2- Les théories de la croissance
endogène
a- Croissance avec
recherche-développement
La croissance économique s'accompagne de l'apparition
d'innovations. Pour Romer (1990), ces innovations prennent la forme de nouveaux
procédés, de nouveaux outils, qui s'ajoutent à ceux
déjà en place. Ces nouveaux biens d'équipement permettent
d'améliorer la division du travail qui est la véritable source de
la croissance (externalités). C'est le partage de l'utilisation du
capital humain entre production de biens et production des nouveaux biens
d'équipement qui explique le rythme de croissance. Tout ce qui permet
d'augmenter la quantité de biens d'équipement nouveaux est
favorable à la croissance. L'activité de recherche est un facteur
décisif de croissance économique.
b- Croissance avec dépenses
publiques.
Barro (1990) fera des dépenses publiques un
déterminant du progrès économique et proposera le concept
de taille optimale de l'Etat pour montrer que ce dernier doit intervenir dans
l'économie pour améliorer la productivité du secteur
privé, tout en réduisant au strict maximum, les distorsions
fiscales qui découleraient de son intervention financière. Il a
souligné l'importance des infrastructures publiques dans la circulation
des informations, des personnes et des biens. L'impôt qui est
appelé à financer ces investissements exerce un effet positif sur
la croissance et non plus seulement un effet dissuasif sur le secteur
privé. On assiste ainsi à une réhabilitation des
dépenses publiques, non pas dans une perspective de stabilisation, mais
dans une perspective structurelle de croissance. En rendant le coût de
l'information moins élevé, ces interventions de l'Etat favorisent
la mise en place des conditions d'une concurrence parfaite.
c- Capital humain et croissance
Une vague de recherche a été ouverte par Lucas
(1988), c'est celle qui fait de l'accumulation du capital humain un
déterminant important du progrès économique des nations.
Le capital humain désigne l'ensemble des capacités apprises par
les individus et qui accroissent leur efficacité productive. Chaque
individu est en effet, propriétaire d'un certain nombre de
compétences, qu'il valorise en les vendant sur le marché du
travail. Le capital humain correspond ainsi à une accumulation
volontaire de connaissances (schooling) de l'apprentissage par la pratique
(learning by doing) qui est une accumulation involontaire de connaissances.
Lucas (1988) montre à cet effet que la productivité privée
du capital humain a un effet externe positif car, en améliorant son
niveau d'éducation et de formation, chaque individu augmente le stock de
capital humain de la nation et par la même contribue à
améliorer la productivité de l'économie nationale.
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