I.5.2. Histoire naturelle de
l'infection
La sévérité de l'atteinte
hépatique observée lors d'une infection par le VHB varie
fortement selon les individus et notamment en fonction de l'âge au moment
de la contamination. Lors d'une contamination à l'âge adulte, dans
plus de 90 % des cas, les personnes infectées développent une
hépatite aigue très rapidement résolutive grâce au
contrôle du système immunitaire.
Chez certains individus ne parvenant pas à
éliminer le virus, l'infection devient chronique avec un risque accru de
développer des atteintes hépatiques sévères telles
que la cirrhose ou le carcinome hépatocellulaire. Le taux de passage
à la chronicité est bien plus important, nous le
développerons par la suite, lors d'une contamination à la
naissance ou très tôt dans l'enfance. Par ailleurs, dans moins de
1 % des cas, une réponse immunitaire trop intense conduit à un
tableau d'hépatite fulminante (figure 4).
Figure 4:Histoire
naturelle de l'infection par le VHB (39).
Source : (Pol S, 2006)
I.5.2.1.Phase aigue
L'intensité des symptômes d'une infection aigue
varie beaucoup selon les individus. Dans 75 % des cas, l'infection aiguë
est asymptomatique, passe inaperçue et n'est pas diagnostiquée.
L'infection peut être symptomatique dans 25 % des cas chez les adultes,
10 % chez les enfants de moins de 5 ans et encore plus rarement chez les
enfants de moins d'un an (32).
La fréquence des signes cliniques augmente avec
l'âge au moment de la contamination. Après la contamination, la
période d'incubation est généralement longue (1 à 6
mois) (8).
Chez les patients symptomatiques, une phase
pré-ictérique (3 à 7 jours) survient, ensuite, au cours de
laquelle des symptômes non spécifiques sont observés : des
nausées, une asthénie, une anorexie, plus ou moins
accompagnées de fièvre, arthralgies et plus rarement de
manifestations cutanées de type urticaire (8). Puis, durant au moins
deux à trois semaines, les patients présentent un ictère
d'intensité variable accompagné ou non d'un prurit. Le taux des
transaminases et notamment l'alanine-amino-transaminase (ALAT) est
également très élevé (20 à 30 fois
supérieure à la normale) en raison d'une forte cytolyse
hépatique.
Dans le cas d'une résolution de l'infection, une
disparition de l'Ag HBs et une apparition des Ac anti-HBs protecteurs sont
observées dans le sérum des patients. Au cours de la phase de
convalescence, l'asthénie diminue progressivement et le taux des
transaminases se normalise (8).
Le tableau clinique d'hépatite fulminante est une
complication rarement observée, dans moins de 1 % des hépatites
aiguës. Elle correspond à une nécrose hépatocytaire
massive qui est fatale dans environ 80 % des cas en l'absence d'une
transplantation hépatique.
|