notamment bancaire plus libre en l'affranchissant des contraintes institutionnelles et du dirigisme Etatique. Pour ces auteurs, les économies financièrement réprimées gagneraient à être libéralisées. La libéralisation devrait permettre aux pays en développement d'atteindre une croissance stable et durable. Le mécanisme est simple. Les taux d'intérêt créditeur sur les dépôts doivent être relevés. Ceci incitera les ménages à épargner. L'épargne va s'accumuler et aura un effet incitatif sur l'investissement qui va impacter à son tour positivement la croissance économique. Mc kinnon préconise de laisser le taux d'intérêt se déterminer librement par le marché, à travers la loi de l'offre et de la demande. La libéralisation financière consiste également à supprimer les réserves obligatoires imposées aux banques, la libre entrée et la libre concurrence bancaire. Il s'agit donc de mesures libérales. Mc kinnon (1973) raisonne en terme d'économie caractérisée par l'absence de marché financier organisé, marquée par l'autofinancement, sans qu'il soit nécessaire de distinguer épargnants (ménages) et investisseurs (entreprises). Ces derniers ne peuvent se prêter et s'emprunter entre eux, et tout investissement est autofinancé par une accumulation préalable de l'épargne. La monnaie est externe. Du fait de l'absence du financement intermédié, les banques se bornent à collecter et à rémunérer les dépôts de leurs clients. Mc kinnon ne nous dit cependant pas comment les banques font pour rémunérer les dépôts qu'elles reçoivent en l'absence d'une activité de prêt (Venet, 1994). Pour sa part, Shaw (1973) se situe dans le cadre d'une économie marquée par un certain niveau de développement financier. Le financement intermédié est avancé. Dans ce cas, la hausse des taux d'intérêt sur les dépôts bancaires inciterait les agents à accroitre leur épargne élargissant par-là la capacité de prêt des banques avec une action positive sur l'investissement. A la suite de Mc kinnon et Shaw, de nombreux auteurs ont développé et étendu leur analyse. Kapur (1976) préconise l'augmentation du taux d'intérêt sur les dépôts bancaires, et de maintenir fixe le taux de croissance de la masse monétaire. Ce qui permet de réduire l'inflation grâce à une diminution de la demande de monnaie et favorise l'épargne. Volger et Buser (1976)voient dans la répression financière la variabilité croissante des taux d'intérêt sur les dépôts bancaires et/ou l'inflation. Ainsi la libéralisation financière peut prendre deux formes : une augmentation du rendement réel de la monnaie et une stabilisation du niveau de ces rendements réels qui mèneront à une baisse du risque attaché à la monnaie. Galbis (1977)construit quant à lui un modèle à deux secteurs : un secteur traditionnel et un secteur moderne. Le rendement du capital est constant et faible dans le premier, et constant et mais élevé dans le second. La libéralisation financière aura pour effet d'accroitre la productivité moyenne de l'investissement dans l'économie en suscitant un déplacement de l'épargne du secteur traditionnel vers le secteur moderne. Des études empiriques ont été menées pour appuyer la théorie sur la libéralisation financière. Dans ce sens, Fry (1982)trouve que la baisse de 1% du taux d'intérêt réel sur les dépôts en dessous du niveau d'équilibre du marché coute 0.5 point de croissance économique. A contrario Fry (1978) observe une propension à la croissance économique du fait de l'augmentation du taux d'intérêt pour 7 pays asiatiques. Les résultats de Khatkhate (1982) sur le Sri Lanka font apparaitre un secteur financier peu développé, une progression chancelante du PIB et une pression inflationniste élevée. De Melo et Tybout (1986) sur une étude en Uruguay trouvent un lien positif entre taux d'intérêt et investissement du fait de la libéralisation financière. L'étude de Levine (1997) sur 80 pays démontre une influence positive du développement financier sur le PIB réel par habitant ainsi que sur le taux de croissance du stock de capital par habitant et de la productivité. De son côté Athukorola (1998)constate un effet positif du taux d'intérêt sur toutes les formes d'épargne sur la période 1955-1995 en Inde. Yin (2014) trouve un gain économique positif de la libéralisation financière. L'augmentation de 1% du capital des banques étrangères installées en Chine accroit le PIB de 3.78%. Enfin Orji et al. (2015) montrent que la libéralisation financière et l'investissement privé ont un impact positif et significatif dur la croissance économique du Nigéria de 1981à 2012. Tous ces développements aboutissent à la même conclusion : opter pour la libéralisation financière, favorable au développement financier, qui mènera les économies vers une meilleure croissance. Cependant beaucoup d'auteurs ont critiqué et rejeté les thèses de Mc kinnon et Shaw. Les contradictions peuvent être regroupées en trois groupes. Les postkeynésiens contredisent l'argument selon lequel l'investissement se ferait par accumulation de l'épargne.Pour eux l'augmentation du niveau de la demande est un préalable à l'investissement et la seule façon de relancer la croissance. Il est donc nécessaire que les taux d'intérêt servis sur les dépôts soient fixés à la baisse afin d'accroitre la préférence pour la liquidité des ménages. Cette préférence pour la liquidité va stimuler la consommation, c'est-à-dire va augmenter la demande et incitera les entreprises à investir davantage pour satisfaire cette demande. Le rôle de l'Etat demeure primordial. D'autre part la théorie de la libéralisation financière suppose une relation croissante entre taux d'intérêt et épargne. Or ce n'est que considérer l'effet de substitution qui implique que l'épargne s'accroit quand sa rémunération augmente. Il peut y avoir un effet revenu qui est le contraire du précédent et suppose une relation décroissante entre taux d'intérêt et épargne. L'effet total est donc ambigu, sauf à supposer comme le fait Mc kinnon que l'épargne initiale est tellement faible que l'augmentation de sa rémunération ne peut qu'avoir un effet positif sur celle-ci. La libéralisation financière recommande de laisser le taux d'intérêt et plus généralement le marché de crédit se réguler lui-même en se prêtant au libre jeu de l'offre et de la demande, car c'est un marché parfait. Les néokeynésiens Stiglitz et Weiss (1981) puis Cho (1986) prenant cet argument à contre pieds font remarquer que le marché financier n'est pas aussi parfait. Il y existe des imperfections en raison de l'asymétrie d'information qui entraine des situations d'anti sélection et d'aléa moral. Les banques sont obligées de rationner l'accès au crédit, en augmentant le taux d'intérêt. Ce qui a pour conséquence de favoriser les mauvais emprunteurs. Les marchés de crédit ne sont pas ainsi des marchés ordinaires où l'achat et la livraison du bien coïncident, mais ils sont caractérisés par un échange d'actifs contre les promesses de remboursement dans le futur. Le risque y est donc inhérent. Ce qui empêche l'efficacité des reformes même sur les marchés les plus compétitifs. Mc kinnon (1973) et Shaw (1973) voyaient dans la structure
du système financier des pays en développement la cause de leur
sous-développement. Les néo structuralistes mettent en exergue le
dualisme financier existant entre finance formelle et finance informelle. La
non prise en compte de la finance informelle empêcherait toute
réforme d'être efficace. En effet la finance informelle est une
caractéristique essentielle des pays en développement et joue un
rôle déterminant dans l'allocation des ressources. Aussi, Taylor
(1983) et Wijinbergen (1982) estiment que les réserves obligatoires
effectuées par les banques commerciales constituent des fuites du
système financier, et donc les banques ne peuvent pas allouer de
manière aussi efficiente l'épargne que le marché financier
informel, dans la mesure où ce dernier n'est pas soumis à des
contraintes Au plan empirique, Tswamuno et al. (2007), observent que la libéralisation du compte de capital via la bourse des valeurs et marché des obligations ne stimule pas la croissance économique en Afrique du sud, contrairement à la période pré libéralisation. Qazi et Shahida (2013), sur la période 1971 à 2007, trouvent que l'indice de libéralisation financière est positivement corrélé avec la croissance économique à court terme. Mais dans le long terme l'indice de libéralisation financière est statistiquement insignifiant et l'impact du taux d'intérêt réel sur l'économie est significativement négatif. Les effets de la libéralisation financière sur la croissance économique sont donc mitigés dans la littérature empirique. HYPOTHESES DE RECHERCHE La libéralisation financière se décline en trois aspects (Kaminsky et Schmukler, 2002) : libéralisation du secteur financier interne qui désigne la libéralisation du secteur bancaire, libéralisation du compte de capital et libéralisation du marché boursier. Cependant compte tenu du caractère quasi inexistant du marché boursier camerounais, notre recherche se résumera à dégager les effets de la libéralisation financière interne et du compte de capital sur la croissance économique. A cet effet, ces deux différents aspects de la libéralisation financière sont censés agir, en théorie, sur la croissance économique à travers des canaux. Ainsi selon Goldsmith (1969), King et Levine (1993), la libéralisation financière interne peut exercer un effet favorable sur la croissance économique à travers la stimulation du secteur financier domestique. En effet, l'implantation des banques étrangères (généralement des pays développés) vers les pays en développement et l'intensification de la concurrence entre elles peuvent exercer un effet positif sur le développement du secteur financier domestique, et in fine sur la croissance économique. C'est le fondement de notre première hypothèse: H1 : « la libéralisation financière interne influence positivement la croissance économique au Cameroun» La libéralisation du compte de capital pourrait stimuler la croissance directement à travers le partage du risque par la voie de l'épargne ainsi que la possibilité d'une meilleure diversification de risque et d'une plus grande harmonisation de la consommation. De plus, les entrées des Investissements Directs Etrangers (IDE) peuvent particulièrement fournir des retombéestechnologiques à travers le transfert de connaissances. Enfin la libéralisation des mouvements de capitaux constitue un signal fort pour les investisseurs. L'ouverture du compte de capital signale généralement l'adoption par les autorités d'une politique macroéconomique stable, et d'une politique économique future favorable à l'investissement, qui pourra provoquer la croissance économique. C'est la base de notre deuxième hypothèse: H2 : « La libéralisation du compte de capital influence positivement la croissance économique au Cameroun» OBJECTIFS DE RECHERCHE Notre recherche vise de manière générale à mettre en relief l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique au Cameroun. A cet effet notre objectif général sera réalisé en deux étapes qui constituent nos objectifs spécifiques : - Evaluer l'effet de la libéralisation financière interne sur la croissance économique au Cameroun - Evaluer l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique au Cameroun. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE Notre recherche a pour but de déceler l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique au Cameroun sur la période 1990-2015. Pour cela elle adoptera une démarche hypothético-déductive fondée sur les tests d'hypothèse. L'estimation se fera à l'aide d'un seul modèle, par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) en séries temporelles. Les données de l'étude seront principalement collectées des `statistiques du Cameroun' de la Banque mondiale, annuaire 2016. INTERET DE LA RECHERCHE Notre recherche permettra de comprendre le contexte d'application de la libéralisation financière. En particulier elle replongera dans une analyse de la crise bancaire des années 80, conséquence de la répression financière et facteur d'implémentation de la libéralisation financière au Cameroun. Elle élucidera clairement les contours de la libéralisation financière au Cameroun. Cette recherche a également un autre intérêt, celui d'être un support, une source supplémentaire face à la rareté des écrits traitant de la libéralisation financière au Cameroun, et notamment de son influence sur la croissance économique, alors même qu'il existe une pléthore de travaux académiques et d'articles scientifiques et de colloques sur le même thème en ce qui concerne les pays émergents, et en particulier les pays d'Asie, du moyen orient, du Maghreb et d'Afrique subsaharienne (Afrique du sud, Nigéria, Ghana, Côte d'ivoire etc.). la quasi-totalité des travaux dans ce domaine s'intéressent plus à la restructuration bancaire. Quand bien même ils se penchent sur la libéralisation financière, c'est en la mettant en relation avec d'autres concepts bancaires comme les risques, la réglementation prudentielle, la performance bancaire etc. Pourtant la libéralisation financière a été originellement mise en relation avec la croissance économique. C'est pourquoi 27 ans après son implémentation, il est peut-être temps de faire une évaluation de son influence sur la croissance économique. PLAN DE REDACTION Ce travail adopte un plan composé de deux parties, chacune contenant deux chapitres. La première partie considérée comme théorique tente d'appréhender la signification des concepts de libéralisation financière et de croissance économique et la relation théorique qui les lie. Le chapitre 1 est consacré à l'analyse conceptuelle de la libéralisation financière et de la croissance économique, et à une analyse de l'implémentation de la libéralisation financière au Cameroun. Le chapitre 2 se veut une revue de la littérature théorique et empirique. Dans la deuxième partie, il est question d'évaluer empiriquement l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique au Cameroun. A cet effet, le chapitre 3 permet d'exposer la méthodologie de l'étude, notamment le modèle, les variables, les données et la méthode d'estimation. Au quatrième chapitre nous interprétons les résultats et formulons les recommandations y afférentes. * 1 GABILLON E. et J.C ROCHET, « économie de la banque », touteconomie.org, consulté le 28 avril 2017 |
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