UFR COMMUNICATION, MILIEU ET SOCIÉTE
DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE ET DE LA
COMMUNICATION
...................................................
THESE DE DOCTORAT UNIQUE
MENTION : SCIENCES DE LA COMMUNICATION
Spécialité : Communication des
organisations
RESEAUX RELATIONNELS ET CONSTRUCTION SOCIALE DE
L'ATTRACTIVITÉ DES COLLECTIVITÉS TÉRRITORIALES EN
CÔTE D'IVOIRE : CAS DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO.
SUJET :
Présentée par : OKOU Dénis
Roméo Bolou
Soutenue publiquement le 28 Avril 2023 à 9 heures au
Campus 2
Devant le Jury composé de :
Président du jury
|
M. KRA Kouassi Raymond, Professeur Titulaire, Université
Felix Houphouët Boigny (Côte d'Ivoire)
|
Directeur de Thèse
|
M. ABOLOU Camille Roger, Professeur Titulaire, Université
Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire)
|
Membre
|
Mme. ANATE Koumealo, Professeure Titulaire, Université de
Lomé (TOGO)
|
Membre
|
M.TOPPE Gilbert, Maitre de Conférence, Université
Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire)
|
ANNE ACADEMIQUE 2021-2022
RESEAUX RELATIONNELS ET CONSTRUCTION SOCIALE DE
L'ATTRACTIVITE DES COLLECTIVITES TÉRRITORIALES EN CÔTE D'IVOIRE :
CAS DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO.
SOMMAIRE
|
Page
|
DEDICACE
|
II
|
REMERCIEMENTS
|
III
|
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
|
IV
|
AVANT-PROPOS
|
VII
|
RESUME
|
X
|
ABSTRACT
|
XI
|
INTRODUCTION GENERALE
|
1
|
I. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
|
9
|
II. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHECRHE
|
153
|
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE DE OURAGAHIO :
PORTRAIT SOCIO-ECONOMIQUE ET ELEMENTS DE DIAGNOSTIC TERRITORIAL
|
187
|
Chapitre 1 : Description socio-économique de la
collectivité territoriale de la commune de Ouragahio
|
188
|
Chapitre 2 : Etat des lieux de la communication de la commune
de ouragahio
|
217
|
Chapitre 3 : Diagnostic des réseaux relationnels
au sein de la commune de Ouragahio
|
235
|
|
|
DEUXIEME PARTIE : LE ROLE DES RESEAUX RELATIONNELS ET LES
MECANISMES DE PROXIMITE DANS LA CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DE
OURAGAHIO
|
257
|
chapitre 4 : Attractivité et identité,
liens et enjeux dans la construction de l'attractivité territoriale de
Ouragahio
|
258
|
chapitre 5 : De l'interaction autour du système de
gouvernance territoriale
|
289
|
Chapitre 6 : Dispositifs et outils de communication mobilises
par les acteurs pour l'attractivité territoriale de Ouragahio
|
302
|
|
|
TROISIEME PARTIE : LA CONSTRUCTION DE
L'ATTRACTIVITÉ DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO ET LE SYSTEME DE GOUVERNANCE
INITIE PAR LES RESEAUX RELATIONNELS
|
314
|
Chapitre 7 : Réseau relationnel
territorial et gouvernance territoriale dans la construction
l'attractivité de la commune de Ouragahio
|
315
|
Chapitre 8 : La gestion des relation mairie de Ouragahio
et les associations communales
|
330
|
Chapitre 9 : Recommandations pour une amélioration de
l'attractivité de Ouragahio
|
341
|
CONCLUSION GENERALE
|
362
|
BIBLIOGRAPHIE
|
382
|
ANNEXES
|
410
|
TABLE DES MATIERES
|
439
|
A
Ma mère feue GNAHORÉ
CLÉMENCE !
REMERCIEMENTS
Le produit fini d'une thèse constitue une oeuvre
collective, une aventure qui garde les empreintes de toutes ces personnes ayant
donné une partie d'elles-mêmes pour accompagner le travail. En
effet, bien que nous soyons animés d'une volonté personnelle, ce
travail n'aurait pas vu le jour sans le soutien de nombreuses personnes. S'il a
pu aboutir, c'est grâce à l'encadrement avisé et
appuyé de mon directeur de thèse, le professeur ABOLOU
Camille Roger, Président du Comité Scientifique de l'INSAAC,
par ailleurs Directeur du Centre de recherche sur les Arts et la Culture
nommé CRAC.
Cher professeur, nous vous remercions pour votre
disponibilité, vos remarques, suggestions et orientations et pour les
nombreuses discussions que nous avons eues avec vous tout au long de la
réalisation de cette thèse. Malgré vos agendas
chargés, pendant plus de trois (03) ans le temps qu'a pris la
réalisation de ce document, vous n'avez pas cessé de nous ramener
sur le chemin de la rigueur scientifique. Nous vous remercions infiniment de
votre patience. Avec vous, nous avons beaucoup appris.
Nos remerciements vont également :
Au Maire de la Commune de Ouragahio, Dr DACOURY Tabley,
à son équipe et à tous les agents pour leur accueil
chaleureux et leur disponibilité.
Au Professeur KRA Kouassi Raymond, de l'Université
Felix Houphouët Boigny pour ses critiques, remarques, encouragements et
conseils constructifs. Merci pour tout.
Aux Professeurs NIAMKEY Aka, ANATE Kouméalo, OULAI
Jean Claude, TOPPE Gilbert, pour leurs observations constructives ainsi que
leur contribution à l'amélioration du présent document
À tout le corps professoral et le personnel
administratif d'administratif de l'UFR Communication - Milieu et
Société (CMS).
A mon père, OKOU Raphael Bolou, pour ses
perpétuelles bénédictions, ses nombreux sacrifices et
privations pour moi.
À ma chère Concubine KOUHAO Hermance pour sa
compréhension, son encouragement et son soutien indéfectible
à mon égard.
À mon cher enfant, OKOU Rayan Nelkael Bolou qui
été souvent été privé de ma présence
et de mon attention pour me permettre de poursuivre mes études, qu'il
trouve ici l'exemple à suivre.
À mes frères et soeurs, OKOU Levy, OKOU
Claudia, OKOU Yannick, OKOU Esther, OKOU Debora, OKOU Pascaline, pour leurs
soutiens et encouragements
À tous mes condisciples doctorants des
différents laboratoires et à nos ainés dans la recherche
pour leurs corrections et nos longs échanges sur le travail.
À mes amis DOUHOUN Clément, Dr GNAKO Guy
Vénance, Dr NZUE Sylvain, N'DRI Malan,KANSAYE Souleymane,pour leurs
encouragements.
À tous les membres du jury qui ont accepté
d'investir de leur temps pour apprécier et parfaire ce travail.
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
B &B
|
Business to Business
|
B&C
|
Business to Costumer
|
CGCT
|
Code Général des Collectivités
Territoriales
|
CIE
|
Compagnie Ivoirienne d'Electricité
|
CEDEAO
|
Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
COOPEC
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit
|
CNUCED
|
Conférence des Nation Unies sur le Commerce et le
Développement
|
CRAC
|
Centre de recherche sur les Arts et la Culture
|
CT
|
Collectivité territoriale
|
DGI
|
Direction Générale des Impôts
|
DGDAT
|
Direction Générale de Décentralisation et
de l'Aménagement du Territoire
|
DGDDL
|
Direction Générale de la Décentralisation
et du Développement Local
|
DPO
|
Direction Par Objectif
|
FIAU
|
Fond d'investissement et d'Aménagement urbain
|
FRAR
|
Fonds Régional d'investissement rural
|
FSD
|
Fond Social de Développement
|
IDE
|
Investissement Direct Etranger
|
INSEE
|
Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques
|
IPIE
|
Indicateur de Performance en termes d'Investissement
Entrant
|
IPAIE
|
Indicateur du Potentiel d'Attractivité en termes
Entrant
|
IRD
|
Institut de Recherche et de Développement
|
MO
|
Marque Ouragahio
|
MPO
|
Marque Partagée Ouragahio
|
OT
|
Organisation territoriale
|
PAS
|
Programme d'Ajustement Structurelle
|
PAC
|
Programme d'Appui aux Collectivités
|
PUD
|
Plans d'Urbanisme Directeurs
|
SEPO
|
Sucés Echec potentiel Obstacles
|
SIC
|
Science de l'Information et de la Communication
|
SODECI
|
Société de Développement d'Eau en
Côte d'Ivoire
|
SSCPD
|
Service Socioculturel et de Promotion Humaine
|
STP
|
Système de Production territoriale
|
TIC
|
Technique de l'Information et de la Communication
|
UVICOCI
|
Union des Villes et Communes de Côte d'Ivoire
|
VRD
|
Voirie et Réseau Divers
|
|
|
AVANT PROPOS
Notre recherche s'inscrit dans le cadre de l'obtention du
diplôme de Doctorat en Communication des organisations et plus
spécifiquement en Marketing et attractivité des territoires
à l'Université Alassane Ouattara. Elle étudiera le
rôle des réseaux relationnels dans la construction de
l'attractivité des collectivités territoriales en Côte
d'Ivoire, particulièrement celle de Ouragahio.
L'idée de recherche est venue des constats que les
acteurs territoriaux poursuivent des objectifs et des intérêts
différents d'un réseau à un autre et d'un segment de
population à un autre. Par exemple par rapport aux enjeux
d'attractivité territoriale, les acteurs territoriaux ont des opinions
partagées. En matière de planification de l'attractivité
territoriale, nous notons une déconstruction des relations sociales qui
se manifeste par des conflits d'intérêts au sein du
périmètre communal de Ouragahio. De même, on observe dans
certains espaces (villages, campements, quartiers) de la commune des
comportements communautaires de dépendance, soit envers la mairie, soit
envers les institutions internationales (ambassade de leur pays d'origine),
alors que d'autres espaces se caractérisent par leur dynamisme. Cette
variation s'appréhende aussi à micro-échelle : alors que
certains individus participent aux processus de développement local,
d'autres ne croient pas être en mesure de l'influencer.
Depuis 2009, en effet, les problématiques relatives
à la capacité des territoires à promouvoir leurs offres
territoires pour attirer les personnes et les capitaux semblent suivre le
discours des praticiens en la matière. Ce qui va conduit en France,
à la création de la chaire en marketing des territoires par
treize collectivités territoriales1(*). Le marketing territorial2(*) devient ainsi un nouvel argument
de développement des collectivités territoriales et permet une
différenciation des stratégies locales en matière de
développement et d'attractivité (comme ce qui a été
le cas du LYON).
Notre étude se veut être une contribution devant
permettre d'éviter la fracture territoriale dans les
collectivités territoriales ivoiriennes notamment celle de Ouragahio et
de réussir une nouvelle urbanité rurale pleinement assumée
par les acteurs territoriaux tout en tenant compte des relations
interpersonnelles existantes.
Il s'agit également d'accompagner l'innovation sociale
au coeur des enjeux culturels et de la participation citoyenne. Le défi
est avant tout endogène avant d'être exogène, ce qui
suppose la totalité des acteurs territoriaux dans la construction de
l'attractivité territoriale. Un marketing territorial comme le dit Brian
Kramer, « il n'existe plus de B2B ou de B2C, il n'y a que le
H2H, Human to Human »3(*). En d'autres termes, un marketing territorial qui
redéfinit la relation entre les acteurs territoriaux.Des solutions sont
proposées pour lever ces obstacles, en particulier ceux qui sont
liés à l'environnement culturel local et national.
Des difficultés n'ont pas manqué. Elles
concernent particulièrement la disponibilité de données
fiables et actuelles. Ces difficultés concernent également la
disponibilité des personnes ressources qui prennent les décisions
dans les réseaux relationnels pour la réalisation d'interview.
Cette dernière situation a obligé à nous contenter en plus
des entretiens formels, des entretiens informels que nous avons pu avoir avec
les personnes ressources.
RESUMÉ
En dépit des atouts dont elle regorge, la Commune de
Ouragahio peine encore à se doter d'un marketing territorial performant,
à même de lui assurer un positionnement et un branding dignes de
ses potentialités. Et pour cause, la mise en place de ce marketing
souffre de dysfonctionnements de plusieurs ordres. Laprésente
thèse ambitionne de les mettre en exergue et d'expliquer dans quelle
mesure ils se mettent en travers du rayonnement du territoire de Ouragahio, en
se penchant notamment sur les pratiques des acteurs territoriaux qui ne
parviennent pas à déployer le marketing territorial de
manière adéquate et efficace, tout comme ils n'arrivent pas
à communiquer entre eux, à coopérer, à coordonner
leurs efforts et à agir de manière rationnelle.
Mots-clés : Marketing
territorial, gouvernance territoriale, attractivité territoriale,
réseau relationnel, Ouragahio.
ABSTRACT
Despite the assets with which it abounds, the Territorial
Collectivity of Ouragahio is still struggling to acquire effective territorial
marketing, able to ensure a positioning and branding worthy of its potential.
And for good reason, the implementation of this marketing suffers from
dysfunctions of several orders. This thesis aims to highlight them and explain
to what extent they stand in the way of the influence of the territory of
Ouragahio, by focusing in particular on the practices of territorial actors who
fail to deploy territorial marketing in an adequate manner. and efficient, just
as they fail to communicate with each other, to cooperate, to coordinate their
efforts and to act rationally.
Keywords: Territorial marketing,
territorial governance, territorial attractiveness, relational network,
Ouragahio.
INTRODUCTION GENERALE
Dès le début des années 19804(*), l'État de Côte
d'Ivoire accorde une importance primordiale à la dynamique de
construction sociale des localités. Ce processus nommé "
décentralisation territoriale" avait déjà
débuté pour un grand nombre de pays de l'Afrique de l'Ouest comme
le Mali, le Burkina-Fasso, le Togo, pratiquement dans la décennie
80-905(*). Il est
perçu comme un atout pour mettre les populations locales au coeur des
actions étatiques et accélérer le
développementlocal,tout en constituant un levier pour lutter contre la
pauvreté. C'estdu rapprochement des services publics auprès de
ces citoyens6(*). Ce
processus en Côte d'Ivoire débuteavec la mise en place de certains
principes7(*), une
stratégie démocratique dont la première élection
municipaleaura lieu en 1980.
Ce processus de la
décentralisationterritorialecouplé avec celui de
démocratisation que connaît le pays dans les années 90,
renforcera la nécessité d'inclure les populations dans les prises
des décisions et de les rapprocher de l'administration8(*). Cet élan de
décentralisation ne sera pas remis en cause par les différents
régimes qui se succèdent à la tête de l'État
ivoirien. Mais elle sera plutôt consolidée9(*). Par conséquent la
constitution de 2000, réaffirme le modèle de la libre
gestion10(*)des
collectivités locales et applique le décret constitutionnel de la
commune et de la région. Pour Sanogo Moussa, la législation sur
la décentralisation en Côte d'Ivoire va se reformer par un
enrichissement11(*) des
textes de loi, qui se renforcent progressivement12(*).
C'est pourquoi, les structures qui ont été mises
en place à la suite du processus de décentralisation encouragent
des résolutions territoriales, en permettant les échanges et une
organisation des activités.13(*) En ce sens, la participation des acteurs locaux
à l'exécution des politiques de développement doit
permettre un attachement à leur mise en oeuvre, et favoriser leur
implication dans les prises de décision les concernant. Cette
décentralisation suscite le concours des acteurs locaux. L'installation
d'une telle démarche proche de la population facilite à la fois
une gestion indépendante et une implication des acteurs locaux dans les
activités territoriales14(*).
De plus, la stratégie d'attractivité
territoriale promue par les collectivités territoriales qui planifient
leurs activités, est soumise à une pression permanente entre
action et contexte15(*).
Elles doivent donc chercher à structurer et à influencer le
contexte sur lequel elles souhaitent agir, tout en étant
elles-mêmes structurées et influencées par ce
dernier16(*).
Il subsiste selon Oliver Karida, un écart entre ce qui
est souhaité, organisé et évidemment mis en place dans les
collectivités territoriales. Pour Bénoît Meyronin, la
planification de l'attractivité se saisit dans les activités
territoriales des acteurs puisqu'elle les oblige à travailler
ensemble17(*). Un certain
nombre de réalités apparaissent incontournables pour la
planification de l'attractivité des collectivités territoriales
en Côte d'Ivoire mais en particulier celle de la commune de Ouragahio.
Les réalités retenues proviennent des observations des processus
réels de développement.
En effet, la dynamique de transformation de toute
localité implique la présence et l'intervention d'acteurs
multiples18(*)à
savoir les individus, les entreprises, les organisations gouvernementales, les
agents municipaux et les organismes communautaires. Ils peuvent être
issus de la communauté les résidents ou peuvent provenir de
l'extérieur. C'est le cas par exemple des touristes, des agents
gouvernementaux, et des entreprises internationales. En plus, dans la plupart
des cas, peu d'acteurs exercent une autorité absolue sur les autres,
d'où la nécessité pour l'attractivité territoriale
de procéder à la concertation et à la coopération
de façon générale, afin trouver les moyens de travailler
ensemble car, par la présence d'acteurs variés, il y a des
intérêts « légitimes » variés.
Tout de même, les objectifs et les intérêts
poursuivis par les acteurs territoriaux diffèrent pratiquement d'un
acteur à un autre, et d'un segment de population à un autre. Par
exemple, par rapport à un enjeu précis, les membres d'une
même communauté ont des opinions partagées. Plus encore, un
même acteur peut être à la fois un résident, un
parent, un travailleur, un usager de tel service, un propriétaire. Il
est même possible qu'un acteur ait plusieurs intérêts et
valeurs, dont certains peuvent aussi être contradictoires. En termes de
planification de l'attractivité territoriale. Il existe des conflits
d'intérêts dans périmètre communal de Ouragahio.
Nous constatons également une absence de coordinations dans les actions
de développement. Aussi une absence de concertation collective entre les
différents réseaux au sein de la commune. Toutefois, ces conflits
peuvent être gérés, en misant spécialement sur une
communication efficiente et sur des processus de négociation.
On observe également des dispositions variables
d'actions de la part des acteurs des différentes communautés au
sein de chacune d'entre elles. Alors que certaines communautés
s'engagent dans un rôle pro-actif dans leur développement
socioéconomique, d'autres n'agissent pas. Et adoptent des comportements
communautaires de dépendance, soit envers la mairie, soit envers les
institutions internationales (Ambassade de leur pays d'origine).
Pour Soumaya Frej et al19(*), l'attractivité territoriale est une
démarche qui appartient au territoire lui-même, elle ne s'impose
pas. Elle peut être encadrée, appuyée, et la
capacité des acteurs peut être renforcée, car aucune agence
externe ne peut remplacer les acteurs locaux et créer seule un processus
de développement local à long terme.
Au total, l'enquête a permis de révéler
des insuffisances communicationnelles au niveau de la commune de Ouragahio.
D'abord les acteurs territoriaux filtrent les informations de façon
à les recevoir de façon positive. Ensuite ils développent
une écoute sélective des informations de sorte à percevoir
ce qu'ils veulent. Enfin la différence de statut entre les acteurs
territoriaux permet d'accorder plus de crédibilité à ceux
du niveau hiérarchique. On note par ailleurs la présence
d'obstacles sémantiques quant à l'utilisation des discours et
à la compréhension de certains jargons professionnels.
Tous ses différents constats ont été
corroborés par des observations. En effet une réunion tenue les
23/07/2019 et présidée par le premier adjoint au maire qui avait
pour but d'informer les chefs des différents villages de la commune de
la construction d'un nouveau marché, à enregistre seulement
quatre sur les onze (11) convoqués.
Ces différentes constations
énumérées ci-dessus conduisent à une
déconstruction des liens sociaux pouvant entrainer les acteurs
territoriaux dans une spirale d'exclusions sociales des activités de la
commune.
L'objet de cette recherche porte sur les relations
interpersonnelles dans la construction sociale de l'attractivité
territoriale de Ouragahio. Le problème réside dans le rôle
de ces relations dans la construction sociale de l'attractivité de
ladite commune. De ce problème de recherche, découle notre
question principale de recherche à savoir : Dequelle manière le
réseau relationnel territorial permet-il la construction sociale de
l'attractivité de la commune de Ouragahio? L'objectif de cette recherche
n'est pas de relever les facteurs d'attractivité mais, de comprendre
comment, dans la pratique, se construit l'attractivité du territoire et
comment les interactions s'organisent autour d'un système de gouvernance
territoriale pour rendre le territoire attractif.
Nous partons de l'hypothèse selon laquelle la
construction de l'attractivité de la commune de Ouragahio est intimement
liée au réseau relationnel par des mécanismes de
proximité initiés par son système de gouvernance
territoriale. Cette thèse propose une vision dynamique de
l'attractivité, en matière de capacité, suggérant
l'émergence d'une « ressource spécifique territoriale
d'essence relationnelle pour une construction du
territoire »20(*).Elle met en oeuvre une recherche empirique qui
permet, au travers de la méthode qualitative, d'explorer le rôle
des relations interpersonnelles dans la construction de l'attractivité
territoriale. Le projet réside dans la compréhension du
rôle des réseaux relationnels desacteurs dans la construction de
l'attractivité territoriale de Ouragahio dans un contexte de
proximité entre les acteurs territoriaux.
Il sera question en particulier de s'attacher à
comprendre le lien entre les réseaux relationnels et
l'attractivité territoriale. Plus précisément, de chercher
à comprendre l'effet des relations interpersonnelles sur la
collectivité territoriale etleurs influences sur les stratégies
collectives. Une analyse théorique des principaux concepts liés
à l'attractivité territoriale permettra de mettre en
évidence un cadre conceptuel adapté à l'étude et
des outils dont disposent les acteurs pour favoriser une attractivité
territoriale.
De plus, notre étude propose une approche
intégrant différentes théories que sont la théorie
de l'interactionnisme systémique de la communication, la théorie
de l'acteur stratégique de Michel Crozier et Erhard Friedberg21(*), et enfin la théorie
des relations humaines d'Elton Mayo, pour identifier les éléments
qui permettent aux acteurs de s'inscrire dans un contexte d'attractivité
territoriale.
Cette recherche s'appuie sur le « constructivisme social
»22(*) de
l'attractivité territoriale par le biais des mécanismes de
proximité des acteurs territoriaux23(*). Dans cette partie de l'introduction, il s'agit de
présenter la problématique de recherche, et les motivations qui
ont conduit à l'élaboration de cette recherche. Également
de présenter le cadre conceptuel qui a permis de préciser le
contenu de certains concepts autour desquels la problématique est
construite afin d'en faciliter la compréhension. Il s'agit des
concepts-clés comme attractivité territoriale, réseau
relationnel et territoire. Mais également d'autres concepts implicites
comme celui de proximité, de communication territoriale, de TIC et
gouvernance territoriale seront explicités.
La revue critique de la littérature qui comprend la
recension des écrits pertinents sur le sujet et le cadre
théorique de référence. Elle est en quelque sorte ce qu'on
fait pour répondre à la question de recherche à travers la
recherche documentaire. La méthode de recherche adoptée s'inscrit
dans une approche compréhensive qui considère la
réalité sociale comme un construit par les acteurs, reposant sur
l'étude qualitative d'un cas unique24(*). Cette considération méthodologique
permet de définir l'échantillon de l'étude. En fait, pour
Loraine Savoie-Zajc dans une recherche qualitative25(*), il n'y a pas de
paramètres statistiques pour dire qu'en bas de tel nombre les tests ne
seront pas applicables ou qu'en haut d'un certain nombre, cela ne vaut plus la
peine statistiquement parlante. Donc l'échantillon est composé de
trente (30) personnes ressources ayant des responsabilités dans leurs
structures respectives et pouvant décider de leur orientation.
De même, le paradigme dans lequel s'inscrit cette
recherche est de type constructiviste social avec approche est inductive. Ce
qui permet de ne pas définir les critères à l'avance mais
de la découvrir progressivement au fil de l'enquête. Pour ce qui
est de la stratégie de vérification des données, les
techniques de recueil des données sont entre autres l'observation
directe, la recherche documentaire et l'entretien semi-directif. De plus
l'analyse des données s'est faite selon l'analyse de contenu
thématique et sémantique dont la retranscription des entretiens
s'est faite manuellement.
En définitive, notre recherche est subdivisée en
trois (3) parties contenant chacune trois (3) chapitres. Dans la
première partie, il s'agit de présenter les
caractéristiques spatiales de la zone d'étude et de poser un
diagnostic tant au niveau de sa communication que dans les réseaux
relationnels qui la composent. Ensuite dans la deuxième partie, il sera
question de présenter les résultats de la recherche.Enfin la
troisième partie discutera des résultats et ferades
recommandations.
1. CADRE THÉORIQUE DE LA RECHERCHE
Selon Paul N'Da, la spécification de la
problématique constitue la phase de conception et de construction de
l'objet de la recherche. Pour mener à bien une recherche, il s'agit
d'identifier le problème précis, poser une question centrale, et
formuler les réponses appropriées26(*).
Cependant, dans la spécification de la
problématique, il s'agit d'apporter des éléments
permettant d'illustrer la recherche en déterminant le problème de
recherche tout en précisant où il se trouve27(*).
1.1. Justification du choix du sujet et
motivations
La justification du choix du sujet comprend trois (3)
importants aspects que sont les motivations et les intérêts pour
le sujet, la pertinence scientifique et la pertinence sociale.
1.1.1. Motivation et intérêt pour le
sujet
Appartenir à un territoire, est considéré
comme un privilège, surtout si ce territoire dispose de ressources non
imitables et perpétuelles28(*). Cette thèse a débuté il y a
pratiquement vingt ans. Et cela lorsque j'entrais pour la première fois
au lycée municipal de la commune. Ceci a permis de découvrir un
autre univers et une autre culture29(*). Nous voudrions en savoir plus sur cette culture et
sur le développement local du territoire. Evidemment, cette prise de
conscience va m'entrainer à la découverte du patrimoine local
dont la connaissance fut approfondie par mes études
universitaires30(*). A
présent, c'est le marketing des territoires qui permet de se relier aux
cultures, aux autres peuples pour afficher notre identité et conserver
ce qui reste de cette culture locale.
Les problématiques qu'a soulevées
l'attractivité des territoires lors de nos recherches dans les communes
d'Abidjan et à l'intérieur du pays, ont nourri une volonté
personnelle de les accompagner dans leurs actions de communication locale et de
développement. Ce qui d'une certaine manière permettra
d'élaborer des connaissances sur l'environnement lié à
l'attractivité des collectivités territoriales en Côte
d'Ivoire.
1.1.2. Pertinence scientifique
Nous avons choisi l'attractivité et marketing des
territoires comme champ d'étude, pour son originalitéen termes
d'approche de développement par ce qu'il constitue un moyen efficace
pour les collectivités territoriales en Côte d'ivoire de se
prendre en charge et amorcer leur développement sans compter sur
l'Etat31(*).
De plus, ce choix d'approche permet de saisir de façon
générale un territoire, d'identifier les acteurs et
d'appréhender les enjeux auxquels il doit répondre32(*). Il est utile d'adopter une
démarche marketing initialement réservée à la
production des entreprises commerciales33(*).
Le marketing territorial en tant qu'enseignement, est un
nouveau champ d'études34(*). Mais son application sous-entend que chaque
collectivité territoriale est saisie, d'une certaine manière par
les acteurs territoriaux et par les autres collectivités territoriales
comme un produit qui doit se vendre. Ces collectivités possèdent
un certain nombre d'images qui ne sont pas nécessairement le produit
d'une logique communicationnelle, mais l'aboutissement des activités
décidées par les acteurs locaux de façon collective en
tenant compte de leur culture.
Etant devenu un champ de recherche à part
entière35(*), cela
implique la nécessité pour les collectivités territoriales
ivoiriennes d'appréhender leurs images, de comprendre comment ellessont
perçues par les leurs citoyens pour pouvoir diffuser l'image qu'elle
souhaite, et créer autour d'elles un sentiment d'appartenance. Dans le
cadre de cette thèse, le sujet du marketing territorial se
présente comme un apport pour mieux comprendre la construction
l'attractivité des collectivités territoriales en Côte
d'Ivoire.
L'élaboration de ce document résulte de la somme
de recherches effectuées sur le sujet dans la littérature
spécialisée, de la transposition sur un cas d'étude
précis qui est la commune de Ouragahio et d'un travail d'analyse sur un
type d'actions à mener dans le cadre du marketing territorial. Il faut
préciser que les connaissances sur le marketing territorial tel
qu'énoncées dans cette recherche, restent insuffisantes. Pour
preuve, Gollain Vincent, remarque à ce sujet, que « Les articles
sur le marketing territorial restent rares au regard des besoins
»36(*). Même
constat pour Camille Chamard pour qui « la littérature sur le
marketing territorial est déficiente bien qu'il intéresse les
praticiens au sein des collectivités territoriales »37(*).
De même Maëva Chanoux et Sarah Serval font
percevoir un manque d'études académiques dans le domaine du
marketing territorial. Cependant il est acceptable maintenant de
préciser un cadre conceptuel de cette discipline afin
d'appréhender les pistes de recherches futures38(*). C'estle manque d'écrit
sur les relations interpersonnelles dans la construction de
l'attractivité des collectivités territoriales en Côte
d'Ivoire qui justifie notre étude.
La Côte d'Ivoire compte trente et une (31)
Régions, cent sept (107) Départements ; cinq cent dix (510)
sous-préfectures, plus de huit mille (8 573) villages et deux cent
une (201) Communes39(*)
qui sont tous autant de collectivités qui peuvent développer une
stratégie de marketing territorial. Précisons que le territoire
choisi pour le cas d'étude est une commune qui, n'a pas encore
conçu de stratégie marketing en tant que tel et qui, en revanche,
possède tous les atouts pour la définir et la mettre oeuvre.
Par ailleurs, le marketing territorial est une
expérience assez peu développée dans son approche
actuelle40(*). Ce
marketing consacré aux territoires comporte la même confusion
faite à propos du marketing d'entreprise41(*). Il est parfois confondu au tourisme ou à la
communication et se résume quelquefois à la conception de logo et
de slogans visant à constituer une image à communiquer pour un
territoire42(*).
Ce travail de recherche présente à la fois un
cadre d'analyse, des outils de recherche et un type de réflexion
à mener au sein de la commune de Ouragahio. L'objectif est d'analyser le
rôle des réseaux relationnels territoriaux dans la construction de
l'attractivité de ce territoire.Les résultats de cette recherche
vont servir de source de renseignements aux recherches ultérieures.
Notre recherche permet de mieux comprendre la situation telle
qu'elle se présente à Ouragahio afin d'éclairer sur des
limites et des efforts à faire en matière de construction de
l'attractivité des collectivités territoriales en Côte
d'Ivoire. Elle s'inscrit dans le cadre général de la
communication des organisations mais plus précisément dans le
champ de l'« Attractivité et Nouveau Marketing
Territorial»43(*).
1.1.3. Pertinence sociale
Selon Maëva Chanoux et Sarah Serval, les
collectivités territoriales étant des systèmes ouverts,
doivent planifier et coordonner leurs actions de développement44(*). Pour eux, le
développement territorial n'est pas fermé sur lui-même.
Mais lié aux facteurs exogènes. Dans cette logique
l'attractivité territoriale se coordonne en rapport aux facteurs
internes et externes45(*).
Poursuivant leurs analyses, elles soutiennent que, les enjeux
de la stratégie territoriale tiennent dans l'idée que les
territoires sont inscrits dans une logique de compétitivité et de
performance qui demande d'élaborer et de coordonner leurs actions pour
bâtir un avantage concurrentiel46(*). Ce contexte les amène à se
différencier en renforçant leur attractivité et la
compétitivité dans un rassemblement homogène
d'éléments endogènes et exogènes.
Elles soutiennent que le marketing territorial peut permettre
un management efficace tout en permettant aux collectivités
territoriales d'atteindre leurs objectifs d'attractivité. Il devient de
ce fait, un outil au service de la différenciation des
territoires47(*). Et cela
à travers la construction et la gestion d'une image singulière
à partir de leur identité et qui sera diffusée sur un
marché local, national et international48(*). Le marketing territorial est utilisé par les
territoires en réponse à leur besoin d'accroître leur
compétitivité et leur attractivité selon Benoit Meyronin.
D'autres auteurs comme Solange Hernandez, soutiennent que le marketing
territorial est un outil du management territorial et permet par son action, le
principe de gouvernance territoriale.
Le marketing des territoires est nécessaire pour le
développement d'une collectivité puisqu'il valorise son offre
concurrentielle pour mieux se vendre et se développer par la
suite49(*). Il constitue
un élément indispensable pour tous les territoires50(*). De plus, il peut aider les
collectivités en mettant en valeur leurs atouts locaux soutenus par des
actions de communication territoriale. Celui-ci devient un vecteur
déterminant de la réussite des projets du fait qu'il
représente un moyen important pour retenir l'attention des acteurs et de
les orienter.
Le marketing territorial est utile pour le progrès
économique et social d'un territoire. C'est un outil permettant de faire
venir sur le territoire plusieurs cibles, comme les touristes et les
entreprises. Ces dernières, constituent un investissement concret sur le
territoire et améliorent, de ce fait, les conditions de vie des
populations et contribue à l'instauration d'une identité commune
pour l'ensemble des acteurs. On peut affirmer, que le marketing territorial est
un moyen très important du développement local et qui se
décline en une communication et une diffusion des valeurs du territoire.
Cette démarche a été adoptée par
certaines villes comme Lyon et Londres pour imposer leur image de grandes
Villes51(*). Le lien entre
ces deux aspects, qui pourrait être mis en oeuvre, dans la logique d'une
communication territoriale, marque une grande importance dans le
développement d'une région. Par ailleurs, avec le marketing
territorial, les décideurs locaux peuvent orienter leurs actions de
développement. C'est au moyen de ce dernier qu'ils parviendront
parviennent à mobiliser l'ensemble des acteurs dans un même projet
collectif.
Car la communication territoriale contribued'abord à
valoriser les atouts du territoire en donnant une bonne image au bon moment.
Ensuite elle transforme les représentations sociales des acteurs en
contribuant à entretenir une certaine transparence vis-à-vis
d'eux. Enfin, c'est un outil de propagande territoriale52(*).Un plan de communication
efficace, qui utilise divers supports comme la radio, la
Télévision, internet, affichage, presse etc., contribue à
attirer des investisseurs potentiels et surtout, constitue le socle du projet
de développement local53(*). Il se peut, que le caractère
spécifique et le pouvoir d'attraction de la communication ne sont pas
seulement au service du marketing territorial, mais également, au
service du développement local.
L'enjeu de cette recherche est d'éviter la fracture
territoriale et de réussir une nouvelle urbanité rurale
pleinement assumée par les acteurs territoriaux tout en tenant compte
des relations interpersonnelles entre les acteurs territoriaux et autres
usagers du territoire54(*). Et également d'accompagner l'innovation
sociale au coeur des enjeux culturels et de la participation citoyenne55(*). Le défi est avant tout
endogène avant d'être exogène, ce qui suppose la
totalité des acteurs territoriaux dans la construction de
l'attractivité territoriale. Un marketing territorial comme le dit Brian
Kramer, « il n'existe plus de B2B ou de B2C, il n'y a que le H2H,
Human to Human »56(*). En d'autres termes un marketing territorial qui
redéfinit la relation entre les acteurs territoriaux.
1.2. Définition des concepts
Le cadre conceptuel de la construction de
l'attractivité territoriale oriente la précision du contenu des
concepts-clés autour desquels la problématique est construite
afin d'en faciliter la compréhension. Selon Alex Mucchielli, il semble
préférable de préciser les concepts que l'on utilise pour
éviter que cela ne prête à confusion et dans la
signification retenue par un auteur57(*).Pour Emile Durkheim, « une théorie ne
peut être contrôlée que si l'on sait reconnaitre les faits
dont elle doit rendre compte ». Selon lui, le chercheur
doit définir les choses dont il traite afin que l'on sache bien de
quoi il est question58(*).
Il soutient qu'il est important avant toute étude « de
définir ce dont il parle afin que l'on sache et sache bien ce dont il
traite »59(*).
Dès lors, il est important de trouver une connaissance
détaillée des concepts qui contribuent à la
compréhension de cette recherche. Notre sujet constitue une
activité scientifique si l'on précise le concept territoire,
réseau relationnel, et attractivité territoriale. Mais
également par la définition des concepts implicites telle que
communication territoriale et gouvernance. Au-delà des évidences
communes sur la définition des concepts, il apparait nécessaire
de s'entendre sur la terminologie employée dans une perspective
constructiviste.
1.2.1. Du concept de Communication territoriale
1.2.1.1. Définition et importance de la
communication
La communication est l'action de communiquer, d'établir
une relation avec autrui, de transmettre une information à quelqu'un ;
elle peut être définiecomme l'ensemble des techniques permettant
la diffusion d'un message auprès d'une audience60(*). La communication est
l'action pour quelqu'un ou pour une organisation d'informer et de promouvoir
son activité auprès du public, d'entretenir son image par tout
procédé médiatique61(*).
La communication est importante pour les administrations
communales car elle joue un rôle de relais auprès des
citoyens62(*). Ainsi les
administrations communales peuvent influencer le comportement et les
mentalités des citoyens à travers des actions de communication
bien ciblées63(*).
La communication permet d'aboutir à des changements substantiels.
Beaucoup de communes ne prennent pas des initiatives en matière de
communication soit par manque de temps, de moyens, ou simplement parce qu'elles
n'en voient pas l'utilité d'où au final le
désintérêt et la perte de confiance des populations
vis-à-vis de leurs élus64(*). Car, en communiquant, l'impact de leurs efforts
serait démultiplié.
1.2.1.2. La communication interne dans les
collectivités territoriales
La communication au sein de l'administration municipale est un
outil de gestion indispensable au bon fonctionnement de la
municipalité65(*).
Elle contribue à maintenir des relations de travail harmonieuses en
éliminant les rumeurs et les demi-vérités. Elle doit
être permanente et multidirectionnelle66(*). Lorsque 1'é1u prend 1'engagement de
communiquer avec les conseillers municipaux ainsi qu'avec le personnel
administratif de la mairie, il s'engage également à être
à leur écoute, afin de modifier ou de corriger au besoin des
comportements ou des attitudes, et d'améliorer les composantes de
1'administration67(*). Il
n'y a pas de secret qui garantisse le succès de la communication
interne. Il faut la modeler de façon qu'elle corresponde aux besoins de
1'organisation.
On peut la favoriser de plusieurs façons :
La communication interpersonnelle, qui devient aisément
un moyen d'information privilégié, contribue à
créer un climat de confiance. Elle se concrétise par des
réunions, mais aussi par des contacts avec l'ensemble des acteurs
internes. Au niveau de certaines organisations il est, produit un bulletin
d'information interne. En matière de communication, 1'innovation et la
créativité dans le choix des moyens ne peuvent être que
bénéfiques68(*).
De même que la communication avec les citoyens, la
communication interneexige que l'on connaisse bien son public69(*). Il faut se tenir au courant
des perceptions et des besoins changeants de ses employés. La
communication interne ne se fait pas sans difficulté : au premier abord,
les élus et les fonctionnaires ne semblent pas partager les mêmes
priorités.
La multitude de variables affectant la communication interne
exige un encadrement, un plan de communication qui s'accorde avec le plan de
communication externe. Trois éléments doivent être
intégrés dans ce plan :
v Premièrement, une liste des objectifs visés,
qui, contrairement aux buts, doivent être formulés dans une
perspective de long terme ;
v Deuxièmement, une liste des publics à
atteindre ;
v Troisièmement, une stratégie adaptée
à chacun de ces publics.
Il est important pour l'exécutif communal
d'élaborer une stratégie globale de communication qui soit
parfaitement adaptée aux caractéristiques de leur
municipalité.
Pour réaliser cet exercice, ils doivent être en
mesure de reconnaître les problèmes inhérents à la
fonction de communication dans leur milieu en faisant un diagnostic de la
communication interne de la commune qui est un outil qui permet
d'évaluer la communication existante et de définir les
priorités relatives à 1'établissement de structures de
communication.
1.2.1.3. La communication externe des
collectivités territoriales
1.2.1.3.1. Les relations publiques territoriales
Les relations publiques sont un ensemble d'actions
destinées à établir une communication continue entre la
municipalité et les différents intervenants70(*). Elles servent à
promouvoir la compréhension mutuelle et visent à obtenir des
réactions favorables de 1'opinion publique à l'égard des
activités de la municipalité. Bien qu'elles aient notamment pour
objectif de faire connaître les actions des élus et des
fonctionnaires, elles demeurent un échange71(*) : 1'effort de
compréhension doit être réciproque, et 1'information doit
circuler dans les deux sens : par exemple lors d'un comité de
concertation communale les citoyens réagissent aux manquements de la
commune et la Mairie présente ses projets et explique les manquements
par rapport à telle ou telle action.
Les relations publiques sont une manière avantageuse
d'établir et de soigner une image positive de la mairie vis-à-vis
du public, avec la presse, les partenaires etc72(*).L'apparition régulière de la mairie
dans un article sur l'inauguration d'une école, un partenariat avec des
coopératives ou associations locales, actions de nettoyage d'un
quartier, dons de fournitures scolaires etc... constitue d'excellents moyens
d'instaurer une image positive de la mairie dans la localité car cela
permet de créer un climat de confiance et de montrer des
réalisations pour augmenter la perception des impôts locaux par
exemple. Et pour ce faire, la mairie devra toujours entretenir de bonnes
relations avec la presse locale en désignant une personne chargée
des relations presse dans la mairie, faire des communiqués de presse
etc... Cependant d'autres actions peuvent aider à effectuer une bonne
stratégie de relations publiques.
Les journées portes ouvertes de la mairie
· Tables rondes de discussion et implication des jeunes
dans la politique environnementale
· Les festivals culturels
· Les activités sportives organisées par la
commune etc. ;
1.2.1.3.2. La communication avec les citoyens
Les élus municipaux sont choisis par les citoyens pour
les représenter au sein de leur municipalité. Ils sont
chargés de prendre des décisions pour le bien-être de la
collectivité et, par ce fait même, ils ont le devoir de
communiquer avec leurs concitoyens de façon suivie pour leur faire
connaître les programmes, les politiques, les réalisations, les
mesures administratives prises ainsi que les services qui lui sont offerts.
Mal informés, les citoyens ressentent de
1'incompréhension, de 1'indifférence, ou même de
1'agressivité à l'endroit de la municipalité. Il importe
donc de bien les informer, en familiarisant les conseillers municipaux et le
personnel administratif avec les techniques de communication73(*).
Le désir de communiquer avec leurs concitoyens incite
les élus à se doter d'une politique de communication. En
général, une telle politique est un ensemble de principes, de
normes, de procédures, de directives et de moyens guidant la
municipalité dans ses activités de communication. La politique de
communication est un outil de gestion nécessaire, un complément
à 1'administration municipale ; elle favorise et facilite les relations
entre la municipalité, les partenaires, et les citoyens74(*).
Il arrive que les communications se révèlent
défectueuses dans les situations de crise ou d'urgence, ce qui engendre
une mauvaise perception des actions entreprises par la municipalité.
L'incertitude et 1'ignorance suscitées par une mauvaise information ne
peuvent améliorer la situation. Pour que 1'information atteigne son but,
il faut bien la cibler. Certains messages ne concernent qu'une partie de la
population. Pour joindre ce public, il faut utiliser les outils de
communication appropriés : Quand il s'agit d'un groupe
d'analphabète, il faut utiliser les personnes ressources telles que les
guides religieux, les chefs traditionnels de par leur leadership dans la
société ou les spots radios en langues nationales qui sont des
vecteurs de communication important.
Quand il s'agit d'un groupe ayant un certain niveau
d'éducation, la table ronde, les spots radios et
télévisés, les journaux, les communiqués peuvent
constituer des canaux de communication intéressants pour la mairie.
Au niveau de la communication, il est important pour la
commune d'informer la population sur les activités de l'administration
municipale, mais il est tout aussi essentiel de connaitre ses attentes envers
la municipalité75(*). La consultation favorise la communication entre les
autorités municipales et les citoyens ; elle permet d'impliquer la
population dans le processus menant à une décision76(*). Cependant, on peut aussi
communiquer pour se tenir simplement à 1'écoute de la population
: on peut consulter la population sur différents sujets
intéressant la municipalité, comme les orientations de base,
1'élaboration d'objectifs de développement, le choix des
priorités, 1'affectation et 1'aménagement des ressources, et les
services offerts. Plusieurs outils de consultation peuvent être
utilisés, par exemple77(*) :
§ Le sondage,
§ Le référendum consultatif,
§ L'enquête de proximité (le porte à
porte) maison.
§ On peut également tenir des rencontres avec les
organismes ou les citoyens concernés par une question, lire les coupures
de presse, analyser les plaintes, étudier le courrier, passer en revue
les commentaires qui sont faits aux séances du conseil, etc.
1.2.1.4. Le processus de communication dans
l'environnement communal
Communiquer consiste à :
§ Echanger des informations entre deux ou plusieurs
personnes,
§ Ecouter les autres,
§ Accueillir les idées.
1.2.1.4.1. Les composantes de la communication
territoriale
Dans une situation de communication, des partenaires entrent
en relation avec :
Celui qui a un message à transmettre : on l'appelle
l'émetteur qui peut être le maire, l'élu local ou un
responsable communal
Celui à qui est destiné le message : c'est le
récepteur qui peut être l'assemblée de la réunion,
la population, les citoyens etc.....
L'information à communiquer est transmise sous forme
d'un message. Le message est, en premier lieu, un assemblage d'idées
dans la tête de celui qui veut le transmettre. Il doit mettre ces
idées sous une forme compréhensible par le récepteur, et
compatible avec le moyen qu'il utilisera pour communiquer l'information, c'est
l'opération de codage du message. De même, le récepteur
devra traduire le message reçu en idées. C'est l'opération
de décodage.
Pour transmettre son message, l'émetteur va choisir un
canal : le moyen par lequel il souhaite communiquer son message (oralement, par
téléphone, par écrit, à l'aide de moyens techniques
: (Télex, télétex, télécopie...). Le canal
choisi dépend évidemment de la nature du message à
transmettre. Le message, une fois reçu, va entraîner une
réaction du récepteur, dépendant
généralement de l'information transmise. C'est l'effet de
rétroaction(souvent appelé feed-back).
Schéma n02 : Processus de
communication dans l'environnement communal
Sources: Guide de la Communication Communale, Edition
2015 du Ministère de l'intérieur et de la décentralisation
de la Mauritanie78(*).
Le message, une fois reçu, va entraîner une
réaction du récepteur, dépendant
généralement de l'information transmise. C'est l'effet de
rétroaction(souvent appelé feed-back).
1.2.1.4.2. Les acteurs de la
communicationcommunale
· Le Maire
Le maire est l'exécutif de la commune. Il prend les
mesures nécessaires à l'exécution des
délibérations du conseil municipal. Il administre la commune sous
le contrôle du conseil municipal et de l'autorité de tutelle.
Le maire peut déléguer, par voie
d'arrêté, une partie de ses fonctions à un ou plusieurs
adjoints ou à des agents de l'administration municipale. Le maire
exerce, au nom de l'Etat et sous le contrôle hiérarchique de son
représentant, les attributions prévues dans la charte des
collectivités. Il est membre de droit des commissions locales
compétentes en matière d'affectation du domaine de l'Etat et de
la police économique. Le maire dirige les services municipaux ; il peut
être assisté par un secrétaire général de la
municipalité nommé par arrêté du ministre
chargé de l'intérieur
· Les adjoints au maire
Le nombre des adjoints est un, deux, trois, quatre ou cinq
selon que le conseil municipal comprend neuf, onze, quinze, dix-sept, dix-neuf
ou vingt et un membres.
· Le conseil municipal
Le conseil municipal règle par ses
délibérations les affaires de la commune. Il exerce notamment les
attributions suivantes :
· Il vote le budget communal, examine et approuve les
comptes administratifs et de gestion ;
· Il détermine les ressources de la commune
· Il fixe chaque année, en concertation avec
l'autorité administrative locale, les conditions de réalisation
des actions de développement dans les domaines où il est
nécessaire de coordonner l'action de la commune et de l'Etat.
· Il décide du classement, du déclassement,
de l'affectation et de la désaffectation des biens du domaine public de
la commune.
· Il décide de la création et de
l'organisation des services publics municipaux et de leur gestion soit par
régie directe, soit par concession ;
· Il crée les emplois municipaux ;
· Il règle par ses délibérations les
affaires fiscales qui relèvent de sa compétence en
conformité avec le code général des impôts ;
· Il décide des contributions que la commune
apporte aux actions relevant de la compétence de l'Etat et
exercées sur son territoire ;
· Il adopte le cahier des charges des concessions
domaniales qui sont accordées par l'Etat à la commune dans les
conditions fixées par les textes en vigueur ;
Il autorise le maire à procéder à toute
transaction, vente, acquisition au nom de la commune pour un montant
supérieur à un seuil fixé par un arrêté
conjoint des ministres chargés de l'Intérieur et des Finances
;
Il autorise le maire à accepter les dons et legs.
· L'Administration municipale
Elle constitue le personnel administratif de la mairie :
- Le secrétaire général
- Le responsable administratif et financier
- Les services administratifs et techniques de la commune
1.2.1.5. Communication et gouvernance locale
1.2.1.5.1. De la gouvernance locale
La gouvernance locale, également appelée
gouvernance territoriale est, un système de gouvernance qui
désigne une manière d'aborder la question de la gestion des
affaires publiques locales qui donne la priorité à l'art de
gouverner et aux techniques de conduite de l'action, mais également aux
relations entre les dirigeants et les dirigés.
La gouvernance locale en ce qui concerne la
décentralisation et le développement local requiert le transfert
aux collectivités locales des compétences et des ressources
nécessaires et le renforcement de leur capacité à
fonctionner comme des institutions autonomes aptes à satisfaire les
préoccupations et les besoins des citoyens. En même temps, elle a
le souci d'oeuvrer au renforcement de la démocratie à la base et
de donner aux citoyens, aux communautés et à leurs organisations
telles que les organisations communautaires à la base et les ONG les
moyens de participer en tant que partenaires à la gouvernance locale et
au processus du développement local79(*).
Une bonne gouvernance locale est fondée sur plusieurs
piliers :
§ La participation citoyenne,
§ Des partenariats entre des acteurs clés à
l'échelon local,
§ La compétence transdisciplinaire des acteurs
locaux,
§ Des sources d'information multiples,
§ Des institutions de redevabilité (le
Ministère de tutelle ; le Ministère des finances, la Direction
Générale des Impôts
§ Une orientation en priorité en faveur des
personnes avec peu de ressources (lutte contre la pauvreté)
1.2.1.5.2. L'approche participative dans la
communication communale
L'approche participative est un outil permettant l'association
active et responsable des populations. Elle est basée sur l'instauration
d'un dialogue Communes /populations et fondée sur le concept de
participation et de partenariat.
La méthodologie d'approche participative est novatrice
à plus d'un titre. Elle a pour objectif principal d'associer
étroitement les populations dans la conception et la gestion de toutes
les activités de développement de leur milieu. Ce qui entraine
une plus grande implication de la population et des organisations de la
société civile dans la vie de la commune ; donc une communication
centrée sur les besoins de la population tels que le besoin de la
construction d'un stade, d'une école etc. Cette concertation peut se
faire aussi au niveau de gestion des conflits entre deux entités dans la
localité.
L'approche participative n'est pas une fin en soi, mais un
ensemble méthodologique - utilisant une série d'outils - qui vise
à assurer les conditions nécessaires à la fluidité
de l'information au niveau de la commune. Elle contribue de ce fait au
développement socio-économique dans le cadre de
l'élaboration du plan de développement communal.
Cette participation est représentée par le
tableau ci-dessous :
Schéma n03 : Approche
participative dans la communication communale
Sources : Guide de la Communication Communale, Edition
2015 du Ministère de l'intérieur et de la décentralisation
de la Mauritanie.
L'approche participative tend en réalité
à modifier la perception du rôle de chacun des intervenants
(commune, organisations de la société civile, populations, etc.)
dans la gestion des affaires de la commune, à proposer un partage de
responsabilités entre les différents partenaires80(*). Certes la démarche
participative rend la prise de décisions plus longue et plus difficile
mais elle suscite une plus grande adhésion et est susceptible de
faciliter la mise en oeuvre des décisions. C'est pourquoi, elle favorise
la prise de décision collective et la prise en charge par les
populations des actions destinées à améliorer le niveau
d'information de la population. En d'autres termes, il s'agit d'associer et
d'impliquer étroitement les populations aux différents niveaux et
étapes des actions de la commune.
1.2.1.5.3. Les obstacles à la participation
Des investissements en temps et en argent souvent
importants : la participation peut être couteuse en temps et
argent car la capacité des organisations à soutenir la
participation citoyenne demeure limitée. En milieu municipal,
l'ouverture à la participation nécessite un revirement certain
sur le plan de la gestion et des ressources financières parce qu'il faut
allouer un budget à la tenue des réunions, la mobilisation des
parties prenantes81(*).
Des consensus parfois laborieux : Bien qu'en
principe le consensus désigne un accord positif et unanime, au sein
d'une collectivité le consensus peut être chose difficile car
chaque acteur exprime une opinion ou un sentiment qui peut être largement
partagé parce qu'une forte majorité penche en faveur de cette
position donnée ou soit qu'il y ait aucun accord parce que les avis
divergent car chacun défend un intérêt particulier.
Des participants pas toujours très
mobilisés : dans les grandes villes les participants manquent
de temps pour s'impliquer, et cela est d'autant plus vrai avec les nouvelles
problématiques ayant vu le jour ces dernières années, tel
que la conciliation famille-travail. Cela se ressent dans le milieu rural car
les citoyens dans la majeure partie de leurs temps s'occupent dans des
activités agropastorales.
1.2.1.6. La communication pour le développement
communal
1.2.1.6.1. Elément de définition
La communication pour le développement82(*) est définie comme un
processus social destiné à établir un dialogue
véritable et permanent entre les différents acteurs du
développement, à susciter, à appuyer et à
accompagner les initiatives prises par consensus afin de jeter les bases d'une
gestion concertée indispensable à la réussite de
l'organisation. Son objectif ultime sera de permettre aux populations de mieux
maîtriser leur environnement, notamment l'agriculture, la santé,
l'habitat et les autres facteurs dont dépend la qualité de leur
vie83(*).
1.2.1.6.2. Principes du développement
communal
Elle repose sur quatre principes majeurs :
v Promouvoir la participation de la population à la
définition, à la mise en oeuvre et à l'évaluation
des grandes orientations ;
v Appuyer les initiatives prises au niveau des
communautés de base en favorisant l'échange des informations, des
savoir et des techniques entre ces communautés ;
v Rompre avec le système de communication verticale et
uniformisant pour lui substituer une communication interactive, capable de
favoriser l'échanges entre décideurs, techniciens et populations
;
v Rechercher une cohérence et une
complémentarité entre les différentes approches dans le
domaine du développement.
1.2.1.7. Le rôle de la communication sociale
dans la commune
1.2.1.7.1. Eléments de définition
La communication sociale84(*) au sens strict se définit comme l'ensemble des
actes de communication qui visent à modifier des représentations
et des comportements ou à renforcer les solidarités.La
communication sociale vise à promouvoir le dialogue, la concertation, la
participation à l'analyse des situations et à la gestion du
développement et la mobilisation. Elle permet de renforcer la
réflexion et la prise de conscience des populations sur les
problèmes de développement et sur les actions concrètes
mises en oeuvre. Elle permet d'atteindre un consensus sur les actions85(*). Elle se situe au niveau
national, régional et local ; elle a pour support les médias
traditionnels qui doivent nécessairement être associés pour
espérer toucher tous les partenaires concernés.
La communication sociale dans la commune est souvent
désignée par le concept de communication de proximité,
celle dans laquelle l'interaction entre le communicateur et ses partenaires est
directe, localisée, dans le cadre d'un cheminement participatif
où chaque étape est réalisée en utilisant le
support de communication adéquat86(*). Son objectif est d'accompagner la prise de
décision et l'action de développement par l'éducation et
la formation en sachant partager les savoirs. Elle fournit l'information et les
savoirs techniques dont les populations ont besoin pour être en mesure
d'agir, dans le consensus.
1.2.1.7.2. Informer et communiquer dans la
commune
Les administrations des collectivités devraient prendre
davantage de dispositions pour organiser leur propre service de communication.
Cela permettrait à l'administration locale de faire circuler
l'information aux niveaux externe et interne et de maintenir un dialogue
permanent pour la bonne marche de la collectivité. Un maire doit
être le premier à prendre la parole concernant un
événement important survenu dans sa localité87(*).
Il est le premier citoyen de la commune. Sa prise de parole
compte beaucoup pour le personnel municipal ainsi que les conseillers. La
présence de l'élu doit se manifester à chaque fois qu'il
est nécessaire. Une communication permanente efficace lui permet de
rester en contact étroit avec la commune. Les actions de communication
ne peuvent que servir au développement de bonnes relations entre le
personnel et les élus88(*).
Pour la transparence de sa gestion, il est recommandé
au maire, de rester ouvert à l'égard de ses concitoyens. Il a
obligation de recevabilité qui est celle d'informer sa population des
avancées et des difficultés auxquelles son administration est
confrontée pour réaliser les différentes actions
planifiées.
1.2.2. Du concept de réseau
relationnel
1.2.2.1. Approche définitionnelle du
réseau relationnel
Le concept de « réseau »89(*)se rattache à une
association de caractères qui peuvent être des objets, individus,
etc., interconnectées les uns avec les autres90(*). Il favorise la circulation
d'éléments matériels ou immatériels entre chacune
de ces entités selon des règles bien définies91(*). Pour Michel Forsé, le
réseau désigne l'ensemble de relations entre acteurs92(*). Il peut être
composé des contacts personnels et professionnels entre autres amis,
famille, clients, partenaire et entre différentes catégories
sociales. Un réseau est la résultante de la volonté de
certains acteurs de former une structure homogène93(*). De ce fait il est une forme
construite par les organisations.
Un réseau relationnel est une réalité
immatérielle94(*).
C'est-à-dire un ensemble de relations qui unit des personnes partageant
un objectif commun et un dénominateur commun fort comme par exemple un
système de valeurs, des intérêts, un projet commun95(*). L'histoire de la formation
d'un réseau relationnel peut est liée au passé, au futur
ou au présent96(*).
Ces auteurs n'excluent pas la dimension future dans la formation d'un
réseau relationnel car, sans elle, on ne peut parler de projet, ni
d'objectif pour le réseau97(*). Or, ces éléments, même s'ils
sont parfois ténus, semblent devoir être présents pour que
le réseau existe. L'attirance pour un réseau donné, peut
forcir ou faiblir au fil du temps. Les éléments sont
reliés par des connexions et ils sont eux-mêmes des noeuds de
connexions98(*).
De même, Emmanuel Lazega définit le réseau
relationnel comme un ensemble de relations particulières qui peuvent
être soit de collaboration, d'appui, de conseil, ou même de
défense entre un ensemble d'acteurs99(*).
En conséquence, les réseaux relationnels
supposent la participation entre d'acteurs différents de sorte que se
créer, mieux se développe un lien social. Toutefois, les acteurs
n'ont pas le même poids dans ce réseau ; certains y sont par
nécessité professionnelle. D'autrespar contre ne sont pas ou sont
peu impliqués, critique souvent de ces réseaux avec son corolaire
de la confrontation, et négociation et des contraintes.
Il est le produit d'acteurs qui interagissent entre eux.La
compréhension du réseau relationnel Ainsi passe par une
compréhension du concept d'acteur. De plus un réseau d'acteurs
sociaux consiste en « un ensemble de flux ou de communication
(messages, d'individus, d'objet, ...) entre personnes
interconnectées»100(*).
1.2.2.2. L'acteur, diversité des
approches
On ne peut pas faire une recherche exhaustive de la place des
acteurs dans la littérature en sciences sociales. Mais on peut essayer
de retenir quelques approches qui paraissent pertinentes101(*). Les SIC (Sciences de
l'Information et de la Communication) ont largement étudié la
notion d'acteur notamment l'Ecole de Palo Alto. La présentation suivante
se base donc essentiellement sur leurs travaux, complétés par la
vision de sociologues qui s'inscrivent, majoritairement, dans le courant de la
sociologie des organisations.
Ø Les approches holistiques
Ces principaux représentants sont Emile Durkheim et
Karl Marx. Pour eux, la société est un Holon, un tout qui est
supérieur à la somme des parties. Et elle préexiste
à l'individu et les individus sont conduits par elle. Dans ce cadre, la
société s'impose aux individus. Il consiste à partir du
général pour aller vers le particulier. Pour cette approche,
c'est la société qui forme l'individu grâce à la
socialisation. L'individu ne peut changer la société. Il n'existe
pas un acteur mais un agent. De plus il n'est toujours pas conscient de cette
socialisation car il a intériorisé les valeurs et les normes.
Ø Les approches individualistes
Pour cette approche, ce sont les individus qui par les actions
construisent en permanence la société. Ils sont les acteurs qui
ont des stratégies tout à fait conscientes. Ils se basent
généralement sur un support cout et avantage pour décider
de leur comportement. C'est la logique de Raymond Boudon. Mais Michel Crozier
et E. Friedberg102(*)
analysentl'acteur sous cet angle. Pour eux L'acteur est défini comme
étant toujours apte à l'action tout en fixant lui-même la
situation dans laquelle cette aptitude s'exerce. Leurs travaux permettent
d'appréhender l'acteur l'ensemble de l'action collective.
Ø Les approches du constructivisme
structuraliste
Dans cette approche, la priorité est accordée
aux structures. Ce qui amène à négliger le poids des
interactions de face à face dans le processus de construction de la
réalité sociale. C'est le raisonnement de Pierre Bourdieu.
Puisque pour lui les interactions cachent les instruments qui s'y
réalisent et ne constituent alors que l'actualisation conjoncturelle de
la relation objective. L'individu se place à cheval sur un parcours sous
contraintes et des contraintes construites par les parcours. Le récit
biographique est le support du chercheur, ce matériau subjectif est
alors transformé par le chercheur qui en reconstruit l'objectif.
Ø Les approches du constructivisme
interactionniste ou social
Selon Erving Goffman cité par Céline Bonicco,
l'acteur est symbolisé et multiple103(*). Par ses actions, il peut incarner différents
rôles à la fois. L'acteur est celui qui entreprend une
activité en tant que qu'individu unique104(*). Il change en fonction du
contexte dans lequel il se trouve. Il y a de ce fait une diversité
d'interactions entre les différents acteurs en jeu105(*). Dans notre analyse,
l'acteur devient pluriel,c'est-à-dire incarne plusieurs rôles.
La dernière approche apparaît comme
féconde pour l'analyse des acteurs de la collectivité
territoriale de Ouragahio. Ce choix se justifie en partie par le fonctionnement
même du système construit par l'univers de l'attractivité
territoriale. Le constructivisme interactionniste sera l'angle sous lequel nous
analyserons l'acteur dans cette recherche. Puisque les
acteurs sont actifs pour construire l'attractivité de la commune de
Ouragahio.
1.2.2.3. Le jeu des
interdépendances
L'acteur s'appréhende à travers les relations
qu'il entretient avec d'autres acteurs106(*). Cette approche est avantageuse, parce que les
activités individuelles correspondent dans une logique de faits
collectifs. Dans une démarche bourdieusienne, l'individu est un «
agent sociologique »107(*) qui appartient à un groupe.
Dans cette approche bourdieusienne, l'agent reproduit
uniquement les valeurs collectives qu'il a reçues de la
société ou de la communauté à laquelle il
appartient. Mais cette reproduction incontrôlée de la part des
acteurs est une illusion sociale. Car les individus savent qu'ils appartiennent
à un territoire, une communauté, du moins à un groupe,
qu'ils admirent d'une certaine façon108(*). Il apparait la notion de coprésence au sens
d'Ervin Goffman. L'individu sachant qu'il appartient à une
communauté, à un territoire contribue à la construction de
ce territoire en interagissant avec les autres109(*).
Et cette forme de coprésence s'observe à tous
les niveaux que ce soit avec les autres individus ou les autres
catégories sociales. Les acteurs sont libres de leurs actes et sont
soumis à une infinité de choix selon leurs attentes. Ces choix ne
dépendent pas seulement des relations avec les autres, mais du contexte
dans lequel se déroulent les prises de décision. Les acteurs
agissent entre eux, construisent des logiques dans lesquelles ils s'inscrivent.
Synthèse
Le réseau qui nous intéresse ici est d'essence
territoriale ce qui suppose le rapprochement des acteurs locaux et publics
locaux autour de référents partagés. Il est
qualifié de réseau territorial relationnel pour mettre en
lumière l'ensemble des relations interpersonnelles qui relient les
acteurs du territoire de Ouragahio. Toutes fois, le réseau obéit
à des propriétés de fonctionnement dans le cadre des liens
qui s'établissent entre les acteurs et qui orientent ce qu'ils font
ensemble et comment ils le font.
1.2.3. Du concept d'attractivité
Territoriale
1.2.3.1. Elément de définition de
l'attractivité territoriale
Le concept d'attractivité est formé à
partir de deux éléments latins :
· Le préfixe « ad » qui
signifie « vers, en direction de »
· Le verbe « trahere » qui signifie
« tirer »
D'après son étymologie, ce mot
désigne « l'action de tirer vers ». Il est apparu en
français au XIVème siècle pour
désignerune force qui attire les êtres vers quelqu'un ou quelque
chose. De ce fait, le concept d'attractivité du territoire
révèledonc la capacité d'un territoire à attirer et
à retenir des usines, des commerces, des firmes tant nationales
qu'étrangères110(*).
Ce concept d'attractivité est un mot
polysémique. Sa définition varie en fonction des auteurs. Pour
Benoit Coeuré et Isabelle Rabaud, l'attractivité territoriale
constitue l'ensemble des dispositions qu'adopte un territoire pour amener les
entreprises et les touristes111(*). Cette définition de l'attractivité
territoriale se rapproche de celle proposée par François
Mouriaux. Pour lui, l'attractivité d'un territoire est la
capacité d'un territoire à y attirer et y retenir les
activités pour engendrer des emplois de façon durable112(*).
D'autres communications abordent ce concept
d'attractivité en tenant compte de la dimension intellectuelle. C'est le
cas de Charzat Michel, qui convoque la nécessité de la
qualité des acteurs ainsi que leur niveau d'instruction comme base de
l'attractivité113(*).
On peut alors avancer avec Noureddine Abdelltif que
l'attractivité d'un territoire est sa capacité à y attirer
les investissements114(*). Mais aussi peut se résumer en la
capacité qu'a ce territoire à capter les investissements
étrangers et à conserver les investissements qui y sont
déjà présents et implantés.
Pour Chouay Dris, la notion de l'attractivité d'un
territoire surgit lors de l'étude de l'implantation des
entreprises115(*).
Qu'est-ce que fait qu'une entreprise préfère une région
à l'autre ? Est-ce que l'attractivité de territoire
concerne uniquement le monde de l'entreprise ? Selon l'INSEE,
l'attractivité économique est « la capacité d'un
territoire à attirer des ressources spécifiques provenant de
l'extérieur ».
Pour l'OCDE, il s'agit de « la capacité d'attirer
de la main d'oeuvre qualifiée et des compétences comme des moyens
pour favoriser le développement économique, la
régénération urbaine ». Alexandre, Cusin et Julliard
(2010) parlent de quatre dimensions de l'attractivité à partir
des distinctions entre attractivité objective/subjective et
effective/potentielle116(*).
Le développement d'un territoire passe
nécessairement par l'accueil des nouveaux investissements. Ce qui
implique sa croissance économique. Si pour Pierre Veltz,
l'attractivité est « une notion complexe « elle doit
néanmoins tenir compte des interactions entre trois facteurs117(*) :
· La mondialisation industrielle en parallèle de
la globalisation financière, dans un univers d'échanges et de
production de plus en plus transnationaux ;
· La métropolisation (polarisation de
l'économie) ;
· Le mode d'organisation des firmes (et pas seulement des
grandes firmes) ».
Vu ces définitions de l'attractivité, des
multiples questions émergent à savoir :
- Peut-on parler de l'attractivité d'un territoire de
la même façon pour un pays, région ou une ville ?
- L'attractivité se focalise-elle, sur la venue des
nouvelles ressources et ne s'intéresse pas à maintenir l'existant
?
- Si l'objectif d'un territoire est d'accroitre
l'attractivité, est ce que celle-ci s'insère dans un projet de
territoire ?
Les approches de la conception de l'attractivité
territoriale sont nombreuses. Mais pour notre recherche, on retiendra la
dimension économique, sociale, environnementale et communicationnelle.
1.2.3.2. Les différentes dimensions de
l'attractivité territoriale
Ø Dimensions économiques
Tout comme Nathalie Fabry, la dimension économique de
l'attractivité d'un territoire se réfère à sa
capacité de production en matière de biens et services, la
qualité des habitations et ses dispositions à accueillir des
touristes118(*). Il
s'agit d'attirer des capitaux, des entreprises, d'autres acteurs venant
d'autres territoires. C'est donc les prédispositions qu'offre d'un
territoire à attirer et maintenir des ressources financières,
technologiques et humaines »119(*).
Cette dimension économique tient compte des
Investissements Directs à l'Etranger (IDE)120(*) qui sont
révélateurs de l'aspect macro-économique pris pour
justifier l'attractivité. En effet ces approches économiques
permettent d'identifier les variables jugées significatives de
l'attraction des IDE, ce qui permet d'expliquer l'attractivité
comparée des différents territoires121(*).
Des structures comme la CNUCED122(*) qui est la conférence
des Nations Unies sur le commerce et le développement, ont
élaboré des indicateurs de performance pour les investissements
appelés IPIE (Indicateur de la performance en matière
d'investissement entrant). Cet indicateur révèle selon eux la
taille économique du territoire. Un autre indicateur
élaboré est l'indicateur du potentiel d'attractivité en
termes entrant (IPAIE)123(*). Il se base sur le taux de croissance par habitant,
sur le nombre de ligne téléphonique, sur la consommation
d'énergie.
Ø La dimension sociale
La dimension sociale de l'attractivité territoriale
prend en compte les modes de gouvernance et représentation sociales des
acteurs au sein de la collectivité territoriale, et la transformation
des structures institutionnelles. Ce faisant, on interrogera le rôle des
pouvoirs publics, des acteurs intéressés par le
développement territorial, mais également les populations locales
et les « publics » du tourisme.
Ces différents acteurs interviennent dans la
réalisation et la planification des projets de développement en
adoptant des diversités communicationnelles basées sur les
approches du marketing territorial.
Ø Dimension environnementale
La dimension environnementale de l'attractivité
territoriale fait référence à la relation entre le
patrimoine culturel et le tourisme124(*). La culture constitue un élément
important pour les territoires qui veulent être reconnus et pour
l'identité des populations. Sa fonction dans la conception de
l'attractivité territoriale est essentielle.
Par conséquent, le développement local des
territoires, à travers la mise en place d'une dynamique touristique
basée sur le patrimoine culturel, constitue une des stratégies
marketing territoriales.
Cependant pour Cartegnie Pascale, les territoires
animés sont ceux qui ont su intégrer le patrimoine comme
levier125(*), au coeur
même de leur stratégie de développement touristique. Pour
Loïc Le Pape, le rapport qui existe entre le tourisme et la culture
locale, bien qu'il génère des avantages économiques, pose
certaines difficultés liées à la préservation la
culture locale. Pour Veltz Pierre, le rôle des décideurs
politiques et des acteurs privés dans cette démarche est
nécessaire pour identifier les représentations liées
àla valorisation du territoire, surtout quand les actions
proposées relèvent d'un « écotourisme
»126(*).
Il s'agit dans ce cas de penser un processus de
patrimonialisation couplant valorisation, préservation des biens
patrimoniaux, ainsi que sur leur force symbolique et culturelle.
Ø La dimension communicationnelle
Selon Nouredine Marchand, l'approche communicationnelle de
l'attractivité des territoires s'explique par le partage d'informations
entre les acteurs locaux et externes. Tout en tenant compte des nouvelles
technologies. Il s'agit de comprendre les liens entre communication et
développement territorial dans la préservation et la valorisation
de différents patrimoines culturels, tout en cherchant à
évaluer l'efficacité des actions et des modes d'information pour
favoriser la participation des acteurs territoriaux au processus.
Elaborer des stratégies de communication
nécessitent de tenir compte des critères culturels,
socio-économiques et humains.Saisir les spécificités des
territoires est indispensable à la mise oeuvre d'une communication
territoriale adaptée. Elles permettront de comprendre le rôle que
joue cette communication dans la construction et la représentation de la
collectivité. Mais pour Thomas Zeroua et Amelie Goncalves, il s'agira
d'observer les stratégies adoptées pour leur promotion et pour
l'accompagnement des actions de valorisation et de préservation des
patrimoines en leur sein. Et enfin de saisir la circulation les connaissances
et les savoirs stratégiques sur leur développement et les
dispositifs de mutualisation et de qualification de l'information mise en
place.
Dans le cadre de cette recherche, nous retenons la dimension
sociale de l'attractivité territoriale comme approche conceptuelle qui
oriente la recherche. Cette dimension tient compte des représentations
sociales des acteurs. De ce fait, nous admettons que l'attractivité
territoriale est une construction sociale dans la mesure où elle est
issue des relations entrevues entre acteurs endogènes et
exogènes. C'est la capacité des acteurs à mobiliser les
ressources qu'elles soient économiques, communicationnelles ou
environnementales qui permettra à la collectivité d'être
attrayante.
1.2.3.3. L'identité dans la construction de
l'attractivité territoriale
1.2.3.3.1. L'identité territoriale : pierre
angulaire de l'attractivité
L'identité territoriale est souvent un sujet
problématique, polémique, voire explosif, car elle connote, et
instrumentalise politiquement et idéologiquement127(*).
A première vue, le processus d'identification renvoie
à la dimension spatiale et nous pouvons distinguer le territoire selon
la taille communale ou régionale. Conséquemment,
l'identité selon Di Meo, est représentée « par des
mécanismes lies à l'espace »128(*). Ce chercheur
géographe évoque à une échelle plus totale,
pourquoi les identités « différentielles et territoriales
» s'appuient sur des facteurs culturels, religieux et paysagers. Il existe
une fabrique d'identités classées selon « une
hiérarchisation des appartenances » au territoire.
L'ethnologue Marc Auge en 2006, défend l'idée
qui stipule que c'est le langage qui se trouve au centre du problème de
l'identité et le territoire. Pour lui, les problématiques
liées à ces deux notions sont au coeur de nos malaises. Pour lui,
le territoire est « l'espace qui se définit par le partage d'un
langage », selon lui, les non-lieux sont en même temps des lieux
sans identité.
Pour Marie-José Jolivet,l'identité
territoriale129(*) est
définie par le temps ; elle est marquée par des ancrages
mémoriels sollicitant une présence sur le long terme et
mobilisant des marqueurs historiques ou spatiaux aux changements assez lents.
Elle est manifestée comme une sorte d'inertie conduisant à
associer l'identité à la résistance au conservatisme
à la stabilité, au non modernité et au déni du
changement. Cette représentation est réductrice du sens large de
l'identité qui est assimilée au « processus de construction
de sens à partir d'un attribut culturel, ou d'un ensemble
cohérent d'attributs culturels, qui reçoit priorité sur
toutes les autres sources ».
Dans l'identité territoriale, c'est le territoire en
tant qu'objet spatial porteur de signes culturels et doté de sens qui
alimente la construction du sens, du sujet ou de la collectivité. La
référence à un espace fonde la conscience d'une
singularité collective ; la singularité sociale et culturelle
s'alimentant de la singularité de l'espace qu'elle conduit à
produire.L'identité territoriale est assimilée aux
procédures de la symbolisation, de l'inscription dans l'espace des
structures fondatrices de la vie collective : mythes et histoire, autant que
centre et limites.
L'identité des territoires est définie dans une
singularité qui lui confère un statut d'objet propre et d'objet
spatial. En tant que telle, elle relève d'abord d'un acte de
catégorisation sociale selon Clade Dubar, permettant de distinguer et de
différencier130(*).
En reprenant une définition d'Alex Mucchielli en 1996,
deux types de caractérisation nous semblent pouvoir être
distingués, l'un positiviste, l'autre existentialiste. La
caractérisation « positiviste » ressortit de la
spécificité. Elle fait valoir des données qui distinguent
une région parmi d'autres sur des critères mesurables ou
vérifiables.
Dans la même perspective, les tenants de ces
théories comme Christine Barrier131(*) perçoivent l'identité territoriale
comme modalité de l'identité collective. La construction
identitaire est donc un processus social qui résulte des relations avec
autrui. Ce sont les relations entre les individus d'un territoire qui
permettent de construire des représentations communes,
révélant les connexions cognitives entre individus à
l'origine de l'identité territoriale. De ce fait un territoire en
géographie est déterminé par l'appropriation des individus
et des collectifs des territoires et des registres essentiellement cognitifs ou
symbolique.
Marie-Christine Fourny, définit l'identité
territoriale comme étant « modalité à partir de
laquelle une société fonde la conscience de sa singularité
en la référant à un espace qu'elle institue sien
»132(*). De ce
fait, l'identité territoriale est « à l'origine un sentiment
individuel »
Par conséquent, en tant que concept psychologique
projeté aux territoires, l'identité territoriale peut être
répartie en deux niveau, individuel (cognitif, conatif et affectif) et
un niveau collectif ce qu'un territoire est et ce qui le différencie
desautres. Par extension l'identité comprend trois dimensions : une
dimension cognitive, par laquelle les individus connaissent le territoire et
ses limites, une dimension affective, qui reflète l'attachement d'un
individu à son territoire, et une dimension conative, liée
à la mobilisation de l'individu pour une action collective en faveur de
son territoire. Elle est dans ce cas paradoxale dans le sens où elle
résulte de caractéristiques individuelles et
singulières.
Le rapport des individus au territoire apparait dans les
définitions les plus basics du territoire notamment celle de Larousse
qui le détermine en tant que « domaine qu'une personne s'approprie,
où elle tente d'imposer ou de maintenir son autorité, ses
prérogatives. »133(*).
Les sociologues ont été parmi les chercheurs qui
se sont le plus intéressés à cette relation entre
identité et territoire. Selon eux pour qu'un territoire existe,il faut
que l'humain tisse des relations avec ce dernier. Pareillement selon Di
Méo « l'individu socialisé créé un lien avec
la terre qu'il pratique ». Conséquemment l'humain développe
un sentiment d'appartenance à ce territoire. Dans la même mesure,
Denise Jodelet témoigne que ce sont « les représentations
sociales qui modèlent le territoire »134(*).
Dans une autre configuration, le psychologue Pierre Tape
affirme que l'identité c'est « ... ce par quoi je me définis
et me connais, ce par quoi je me sens accepté et reconnu comme tel par
autrui ». C'est-à-dire que c'est l'ensemble des
représentations qui permettent à la personne d'être
elle-même et différente des autres en même temps.
Pareillement, les anthropologues pensent que l'identité du territoire
est l'ensemble des représentations qui permettent d'identifier un
territoire. De ce fait il existe un lien fort entre l'identité et le
territoire.
Une théorie vient compléter l'analyse,
appelée les « Coquilles de l'Hommes ». Elle étudie la
relation entre l'homme et son espace (son territoire). L'identité de
l'homme se constitue du quartier, de la ville de la région, en somme de
ses repères spatiaux temporels. Parallèlement l'identité
d'un territoire se constitue de ses mêmes repères.
De ce fait, l'identité crée le lien entre le
territoire et l'individu. En d'autres termes l'individu crée
l'identité du territoire et vice versa
1.2.3.3.2. Vers une typologie de l'identité
territoriale
Pour DI Meo, l'identité est une construction sociale et
culturelle, elle est le résultat d'une interaction active entre des
facteurs psychologiques et sociaux. Dans cette veine, l'identité n'est
pas unique ni figée. De plus, on est de plus en plus mobiles,
pluri-territoires et donc pluri-identitaires. Dans ce qui suit nous proposons
une typologie des identités.
1.2.3.3.2.1. L'identité personnelle
C'est ce qui permet à travers le temps et l'espace
à l'individu de rester lui-même dans un groupe social donné
et dans ses relations avec l'autre. Pour Di Meo il existe six caractères
qui déterminent la construction de l'identité personnelle ; la
continuité, la cohérence, l'unicité (originalité),
la conception de la diversité intérieure, la réalisation
de soi par l'action et en fin, l'estime de soi. Cette identité est
différente d'une personne à une autre, et elle se décline
selon les groupes. Cette identité personnelle se transforme du singulier
au pluriel et peut devenir un puissant outil politique135(*).
1.2.3.3.2.2. L'identité géographique :
régionale ou nationale
L'identité dépend, selon cette vision, de
l'appartenance sociale et surtout géographique : Lambert Martin met
l'accent sur « le retour de l'acteur » sur la scène
sociologique pour chercher sa distinction. Le processus d'identification
collective porte en lui les spécificités de chaque région,
ainsi le chercheur définit l'identité comme un processus que les
groupes sociaux se font des villes dans le temps (passé, présent
et à venir) et dans l'histoire »136(*).
Il se concentre par la suite sur le moment où l'on voit
la collectivité urbaine comme un acteur socio-économique soucieux
de l'instauration de la cohésion sociale, l'idée de «
l'identité urbaine » devient alors opérationnelle. De sa
part, Michel Mangin lui, définit l'identité comme une
création collective et culturelle perpétuellement en devenir.
Selon l'auteur l'identité régionale est « plurielle »,
et les régions n'ont pas toutes des spécificités
culturelles fortes, lorsque ce cas se présente le territoire se
crée une identité qui devient petit à petit un
élément clé de son développement.
Subséquemment, la relation et les enjeux des acteurs sur le territoire
sont primordiaux pour l'intérêt des pouvoirs publics locaux et
régionaux qui se lancent dans des actions pour créer ou
défendre une identité137(*).
1.2.3.4. L'identité valorisante et
l'identité dévalorisante
Les sociologues Pierre Bourdieu, développent le concept
du « stock » d'identités, ce dernier dépend des
emblèmes bâtit qui peuvent être valorisantes (positives) ou
dévalorisantes (négatives), ainsi, les signes et les symboles
socio-culturelles ou historiques choisis sont très délicats du
fait que c'est eux qui représentent la région et qui nous
permettent de se présenter et de se différencier de
l'autre138(*).
Par ailleurs, les travaux de Mendra Henry en 1989, consistent
à proposer une typologie des acteurs régionaux de
l'identité139(*).
Il fonde son étude sur les oppositions entre «
stéréotype » et « stigmate »
développées plutôt par le sociologue nord-américain
Erick Goman en 1973. De ce fait, la présence de l'un ou l'autre sur le
territoire implique la négation et la dévalorisation du
territoire (ici on parle de la région) et donc des individus la
constituant.
Pour ce sociologue, l'identité est « un
phénomène à la fois individuel et collectif supposant
acquisitions et entretien, et devant permettre à l'individu d'effectuer
une distinction psychosociale permanente. Elle ne fait que rarement
l'unanimité ; car ce qui est emblème pour certains est stigmate
pour d'autres ». Cette nouvelle définition nous permet donc de
dégager deux autres caractéristiques de l'identité ; le
caractère subjectif et le caractère temporel. Néanmoins,
Guy Rocher pense que la problématique identitaire est «
l'exclusivité » des régions périphériques et
non pas des villes centrales. Les stéréotypes locaux sont le
résultat d'un passé significatif transformée dans le
présent et dans le futur en une stratégie basée sur la
nostalgie pouvant facilement constituer un produit touristique140(*).
Par ailleurs, l'identité peut aussi dans certains cas
favoriser les échanges interculturels lors des voyages, comme elle peut
dans le cas d'immigration garantir l'intégration des individus au sein
des sociétés d'accueil.
De surcroît, elle permet de concilier les
différences et crée un sentiment qui nous permet de ne pas se
sentir contradictoires. Bien que l'identité soit renfermée
à cause du stéréotype et des perceptions parfois
très loin de la réalité, l'identité n'est statique
ni figée, elle n'est pas non plus crispée sur des origines
éternelles, mais elle est évolutive et en perpétuel
croissance en croissance.
En revanche, l'identité est très ouverte et
tolérante, elle permet d'accepter et de dialoguer avec l'autre,
c'est-à-dire le reconnaître malgré les tensions
résultant de la confrontation des diversités.
1.2.3.5. L'identité ouverte et
l'identité fermée
Toute identité et/ou processus d'identification renvoie
aux situations de métissages et d'hybridations culturelles.
Pour Jérôme Monnet et Guénola
Capron141(*) , les
identités spatiales fermées selon les géographes peuvent
fonctionner en étant isolés géographiquement et
politiquement. Nonobstant, cette acceptation ne pourrait aboutir qu'à
« l'appauvrissement, qu'à la formation de ghettos, qu'à la
ségrégation et l'asservissement. A contrario, les
identités ouvertes portent l'innovation et le progrès sociaux, la
démocratie, la durabilité sociale au sens fort du terme
»142(*).
L'économiste Clark Greg reprend la même
idée et développe cette même hypothèse dans sa
stratégie sur l'ouverture des métropoles au niveau national et
international.
1.2.3.6. L'identité individuelle et
l'identité collective
Paasi plonge dans la recherche de ce lien entre la dimension
personnelle et la dimension collective de l'identité et note que «
les liens entre les dimensions personnelles et collectives de l'identité
demeurent confus ». Les identifications régionales sont très
diverses et multiples et la transformation de l'identité territoriale
ponctuelle en identité collective est un fait. Cette identité est
en général basée sur des traits et des déterminants
culturels fondés spécialement sur les valeurs. Ces derniers sont
selon Di Méo « inculqués ou rappelées,
ressassées en permanence par l'oeuvre inlassable des appareils
idéologiques », complète l'idée en notant que «
tout objet peut endosser une fonction patrimoniale, et tout espace peut devenir
territoire, à la condition qu'ils soient, l'un et l'autre pris dans un
rapport social de communication ». Néanmoins, les origines,
l'histoire, la langue, l'espace et même les émotions ne sont pas
suffisantes pour créer le sentiment d'appartenance et le besoin de vivre
ensemble. En fait, l'adoption d'un projet pour l'avenir comme un projet de
culture démocratique peut participer à l'émergence d'une
identité politique partagée Lacroix Justine en 2004.
1.2.4. Du concept de proximité des acteurs
territoriaux
1.2.4.1. Elément de définition
Le concept de proximité provient du latin `'
proximitatem'', de Proximus143(*). Proismete est la forme ancienne de la langue
française. Cependant ce concept provient du latin `'proximitas'' qui
signifie voisinage, affinité. Le concept de proximité va donc
suivre une évolution remarquable. En 1479, il faisait
référence à « proche parente », et en
n 1543, il désignait le caractère de ce qui est proche de quelque
chose dans l'espace et en 1615 il signifiait la ressemblance.
Le concept de « proximité », est
devenu un paradigme en France dans les années 1990144(*). Il est mis en rapport avec
l'économie régionale et l'économie industrielle. Cela
permet de faire la différence entre espace et territoire en cernant la
coordination des agents économiques145(*). Pour Talbot Damien, on peut définir le
concept de proximité en se référant aux différentes
dimensions qu'il présente146(*). Ainsi on aura la proximité institutionnelle,
la proximité géographique, la proximité organisationnelle,
la proximité géographique, la proximité interactionnelle
ou sociale.
1.2.4.2. Les différentes dimensions de la
proximité
Les différentes dimensions de la proximité
permettent de comprendre les conditions qui participent de la mise en place
d'action collective entre les acteurs territoriaux. Dans cette partie, nous
nous sommes énormément basés sur les travaux de Damien
Talbot en ce qui concerne les formes de la proximité.
1.2.4.2.1. Dimension institutionnelle de la
proximité
Dans la dimension institutionnelle, la proximité
contribue au fonctionnement de l'organisation147(*). Cela permet de faire la différence entre la
proximité et la distance. Et cette réalité peut être
de deux ordres. Comme par exemple les faits bruts subsistent, quelque que soit
notre compréhension à titre d'illustration Ouragahio est à
l'ouest d'Abidjan.
Dans cette approche de la proximité, la
réalité sociale peut être psychologique. Pour Damien Talbot
les faits existent parce que les acteurs y croient. Ils prennent la forme d'une
objectivité mais dépendent des croyances et des valeurs. Ces
faits sont accompagnés d'un accord entre les acteurs qui l'acceptent
collectivement. Ou plutôt lorsqu'ils sont imposés collectivement
à travers une fonction précise.
Il utilise la différence entre fait brut contrefait
institutionnel, pour différencier distance et proximité. La
distance physique entre les acteurs des individus est un fait brut. Par contre,
la proximité est un fait institutionnel. En effet, les
représentations sociales interviennent dans la dimension
institutionnelle de la proximité puisqu'elles relèvent d'une
croyance qui n'existe pas en dehors des perceptions des acteurs. Mais la
distance physique qui permet de quantifier une séparation.
De cette façon, la proximité permet
d'équilibrer les relations entre les acteurs. Ce qui évidemment
facilite les interactions entre eux. On peut se sentir proche, et en même
temps se sentir éloigner de d'autres acteurs148(*).
1.2.4.2.2. La Proximité
Géographique
Suivant Damien Talbot, dans le cas d'une proximité
géographique, il s'agit de faciliter les relations entre les acteurs,
d'assigner une fonction à l'espace. Pour lui être
géographiquement proche permet l'existence de relations sociales.
· Une mise en disponibilité
relationnelle
La proximité géographique s'intéresse aux
modalités d'implantation des activités productives149(*). En effet pour Laurent
Talbot, il ne faut pas la confondre avec la distance métrique qui,
accorde du sens à la séparation, qui est une construction
quantitative du rapport entre deux acteurs. Rallet Alain et Torre André
pense que la signification portée sur une distance qui existe entre des
individus est doublement relative150(*)du fait des attributs propres à l'espace
géographique.
En premier lieu, elle est relative parce que la distance tient
compte du temps et les coûts de transports. Cela renvoie à la
signification selon laquelle l'espace physique est composé
d'infrastructures de transport et de communication, qui favorise la circulation
des informations, des biens physiques et des individus.
Deuxièmement, elle est relative parce que, la distance
qui sépare des individus est aussi une représentation sociale, un
jugement de valeur151(*). L'espace géographique ne doit pas est
compris dans un cadre purement physique composé de matériels au
sein duquel se déroulent des relations économiques. Parce que les
acteurs localisés ont en commun une identité sociale et une
même référence par rapport au lieu de localisation.
Tous les acteurs appartenant aux groupes sociaux situés
sur un territoire donné partagent des valeurs, des
représentations et des conventions des coutumes liées à ce
territoire. Ce territoire est porteur de significations propres devient un lieu
particulier et unique. Il agit d'un processus de construction des
identités dans la mesure où il est une composante du rapport aux
autres152(*). On rejoint
Briquet Jean-Louis, pour qui le sentiment d'appartenance permet aux acteurs de
se construire une sécurité153(*).
Le territoire devient un construit social qui facilite ou non
les échanges entre les acteurs et également la circulation de
biens. Cette proximité géographique, comme construit cognitif est
producteur de sens sur lequel les acteurs projettent des valeurs, coutumes,
habitudes, etc. elle est également un référent cognitif.
Il devient donc nécessaire pour l'action collective par ce qu'il permet
la coopération et la planification d'action communes.
· La proximité organisationnelle
La proximité organisationnelle lie les acteurs qui
adhèrent organisés par une structure
particulière154(*). Elle se déploie à l'intérieur
des organisations.
La proximité organisationnelle se construit sur une
faible distance sociale155(*). C'est par exemple le cas de certains acteurs qui
peuvent s'ignorer ou même entretenir des relations de concurrence.
Pourque ces acteurs partagent une proximité organisationnelle et
agissent de concert, il faut qu'ils se coordonnent cognitivement et
politiquement. Autrement dit, la faible distance sociale devient une
proximité organisationnelle lorsque les acteurs lui assignent les
fonctions de coordination cognitive et politique.
Pour ce faire, ils s'organisent tout en produisant des
règles et des routines en vue de permettre une coordination de nature
cognitive et politique. De cette façon, les membres de cette
organisation se voient doter de normes permettant leur fonctionnement et
d'assurer la gestion du pouvoir. Elle devient alors un lieu de production et
d'activation de règles et de routines qui permettent de prendre des
décisions au nom des acteurs. Ces règles et routines assurent,
d'une part une coordination de nature cognitive qui répond à la
problématique de l'efficacité des actions, et d'autre part une
coordination de nature politique qui permet d'être conforme et
légal des mêmes actions réalisées par des acteurs
hétérogènes, conformité et légitimité
qui suppose la prise de rôle.
La proximité organisationnelle se décline en
coordination cognitive et en coordination politique.
· . Coordination cognitive
Sur un plan cognitif, les organisations produisent des
règles et des routines destinées à la coordination
cognitive en vue d'une action collective, coordination qui consiste à
acquérir, conserver et transmettre des connaissances, des
représentations, des savoir-faire, des expériences, etc. Les
règles d'action que chacun élabore face à l'incertitude
permettent de construire des représentations sociales en se basant sur
les expériences quotidiennes, tout en constituant des guides pour
l'action156(*).
Ce qui permet de réduire l'incertitude et anticiper sur
les règles157(*).
Ces règles qui ne sont pas incompatibles avec la rationalité
constituent une modalité dans son fonctionnement en économisant
les capacités cognitives pour les activités routinières
qui seront dès lors utilisées de façon plus opportune. Les
organisations comme les firmes apparaissent en outre comme des producteurs de
routines visant à l'efficacité de l'action. Elles vont dans le
sens d'une réduction de l'incertitude et de sécurisation des
anticipations : par leurs caractères mécaniques et automatiques,
elles suspendent en effet l'incertitude liée à l'action de
l'autre, et apparaissent comme « un mode de résolution pragmatique
d'un problème auquel les règles donnent une réponse
théorique »158(*).
En somme, les acteurs partagent une même
représentation sur ce qu'ils doivent faire ensemble, une même
image de la situation qui les rend plus proches et qu'ils ont à
apprendre. De la même façon, le langage, les valeurs morales, les
normes sociales, les règles, les routines etc., sont d'autres outils
cognitifs qu'il faut aussi apprendre avant de les partager. C'est le premier
mécanisme, d'ordre cognitif, de création de proximité.
· Coordination politique
La coordination politique fait référence aux
lois, règles et normes produites par l'organisation et auxquelles les
acteurs doivent se soumettre pour permettre son fonctionnement159(*). Ses règles et normes
sont fixées. Et prévoient aussi des rôles et fonctions pour
les acteurs tout en favorisant leur intégration. Quant à Damien
Talbot, elles génèrent des conflits, d'inégalité et
d'injustices sociales160(*). Ce qui favorise des rapports de forces de nature
conflictuelle.
Paye Olivier va dans le même sens lorsqu'il affirme que
la survie d'une organisation dépend de sa constitution juridique en
rapport aux buts et traduit les relations de pouvoir et
d'autorité161(*).
Également l'organisation se base sur des lois externes qui justifient
son existence légale qui lui permettent de mobiliser certaines
ressources pour son fonctionnement.La subsidiarité des fonctions dans
l'organisation rend les acteurs plus proches selon certaines modalités
comme la régulation des conflits162(*).
En définitive, suivant Damien Talbot, la dimension
organisationnelle de la proximité ne doit pas tenir compte seulement des
représentations, d'un langage, de valeurs, de savoirs communs aux
acteurs, ce qui la réduirait à une seule dimension cognitive. Il
demande d'y ajouter une approche politique régulatrice qui attribue des
rôles à des acteurs diversifiés et qui atténue
momentanément les conflits163(*).
1.2.4.2.3. La proximité sociale
La proximité sociale est issue d'un assemblage de
relations sociales sur le territoire et aussi dans les réseaux
relationnels. Les relations entre les acteurs sont insérées
socialement exprime la confiance basée sur l'amitié, des liens
d'affinité et l'expérience. Cette dimension de la
proximité agit au niveau local de l'organisation et crée un
environnement de travail collaboratif qui favorise des échanges entre
les acteurs et aussi entre les partenaires, la fidélisation des clients,
des partages d'informations, et également des propositions allant dans
le sens d'une amélioration de la productivité de
l'organisation164(*).
1.2.4.2.4. Approche interactionniste de la
proximité
La dimension interactionniste de proximité envisage la
proximité comme les dispositions que présente une organisation de
faire agir réciproquement ses membres165(*). Cette dimension comporte une logique
d'appartenance, le partage de règles et des normes, et partage de
croyances et représentations166(*).
Notre étude sera inscrite dans une approche
interactionniste de la proximité qui considère la commune de
Ouragahio comme champ d'action d'acteurs appartenant à différents
réseaux et qui partagent desnormes et les mêmes des
représentations comportementales et des croyances diverses.
Le concept de proximité permetde mieux comprendre la
nature de l'attractivité territoriale et les conditions de sa
réussite. Une telle stratégie, à la fois
territorialisée et collective, suppose un projet, des valeurs et
objectifs communs, mis au service d'un territoire cohérent, donc un
degré élevé de proximité organisée. Les
antagonismes entre acteurs doivent aboutir à des compromis, souvent
fragiles et sans cesse renouvelés. Il offre un cadre d'analyse
pertinent permettant de mieux comprendre les facteurs-clés de
succès des stratégies collectives territorialisées.
En un mot, l'efficacité des mécanismes de
régulation locale n'est que le reflet et la contrepartie de la
qualité des interactions entre ses acteurs.
La proximité agit comme une contrainte en limitant
l'action des acteurs à un espace donné, en facilitant la
coordination acteurs dans le but de construire et valoriser des ressources
dites « territoriales » spécifiques, inimitables par les
acteurs territoriaux.
1.2.5. Les aspects théoriques du
Territoire
1.2.5.1. Approche définitionnelle
Le concept de territoire est un nom formé sur le latin
« territorium» qui vient lui-même de la
racine« terra »qui signifie terre à laquelle on
ajoute le suffixe « orium» qui donne `oire' en
français167(*).
Il est apparu, dans la langue française au XIIIe
siècle, mais n'a vraiment été utilisé qu'à
partir du XVIIème. Mais en 1278, qu'il désignait
« étendue de pays formant une circonscription politique
»168(*). Et ce
n'est que dans les années 1970 que les sciences sociales se sont
appropriées ce terme à travers l'aménagement du
territoire, les collectivités, et le développement
territorial169(*).
Par ailleurs, l'utilisation du concept de «
territoire » s'est développée dans les sciences
sociales, depuis les années 1980170(*). Le constat est qu'aujourd'hui en Côte
d'Ivoire comme ailleurs, il existe une direction générale
chargée du territoire, de la décentralisation et du
développement local (DGDDL).
Toutefois, le concept de territoire est
polysémique171(*). Cela nécessite donc pour notre étude,
de s'accorder sur sa terminologie. Pour Jean Corneloup et al, il est possible
d'appréhender le territoire comme une organisation plus ou moins
formelle et structurée172(*). Ils soutiennent que la gestion des rôles au
sein du territoire permet de saisir que ce dernier résulte des
interactions entre les acteurs engagés dans la fabrication de sens du
territoire173(*).
On peut soutenir avec eux que le territoire est l'objet
d'études de plusieurs disciplines comme la géographie, la
philosophie, la sociologie et l'économie. Il sera l'objet de plusieurs
définitions par l'ensemble des activités auxquelles il se
rattache. Le territoire a, de plus, un caractère « mouvant et
dynamique »174(*).
Nous définissons dans ce travail de recherche une
approche pluridisciplinaire du territoire, à savoir, économique,
géographique, administrative, symbolique et sociale qui apparait
à travers ces différentes dimensions et nous retiendrons celle
qui convient à la recherche.
1.2.5.2. Les différentes dimensions du concept
de territoire
Certaines dimensions permettent de cerner le concept de
territoire. Il s'agit de la dimension administrative, géographique,
sociale, marketing et enfin de la dimension symbolique ou anthropologique. Le
territoire devient un objet que s'approprient plusieurs disciplines, ce qui lui
donne par nature, une définition complexe. En Côte d'Ivoire, le
concept de territoire est pluriel, cette multiplicité s'explique par le
maillage de territoires qui compose le pays.
Ø Dimension administrative
D'un point de vue administratif175(*), un territoire peut prendre
la forme d'une région, d'un département, d'une commune, d'une
ville, d'une communauté urbaine, etc.
En effet depuis 2011, la Côte d'Ivoire a fait, au plan
administratif, le choix de deux systèmes d'administration territoriale
que sont la déconcentration et la décentralisation. Ce principe
en est posé par l'Ordonnance n° 2011-262 du 28 septembre 2011
portant orientation sur l'organisation générale de
l'Administration Territoriale de l'Etat en son article 1 er.
Un autre décret176(*)celui décret n°2011-263 du 28 septembre
2011 portant organisation du territoire national en Districts et en
Régions précise en son article 1erque le territoire
national est organisé en deux (2) Districts Autonomes, douze (12)
Districts et trente (30) Régions Administratives auxquelles une
Région Administrative, la Région du Moronou a été
ajoutée à l'issue du Conseil des Ministres du 4 juillet 2012,
soit au total trente et une (31) Régions.
D'abord, dans la déconcentration administrative, les
services administratifs relèvent de l'administration centrale, dont ils
sont la division177(*).
Ces services sont repartis sur l'ensemble du territoire national de la
Côte d'Ivoire et dirigés par des responsables nommés par le
chef de l'Etat.
Sur la base de ce principe, on note que l'Administration
déconcentrée ivoirienne est soutenue dans le cadre de cinq (05)
types de circonscription administrative :
· Le District dirigé par un Gouverneur ;
· La Région dirigée par un Préfet de
Région ;
· Le Département dirigé par un
Préfet de Département appelé aussi Préfet ;
· La Sous-préfecture administrée par un
Sous-préfet ;
· Le village placé sous la responsabilité
d'un Chef du village.
En ce qui concerne l'administration territoriale
décentralisée, aux termes de l'article 32 de la loi
précitée, elle est conduite dans le cadre de deux (02) types de
collectivités territoriales que sont :
· La Région présidée par un
Président de Conseil Régional ;
· La Commune dirigée par un Maire.
Dans le cas la décentralisation, des pouvoirs propres
sont attribués à une entité distincte de l'administration
centrale qui en assure la gestion. Deux principes178(*) le
caractérisent :
- Elle est technique quand elle concerne les
établissements publics
- Elle est territoriale quand il s'agit des
collectivités territoriales.
De plus dans la décentralisation territoriale, l'Etat
délègue à des élus locaux, des compétences
à gérer le territoire179(*). Les collectivités territoriales sont
dotées de la personnalité morale, de l'autonomie
financière et de compétence à gérer librement leur
territoire180(*).
A ce jour, et selon la Loi n°2012-1128 du 13
décembre 2012 portant organisation des collectivités
territoriales, la Côte d'Ivoire compte trente-et-une (31) Régions,
cent sept (108) Départements ; cinq cent-dix (510)
sous-préfectures, plus de huit mille (8 573) villages et cent
quatre-vingt-dix-sept (197) Commune, dont la commune Ouragahio.
Ø Dimension géographique
Ici, le territoire se définit comme une «
construction dont les limites présentent une relative stabilité
dans l'histoire, repérable dans l'espace à travers une structure
cohérente, portée par un milieu physique particulier
»181(*).
Pour certains géographes, dont Di Méo, il est un
espace de vie lié à des pratiques uniques soutenue par des
représentations sociales et des rapports sociaux182(*).Dans cette dimension, le
territoire est conçu comme un espace doté de
propriétés naturelles définissant des potentialités
et des contraintes de développement, ou des propriétés
matérielles résultant de l'aménagement de l'espace des
sociétés.
Par ailleurs pour Richard Laganier et al, c'est une
organisation des acteurs sociaux et institutionnels, définie par des
relations de domination, de réciprocité, d'assistance. Ils
perçoivent le territoire comme une entité particulière
ayant une identité unique183(*).Pour eux, la particularité du territoire est
caractérisée par son nom, ses frontières
géographiques, son patrimoine culturel, etpar la manière dont ses
habitants se le représentent, se l'approprient et le font vivre par
rapport à d'autres territoires184(*). Leur approche du territoire s'apparente à la
dimension identitaire du territoire185(*).
Ø Dimension sociale
D'un point de vue social, un territoire peut être un
quartier, un village, une ville, fait des relations entre ses habitants,
acteurs publics et privés. C'est un espace d'interaction entre
activité et groupes sociaux. Et se sont ces interactions qui lui
confèrent son identité et qui le différencient par rapport
à d'autres espaces186(*).
Le concept de territoire dans cette acception, englobe
à la fois les ressources, le cadre de vie, les activités, les
acteurs, leurs interrelations, la conscience qu'ils ont d'appartenir à
une même entité de développement, enfin les projets qu'ils
conçoivent et mettent en oeuvre collectivement pour assurer cette
dynamique.
Ø Dimension économique
La dimension économique du territoire se
réfère à un espace de production de bien, une zone
d'activités économiques. Cependant pour Fabrice Hatem, le concept
de territoire est avant tout politique mais surtout un espace physique avec des
limites bien précises187(*). Un espace qui devient l'objet de l'utilisation
qu'en font les acteurs politiques, économiques. Il y est question de
ressources qui sert de fondement à une offre. Cette dimension
économie du territoire est proche de la notion de « pôle de
développement définie par François Perroux.
En fabricant sur le marché des produits uniques, les
entreprises se singularisent en développant leurs ressources propres sur
le territoire. La collectivité devient un faisceau de ressources
matérielles qu'immatérielles.
Ø La dimension marketing du territoire
La dimension marketing du territoire renvoie à la
notion de « marque » et d'« image»188(*). La marque est ce qui
différencie, génère le fait d'être
apprécié, l'image en étant la boucle imaginaire. A ce
titre, le territoire donne une dimension géographique à un des
fondamentaux du marketing, la place qui se trouve être confondue avec le
produit. Le territoire s'introduit alors dans l'idée de la concurrence
avec d'autres territoires.
Ø Dimension symbolique ou anthologique du
territoire
La dimension symbolique du territoire fait
référence à un espace de production
d'éléments symboliques permettant de définir le marquage
symbolique du lieu189(*). Cette mise en scène symbolique ne va pas de
soi. Puisqu'il est l'objet d'une construction territoriale entre les
différentes parties prenantes exogènes et endogènes du
territoire190(*). Pour
eux l'attractivité d'un territoire est la conséquence du marquage
symbolique qui participe à décliner l'ambiance,
l'atmosphère et les images porteuses191(*). De ce fait, cette multiplicité
d'interactions participe à créer le génie et l'esprit d'un
lieu. Il semble ainsi de plus en plus nécessaire de s'intéresser
à cette attractivité symbolique des sites touristiques.
Dans la dimension symbolique et donc anthropologique du
territoire, on y trouve une dimension émotive et identitaire. La
façon identitaire, se présente d'd'ailleurs comme le lieu,
l'adresse du domicile, donc un lieu qui sert de référentiel pour
s'identifier et être identifier. C'estun territoire de la reconnaissance.
C'est le lieu symbolique de la convivialité du «vivre
ensemble» sur la base d'une image valorisante.
Le détour par le constructivisme social permet
d'accorder de l'attention à la singularité des dynamiques locales
qui ne se reproduisent pas à l'identique d'un lieu à un autre.
1.2.5.3. Le territoire, un bien commun
De nombreux auteurs comme Alexandre Moine, Piveteau Vincent,
comparent le territoire à un système c'est-à-dire une
configuration de relations entre les acteurs. Moine Alexandre conçoit le
territoire comme une construction évolutive et floue, présentant
des caractéristiques plus ou moins complexes192(*).
Selon Bernard Elissalde, le territoire s'inscrit dans une
logique à l'intérieur duquel il y a un feedback entre les acteurs
participant à sa gestion193(*). Dans ce sens, il n'est plus un territoire auquel
les acteurs s'adaptent mais le résultat de leurs relations194(*). Et pour Pecqueur Bernard,
le territoire ne se définit plus en fonction de sa dimension
géographique mais selon les relations que les acteurs entretiennent en
eux. Il est de ce fait un espace de planification et d'échange entre les
acteurs aux statuts différents pour produire des ressources
spécifiques et de nouveaux résultats.
On retient que différents facteurs tant
endogènes qu'exogènes sont en interaction au sein des
territoires195(*). Ils
deviennent des espaces uniques avec chacun des développements
différents tout en tenant compte des éléments qui le
composent.
1.2.5.4. Emergence des territoires
Les stratégies de développement des territoires
sont complexes196(*).
Elles exigent l'adoption d'autres logiques comme la logique marketing avec les
conséquences qu'elle implique. Celle-ci permet la mise en oeuvre des
actions qui valorisent le territoire.
Le développement de la marque territoire implique
nécessairement une approche marketing et la mise en place des outils qui
appartiennent au monde de l'entreprise. Le territoire constitué des
facteurs intangibles (histoire, culture, climat...) et des facteurs non mobile
(patrimoine, géographie, ...) est amené a tiré profit de
l'approche par ressources. Selon Mikael Porter, l'avantage concurrentiel ne
réside pas nécessairement dans l'exploitation d'une position
dominante et protégée sur un marché mais dans une
valorisation supérieure des ressources.
Briger Wernerfelt en 1984, définit la ressource sur la
base de la distinction entre les actifs tangibles et intangibles197(*). Ainsi la marque, l'image,
les contrats commerciaux, les procédures, les connaissances
technologiques sont des ressources intangibles qui sont intégrés
dans l'analyse de l'avantage concurrentiel. Certaines ressources ont des
spécificités particulières. Elles ne peuvent pas
être vendues. En effet, le territoire dispose des ressources non
vendables par exemple : le patrimoine, l'histoire, la culture.
La marque de territoire est une ressource intangible, qui
permet la différenciation. L'identité d'un territoire et son
paysage montre que ces dites ressources se caractérisent par la
singularité, la rareté, et la non substitution. Le nom du
territoire est utilisé alors comme élément d'une
stratégie qui encadre les actions et les politiques de ce territoire. Ce
dernier est valorisé par ses acteurs. Ces acteurs sont amenés
à collaborer dans une démarche participative au tour d'un projet
de territoire. Un projet spécifique d'un territoire est par essence un
projet particulier, complexe et répond aux attentes
particulières. Ceci explique que les compétences engagées
favorisent la création de la valeur.
Le développement de la marque exige la présence
de compétences particulières sur trois niveaux198(*) évoqués par
BertrandQuellin à savoir :
- Compétences opérationnelles ;
- Compétences fonctionnelles ;
- Compétences interfonctionnelles.
L'existence de ces dernières est nécessaire pour
la création d'une marque territoriale. Celle-ci implique la mise en
place d'une démarche marketing. En effet, la création de la
marque nécessite des compétences opérationnelles :
conception des outils, de communication, études... De nouvelles
compétences apparaissent dans le cadre de projet de création de
la marque. L'approche par les ressources et les compétences
adopté dans le cadre de projet de création de la marque
territoriale permet de répondre aux changements permanents dans
l'environnement du territoire.
1.2.5.5. Le territoire comme produit
Considéré le territoire comme une marque, c'est
mobiliser le marketing au profit de développement du territoire. Les
territoires disposent déjà d'une identité propre et un
espace différent. Forger une marque territoire, c'est agir autrement et
d'une autre manière qui n'est pas habituelle à la gestion
publique. Cette utilisation a l'avantage d'être une force de mobilisation
en internet. En externe, la marque permet la création d'une valeur
supplémentaire.
Les actions de marketing dans les années 1960
consistent à promouvoir le tourisme et l'amélioration de l'image
région ou ville. La réflexion d'une action axée sur
l'offre a entrainé une adaptation de celle-ci aux attentes des cibles
avec des investissements lourds. En effet, la marque constitue pour le
territoire une valorisation de l'offre. Elle constitue un élément
de renforcement de l'attractivité du territoire.
De même, la marque permet une différenciation
d'un territoire par rapport à un autre et une existence au-delà
des frontières. Elle favorise la mobilisation des acteurs autour d'un
projet et augmente la visibilité des actions engagées. « La
politique de marque commence en interne au niveau de la production et des
ressources humaines. La marque territoire porte un projet de
société, des éléments intangibles, des leviers
d'attractivité symbolique »199(*).
1.2.5.6. Les modèles fondateurs du concept de
la marque territoriale
Parmi les concepts fondateurs de la réflexion sur la
marque, on retiendra le modèle de Kapferer Jean Noel et celui d'Aaker
David. Le premier dénommé "prisme d'identité de la marque"
et le second "le capital marque".
1.2.5.6.1. Le prisme de l'identité de la
marque
Le concept d'image de marque est défini par plusieurs
auteurs Jean-Marc Décaudin, Aaker David et Lane Keller. Il fait l'objet
d'une relative cohérence, il est appréhendé comme un
concept multidimensionnel, couvrant l'ensemble des représentations
affectives et rationnelles liées à une marque. Il est
défini par David Aaker en 1994 comme un ensemble d'associations,
généralement organisées de façon significative en
sous-ensembles cohérents pouvant être affectives et cognitives et
qu'un individu va associer à une marque.
L'image de marque est une construction, qui va prendre forme
au fil de l'expérience du consommateur, de son vécu et de la
relation qu'il forge avec le produit ou simplement par les informations autour
du produit. L'image de marque est un ensemble d'évocations
associées à la marque qui vont être stockées dans la
mémoire du consommateur pour former l'image de marque. Jean Noel
Kapferer schématise l'identité de la marque par six
dimensions200(*):
La dimension physique : elle correspond aux
éléments tangibles de la marque, ses produits ou services mais
aussi les symboles qui lui sont associés.
La dimension personnalité : elle
représente les traits de caractère associés à la
marque.
La dimension culture : elle correspond au
système de valeurs associées à la marque.
La dimension relation : elle repose sur la
nature de la relation que la marque souhaite instaurer avec le consommateur.
La dimension reflet : cette facette exprime
la dimension de l'image externe que renvoie la marque auprès de sa
cible.
La dimension mentalisation : elle est ce
"miroir interne" de la cible et le reflet de la relation que le consommateur
entretient avec lui-même grâce à la marque.
Ainsi, l'identité de marque est fondée à
la fois sur des concepts fonctionnels et symboliques. Ces six facettes
permettent de cerner les contours de la marque de façon à mieux
les gérer en les faisant évoluer dans le temps et dans l'espace.
En effet, pour assurer la pérennité d'une marque, la
nouveauté est aussi importante que le principe de cohérence.
1.2.5.7. Le développement local
Avant de définir le concept de
« développement local », il est important,
d'entrée de jeu, de procéder à une brève
définition de celui du « développement »,
d'où il tire sa source.
Le développement peut se définir comme la
croissance économique (qui trouve son sens à travers une
amélioration universellement souhaitée des conditions de vie des
peuples) ; la réduction de la « pauvreté
monétaire » (qui est le fait de vivre avec un revenu de
subsistance comparable internationalement) ; le progrès en
matière de santé et d'éducation et comme
l'universalisation des libertés réelles201(*).
Abondant dans la même veine, Jean Jacques Friboulet le
définit comme un processus historique, qui permet de sortir de
l'état de sous-développement qui est, quant à lui, une
situation où les besoins économiques fondamentaux de l'homme
(alimentation, santé, éducation) ne sont pas satisfaits. Par
conséquent, l'on peut affirmer, comme François Perroux, que le
développement revient à « nourrir les hommes, soigner
les hommes, instruire les hommes202(*) ».
L'aspect économique semble occuper une place de choix
dans les différentes définitions données. Cette
idée est en partie partagée par Pierre Hamel203(*) pour qui le
développement apparait comme un processus multidimensionnel complexe qui
ne s'arrête pas à la seule dimension économique mais
englobe les aspects sociaux, politiques et culturels, tout aussi indispensables
que la dimension économique pour créer les réseaux
nécessaires à la synergie locale et soutenir les projets de
relance ou de reconversion.
On peut constater, avec sa définition, la mise en
exergue d'autres dimensions, qu'il juge aussi importantes et qui devaient
toujours être prises en compte, afin de donner une définition plus
englobante, voire complète, de la notion de développement.
Un autre élément important que fait ressortir
cette définition est l'aspect local. On peut comprendre aisément
que si le développement apparait comme un moule, il peut donc être
fragmenté ; c'est ce qui donne droit à des ramifications
telles que le développement régional, le développement
rural, et le développement local. Dans le cadre de cette thèse,
l'accent sera mis sur la notion de « développement
local ».
L'émergence de la notion de
« développement local »204(*)se fait dans le courant
des années 1970 et 1980. En effet, avant les années 1970, la
notion de « local » était presqu' inexistante dans
la littérature sur le développement régional. Mais
l'avènement du « local » comme
référent incontournable se situerait davantage au début
des années 1980, en réponse, notamment, à la perte de
légitimité de l'État-nation205(*).
Poursuivant son effort de définition, Pierre
Hamel206(*)appréhende le « développement
local » comme une stratégie alternative à la
planification centralisée ou au modèle de développement
par le haut. Toujours selon lui, c'est une vision du développement qui
met l'accent sur le territorial par opposition ausectoriel, proposant
une intégration des dimensions économiques et sociales et
cultivant le dépassement des antagonismes. Il ajoute que la notion du
développement local se comprend avant tout comme la volonté des
acteurs locaux d'intervenir plus directement dans la planification et dans
l'aménagement de leur milieu, notamment en ce qui concerne les
conditions de développement.
C'est ce qui a donné lieu, dans plusieurs milieux,
à la mise en place de mécanismes de concertation pour les
principaux acteurs socioéconomiques, à des mesures d'aide pour
soutenir l'entrepreneurship local, l'organisation de programmes de formation
pour accroître l'employabilité de certaines catégories de
travailleurs et travailleuses ou encore à des interventions pour
améliorer le contexte socioéconomique dans une perspective de
relance ou de « revitalisation »207(*). Pour lui également,
traditionnellement, le développement local fait référence
à l'initiative des milieux locaux à l'égard du
relèvement de leur situation dans un double mouvement de
résistance à l'égard des tendances lourdes de
l'économie et d'action proactive suggérant des solutions de
rechange.
Le concept de « développement
local208(*)»
apparait comme une locution polysémique ; c'est- à- dire que
sa conception diffère d'un milieu à un autre, d'un auteur
à un autre. Cependant, quoi qu'il existe une différence de points
de vue ou de définitions, dans l'ensemble des usages qui y renvoient, le
développement local combine des éléments
économiques et sociaux. L'accent peut être mis tantôt sur
l'aspect économique, tantôt sur l'aspect social, mais l'amalgame
des deux éléments est invariablement présenté comme
allant de soi209(*).
Bernard Pecqueur possède une conception du
développement local qu'il inscrit d'emblée dans le courant
principal de l'économie. Il voit le développement local comme
marqué par le territoire, cet « espace [...] de coopération
entre différents acteurs avec un ancrage géographique pour
engendrer des ressources particulières et des solutions inédites
»210(*). Pour
saisir convenablement le développement local, il faut accorder, selon
l'auteur, une attention particulière au temps long et aux «
échanges hors marché quiont une grande importance pour expliquer
l'efficacité économique observée en certains lieux plus
qu'en d'autres »211(*).
André JoyaL définit, quant à lui, le
développement local comme les efforts entrepris par les acteurs des
localités et des régions qui connaissent des problèmes
(déclin, déprise, ralentissement de l'activité) en vue
d'améliorer le sort des populations qui y vivent212(*). L'auteur concentre son
attention sur des microrégions qui deviennent des espaces d'intervention
où l'on vise à provoquer un relèvement économique
et une création d'emplois. Cette action économique a une
dimension sociale qui passe tantôt par une visée de
réinsertion sociale, tantôt par l'accent mis sur le recouvrement
de la dignité des individus au terme d'une démarche de
reconquête de leur autonomie.
Les activités menéesproviennent quelque foisde
l'économie sociale. Toujours selon lui, une action de
développement local réunit habituellement les
éléments suivants : une mise en commun d'efforts (et non une
addition échevelée d'actions disparates), un processus
concerté, le partage d'un diagnostic de départ, une
volonté de coopérer, une action en réseau, l'accès
à des capacités technologiques, l'accès aux sources de
financement, une composante démocratique au sens où les porteurs
de l'action ont des comptes à rendre à la collectivité.
Enfin, il voit le développement local comme favorisant
l'émergence d'une certaine créativité partout où il
est donc important de reconstruire les relations économiques des
collectivités aux prises avec des difficultés de sources
diverses.
Le Groupe de travail du sommet de Montréal213(*), portant sur la promotion du
développement local, définit le développement local comme
un processus grâce auquel la communauté participe au
façonnement de son propre environnement, dans le but d'améliorer
la qualité de vie de ses résidents.
Abondant dans le même sens, le Guide
Méthodologique de Planification du Développement Local214(*) le définit comme un
processus dynamique dans lequel les acteurs organisés et
mobilisés initient et mettent en oeuvre des projets sur un espace propre
en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie. C'est donc un
ensemble d'actions et d'initiatives qui concourent à améliorer
durablement les conditions de vie des populations organisées dans un
espace géographique déterminé. Il permet à la
population du territoire concerné de résoudre progressivement ses
problèmes et de mettre en oeuvre des projets de développement
individuelle et collective de l'ensemble des citoyens.
Paul Houe met, quant à lui, l'accent sur les
différentes caractéristiques intervenant dans le processus de
développement local. Pour lui, « le développement local
se caractérise par la mise en oeuvre d'un projet global associant les
aspects économiques, sociaux et culturels du développement.
Généralement initié par des élus locaux, un
processus de développement local s'élabore à partir d'une
concertation large de l'ensemble des citoyens et des partenaires
concernés et trouve sa traduction dans une maîtrise d'ouvrage
commune »215(*).
Selon Eric Glon et Bernard Vachon, « le développement local
apparaît de plus en plus comme une opportunité ; voire une
alternative. Passant par une intense mobilisation des acteurs locaux
susceptibles de déclencher le partenariat, le développement local
correspond à des initiatives ou projets de plus en plus
cohérents, non exclusivement marchands, en tentant de résoudre ou
d'atténuer les exclusions. Ainsi conçu, le développement
local est une tentative d'appropriation ou de réappropriation des
territoires, où un développement alternatif vient
compléter les effets de la logique économique dominante, et
où ce qui constitue traditionnellement des inégalités peut
être envisagé comme des différences »216(*).
Pour Marc Mormont217(*), il s'en suit qu'avant d'être un objet de
science, le développement local constitue un discours, sur des pratiques
plus ou moins légitimées ou institutionnalisées sur le
développement et sur le mode d'intervention dans le
développement, qui doit certaines de ses propriétés au
fait qu'il est « alternatif ». En fait, comme il le
souligne, on pourrait en quelque sorte affirmer qu'il y a toujours eu du
développement local, c'est-à-dire des pratiques locales de
développement, et même d'intervention sur le développement,
que les gouvernants ont cherché à orienter le devenir
économique de l'espace où elles étaient.
Il poursuit en affirmant que l'idée de
développement « local » ne peut se comprendre que
par ce à quoi elle s'oppose, c'est-à-dire plus exactement par le
rapport qu'entretien le « développement local » avec
les formes dominantes de développement et de gestion sociopolitique du
développement, qu'on peut appeler modèles de
développement. Il conclut en présentant le
développement local comme étant la mise en marché
de l'espace local. Cet aspect de sa définition laisse apparaitre, en
filigrane, l'idée de marketing territorial.
Alain Dubresson218(*) perçoit le développement local comme
une notion récurrente dans les nouveaux agencements politiques,
institutionnels ou industriels, d'abord dans les pays développés,
puis dans les sociétés en développement. Cette notion
intègre plusieurs dimensions- spatiales, économiques, sociales,
culturelles et politiques- dont l'interaction permet d'aborder les changements
urbains ou régionaux sans les réduire aux seules
évolutions des taux de croissance de leur PIB. Le développement
est la combinaison plus ou moins pertinente, plus ou moins efficace d'actions
collectives et de politiques publiques.
Processus dynamique et incertain plutôt qu'une
réalité figée, le développement local est à
la fois un problème de consolidation territoriale et de coordination
entre différents acteurs, qui interpellent les contextes institutionnels
locaux. Par ailleurs, cette notion comporte une dimension endogène, qui
insiste sur la mobilisation et la valorisation productive des ressources, des
énergies, des forces sur un espace (ou un
« territoire ») sans que ce dernier ne désigne a
priori une aire donnée, aux délimitations physiques
précises, fixes et aisément repérables. En effet, ce qui
peut être « local » ici est régional, voire
national ailleurs.
En ce qui concerne Alain Piveteau219(*), la conception du
développement local est nourrie par l'idée d'un
développement « par le bas », « par et
pour les populations », opposée à un
développement « par le haut », du ressort de
l'État... Plus qu'à un ensemble composite de stratégies,
le développement local renvoie ici à des dynamiques
endogènes de développement économiques observées
sur des territoires ou dans des régions. Au-delà de
l'accumulation de capital physique et humain qu'il implique, le
développement local indique un changement significatif dans
l'organisation de la production locale et une voie originale
d'industrialisation en comparaison des modèles économiques
traditionnels... Il combine une mobilisation d'acteurs locaux ancrés
dans une même réalité socio spatiale, une valorisation des
ressources locales et une émergence productive. On comprend que le
développement local est une volonté politique émanant du
pouvoir central dans le but de toucher de près les secteurs les plus bas
et reculés.
Avec Yves André Fauré220(*), l'expression
« développement local » - dont on notera en passant
qu'elle estrarement définie dans la littérature
spécialisée française- fait référence
à un ensemble de dimensions spatiales, économiques, sociales,
culturelles et politiques qui, par leur liaison dynamique, peuvent créer
les conditions d'un essor local ou localisé non réductible au
seul taux de croissance du produit de la collectivité
considérée...Trois processus lui sont associés : la
mobilisation et la valorisation des ressources, de tous types ; la
territorialisation appréhendée comme un construit organisationnel
et interactif ; l'institutionnalisation qui, au-delà des structures
encadrant les activités, met l'accent sur les modes de coordination des
agents et déborde les seules logiques marchandes.
Selon Diane Gabrielle Tremblay221(*), ce concept est
défini comme une stratégie d'intervention économique par
laquelle des représentants locaux des secteurs privé, public ou
social travaillent à la valorisation des ressources humaines, techniques
et financières d'une collectivité en s'associant au sein d'une
structure sectorielle et intersectorielle de travail, privée ou
publique, dotée d'un objectif central de développement de
l'emploi.
Le développement local et le développement
économique communautaire ont fondamentalement pour origine un même
constat ; soit celui de l'exclusion de certaines catégories de
population de l'emploi et du développement
socioéconomique222(*).
Claude Jaquier et France Mendès définissent le
développement local de la façon suivante : « un
processus global, une stratégie intégrée dont l'objectif
est de promouvoir une autre manière de penser et de faire les villes en
mettant l'accent sur la notion de solidarité et de citoyenneté et
surtout en cherchant, en luttant contre les mécanismes d'exclusion qui
sont trop souvent amplifiés quand ils ne sont pas
générés par les appareils bureaucratique et
technocratique 223(*)».
Mason Swack224(*) appréhende le développement
économique communautaire comme une stratégie efficace permettant
de trouver des solutions aux problèmes des groupes pauvres et sans
pouvoir, ainsi qu'aux collectivités sous-développées. A
leur avis, il ne s'agit pas de rendre la situation plus acceptable, mais bien
de la transformer et d'établir des institutions permanentes au sein de
la collectivité ; institutions fondées sur des partenariats
nouveaux. La collectivité joue elle-même un rôle plus
important à l'égard des institutions de l'extérieur et les
résidents en viennent à maîtriser davantage les ressources
de leur collectivité.
Pour le Conseil économique du Canada225(*), le développement
économique communautaire est l'amélioration des perspectives
d'emploi, des revenus et des autres aspects de l'économie non seulement
pour les populations, mais par ces populations en question elles-mêmes.
Le Conseil met en évidence ici le fait que les populations soient
bénéficiaires des retombées d'une telle initiative, car
elles y sont associées et elles participent.
Le développement économique communautaire, pour
Diane Gabrielle Tremblay, est définit comme une stratégie globale
d'intégration d'objectifs sociaux et économiques pour la
revitalisation socio-économique d'une collectivité
marginalisée. Les intervenants la définissent également
comme une stratégie où, par la valorisation des ressources
locales et le recours à de nouvelles solidarités, des
organisations et des institutions contrôlées
démocratiquement par des représentants de la communauté
sont créées.
Dans le cadre de cette étude, le développement
local est vu comme l'ensemble des actions et initiatives communes, de tous
ordres (économique, social, culturel, politique, etc.), menées
par l'ensemble des acteurs (divers et multiples) d'un espace
géographique déterminé, dans le but d'améliorer
leurs conditions de vie et de travail et de renforcer ainsi les liens sociaux.
1.3. LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Suivant les méthodologues comme Paul N'da, Madeleine
Grawitz et Raymond Quivy, aucun chercheur ne peut épuiser l'ensemble des
connaissances sur un fait social. La réalité étant
dynamique, elle devient accessible à de nouvelles recherches en fonction
de d'autres réalités ou grille d'analyse.
Pour ce faire, il est nécessaire d'entreprendre une
recherche documentaire. En effet comme le souligne Raymond Quivy etLuc
VanKampenhout, « tout travail de recherche s'inscrit dans un
continuum et est situé dans ou par rapport à des courants de
pensée qui le précédent et
l'influencent »226(*). La compréhension de notre thème
nécessite de consulter les travaux déjà effectués
par certains auteurs car comme le disait Gaston Bachelard « on connait
contre une connaissance déjà acquise »227(*) .
Dans le cadre de cette recherche, la revue critique de la
littérature permet d'abord d'identifier ce qui a déjà
été produit sur l'attractivité des territoires en
matière de connaissance et de découvrir des variables importantes
liées au sujet.
Ensuite elle permet de faire une synthèse et
d'élaborer une perspective nouvelle de recherche sur la base des
limites. Enfin la revue critique de la littérature permet
d'établir le contexte de la décentralisation en Côte
d'Ivoire, d'établir la signification du problème de recherche et
d'acquérir le vocabulaire et les concepts liés au problème
de recherche.
Cette revue critique de la littérature s'articule
autour des thèmes suivants :
- Réseaux relationnels et capital social,
- La participation des acteurs territoriaux aux processus de
développement local
- Les TIC dans la construction de l'attractivité des
collectivités locales
- Gouvernance territoriale et acteurs territoriaux,
- Les représentations sociales et attractivité
territoriale,
- Le marketing territorial dans le développement des
collectivités territoriales.
1.3.1. Réseaux relationnels et capital
social
Seabstien Geindre et Bernard Dussuc dans leurs analyses sur le
capital social et la formation des réseaux sociaux dans les petites et
moyennes entreprises (PME)228(*), affirment que le capital social est une ressource
essentielle pour les organisations. Selon eux le capital social est source de
performance et d'efficacité pour les organisations dans une
démarche entrepreneuriale.Pour ces auteurs, le capital social jette un
pont entre différentes catégories socioprofessionnelles dans la
réalisation d'objectifs et dans l'obtention d'informations utiles. De
plus, il représente un stock de ressources disséminé dans
le réseau relationnel. Il est donc un actif collectif selon eux.
Pierre Bourdieu229(*) participe à accorder une acception plus
claire du capital social. Pour lui le capital social est constitué du
réseau des relations sociales d'un individu et les différents
types de capital social que sont le capital économique, le capital
culturel, possédés par les agents qu'ils mobilisent pour
atteindre son but230(*).
En clair pour Pierre Bourdieu, le capital social est la somme des relations
dotées d'un certain pouvoir. Les individus parviennent à des
relations durables qu'ils mobilisent dans leurs rapports sociaux.
1.3.1.1. Le capital social dans la création de
l'attractivité territoriale
Bernard Dussuc et Sebastien Geindre, tendent à
démontrer que le capital social encourage la création
d'activités car il révèle les conditions d'accès
aux ressources et aide à y accéder231(*).En ce sens, ces recherches
renforcent la pertinence des apports de Pierre Bourdieu qui indique que les
différentes formes de capital ne sont pas indépendantes232(*). En effet, selon Pierre
Mueller233(*), le
capital social est un stimulus important pour les promoteurs de projets dans le
cas d'une organisation. Et plus important encore que le capital financier. Il
favorise la construction du développement par les acteurs.
Rodriguez Santos, étudiant le cas des femmes
entrepreneures en Espagne234(*), aboutit à la conclusion selon laquelle les
femmes souffrant d'un déficit de capital social limitent leur
capacité à obtenir des financements institutionnels. De plus, il
affirme que les femmes disposent de niveaux élevés de capital
social et ce, du fait de leur qualité supérieure de
réseautage et de meilleures capacités à établir des
consensus.
Certains travaux s'intéressent particulièrement
au rôle du capital social pour les catégories
socioprofessionnelles. C'est le cas de Roger Deakins235(*) qui étudie
différentes minorités ethniques en Écosse. Clarke Chandra,
qui s'intéresse à la communauté hispanique aux Etats
Unis.A des niveaux différents, ces études mettent en
évidence le rôle positif du capital social en matière de
création mais soulignent également que celui-ci peut avoir des
effets inhibiteurs. Ce qui fait dire à Roger Deakins que le capital
social peut être une aide ou une entrave.
Le capital social est donc nécessaire pour les acteurs
d'une collectivité territoriale car il révèle les
opportunités236(*)selon ChabaudDidier et Ngijol Joseph. Ils analysent
l'influence des réseaux sociaux des entrepreneurs tout en mettant en
exergue les modes d'activation des réseaux favorable à
l'élaboration et à la validation des opportunités
d'affaires.
Dominique et al237(*),montrent notamment que le capital social impacte
favorablement l'illusion de contrôle que développent les
praticiens, c'est à dire les acteurs en charge de la mise en oeuvre du
marketing territorial, tout en améliorant leur propension à
prendre des risques. Ils observent qu'un accès supérieur à
du capital social facilite l'accès aux ressources financières
dans l'industrie du tissage en Inde. Leurs travauxmontrent que les effets
favorables du capital social sont observables dans le cas de création
d'entreprise innovante.
Synthèse
Ces différents auteurs mettent en exergue les
caractéristiques du capital social. Pour eux le capital social et les
réseaux relationnels sont basés sur la qualité des
ressources échangées. Ils autorisent une transmission de
ressources variables selon l'individu mais également selon le contexte,
notamment du destinataire. Ils aboutissent aux résultats selon lesquels
il n'y a pas de différence entre le capital social et le réseau
relationnel.
Pour ces auteurs, le capital social et le réseau
relationnel sont les mêmes car ils se nourrissaient l'un de l'autre. Cela
permet de comprendre comment se constituait un réseau relationnel
territorial et comment un acteur intégrait ou était
intégré dans un réseau relationnel. La démarche des
auteurs dans l'étude du capital est explicative.
1.3.1.2. Participation des acteurs territoriaux au
processus de développement local
Charlotte Antoine lie l'absentéisme à la
production d'activités238(*). Pour elle, l'absentéisme comme est la
disposition d'un individu à être absent de son lieu de production.
L'absentéisme est une pratique qui se concrétise par des options
personnelles. En effet poursuivant son analyse elle soutient le
phénomène d'absentéisme désigne des absences dans
certaines activités sociales. L'auteur fait percevoir l'apparition de
nouveaux types d'absentéisme en rapport avec la gestion des
organisations. Pour elle, il n'y a pas de définition universelle pour
éviter de le réduire à certains phénomènes.
Elle affirme en fin de compte que la compréhension de l'attitude des
acteurs de l'organisation consiste àcomprendre lefonctionnement
organisationnel. Elle marque un rapport entre la motivation et l'attitude des
individus.
Cependant, Pierre Dubois239(*)appréhende l'absentéisme selon une
logique de l'acteur pour s'opposer à la direction d'une organisation.
Pour lui, c'est la manifestions de conflits et de tensions entre les individus
d'une même organisation.
Il apparait dans la littérature de différents
courants de pensées pour expliquer le phénomène de
l'absentéisme dans les organisations. C'est le cas de l'école des
Relations Humaines comme chef de file Elton Mayo. Pour cette école,
l'absentéisme provient d'une rupture des relations matérielles
entre les acteurs au sein d'une organisation. Il montre dans ses recherches que
les attentes des individus au travail sont liées au cadre du travail.
L'école des relations humaines soutient que les individus motivés
participent plus aux activités de l'augmentation et la production
augmente.
En effet, Herzberg Frederick mène ses recherches sur la
motivation des individus au travail. Selon lui, l'absentéisme des
acteurs dans les actions de l'organisation s'explique par l'insatisfaction de
certains besoins qu'il regroupe en cinq groupes que sont l'accomplissement, la
reconnaissance, le travail à proprement dit, les responsabilités
et la promotion. Il rattache à l'absentéisme l'insatisfaction
dans le travail.
Par ailleurs, Abraham Maslow240(*) pense que les besoins des individus sont
hiérarchisés et que l'insatisfaction d'un de ces besoins modifie
le comportement des individus et entraine leur absence dans les
activités de l'organisation.
Enfin quant à Yves Bourgoin 241(*), il estime que l'être
humain n'aime pas le travail et ferait tout pour l'éviter. Il
privilégie le management comme source de motivation pour leur imposer
des objectifs et des sanctions. Il prône pour la mise en place du DPO
c'està dire la Direction Par Objectif.
Comme nous venons de le constater, le phénomène
d'absentéisme n'est pas une notion précise. Sa définition
est polysémique vu l'angle sous lequel lesthéoriciens abordent
leur réflexion sur ce phénomène.
Synthèse
La revue de littérature effectuée sur la
participation des acteurs et le développement local, permet de
comprendre le comportement des acteurs dans les activités de
développement et sur le fonctionnement de l'organisation. Ces
différents auteurs étudiés ont exprimé le lien
direct entre les éléments de motivation et le comportement des
individus, que ce soit un impact positif ou négatif.
Pour ces auteurs l'absence des acteurs territoriaux dans les
activités de développement local génère non
seulement un coût de dysfonctionnement et un coût de remplacement,
qui constituent le coût financier mais également il
génère un coût « social », prenant forme dans la
démotivation des acteurs, la dégradation de l'image de
l'organisation et du service rendu.
1.3.2. Les TIC dans la construction de
l'attractivité des collectivités territoriale ivoiriennes
1.3.2.1. Communication interne et management des
organisations
La communication interne et le management des organisations
restent de vastes domaines de la connaissance et sont l'objet de plusieurs
publications et articles. Dans le cadre de notre recherche quelques
publications ont été retenues.
D'abordpour Phillipe Détrie et Catherine Meslin-
Broyez, les relations se rompent fréquemment dans le management de
plusieurs organisations242(*). Ces conflits sont soit ouverts ou latents. Et
peuvent apparaitre sous diverses figures. Pour ces auteurs, la présence
de conflits est due au fait que l'organisation n'est pas la somme des
compétences mais une diversité d'expériences. Et qu'une
seule erreur peut causer des préjudices à la performance de
l'entreprise ou de l'organisation. Ils attribuent à la communication
interne, diverses fonctions parmi lesquelles favoriser l'écoute entre
les acteurs, la circulation l'information, encourager le travail en groupe et
faire la promotion de la coopération. Ensuite
Jean Yves Capul ne reste pas en marge des analyses. Il affirme que les
organisations sont soumisesà des transformations qui parfois modifient
sa gestion. Il propose à cet effet que les organisations adoptent de
nouvelles stratégies dans le management en tenant
compte des Tics243(*).
Alex Mucchielli énumère un certain nombre de
conséquences que le dysfonctionnement de la communication interne
entraine sur les organisations244(*). Parmi ces difficultés, on note le cumule
d'informations, le manque de considération vis-à-vis des
travailleurs et l'inadaptation des moyens de communication et d'information
interne. Il propose pour cela de faire un audit de la communication interne. Ce
qui aboutira selon lui à une innovation des stratégies de
communication interne et des façons de penser la communication
interne.
De plus, Marie-Hélène Westphalen analysant la
communication d'entreprise, développe différentes
stratégies pour élaborer une campagne de communication efficace.
L'une de ces stratégies selon elle, est d'adapter la communication aux
exigences des usagers245(*).Par ailleurs Claude Duterme, souhaite la mise en
oeuvre effective des recommandations de l'école de Palo alto aux
organisations. Il argumente le mode de communication actuelle en lien aux
théories classiques. Il recommande aux praticiens une application de la
communication systémique dans les organisations
Enfin Peter Drucker apporte une réponse plus
précise. Il développe une approche nouvelle de
management246(*). Il convie les managers à associer tous
les acteurs dans la gestion des organisations. Pour cet auteur la performance
d'une organisation n'est pas liée sa capacité à produire
mais plutôt ses dispositions à communiquer, à bâtir
des relations de coopération, d'assurance autour de projets communs avec
les acteurs.
1.3.2.2. Impact des techniques de l'information et de
la communication sur les collectivités territoriales
Les ouvrages de Mc Luhan accordent de l'importance aux
conséquences de la technologie sur les organisations en particulier et
sur la société de manière générale. Pour lui
l'internalisation des Tic part de l'idée de village global et conduit la
mort des territoires. Les territoires fusionnent. Cependant les analyse de
Bertand Badie battent en brèche cette vision des Tic. Pour lui la
mondialisation n'entraine pas la mort des territoires au contraire elle permet
de réguler les actions économiques qui ne suppriment pas les
diversités culturelles et territoriales.
A contrario, Bernard Pecqueur essaie de critiquer cette
approche des Tics de la globalisation247(*). Il pense que les dynamiques territoriales
entrainent plutôt des mutations économiques. Ce regroupement est
pour lui la possibilité qu'ont les territoires de se vendre et de se
coupler avec d'autres économies mondiales.
Les communications248(*)de Bakis Henri sur cette question permettent de
comprendre l'influence des Tics sur les individus et les organisations comme
les collectivités territoriales. Il affirme que les Tic fabriquent des
interactions en établissant des enjeux entre les acteurs et des
catégories sociales à des degrés différents.
Conjointement, Annie Chéneau-Loquay rattache le développement des
pays d'Afrique aux Tics. Elle soutient que ces pays sont
précipités dans les Tic. Ces pays n'ont pas su intégrer
leurs besoins aux tics.
Mais Raphael Tshimbulu Ntambue pense que les pays
africains249(*), doivent
ajuster leur environnement social, économique et juridique à
l'ère de l'information pour dit-il réduire l'écart
existant entre pays développés et pays pauvre. Et cela à
partir d'un saut technologique ou théorie du
leap-frogdéveloppé Alexander Gerschenkron.
Selon Kra Raymond, dans son analyse de contenus des sites Web
de commune du district d'Abidjan250(*), le Web se présente comme un moyen efficace
de diffusion d'informations pour les collectivités locales. Pour lui, le
Web, permet la diffusion d'une masse importante de données accessibles
en une seule visite. Il affirme que le Web, s'il est bien utilisé dans
les collectivités locales, permet de trouver une solution au
problème relatif à leur promotion touristique et autres
activités commerciales génératrices de revenus. Kra
Raymond, parvient à ses conclusions en utilisant une analyse de contenus
de site Web des douze (12) communes d'Abidjan auxquelles il ajoute la commune
de Bingerville, commune périphérique.
De plus, dans une analyse faite sur la communication dans les
collectivités territoriales en Côte d'Ivoire251(*), Kra Raymond affirme que la
difficulté de communication dans les collectivités territoriales
ivoiriennes relève du conjoncturelle plutôt que du structurelle.
Selon lui, la communication n'est pas structurelle au sens où elle
s'inscrit dans les politiques décidées et accomplies par les
gouvernements locaux. Elle est conçue pour accompagner les projets
globaux de développement des collectivités locales.
L'installation d'un service ou d'une cellule de communication nécessite
la maitrise de certains paramètres notamment les moyens humains et
matériels et la place que la communication occupe dans l'architecture de
l'institution.
Geoge Benko souligne la nécessité pour les
collectivités territoriales d'inscrire leur stratégie de
communication marketing dans un contexte de mondialisation252(*). Cela permet une
adéquation des actions tant économiques que sociales. D'où
l'idée de concurrence territoriale.
Par ailleurs, avec la mondialisation, les collectivités
territoriales doivent développer des particularités pour se
distinguer des autres et créer une identité propre. Et Paul
Claval pose comme principe le Marketing territorial253(*). Cette méthode
suppose que les territoires doivent exister en se comparant aux autres
territoires. L'objectif du marketing territorial, selon Vincent Gollain, est de
faire exister un territoire en usant des techniques du marketing et des
ressources254(*).
Pareille pour Ousmane Bathiery,pour qui, les stratégies de Marketing
territoriale supposent la participation des acteurs locaux d'un territoire afin
de coordonner les activités pour être reconnues à partir
des spécificités afin d'impulser un développement
endogène255(*).
Néanmoins, la démarche marketing territoriale se
réduit en trois moments essentiels à savoir établir le
diagnostic du territoire, définir ses choix stratégiques et enfin
dresser son plan d'actions.
1.3.3. Gouvernance territoriale et proximité
des acteurs territoriaux
En Côte d'Ivoire, la gouvernance a connu des
modifications perceptibles. D'abord, par une transformation politique et
administrative, avec la décentralisation et la nécessité
de mettre en place des collectivités locales conduites par des
élus locaux. Pour les différents gouvernements qui se
succèdent, la gouvernance locale est utile au développement
national comme local. Car elle permet l'implication de tous les acteurs sociaux
dans les activités locales. Ce processus a été
développé à travers les réformes constitutionnelles
et administratives de 2001 et ensuite de 2011256(*).
Toutefois, le concept de gouvernance territoriale reste
polysémique. Mais Louis Michel essaie de donner une définition
précise. Pour lui la gouvernance territoriale consiste à
préserver les libertés des populations, de réduire les
disparités régionales. Il émet l'idée de «
justeÉtat »257(*). C'est-à-dire la possibilité de l'Etat
d'assurer la gestion de ressources nationales de façon équitables
en les régions. De cette façon, la signification de la
gouvernance territoriale ou locale est liée au concept de
proximité qui suppose une réciprocité entre gouvernants et
gouvernés dans des projets communs.
Suivant Jacques Chevalier, la gouvernance locale est une
transformation de l'organigramme de l'Etat258(*) qui délègue certains de ses pouvoirs
au plan local afin d'être plus proche des populations. Damien Talbot
quant à lui, rattache la proximité de la gouvernance en tenant
compte du concept de développement durable. Jacques Theys, tient compte
de l'histoire de la gouvernance pour établir des ramifications
locales259(*).
La gouvernance territoriale permet de diminuer les
inégalités économiques en favorisant l'aboutissement de
certains projets. Leroux Isabelle et Gilly Jean Pierre perçoivent la
gouvernance locale comme un mélange de proximité, qui est l'outil
d'équilibre qui permet de construire des projets communs et favorise des
interactions260(*).
L'objectif, selon Juillet Luc et Scala Francesca, est de favoriser une
planification en tenant compte de la diversité des statuts des
acteurs261(*). Selon
Catherine Baron,la gouvernance locale relève d'une continuité du
local et du global avecl'apparitiond'une nouvelle gestion des affaires civiles
locales262(*). De plus
Claudette Lafaye soutient que la gouvernance territoriale transforme les
relations de pouvoir en les équilibrant263(*).
Huisman Benoit et Ribes Franck signifient que ce pouvoir dans
les collectivités territoriales existe parce que les acteurs
l'admettent264(*). Ce
qui nécessite une reconnaissance légitime du pouvoir. En effet,
la proximité est devenue essentielle dans la gestion des
collectivités territoriales. Ce qui nécessite la mise en place
d'outils territorialisés. Mais pour LE Febvre Remi, c'est un concept au
contour flou et vaste utilisé par les hommes politiques pour designer
des modes d'action publique265(*).
La proximité relève également d'une
idéologie qui porte en elle la cohésion sociale entre les acteurs
d'un territoire. Les relations sociales se construisent en tenant compte de la
proximité266(*).
1.3.3.1. Les principes clés de la gouvernance
territoriale
Jean François Ngok Evina, la gouvernance territoriale
présente un certain nombre de caractéristiques. Il distingue
certaines caractéristiques propres à la gouvernance
territoriale267(*). Pour
lui, une des caractéristiques essentielles se rapporte aux
transformations de la société est due à la
décentralisation qui modifie l'architecture politico-administrative mais
aussi à travers des formes territoriales des politiques publiques. Il
affirme que la gouvernance des territoires locaux est une des marques
distinctives de la modernité qui s'oppose aux systèmes
centralisés, hiérarchisés et cloisonnés par
domaines spécifiques d'activités.
En effet, Pierre Muller, ne reste pas à l'écart
lorsqu'il affirme que la gouvernance territoriale permet une certaine
régulation des stratégies politiques tout en favorisant la
coopération des acteurs territoriaux et la citoyenneté locale qui
en constituent les fondements.268(*). De plus, suivant Gerry Stocker, une des
caractéristiques de la gouvernance territoriale fait appel à une
diversité d'acteurs, en tenant compte des citoyens qui
constitue le socle. Pour lui, dans la gouvernance territoriale tous les acteurs
doivent viser un bien commun. Ces derniers décident ensemble des
activités locales269(*).La connexion entre eux devient un
élément primordial pour les projets locaux.
1.3.3.2. La pratique du pouvoir dans les
collectivités territoriales
En ce qui concerne le pouvoir dans les collectivités
territoriales, Jean François Ngok Evina affirme qu'il est
influencé par le système politico-administratif. Pour lui, la
gouvernance territoriale permet de subdiviser en de diverses structures de
pouvoir en permettant à chacune d'elles d'être espace public de
délibération.
Pour cet auteur, les acteurs qui sont concernés par la
gouvernance adoptent une diversité de points de vue et de
stratégies. Il affirme que cemodede gouvernance est dédié
à rassembler les acteurs de la sphère politico-administrative,
les associations, les structures ayant une légitimité
institutionnelle. Cela s'apparente à une gouvernance institutionnelle
sélective qui écarte ou tient à distance les populations
concernées.
1.3.3.3. L'importance des acteurs dans la gouvernance
territoriale
Pour Jean François Simard, les sciences sociales
montrent le développement des collectivités territoriales de
façon formelle, la reléguant à de simples projets et
souvent même sans importance270(*). Cependant, les publications271(*) de Leroux Isabelle mettent
en lumière le contenu stratégique de la gouvernance territoriale
et les enjeux de négociation qui s'y déroulent272(*).
En outre, Jean Bruno lui essaie d'apporter des réponses
à certaines préoccupations portant sur la possession du pouvoir
dans les collectivités territoriales273(*). Sa réflexion porte sur le
développement social tout en revalorisant le rôle des acteurs pour
leur permettre d'être réellement impliqués. Jean Bruno
tente de dégager les limites de la gouvernance territoriale
traditionnelle et la manière dont les chercheurs appréhendent et
animent par leurs rapports la gouvernance communautaire.
Par ailleurs, le rapport Andrew et Leclerc s'intéresse
à la gouvernance de territoires forestiers274(*). Ils soutiennent que
l'approche qui domine le paradigme territorial néglige la place et le
poids des acteurs inscrits dans des logiques formelles. Leurs réflexions
laissent apparaitre la présence des dynamiques formelles dans la
construction d'une gouvernance territoriale.
Suivant la logique de Jean François Simard, on peut
admettre que le développement dans les collectivités
territoriales est un ensemble de changements pris en compte par les pouvoirs
publics275(*). Ce
processus le développement des collectivités fait intervenir des
projets de société portés par des leaders, mais aussi par
des institutions mises en place par la puissance publique. On peut alors
affirmer que la gouvernance territoriale est le résultat des
interactions qui se produisent au sein d'un écosystème d'acteurs
et d'organisations qui travaillent au sein d'un territoire
donné276(*).
À l'instar de George Stoker et de Saint-Martin, on peut
affirmer que la gestion du territoire fait interférer des institutions
et des acteurs qui, d'une certaine manière ne font pas
intégralement partir de l'espace gouvernemental du territoire.
1.3.4. Représentations sociales
Grazzini Fernand se basant sur les travaux de Serge Moscovici,
affirme que le concept de représentation sociale désigne une
forme de « connaissance, socialement élaborée et
partagée ayant une visée pratique et concourante à la
construction d'une réalité commune à un ensemble
social277(*). Pour lui
les représentations sociales sont à la fois
générées et générantes, produites à
travers l'interaction individuelle et collective. Puisqu'elles sont porteuses
d'un dynamisme. Il affirme que le concept de représentations sociales
permet donc d'appréhender les représentations comme un
phénomène collectif capable de transformer des groupes et des
nouvelles conduites.Les représentations sociales se construisent
à travers la réalisation d'un double processus d'objectivation et
d'ancrage.
Dans le même sens, Jean-Claude Abric dans ses analyses
sur les représentations sociales, affirme que celles-ci permettent aux
acteurs d'obtenir des expériences et des relations et de les associer
dans un environnement favorable pour eux. Pour lui les représentations
sociales guident les comportements tout autant que les pratiques des acteurs
sociaux et leur permettent de justifier les prises de position et les
comportements. Il soutient que les représentations sociales sont
à la trame de la vie en société surtout dans un territoire
qui est un espace vécu et où le lien social est dense.
A la différence de Jean-Claude Abric, l'accent sera
mis sur une utilisation dynamique des représentations sociales surtout
à travers la saisie de leurs fonctions pour comprendre en quoi elles
peuvent être déterminantes dans la construction de
l'attractivité territoriale de Ouragahio.
En effet, Willem Doise278(*), soutient que les représentations sociales
génèrent des statuts sociaux dans un ensemble de relations et
qu'elles organisent des mécanismes symboliques qui participent aux
relations sociales. Pour lui, dans l'étude des représentations
sociales l'on doit tenir compte les transformations qui peuvent avoir lieu
entre les acteurs, puisqu'elles sont ancrées dans des expériences
sociales, dans des manières de penser, des comportements ou même
dans des actions auxquelles adhèrent les acteurs. Cet auteur
suggèrede s'intéresser aux relations qui se produisent entre les
relations interpersonnelles, les statuts sociaux et même au niveau
idéologique des relations sociales.
Enfin pour Denise Jodelet279(*), les représentations sociales sont des
savoirs, socialement élaborés et partagés entre les
membres d'une organisation et qui concourent à la construction sociale
de leur réalité. Elle avance que toute représentation est
déterminée par un contenu qui se relie à un
objet280(*). Pour elle,
toute représentation sociale est représentation de quelque chose
et de quelqu'un, c'est-à-dire d'un individu, d'une famille, d'un groupe,
d'une classe, etc.
Se rapportant à la collectivité territoriale de
Ouragahio, les représentations proposées par l'instance
dirigeante doivent être compatibles avec les représentations du
reste des acteurs territoriaux. Ces dernières vont leur permettre de
mettre en oeuvre des interprétations de leurs actes qui se renforcent
mutuellement
1.3.4.1. Représentations sociales et
attractivité territoriale
Jean Pierre Olivier De Sardan281(*)soutient que le
développement est issu des interactions entre différents acteurs
d'un territoire. Il ne peut se comprendre en dehors des acteurs. Pour lui, le
fait que les acteurs d'un territoire restent indifférents aux projets,
conduit à l'isolement et à la dérive.
De Sardan affirme que le développement d'un territoire
est une structuration des activités des populations qui se manifestent
par des formes d'appropriation du territoire. Bien que le territoire soit un
espace ou les acteurs défendent des buts différents et des
intérêts contradictoires. La réussite d'un projet
d'attractivité dépend de la disposition des acteurs.
L'appropriation des projets de développement est le fait que les acteurs
intériorisent des façons d'agir et de faire qu'ils
pérennisent.
Pour Grigori Lazarev et Mouloud Arab282(*), le développement ou
l'attractivité d'un territoire dépend de la responsabilité
des acteurs. Le développement selon lui est une convergence de
stratégies adressé aux populations. Cela nécessite de
conserver la dynamique du progrès social. Les représentations
sociales des acteurs permettent donc de comprendre le sens qu'ils donnent
à leurs actions et cela va dans le sens proposé par Jan Rosset.
Pour lui c'est en fonction des manières dont l'attractivité est
objectivée par les acteurs, qu'un changement peut se produire283(*).
De ce fait, l'attractivité du territoire de Ouragahio
ne peut pas se comprendre en dehors des perceptions des acteurs. Car les
acteurs d'un territoire ont une diversité de représentations sur
le développement. Il existe des représentations sociales
liées au développement. Et c'est en fonction de ces
représentations sociales qu'il est possible d'élaborer des
actions d'attractivité territoriale.
Enfin Bernard Pecqueur284(*) note que le développement d'un territoire
vise à valoriser des interactions non marchandes entre les acteurs
territoriaux. Il attribue aux relations sociales une importance
particulière qu'il lie au développement et à son contexte
d'application.
1.3.4.2. Les Relations interpersonnelles dans le
développement territorial
Suivant Nicolas Sirven, le capital social se
désagrègelorsque les relations sociales entre les acteurs ne sont
pas conservées285(*). Pour lui, cette disposition d'entretenir les
relations sociales varie en fonction du nombre d'individus en interaction.Les relations sociales doivent
régulièrement être activées sinon elles perdent en
rendement. La mobilisation des ressources contenues dans les relations sociales
dépend des rapports entre les acteurs.
De même Angeon Valérie catégorise les
relations sociales. Elle distingue premièrement les relations type
« bonding » qui nécessite d'être constamment
entretenues pour que le capital social soit une ressource concrète et
nécessaire286(*).
Selon elle, les acteurs s'insèrent dans des liens de proximité
forte qui sont Encastrés dans leur structure relationnelle. Ces acteurs
approuvent, par leurs pratiques, desrègles et de représentations
communes. Selon elle, ces relations se rattachent aux liens forts
signifiés par Granovetter. Ensuite les relations de type
« bridging » qui ne nécessite pas une activation
régulière ni intense des relations.
Parallèlement, Valerie Angeon soutient que ces
relations intergroupes doivent toujours être entretenues. Et le processus
d'échange entre les acteurs doit impliquer la fréquence des
interactions qui se caractérise par des transactions de
réciprocité qui les obligent à la poursuite des
échanges. De ce fait, la fréquence des interactions tend à
déboucher sur la convergence des représentations sociales
c'est-à-dire l'élaboration de normes communes,
réciprocité et peut nourrir la dimension institutionnelle de la
proximité.
De plus, Angeon Valérie admet que les liens de types
bonding et linking reposent sur les structures relationnelles cohésives
qui crées et augmentent le sentiment d'appartenance et de
solidarité entre les membres du groupe. Et que dans les relations de
types bridging, d'autres raisonnement dominent.
La fréquence des contacts n'est pas une condition
nécessaire à la motivation de capital social. Les règles
respectées s'apparentes alors à une convention sans engagement
réciproque de leur part. Elles s'appuient sur la reconnaissance
temporaire d'une communauté qui justifie l'activation d'une relation
inhabituelle. Enfin pour elle, l'appartenance à une même
communauté rend compte de ce que les acteurs aient les mêmes
perceptions d'un phénomène qui est le développement local.
Ces liens entre les différents groupes expriment un degré de
proximité fort entre les agents.
Quant à Silvster Durlauf et Michael Fafchamps, ils
affirment que la planification des activités locales entre les
différents acteurs territoriaux produits des effets positifs287(*).
Ils caractérisent deux catégories. Le premier
qui fait référence à la collecte et à la
circulation de l'information. Dans ce sens Les liens qu'entretiennent les
acteurs reposant sur un ensemble de normes favorisant la coordination,
permettent une meilleure connaissance de comportements mais aussi un
accès moins couteux de l'environnement immédiat. La
deuxième catégorie est liée à l'action collective
des acteurs à mettre en oeuvre des ressources communes pour atteindre
des objectifs qu'ils n'auraient pas été atteints s'ils
étaient isolés les uns des autres. Ces auteurs mettent en
évidence l'ensemble des relations interpersonnelles dans lesquelles
s'inscrivent les acteurs.
Ces règles partagées encouragent l'innovation
tout en régulant leur liberté de conduite et d'action. Ce qui
facilite une meilleure compréhension entre les acteurs, en encourageant
la transparence et la circulation d'informations. Ces règles entrainent
la coopération et contribuent à stabiliser favorisant le
développement de signes qui limitent les difficultés
d'accès à l'information, réduit les incertitudes. Pour ces
auteurs, les réseaux sociaux locaux sont vecteurs de ressources qui
peuvent être mobilisées dans une perspective de
développement territorial.
En définitive, les dynamiques d'évolution des
territoires sont fonction du comportement des acteurs et de leurs interactions.
En ce sens, l'attractivité territoriale désigne une dynamique
d'initiatives locales qui met en mouvement des acteurs privés et/ou
publics à travers des formes de relations sociales
organisées288(*).
De cette manière, les relations interpersonnelles favorisent les
dynamiques de l'attractivité territoriale.
1.3.5. Le marketing territorial dans le
développement des collectivités
Selon Djahidja Guerbourb, la pratique du marketing territorial
constitue un élément essentiel dans le développement
économique et social d'un territoire. Pour lui, cela représente
un outil important pour attirer et de fidéliser diverses cibles que sont
les les touristes et les entreprises. Puisque ces dernières
représentent un certain investissement sur le territoire
considéré et contribuent à améliorer sa
qualité de vie et à l'instauration d'un sentiment d'appartenance
pour l'ensemble des acteurs du territoire. Il affirme cependant que,le
marketing territorial est un moyen nécessaire du développement
local et qui renvoie en une communication et à une diffusion des valeurs
territoriales.
De plus, Benoit Meyronin289(*), prend l'exemple de Lyon Parc Auto (LPA) qui est une
illustration pour un service public dont l'objectif direct la valorisation et
la promotion du parc. Il soutient que la démarche d'ensemble doit
refléter indirectement la promotion du territoire. En effet,
l'unicité de ce parc et son attractivité ont
amélioré le rayonnement de la ville en contribuant à la
promotion du territoire lyonnais. Selon lui l'organisation
d'évènements a caractères culturels comme la Fête
des lumières à Lyon est un exemple qui illustre parfaitement le
marketing territorial. Car cette fête bien que traditionnelle est
devenue, un festival "Lyon Lumière" qui se déroule chaque
année au soir du 8 décembre en le rendant lumineux et soutenue
par des prestations musicales associée avec riche patrimoine local.
Cette manifestation a permis de repositionner le territoire en attirant les
visiteurs qui renforce son tourisme par son rayonnement tant national
qu'international. Et tout cela soutenu par les moyens de communication qui lui
procurent une visibilité accrue sur tous les niveaux.
Il convient finalement de citer quelques pratiques attractives
qui ont permis aux entreprises de s'installer dans certaines régions du
monde. Elles ont été développées en
dépassant le simple cadre traditionnel pour offrir de nouvelles offres
qui contribuent à la promotion et à la valorisation du
territoire. Ces offres facilitent la prise de décision investisseuse
nationale et étrangère. C'est le cas de l'Inde, la Chine, le
Mexique, et de Londres à travers le programme Touchdown
London290(*).
1.3.5.1. Communication territoriale comme facteur
primordial et indispensable du marketing territorial.
Pour Djahidja Guerbourb, la communication ne peut pas se
réduire à un simple cadre échange d'information. Selon lui
elle doit tenir compte de l'influence qu'elle exerce sur autrui. Il soutient
que la communication doit rendre l'image d'une organisation, d'une
collectivité territoriale plus appropriée et plus favorable en
mettant en avant leurs marques et en renforçant les liens entre
l'émetteur et le récepteur du message qui peut être les
citoyens, l'usager. Ceci, permet de positionner le produit et l'organisation
vis-à-vis de la cible définie et de donner un sens à son
existence, notamment à travers l'atteinte des objectifs visés.
Djahidjan Guerbourg définit la communication comme un
échange d'information et de transmission de sens, en utilisant un
ensemble d'outils et de moyens qui facilitent la transmission des
messages291(*).
Dès lors, en diffusant des informations en rapport avec
le territoire, la communication présente divers avantages et influence
sa cible mettant en relief le meilleur positionnement en diffusant la meilleure
image pour le territoire. Ce qui permet d'attirer la cible dans l'objectif
qu'elle achète le produit et à payer son prix.
Cependant, la communication doit être associée la
promotion d'une perception constructive qu'a une la collectivité. La
ville algérienne "Tlemcen" selon Belkaid Esma et Benhabib Abderrezak,
représente un exemple palpable dans ce domaine car son image liée
aux qualificatifs de « apaisées, historique, conviviale,
tranquille, riche et calme, attribués » par ses
visiteurs292(*).
En définitive, la communication territoriale doit
remplir des fonctions qui sont d'informer, de promouvoir un territoire,
mobiliser les acteurs, les décideurs et les concitoyens, et enfin animer
la démocratie locale. Elle peut également viser les acteurs
locaux au niveau interne qui veulent investir ou habiter sur le territoire. La
communication médias et hors médias pourraient être une
aide dans ce sens.
1.3.5.2. Outils de marketing et de communication
territoriale
Vincent Gollain rassemble les outils de marketing et de
communication territoriale en cinq (5) groupes293(*). Il y a la publicité,
la stimulation des décisions, le parrainage et la communication
événementielle à travers le soutien aux
événements qui peuvent être culturels. Également les
relations publiques à travers les dossiers de presse, les
communiqués, interviews, événement. Et enfin le marketing
direct par le biais des catalogues, magazines.
Suivant Djahida Guerboub, ces supports sont partagés
entre les supports de communication médias et hors
médias294(*).
Pour lui, l'émetteur qui n'est rien d'autrel'organe dirigeante de la
collectivité, utilise l'un de ces outils selon ses objectifs et le
budget a sa disposition. Il affirme que les supports de la communication
Médias dont la publicité média, sont utilisés dans
toute forme de communication interactive en faveur de l'émetteur du
message. En plus des outils de la communication médias et dans le but de
promouvoir le territoire, les marqueteurs territoriaux utilisent d'autres
outils de la communication hors médias295(*).
PourDjahida Guerboub, la communication territoriale
présente des limites. L'une des limites est que l'organisation de
campagnes publicitaires ou d'événements comme les foires,
festival, nécessite importants moyens financiers que les territoires ne
peuvent pas assumer. Ces outils exigent une maîtrise accrue à la
fois sur les plans technique, humain et financier. Une autre limite avancer par
Fabrice Hatem, réside dans l'évaluation des campagnes
publicitaires. Ce qui pour lui offre une difficulté sur
celle-ci296(*).
1.3.6. Communication des collectivités
territoriales
Les écrits sur la communication des
collectivités territoriales sont nombreux. Toutefois, pour le
présent article, nous n'en citerons que quelques-uns. Il convient de
rappeler que le développement local impliquant une conjugaison des
efforts des autorités administratives et celles des populations locales,
ainsi qu'une étroite collaboration entre ces deux acteurs, il parait
judicieux que les premiers communiquent en direction des seconds sur les
politiques mises en place, les projets et les réalisations ; les
autorités locales doivent, dans le même temps, tenir compte de
leurs opinions. Pour ce faire, les autorités locales doivent accorder
une place de choix à la communication au coeur de leurs politiques
locales.
Cet état de fait est souligné par Raymond
Kra297(*)qui montre que
les collectivités locales ivoiriennes communiquent en direction de leurs
populations, afin de les informer des actions de développement en cours,
celles déjà réalisées ainsi que les projets.
Toutefois, il relève le fait que leur communication est conjoncturelle.
A ce propos, Kra Raymond souligne que, la communication des
collectivités locales ivoiriennes est spontanée,
improvisée et circonstancielle ; ce qui signifie qu'elle n'est pas
pensée sur le long terme.
Les collectivités territoriales devraient davantage
s'intéresser à la fonction communication, car elle permet
d'accompagner les actions des élus locaux. Cette idée est
soutenue par Lorant Guy298(*), qui confine le fondement de la communication des
collectivités locales dans l'exercice des fonctions des élus
locaux. En effet, selon l'auteur, les autorités locales
désignées par les populations locales donnent un sens à la
communication en informant, tout au long de leur mandat, les populations sur le
fonctionnement de leurs institutions, les politiques mises en place, leurs
projets et les actions de développement qu'elles mènent. La
communication locale trouve ici et ainsi son essence. En plus de cela, cet
auteur affirme que les autorités locales recourent à la
communication afin de traduire en actes concrets ce qu'elles entendent
réaliser pour leurs collectivités.
Dagenais Bernard299(*) présente, quant à lui, un autre pan
de la communication locale, en la rapportant à la ville. Il affirme que
les autorités publiques conçoivent la ville comme un lieu de
sociabilité où les individus se côtoient, échangent
et essaient de trouver un cadre de vie adéquat et apte à leur
garantir tranquillité et sécurité. La ville leur apparait
aussi comme un endroit où se heurtent divers intérêts et
diverses idéologies sociales et politiques en des occasions telles que
les débats, les rencontres de conseils municipaux, les élections,
etc. La communication émerge à cet effet comme un outil
fédérateur dont se servent, d'une part, les autorités
locales pour aller à la rencontre de leurs concitoyens, et ces derniers,
d'autre part pour souligner aux élus locaux leurs préoccupations
et leurs besoins.
Pour Martial Pasquier300(*), la communication des organisations publiques se
trouve au croisement d'un constat, d'une nécessité, d'une
exigence, d'un moyen et d'une difficulté.
Nous retenons, de ces écrits, que la communication est
une réalité au sein des collectivités locales, quelques
soient les pays. Apparaissant sous plusieurs formes et utilisant des moyens
multiples et diversifiés, la communication des collectivités
locales reste par moment improvisée par les autorités locales ;
ce qui pourrait, dans certains cas de figure, la laisser à
désirer et agir par conséquent sur son efficacité.
1.3.7. De la communication publique dans les
collectivités territoriales
Les autorités administratives et politiques locales
ont, entre autres rôles, celui de propulser le développement des
collectivités locales dont elles ont la charge. A cet effet, les
États centraux leur attribuent des compétences au nombre
desquelles figure la communication.
Le développement local impliquant une conjugaison des
efforts des autorités administratives et celles des populations locales,
ainsi qu'une étroite collaboration entre ces deux acteurs, il parait
judicieux que les premiers communiquent en direction des seconds sur les
politiques mises en place, les projets et les réalisations ; les
autorités locales doivent, dans le même temps, tenir compte des
opinions des populations. Pour ce faire, ces autorités doivent accorder
une place de choix à la communication au coeur de leurs politiques
locales ; cela signifie que la communication doit être une
réalité au coeur des politiques de développement locales.
Cet état de fait est souligné par Kouassi
Raymond Kra301(*). En
effet, il met en lumière l'existence de la communication dans les
collectivités locales en Côte d'Ivoire. Il montre que les
collectivités locales ivoiriennes communiquent en direction de leurs
populations, afin de les informer des actions de développement en cours,
celles déjà réalisées Toutefois, l'auteur
relève le fait que leur communication soit conjoncturelle. En
réalité, selon lui, la communication des collectivités
locales ivoiriennes est spontanée, improvisée et
circonstancielle ; cela revient à dire qu'elle n'est pas
pensée sur le long terme. Elle serait élaborée pour faire
face à des situations immédiates, voire pressantes. Cela a un
impact sur son efficacité.
Demeurant toujours au chapitre des collectivités
territoriales de la Côte d'Ivoire, Kouassi Raymond Kra302(*), dans un autre
article, met l'accent sur les outils qu'elles utilisent, notamment internet. En
effet, l'auteur montre, dans une étude menée sur les sites
internet des mairies des communes du district d'Abidjan et de la commune de
Bingerville, en Côte d'Ivoire, l'existence de la communication au sein de
ces institutions. L'accent, dans cet écrit, porte beaucoup plus sur leur
utilisation de l'internet en tant qu'outil d'information et de communication.
A cet effet, Kra Raymond affirme que sur l'ensemble de ces
institutions (qui s'élève à une dizaine), seulement quatre
d'entre elles possèdent un site internet ; c'est-à-dire
moins de la moitié. Il ressort de l'analyse du contenu de ces sites
internet que beaucoup d'informations sur le fonctionnement de ces institutions
sont mises à la disposition des internautes. A cela s'ajoutent des
informations sur la valorisation du patrimoine culturel et touristique desdites
communes.
Toutefois, l'auteur déplore l'utilisation de ces sites
internet à des fins personnelles, voire politiques, de la part des
élus locaux qui, majoritairement, appartiennent à des groupements
ou partis politiques. Il relève la quasi inexistence de
possibilités d'interaction et d'échanges sur ces sites ; ce
qui entraine leur sous-utilisation par les collectivités qui les
détiennent.
La question de la communication dans les collectivités
locales a été aussi abordée par Francois Meysonnier et
Violaine Appel303(*). A
travers une étude réalisée dans des villes
françaises, ceux-ci vont, au nombre des moyens de communication
qu'utilisent les collectivités locales, mettre l'accent sur la presse
(en particulier les journaux municipaux). A l'entame de l'enquête, ils
s'intéressent à l'évolution historique de cette presse
municipale. Ils distinguent à cet effet les journaux externes
(destinés aux populations) dont la création remonte aux
années soixante et n'ont pas cessé de progresser tout au long des
deux décennies suivantes, au point où toutes les villes de
l'étude en étaient dotées ; et les journaux
internes (destinés au personnel) dont l'usage demeure plus
récent et lent dans les mairies et dont la création est
motivée par des préoccupations de gestion interne.
En termes de caractéristiques et de contenus,
l'étude laisse voir que les journaux municipaux externes sont
généralement mensuels et de petit format, abordant des
thèmes tels que la culture et les loisirs, les questions sociales,
l'urbanisme, l'économie, les travaux de voirie, la vie des quartiers...
Les journaux internes, apparaissant sous cinq (05) types distincts (agendas,
notes de service, forum, journaux économiques et magazines), contiennent
diverses rubriques, telles qu'une présentation des réalisations
de la mairie, des descriptions des services et fonctions de l'organisation
communale, une revue des loisirs et des activités
récréatives du personnel, etc. Ils concluent leur enquête
en relevant le fait que les journaux externes oeuvrent plus pour la
construction de l'image de la mairie, alors que dans le cas des journaux
internes, l'implication du personnel parait assez faible.
Ces exemples, quand bien même n'étant pas
exhaustifs, donnent de constater que les collectivités communiquent et
le font à travers certains moyens. Il faut, par ailleurs relever le fait
que cette communication, au coeur de certaines mairies, est une fonction
à part entière et est, par conséquent, gérée
par un service communément appelé service de communication.
Certains auteurs se sont, dans leurs écrits, penchés sur le
fonctionnement de ce service.
C'est l'exemple de Monique Fourdin304(*). Il ouvre son écrit
par un constat fait après une décennie d'existence des services
de communication en France depuis la loi de la décentralisation de 1982.
Celui-ci est que, malgré toutes ces années, ces services sont
toujours en quête d'une identité. Cela s'explique par le fait que
ce nouveau domaine d'exercice (que sont les services de communication) se
trouve « coincé » entre la communication et la
politique. Cette situation soulève une double question car, en
réalité, les communicateurs locaux revendiquent une modification
des rapports élus/électeurs et un renouvellement de la
citoyenneté d'une part, et l'attestation de leur professionnalisme
à partir de la « dépolitisation » de la
communication, en parallèle avec l'accession de certains parmi eux
à la carrière d'élus, d'autre part. Ce paradoxe
amène l'auteur à envisager le concept de la professionnalisation
des communicateurs locaux comme un processus inachevé, parce que posant
à la fois une question d'objectivité et de
subjectivité.
Poursuivant sa réflexion, Monique Fourdinaffirme,
après présentation de quelques données permettant de
cerner le milieu, que la communication locale qui est d'abord
« l'apanage » des villes, semble non seulement avoir de
beaux jours devant elle, mais que ce nouveau terrain d'exercice est aussi digne
d'intérêt.
Par ailleurs, elle note que le développement de ce
nouveau secteur -celui de la communication locale- est dû à une
double dynamique interne et externe aux collectivités. Sur le plan
interne, l'on assiste à une forte mobilisation de plusieurs acteurs que
sont les communicateurs, les élus et les agences. Les communicateurs,
dans ce moule, se trouvent souvent « coincés », car
les ambitions politiques des élus sont souvent mises aux
premières loges. Toujours sur le plan interne, le moteur de la
professionnalisation est défini par le vote d'un budget
spécifique et l'attribution de locaux. Cependant, cette
professionnalisation de la communication locale modifie les rapports de
pouvoirs au sein de l'institution.
Un autre élément important de
légitimation de cette profession est la citoyenneté. En
réalité, depuis le début des années 90, les
communicateurs locaux fondent leur légitimité sur la promotion de
la citoyenneté. En tant que « médiateurs »
investis par la légitimité démocratique, ces
communicateurs accordent désormais un grand crédit à
l'opinion des citoyens et deviennent ainsi leurs
« nouveaux » représentants, car ils ont une parfaite
connaissance de l'opinion publique qu'ils acquièrent au moyen des
sondages.
Toutefois, en dépit de tous ces efforts de
professionnalisation, le secteur de la communication locale se trouve
confronté à certains obstacles. Ce sont, entre autres,
l'incertitude des frontières de ce secteur d'activité et la
dilution de la communication locale dans la communication publique. Pour finir,
Monique Fourdin présente la professionnalisation de la communication
locale comme un élément remettant en cause la définition
du métier politique, parce que les barrières existantes entre les
compétences en communication et les ressources politiques semblent
brouillées.
Bominique Bessières et Francois Grima305(*) se sont également
intéressés aux services fonctionnels de la communication et de la
formation dans les collectivités. Ils reconnaissent, d'entrée de
jeu, la pertinence de ces postes fonctionnels pour le bon fonctionnement des
collectivités. Cependant, la légitimité de leur existence
semble, pour plusieurs raisons, remise en cause ; ce qui rend leur
intégration délicate et toujours en construction. La
première raison est la tension du contexte économique.
En effet, une décennie après la loi de la
décentralisation de 1982 en France, le poids des
prélèvements obligatoires afférents aux
collectivités a fortement augmenté. Vu leur existence
récente et la faiblesse de leur reconnaissance interne, les actions de
ces services sont remises en cause. La deuxième raison demeure la
difficulté d'évaluation de leurs résultats. A ce niveau,
il faut noter qu'en tant que « fonctions transversales »,
les actions des services fonctionnels de la communication et de la formation se
trouvent toujours liées à celles d'autres directions
administratives ; un isolement en vue de leur évaluation devient
donc difficile.
Malgré ces remises en cause, les auteurs
révèlent certaines sources de légitimités mises en
jeu par l'insertion et la reconnaissance de ces nouveaux postes fonctionnels.
Il s'agit d'abord d'une légitimité fondée sur la
proximité du pouvoir ; ensuite, une légitimité
fondée sur une logique de service (ces postes fonctionnels deviennent
des prestataires de services proposant une panoplie d'avantages aux autres
services, et cela à des coûts réduits) ; enfin, il y a
les modes de reconnaissance externes, qui prennent en compte les enjeux
sociétaux, juridiques et professionnels.
Les collectivités territoriales doivent davantage
s'intéresser à la fonction communication, car elle permet
d'accompagner les actions des élus locaux. Cette idée est
soutenue par Guy Lorant306(*), qui confine le fondement de la communication des
collectivités locales dans l'exercice des fonctions des élus
locaux. En effet, selon l'auteur, les autorités locales
désignées par les populations locales donnent un sens à la
communication en informant, tout au long de leur mandat, les populations sur le
fonctionnement de leurs institutions, les politiques mises en place, leurs
projets et les actions de développement qu'elles mènent. La
communication locale trouve ici et ainsi son essence.
Il convient de retenirque la communication est une
réalité au sein des collectivités locales, quels que
soient les endroits. Apparaissant sous plusieurs formes et utilisant des moyens
multiples et diversifiés, la communication des collectivités
locales reste par moment improvisée par les autorités locales, ce
qui pourrait, dans certains cas de figure, la laisser à désirer
et agir par conséquent sur son efficacité.
Il faut donc croire qu'une communication locale bien
élaborée pourrait pleinement aider les autorités locales
à relever les différents défis qui les attendent ;
défis au rang desquels se trouve celui du développement local.
Le rôle des services de communication est de veiller au bon
fonctionnement de cette communication à l'échelle locale à
travers l'intégration de toutes les dimensions y compris la dimension
numérique.
1.4. SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
1.4.1. Contexte de la recherche
Il s'agit dans cette partie de présenter l'histoire de
l'attractivité territoriale en Afrique et plus précisément
en Côte d'Ivoire à travers le processus de
décentralisation. Cela permet également de mettre en exergue les
différents acteurs et leurs pratiques qui entrent en relation pour
former la décentralisation territoriale telle qu'observée.
1.4.1.1. Le processus de la décentralisation
guidé par les organismes internationaux
De 1960 à 1980, les pays Africains ont reçu la
centralisation des structures politique comme héritage307(*). Cette construction
politique provient d'un certain nombre de pratiques comme la corruption, le
clientéliste, la décadence, le népotisme. On observe alors
la faiblesse des structures étatiques. Dès l'instant ou ces
structures de l'État rencontrent des déficiences, il est devenu
nécessaire de le réformer au moyen de la
démocratisation308(*). C'est dans cette situation de crise des
systèmes centralisés soutenu par les Programme d'Ajustement
Structurel (PAS) que la décentralisation administrative sera mise en
place.
Plusieurs auteurs se sont interrogés sur ce nouveau
défi que représente la décentralisation et plus
précisément sur ces bénéfices pour ces pays. Leurs
préoccupations étaient plutôt orientées vers les
grandes décisions des institutions de développement comme la
Banque mondiale, le FMI309(*). Cette démarche mettait plutôt l'accent
sur les acquis de la décentralisation.
De ce fait, la Banque mondiale présentant son bilan sur
le développement dans le monde de 1999 à 2000, discerne des
éléments fondamentaux à savoir, la stabilité
politique, l'efficacité du fonctionnement du secteur public,
l'équité sociale et la stabilité
macroéconomique310(*). En réalité comme le soutien Toure El
Hadj, l'objectif des reformes proposées par les institutions
internationales étaient politique et économique311(*).
Mais pour ceux qui soutiennent le concept de « bonne
gouvernance », l'avènement de la décentralisation permet une
gestion pluraliste de l'action politique. Ce qui permet de rapprocher les
dirigeants de la population. Comme le soutient le ministère de
l'intérieur ivoirien, la décentralisation avaitd'abord pour but
d'accroitre chez les populations un sentiment d'appartenance local ensuite
nationale312(*).Ce
rapprochement entre les dirigeants et la population, favorise la participation
citoyenne et rend la gestion locale plus responsable et moins
corrompue313(*). De plus
les collectivités locales peuvent proposer à leurs citoyens des
prestations conformes à leurs exigences. Pour cela elles sont mises au
service du développement local, pour atténuer la pauvreté
et réparer les inégalités socio-spatiales314(*).
Certaines publications montrent que les pays en voie
développement présentent tous les mêmes
réalités oû il est facile de mettre en oeuvre la
décentralisation pour permettre le développement local. Il s'agit
là pour Toure El Hadj du contenant institutionnel315(*) de la
décentralisation. Il s'agissait pour les organismes internationaux comme
la banque mondiale d'orienter la décentralisation dans les pays en voie
développement. C'est eux qui doivent prescrire des choix pour guider le
processus de décentralisation tout en proposant des solutions
miracles316(*).
Solutions auxquelles les réalités sociales des Etats se heurtent
par moment puisqu'elles ne sont pas conformes à leurs besoins317(*).
1.4.1.2. L'application de la décentralisation
dans les pays en voie de développement
Dans les années 1990, les recherches portant sur les
relations entre les structures de l'Etat et structures locales étaient
devenue important pour apprécier le succès des économies
africaines, de l'efficacité administrative des institutions et de la
nature des sociétés africaines318(*). Pour certains auteurs comme Jérôme
Marie, Eric Idelma et Marc Totié, la décentralisation traduit la
faiblesse de l'Etat puisqu'elle consiste à transférer aux
collectivités locales des prédispositions sans ressources
conséquentes319(*).
D'abord parce que les ressources financières se
limitent parfois à quelques transferts de fonds. Alors que les fonds
issus de la fiscalité locale sont incapables de supporter les charges
réservées aux collectivités locales320(*). Et enfin commel'affirme
Charles Nach Mback, le processus de décentralisation pose des
difficultés en termes de capitales humaines321(*). Il soutient que
l'organigramme dans les collectivités locales africaines présente
un sommet pointu et une base élargie322(*).
Cet état de fait s'observe dans l'organigramme standard
présenté par la Direction Générale de la
Décentralisation et du Développement Local (DGDDL)323(*). Dès lors, les
structures décentralisées font face à des
responsabilités grandissantes tandis qu'elles possèdent de
ressources insuffisantes324(*). Cependant pour Jean Piere Jacob, ces
responsabilités sont liées à la gestion de services
publics proposés aux citoyens en termes de qualité de service. Et
selon lui, En même temps que les institutions lèguent les
prédispositions aux collectivités locales, elles leur
transfèrent par la même occasion les coûts et les
insuffisances financières auxquels elles sont confrontées par
l'ajustement structurel325(*).
Certains auteurs RIBOT Jesse, Robert Ziavoula,
présentent plutôt la décentralisation comme une occasion
pour l'État de se reproduire sous de nouvelles formes sur le plan
local326(*). En effet
Jesse Ribot pense que la décentralisation s'est effectuée sans
être soutenue d'un transfert suffisant de pouvoir327(*). De même les
collectivités territoriales décentralisées n'ont pas assez
de pouvoir pour proposer aux populations des prestations de
qualité328(*).
Même si a priori cela suppose la gestion des affaires locales par des
élus locaux, les pouvoirs étatiques restent omniprésents
à l'échelle locale329(*).
En analysant le processus de décentralisation au Congo,
Robert Ziavoula considère que la décentralisation constitue un
défi puisque les autorités locales n'ont aucune
légitimité face aux gouvernements centraux qui exercent un
contrôle et une influence dans la gestion des affaires locales330(*).
1.4.2. Identification du problème de
recherche
L'espace géographique de Ouragahio est devenu une
sous-préfecture depuis 1961 et commune depuis 1995. Le
périmètre communal de Ouragahio comprend onze (11) villages et
des campements. Au sein de ce périmètre communal, cohabitent des
autochtone (Bété), des allochtones (Baoulé, senoufo,
malinké, Wé, et bien d'autres communautés) ainsi que des
allogènes (Maliens, Burkinabé, Guinéens). Chaque
communauté possède en son sein une association.
Et dans chacun de ses villages, il existe des associations
formelles (association de jeune, association de femmes, etc.) et des structures
informelles dont les mutuelles de développement qui fonctionnent
malgré ce statut. Ces structures cohabitent et entretiennent entre elles
des relations tant formelle (reconnus par les autorités administratives)
et informelle. Cette situation confirme la thèse de Jean Boiffin selon
laquelle le territoire est un lieu d'interférence entre divers groupes
sociaux, et c'est justement ces interactions qui lui donnent une
identité et le distingue des autres territoires331(*). Ils forment ainsi un
réseau relationnel d'acteur pour le développement de ladite
commune.
Et cela devrait encourager les stratégies collectives
et l'échange d'information et de plus favorise l'attractivité
territoriale. Les réseaux relationnels territoriaux deviennent alors une
caractéristique nécessaire profitable pour l'organisation dans
laquelle les individus évoluent332(*). Ce qui leur permet de construire une approche
durable de l'attractivité de leur territoire. Ils transposent la logique
d'aménagement territorial à une logique de management territorial
selon Hernandez. On est donc dans une démarche de marketing
territorial.
Pour Vinvent Gollain, le Marketing Territorial facilite
l'action collective333(*). La logique selon lui, part du constat que
l'attractivité d'un territoire est l'aboutissement d'une
diversité d'acteurs. Il est donc l'effort collectif de valorisation d'un
territoire. La responsabilisation de ces acteurs est donc nécessaire. Il
comprend diverses manières favorisant la mise en commun des acteurs,
facilitant la collaboration dans des projets collectifs.
Partant de la dimension sociologique du territoire, la commune
de Ouragahio est perçue comme une organisation qui suppose une
implication de tous les acteurs territoriaux dans son fonctionnement et dans
ses actions d'attractivité. À la différence d'une
entreprise, le développement d'un territoire ne résulte pas de la
décision d'un seul acteur mais repose sur la synergie d'actions
menées par des acteurs différents, d'où entre en jeu la
notion de système334(*). La notion de système comprend les acteurs
publics et peut être constitué de volontés privées
et individuelles.
La dynamique de transformation de toute localité
implique la présence et l'intervention d'acteurs multiples335(*). Les acteurs territoriaux
prennent diverses formes, y compris les individus, les entreprises, les
organisations gouvernementales, les agents municipaux et les organismes
communautaires. Ils peuvent être issus de la communauté - les
résidents - ou peuvent provenir de l'extérieur - c'est le cas par
exemple des touristes, des agents gouvernementaux, et des entreprises
internationales. En plus, dans la plupart des cas, peu d'acteurs exercent une
autorité absolue sur les autres acteurs, d'où la
nécessité pour l'attractivité territoriale de
procéder par la concertation, la coopération et, de façon
générale, tout simplement par trouver les moyens de travailler
ensemble.
De ce fait, par la présence d'acteurs variés, il
y a des intérêts « légitimes »
varié336(*).
En effet, les objectifs et les intérêts
poursuivis par les acteurs territoriaux diffèrent pratiquement d'un
acteur à l'autre, et d'un segment de population à un autre. Par
exemple, par rapport à un enjeu précis, les membres d'une
même communauté ont des opinions partagées. Plus encore, un
même acteur peut être à la fois un résident, un
parent, un travailleur, un usager de tel service, un propriétaire. Il
est même possible qu'un acteur ait plusieurs intérêts et
valeurs, dont certains peuvent aussi être contradictoires337(*). En termes de planification
de l'attractivité territoriale, ceci veut dire qu'il ne faut pas
être étonné par des conflits d'intérêts au
sein du périmètre communal de Ouragahio. Toutefois, ces conflits
peuvent être gérés, en misant spécialement sur une
communication efficiente et sur des processus de négociation.
Il découle logiquement de ce constat
d'intérêts multiples que dans la planification de
l'attractivité territoriale de Ouragahio, on doit composer avec
différentes orientations de développement, et qu'il peut y avoir
des conflits entre ces différentes orientations collectives. Quand il
s'agit de planification de l'attractivité de la commune en identifiant
des orientations stratégiques, ceci demande un effort de coordination,
de communication et de négociation.
On observe des dispositions variables d'agir de la part des
acteurs entre les différentes communautés mais aussi au sein de
chacune d'entre elles. Alors que certaines communautés s'engagent dans
un rôle pro-actif dans leur développement socioéconomique
local, d'autres n'agissent pas.
Par exemple, on observe dans certaines localités
(villages, Campements, quartiers) de la commune des comportements
communautaires de dépendance, soit envers la Mairie, soit envers les
institutions internationales (Ambassade de leur pays d'origine), alors que
d'autres espaces se caractérisent par leur dynamisme. On observe cette
variation aussi à micro-échelle : alors que certains individus
participent aux processus de développement local, d'autres ne croient
pas être en mesure de l'influencer. Ceci met en évidence
l'importance des actions et des programmes qui visent à renforcer la
capacité des individus et de l'ensemble des communautés à
se prendre en main.
La dernière réalité constatée dans
la commune de Ouragahio, ce sont les acteurs individuels qui font le
développement - seuls ou en groupes. C'est le facteur humain et non pas
les ressources financières ou les agences qui sont responsables de
l'attractivité du territoire. De plus, l'attractivité
territoriale est une démarche qui appartient au territoire
lui-même, elle ne s'impose pas338(*). Elle peut être encadrée et
appuyée et la capacité des acteurs peut être
renforcée, mais aucune agence externe ne peut remplacer acteurs locaux
et créer seul un processus de développement local à long
terme339(*).
Une action peut être menée dans la commune sans
toutefois que certains acteurs ne soient informés de son
déroulement. Ces différents constats
énumérés ci-dessus posent le problème des relations
interpersonnelles dans la construction sociale de l'attractivité du
périmètre communal de Ouragahio.
1.4.3. Formulation du problème de
recherche
La décentralisation est un processus dans lequel l'Etat
se dessaisit, au profit des collectivités territoriales dont
l'administration est assurée par des assemblées élues et
disposant d'une liberté de décision, des compétences
exercées jusque-là par ses organes centraux et ses
représentants territoriaux340(*).
De ce fait, la décentralisation est sans
contestée une victoire pour la démocratie341(*). Si dans les zones urbaines,
le vote démocratique posait peu de problèmes, il n'était
pas évident que la population rurale s'approprie rapidement le suffrage
universel. En effet, comme le mentionne Annabelle Brochet342(*), dans les villages, les
décisions importantes se prennent par consensus des chefs de familles.
Le vote démocratique heurte donc la sensibilité des populations
pour plusieurs raisons : plaçant tous les électeurs sur un
pied d'égalité (aînés/cadets, hommes/femmes) il
définissait une pratique à l'opposé de la
hiérarchie sociale villageoise.
Au plan local, même si l'avènement de ces
élus est parfois ressenti par les villageois comme une reprise en main
du pouvoir local par des représentants de l'Etat, on est passé de
la situation duale précédemment décrite à une
situation de gouvernance locale où doivent dorénavant coexister
trois types d'acteurs : les pouvoirs étatiques, les pouvoirs dits
« traditionnels » et enfin les nouveaux pouvoirs
élus343(*).
La collectivité territoriale de base constitue le lieu
privilégié de la confrontation de ces différents
systèmes de pouvoir344(*). Les élus de ces collectivités, par
leur appartenance sociale aux communautés villageoises, doublée
de la légalité qui leur est conférée par le vote,
se trouvent dans une position stratégique pour constituer des points de
jonction entre des logiques plurielles : ils peuvent être des
intermédiaires efficaces entre les pouvoirs
« traditionnels » et un pouvoir étatique encore
souvent considéré comme étranger. Cette position,
habilement gérée, revêt un potentiel énorme :
celui de pouvoir réconcilier la légalité de l'Etat et la
légitimité des pouvoirs traditionnels, c'est-à-dire la
population rurale avec l'Etat, ce qui constitue certainement un des enjeux
majeurs de la réussite de la décentralisation territoriale.
Mais une connivence trop forte peut également conduire
à une forme de paralysie. Nombre d'études de cas nationaux
révèlent que les élus sont socialement issus du pouvoir
traditionnel ou qu'ils y sont liés au point de ne pas pouvoir mettre en
oeuvre une politique qui n'aurait pas l'assentiment des chefferies. Par
conséquent, la liberté du maire d'agir pour
l'intérêt général est limitée par son
inscription dans son environnement social.
Au Mali, au Niger et au Sénégal, le constat est
le même : malgré la crise cotonnière et les
réformes sectorielles, c'est le système d'encadrement
paysan qui continue à prévaloir345(*). Par conséquent, il y
a rarement d'oppositions frontales, de conflits ouverts entre pouvoirs
élus et pouvoirs coutumiers, car la balance des pouvoirs est encore trop
déséquilibrée au profit de ces derniers346(*).
Dans un tout autre contexte, c'est le cas des conflits au
Mexique entre habitants et élus publics sur les pentes des montagnes qui
entourent la ville de Monterrey347(*) et à proximité de Nantes en Frances,
celui de l'opposition d'habitants à l'implantation de porcheries
industrielles dans l'espace péri-urbain348(*). Les acteurs publics sont
mis en cause pour avoir permis un certain type d'usage, n'avoir pas
empêché un projet privé. Les valeurs environnementales sont
mobilisées pour tenter de maintenir le statu quo et les qualités
liées à certains usages ou à l'espace proche du logement.
Ces situations peuvent être considérées comme des conflits
d'usages.
En Côte d'Ivoire, le constat a été fait
dans plusieursdépartements d'Alépé, Grand-Bassam, Guiglo
et le district d'Abidjan. En effet il ressort des conflits de
compétences entre les élus locaux et les populations dans la
gestion des ressources territoriales349(*) . Ce qui impacte
négativement les rapports entre gouvernants-citoyens350(*)dans la mesure où les
élus sont limités dans leurs actions d'urbanisation de la
ville. Apparaissent ainsi des conflits
fonciers351(*). Il les a classés
en deux groupes : les conflits verticaux et les conflits horizontaux. Les
conflits verticaux se manifestent entre les structures centrales de l'Etat et
les collectivités territoriales. Les conflits horizontaux se
déroulent entre les collectivités locales. Causés
généralement par des faits structurels, ces conflits sont
alimentés et envenimés par des facteurs conjoncturels et surtout
politiques.
Ces différents éléments
énumérés précédemment apparaissent dans la
commune la commune de Ouragahio, mieux ou la rupture des relations sociales
entre gouvernants et citoyens peuvent être analysés du point de
vue de l'action collective, des formes de mobilisation, des idéologies
et des valeurs qu'ils portent sur l'organisation ou de la rationalité
des habitants mobilisés. Nous considérons leur dimension spatiale
et territoriale. Que révèlent ces relations sociales
territoriales de la commune de Ouragahio ?Les relations sociales
territoriales de la commune de Ouragahio, se manifestent sous différents
aspects.
D'aborddes oppositions ou controverses entre les populations,
et acteurs publics qui se manifestent pardes actions de protestation face
à un choix de localisation, à la réalisation d'une
infrastructure, à un projet. On peut classer dans ce type de conflit la
question du contentieux mobilisé par des habitants352(*) ou certains micro-conflits
liés à des pratiques de l'espace remises en cause par des projets
publics353(*). Ces
situations sont souvent nommées selon Jean Marc Dziedzicki354(*)de conflits environnementaux
ou conflits d'implantation. Il propose de distinguer des conflits
d'aménagement s'opposant à la réalisation d'un projet, des
conflits d'implantation liés à la perception des impacts
potentiels d'un projet et des conflits d'environnement portant sur les impacts
d'un équipement ou d'une activité en fonctionnement.
Ensuite, nousavons observé lors des réunions
entre les acteurs publics et les populations, des débats houleux entre
acteurs publics lors de la négociation de projets ou sur la mise en
oeuvre de politiques publiques. Ces relations prennent l'allure de
confrontation plus que de coopération, relèvent du rapport de
force, de la résistance au changement. Il s'agit ici le plus souvent de
différends ou de controverses - au sens d'interprétations pour
reprendre le vocabulaire de Michel Marié, un « iceberg
tensionnel »355(*).Enfin, des conflits sociaux et politiques
apparaissentsous l'angle de leur relation au territoire. Luttes, mouvements et
oppositions électorales peuvent être lus à partir des
espaces qu'ils mobilisent ou qualifient356(*).
L'étude des relations interpersonnelles entre les
acteurs territoriaux dans la construction de l'attractivité territoriale
de Ouragahio présente un grand intérêt puisque ce sont les
acteurs qui conduisent le processus de création et qui
établissent les premiers liens entre les réseaux. Ce qui conduit
à poser plusieurs questions de recherche devant permettre d'apporter des
éléments de réponses afin d'éclairer sur le
rôle des réseaux relationnels territoriaux.
1.5. Questions de recherche
1.5.1. Question principale de recherche
Cette recherche s'articule autour d'une question principale et
des questions spécifiques. La question principale de recherche porte sur
le mode de construction de l'attractivité territoriale par le
réseau relationnel territorial c'est à dire de quelle
manière le réseau relationnel territorial permet-il la
construction de l'attractivité du périmètre communal de
Ouragahio ?Par cette question de recherche il ne s'agit
d'analyser le rôle des réseaux relationnels territoriaux dans la
construction de l'attractivité territoriale de la commune de
Ouragahio.
1.5.2. Questions secondaires de la
recherche
Cette question de recherche se décline en trois (3)
questions spécifiques :
- Comment se construit l'attractivité de la commune de
Ouragahio?
- Quelles sont les interactions qui s'organisent autour du
système de gouvernance territoriale pour rendre la commune attractive
?
- Quels sont les dispositifs et les outils mobilisés
par le réseau relationnel de Ouragahio pour attirer et faciliter
l'implantation de structures en son sein ?
La réponse à toutes ces questions
nécessite au préalable une définition concise des
objectifs de la recherche.
1.6. Hypothèses de recherche
La planification d'une recherche scientifique en fonction des
hypothèses, est un moyen nécessaire pour la mener à
termes. Elles constituent une présomption portant sur les faits à
étudier. C'est en quelque sorte une réponse anticipée a
une question suscitée par un problème.
Selon Madeleine Grawitz, l'hypothèse doit être
rattachée à une théorie existante afin d'être en
conformité avec le contenu actuel de la science. Cependant Lawrence
Olive pense que « l'hypothèse apporte des réponses aux
objections qu'il a lui-même formulées face aux études qui
l'ont précédé »357(*)
En même temps, l'hypothèse sert de fil
conducteur. PourLamiaâ EL Hijri, elle sera substituée à la
question de départ qui ne doit pas être
négligée358(*). La formulation de l'hypothèse conduit
àchoisir dans une masse de données du terrain, celles qui sont
les plus appropriées, c'est-à-dire leur efficacité pour
vérifier l'hypothèse359(*). En fait, elle se présente comme une
proposition de réponse aux questions de recherche. Pour Lamin Dibba,
les hypothèses orientent le recueil et l'analyse des données qui
nécessiteront d'être testées, corrigées et
approfondies.
Les hypothèses relatives à cette
problématique se déclinent en hypothèse
générale et hypothèses opérationnelles.
1.6.1. Hypothèse générale de
larecherche
Notre recherche est construite autour d'une hypothèse
générale formulée comme suit : la construction de
l'attractivité de la commune de Ouragahio est intimement liée au
réseau relationnel par des mécanismes de proximité
initiés par le système de gouvernance territoriale.
1.6.2. Hypothèses secondaires de
recherche
L'hypothèse générale se décline en
hypothèses secondaires. Nous avons trois (3) hypothèses
secondaires que sont :
- L'attractivité de la commune de Ouragahio
dépend d'une gouvernance territoriale mixte impliquant tous les acteurs
exerçant sur le territoire
- L'adéquation entre gouvernance formelle et informelle
doit permettre de contribuer à gérer les tensions
inhérentes au réseau relationnel.
- Les Tics et le cadre formel régulation des relations
sociales peuvent permettre de construire l'attractivité territoriale de
Ouragahio.
1.6.3. Cadre opératoire : les variables et
leurs indicateurs
Selon Thines Georges et Lempereur Agnès, une dimension
désigne tout aspect d'un phénomène constituant une
grandeur mesurable directement ou indirectement et perceptible par un
observateur360(*).
L'indicateur est ce qui indique, permet de reconnaître
une variable.
Dans le cadre de cette recherche, un indicateur est un indice
de qualité se rapportant à un aspect spécifique de la
construction de l'attractivité de la commune de Ouragahio. Il permet
d'établir l'efficacité et le niveau de l'attractivité par
rapport à l'un des objectifs de l'étude simplifiant ainsi le
processus de collecte des données. Les indicateurs s'avèrent
important pour la détermination du rôle des relations
interpersonnelles et de leur impact dans le processus de construction de
l'attractivité du dit territoire. Sur la base de cette
définition, trois principales dimensions des variables peuvent
être mises en évidence. Il s'agit entre autres la dimension
symbolique, de la dimension structurelle, et de la dimension
idéologique.
La dimension symbolique renvoie aux contextes normatifs et
institutionnels qui régissent le phénomène social c'est
à dire la variable. Les indicateurs de cette dimension sont
généralement les normes sociales, les règles, les lois et
les textes, etc.
La dimension structurelle se réfère aux
éléments structurant le territoire de Ouragahio afin de le rendre
apte à recevoir un système organisé dans le temps et lui
permettant d'être attrayant, en mot assurer son développement
économique et social. Les éléments sont de divers natures
et soit sont définis par le temps et une construction par strates
successives ou soit imposés par une institution.
Enfin par dimension idéologique, l'on entend l'ensemble
des représentations sociales, des valeurs, les perceptions liées
au phénomène de l'attractivité. Elle renvoie donc à
la manière dont les acteurs de cette collectivité
perçoivent ce phénomène et correspond à un ensemble
d'information, d'opinion et de croyance relative au phénomène
social.
Hypothèses retenues
|
Variable indépendante
|
Dimensions
|
Indicateurs
|
Variables dépendante
|
Dimensions
|
Indicateurs
|
H1 : L'attractivité su périmètre
communal de Ouragahio dépend d'une gouvernance mixte impliquant tous les
acteurs territoriaux
|
La gouvernance mixte impliquant tous les acteurs
territoriaux
|
Structurelle
|
- Implication politique
des acteurs dans l'activité de promotion de la
collectivité
- Organisation
d'action publique territoriale
|
L'attractivité du périmètre
communalde Ouragahio
|
Structurelle
|
La coopération entre les acteurs territoiriaux
La coordination dans les actions liées à la
promotion de la collectivité
|
Idéologique
|
Raison d'agir des acteurs
La satisfactiondes acteurs impliqués
|
Idéologique
|
- La démocratie participative
- L'implication qui est relative à
- la participation effective des acteurs
dans la gestion des affaires locales
|
Symbolique
|
Rapport de pouvoir qui favorise le consensus entre les acteurs
Le respect des Engagements
|
Symbolique
|
Concrétisation d'intérêtcommun qui se
traduit par le partage équitable des gains Reconnaissance
réciproque de la légitimité des acteurs
|
H2 : les Tics et le cadre formel de
régulation des relations sociales peuvent permettre de construire
l'attractivité du périmètre Ouragahio
|
Les tics et le cadre formel de régulation des
relations sociales
|
Structurelle
|
- L'utilisation
la radio communale pour informer les administrés
- participation
administrés aux émissions radiophoniques
grâce au téléphone
|
L'attractivité du périmètre
communal Ouragahio
|
Structurelle
|
- Urbanisation du périmètre communale de
Ouragahio
- Implantation d'entreprise sur un site, adhésion a un
club
- Des ressources urbains comme la
présence de grands magasins de centre villes et l'offre
en matière d'équipement culturel comme le cinéma, le
théâtre,
|
Idéologique
|
La compétence, les diplômes et la qualification
des acteurs dans le domaine des Tics
|
Idéologique
|
- La perception d'une identité locale,
- L'existence d'un patrimoine
culturel local participe aux représentations
identitaires positives, La notoriété locale des décideurs
politiques et leur image contribuent à l'identification et aux
représentations de leur territoire. L'absence d'implication
politique des élus est perçue comme un
déficit.
|
Symbolique
|
Les lois, les textes
règlements, les actes les normes implicites qui
régissent le fonctionnement de la collectivité territoriale
|
Symbolique
|
-Percevoir chez les décideurs locaux une volonté
commune ,Un désir de coopérer apparaît primordial pour de
nombreux investisseurs., Le « Savoir travailler ensemble »
qui révèle l'état d'esprit de la
dynamique locale.
- Organisation autour d'objectif commun. , la cohésion
sociale la qualité des services publics
|
H3 : l'adéquation entre
gouvernance formelle et informelle doit permettre de contribuer à
gérer les tensions inhérentes aux réseaux relationnels
|
L'adéquation entre gouvernance formelle et
informelle
|
Structurelle
|
La qualité des liens entre la mairie de Ouragahio et
les acteurs.
Implication detous les acteurs
dans les prises de décisions.
La planification de stratégie commune, la concertation
dans les prises de décision.Interaction continue entre les
différents acteurs de la commune.
|
Les tensions inhérentes aux réseaux
relationnels
|
Structurelle
|
- Apparition de nouveaux acteurs
- Comportementd'évitemententre les acteurs.
Isolement physique de certains acteurs
Mobilisation de certains acteurs extérieurs de la
collectivité et construction de clan.
Rupture de communication au niveau formel et informel.
|
Idéologique
|
- La capacité de la
mairie àformuler et a mettre en place de façon
effective des politiques adéquates
Appropriation des acteurs des différentes actions de
développement du territoire.
La satisfaction des acteurs impliqués dans les
processus de décision
|
Idéologique
|
- Apparition de nouvelles
représentations chez les acteurs.
- Rumeurs répétitives et absence de dialogue
entre les acteurs.
- Rétention de l'information et
recours à des intermédiaires pour
communiquer.
- Vision du monde
complètement différent et incompatibilité
entre les discours
- Pas d'ouverture a l'écoute
|
Symbolique
|
- Le respect mutuel
des acteurs des territoriaux des institutions qui
régissent les interactions entre eux
- Devoir de rendre
compte aux autres acteurs
|
Symbolique
|
- Instabilité du consensus social
- Utilisation de la vie privée dans les conflits
- Incapacité d'entendre un autre
point de vue ,Stigmatisation des acteurs
|
Source : Okou Roméo, Juillet
2019.
1.7. Objectifs de la recherche
Les objectifs de cette recherche se déclinent en un
objectif général et en trois objectifs spécifiques.
1.7.1. Objectif général
L'objectif général de cette recherche est
d'analyser le rôle des réseaux relationnels territoriaux dans la
construction de l'attractivité territoriale de la commune de
Ouragahio.
Le marketing territorial est un fait social, une action
orientée vers les collectivités territoriales. Pour comprendre
la construction de l'attractivité de la commune de Ouragahio, il faut
analyser comment les acteurs territoriaux se comportent au sein territoire,
ainsi que les logiques de leurs actions. Et par ailleurs comment les relations
interpersonnelles agissent les uns sur les autres pour favoriser
l'attractivité du territoire.
Cet objectif général se décline en trois
(3) objectifs opérationnels.
1.7.2. Objectifs secondaires
· Comprendre la manière dont se construit
l'attractivité de la commune de Ouragahio.
Les acteurs territoriaux agissent envers les choses en
fonction du sens que cela représente pour eux. Or les
représentations sociales sont considérées comme la matrice
des actions du marketing territorial. D'où élaborer une action de
Marketing territorial, revient à construire une image de la
réalité sur laquelle on veut intervenir361(*).
· Identifier les interactions qui s'organisent autour du
système de gouvernance territoriale de Ouragahio pour rendre le
territoire attractif.
Les actions de marketing territorial sont composées par
les acteurs aux statuts divers et aux légitimités variées
voire potentiellement conflictuelles362(*), entreprise, syndicats, patronat,
universités, entreprises publiques, journalistes, etc., en interaction
dans la définition d'une démarche de marketing territorial. Il
s'agit de montrer l'existence de relations régulières entre les
acteurs, plus ou moins étroites, plus ou moins suivies.
Quels sont alors les acteurs qui interagissent pour favoriser
l'attractivité du périmètre communal de Ouragahio. Il
s'agira de comprendre comment les acteurs territoriaux prennent part à
la décision des politiques de gestion de la commune. Comment se
créent les alliances ? C'est en quelque sorte comprendre les
motivations des acteurs engagés dans la construction de
l'attractivité territoriale.
· Etudier les dispositifs et les outils mobilisés
par le réseau relationnel de la commune de Ouragahio pour attirer et
faciliter l'implantation de structuresen son sein.
Une relation interpersonnelle est perçuecomme une
communication entre deux acteurs. Dans toute organisation, il y a des
rencontres entre les individus et groupes sociaux. Et cette rencontre se fait
sous forme d'interaction par le moyen de la communication. La communication
interne jouant un rôle actif dans le marketing territorial, il s'agit de
comprendre sous quelle forme se manifeste la communication au sein de la
commune de Ouragahio entre les différents acteurs sociaux ? Quels
sont les normes produites pour faciliter l'attractivité
territoriale ?
1.8. Cadre de référence théorique
de l'étude
Le choix théorique permet de décerner des bases
à la perspective qu'on choisit pour conduire les travaux de recherches.
Contrairement au cadre conceptuel, qui répond au souci de
désignation des concepts clés sous-jacents à
l'étude et à leur clarification en vue de préciser la
perspective dans laquelle ils sont utilisés363(*).
Selon Toure El Hadj, l'attractivité territoriale n'est
pas propre à l'administration publique mais impliques divers acteurs aux
légitimités différentes à l'échelle
locale364(*). Sur
quelles bases théoriques et analytiques s'appuie la perspective
constructiviste dans l'étude de l'attractivité territoriale ?
Trois (3) cadres théoriques pertinents à
l'analyse du rôle des réseaux relationnels dans la construction de
l'attractivité territoriale de Ouragahio s'inscrivent dans une
perspective constructiviste. Il s'agit de la théorie de l'acteur
stratégique de Michel Crosier et Erhard Friedberg, de la théorie
interactionnisme systémique de la communication et de la théorie
des relations humaines.
1.8.1. La théorie de l'acteur
stratégique de Michel Crozier et Erhard. Fridberg
1.8.1.1. Son apport à notre étude
La théorie de l'acteur stratégique soutenue par
Michel Crozier et Erhard Friedberg est propre à la sociologie et plus
précisément à la sociologie des organisations. Elle
apparait dans l'oeuvre commune « l'acteur et le
système »365(*).Suivant cette théorie, le jeu des acteurs
n'est pas défini par un ensemble de règles ou de normes, ou
liée au contexte de l'organisation. Il faut percevoir la construction
d'actions collectives en tenant compte des attitudes et les gains souvent
opposés. Donc pour cette théorie, le fonctionnement d'une
organisation est lié par fabrication humaine sur la base des relations
entre les acteurs.
De plus, Michel Crozier et Erhard Friedberg366(*) estiment que dans le
fonctionnement d'une organisation, il est nécessaire de
considérer des actions individuelles des acteurs, comprendre exactement
leurs actes. Mais ces stratégies n'ont pas d'objectifs clairs et
structurés. Suivant Tressor Fobaso, dans son analyse portant sur cette
théorie, soutient que les stratégies des acteurs dépendent
des atouts de l'acteur et des relations dans lesquelles il se trouve367(*). Par ailleurs l'acteur
adapte son comportement à celui d'autrui.
Cette théorie s'applique à cette étude.
En outre, elle démontreque lesacteurs de la commune de Ouragahio ont
chacun des intérêts individuels différents et
développent un comportement stratégique diffèrent. Cette
théorie peut aider à construire l'attractivité
territoriale de Ouragahio en tenant compte intérêts individuels et
des relations complexes entre les acteurs.
La construction de l'attractivité territoriale de la
commune de Ouragahio, fait intervenir l'interaction entre des acteurs
politiques et privés dotés de légitimités
différentes et souvent en quête de nouvelles
légitimités. Cette approche interactionnelle des pouvoirs locaux,
éprouvée par Albert Mabileau, est susceptible de
révéler la manière dont ceux-ci négocient le
contrôle des ressources transférées et comment leurs
relations se structurent.
Si la décentralisation semble favoriser les nouvelles
élites politiques locales, elle peut désavantager les
autorités préexistantes à sa mise en oeuvre. À en
croire Martin Siddiquee, nombre d'auteurs considèrent le pouvoir local
comme « inégalement réparti entre les acteurs en
présence »368(*).
Devant cette redistribution inégale du pouvoir, il est
fort à parier que les élus locaux (conseillers ruraux)
chercheront, par exemple, à gérer les missions confiées
par l'instance centrale, tandis que des contre-pouvoirs (représentants
étatiques dans les collectivités territoriales, chefs
traditionnels) essaieront de modifier le processus en leur faveur. Tous ces
acteurs puissants, peu ou prou, seront obligés de négocier le
contrôle des ressources « statutaires, normatives, actionneuses,
relationnelles, matérielles, humaines et informationnelles
»369(*). De
surcroît, le pouvoir local ne se manifeste pas uniquement dans les
rapports entre élus locaux et représentants étatiques. Le
pouvoir local s'enchevêtre également dans des enjeux
socioéconomiques cruciaux.
En effet, Eric Delavallee, dans une analyse portant sur le
pouvoir organisationnel370(*), considère qu'il est lié à la
possession d'une zone d'incertitude, c'est-à-dire une des zones qui
n'est pas précisément définies et délimitées
au sein de l'entreprise. Pour lui, au sein des structures formalisées,
existent toujours des espaces inconnus. Celui qui possède, même
partiellement, une zone d'incertitude, devient incontournable pour le
fonctionnement de l'organisation, est en quelque sorte irremplaçable. Ce
dernier créer alors une dépendance des autres à son
égard371(*).
Quant à Holas Bernard dans son analyse sur la tradition
Krou372(*), soutient que
la terre est synonyme de richesse. A cet effet, les propriétaires
foncières sont considérées comme des personnes riches qui
les placent au-dessus socialement des non propriétaires. Selon lui la
terre est le premier capital essentiel dans tout développement et
production en milieu rural. En effet, cette dernière est la base, sans
terre, point de vie. De plus, la terre est le symbole de toutes les
activités à la campagne et de la vie paysanne. Il affirme que la
terre a un caractère sacré pour les KROU. Cependant, avec
l'arrivée de la mondialisation et du système capitaliste, elle
est devenue l'objet de toute convoitise et source de conflit
Les chefs de villages et les propriétaires terriens
ayant en charge la gestion la ressource foncière du
périmètre communal de Ouragahio ont la possibilité de ne
pas offrir leur terre à l'instance dirigeante pour la réalisation
des différents projets de développement. La possession des
ressources foncières est donc un élément essentiel dans la
gestion de la commune. Elles permettentà celui qui les possède,
d'exercer un certain pouvoir sur le manager de la commune qui n'est autre que
le maire Dr Tabley Dacoury.
Au départ, les propriétaires
terriensétaient quasiment substituables. La preuve, certains acteurs
comme les chefs de village n'ont pas hésité a donné leurs
terres à la commune pour des actions de développement puisque ces
dernières à l'époque n'avaient pas de valeur
financière (25000 f cfa) et que les responsables administratifs avaient
tout pouvoir sur eux373(*). Cela transparait dans les propos de Mr V.G, notable
du village de Ouragahio en ces termes : « c'est sur notre terre qu'il
construit la ville sans nous donner cinq francs. On a donné gratuitement
nos terres aux autorités pour construire. Mais maintenant on peut plus
faire ça ». Mais le temps passant les lots du territoire ont
acquis de la valeur (un lot sur le périmètre communal de
Ouragahio coute entre 250000 et 350000 f CFA).
Au fur et à mesure du développement de la
commune et de son expansion, les propriétaires terriens deviennent de
moins en moins substituables. La possession de ressources foncières leur
permet d'apporter des réponses à des problèmes fonciers de
la commune que, dans certains cas, le maire était seul à
décider.
Les responsables municipaux ont de plus en plus besoin de ces
derniers pourdes actions d'attractivité de la commune.
Parallèlement, les propriétaires terriens acceptent de moins en
moins de choses de la part de la mairie et deviennent de plus en plus exigeant
sur les contreparties de leur contribution. Leur pouvoir grandit et la relation
de dépendance à l'égard de la mairie devient une
véritable relation d'interdépendance.
Ils se sont rendus indispensables aux yeux de l'administration
municipale. Au fil du temps, leur pouvoir organisationnel accroît leur
capacité de négociation. Préserver un espace que les
autres ne maîtrisent pas confère une importance capitale dans les
relations sociales.
Les acteurs qui contrôlent des zones d'incertitude de
Ouragahio, sont plus nombreux comme les chefs de villages, les
propriétaires terriens. Le pouvoir organisationnel est davantage
réparti au sein de l'organisation, moins concentré dans les mains
de quelques-uns à son sommet.Contrôler une zone d'incertitude leur
donne la possibilité de garder leur comportement imprévisible.
1.8.1.2. Les limites de la théorie de l'acteur
stratégique
· L'oublie de la négociation
Suivant Trésor Foboso, la théorie de l'acteur
stratégique ne prend pas en compte les négociations entre les
acteurs au sein de l'organisation374(*). Pour lui, tout se déroule comme si la
négociation était une bande de transmission, mécanique et
transparente, entre les rapports de pouvoir et les attitudes des
acteurs375(*). Mais
à une autre étape et pour les mêmes motifs, la
négociation devient une question centrale pour comprendre le
fonctionnement de l'organisation376(*). Elle contraint l'organisation dans son
fonctionnement etprofite d'une certaine liberté du pouvoir sur laquelle
elle fleurit. La prise en compte des comportements réels en situation de
négociation s'impose assez clairement si l'on entend affiner notre
compréhension de l'univers politique que constitue la
collectivité territoriale de Ouragahio.
· L'absence de
légitimité
Tresor Foboso admet que les raisonnements sur la
légitimité n'est pas présente dans la théorie de
l'acteur stratégique. Selon lui, la légitimité est
considérée comme un instrument qui ne changera pas la
stratégie des acteurs. Elle s'aperçoit a travers un ensemble de
croyances et d'idées qui dépendent des relations de pouvoir. Mais
cette légitimité possède une certaine liberté par
rapport aux relations de pouvoir et agit de façon indépendante
sur les acteurs. La légitimité est un enjeu dans les
activités et sont construites dans les interactions entre acteurs. Ces
interactions elles ne sont pas déterminées par les relations de
pouvoir. La légitimité participe à la compréhension
du système par les acteurs et contribue donc à
l'élaboration de leurs stratégies.
1.8.2. La théorie interactionnisme
systémique de la communication
1.8.2.1. Son apport à notre étude
La théorie interactionnisme systémique de la
communication nait des recherches de l'Ecole de Palo Alto. Selon Lanfumez
Denise, cette conception donne une approche nouvelle de la
communication377(*).
Elle perçoit la communication comme la participation d'un individu
à un système d'interactions qui le relie aux autres. Les
chercheurs de l'écolePalo Alto se sont intéressés au
système des échanges et aux communications paradoxales.
Dans un modèle interactionnisme systémique, tout
se passe comme dans un jeu d'échec. Il y a des règles qui
régissent les coups.
La communication interactionnisme systémique selon
Doucet Philipe, est une relation, c'est à dire un processus qui
nécessite un feed back pour tous les messages émis à
l'endroit du destinataire378(*). Elle comprend toutes les formes de communication
à savoir les attitudes, le verbal, les comportements qui ont tous une
signification. Par ailleurs ce processus de communication s'étend au
cadre porteur de valeur, de principes et de normes379(*).
Lathéorie interactionnisme systémique de la
communication repose sur l'idée que pour comprendre un tout, il faut
examiner les relations entre les parties de ce tout. L'analyse
systémique assimile l'organisation à un système s'est
à dire un ensemble de parties indépendantes organisées en
fonction d'un but, complexe, finalisé, hiérarchisé et
ouvert à son environnement que l'on définit comme l'ensemble
extérieur à l'organisation quand une influence s'exerce sur elle
et qu'elle peut influencera son tour.
En quoi la théorie interactionnisme systémique
de la communication peut- elle être utile à cette recherche ?
Quels rapprochements peut-on établir entre cette théorie et le
mode de communication et l'attractivité de Ouragahio ?
De plus le choix de cette théorie comme cadre
théorique d'étude de la commune de Ouragahio se justifie alors
à plus d'un titre.
D'abord l'attractivité territoriale de Ouragahio est un
phénomène complexe dans sa mise en oeuvre. Cela nécessite
de connaitre les besoins et les attentes des acteurs territoriaux.
Ensuite, la commune de Ouragahio est considérée
comme un système c'est à dire un ensemble
d'éléments en interaction dynamiques, organisé en fonction
d'un but qui est l'attractivité territoriale de la commune. C'est une
organisation, un univers d'interactions, où les acteurs territoriaux
sont poussés par différentes raisons à agir dans un sens
ou un autre.
Les informations interviennent en permanence entre les acteurs
et au sein de la commune. Elles peuvent être qualifiées de
structurante puisqu'elles doivent modifier le comportement et les
représentations des acteurs dans le but d'atteindre
l'attractivité territoriale qui est conçu comme finalité
de leur mise en relation. La commune de Ouragahio étant le siège
de cette transformation, il aura des variables d'entrées et de sorties
de l'information. Les entrées de l'information sont sous l'influence de
l'environnement communal et les sorties de l'information qui résultent
des activités internes c'est àdire du fonctionnement de la
commune.
Il aura une réaction de la part des acteurs pour
montrer leur volonté de s'inscrire dans le processus de
l'attractivité du territoire initié par l'instance dirigeante.
Cela va entrainer une dynamique de changement qui va se propager dans toutes
les couches socio-professionnelles sous forme d'effet boule de neige. On
obtiendraune expansion ou une explosion du phénomène de
l'attractivité territoriale. Une des conséquences est de rendre
inattendu et imprévisible le comportement des acteurs territoriaux, de
faciliter l'apparition de certaines réactions-réponses
spontanées qui prennent la forme d'effets pervers.
De plus pour pouvoir atteindre les objectifs de
l'attractivité de la commune de Ouragahio, les réactions doivent
être articulées entre elles selon une logique de réseau.
Suivant Gerad Donnadieu, les acteurs de la commune de
Ouragahio doivent renforcer leurs actions communes pour préserver
l'équilibre de la commune et la cadrer aux changements qui peuvent
intervenir380(*). Cette
assertion est également soutenue par Daniel Durant et Emmanuel Nunez
pour qui elle constitue une harmonie sociale381(*). La structuration de l'organisation par
l'intermédiaire d'un organigramme, permet de montrer le réseau de
relations entre les concitoyens et en particulier le réseau de chaine de
régulation pour ordonner les activités afin d'éviter la
confusion et des erreurs qui pourraient constituer un handicap dans la mise en
oeuvre des projets d'attractivité de la commune.
Cette variété de relations va assurer la
régulation du territoire, caractérisé par le nombre de
configurations entre les acteurs qui y sont présents.
La commune de Ouragahio est un système ouvert dans la
mesure où elle échange avec d'autre commune (la commune de
Attekoubé par exemple). Il existe une sorte de dynamique
d'évolution initiée par l'instance dirigeante
caractérisée par des actions de modernisation comme le
marché principal et la construction d'une gare routière moderne
de la commune.
Elle ne sera véritablement attrayante que par
l'intervention à tous les niveaux des couches de la population, en
commençant par une prise de conscience de chaque acteur de la commune.
Et également conduire avec ces acteurs toute une série
d'activités communales qui permettront un changement coordonné de
l'ensemble des interactions.
La communication fait partie intégrante de toute
approche efficace de gestion du changement qui, elle, est essentielle à
l'amélioration efficace et durable du système. Il faudra donc un
plan de communication qui guidera les activités communales et soulignera
l'importance des changements envisagés ou mis en oeuvre.
1.8.2.2. Les limites de la théorie
interactionnisme systémique de la communication
Pour Alex Mucchielli, la principale limite de la
théorie interactionnisme systémique de la communication est sa
généralité382(*).C'est à dire que les interactions ne peuvent
pas être comprises sans connaissance des éléments en
interaction, de leurs composants et de leurs objectifs.
Paul Watzlawick et les autres chercheurs de l'école de
Palo Alto avaient choisi de suivre le modèle de la «Boite
Noire«, c'est-à-dire qu'ils refusaient de s'intéresser
à ce qui se passe à l'intérieur du cerveau pour ne
considérer que les entrées et les sorties383(*). Le cerveau par analogie
organique équivaut à la direction d'une organisation.
Cette approche était totalement justifiée
à l'époque mais depuis les techniques d'imagerie et d'autres
approches biologiques ont permis de la dépasser et il faut les
utiliser.
1.8.3. La théorie des relations humaines
1.8.3.1. Son apport à notre étude
La théorie des relations humaines accorde plus
d'importance aux facteurs physiologiques de la motivation dans
l'activité humaine. Des penseurs comme Abraham Maslow384(*) et Elton Mayo ont
contribué à mettre en avant cette théorie.
Leurs recherches ont porté plus sur la dynamique de
groupe, la pyramide des besoins et les effets positifs du travail en groupe.
Selon eux, la motivation psychologique des salariés dans l'entreprise ou
dans l'organisation estimportante que la motivation
matérielle. Suivant Flavien Bationo, ces travaux ont montré
que l'individu réagit aux situations surtout de façon
subjective385(*).
La théorie des relations humaines permet de
s'intéresser aux conditions de travail des ouvriers et à leur
impact sur la productivité. Selon cette théorie, le climat
psychologique joue un rôle important sur le comportement et la
performance des ouvriers. Le climat social, la qualité des relations
individuelles, et la communication sont des éléments
nécessaires aux individus pour s'accomplir dans leur travail.
Selon cette théorie, le travail répond à
un besoin humain et résulte de l'appartenance à un groupe social.
L'argent n'estpas la seule motivation des individus au travail.
Le rendement du groupe peut augmenter en lien avec la
considération et la valorisation portée aux travailleurs. La
quantité de travail accompli par un individu n'est pas
déterminée par sa capacité physique mais par sa
capacité sociale c'est-à-dire son intégration à un
groupe. En effet l'employé ne réagit pas en tant qu'individu mais
en tant que membre d'un groupe. Au-delà de l'organisation formelle, il
existe une organisation informelle qui obéit à une logique de
sentiments et d'appartenance.
Cette théorie met l'accent sur la
nécessité d'accroître les responsabilités des
acteurs, surtout ceux du bas de l'échelle hiérarchique, et de
promouvoir, non à la place mais à côté de la
structure pyramidale, de nouvelles relations d'autorité et de
contrôle entre supérieurs et subordonnés.
En quoi cette théorie des relations humaines
permet-elle de comprendre le mode de construction de l'attractivité
territoriale de Ouragahio ?
Suivant Flavien Bationo, la théorie des relations
humaines permet d'envisager une approche de la communication dans une
perspective plus large386(*). Elle prend en compte la commune de Ouragahio dans
toutes ses dimensions et manifestations. L'objet d'études étant
les relations interpersonnelles dans la construction de l'attractivité
territoriale de Ouragahio, il est essentiel de s'intéresser aux
différents actes posés par la mairie, qui peuvent influencer les
relations interpersonnelles en interne mais également sur les
représentations sociales que les acteurs se font de
l'attractivité territoriale.De ce fait, le choix pour la théorie
des relations humaines comme cadre théorique d'étude se comprend
aisément.
Au préalable, comme posée dans la
problématique, la commune de Ouragahio est confrontée à de
nombreuses insuffisances en matière de circulation de l'information. Il
en résulte des conséquences sur de la motivation et sur la
productivité des acteurs territoriaux. Cet état de fait
entraîne surtout des coûts cachés liés aux absences
des acteurs territoriaux dans les activités d'attractivité de la
commune. Il est important de déceler les différentes causes
d'insatisfaction liées à la communication et le management actuel
pour les prendre en compte dans le cadre des recherches de recommandations.
Par ailleurs, certains acteurs de la commune souhaitent qu'il
faille laisser du temps au temps afin que tout entre dans l'ordre. Ils
ignorent, comme le soutien Falvien Bationo, qu'un problème qu'on garde
au congélateur ne se transforme jamais en glaçons de paix et de
détente. Il en ressort plus chaud que jamais387(*) selon ces termes. Opter de
laisser faire le temps, c'est donner du temps au problème de grossir et
de pourrir entraînant du coup des conflits, insatisfaction, des
déceptions et mauvaise prise de décisions388(*). Cette vision
matérialise toute l'importance de la théorie des relations
humaines.
Ensuite, poursuivant son analyse, Falavien Bationo soutient
que la théorie des relations humaines, par les structures plus flexibles
et plus organiques qu'elle peut engendrer, accorde une importance capitale
à la communication verticale c'est à dire entre la
hiérarchie et les subordonnés. Cette communication repose sur la
qualité de la relation. La communication territoriale locale devient
autant ascendante que descendante. Sa principale fonction devient
relationnelle. Il se trouve cependant que cette dimension n'est pas
suffisamment prise en compte dans la commune de Ouragahio.
Pour ce qui est du management de la commune, cette
théorie apprend que les attitudes et les représentations des
acteurs territoriaux peuvent être influencées par le groupe auquel
ils appartiennent. La commune de Ouragahio ; perçue comme une
organisation met également en évidence ce constat. Elle subsiste
grâce aux activités que mènent ses acteurs territoriaux. De
plus les acteurs territoriaux exercent d'autres activités que celles
qu'ils mènent dans leur lieu de travail. De ce fait, leurs
activités peuvent être conditionnées par des
évènements qui surviennent dans leurs expériences
quotidiennes.
Enfin, comme le soutient Kurt Lewin, la dynamique des groupes
est la combinaison de l'ensemble des énergies et processus conscients ou
inconscients qui se déroulent au sein d'une organisation et qui
permettent de l'appréhender comme une seule entité. Et cela fait
ressortir l'idée de cohésion389(*).
La mairie de Ouragahio est subdivisée en
différentes services d'activité comme le service technique,
service administratif, service de la promotion humaine, ce qui semble bien
répondre à ce principe. Cependant, la conduite des actions
d'attractivité nécessite de connaitre à qui soumettre ses
idées. Pour cette raison, et au regard de nos objectifs de recherche,
nous insisterons particulièrement sur deux composantes essentielles de
la théorie des relations humaines que sont la motivation et
l'implication des acteurs territoriaux dans les activités communales de
Ouragahio.
La théorie des relations humaines permet de comprendre
que la construction de l'attractivité de la commune de Ouragahio
s'appuie sur la gestion des ressources humaines car nous sommes au coeur du
territoire. Elle vise à comprendre les facteurs humains dans les
organisations et à prendre en considération les aspects d'acteurs
sociaux qui sont :
- Le conflit qui constitue un mal et qu'il faut guérir
- La motivation des individus
- La formation des cadres
De plus, avec la théorie des relations humaines,
l'acteur territorial de Ouragahio occupe une place centrale dans les actions de
marketing territorial et d'attractivité. Elle cherche une harmonisation
entre les groupes abstraits c'est à dire les associations formelles et
informelles et travailleurs isolés.
Ce qui favorisera le rendement et la participation des acteurs
aux activités de l'organisation qui vont s'accroitre lorsque les acteurs
et les différentes catégories socioprofessionnelles se sentent
accorder de l'importance390(*).Le climat social, la qualité des relations
interpersonnelles et la communication sont les éléments
nécessaires aux individus pour participer pleinement au processus
d'attractivité de la commune.
1.8.3.2. Les limites de la théorie des
relations humaines
Notre analyse sera considérée comme globale,
dans la mesure où elle ne permet pas de montrer le poids entre
l'individu et le groupe, d'une part, la collectivité territoriale de
Ouragahio d'autre part.
Suivant Sylvain Moisan, la théorie des relations
humaines est dépréciée pour avoir privilégié
la coordination dans les actions et ignorer les conflits dans les
organisations391(*).
Pour lui, la théorie des relations humaines appréhende le conflit
comme anormal donc une situation à corriger par des stratégies de
communication effective.
En effet cette théorie manque de faire la
différence entre la rupture dans les relations interpersonnelles et les
différends au sein du groupe ou dans l'organisation. De ce fait, il
subsiste des conflits dont l'existence n'est pas liée à un manque
de communication de l'organisation ou des rapports entre les acteurs. Cependant
des conflits apparaissent à la suite des gains entre différents
groupes sociaux dont l'un veut obtenir plus de privilège dans le
partage.
Conformément à Sylvain Moisan, l'une des limites
de la théorie des relations humaines, c'est qu'elle envisage le groupe
comme une entité à part. Pour cette théorie, la direction
de l'organisation doit présager et diriger les attitudes ainsi que les
activités au sein de l'organisation. D'une part cette théorie
affirme la nécessité de connaitre les activités des
catégories sociales au sein de l'organisation pour les orienter
puisqu'eux-mêmes ne peuvent pas le faire. De cette manière, la
théorie des relations humaines envisage les acteurs comme faisant partir
du grand ensemble de l'organisation mais ne lui accorde aucune marge de
décision392(*).
De cette manière, la théorie des relations humaines est plus
orientée sur les acteurs en son sein que sur l'organisation
elle-même.
Pour Sylvain Moisan, l'accentuation sur le groupe accroit la
séduction des relations humaines auprès des
organisations393(*).
Puisqu'elle faire croire que l'étude des relations dans les
organisations aboutit à un résultat à moindre coût.
Cela parce qu'elle ne met pas en cause le comportement des dirigeants de
l'organisation. Certaines publications comme celles de Lauraine Szente, ont
relevé le manque du rôle du syndicat, des associations, des
structures de défense des intérêts salariés dans
l'organisation394(*).
Par ailleurs, Christian Hohmann accuse la théorie des relations humaines
d'avoir une orientation simpliste des conflits de l'organisation puisqu'elle
les réduit aux préoccupations psychologiques
individuelles395(*).
Si cette théorie est présentée comme un
modèle idéal, la mairie de Ouragahio n'ose plus intervenir de
peine de faire baisser la participation des acteurs aux projets de
développement communal en affaiblissant ses rapports avec les autres
acteurs du territoire. Elle a besoin de disposer d'un pouvoir réel,
faute de quoi on risque d'avoir une bonne relation territoriale et une faible
attractivité de la commune. La solution est un échange de bonne
relation contre l'attractivité satisfaisante de la commune.
1.8.4. Positionnement épistémologique
L'accession de la Côte d'Ivoire à
l'indépendance le 07 Aout 1960 marque le début d'une autonomie
dans la gestion des affaires administratives de l'Etat396(*). Désormais, le pays
peut décider sans aide extérieur de l'orientation administrative.
La mise en place d'un plan de développement national ainsi que la
volonté d'impliquer toutes les composantes du pays dans ce processus de
développement suscitent la création de nombreuses
collectivités territoriales tant décentralisées que
déconcentrées.
L'histoire de la décentralisation ivoirienne commence
dans les années 1980 avec la première élection
municipale397(*). Les
transformations de villes suivies des changements sociaux que subi le pays
favorisent une augmentation de la population ivoirienne et influencent
l'implantation de nouvelles collectivités territoriales
décentralisées. Présentent partout dans les années
2000, les collectivités territoriales décentralisées, font
partie du paysage administratif de la Côte d'Ivoire.
En outre, ce mouvement de la décentralisation permet
aux acteurs territoriaux d'unir les liens sociaux et de les conserver398(*). Et c'est ce qui fait dire
à Christophe Beaurain et Jerome Longuepée, qu'appartenir à
une collectivité territoriale décentralisée, c'est avant
tout, être un acteur de développement mais également faire
partir de l'intégration des acteurs locaux dans l'attractivité de
cette collectivité399(*). Partis politiques, institutions publiques,
associations communales, élus locaux, institution religieuses,
structures commerciales doivent s'allier alors pour aider les autorités
administratives en charge de la gestion communale à trouver des
stratégies marketing territoriales afin de rendre ce territoire
attrayant.
Par ailleurs, selon Arnaud Charlenes, l'insertion des acteurs
dans les réseaux relationnels fait d'eux des intermédiaires
sociaux et culturels en contribuant au développement du
territoire400(*).
Mélanie Doyon et Thiery Deroo soutiennent que l'acteur territorial
n'existe socialement que s'il s'inscrit dans une relation de
complémentarité vis-à-vis d'un autre acteur territorial,
et entre de ce fait dans un réseau relationnel territorial401(*). Hors de ce cadre, sa
légitimité est contestée, comme le prouvent les nombreuses
mesures adoptées par la municipalité de Ouragahio au sujet des
projets mis en place et des activités communales.
Par conséquent, l'état de l'attractivité
territoriale de Ouragahio ne peut donc se comprendre sans
référence aux relations interpersonnelles qu'entretiennent les
acteurs territoriaux et à la conception qu'ils se font. Notre objectif
de fond consiste à analyser le rôle des réseaux
relationnels territoriaux c'est à dire des relations interpersonnelles
dans la construction de l'attractivité territoriale de Ouragahio.
Cela favorisera, d'abord, la coopération et
l'implication concrète des associations, des mutuelles de villages, dans
les différentes activités communales402(*). Ensuite de renforcer leur
identité ainsi que leur attachement à la commune de Ouragahio et
de promouvoir les atouts du territoire. Et enfin d'encourager et
développer les pratiques de coopérations locales, nationales et
internationales403(*).
Ce travail s'appuie sur l'hypothèse générale selon
laquelle la construction de l'attractivité du périmètre
communal de Ouragahio est intimement liée au réseau relationnel
initiés par la gestion territoriale.
De plus, le défi ici, est d'animer les rapports sociaux
afin d'offrir de nouveaux services aux habitants404(*). Cela renvoie à
élaborer de nouvelles pratiques territoriales qui favorisent le «
vivre ensemble ». Cette position revient à ménager le
territoire, à créer les conditions et à favoriser un
environnement qui permet à la diversité des habitants de
s'inventer de « nouvelles sociabilités405(*)». C'est surtout de
s'adapter à ce qui existe déjà sur le territoire au regard
de nouvelles relations interpersonnelles et des systèmes d'organisation
construits avec les usagers et les citoyens. Cette « nouvelle
urbanité »406(*) doit être un levier d'attractivité,
avec pour ambition de faire venir dans le territoire pour s'y installer et
s'épanouir, pour partager ce mode de vie.
Il s'agit d'une ambition forte visant à
réinventer un nouveau territoire, pour donner envie d'y vivre et d'y
investir. Suivant Jean Hamon, cela détournera d'une fracture sociale
territoriale et aboutira à une nouvelle urbanité rurale
assurée par les acteurs territoriaux407(*). Également renforcer la capacité du
territoire en termes de mise en réseau des acteurs et conduire les
changements sociaux au centre des enjeux culturels et de la participation
citoyenne408(*).
Notre démarche de type qualitatif, vise la
compréhension du rôle des relations interpersonnelles dans
l'attractivité territoriale de Ouragahio. Elle s'inscrit dans une
approche constructiviste social qui suppose que la réalité
sociale n'est pas donnée mais construite par les acteurs sociaux
grâce aux interactions entre eux. Cette approche oriente vers une
démarche de type inductif qui permet de ne pas définir les
critères et les facteurs pertinents pour les acteurs sociaux, mais de
les découvrir progressivement au fil de l'enquête.
2. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
2.1. La Méthode de la recherche
Les approches qualitatives du terrain sont adoptées
afin de mieux saisir le contenu du discours des enquêtés sur leur
motivation au travail. La stratégie de vérification permet
d'assurer la vérification la plus complète possible de
l'hypothèse de recherche et atteindre les objectifs de la
recherche409(*). Cette
décision est importante dans la mesure où la détermination
de la nature de l'observation, le type d'information à recueillir et le
type de traitement de données à effectuer en
dépend410(*).
2.2. Description de la population de la recherche
Pour pouvoir tester nos hypothèses de bases, il a fallu
opter pour un champ d'études qui dans ce cas est relatif à la
commune de Ouragahio. Ce choix trouve sa justification dans la nature de la
problématique qui vise comprendre le rôle des acteurs dans la
construction de l'attractivité territoriale de Ouragahio. Par acteurs,
on entend, les entreprises, associations, société civile, mais
spécialement les instances décisionnelles du Ministère de
l'intérieur, de l'Union des Villes et communes de Cote
d'Ivoire411(*) (UVICOCI)
et de la DGDDL.
L'unité d'analyse dans cette recherche se
définit au travers des relations entre plusieurs organisations,
c'est-à-dire entre acteurs provenant d'organisations différentes
en vue de former un projet commun qui est l'attractivité territoriale.
Dans le cas de cette recherche, le terrain est naturellement composé de
la commune de Ouragahio. Territoire géographique, mais surtout
social.
Pour comprendre la construction de l'attractivité et le
rôle des réseaux relationnels, il a semblé impératif
de disposer d'informations en provenance de plusieurs acteurs impliqués
dans les activités de développement de la commune, en particulier
ceux faisant partie des différentes directions de la mairie et du
conseil municipal, mais aussi ceux qui disposent d'une responsabilité au
sein de leur organisation (responsable d'entreprise, de coopératives ,
d'association, les chefs de villages , de mutuelle de village etc. ). C'est
pourquoi les instances décisionnelles de la Mairie, les responsables
d'entreprises, les chefs du village, et différents responsables d'autres
structures ont été retenues.
Cette phase « terrain » s'est
déroulée environ sur neuf (9) mois par des entretiens, des
rencontres formelles, par exemple lors des réunions entre la Mairie et
les autres acteurs territoriaux et des rencontres informelles lors des visites
aux domiciles enquêtes. Comme le souligne Jacques Gerin, la recherche sur
le terrain est une étape difficile et nécessite un opportunisme
méthodique pour convaincre les enquêtés d'accepter
l'investigation approfondie412(*). Pour lui cette difficulté est encore
amplifiée par le choix de ce sujet comme thème de
recherche413(*). Puisque
les enquêtés ou les personnes-ressources considèrent
certains domaines comme confidentiels et sont réticents à en
parler. Il faut donc les convaincre de la nécessité de la
recherche pour qu'ils s'impliquent414(*).
2.2.1. L'échantillon de la
recherche
L'échantillon est un groupe représentatif qui
doit incarner l'ensemble plus vaste concerné par le problème de
la recherche415(*). Il
renvoie à l'étymologie du mot échantillon à
eschandillon, qui signifie échelle de mesure ou plutôt qui sert de
base de mesure416(*).
L'échantillon est alors défini, comme une petite quantité
qui vise à faire connaitre ou est représentative d'un grand
ensemble417(*). Dans le
processus de recherche qualitative, il n'est pas possible de faire des mesures
sur des enquêtés concernés par le sujet. Mais d'en extraire
un échantillon suivant certaines caractéristiques définies
par la recherche418(*).
Extraire donc un échantillon, c'est choisir, des
critères définis à l'avance, des individus parmi
l'ensemble formant la population mère, afin de réaliser sur des
observations qui permettront de généraliser les résultats
à l'ensemble premier419(*).
2.2.1.1. Critères du choix de
l'échantillon
Notre recherche à nécessité d'obtenir
certaines d'informations sur le réseau relationnel au sein de la commune
de Ouragahio.A partir de ce territoire, le choix s'est porté des acteurs
locaux. Et certains en lien avec l'attractivité territoriales
Afin d'éviter une trop forte dispersion d'informations
et surtout d'obtenir une certaine homogénéité dans les
données issues des entretiens, les personnes ressources qui occupent des
postes de responsabilité et qui peuvent décider de l'orientation
à donner à leur structure et à l'attractivité
territoriale ont été retenus. Le reste de la population de
Ouragahio n'a donc pas été pris en compte.
Comme le soutient Lorraine Savoie-Zajc, dans les recherches
qualitatives, il n'y a pas de critères communs parmi les chercheurs, qui
permettent de définir précisément le nombre d'individus
constituant l'échantillon420(*). Elle affirme encore qu'il n'y a pas de
paramètres statistiques pour dire qu'en bas de tel nombre les tests ne
seront pas applicables ou qu'en haut d'un certain nombre, cela ne vaut plus la
peine statistiquement parlant421(*). La question du nombre est arbitraire puisqu'elle
n'est pas encadrée par aucune règle précise, mais
plutôt par cette forme de jurisprudence ou de tradition de recherches
pour un objet donné.
Pour elle, l'accès aux enquêtés est soumis
à des contraintes que le chercheur ne contrôle toujours
pas422(*). Les individus
sollicités pour un entretien peuvent ne pas répondre ou
répondre avec un délai très long. On est, dès lors
forcé de solliciter un grand nombre d'individus.
En revanche Strauss Anselm et Corbin Juliet, soutiennent qu'il
faut cesser les enquêtes lorsque les entretiens suivants n'apportent rien
de nouveau à la recherche423(*).C'est ce qu'ils appellent l'effet de
saturation424(*).
En définitive, la constitution de notre
échantillon a retenu un certain nombre de critères. La
problématique ainsi que la littérature existante ont guidé
ce choix :
- Le rattachement de la structure à la commune de
Ouragahio,
- La position de l'acteur dans l'organisation ou dans
l'entreprise,
- La catégorie d'appartenance de l'acteur territorial.
2.2.1.2. L'échantillon final retenu
Le point de vue des acteurs territoriaux apporte un
enrichissement non négligeable quant à la question de la
construction de l'attractivité territoriale de Ouragahio. Car ce sont
les acteurs territoriaux les plus directement concernés par ce sujet. Il
était naturellement nécessaire de recueillir leurs avis.
Il faut noter que, la démarche d'accessibilité
à cette population a été beaucoup moins facile. Un contact
avec les personnes ressources concernées a été pris
grâce à des cadres rencontrés qui étaient, les plus
à même d'aider dans cette démarche et aussi par des
personnes interposées.
La majorité des individus interposés
rencontrés ne souhaitaient pas nous mettre en relation avec les acteurs
qu'ils ne connaissaient pas, justifiant leur refus par le manque de
disponibilité dont disposent les acteurs pour m'accorder un entretien,
puisque travaillant beaucoup sur le terrain. La plus grande
disponibilité des cadres s'explique, selon ces derniers, par un emploi
du temps plus souple et moins exigeant en matière de
déplacements. Après avoir défini la démarche
d'accès au terrain, il sera maintenant question de préciser la
composition de l'échantillon final retenu pour cette enquête. Pour
cette enquête de terrain, un contact a été pris
auprès des autorités administratives, des chefs de villages, des
associations qui ont tous répondu favorablement à la demande
d'entretiens.
Nous avons également émis des demandes
d'entretien à l'endroit du Ministère de l'intérieur, du
tourisme et de la direction Générale de la
décentralisation et du développement local.
(Voir Tableau 2 page 176)
Tableau 1 : Présentation des entretiens
effectués pour la recherche
Structures
|
Fonction
|
Nombre de personnes
|
Sexe
|
Date de l'entretien
|
Partis politiques (RHDP et FPI)
|
Secrétaires généraux
|
2
|
M
|
25/01/2020
|
Autorités communales
|
Secrétaire général
|
3
|
M
|
23/02/2020
|
Chef service socio-culturel
|
M
|
10/02/2020
|
Cabinet du Maire
|
M
|
|
Chefferies villageoises
|
Chef de village
|
3
|
M
|
15/12/2019
|
Syndicat
|
Responsable de syndicat
|
2
|
M
|
09/02/2020
|
Présidentes des commerçantes
|
F
|
12/02/2020
|
Association communale
|
Président communal des jeunes
|
7
|
M
|
20/10/2019
|
Présidente communale des femmes
|
F
|
17/02/2020
|
Associations de Planteurs
|
|
|
Structure commerciale
|
Chef d'entreprise
|
1
|
F
|
27/03/2020
|
Association allochtones
|
Présidente (société civile)
|
4
|
F
|
01/11/2019
|
Mutuelle de développement
|
Présidents de mutuelle de village
|
2
|
M
|
05/01/2020
|
Radios de la commune
|
Responsable des programmes Ouragahio Fm
|
1
|
M
|
11/02/2020
|
Ministère de l'Intérieur
|
Direction en charge des collectivités
|
1
|
M
|
02/02/2020
|
UVICOCI
|
Présidence
|
1
|
M
|
13/03/2020
|
DGDDL
|
Direction du développement local
|
1
|
M
|
05/09/2019
|
Ministère du Tourisme
|
Direction de la Documentation
|
2
|
M
|
10/02/2020
|
Direction du loisir
|
Total
|
30
|
Source : Okou Romeo, Juillet 2019.
La durée des entretiens est variable. Certains ont
duré à peine une (1) heure, ce fut le cas le plus souvent pour
les administratifs. À l'opposé, d'autres ont duré plus de
trois (3) heures notamment quand il s'agissait d'un enquêté
mécontent.
Une moyenne horaire n'aurait pas donc de sens. Il est
préférable de parler en qualité d'entretiens. Les acteurs
territoriaux commençaient très souvent par leurs structures. Il
fallait instaurer une certaine confiance pour obtenir les informations sur les
questions politiques et administratives.
Toutefois, comme le prouve le tableau ci-dessus, ils sont
réticents à donner leur identité. Seuls quelques-uns ont
bien voulu apparaître « non masqués » dans cette
thèse.
La question de l'anonymat est alors légitime.
Fallait-il anonymer tous les individus interviewés ? Il est important de
nommer ceux qui acceptaient de l'être, leur rendant en échange
leur confiance qu'ils m'avaient confiée.
En revanche, afin de respecter les volontés desautres
acteurs, une étiquette « anonymat souhaité » est de
mise. Les propos tenus par chacun n'ont pas été changés.
(Voir Tableau 4 page 200 : Fonction et anonymat des enquêtés)
Cependant, dans un souci d'anonymat des acteurs territoriaux
interrogés une codification a été utilisée pour
garantir le respect de cet engagement.
Le principal support d'informations est le contenu des
retranscriptions. Les entretiens ont été mis à
l'écrit, au mot près, après avoir été
enregistrés. Ce qui explique que les morceaux d'entretiens
présents dans cette thèse peuvent être de temps en temps
difficiles à lire étant donné que le style est plus
approprié pour l'oral que pour l'écrit. Ces textes sont
utilisés de deux façons
Soit, ils expliquent des faits et dans ce cas, des passages
courts sont intégrés au corps du texte, mis en italique, soit ils
viennent illustrer, alors ils sont présentés comme des documents
et expliqués dans le texte. Tous les propos de cette thèse sont
issus du discours des personnes rencontrées et interviewées. De
plus, les rencontres non programmées viennent enrichir ces entretiens,
une note de bas de page l'indique quand les propos tenus proviennent de ces
moments non officiels.
Les individus ont été identifiés
principalement à travers le répertoire des associations et des
chefs de villages disponibles au service socio-culturel et de promotion humaine
de la mairie de Ouragahio.
Également cette recherche a
bénéficié des relations personnelles afin de
déterminer les structures informelles qui existent dans la commune
d'Ouragahio et qui ne figurent pas dans la base de données de la mairie
mais qui exercent des activités dans la collectivité locale. Il
s'agit en effet des mutuelles de village, des associations
d'élèves et des ONG.
L'échantillon final comprend des personnes ressources
au nombre de trente (30)qui sont des responsables d'associations, de Mutuelle,
des présidents d'ONG, chefs de villages, du Ministère du
tourisme, de la DGDDL et de la mairie.
2.3. Justification du paradigme choisit pour notre
recherche
Il n'existe pas une seule vision du monde425(*). Au contraire une
diversité426(*).
Dans le cadre des sciences de la communication nous citons par exemple le
fonctionnalisme, la systémique, le positivisme. De ce fait il est
important d'avoir connaissance de cette diversité et se positionner est
utile pour une recherche427(*).
2.3.1. La Notion de paradigme
Le paradigme est un concept utilisé pour faire la
différence entre les groupes de chercheurs. C'est à dire ceux qui
n'abordent les phénomènes sociaux de la même
manière. Celui qui est à l'origine de ce concept est Thomas Kuhn
pour qui le paradigme représente tout l'ensemble de croyances, de
valeurs reconnues et de techniques qui sont communes aux membres d'un groupe
donné428(*).
On peut soutenir que le paradigme est un modèle de
compréhension de la réalité sociale qui se construit sur
des concepts et des faits empiriques et qui est partagé par l'ensemble
de la communauté scientifique à laquelle le chercheur
appartient429(*). Il
repose sur un ensemble des croyances et des accords partagés par les
scientifiques et qui conduit les travaux scientifiques, clarifie la
problématique et valide les résultats430(*).
2.3.2. Des données qui suscitent une
démarche inductive
La section précédente, présentant le
cadre d'émergence de la problématique de cette recherche,
évoque un questionnement des théories couramment acceptées
dans la littérature par des observations empiriques qui
débouchent sur la formulation et l'argumentation de cette thèse.
S'agit-il d'un raisonnement inductif ou déductif ? Dans ce document
final, nous argumenterons qu'il s'agit d'un travail inductif même si des
raisonnements ponctuels déductifs peuvent s'y observer.
La démarche de recherche retenue principalement dans
cette étude est purement inductive. L'approche constructiviste de
l'attractivité territoriale oriente le chercheur vers ce type de
démarche qui lui permet de ne pas définir les critères et
les facteurs pertinents pour les acteurs sociaux mais de les découvrir
progressivement au fil de l'enquête.
A ce titre, l'induction est plus une dominante de cette
démarche que son unique dimension. C'est dans un va-et-vient constant
entre la théorie et l'empirie que s'est construite cette recherche et
que se sont cristallisées ces principales hypothèses : le
réseau d'hypothèses n'était pas un point de départ
en amont de l'enquête, mais s'est structuré progressivement et a
été largement reconstruit a posteriori.
Ce type de démarche se veut proche d'une grounded
theory telle que revendiquée par Glazer et Anselme Strauss, qui se veut
une théorisation ancrée dans le travail empirique. C'est à
dire fournir par les données de terrain et des différentes
enquêtes exploratoires.
2.3.3. Le Paradigme de recherche : le
constructivisme social
Apres avoir défini le concept de paradigme et
préciser le type de données de la recherche, il sera question
maintenant de préciser le paradigme qui est choisi pour guider notre
recherche. Cela permettra de maintenir la cohérence entre l'objet de
recherche, les objectifs, les hypothèses ainsi que la méthode et
les techniques de recherche431(*).
L'objet de cette recherche, les relations interpersonnelles,
est un construit perçu complexe432(*). L'attractivité territoriale telle que
proposée par Vincent Gollain est un processus collectif, qui tient
compte du contenu des actions individuelles, mais aussi des buts, des
expériences et des valeurs partagées par les acteurs territoriaux
d'une même collectivité territoriale.
Ce processus suppose de mettre au jour les croyances et les
présupposés, d'observer leurs particularités et les
stratégies marketing territorial utilisées pour maintenir les
relations entre les différents acteurs au sein de la collectivité
territoriale. En ce sens, un tel processus participe au travail
épistémologique qui, constamment fait un retour sur
lui-même pour légitimer ses énoncés433(*). Il est au coeur de la
viséeconstructiviste qui reconnait le caractère construit,
récursif et évolutif de la connaissance construisant l'homme et
sa communauté qui, de même, la construisent434(*).
Nous avons choisi d'inscrire cette recherche dans le paradigme
constructiviste social parce qu'il est en cohérence avec la nature de
l'attractivité territoriale. Et de par ces principes, il s'accommode
mieux aux systèmes construits, complexes dont l'attractivité
territoriale fait partie435(*).
L'objectif de cette recherche étant d'analyser le
rôle des réseaux relationnels dans la construction de
l'attractivité de la commune de Ouragahio pour contribuer à
faciliter son développement, une place importante est accordée
aux interactions entre les différents acteurs sociaux comme facteurs
favorables à un certain rassemblement des acteurs dans un projet commun
qu'est le développement territorial. Un tel objectif s'accommode avec
les postulats de paradigme constructiviste et à l'adoption de ce
paradigme, n'a pas été sans influence sur la formulation des
objectifs de la recherche.
En cohérence avec l'objectif de recherche, cette
recherche s'inscrit dans la perspective constructiviste.
En s'inscrivant dans cette perspective, une reconnaissance est
faite que les acteurs territoriaux vivent dans un univers dynamique et leur
réalité sociale est multiple et construite. Cette
réalité sociale émerge de leur perception et peut changer
ou varie d'une période à une autre. Les connaissances produites
sont donc contextuelles et dans le but de l'expérimentation y sont
liées. Le paradigme adopté dans cette recherche à
d'importantes implications sur sa conception et sur sa conduite, notamment au
regard de la méthode de la recherche et des critères de
validité à respecter.
2.4. Les outils de la recherche
Il s'agit de préciser les techniques utilisées
pour la collecte des données de l'étude. Ainsi, l'étude a
eu recours à plusieurs techniques et supports de recueil des
données qui permettront de vérifier l'hypothèse et
atteindre les objectifs de la recherche. Parmi ceux-ci :
- L'observation directe
- La recherche documentaire
- L'entretien semi-directif
2.4.1. L'observation directe
Selon Luc Van Campenhoudt et Raymond Quivy,
« l'observation est une étape essentielle dans toute recherche
en sciences sociales car c'est au cours de cette phase que de nombreuses
informations sont rassemblées »436(*).
Pourcollecter les données, l'observation directe a
été faite et constitue un élément-clé de
cette recherche. Pour Paul N'Da, il s'agit d'observation de visu. Le chercheur
est présent sur le terrain, il perçoit, mémorise, note.
L'observation directepermet au chercheur d'être à la fois
spectateur et témoin sur le terrain. En outre, Gaston Bachelard affirme
que le fait scientifique est conquis par les préjugés, construit
sur la raison et constaté par les faits.
Le recours à cette technique répond à une
certaine procédure méthodologique, étant entendu qu'il
existe un décalage entre ce que les personnes enquêtées par
entretien disent et ce qu'ils font en réalité. Autrement dit, il
ne faut pas confondre le discours sur les pratiques et les pratiques
elles-mêmes.L'utilisationl'observation directe participante a permis de
consigner les observations dans un cahier de bord et de documenter les
pratiques, les usages, les règles d'opération et les
comportements qui se manifestent au sein du réseau relationnel
territorial.
Finalement, nous nous sommes inscrits au réseau
relationnel des différents acteurs territoriaux afin d'observer cette
plateforme interactive de l'intérieur. À la fois témoin et
co-acteur, nous avons relevé les diverses interactions entre les membres
et nous avons participé puis intégré pas à pas le
cours des activités du réseau relationnel : inscription au
réseau municipal par exemple, inscription aux groupes thématiques
et familiarisation avec les différents outils de la plateforme.
Au fil des jours, nous nous sommes laissés
imprégner des réalités de la plateforme des acteurs. Par
une présence soutenue sur le terrain étudié, nous avons
pris connaissance des façons de faire des usagers : « en vivant il
(le chercheur) observe, malgré lui en quelque sorte, et ces
observations-là sont « enregistrées » dans son
inconscient, son subconscient, sa subjectivité »437(*) . L'observationparticipante
s'avère être une méthode de recherche qui convient bien aux
objectifs de l'étude, soit la description et 1' analyse des pratiques
mises en oeuvre par les usagers sur la plateforme territoriale.
L'interprétation des résultats recueillis par le
biais de cette technique a permis de mettre en lumière les
modalités du rapport au politique sous-jacent à l'utilisation du
réseau relationnel. Comme Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet le
soulignent, il s'agit d'une technique qui « dépasse l'aspect
descriptif de la première approche (l'approche objective) pour
s'attacher à découvrir le sens, la dynamique et les processus des
actes et des événements »438(*).
L'observation participante permet de constituer un vaste
corpus de données pertinentes et fécondes qui ont
été consignés dans un carnet de terrain. Le recueil de
données a été fait à l'aide d'une grille
d'observation préalablement constituée et dont les thèmes
découlaient de la question de recherche et des objectifs de recherche.
Appliquée cela à l'étude l'observation
participante a permis de connaitre le nombre d'acteurs présents lors des
réunions communales. Ce qui a permis de déterminer leur
implication dans les différents projets communaux. Également de
la manière dont les acteurs s'assaillent lors des réunions et la
distance qui les sépare. Puisque la distance entre les acteurs en
communication détermine le type de relation qu'ils entretiennent.
L'observation directe permet de mettre en évidence la
tonalité des voix. Suivant Véronique Ducret et Nadia Lamamra, une
voix grave est perçue de façon positive, tandis qu'on porte un
jugement plutôt négatif sur une voix aiguë439(*). De plus, la manière
dont est positionnée la voix peut avoir un effet déterminant sur
le déroulement des relations entre les acteurs au niveau territorial.
Selon eux, la prise de parole est essentielle dans le processus relationnel
puisqu'il s'agit d'un moyen pour les acteurs d'assimiler et d'intégrer
des projets communaux440(*). Il estimportant de s'interroger sur la prise de
parole. A qui la donnons-nous le plus facilement ? La prise et le temps de
parole sont-ils repartis de façon égalitaire entre les acteurs
?
En poursuivant Ducret Veronique et Lamamra Nadia, observer la
situation dans les réunions et sur le périmètre communal
peut permettre de comprendre les interactions qui se développent entre
les différents acteurs territoriaux. L'attitude des autorités
administratives, la place qu'elles prennent pendant les réunions et
celle que l'auditoire lui donne, sont autant d'éléments
significatifs pour comprendre les interactions441(*). Il s'agit ici de
comptabiliser le nombre d'interventions faites par les intervenants, de
s'intéresser au type d'interventions faites, de minuter la durée
des interventions. Qui s'exprime, pendant combien de temps ? La personne
fit-elle des critiques ou demande-t-elle des éclaircissements ? Comment
les acteurs se répartissent-ils ?
On constate que les participants ont tendance à
s'asseoir à côté d'un autre participant avec qui il y une
certaine familiarité. Leurs interventions sont moins remarquées
et ils prennent moins souvent la parole pendant moins de temps. Lorsqu'ils
s'expriment, ils ne terminent pas toujours leurs phrases ou encore leur voix
monte en fin de phrase, sur un ton d'interrogation, contrairement aux
autorités municipales qui ont tendance à être plus
affirmatifs. Ils ne prennent pas la parole de façon spontanée.
Ceux-ci posent des questions sur le contenu de la réunion donnent leur
avis sur le contenu ou critiquent les méthodes des autorités
administratives.
Les rapports entre les autorités administratives et les
autres acteurs locaux, ne sont pas exempts d'attitudes de domination. Durant
les réunions de conseils municipaux, on leur apprend à prendre la
place ou à la céder, à prendre la parole ou à se
taire.
L'observation a porté sur la configuration dans
laquelle les activités municipales sont organisées : qui est
invité ? Par qui ? Etc.
Lorsque les activités se déroulent sur le
périmètre communal, il s'agit de s'arrêter un moment dans
un groupe mixte, afin d'observer quels sont les participants et l'organisation
de l'activité, ou pour une observation plus fine de détailler le
type de tâches effectuées par les acteurs. L'analyse porte non
seulement sur le nombre d'interactions, mais aussi sur leurs
particularités.
De plus, l'observation a mis en évidence le fait que
les activités des différents acteurs locaux ne vont pas dans
l'intérêt collectif. Elles sont plutôt orientées vers
des objectifs personnels.
2.4.2. La recherche documentaire
La recherche documentaire est le processus permettant de
chercher, d'identifier et de trouver des documents relatifs à un sujet
par l'élaboration d'une stratégie de recherche442(*).La recherche documentaire se
déroule selon certaines étapes que sont la définition du
sujet, recherche de documents, sélection de document, exploitation
d'information, synthèse et enfin restitution des informations443(*). Elle comprend la
documentation écrite et la documentation non écrite.
La première renvoie aux sources d'information
déjà existantes. Il s'agit des données relatives aux
différents facteurs permettant d'expliquer le phénomène
étudié et qui est consigné dans les documents
d'enquête ou d'études déjà menées, des
documents d'archives ou des statistiques administratives, des publications.
A ce niveau, le recueil des données s'est fait à
la Direction générale de la décentralisation et du
développement local (DGDDL), dans les centres de documentation (IRD,
Campus numérique francophone, etc..), dans les bibliothèques
(Centre Culturel Français, bibliothèque du Cercom,
bibliothèque de l'IES, etc..) et sur Internet. Une catégorisation
des documents a été faite de sorte a orienter la
recherche :
- Sur le plan de la décentralisation, nous avons
consulté les documents
Relatifs à la mise en oeuvre du processus de la
décentralisation en Côte d'Ivoire, des lois et des ordonnances qui
l'accompagnent. Et ensuite de comprendre le contexte de se mise en oeuvre en
Afrique en général et en Côte d'Ivoire en particulier.
- Au plan, communicationnel, nous avons consulté des
documents des
disciplines de la communication dans les organisations, du
marketing des territoires et également des documents relatifs à
la mise en application du marketing dans les collectivités
territoriales. Ce qui permet de poser un diagnostic de la communication interne
de la commune de Ouragahio.
- Au plan psychologique, la lecture a porté sur les
représentations
Sociales de l'attractivité territoriale mais surtout
sur la conception de l'attractivité territoriale, sur les
représentations sociales des acteurs territoriaux, puisque les individus
agissent à l'égard des choses en fonction du sens que cela
représente pour eux.
- Au plan sociologique, la lecture s'est essentiellement
orientée vers
la sociologie des organisations. Il a été
question d'appréhender les relations interpersonnelles au sein des
organisations et plus précisément les réseaux relationnels
au sein de la commune de Ouragahio. Et aussi d'orienter la recherche vers la
théorie de l'acteur stratégique de Michel Crosier et Erhard
Fridberg, la théorie de l'interactionniste systémique de la
communication et la théorie des relations humaines pour comprendre leur
application territoriale.
Le second aspect de la documentation qu'est l'oralité
a été d'un apport précieux dans la mesure où
l'étude porte sur les représentations sociales des acteurs dans
le périmètre communal de Ourgahio. Pour ce faire la
méthode utilisée est dite semi-directive. Pour réussir ces
actions et mieux illustrer les propos un magnétophone a
été utilisé afin de recueillir l'ensemble des informations
qui serviront dans la phase de la rédaction à l'analyse et
à l'interprétation des résultats.
En définitive, cette technique documentaire, a permis
de ne pas nous jeter tout de suite dans les livres ou sur internet mais de
préparer le terrain, decomprendre la consigne et établir un plan
de rédaction de la recherche. De même, de Sélectionner les
sources d'information, de chercher et localiser les documents afin
d'évaluer la qualité et la pertinence des sources d'information.
2.4.3. L'entretien semi-directif
2.4.3.1. Le guide d'entretien
Pour l'élaboration de ce guide d'entretien, nous nous
sommes appuyés d'une part sur les acquis théoriques et les
études réalisées dans le domaine, et d'autre part sur les
résultats de l'enquête exploratoire. Ce choix se justifie par une
volonté d'objectivité et de formalisation des résultats
obtenus. Il s'agit de définir le rôle des acteurs dans la
construction de l'attractivité de leur territoire à travers les
modalités et procédures démocratiques qui prévalent
dans leurs décisions.
Les principales variables retenues sur l'attractivité
territoriale se ramènent à la rationalité perçue,
et à l'implication par coopération et coordination dans une
logique d'attractivité territoriale. Les perceptions et les
représentations jouent ici un rôle fondamental. Dans cette
perspective, des questions d'opinion ont été retenues sur la
plupart du guide. Une page d'introduction a été introduite pour
expliquer les objectifs de la recherche. Ces questions ont été
répertoriées selon les objectifs de la recherche.
L'outil s'appuie sur un plan qui est agencé en
respectant une double logique. Celle de l'entonnoir, où il s'agit
d'aller du plus général au plus précis dans une succession
logique des ordres des informations recherchées, et celle de la
déclinaison en dimensions (thématiques) par découpage
d'objectifs sous-jacents à la problématique de la recherche.
Un guide d'entretien adressé aux personnes ressources
de la commune et aux structures de tutelle des communes, dont les thèmes
sont les suivants :
- Les caractéristiques de l'acteur
territorial
L'objectif de cette première partie de l'enquête
consiste à savoir le parcours politique des acteurs à partir de
l'idée d'intégrer la vie politique en passant par ses missions au
niveau territorial jusqu'à savoir le choix de son équipe de
travail et les relations qu'ils entretiennent avec les autres acteurs
territoriaux. De même, cette partie est importante dans le sens où
elle reflète le comportement des acteurs territoriaux sur le terrain
notamment leurs pratiques et procédures engagées.
- La conception de l'attractivité
territoriale
La deuxième partie du guide d'entretien a
été réservée à la conception de
l'attractivité territoriale. Il s'agissait de demander aux
différents acteurs territoriaux leur propre définition de
l'attractivité territoriale.
Cette partie avait pour objectif de savoir s'il y'avait des
compagnes de sensibilisation relatives à l'attractivité
territoriale et comment celle-ci se concrétise au niveau de la
commune.Elle vise à savoir aussi à savoir quels sont les moyens
mobilisés pour cette fin et si l'environnement politico-administratif
est favorable. Elle reflète de cette manière le degré
d'implication des acteurs dans le processus de l'attractivité
territoriale.
- Évolutions organisationnelles et implication
des acteurs
Cette troisième partie vise à déterminer
les interactions entre les différents acteurs territoriaux et sous
quelles formes elles se manifestent.
- Les valeurs et les représentations des
acteurs territoriaux
Dans cette partie il a été question de connaitre
les déterminants de la réussite de l`attractivité
territoriale, c'est dans ce sens que nous avons posé des questions
subjectives dans l'intention de déterminer les facteurs favorables
à une attractivité territoriale en rapport avec les relations
interpersonnelles.
- La décision publique au niveau
territoriale
La décision publique qui est un volet principal de
cette étude a fait l'objet de cette cinquième partie. Il
s'agissait de connaitre l'impact des décisions dans la
concrétisation de l'attractivité territoriale et dans quel sens
les relations qui existent entre les acteurs peuvent impacter ce processus.
Cette partie s'est interrogée sur d'éventuelles relations qui
pouvaient exister entre les décisions des différents acteurs
territoriaux.
- Complexité de l'attractivité
territoriale
Dans cette dernière partie, il s'agit d'aborder la
complexité de l'attractivité territoriale, en demandant l'avis
des différents acteurs et en cherchant à savoir quel pouvait
être la ou les sources de cette complexité.
- Les TIC dans la construction de
l'attractivité territoriale
Il a été question dans cette partie de savoir en
quoi les TIC peuvent modifier les représentations sociales des acteurs
et permettentun changement de comportement des acteurs dans le sens d'une
construction de l'attractivité territoriale. Égalementde
connaitre l'impact des TIC dans la construction de l'attractivité
territoriale.
Image 1 : Rencontre avec la Présidente des
Femmes de Broudoumé
Source : Okou Roméo, Juillet 2019.
2.5. Description du déroulement de la collecte
des données
Il s'agit de retracer dans cette partie le cheminement de
cette recherche et de préciser la façon dont se sont
déroulés les entretiens. Ces derniers constituent le principal
mode d'accès à la réalité sociale. La
méthodologie de recherche mobilisée étant de type
qualitatif, ce qui permet de préciser les objectifs de la recherche en
fonction d'elle.
2.5.1. Les stratégies de conduite de la
collecte des données
Le déroulement des entretiens est basé sur
l'utilisation du guide d'entretien, constitué d'un ensemble de
thèmes à aborder lors de l'entretien. Ce guide permet d'aller
rapidement à l'essentiel de l'information ciblée, tout en
garantissant des conditions similaires d'un entretien (du même type)
à l'autre. Il est clair que l'utilisation d'un guide lors des entretiens
laisse au chercheur une large marge de manoeuvre sur l'ordre et la façon
de traiter les différents thèmes, tout en garantissant une
certaine flexibilité et vivacité à son intervention.
Les thèmes doivent être introduits et approfondis
par l'interviewer chaque fois qu'il ne les aborde pas de façon
spontanée.Et ne « doivent pas nécessairement être
introduits dans un ordre séquentiel préétabli, mais selon
leur degré de proximité avec les thèmes abordés par
l'interviewé(e), une fois qu'il (elle) a terminé son discours
à ce propos et après que les relances d'usage ont
été faites »444(*).Lors de la conduite des entretiens, les rencontres
ne se sont pas toutes déroulées selon le même ordre de
questions, afin de laisser libre cours à la spontanéité
des interviewés, tout en veillant à ce que l'ensemble des
thèmes prévus soit abordé.
En plus, dans un souci d'adaptabilité, une attention
particulière a été apportée aux attitudes des
interlocuteurs, en considérant que chacun d'entre eux constituait une
personnalité à part, ayant des expériences personnelles et
des histoires spécifiques à évoquer.
Le questionnement a été ajusté en
fonction des connaissances que chacun a été le plus à
même de fournir. Les entretiens ont généralement
débuté par une présentation du motif de notre
présence dans l'organisation et de l'objectif de la rencontre. Bien que
pour un certain nombre d'interlocuteurs cette phase n'ait pas été
indispensable, étant donné leur accordà notre demande de
rendez-vous. L'entretien s'est poursuivi par une explication sur son mode de
déroulement, la précision des thèmes à aborder et
des remerciements pour participation et de la confiance accordée au,
chercheur.
Un rappel a été fait sur la
confidentialité totale des informations collectées et sur le
besoin de l'enregistrement intégral des entretiens. La majeure partie du
temps, l'entretien a été consacré à la discussion
en profondeur des thèmes prévus dans le guide d'entretien. En ce
qui concerne la conduite de l'entretien relatif aux relations
interpersonnelles, six principaux thèmes ont été
abordés :
- Les caractéristiques de l'acteur territorial,
- La conception de l'attractivité territoriale,
- Évolutions organisationnelles et implication des
acteurs,
- Les valeurs et les représentations des acteurs
territoriaux,
- La décision publique au niveau territorial,
- Complexité de l'attractivité territoriale.
Comme le soulignent Hickson et Wilson, un récit des
événements et faits principaux par les participants clés
suffit, bien que souvent on puisse obtenir des éléments
très détaillés445(*). En ce sens, les personnes interviewées ont
été plutôt considérées comme des informateurs
que comme des répondants.
D'ailleurs, elles ont fourni des informations en tant que
témoins principaux des faits ou des événements qui se sont
produits lors du fonctionnement quotidien de leur territoire (commune) des
décisions et non pas des informations sur elles-mêmes ou sur leurs
opinions, bien que ces éléments plus personnels aient
été acceptés, quand ils se sont manifestés. La
collecte des données visait une compilation des comptes rendus de ce qui
s'était passé et non pas une compilation des opinions
exprimées par les uns ou les autres.
Les questions ouvertes ont permis aux enquêtés de
reconstruire le processus de l'attractivité territoriale et les phases
à travers lesquelles il était passé dans une logique
d'histoire ou de récit, leur permettant de se souvenir des faits et
événements majeurs produits de façon naturelle et
spontanée. De même, des données de nature qualitative ont
été fournies, riches en information, ce qui permet de mieux
comprendre le langage et les points de vue des enquêtés.
En répondant de manière spontanée aux
questions du guide d'entretien, les enquêtés ont rendu compte
d'une certaine réalité de l'attractivité territoriale.
Réalité dont la validité a pu être
vérifiée lors de la phase d'observation.
En ce qui concerne maintenant la conduite des entretiens
intensifs relatifs au contexte du processus de prise de décision, les
principaux thèmes abordés portaient sur deux
éléments essentiels :
- La conception de l'attractivité territoriale,
- Évolutions organisationnelles et implication des
acteurs.
Les questions posées ici ont pour objectif de mesurer
la perception que les acteurs territoriaux avaient de leur environnement
politico-administratif immédiat, et le fonctionnement interne de leur
commune. À la différence des questions relatives au processus de
décision, elles portaient plus sur des opinions que sur des faits ou
événements précis, et en ce sens elles ont suscité
une plus grande implication personnelle de la part des interlocuteurs.
2.5.2. Les étapes de la recherche
Différents moments caractérisent le
déroulement de cette recherche.
D'abord du sujet à l'objet d'étude. Cette
première partie consiste à trouver un sujet de recherche. C'est
à dire une question de départ et pas un constat. En communication
comme le disait Kra Raymond, il n'existe pas de petit ou de grand sujet. Tout
dépend de la manière dont il est construit par le chercheur.
Ensuite après avoir trouvé le sujet de
recherche, il faut un encadreur de la thèse. Et le choix de l'encadreur
s'est porté sur Monsieur ABOLOU Camille, Professeur Titulaire et
enseignant au département de socio linguistique et communication.
Spécialité qui correspond au thèmede la recherche. Le
sujet délimité et le directeur trouvé, il convient de
fixer une problématique c'est à dire une question de recherche,
des objectifs de recherche, des hypothèses de recherche et un cadre
d'interprétation.
Et enfin le temps de la thèse. Cette étape a
consisté à mobiliser plusieurs techniques pour le recueil des
données. Il aura les enquêtes exploratoires, le guide
d'entretien, l'observation et la recherche documentaire. Le temps de la
thèse est subdivisé en différents moments avec des
activités précises contenues dans le chronogramme de la
recherche.
2.5.3. La triangulation des données
Suivant Emanuele Berger et al, la méthode de
triangulation consiste àconcilier différentes techniques de
récolte ou d'analyse de donnée dans une même
recherche446(*). Selon
eux, elle est un moyen pour éviter certaines difficultés
concernant la validité souvent évoquées dans le domaine de
la recherche qualitative447(*).
Quant à Denzin Norman et Lincoln Yvonnas, ils
distinguent quatre formes de triangulation448(*) que sont la triangulation des données, la
triangulation du chercheur, triangulation théorique et la triangulation
méthodologique.
Dans le cadre de cette recherche, il a été
essentiellement question de la triangulation des données et la
triangulation théorique qui consistent à utiliser des
données et théories appartenant à d'autres disciplines
pour interpréter et expliquer un phénomène d'une autre
discipline. Il s'agit de l'emploi de multiples perspectives pour
interpréter un même ensemble de données449(*).
De plus, comme le rappelle Vincent Gollain, la démarche
du marketing territorial consiste à impliquer tous les acteurs du
territoire, il faut considérer les éléments
spécifiques de l'acteur tels que, l'alliance d'acteurs qui tient compte
des relations entre les différents acteurs, la gestion du territoire et
enfin bien connaître les attentes et critères de décision
des « clients » qui sont ciblés afin d'élaborer des
stratégies de communication efficience.
Cet auteur propose la triangulation des sources comme
caractéristique intrinsèque de la recherche avec les acteurs.
À ce propos il développe une technique spécifique qu'il
nomme CERISE REVAIT®450(*), une technique destinée à faciliter la
création collective d'une argumentation territoriale.
Cette triangulation des sources a permis de récolter
des informations différenciées et plus complètes, pour
mettre en évidence des aspects intéressants concernant les
relations entre les acteurs et les influences en jeux dans les interactions. Il
est apparu que le processus d'interaction dans cette recherche
représente un enjeu important et il est fortement lié aux
représentations sociales des acteurs territoriaux. Celles-ci sont sous
tendues par des logiques et des enjeux de la part des acteurs territoriaux.
La triangulation des données et des théories a
permis de convoquer des théories apparentées à la
sociologie et plus précisément à la sociologie des
organisations, telle que la théorie de l'acteur stratégique de
Michel Crozier er Erhard Frieberg, la théorie des relations humaines et
la théorie interactionnisme systémique de la communication pour
les appliquer au champ communicationnel qui est la communication politique et
des organisations et plus précisément le marketing des
territoires. La collectivité territoriale étant une organisation
où interagissent les acteurs territoriaux, il est nécessaire de
connaitre le fonctionnement et la configuration des relations entre eux afin
d'élaborer une communication efficiente pour rendre le territoire
attrayant.
2.6. Description du plan d'analyse des données
Cette section fait référence à la
manière dont nous allons y prendre pour analyser les données
recueillies sur le terrain. La méthodologie utilisée dans cette
recherche étant de type qualitatif, cela nécessite
également une analyse des données de type qualitatif.Selon
Jean-Claude Andreani et FrançoiseConchon, dansl'analyse des
données qualitatives, la technique la plus connue est l'Analyse de
Contenu451(*). Pour eux,
c'est la méthode la plus répandue pour étudier les
interviews ou les observations qualitatives452(*). De plus, elle consiste à retranscrire les
données qualitatives, à se donner une grille d'analyse, à
coder les informations recueillies et à les traiter. L'analyse
décrit le matériel d'enquête et en étudie la
signification.
2.6.1. Caractéristiques de l'analyse de contenu
Pour Jean-Claude Andreani et Françoise Conchon,
l'Analyse de Contenu est la méthode qui cherche à rendre compte
de ce qu'ont dit les interviewés de manière objective et fiable
possible453(*). Ils la
définissent comme étant une technique de recherche pour la
description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste
de la communication. Puisque dans les recherches en communication, les
comportements, les mots et les gestes ont une signification.
De plus suivant Laurence Bardin, le processus d'analyse de
contenu consiste en la transformation d'un discours oral en texte, puis la
construction d'outil d'analyse pour faire ressortir la signification des
propos454(*). Le
chercheur doit pouvoir utiliser cet outil d'analyse pour décoder ce qui
a étédit et établir le sens du discours.
2.6.2. Retranscription des données et analyse
thématique et sémantique
Pour AndreanI Jean-Claude et CochonFrançoise, avant de
d'entamer l'analyse des données, la première étape a
consisté à faire l'inventaire des informations recueillies sur le
terrain et les mettre en forme par écrit455(*). Ce texte, appelé
verbatim, représente les données brutes de l'enquête. Ils
soutiennent que, plutôt que de traiter directement des enregistrements
audio ou vidéo, il est préférable de les mettre à
plat par écrit pour en faciliter la lecture et en avoir une trace exacte
du discours des enquêtés456(*).
D'ailleurs dans notre recherche, les données
qualitatives se présentent sous forme de texte. La nature des
données ayant été précisée il s'agira
maintenant de leur retranscription.
Pour respecter les principes de l'analyse de contenu propose
par Andreani Jean-Claude et CochonFrançoise, nous avons retranscris
manuellement les interviews des enquêtés. Nous avons noté
mot à mot tout ce qu'ont dit les interviewés, sans en changer le
texte, sans l'interpréter et sans abréviation également.
Il faut noter que les discours hors contexte et hors sujet n'ont pas
été retranscrits car, ce sont des pauses que les participants se
donnent pour se détendre. La retranscription manuelle des données
a permis de conserve l'authenticité du discours des
enquêtés. Nous n'avons pas utilisé logiciel de de
retranscription des données.
De plus, certains aspects qui n'avaient pas été
identifiés au préalable nous sont apparus au cours des entretiens
et sont venu enrichir l'analyse ou le guide d'entretien. On note au passage que
l'anonymat des personnes a été respecter afin de pouvoir utiliser
librement les témoignages recueillis et un numéro a
été attribué à chaque enquêté dans un
cadre aléatoire et non chronologique (E1=Enqueté1, E2 =
Enquêté 2, E3 = Enquêté 3, etc.)
Tableau 4 : Fonction et Anonymat des
enquêtés
Fonction de l'enquêté
|
Code
|
Secrétaire général du RDR
|
E11
|
Secrétaire général de la Mairie
|
E2
|
Chef des services socioculturel
|
E1
|
Chez du village de Ouragahio
|
E3
|
Responsable de KODJO
|
E6
|
Présidente des commerçantes de Ouragahio
|
E7
|
Responsable commerciale SODECI
|
E9
|
Responsable Association Allochtone
|
E8
|
Responsable de la Mutuelle de développement de
Ouragahio
|
E5
|
Responsable des programmes de la radio communale
|
E12
|
Président communale des jeunes
|
E4
|
Présidente communale des femmes de Ouragahio
|
E10
|
Ministère de l'intérieur
|
E13
|
Union de villes et communes de Cote d'ivoire
|
E14
|
Direction Générale du développement et du
développement local
|
E15
|
|
|
Source : Okou Roméo, Juillet
2019.
L'analyse des interviews guidées passe
nécessairement par une phase de codage. Cela consiste à classer,
décrit et transformer les données en fonction d'une grille
d'analyse457(*). Il en
existe plusieurs types de codage tel que le codage ouvert et le codage fermer.
Dans le cadre de notre recherche le codage ouvert a
été retenu. Ce qui correspond le plus à ce travail de
recherche. Puisque les catégories d'analyse sont issues des interviews
et des observations de terrain. C'est à partir du verbatim que la grille
est élaborée. On arepéré à l'aide du guide
d'entretien les sous-ensembles dans le texte en les soulignant. Les
idées qui apparaissent fréquemment ont fait l'objet de codage qui
a servi à faire ressortir les idées centrales. Pour le codage
ouvert, l'unité sémantique qui a consisté à choisir
de s'intéresser seulement aux passages qui ont une signification «
les idées clés » en dégageant la signification.
Les entretiens réalisés ont été
classés selon les thématiques retenues dans le guide d'entretien
en s'appuyant sur les techniques classiques d'analyse thématiques de
contenu. Ce qui consiste à repérer les thèmes communs et
transversaux à l'ensemble des entretiens recueillis dans l'entretien de
l'enquête. On note qu'une même réponse peut contenir
plusieurs thèmes, ce qui explique que certaines réponses se
retrouvent à plusieurs reprises dans l'analyse finale.
2.6.3. Traitement des données de la
recherche
Le traitement des données de notre recherche est
mené d'un point de vue sémantique et thématique. Cela
à consister à rechercher le sens du discours des
enquêtés. Il a été conduit manuellementselon la
démarche de l'Analyse de Contenu tout en recherchant le sens des
idées émises ou des mots des enquêtés. Elle est donc
dite sémantique. Dans le traitement sémantique des
données, il a été question d'étudier le discours
des enquêtés tout en utilisant, les mots qu'ils utilisent et le
sens qu'ils leur donnent.
Tableau 4 : Exemple de codage des verbatims en
fonction des variables de l'étude
Verbatim
|
Codage
|
« Il faut amener progressivement les
associations à s'imprégner du dispositif et les obliger
dès le départ. Ça pourrait les renforcer dans leur
volonté de ne pas aller au-delà ».
|
Cout de rupture
|
« Je préfère que ça
alimente leur réflexion et souvent, ce qu'on a pu nous ici
développer a été repris après les programmes. Et on
ne le considère pas comme de la récupération mais qu'on
considère un petit peu les associations, de les guider après leur
créations »
|
Conflit positif
|
Source : OKOU Romeo, Juillet 2020.
Conclusion partielle
Il a été explicité dans cette partie, la
démarche méthodologique retenue dans le cadre de cette recherche.
Dans un premier temps il a été présenté le cadre
théorique de la recherche, à savoir la définition des
concepts, la revue critique de la littérature. Et de présenter le
cadre de référence théorique de la recherche.
D'une part, le paradigme de la recherche a été
justifié. Il s'agit du paradigme constructiviste social. D'autre part il
a été procédé à la description du
déroulement de la collecte des données et du plan d'analyse des
données.
Ensuite, la démarche de l'enquête exploratoire
mobilisée dans le cadre de cette investigation a été
détaillée, allant du type d'approche mené à
l'analyse du contenu et les principales conclusions retenues.
Enfin, dans un souci de rigueur méthodologique, nous
avons procédé à l'explication du processus
d'élaboration du guide d'entretien et descritères
d'échantillonnage de la seconde phase empirique. Par ailleurs il a
été discuté des principes de viabilité et
fiabilité de l'instrument mobilisé et présenté
l'intérêt de la méthode de la recherche, telle que reprise
dans cette étude.
PREMIERE PARTIE :
LA COMMUNE DE OURAGAHIO : PORTRAIT SOCIO-ECONOMIQUE ET
ELEMENTS DE DIAGNOSTIC TERRITORIAL
Introduction à la Première partie
Il s'agira dans cette première partie de mesurer la
position sociale des acteurs territoriaux au sein de la commune de
Ouragahio.
Cela permettra de faire état des lieux qui
recense, sur la commune de Ouragahio, les problèmes, les forces, les
faiblesses, les attentes des citoyens, les enjeux économiques,
environnementaux, sociaux. Également de fournir des explications sur
l'évolution passée et des appréciations sur
l'évolution territoriale.
Dans cette première partie de notre mémoire,
nous verrons :
Chapitre 1 : Description socio-économique de la
collectivité territoriale d'Ouragahio
Chapitre 2 : Etat des lieux de la communication de la commune
de Ouragahio
Chapitre 3 : Diagnostic des réseaux relationnels
au sein de la commune de Ouragahio.
DESCRIPTION
SOCIO-ÉCONOMIQUE DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO
|
CHAPITRE 1 :
1.1. Disposition générale de
l'organisation territoriale en d'ivoire
Selon la Loi n° 2014-451 du 05 août 2014 portant
orientation de l'organisation générale de l'administration
territoriale, en son article l'administration territoriale est
structurée selon les principes de la déconcentration, de la
décentralisation et l'entité territoriale particulière
qu'est le District Autonome.
Elle est organisée en vue d'assurer l'encadrement des
populations, de pourvoir à leurs besoins, de favoriser le
développement économique, social et culturel et de
réaliser l'unité et la cohésion nationale.
En son article 32, l'administration
décentralisée est assurée dans le cadre de
collectivités territoriales que sont :
v LesRégions ;
v Les Communes.
Dans le cadre de cetteétude, nous retiendrons comme
collectivité territoriale la « commune ».
1.2. Les communes ivoiriennes : aspect
théorique
La commune est une collectivité de base de la politique
de décentralisation. Le concept de
« commune » se confond souvent à celui de
« municipalité » et à d'autres occasions
à celui de « ville ». La
municipalité, est à la fois l'ensemble formé par le maire
et ses adjoints ; ainsi qu'un territoire soumis à une organisation
municipale. La municipalité implique donc l'idée de territoire
(administré, gouverné).
Pour Demers 458(*), en tant que premier niveau d'intervention
politique, la municipalité représente le lieu où toute
décision politique a des répercussions directes sur la
qualité de vie des résidents ; et où tout
mécontentement populaire peut entrainer des changements politiques
radicaux. Lorsque le terme « commune »
renvoià « municipalité », il est
perçu, par l'individu, comme un centre de services où s'exercent
des activités culturelles ou sportives, l'enlèvement des ordures
ménagères, l'éclairage des rues, l'entretien des routes,
l'éducation des enfants. Elle lui offre des activités
récréatives, de nature sportive ou culturelle. Et surtout lui
propose un cadre de vie459(*).
La ville, c'est le niveau de gouvernement le plus près
des citoyens qui traduit le plus clairement les problèmes réels
de la population et les solutions qui s'imposent460(*). Pour Roman, c'est un
« espace pacifié et policé, la ville est devenue la
confrontation brute d'egos désocialisés. Elle est perçue
comme un espace d'indifférence à la solitude angoissante, au pire
comme un espace d'insécurité, contre lequel peuvent seuls nous
prémunir les douceurs du foyer ou d'hypothétiques armures
névrotiques ou chimiques ». Selon lui, la ville est
le lieu où viennent aujourd'hui converger des crises dont
« une crise de forme instituée de la communication sociale, de
l'échange politique, de l'espace public et ultimement de la
représentation politique ». 461(*)
Lorsque « commune »
désigne « ville », elle est
appréhendée par les autorités publiques comme un centre
administratif qui doit veiller à la cohésion du groupe par
l'imposition de balises et de règles du jeu, par des lois et
règlements. Pour maintenir et augmenter la densité de sa
population, elle participe activement au développement économique
créateur d'emplois. Et celui-ci sera favorisé par une image forte
de la ville. La ville est enfin le lieu où s'exprime les ambitions
politiques, les querelles idéologiques, les philosophies diverses
d'organisation sociale, la diversité des valeurs et les enjeux
électoraux locaux462(*).
L'on constate donc, après une fine analyse de ces
acceptions, que la notion de « commune » est bien souvent
exprimée par l'usage de celles de
« municipalité » et de
« ville ». En Côte d'Ivoire, la commune est une
collectivité territoriale, constituée d'un groupement de
quartiers et/ou de villages, sous la tutelle de l'État exercée
par le Ministère chargé des collectivités
territoriales463(*).
La commune sera appréhendée, dans l'esprit de
cette étude, comme un espace géographique limité, existant
à l'échelon local, constitué de quartiers et souvent de
villages qui lui sont rattachés, et qui est conduite par une
assemblée élue et délibérante chargée de son
développement. La commune de Ouragahio, qui est ici à
l'étude, fait partie des communes de plein exercice que compte la
Côte d'Ivoire.
1.3. Présentation de la Commune de
Ouragahio
1.3.1. Etendu et accès à la commune de
Ouragahio
La commune Ouragahio a une superficie de 217 km²
limité par la ville de Gagnoa au Nord à 17 km et par la commune
de Bayota au Sud-est à 14 km.
La commune est située à 302 km d'Abidjan et
à 131 km de Yamoussoukro.
On note que la commune de Ouragahio n'est pas isolée et
est facile d'accès depuis la ville d'Abidjan. Seul le tronçon
Tiassalé-Hermankono (environ 40 km) est dégradé. De plus,
la commune de Ouragahio a l'avantage d'être proche d'une grande ville,
celle de Gagnoa.
1.3.2. Les villages de la commune de Ouragahio
La commune de Ouragahio regroupe onze (11) villages comme
suit :
- Ouragahio
- Gnaliepa (2km)
- Kpapékou (6km)
- Karahi (2 km)
- Zébizékou (4km) : accès à
internet et d'une bibliothèque
- Bodocipa (4km)
- Krogbopa (5km)
- Ouindjibipa (6km)
- Mama (8km)
- Siégouékou (4km)
- Broudoumé (7km) : le plus gros village
Tous les villages sont sur les voies bitumées sauf
Siégouékou et Broudoumé.
Tableau 1 : Les différents villages
constitutifs de l'espace géographique de Ouragahio.
Villages de la commune de Ouragahio
|
Distance par rapport a la ville de Ouragahio (en km)
|
MAMA
|
8
|
OUINDJIBIPA
|
5
|
KROGBOPA
|
5
|
KPAPEKOU
|
6
|
BODOCIPA
|
4
|
KARAHI
|
2
|
ZEBIZEKOU
|
4
|
SIEGOUEKOU
|
4
|
BROUDOUME
|
7
|
GANLIEPA
|
2
|
OURAGAHIO
|
Village situé dans la ville
|
Source : Mairie de Ouragahio, Juillet 2019.
On note également la présence de six (6)
campements dans les environs des villages.
Les villages de la commune de Ouragahio sont en
majorité les villages à économie agricole (Café,
cacao, vivriers).
Seul le village de Gnaliépa se distingue des autres
avec 80% des jeunes produisant de l'hévéa, c'est un village avec
des habitants travailleurs et organisés. Cet aperçu
synthétique des villages de la commune permet d'identifier le village de
Gnaliépa comme un modèle d'organisation et de réussite
dans la commune.
Image 1 : Cartographie de la Commune de
Ouragahio
Source : Google Image464(*)
1.4. Taux de
représentativité des communautés vivant dans la
commune
Les informations précises sur le taux de
représentativité par communauté n'ont pu être
obtenues avec précision. Néanmoins, la communauté la plus
importante est celle des autochtones Bétés suivies respectivement
des allogènes baoulé, Gouro, sénoufo, Malinké et
Tagbana.
Les communautés allochtones sont par ordre
d'importance, les Burkinabés, les Guinéens, les Maliens et les
Nigériens.
Les communautés ivoiriennes et burkinabés
s'adonnent à des activités agricoles pendant que les autres sont
des commerçants.
1.5. Présentation de la mairie de
Ouragahio
1.5.1. Les différents services de la Mairie
· Le Cabinet du Maire
Il se compose de trois personnes dont le maire Monsieur Pierre
DACOURY-TABLEY, une Secrétaire et un Chauffeur.
· Le Secrétariat
Général
Le Secrétaire Général, Monsieur MAI
François, coordonne toutes les activités de la mairie. Il est
responsable de l'administration. Le Secrétariat Général
comprend quatre agents dont deux (2) Secrétaires et un Coursier.
· Le service Administratif
Ce service est dirigé par Monsieur DANHO Dominique
Auguste. Il a en charge l'état civil (naissances, mariages,
décès), la légalisation des signatures et assure la
gestion du personnel de la mairie.
· Le service financier
Il est dirigé par Monsieur BOKO Narcisse Antoine et est
chargé de collecter toutes les taxes en vue de planifier toutes les
dépenses, organise les dépenses, propose le budget de la mairie.
Il est aussi le conseiller financier du maire.
· Le service technique
Le service technique est chargé des questions de
domaines, de lotissement, d'assainissement, d'amélioration du cadre de
vie, de suivi des lots, d'urbanisation, du suivi des prestations et des
investissements, de l'électrification et de l'eau. Il rend compte de
l'évolution à chaque étape et est le conseiller du maire
dans ce domaine. Il est dirigé par Monsieur KOBENAN
KouaméKossonou.
· Le service socioculturel et de la promotion
humaine
Il est chargé de toutes les questions relatives
à l'animation culturelle initiée par la mairie ou autres
partenaires. Il est chargé de l'assistance et de l'encadrement des
mouvements associatifs, des coopératives, des groupements et de leur
orientation. Ce service est sous la direction de Monsieur TIEON
André.
Ce premier niveau d'informations montre que la mairie de
Ouragahio dispose des services adéquats pouvant lui assurer un bon
fonctionnement.
1.5.2. Précision des services offerts à la
population
L'Etat défini les attributions des communes. Les
services sont chargés d'améliorer le cadre vie des populations
(infrastructures économiques, écoles, santé, routes, eau,
électricité).
1.5.3. Relation
Mairie-population
La relation entre la mairie et la population présente
des insuffisances. Toutefois les populations à travers leurs chefs de
village, leursjeunesses ou encore les associations de femmes, se rapprochent de
la mairie pour exprimer leur besoin.
1.5.4. Nombre de
personnes par service et description des postes
· Le Cabinet du maire (3 postes)
- Le maire ;
- Une (1) Secrétaire chargée de rédiger
tous les courriers du maire ;
- Un (1) chauffeur.
· Le secrétariat Général (4
postes)
- Le Secrétaire Général ;
- Deux (2) Secrétaires ;
- Un (1) Coursier-gardien.
· Le service administratif (5 postes)
- Le Chef de Service ;
- Quatre (4) agents de bureau.
· Le Service Financier (15 postes)
· Un (1) chef de service ;
· La police municipale chargée de
recouvrement ;
· Les collecteurs ;
· Un (1) Comptable au Trésor Public pour le compte
du maire ;
· Un (1) Gardien ;
· Un (1) Régisseur chargé du suivi
quotidien des collecteurs et de faire des recherches et le versement au
Trésor ;
· Un (1) Secrétaire
· Un (1) Aide Comptable
· Un (1) Agent de bureau
· Le Service Technique (11 postes)
· 1 Chef de Service
· 6 Agents Contractuels chargés du nettoyage
· 1 Dessinateur
· 1 Chauffeur de tracteur pour le ramassage des
ordures
· 1 Agent de bureau chargé de suivre les
lotissements
· Le service Socioculturel et de la promotion
humaine (8 postes)
· 1 Chef de Service Socioculturel ;
· 1 appui pour l'hôpital au service des
entrées, il émarge sur le budget de la mairie ;
· 6 agents de la Radio qui couvrent toute la commune.
La mairie de Ouragahio est composée d'une équipe
de 46 personnes, permanents et contractuels compris. Cette composition devrait
par rapport à la taille de la commune permettre une bonne
intervention.
1.5.5.
Définition des prérogatives de la mairie de Ouragahio
Des informations recueillies, lors des entretiens et selon les
attributions de l'Etat, il est ressorti que la mairie de Ouragahio est garant
des secteurs suivant de la commune :
- L'Enseignement : Préscolaire,
primaire, collège, centre d'apprentissage et d'éducation
féminine ;
- La Santé : Centres de
Santé, Formations Sanitaires, établissements d'hygiène
publique et alimentaire ;
- L'Urbanisme et l'Habitat : PDU, PUD,
Plans de lotissement, Permis de Construire, Lettres d'attribution,
Arrêtés de concession provisoire ;
- VRD : VRD d'intérêt
communal et pistes rurales ;
- Eau,assainissement et
électricité : Tous les ouvrages situés sur
le territoire (investissement et entretien).
- Déchets solides :
Pré-collecte des OM et transport aux postes de groupage, Centres de
compostage.
- Sécurité : Commissariat
de police et de brigade de gendarmerie nationale exerçant sur le
territoire communal.
1.5.6. La place de Ouragahio dans la région du Goh
Créée dans la même période que la
commune deGuibéroua et ayant la même superficie, Ouragahio accuse
un grand retard ; c'est la commune la moins dynamique de la région
de Gagnoa sur le plan économique.
1.6. Organisation / fonctionnement de la
commune
Il s'agit ici de décrire l'organisation et le
fonctionnement de la commune de Ouragahio
1.6.1. Organisation et aménagement de l'espace
1.6.1.1. La densité
La commune de Ouragahio compte 22 549 habitants soit 104
habitants au km² selon le recensement de 1998, dont 7 000 habitants
à Ouragahio ville.
En tenant compte dutaux de croissance annuelle de la
population de 2000 à 2012, (World factsource), le cumul de croissance de
la population devrait être en 2013 d'environ 6 900 habitants. Soit
une population actuelle estimée à 29 455 habitants.
Bien qu'étant une petite commune, Ouragahio a une
densité au-dessus de la densité globale de la Côte d'Ivoire
estimée en 2012 à 68 habitants au km2 (source : site
statistique mondiale). Elle se classe dans les villes à densité
moyenne.
1.6.1.2. L'habitat
La plupart des maisons sont construites en matériaux
dur, excepté quelques habitations des senoufos. Il est même
interdit par la mairie de construire des maisons avec du matériel
précaire.
1.6.1.3. L'état des routes
Sur les onze (11) villages que compte la commune, seulement
deux (2) villages ( Siegouekou et Broudoume) n'ont pas accès à
l'axe principal bitumé. Ces derniers sont difficilement accessibles
surtout en saison pluvieuse. Certains quartiers à l'intérieur de
la commune n'ont pas de bitume.
Le reprofilage des rues se fait chaque année dans la
commune. Cependant certains quartiers comme Dioulabougou et Ouragahio village
ne sont pas ré-profilés à cause des mauvaises
installations de la SODECI (le réseau n'est pas enterré à
une profondeur adéquate). Malheureusement, ce sont les quartiers qui
regroupent plus de populations.
L'analyse des informations concernant l'état des routes
fait ressortir un problème au niveau des installations de la SODECI qui
entache la qualité de l'intervention. Les quartiers les plus
peuplés sont encrés à favoriser le désordre.
De ce fait, il convient d'y apporter les commodités minimums possibles
afin de permettre le mieux-être des populations.
1.6.2. Déplacement et
mobilité
1.6.2.1. Les transports en commun (type et
représentativité)
Les populations se trouvant sur les voies bitumées se
déplacent facilement en véhicule à quatre roues. Seuls les
deux villages à l'accès non bitumés, sont desservis par
les taxis moto.
Les véhicules de type « woroworo »
utilisés relient les villages communaux entre eux et coûte 100
F.CFA à 300 F.CFA pour les villages se situant sur les voies
bitumées et 800 F.CFA pour les villages enclavés.
Le ralliement de la ville de Gagnoa se fait à travers
les véhicules de marque « dynas ».
De manière générale, la commune semble
être bien desservie en matière de transport en commun. Cependant
il convient d'avoir une précision sur la régularité de ces
moyens de transport.
1.6.2.2. La politique de stationnement
La commune ne dispose pas de gare routière officielle
mais sert de transit à une société de transport reliant
Bayota à Abidjan.
De manière générale, les véhicules
garent et chargent en bordure de la voie principale de l'axe Gagnoa-Sinfra.
Il ressort que le stationnement n'est pas
réglementé à Ouragahio. Cela semble être dû
à un faible trafic routier. Cependant, Ouragahio paraît assez
peuplé pour avoir une ligne de transport propre à elle.
1.6.2.3. Moyens de déplacement individuel de la
population
Les déplacements individuels des populations se font
à moto et à vélo. Cependant certains opérateurs
économiques et fonctionnaires disposent de véhicules à
quatre roues.
1.7. Gestion de
l'environnement
1.7.1. L'eau (la couverture par
village)
Toute la commune et les villages disposent de l'eau courante
à l'exception du village de Broudoumé qui dispose de pompes
hydrauliques.
Avec 90,90% de couverture en eau courante, la commune est bien
lotie par rapport à la plupart des communes du pays.
1.7.2. La gestion des forêts
La problématique de la propriété des
forêts en Côte d'Ivoire en général, s'applique
également à la situation de la commune de Ouragahio. Les
arrangements dans les ventes des forêts sont remis en cause au
décès du premier bénéficiaire. Les parcelles de
forêts n'ont pas fait l'objet de délimitation, encore moins de
topographie ou de cartographie. Il est conseillé aux acheteurs de
forêts d'impliquer le chef de famille du vendeur, le chef de terre et le
chef du village pour confirmer que le vendeur est le propriétaire.
A ce niveau, la loi foncière doit être
appropriée par la mairie afin de conseiller les populations dans la
démarche d'acquisition de titre foncier.
1.7.3. Electricité
Tous les villages sont électrifiés par le
réseau électrique national.
Cela est un atout réel pour la commune. En effet,
l'électricité favorise la réalisation de certaines
activités économiques et améliore le niveau de vie de la
population.
1.7.4. Politique de gestion des
déchets
La commune possédait un tracteur pour la collecte des
déchets. A la faveur des évènements postélectoraux,
le tracteur a été emporté. Partant, les ordures ne sont
plus collectées. Concernant les villages, chacun balaie devant sa
porte.
La population est livrée à elle-même en
matière de gestion de leurs déchets, favorisant ainsi des nids de
maladies. La reconstitution du matériel de gestion des ordures est de ce
fait primordiale.
1.7.5. Gestion de l'espace public
Il n'existe pas de jardin public à Ouragahio mais la
prévision existe. Il convient de ce fait d'identifier l'endroit
prévu à cet effet afin de raviver le projet. La population
d'Ouragahio à vocation culturelle, a un besoin de ce type d'espace afin
de s'exprimer.
1.8.
Activités économiques
1.8.1. Les activités
économiques en zone urbaine
Il n'existe pas d'unités industrielles à
Ouragahio. L'activité économique s'y résume à des
activités commerciales. A tout le moins, la commune dispose de trois (3)
menuiseries, d'un (1) garage, d'une (1) station-service, d'une (1) pharmacie,
de cinq (5) Hôtels, de restaurants et de maquis-bar, d'une agence
COOPEC.
En dehors des jours de marché qui sont les mercredis,
vendredi et dimanche, le marché est vide.
1.8.2. Les activités
économiques en zone rural
En zone rurale, l'activité économique est
constituée principalement de l'agriculture et de petits commerces. Il
existe des jours de marché dans chaque village. Le jour de marché
d'Ouragahio ville est le mercredi. Les commerçantes grossistes provenant
du Ghana s'approvisionnent dans les villages pour constituer leur stock de
vivriers.
1.8.3. Les coopératives et
associations
Les coopératives sont localisées à
Ouragahio ville (UFOB) ; nous avons des associations dans les villages
mais qui existent que de nom.
Les principales coopératives sont des acheteurs de
produits de cacao et de café.
UFOB (Union des Femmes de Ouragahio - Bayota) agrément
disponible et basée à Ouragahio fait la production et la collecte
de vivriers auprès des associations de femmes des différents
villages.
1.9. La gestion des
marchés
1.9.1. Nombre de marchés
principaux et localisation
On note l'existence d'un seul marché principal
situé dans la ville.Il convient de savoir quels sont les produits
spécifiques à chaque village que les grossistes viennent
chercher.
1.9.2. Jour de marché pour les
principaux marchés
Les marchés se réalisent pour la ville les
Mercredi, vendredi et dimanche. Chaque village a son jour de marché
hebdomadaire.
La mairie devrait connaitre les jours de marché de
chaque village car ce jour mobilise tout le village et doit être pris en
compte pour toute programmation d'intervention.
1.9.3. Matières premières
principales présentées sur les marchés principaux
Les matières premières présentent sur le
marché sont des vivriers de toute sorte, des céréales
(riz, mais, mil, sorgho) et des produits manufacturés.Il faudrait savoir
les produits concernant les marchés secondaires ?
Un produit atypique attire ici l'attention, il s'agit du
Sorgho. Plusieurs programmes sont en faveur de la préservation des
ressources naturelles en voie de disparition. Une étude approfondie sur
la production de cette céréale pourrait être
réalisée en vue de jauger son importance et éventuellement
proposer un projet d'encadrement et d'expansion.
1.10. La situation sociale et sanitaire
1.10.1. La
structure de la population
La population est relativement jeune avec un grand taux de
chômage (diplômés et non diplômés).Selon le
milieu de résidence, il est plus élevé en milieu rural
(77,2%) qu'en milieu urbain (54,7%). Le taux de chômage des jeunes
de 14-24 ans est de 13,8% et le taux de chômage des jeunes de 14-35 ans
est de 12,2%465(*).
Le taux de mortalité est élevé au sein de
la jeunesse. Le levier économique est entre les mains des personnes
âgées. Les vieux vont aux champs tandis que les jeunes sont dans
les rues du village.
La possibilité de recrutement local existe pour
dérouler des plans d'intervention. Il s'agit selon le pôle
d'attention de cette jeunesse d'identifier le moyen d'appel. Ces derniers
doivent être insérer dans le tissu économique afin
d'assurer la relève.
1.10.2. Propension
à l'exode rural
Le phénomène de l'exode rural est rare à
Ouragahio. Le phénomène inverse est plus courant,
c'est-à-dire le retour à la terre. Cependant un manque de
dynamisme de cette jeunesse est observé. La quasi-inexistence de l'exode
rural dans la commune est un point positif pour la commune qui dispose de
ressources humaines pouvant intervenir dans les actions de
développement. Cependant, compte tenu des faiblesses de cette jeunesse,
qui est le manque de dynamisme, une analyse plus poussée de leur
situation permettra d'orienter l'intervention visant à la raviver.
1.10.3. La
situation des femmes
Les femmes constituent plus de 50% de la population. Ces
dernières sont les plus touchées par la pauvreté.
Elles ne sont pas actives en termes d'initiative
d'autopromotion et ne sont pas persévérantes et
déterminées dans leurs entreprises. Elles sont plus dynamiques et
engagées dans les faits socioculturels (funérailles et
autres).
Cependant, la seule coopérative existante semble
être constituée de femmes. Un diagnostic de cette
coopérative permettra de réaliser un plan d'intervention pour la
redynamiser et mobiliser le plus grand nombre d'adhésion.
1.10.4. Structures
sanitaires existantes dans la commune et projets en cours
Tous les villages ont leur centre de santé et
maternité sauf Karahi situé à 3km de Ouragahio. Les
déclarations de naissance ne se font pas systématiquement. On
observe que la commune est bien couverte en matière de structure
sanitaire. Cependant, une analyse plus poussée devrait permettre
d'identifier les problèmes internes de chaque structure sanitaire
(équipements, ressources humaines, véhicule, logement du
personnel, etc.).
Un mécanisme devrait être mis en place afin de
favoriser les déclarations systématiques de naissance.
1.10.5.
Education : structures existantes et situation des projets en cours
Tous les villages ont un groupe scolaire. Il existe un (1)
lycée, deux (2) collèges privés et trois (3) groupes
scolaires dans la commune de Ouragahio.
La commune dispose de deux (2) Institutions de formation et
d'éducation féminine à Ouragahio et à
Zébizékou (Ministère de la famille et de la femme).
Pour ce qui concerne les infrastructures universitaires il
n'existe qu'une université privée d'enseignement technique.
1.11. Culture et loisirs
1.11.1. Le
patrimoine culturel
Il existe deux (2) centres culturels dont un (1) à
Ouragahio ville et un (1) à Kpapékou. En plus, il y a deux (2)
foyers de jeunes à Ouragahio et à Zébizékou.
L'activité sociale de funérailles s'érige
le plus souvent en activité culturelle en étant le lieu
d'animation folklorique et de rencontre.
Il y a deux grands chansonniers à Ouragahio commune qui
sont : Zébihi Rochereau et Koudou Goudron.
Vue la propension au divertissement de la population, il
conviendrait de faire une intervention prévoyant des animations afin
d'avoir la certitude de la participation du plus grand nombre.
1.11.2. Le
tourisme
Il n'existe pas de site touristique. La création d'un
festival des arts pourrait constituer une plateforme touristique.
1.11.3. Les loisirs
Le diagnostic au niveau de la mairie a fait ressortir un fort
potentiel culturel. Cela n'est pas clairement apparu au niveau des villages.
Cependant, à travers les sollicitations enregistrées (centre
culturel, appatam, terrain de foot), il apparait que la culture et les loisirs
sont importants pour les communautés de Ouragahio. Dès lors, le
sport qui est déjà une activité privilégiée
pour la jeunesse pourrait servir de cadre d'expression culturelle.
Essentiellement, nous avons le sport (Football) et des jeux
(dame, awalé, ludo).
1.11.4. Les
équipements et installations sportives
La commune dispose d'une équipe de football en
deuxième division ASCO (Association Sportive des Clubs de Ouragahio). Le
Club s'entraine à Mama où il existe un stade de football.
1.12. Gouvernance
1.12.1. Les
ressources financières de la commune
La commune dispose de deux types de ressources : les
ressources collectées par la mairie (taxe, patente, vente de timbre,
redevances (CIE, station, foncier, morgue)) et l'appui budgétaire de
l'Etat à hauteur de 142 millions.
1.12.2. La vie
associative
Il existe des associations de femmes. Ces dernières
semblent ne pas avoir de vision et attendent l'aide de la mairie pour
réaliser des activités. Ces associations semblent ne pas avoir de
bases solides à causes des divergences qui règnent à leur
sein.
Une analyse plus pousséede ces associations est utile
afin d'identifier leur situation et le manque d'encadrement dont le premier
paraît être la formation.
Concernant les villages, l'activité associative se
limite aux activités sportives organisées pendant les
vacances.
1.13. Les infrastructures communicationnelles communales
Voies de communication (desserte) :
La commune dispose de deux radios dont une appartenant
à la mairie et l'autre de type privé (zone de couverture des
radios). Les griots servent de relais d'informations au sein des villages.
L'existence de radios et de moyens traditionnels de
communication est un avantage car ils permettent de toucher le plus grand
nombre en peu de temps et sans grand effort physique et financier.
1.13.1. Le service de communicationde la mairie
Ce service est chargé de la gestion de la communication
entre les différentes structures de la mairie, ainsi que de celle la
mairie en direction des populations locales. Ce service est aussi chargé
de la gestion de la communication du maire de la commune. Il a
été créé en juin 2014 et fait partir à ce
jour des services les plus récents de la mairie.
1.13.2. La place de
la politique dans la commune de Ouragahio
Tous les partis politiques (PDCI, RHDP, FPI, UDPCI, PIT, ect)
sont représentés et mènent leurs activités
librement. Les activités politiques sont aminées pendant les
campagnes électorales. En dehors de cette période les
activités sontpratiquement inexistantes.
1.13.3. Lieux de
culte
Il existe les religions Chrétiennes avec des
églises et lieux de culte (catholique,
protestanteévangélique, christianisme céleste) et la
religion musulmane.
1.14. Patrimoine culturel de la commune de ouragahio
Le patrimoine culturel de la commune de Ouragahio
décliné en divers éléments, est extrêmement
riche. Si l'on se base sur la Convention de l'UNESCO466(*) afin de le définir,
le patrimoine culturel de la collectivité territoriale de Ouragahio
pourrait comprendre :
1.14.1. Le patrimoine culturel chanté et
dansé
La commune de Ouragahio regorge de nombreux rythmes et danses.
Les plus célèbres sont le
« Gbégbé », le
« Zagrobi »et
l'« Aloukou ». On a aussi le
Pagnora. Ces genres musicaux se sont imposés au plan national en
inspirant bien d'autres rythmes culturels tels que le
Zouglou,le Coupé décalé pour ne
citer que cela.
1.14.2. Le patrimoine culturel sonné
Le « Tigbèlè» est en quelque
sorte le langage tambouriné. Il sort a I' occasion des
évènements spéciaux tels l'annonce d'un mariage, d'un
décès d'une personne importante, d'un événement
festif par exemple et prévient le village en cas d'attaque ennemie. Le
message émis par le
« Tigbèlè »est codé pour
permettre au profane de ne pas y accéder. Seuls les initiés
peuvent comprendre le message. Il était le moyen le plus sûr de
communication. On pouvait l'entendre à plus de trois (3)
kilomètres à la ronde.
Image 02 : Patrimoine sonné de
Ouragahio : le Tigblé
Source : Okou Roméo, Juillet
2019.
En plus du « Tigbèlè », il y
a le legbleou le « Djogoué ».
Cet instrument sert a faire l'éloge d'une personne qu'elle
soit vivante ou non. Prononcer le nom d'une personne signifie qu'elle est d'une
grande importance. Le
« Leglè »sert aussi a
transmettre une information de joie, de tristesse.
1.14.3. Les traditions festives et
rituelles
On a comme événement festif le
« TITÈ » et le
« GLO-LOH ». Le GLO-LOH est un moment ou
chaque habitant fait montre de ces talents oratoires appelé «
WÔZÔ ». Les 'biens culturels
possédés par les anciens sont exposés ce jour-là
pour interpeler la jeune génération pour ne pas qu'ils oublient
leurs racines. C'est une occasion pour transmettre la culture aux jeunes.
1.14.3.1. Le TITÈ
Quant au TITÈ, c'est un
événement festif réciproque entre deux villages. Lors du
TITÈ, un village se déplace pour se rendre dans
un autre village pour communier. On profite de ce moment pour régler les
conflits qui auraient survenus entre les familles. Les célibataires
tirent avantage en se fiançant et en tissant de nouveaux amis
appelés « BÉHI». Le TITÈ est aussi une occasion
de démonstration des pouvoirs surnaturels de la part des deux villages.
Et celui qui parvient à vaincre est porté en triomphe par ses
paires.
1.14.3.2. Le culte du Bagnon
Littéralement le Bagnonveut dire homme beau,
bel homme. Posséder un Bagnon est une manifestation de la bienveillance
à I' égard de la communauté et par conséquent, une
source de joie et d'orgueil mais procure des avantages pratiques en particulier
sur le plan de la compétition civique. On n'attaque jamais le village du
Bagnon. Ce dernier de toute manière ne
participe pas aux batailles. L'institution du Bagnonen valorisant
l'homme, permet d'attirer dans le groupe concerné un plus grand nombre
de femmes de d'autres communautés.
Le Bagnon par sa beauté, par son pouvoir de
séduction, par la publicité qui s'instaure autour de sa personne,
attire dans son clan des jeunes filles et des femmes qui accroitrons aux effets
de mariage la puissance du groupe. Le Bagnonincarne par sa
beauté raffinée, une autre face du modèle idéal du
mal, foncièrement chasseur-guerrier. Le Bagnon
apporte de l'éclat à toutes les
cérémonies à caractère profane. Il est
désigné selon des critères physiques et moraux. Il est
respecté et consulté en raison de sa vie exemplaire. On lui voue
un véritable culte. À travers le culte du Bagnon,
la beauté masculine, soigneusement entretenue et mise en
relief dans la société, constitue un puissant moyen pour cette
société d'assurer sa continuité et d'assurer la
descendance des individus.
1.14.4. Les savoirs et savoir-faire artisanaux et
industriels
Les Bétés portent un pagne traditionnel
appelé tapa. Le nom tapa est dû au fait
que ce tissu d'écorce d'arbre s'obtient après plusieurs tapes. Le
Tapa s'obtient selon les étapes suivantes :
abattement d'arbre, extraction de l'écorce du bois, frappes multiples
sur l'écorce d'arbre jusqu'à dilatation de l'écorce pour
donner le tissu, séchage au soleil et enfin teinture selon le
goût.
Image 03: Tenue Traditionnelle Bété
à base de raphia
Source : OKOU Roméo, Juillet 2019.
1.14.5. Les savoirs coutumiers et
thérapeutiques
1.14.5.1. Pratique thérapeutique
Dans la pratique culturelle des populations de la
collectivité territoriale de Ouragahio, la conservation d'un
décès à la morgue n'existait pas. Juste après le
décès d'un parent, le corps était conservé pendant
quatre (4) jours pour les hommes et trois (3) jours pour les femmes à
l'aide de plantes médicinales. Et après quoi viennent les
funérailles
1.14.5.2. La vie matrimoniale
Les formalités coutumières du mariage dans la
collectivité territoriale de Ouragahio ont beaucoup évolué
ou même baissées. Dans la pratique coutumière des
Bétés de la collectivité de Ouragahio, lorsqu'un jeune est
en âge de se marier, son père se met en quête pour lui d'une
fille. Le jeune homme n'a pas à rechercher lui-même sa
première épouse. Et la volonté du père dans ce cas
semble toute-puissante.
Une fois la future épouse choisie, le père du
jeune homme se rend chez les parents de la jeune fille et adresse au
père de celle-ci une demande de mariage au nom de son fils.Les
Bétés de Ouragahio ont une forme de règlement des
conflits. Il s'agit des « Gouloyoua ». Les
gouloyouasont issus du village maternel. Ceux sont les fils des
«yorokluya», elles sont originaires du village.
N'étant donc pas originaires du village, elles sont immunisées
contre toutes actions pouvant entraver une quelconque réconciliation
entre deux parties. Les gouloyouaservent donc de couloir de
transmission d'information et de règlement de litiges entre deux
villages ou entre deux familles.
1.14.6. Les savoir-faire paysagers
Les Bété de Ouragahio dans leurs pratiques de
l'agriculture, n'exploitent pas deux années consécutives une
même parcelle. Ils pratiquent ce qu'il convient d'appeler la
jachère. Cette technique culturale avant même l'arrivée du
colon et cela permettait au sol de se « reposer » deux à trois
ans voir même plus avant d'y revenir. Ensuite la culture du riz est une
spécificité de la collectivité territoriale de Ouragahio.
Elle regorge plusieurs qualités de riz parmi lesquelles le riz «
Salamé » (nom en Bété) qui, disent-ils rivalise avec
le riz de qualité importé. Il se cultive dans les zones humides
et précisément dans le mois de Mars.
Les chants, la musique, la danse, les contes et
légendes, les noms de lieux, les jeux, les sports, les fêtes
traditionnelles, les rites, etc., constituent la richesse culturelle du
territoire de Ouragahio. La commune possède de nombreux savoir-faire en
lien avec les cultures vivrières et leur cuisson. Ce patrimoine vit et
se transmet : les chants du territoire, par l'intermédiaire de groupe
tel que le GBEGBE CLUB, de chorales ; la danse Bété, via les
cérémonies funéraires, la musique du territoire ; les
contes et légendes, via les chansonniers, les livres ; les fêtes
et rituelles funéraires, etc.
1.14.7. Le patrimoine culturel culinaire
Le patrimoine culinaire de la collectivité territoriale
de Ouragahio est riche et diversifié. Il s'agira de présenter ici
:
1.14.7.1. Le «Loko soukouè
»
Le « Loko soukouè »
est une nourriture très appréciée dans la culture
Bête. Il est préparé à base de banane mûre,
accompagnée d'une sauce gluante composée de champignons noirs
appelés « wo kpô », le genre
de champignon qui pousse spécialement sur le palmier en état de
décomposition et de « sioko » fruit
qu'on retrouve uniquement dans la région le tout assaisonné de la
poudre de poisson sec appelé « magne ». On le consomme
généralement le matin.
Image 04 : Patrimoine culinaire de la Commune de
Ouragahio
Source :OKOU Roméo, Juillet 2019.
1.14.7.2. Le «soukouè
»
Le « Soukouè » est fait à base de taro
appelé « Bêbê ». Sa sauce est
celle du Loko Soukouè. A la différence c'est qu'on le mange dans
les feuilles de bananes.
1.14.7.3. Le « Zohogn Seka
»
C'est le riz local appelé «
bété séka »
accompagné de la sauce graine appelée « zohogn ». Son
mode préparation diffère des autres préparations de riz
ordinaire. Dans la marmite servant de cuisson on y ajoute les feuilles
d'attiéké, qui souvent donne une coloration verte au gratin de
riz. La sauce est faite à base de graine palme de brousse, de «
Tikliti », de la viande de brousse et du
champignon sauvage.
ETAT DES LIEUX DE LA COMMUNICATION DE LA COMMUNE DE
OURAGAHIO
|
CHAPITRE 2:
Il s'agit dans ce chapitre de mettre en lumière les
forces et faiblesses de liées à la communication dans la commune
de Ouragahio. Notreobjectif se résume
à identifier tous les problèmes susceptibles de freiner le
développement et l'attractivité de la commune afin de les
corriger, mais à découvrir les opportunités à
saisir pour les exploiter pleinement.
On s'est sommes intéressésà toutes les
ressources communicationnelles internes et externes dont dispose la commune.
2.1. Communication et informations insuffisantes.
On note une insuffisance de communication et d'information sur
l'action et le fonctionnement actuel des communes. Dans les communes, le besoin
d'information n'est pas souvent exprimé. En fait, dans la plupart des
communes, il n'existe aucune politique de communication formellement
élaborée et mise en oeuvre. Les élus locaux n'ont pas
suffisamment pris conscience de leur devoir de rendre compte et d'informer les
populations.
Même au sein du conseil communal ou de l'exécutif
communal l'information ne circule pas suffisamment. Le plus souvent l'exercice
un seul responsable détient l'information et l'utilise comme il veut.
Pourque la communication fonctionne dans une commune, il faut
élaborer une politique locale de communication qui doit être
bâtie à partir d'un travail préalable de diagnostic des
besoins d'information et d'objectifs fixés.
2.2. Filtrage de l'information
Très souvent, les informations données et
partagées avec les populations n'ont pas d'enjeux réels. Un trop
grand filtrage de l'information nuit à sa qualité.
Et même, l'insuffisance des informations données
par les autorités municipales poussent les populations à recourir
à des sources informelles d'information et aux rumeurs. Ce qui engendre
souvent voire les conflits intercommunautaires
2.3. Utilisation de canaux inadaptés.
La communication à l'échelle communale se fait
à travers des canaux inadaptés. Généralement,
l'information communale se fait par le biais d'affichage sur les panneaux de la
mairie qui est une disposition légale et règlementaire à
laquelle on ne doit pas déroger. Cependant, considérant le nombre
élevé d'analphabètes dans la commune de Ouragahio,
l'affichage d'informations écrites n'est pas adapté. Seules les
personnes alphabétisées, ont accès à ce type
d'information. Encore faut-il se demander quelle compréhension ces
dernières ont de ces informations ?
Dans le contexte des communes rurales, les réunions
avec les chefs traditionnels, les imams des mosquées, les annonces sur
les places publiques, le porte à porte peuvent être d'excellents
moyens de communications pour faire passer notre message.
2.4. Implantation de radios locales.
Plusieurs communes (Gagnoa, Sinfra, Oumé) voient de
plus en plus l'intérêt de mettre en place une politique locale de
communication et d'information. Ceci explique sans doute l'engouement pour
l'implantation d'antennes de la radio nationale qui est la seule aujourd'hui
à couvrir l'étendue du territoire. Les médias sont
perçus aujourd'hui comme des outils de promotion du dialogue, de la
démocratie et de la conscience communale. Les communes qui sont en
avance dans la réalisation de projets de radios de proximité
mettent le plus souvent l'accent sur la nécessité de diffuser des
messages qui éclairent les populations sur des questions
d'intérêt local pour éviter la propagation de rumeurs en
partageant la vraie information. D'autres réfléchissent à
des formules de questions-réponses par radio afin d'instaurer des
débats directs et vivants entre élus locaux et populations.
2.5. Les techniques et outils de communication au sein
de la commune de Ouragahio
Les techniques et les outils de communication permettent
la transmission d'informations dans le but de véhiculer un message et de
promouvoir des services ou des produits auprès de clients et de
prospects. Ilssont utilisés dans le cadre d'une stratégie
établie par l'équipe de communication d'une entreprise
2.5.1. Les techniques de communication
2.5.1.1. La sensibilisation
Un public sensibilisé est un public qui comprend
l'importance et les ramifications d'une problématique dans une
communauté. Il ne s'agit pas ici d'émettre des directives
à l'intention du public mais de lui expliquer les problématiques
et de diffuser des informations qui permettront aux gens de décider
eux-mêmes en toute connaissance de cause. La sensibilisation est forte
lorsqu'une bonne partie de la société convient que la
problématique soulevée est une préoccupation prioritaire
pour tous les citoyens ; elle est faible lorsque la majorité des gens
ignorent cette question ou ne s'y intéressent pas. Les campagnes de
sensibilisation doivent concentrer leurs efforts sur deux activités
majeures : la sensibilisation du grand public, qui implique une
compréhension et une connaissance généralisées des
questions sur le plan sociétal, et une prise de conscience, qui se
produit lorsque les citoyens comprennent comment le concept les concerne
à titre personnel.
Il y a différentes façons de sensibiliser le
public à des questions liées à la vie de la commune.
L'organisation d'événements spéciaux, les campagnes
d'affichage, les pages Web, la réalisation de documentaires, la
publication d'articles, la sensibilisation dans les établissements
scolaires ou sur les lieux de travail ou par un vecteur publicitaire quelconque
ne sont que quelques exemples.
2.5.1.2. Le débat/ discussion
Le débat est une méthode très efficace
pour échanger des idées et pour stimuler la discussion sur un
sujet déterminé. Si le débat est bien organisé, il
permet des échanges détendus et vivants et, à partir des
résultats, il favorise la formation de la conscience communale et de
l'esprit de participation. Un débat doit être bien
préparé et accompagné.
La discussion a pour objectifs de :
· Débattre d'un sujet d'intérêt
communal en vue d'informer et de sensibiliser.
· Se concerter pour recenser les
idées de la population sur un sujet précis.
2.5.1.3. Les enquêtes d'opinion
Les acteurs de la mairie de Ouragahio n'ont pas recours
à des enquêtes pour «écouter» ce que les membres
de la collectivité ont à dire. Pourtant, ces enquêtes
constituent une excellente façon d'obtenir de précieux
renseignements concernant : la qualité des services fournis par la
municipalité; les raisons pour lesquelles les citoyens sont insatisfaits
des services offerts, le cas échéant, ou pour lesquelles ils
n'utilisent pas certains services ou certains programmes; les raisons de
l'incivisme fiscal, les données factuelles requises pour
1'é1aboration de nouveaux projets ou la modification des projets en
cours; les moyens à prendre pour sensibiliser davantage les citoyens aux
programmes et aux services existants; 1'évaluation de la demande
relative à la prestation de nouveaux services etc.
Si la municipalité de Ouragahio ne procède pas
à des enquêtes auprès des citoyens, c'est parce que
celles-ci leur semblent compliquées et coûteuses. Cette perception
est à la fois exacte et inexacte.
Il est vrai que les enquêtes peuvent constituer une
entreprise extrêmement complexe, surtout si elles sont soumises à
des normes très rigoureuses en matière de vérification. Il
est important de rappeler à cet égard, que la municipalité
n'est pas tenue, pour ses enquêtes, de satisfaire aux exigences d'un
comité d'experts évaluateurs de très haut niveau, ni de
faire preuve d'un haut degré de compétence en matière de
recherche. Bien sûr, il n'est pas recommandé pas de
réaliser des enquêtes bâclées.
2.5.2. Les supports de communication
2.5.2.1. Le site internet ou blog
La création d'un site web est un puissant outil de
communication. Un site internet est une façon unique de communiquer avec
le monde. Avec un site, une multitude de possibilités s'offre à
la communication interne et externe de la commune ; il peut servir d'interface
électronique pour partager les informations aussi bien avec la commune
et faire connaitre la commune.
La communication par internet permet des échanges
d'informations sous des formats différents (textes, sons, vidéos,
images) à travers d'outils spécifiques. Ces outils de
communication permettent la création de liens et favorisent la
communication instantanée quel que soit l'heure et le lieu. Internet
favorise aussi la communication simultanée entre plusieurs internautes
et devient un outil puissant pour se faire connaitre. Internet donne aussi une
fenêtre sur les médias sociaux qui sont aujourd'hui des outils
puissants de communication ou chacun peut s'exprimer avec le minimum de temps :
ce sont de nouvelles formes de communications pour les communes.
L'internet est un média idéal pour s'adresser
à un large public à peu de frais car le blog qui peut être
gratuit et bien moins compliqué que le site internet qui oblige à
avoir un webmaster et dont la gestion est moins simple. Le site Internet de la
commune de Ouragahio est en construction.
2.5.2.2. L'affichage
L'affichage est une technique de communication en
extérieur qui consiste à installer et parfois gérer dans
un espace public du mobilier urbain destiné à recevoir un support
de nature promotionnelle. Dans le cadre d'une campagne de communication,
l'affichage peut être alors considéré comme un média
à part entière, sans contexte rédactionnel, et
complémentaire. La commune de Ouragahio utilise donc, les pancartes, les
banderoles, les affiches, les panneaux pour la promotion
d'événements de la commune.
2.6. Faiblesse de moyens de communication au sein de
la Commune de Ouragahio
Dans la vie des organisations, il est aujourd'hui impassable
de ne pas donner à la communication la place qui lui revient467(*). Mais en même temps la
communication demande, forcément, des moyens. le problème des
moyens est récurrent ; qu'ils soient humains, matériels (moyens
de déplacements) et techniques (caméras, dictaphones, site web,
appareils numériques,..) ou financiers (budgets conséquents).
En ce qui concerne les moyens humains, on noteune
insatisfaction. En effet, l'équipes d'animation de la communication
communale est constituée par des non spécialistes c'est a dire
des personnes n'ayant pas été formées aux métiers
de la communication, soit par des professionnels ayant été
formés sur le tas.
Il est fort regrettable de constater que les acteurs se
comportent plus comme des chargés de communication du maire que des
responsables de communication au service des administrations.
Les moyens matériels et techniques font cruellement
défaut. Et la plupart des acteurs de la communication estiment tous
qu'ils n'ont pas les moyens qu'il faut pour travailler.
On peut noter que les ressources financières sont rares
; que la mise à disposition des informations primaires par les
structures sous tutelles est quasi inexistante ; que les équipes de
terrain souffrent de l'absence de pour les différents
déplacements.
Le problème posé par l'absence de moyens
amène tout de même à se poser un certain nombre de
questions ; au regard de la volonté quelquefois affichée par
certains responsables responsable locaux d'avoir un contrôle des
activités de communication. Si la communication est si importante,
pourquoi ne bénéficie-t-elle pas des moyens conséquents
Tableau n5 : Problème de moyens de
communication rencontrés au sein de la commune de Ouragahio
Moyens humains
|
Moyens matériels
|
Difficultés
|
4 personnes
(Trois animateurs et un monteur)
|
Supports écrits (Courriers, Notes de services, PV,
rapports, Réunions, séminaires une table de montage, des micros ;
site web en construction
|
Budget insuffisant, personnel non formé, moyens
matériels insuffisants
Problème de financement des activités de
communication
Absence de clarification des activités
Absence de production des outils de supports de communication
Manque de personnel spécialisé
|
Source : OKOU Roméo, Juillet 2019.
2.7. La politique de la collectivité
territoriale de Ouragahio en ce qui concerne le patrimoine culturel
Dans ses objectifs, la commune de Ouragahio ne définit
pas comme priorité l'économie du patrimoine culturelle. Elle
n'incite pas la population à s'approprier ses richesses culturelles. Et
n'y accorde aucun soutien financier. Cela s'illustrés dans les propos de
MK :
« Les salaires s'élève à
3 millions, donc si on doit allouer un budget spécialement
à la promotion culturelle, ça devient difficile pour une
petite commune comme celle de Ouragahio. Les gens n'arrivent même pas
à manger, il y a des infrastructures que nous devons
construire, ainsi que la réhabilitation de certaines infrastructures
comme les écoles, les routes, tout ça donc comprenez que
ça ne fait pas partir pour le moment des priorités »
Au total, la commune de Ouragahio ne renforce pas la dynamique
de valorisation du patrimoine culturel. Et rencontre des insuffisances quand
planification desactivités ou manifestations pour son rayonnement.
« (..... ) Non, il n'y a jamais eu des
activités à Ouragahio, des activités qui sont
organisées pour promouvoir le patrimoine culturel ici. On participe
souvent à des événements régionaux ou on
remporte des prix mais chez nous on n'a jamais organisé ce genre
d'événement (.)» HL ajoute :
« (.....) Au niveau de Ouragahio, il n'y a
jamais eu d'activité culturelle qui a été
organisée, ils n'ont jamais fait. C'est la négligence en fait.
» Par ailleurs, la Mairie de Ouragahio dans son ensemble ne montre
pas son implication dans la promotion du patrimoine culturel de son territoire.
Elle relève seulement de la volonté d'un seul individu a savoir
le maire.
«( .. .) C'est le maire seul qui fait son marketing
territorial. Cela relève de lui .... » Avant d'ajoute que :
« Les petites communes ne font pas de Marketing territorial (.) C'est
dans ces voyages que le Maire fait la promotion de sa ville. C'est
donc lui seul qui gère son marketing territorial »
La commune de Ouragahio est une région qui n'attire pas
de nombreux visiteurs. Son inattractivité est due notamment à son
offre culturelle moins importante. Malgré la richesse de son patrimoine
culturel, les acteurs oeuvrant à sa sauvegarde ainsi qu'a sa
valorisation sont insignifiants. Il n'existe pas au sein de la commune ni
d'atelier de danse, ni d'entreprise locale spécialisée en
production audiovisuelle et d'outils multimédias dont le but est de
promouvoir le patrimoine culturel du territoire. Au niveau des acteurs
institutionnels, le rôle que joue la mairie également quant
à cette valorisation est négligeable puisque cela se limite
à un seul individu. Comme le révèlent les propos de
certains enquêtés : « C'est le maire seul qui fait son
marketing territorial ».
La mairie de Ouragahio ne sensibilise pas ses habitants au
patrimoine culturel et ne s'implique pas véritablement dans les
processus de valorisation du patrimoine culturel de son territoire. Dans ce
cas, il n'y a pas de transmission d'un héritage vivant. Ce qui rend le
patrimoine culturel trop méconnu des habitants. On retient donc que la
sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel n'est pas au coeur des
politiques publiques de la collectivité territorial de Ouragahio.
2.7.1. Les actions de communication et patrimoine
culturel
La mairie de Ouragahio ne dispose pas d'un service de
communication à part entière. C'est le service socioculturel et
de promotion humaine qui est responsable de la communication. Cela est
confirmé par le discours d'un acteur de la mairie : « Nous
n'avons pas un service de communication (. . .) ça non ! c'est le chef
des services socioculturel est responsable de la communication, la radio est
rattachée au service socioculturel .... » Par ailleurs, les
acteurs déclarent être informés du patrimoine culturel de
Ouragahio qu'à travers leur propre recherche et expérience
personnelle et non par des messages émis par la mairie.
« ( .. .) tout ce dont je te parle, n'est pas dans
les documents qu'on a ici. Comme je fréquente beaucoup les gens
d'ici, ils m'apprennent aussi en tout cas. (. ... .) Tu vas voir ce que je te
dis n'est pas trop approfondi dans les documents qu'on a ici
»
Toutefois pour les acteurs de la mairie, l'utilité de
la communication est d'informer les usagers sur les différentes
activités qu'entreprend l'institution.
« . .... Les supports de communication que nous avons
ici nous servent à informer les populations, les habitants sur les
différentes activités de la mairie. »
Il faut aussi ajouter que certains acteurs manquent de
qualification dans la promotion du territoire. Comme le souligne un responsable
de service de la mairie :
« C'est un don pour moi. Depuis les cours primaires,
il y avait un grand frère qui était instituteur et quand on
allait (. ...), je n'ai pas continué les études (. . .). C'est un
don de Dieu pour moi, l'animation »
2.8. Analyse SWOT de la communication au sien de la
commune de Ouragahio
Cette dernière partie permet d'avoir un tableau de
l'état de la communication interne au sien de la mairie de Ouragahio.
Elle souligne :
v Les forces et les faiblesses
Ce sont les avantages compétitifs de la mairie mais
aussi les faiblesses de sa communication.
v Opportunités et menaces
C'est le domaine d'action dans lequel la communication
municipale peut espérer jouir d'un avantage.Elle correspond aux
éléments spécifiques de la commune, de son organisation,
mais aussi des risques pouvant nuire à la bonne communication
municipale.
Tableau 6 : Matrice SWOT de la communication de la
commune de Ouragahio
Forces
- Une organisation administrative souple.
- Une ville à la taille humaine.
- L'absence de groupes de pression pouvant influencer les
décisions ou les discréditer.
- Un environnement social relativement stable
- Une population très demandeuse d'informations et moins
critique vis-à-vis des élus en personne
|
Faiblesses
- Forte individualisation des services municipaux (le
cloisonnement des services ne favorise pas une bonne circulation de
l'information).
- Faible implication des acteurs locaux (associations acteurs
politiques et économiques) dans l'offre du service public (ils peuvent
être un relai pour la mairie).
- Le service communication territoriale moins visible dans
l'organisation interne.
|
OPPORTINUITES
- Permettre le décloisonnement des services.
- Favoriser la promotion de la ville à l'extérieur
et une attractivité de la ville aux investisseurs et des entreprises.
- Favoriser la visibilité de l'action politique ;
- Améliorer la transparence de la gestion du service
public
- Impliquer la population aux décisions politiques
- Favoriser la connaissance mutuelle des services, facteur de
lien social entre les agents.
- Peut jouer un rôle stratégique en accompagnant les
élus et la direction générale.
|
MENACES
- L'opposition politique engagée dans une campagne de
discrédit des actions de l'équipe municipale en place (blog
internet des opposants politiques).
- Un service de communication non intégré dans une
vision plus globale de la politique public.
- Une perception assez techniciste des agents en ce qui concerne
le rôle de la communication.
|
Source : OKOU Roméo, Juillet 2019
2.9. Bilan du diagnostic de la communication au sein de
la commune de Ouragahio
La communication publique est aujourd'hui un des axes majeurs
de la gestion du service public et un point fort de la gouvernance locale. Elle
est au coeur des organisations territoriales.En effet, les élus sont de
plus en plus conscients des enjeux de la communication mais surtout de l'impact
de celle-ci dans la gouvernance des villes et des territoires. Cependant,
celle-ci est souvent victime de l'instrumentalisation à des fins
politique.
Dans la commune de ouragahio, elle est intimement
rattachée au pouvoir exécutif, cela montre la proximité
qui existe entre la politique et la communication. Étant donné
que l'utilisation des supports médiatiques constitue aujourd'hui un axe
fort de la communication territoriale, les élus ne manquent pas
l'occasion de se servir de ces supports.
En outre, la politique partisane transforme la communication
comme un simple outil d'instrumentalisation en faveur des voix
électorales.
Cependant, la distinction entre la communication et
information n'est pas souvent faite par les élus. Cet amalgame pose la
question des enjeux de la communication dans la gouvernance locale. Par
ailleurs, la communication publique n'est pas extérieure au milieu
à laquelle elle s'applique.Elle reflète l'organisation, le milieu
social, économique, culturelle et politique.
C'est dans cette perspective que nous avons abordé
cette étude, et nous pensons, qu'il est difficile voire impossible de
conduire une l'étude de communication territoriale sans pour autant
comprendre le fonctionnement global des collectivités locales, de la
structure sociale et démographique de la ville où elle a lieu.
De cette maniere, nous l'avons démontré tout au
long de ce mémoire, que la fonction de la communication publique est de
faire connaître la commune à l'extérieur, expliquer le
projet politique, favoriser l'attractivité du territoire à
l'extérieur. En interne, elle permet de développer le sentiment
appartenance.
Elle a aussi le rôle de décloisonner les services
publics qui sont réputés être cloisonnés. Elle
favorise la connaissance mutuelle des services et des métiers.
La communication publique contrairement à la
communication politique est un outil de management public, elle
développe un sentiment d'appartenance à la commune. Elle permet
la visibilité de l'action publique des élus et des agents. En
outre, elle représente un vecteur stratégique pour la politique
publique locale.
Pour une meilleure gestion du service public en particulier le
service public municipal, les communicants doivent s'attendre à
répondre aux attentes des habitants.
Ceci par la prise en compte des contingences
extérieures liées à la structure de l'économie
locale, de la taille de la commune, de la composition de la population ainsi
que la situation de l'emploi. La connaissance de ces éléments
permet aux élus et l'ensemble des communicants de la ville d'apporter
des réponses adéquates aux questions sociologiques que pose la
communication.
Notre étude met en relief la dimension sociologique de
la communication territoriale de la commune.Cet apport sociologique permet aux
communicants de disposer des données représentatives de sa
population. Cela constitue à notre sens un des paliers d'une bonne
conduite de communication en faveur de la gouvernance locale.
En effet, l'expertise sociologique que nous avons
apportée à celle-ci servira à faciliter le choix des
supports (magazine, site internet, panneaux lumineux, encart pub, affichage
public etc.). Cela favorisera aussi le choix des thèmes.C'est ainsi que
la prise en compte des éléments contingents propre à la
sociologie de la ville permet de mettre en place les bases du processus de
communication territoriale en particulier à la mairie de Ouragahio.
Par ailleurs, la distinction entre communication et
information reste encore la grande question qu'il va falloir régler.
Communiquer est un processus interactif de construction du sens.
Elle est donc un processus concerté, un lieu
d'interaction entre l'individu ou le groupe émetteur et l'individu ou
groupe récepteur. A partir de là, nous voyons clairement le point
sur lequel les communicants de la ville devront se focaliser.
Il s'agit de faciliter cette interaction entre les
l'administration et les administrés autour du projet de
développement de la commune de Ouragahio.
Pour favoriser cela, les élus de la commune et
l'ensemble des acteurs municipaux doivent entrer en interaction avec les
habitants, et susciter chez eux le sentiment d'appartenance qui pourrait
favoriser le partage du projet collectif du territoire. Ainsi, les visites de
terrain, les commémorations, l'implication des associations dans la
production des idées pour le projet commun sont les premières
étapes à faire.
Par contre, l'information prend une signification, pour un
acteur donné, au travers d'une communication.Elle consiste à une
transmission d'un message, c'est-à-dire qu'elle n'a qu'un but purement
informatif. Informer signifie alors permettre à tous ceux qui
s'intéressent à la ville de disposer d'une information pratique
concernant l'usage du service public.
A ce titre, c'est encore le travail de tous les services
municipaux à travers le service de communication qui est
nécessaire.Autrement dit, le décloisonnement des services donc la
coordination des actions pour permettre un bon usage du service public
municipal.
Cette distinction est possible par la spécialisation
des supports de communication par thème et par média. Ainsi, le
site internet de la commune et l'ensemble des affichages municipaux
constitueront les médias d'information de la ville tandis que le
magazine municipal et les visites de terrain seront les vecteurs de
communication interactive.
Nous avons voulu procéder de la sorte car les
résultats que nous avons obtenus lors de notre étude montrent
clairement que le site internet reste un support le moins accessible pour les
habitants et suscite moins d'intérêt pour eux.
De cette façon, cela permettra aux communicants de la
mairie de fournir une information pratique concernant l'accès des
services publics à travers le site internet et les affichages municipaux
alors que le magazine municipal va jouer le rôle de
fédérateur autour des valeurs du territoire.Il va jouer le
rôle de rassembleur autour de l'histoire, le patrimoine historique ainsi
que l'identité culturelle de la ville.
Il nous semble que par cette spécialisation, les
communicants de la commune de Ouragahio pourront fluidifier le circuit de
l'information et permettre l'interaction nécessaire pour une
communication en faveur de la gouvernance locale.
En définitive, l'étude concernant le diagnostic
des outils de communication et globalement celui de la communication municipale
à la commune de Ouragahio a permis d'avoir une meilleure
lisibilité de celle-ci. Ellea permis d'observer, d'écouter et
d'analyser l'ensemble des formes de communication existantes.
En plus, nous avons tiré un enseignement enrichissant
et dégager des pistes d'amélioration pour une continuité
d'une bonne politique de communication au service de la gouvernance locale.
Au niveau interne, l'enquête a
révélé qu'il y avait une réelle sensibilité
des élus en ce qui est de la place de communication dans la gestion du
service public.
Cependant, les résultats de l'enquête montrent
que le cloisonnement des services constitue un réel obstacle à la
bonne circulation de l'information et de la communication interne. Ce
facteur soulève un élément majeur concernant la place et
les attributions du service de communication à la mairie.Ceci montre
aussi que la communication n'est pas inscrite dans une stratégie globale
de la municipalité.
La communication à la mairie est réduite
à sa seule fonction opérationnelle tandis qu'elle a plutôt
une mission stratégique et d'accompagnement managérial.
En ce qui concerne la communication externe, il important de
noter que les failles de celle-ci sont directement liées à celle
qui s'effectue à l'interne. Le cloisonnement des services et l'absence
de stratégie de communication rendent inefficace la
communication externe.
La mairie doit mettre en place un plan de communication pour
planifier ses campagnes de communication en direction des habitants, des
entrepreneurs ou touristes.
Concernant les supports de communication, le magazine
municipal constitue l'outil dominant parmi les supports utilisés.
Cependant, celui-ci pourrait être amélioré en
qualité d'information.Le risque de le politiser c'est de s'engager dans
une logique de conquête d'un électorat.
De même, les services de proximité de la mairie
pourraient avoir plus de visibilité si les agents qui y interviennent
sont intégrés dans le processus communication. Ils pourraient
être des co-auteurs de la communication.
La mairie pourrait s'engager dans une démarche de
coproduction surtout dans l'élaboration du magazine municipal en
invitant les agents dans les services centraux de participer à
l'élaboration des articles.
Enfin, c'est dans cette démarche de participation et de
coproduction tant à l'interne (avec le personnel municipal) qu'à
l'externe (le public) que la communication pourrait être efficace.Elle
serait le vecteur de la visibilité de l'action politique et de la
démocratie participative permettant une bonne gouvernance locale.
DIAGNOSTIC DES RESEAUX
RELATIONNELS AU SEIN DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO
|
CHAPITRE 3 :
Tous les villages de la commune de Ouragahio
explorésont les mêmes structures composées d'un chef de
village, d'un ou des chefs de terre, des chefs de familles, des
propriétaires terriens, des associations de jeunes, des associations de
femmes et par endroit de mutuelles.
Une coopérative légalement constituée a
été enregistrée. Sur plus de trente-cinq (35) associations
diagnostiquées, seulement deux associations ont des reconnaissances
légales.
3.1. Spécificité des réseaux
relationnels par village
3.1.1. Le village
de Karahi
Le village de Karahi compte environ 400 habitants et est
situé à 2 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio,
Sinfra. Dans ce village, le Chef et sa notabilité, l'association des
femmes et l'association des jeunes ont été rencontrées.
Ø Groupes constitués dans le village de
Karahi
Deux groupes constitués ont été
rencontrés à Karahi. Il s'agit de l'association des jeunes et de
l'association des femmes.
· L'association des femmes : Le groupe
rencontré est une section de 40 femmes de l'Union des femmes de
Ouragahio et de Bayota (UFOB) crée en 2002.Le siège social de
l'association est à Ouragahio. L'association serait constituée
légalement et aurait des statuts et règlements intérieurs.
· L'association des jeunes du village de Karahi (AJK) :
Cette association est déclarée à la
sous-préfecture, à la mairie et à la gendarmerie.
L'association regroupe des jeunes de niveau collège jusqu'au niveau
universitaire.Elle a un statut et un règlement intérieur.
L'association des jeunes de Karahi participe au bienêtre du village
à travers la réception des invités, la participation aux
matchs amicaux.
3.1.2. Le village
de Gnaliépa
Le village de Gnaliépa compte environ 1500 habitants et
est situé à 2 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio,
Gagnoa. Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité, plusieurs
groupes constitués ont été rencontrés.
Ø Organisation du village
Au niveau de l'organisation du village de Gnaliépa, il
y a un Chef de village, un adjoint du Chef, un secrétaire
Général, des notables composés des propriétaires
terriens, des Chefs de famille et des chef coutumiers.
Ø Groupes constitués dans le village de
Gnaliépa
Plusieurs groupes constitués légalement ou non
existent à Gnaliépa.
· L'association AWALE GOUEPA : Il s'agit d'une
association de 25 jeunes dont l'objet est la production de
pépinière d'hévéa pour la commercialisation.
· Les jeunes de l'Assemblé de DIEU de
Gnaliépa: Ce groupe d'obédience chrétienne, est
composé de trente-deux (32) membres dont douze (12) jeunes filles.
L'association a été créé en 2012et a pour
activité les cultures maraîchères et vivrières.
· Mutuelle des planteurs d'hévéa de
Gnaliépa (MUPHEG) : Crée en 2010, cette mutuelle a une
reconnaissance légale avec un statut et un règlement
intérieur adopté en AG. Elle regroupe environ 30 planteurs
d'hévéa du village. La mutuelle a un conseil d'administration, un
bureau exécutif et une AG. La zone d'action de la Mutuelle est le
village de Gnaliépa.
· Association des Frères Unis de Gnaliépa
(AFUG) : Crée en 2012, il s'agit d'une association de nouveaux
producteurs d'Hévéa.
· Association Zouzou : Crée en 1987, cette
association est le précurseur de la culture de l'hévéa
dans le village de Gnaliépa. L'objet de l'association est l'entraide
à travers la création de plantation dans le cadre du retour
à la terre.
· Association des jeunes WANEZI : Cette association
informelle compte 25 membres et a pour objet la réalisation de cultures
maraîchères. Ces derniers veulent produire en contre saison. Ils
ont déjà réalisé un germoir et sont suivi par
l'ANADER. Ils ont besoin de :
· L'Association de femmes Azodiadrecou :
Créée en 2010, il s'agit d'une association informelle de
soixante-dix (70) membres. En 2010 et en 2011, les femmes de l'association ont
reçu une aide pour la création de culture de riz.
· AWALE-COOPERATIVE : Il s'agit d'un groupe de 16
producteurs de cacao qui a cessé les activités depuis la
crise.
3.1.3. Le village
de Ouindjibipa
Le village de Ouindjibipa compte environ 500 habitants et est
situé à 6 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio-Sinfra.
Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité, la section d'une
coopérative, l'association des femmes et l'association des jeunes ont
été rencontrées.
Ø Groupes constitués dans le village de
Ouindjibipa
Trois groupes constitués ont été
rencontrés dans le village
· L'association des femmes du village : Il s'agit
d'une association d'au moins 50 femmes. Ces femmes ont réalisé
diverses activités communautaires dans le passé :
· L'association des jeunes (AJRO) : l'association
des jeunes résidents de Ouindjibipa : Bien que n'ayant pas de
statut officiel, cette association collecte des droits d'adhésion et
rassemble 52 membres. Son activité principale est la fourniture de main
d'oeuvre temporaire dans les champs.
· Coopérative COPASO, section de Ouindjibipa:
Composé de 32 membres, cette section a produit 3 tonnes de cacao
l'année 2012.
3.1.4. Le village
de Krogbopa
Le village de Krogbopa compte environ 1200 habitants et est
situé à 5 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio-Sinfra.
Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité, le
président de la coopérative COPASO, l'association des femmes et
l'association des jeunes ont été rencontrés.
Ø Groupes constitués dans le village de
Krogbopa
Trois groupes constitués ont été
rencontrés dans le village dont la coopérative COPASO.
· L'association des femmes de Krogbopa: Ces femmes ont
réalisé plusieurs projets ensemble mais ont été
confrontées à un problème d'écoulement des
produits.
· L'association des jeunes de Krogbopa :
L'activité principale qui réunit ces jeunes est la main d'oeuvre
temporaire dans les champs.
· La COPASO (Coopérative agricole de la
sous-préfecture de Ouragahio) : Crée le 26 septembre 2002,
cette coopérative est la seule légalement constituée de la
commune.
3.1.5. Le village
de Zébizékou
Le village de Zébizékou compte environ 1500
habitants et est situé à 4 km de la ville de Ouragahio sur l'axe
Ouragahio, Sinfra. Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité,
le responsable de la section de la coopérative COPASO et deux
associations de femmes ont été rencontrées.
Ø Organisation du village
Le village de Zébizékou est divisé en
cinq (5) familles avec cinq (5) chefs de familles. Il y a ensuite des chefs de
terre, un chef de village, un sous-chef, la notabilité et la
jeunesse.
Ø Groupes constitués dans le village de
Zébizékou
Quatre groupes constitués ont été
rencontrés dans le village.
· L'association de femmes «AGRO»
(Réveillez-vous): Ces femmes avaient en commun la production de banane,
de Maïs et d'igname. Elles avaient une broyeuse de manioc qui est en
panne.
· L'association des femmes « AZOBLO »
(restons unis) : Ces femmes ont en commun l'activité de production
et de transformation de manioc.
· La Mutuelle pour le développement
économique et social du village de Zébizékou
(MUDEESVIZE) : Crée en 1999, cette mutuelle a à son actif
plusieurs réalisations qui font de ce village un modèle
d'entraide et de capacité de mobilisation de ressources
3.1.6. Le village
de Mama
Le village de Mama compte environ 500 habitants et est
situé à 8 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio,
Sinfra.
Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité,
l'association des jeunes a été rencontrée.
Ø Organisation du village
Le village de Mama est composé de trois familles.
Chaque famille a un responsable et un représentant des jeunes. La
Chefferie proprement dite est composée de six (6) membres dont le Chef
et son second, le Secrétaire et deux notables.
Ø Groupes constitués dans le village de
Mama
Seule l'association des jeunes a pu être
rencontrée à Mama. Cependant, la situation de l'association des
femmes a été présentée.
· L'association des jeunes de Mama
· Concernant l'association des femmes,
3.1.7. Le village
de Bodocipa
Le village de Bodocipa compte environ 1 500 habitants et est
situé à 4 km de la ville de Ouragahio sur l'axe Ouragahio-Sinfra.
Dans ce village, en plus du chef et de sa notabilité, l'association des
jeunes et l'association des femmes ont été rencontrées.
Ø Organisation du village
Au niveau de l'organisation du village, il y a un chef de
village, les chefs de famille, le chef de terre, l'association des femmes et
l'association des jeunes.
Ø Groupes constitués dans le village de
Bodocipa
Les associations des femmes et des jeunes ont
été rencontrées à Bodocipa.
· L'association des femmes de Bodocipa (AFB) : Cette
association a créé des plantations de manioc et de banane
· L'association des jeunes de Bodocipa (AJB) : Cette
association fait office de représentation des jeunes auprès de la
Chefferie.
3.1.8. Le village
de Siégouékou
Le nombre de personne approximatif que compte le village n'a
pu être donné. Cependant, la liste électorale comptait 476
personnes.Le village est situé à 4 km de la ville de
Ouragahio.Dans ce village, l'association des femmes, l'association des jeunes
et la section de coopérative de COPASO a été
rencontrée.
Ø Groupes constitués dans le village de
Siégouékou
L'association des femmes, l'association des jeunes et la
section de la coopérative COPASO ont été
rencontrées à Siégouékou.
· L'association des femmes AWALE : Les femmes
n'exercent pas d'activités communes.
· Association des jeunes de Siegouekou (AJS) dont
l'objectif est l'entraide mutuelle
3.1.9. Le village
de Ouragahio
Le village de Ouragahio compte approximativement 5000
habitants. Dans ce village, l'association des femmes, l'association des filles
et l'association des jeunes ont été rencontrées.
Ø Organisation du village
Au niveau de l'organisation du village, il y a le Chef de
village et sa notabilité, le chef de terre, quatre (4) chef de famille
et des juges traditionnels.
Ø Groupes constitués dans le village de
Ouragahio
L'association des femmes, des filles et des jeunes ont
été rencontré à Ouragahio.
· L'association Grozoagnokroa (les filles du
village) : Cette association a été créé afin
de rendre des services volontaires d'assainissement de la ville.
· L'association des jeunes de Ouragahio (AJO) :
Cette association aurait déposé le PV de constitution à la
Mairie, à la sous-préfecture et à la Gendarmerie. Les
jeunes font l`entretien du village, des infrastructures communautaires.
3.1.10. Le village de Kpapékou
Le village compte environ 5000 habitants. Dans ce village,
seul le chef de village et sa notabilité ont pu être
rencontré
· Association des Femme de Kpapékou (AFK) qui
compte 35 membres
· Association des jeunes de Kpapekou (AJK) qui compte 118
membres
3.1.11. Le village de Broudoumé
Le village de Broudoumé compte approximativement 4000
habitants. Dans ce village, le Chef et sa notabilité, l'association des
femmes et l'association des jeunes ont été rencontrées.
Ø Organisation du village
Au niveau de l'organisation du village, il y a le Chef de
terre, le chef de famille, 4 chefs de quartiers et un chef de village.
Ø Groupes constitués dans le village de
Broudoumé
L'association des femmes et des jeunes ont été
rencontré à Broudoumé.
· L'association des femmes actives de Broudoumé
Il s'agit d'une association de 115 membres reconnue
légalement qui a pour objet de réaliser en commun des AGR. Ainsi,
après la phase de la reconnaissance légale, les femmes sont dans
une démarche d'identification de cultures avec des marchés
porteurs.
· L'association des jeunes de Broudoume (AJB)
Les jeunes s'occupent de la propreté du village,
pratiquent le sport et font de l'entraide dans les champs. Des jeunes
réalisent des pépinières d'hévéa en instance
de greffage.
Tableau n 04 Cartographie des réseaux au
sein de la commune de Ouragahio
Villages
|
Nombre d'habitants
|
Réseaux constitués dans le village de la
commune de Ouagahio
|
Nombre de Membres
|
Karahi
|
400
|
L'Union des femmes de Ouragahio et de Bayota (UFOB)
|
26
|
L'association des jeunes du village de Karahi (AJK):
|
42
|
Gnaliepa
|
1500
|
Union des jeunes de Gnaliepa (UJG)
|
57
|
L'association AWALE GOUEPA
|
25
|
Les jeunes de l'Assemblé de DIEU de Gnaliépa
|
44
|
Mutuelle des planteurs d'hévéa de Gnaliépa
(MUPHEG)
|
30
|
Association Zouzou :
|
|
Association des jeunes WANEZI
|
25
|
AWALE-COOPERATIVE
|
16
|
L'Association de femmes Azodiadrecou
|
70
|
Association des Frères Unis de Gnaliépa (AFUG)
|
57
|
Ouindjibipa
|
500
|
L'association des femmes du village
|
50
|
L'association des jeunes (AJRO)
|
52
|
Coopérative COPASO,
|
32
|
Krogbopa
|
1200
|
L'association des femmes de Krogbopa
|
18
|
L'association des jeunes de Krogbopa
|
30
|
(Coopérative agricole de la sous-préfecture de
Ouragahio)
|
69
|
Zébizékou
|
1500
|
L'association de femmes « AGRO »
(Réveillez-vous)
|
35
|
L'association des femmes « AZOBLO » (restons unis)
|
22
|
La Mutuelle pour le développement économique et
social du village de Zébizékou (MUDEESVIZE)
|
25
|
Mama
|
|
L'association des jeunes de Mama
|
35
|
L'association des femmes,
|
32
|
Bodocipa
|
1500
|
L'association des femmes de Bodocipa (AFB)
|
25
|
L'association des jeunes de Bodocipa (AJB)
|
45
|
Siégouékou
|
456
|
L'association des femmes AWALE
|
38
|
Association des jeunes de Siegouekou (AJS
|
78
|
Ouragahio
|
5000
|
L'association Grozoagnokroa (les filles du village)
|
125
|
L'association des jeunes de Ouragahio (AJO)
|
115
|
Kpapékou
|
5000
|
Association des Femme de Kpapekou (AFK)
|
35
|
Association des jeunes de Kpapekou (AJK)
|
118
|
Broudoumé
|
4000
|
L'association des femmes actives de Broudoumé
|
115
|
L'association des jeunes de Broudoume (AJB)
|
|
Association
Allogènes
|
Communauté We, Communauté Baoulé,
Communauté Gouro, Communauté CEDEAO
Communauté ABBEY, Communauté
Agni,communauté
|
Association interprofessionnelle
|
Femmes institutrices (36 Membre) ; Femmes Professeurs (10
Membres), Femmes d'instituteurs (36 Membres) , Club des Amis, Association des
Femmes du Marché,
|
Parti Politique
|
FPI, RHDP, PDCI-RDA, UDPCI
|
Association développement
|
Dans tous les villages de la commune existes des mutuelles de
Développement
|
Source: OKOU Roméo, Juillet 2019.
3.2. Force et
Faiblesses liées à l'espace communal de Ouragahio
L'enquête exploratoire effectuée fait ressortir
de manière évidente des forces et des faiblesses. Les
enquêtes au niveau des villages viennent préciser certains aspects
et même contredire certaines théories précédentes.
Tableau n05 :
Diagnostic interne lié à l'espace communal de
Ouragahio
FORCES
|
FAIBLESSES
|
Au niveau de l'organisation des
villages
Tous les villages sont bien organisés et font
participer tous les acteurs de la vie sociale aux prises de décisions
(représentant de la coutume, familles, jeunes, femmes).
|
Au niveau de l'organisation des
villages
Quelque fois, la gestion coutumière des
différents crée des injustices (cas des femmes à Mama).
|
Au niveau des activités
génératrices de revenus
Dynamisme individuel de la population ;
Terre propice à plusieurs options agricoles
Un projet innovateur à Mama (barrage assortie de
riziculture) ;
Le village de Gnaliépa se démarque aussi par son
esprit d'initiative et de création de richesse.
|
Au niveau des activités
génératrices de revenus
Activités basées essentiellement sur
l'agriculture ;
Problème de commercialisation des produits
agricoles ;
Problème de maîtrise des itinéraires
techniques ;
L'esprit de regroupement n'existe pas.
|
Période des revenus
Il existe une période où les revenus sont
importants du fait de la commercialisation du cacao, généralement
de Septembre à septembre à janvier (4 mois)
|
Période des revenus
Une longue période de soudure avec un pic d'avril
à mars ;
La rentrée scolaire débute dans la
période de soudure.
|
Au niveau de la scolarisation
Existence d'école primaire dans tous les villages de la
commune ;
Existence d'une bibliothèque dans un village de la
commune.
|
Au niveau de la scolarisation
Surcharge des classes pour insuffisance de tables
bancs ;
Problème d'électricité ou pas
d'électricité dans les écoles ;
Infrastructure généralement en mauvais
état
Problème d'extrait de naissance ;
Problème d'insuffisance de la dotation du COGES.
|
Structure sanitaire dans le village
7 villages sur onze ont des structures sanitaires en leur sein
(Kpapekou, Krobopa, Mama, bodocipa, Ouragahio, Zébizékou,
Broudoumé).
|
Structures sanitaires dans les
villages
Deux villages n'ont pas de structures sanitaires (Karahi,
Ouindjibipa) ;
Un villagea une structure sanitaire en construction ;
Un village à une structure sanitaire dont la
construction est achevée mais qui n'est pas
opérationnelle ;
Problème de fourniture des dispensaires en
médicaments ;
Problème d'ambulance pour l'évacuation des
malades ;
Problèmes d'électricité dans les
structures
Problèmes d'équipements ;
Pas de déclaration systématique des
naissances.
|
Eau courante et
électrification
11 villages sur 11 sont électrifiés ;
9 villages sur les 11 disposent de l'eau courante.
|
Eau courante et
électrification
Deux (2)villages ne disposent pas d'eau courante
(Gnaliépa, broudoumé) ;
La couverture en eau et en électricité est
limitée dans les villages ;
Compteurs d'eau loin des maisons ;
Débit faible et irrégulier de l'eau courante.
|
Vie associative
Chaque village a au moins 2 associations (association des
femmes et association des jeunes) ;
Existence d'une coopérative.
|
Vie associative
Pas d'initiative de ces associations ;
Pas de potentialités commerciales ;
Peu de formalisation.
|
Culture et loisirs
Potentiel culturel (chants, danses) ;
Organisation de tournoi de football ;
Existence d'un club de football ;
Existence de deux radios de proximité.
|
Culture et loisirs
Plusieurs stades en mauvais état ;
Peu d'espaces communautaires de détente ;
Peu de valorisation de la richesse culturelle.
|
Source : OKOU Roméo, Juillet2019.
3.3. Le poids de l'acteur dans les systèmes
d'actions territorialisées de la commune de Ouragahio
En ce qui concerne les activités de la commune de
Ouragahio, on ne peut parler d'acteur territorial lorsque celui-ci s'inscrit
dans la construction de la commune468(*). En ce sens il devient un acteur
territorialisé dans une logique de Guy DI Meo qui fait du territoire un
lieu d'appropriation collective dont la finalité est les actions
collectives. Le fondement de ces actions collectives selon lui est lié
aux représentations de ceux-ci. Leurs différentes
activités leur permettent de construire un lieu fixe. Chaque
catégorie sociale en son sein conserve une certaine affinité. Les
territoires en Côte d'Ivoire se diffèrent les uns aux autres. Ils
sont les lieux d'une coexistence parfois difficile entre les acteurs. Un
même espace rassemble plusieurs territoires, d'où la coexistence
d'une infinité de systèmes d'action territorialisés. Tout
est dans les manoeuvres des acteurs.
Cependant l'acteur qui s'inscrit dans les activités de
la commune de Ouragahio s'accorde de nouvelles responsabilités par
l'intermédiaire des décisions et l'animation du territoire, lieu
d'action donc lieu de vie469(*). En effet Patrick D'Aquino ne dit pas le contraire.
Il va même renforcer cette assertion. Pour lui les acteurs qui
appartiennent à un territoire sont responsables de leurs actions et
ainsi que des missions à leur léguer470(*). Leurs actions sont
légitimées par les textes, par l'administration et par les
populations elles-mêmes471(*). C'est l'acteur territorialisé qui
façonne le territoire par ses actions. C'est également lui qui
donne vie, anime le territoire472(*).
Saisir les représentations sociales des acteurs
territorialisés de la commune de Ouragahio, c'est analyser les
interactions entre eux et au sein des catégories sociales. C'est ce
dernier qui est au centre de notre démarche. Il en est l'objet et le
sujet. L'acteur façonne le territoire, un support immatériel et
également un lieu de gestion du pouvoir.
3.3.1. La collectivité territoriale de
Ouragahio comme le théâtre de l'attractivité territoriale
L'acteur s'appréhende à travers ses
activités et en est conscient473(*). Sans action on ne peut pas parler d'acteur. Du
moins c'est un postulat de départ. Dans une organisation comme la
commune de Ouragahio, l'acteur adopte ses propres stratégies, ses
propres tactiques. De plus le système dans lequel l'acteur évolue
agit fortement sur lui mais ce dernier peut l'interpréter comme bon lui
semble. Ces interactions doivent être présentées comme
systémiques. Comprendre l'enjeu de l'interactionnisme est une base de
l'interprétation des jeux confiés aux différents
actants474(*). Mais ces
interactions qui sont les actions, échanges, se réalisent par
rapport à différents cadres, temporels, spatiaux et
sociaux475(*). De ce
fait, la commune de Ouragahio devient une scène de théâtre
où chaque acteur à un rôle précis à jouer.
3.3.2. L'acteur et la construction de
l'attractivité des collectivités territoriales.
L'attractivité territoriale un excellent marqueur
spatial, offrant aux acteurs qui gravitent autour de lui une grande
possibilité de rôle476(*). Elle confère donc des rôles «
multi casquettes » aux principaux intéressés. L'acteur met
en oeuvre plusieurs stratégies, selon le rôle qu'il joue à
un moment donné.
L'attractivité à deux échelles qui
semblent être des références factorielles. La
première est une échelle individuelle, qui permet une lecture de
l'action choisie et même voulue ou comme image d'un pouvoir
intériorisé. Autrement dit, l'acteur est libre de ses actes, il
en est responsable. La deuxième échelle est beaucoup plus
complexe.
Des interactions entre acteurs s'instaurent et offrent une
lecture géographique des acteurs. La commune de Ouragahio structure et
sculpte leurs espaces de vie, de travail, etc.
3.3.3. L'acteur et ses différents rôles
dans les collectivités territoriales
L'acteur dans la commune de Ouragahio est pluriel477(*). Il occupe
différents rôles selon les circonstances. Son rôle change
selon les temporalités478(*). Comme cela a été constaté, un
acteur peut être en même temps conseiller municipal, chef de
village et membre d'association de développement villageoise, adjoint au
maire et acteur de développement. Un seul acteur peut donc incarner une
multitude de rôles. Ainsi un même acteur peut jouer dans la
même pièce au sens de Goffman mais enfiler des costumes
variés selon les rôles qu'il joue.
Une des transformations s'aperçoit au niveau de
l'individu lui-même479(*). Il doit manier ses diverses fonctions, choisir les
meilleures solutions en fonction des rôles, mais doit parfois adopter les
divergences de ces diverses positions dans l'organisation. Les acteurs sont
bien en tension avec eux-mêmes. Puisqu'ils n'incarnent pas un seul
personnage. Ils manient avec une multitude de rôles, en alliant le mieux
possible ces différents alliages.
Image 3 : Configuration des réseaux
relationnels de la Commune de Ouragahio
Source : OKOU Romeo, Octobre 2020.
3.3.4. Gouvernance de Ouragahio et jeux des acteurs
locaux.
Dans l'environnement du développement local, la
gouvernance est liée aux stratégies élaborées par
les décideurs publics en y associant les acteurs locaux480(*). Ce mode gestion ne peut
être efficace que si les objectifs politiques et économiques
s'accordent avec ceux du public cible c'est à dire la population.
Il y a de ce fait une mise en interaction des acteurs et la
coordination dans les stratégies qui peuvent aboutir au
développement souhaité. C'est à dire à
l'attractivité de la commune. On peut donc soutenir avec Nicolas Boivin,
que la gouvernance territoriale est un équilibre de différents
objectifs à la fois sociaux, économiques et politiques481(*). Tout en harmonisant les
actions dans l'optique de satisfaire tous les acteurs en jeux dans ce
processus482(*).
Par ailleurs, la gouvernance de la commune de
Ouragahiomettrait en avant des valeurs en conformité avec des ressources
diverses et planifiées pour construire des buts tout en respectant les
principes de rentabilité, de productivité et
d'efficacité483(*).
Concernant les stratégies et les jeux d'acteurs
à Ouragahio, une étude484(*)menée dans cette collectivité
territoriale a conclu qu'il existait une absence relative des opérateurs
économiques (notamment privés) et de la société
civile dans l'élaboration des stratégies et l'exécution
des jeux des acteurs locaux dans cette collectivité. Ceux-ci se trouvent
marginalisés dans le processus de gouvernance territoriale.
L'enquête effectuée sur le
périmètre communal de Ouragahio, montre que la catégorie
d'acteurs constituant les administrations déconcentrées de
l'État (représentants directs de l'État au niveau local)
est la catégorie dominante dans le processus de gouvernance et, est
celle qui dispose de la plus grande capacité d'influence vu les moyens
dont elle dispose. Toutefois, cette catégorie d'acteurs reste passive et
peu impliquée quant aux préoccupations locales. Elle se contente
d'appliquer les décisions dictées et financées par l'Etat.
La seconde catégorie définie par l'étude
est celle des élus locaux. Il est indiqué que ceux-ci constituent
les acteurs relais du système de gouvernance, c'est-à-dire, que
ce sont eux l'interface entre les administrations de l'État et la
société civile.
Cette catégorie dispose néanmoins d'une
capacité d'influence mais surtout, peut bloquer le système de
gouvernance si leurs objectifs ne sont pas atteints. L'enquête montre
également, que les acteurs constituant la société civile
sont les acteurs dominés du système de gouvernance. La
société civile dispose d'un faible rapport de force vu ses
capacités limitées et les influences exercées par les
administrations de l'État et les élus locaux. En dernier lieu,
l'étude identifie la catégorie des acteurs parapublics, ceux-ci
sont qualifiés d'acteurs hors-jeu. Ils se caractérisent par leur
faible implication dans le processus de gouvernance.
3.3.5. Gouvernance de Ouragahio et fonctions
territoriales
La gouvernance de la commune de Ouragahio est un mode gestion
qui tient compte d'un certain nombre d'éléments comme
l'économique, le social, la politique, pour fabriquer le
territoire485(*). De
plus dans la fabrication de ce territoire, les interactions entre les acteurs
sont fondamentales486(*). Car ces acteurs doivent innover pour rendre le
territoire unique en tenant compte de la culture local. Les espaces
territoriaux se transforment et deviennent des systèmes territoriaux de
production (STP).
Dès lors, ses systèmes territoriaux deviennent
exportateurs de produit locaux. Sesont également les valeurs du
territoire qui sont exportées. Il faut en plus que les acteurs
territoriaux s'approprient le territoire. En effet l'attractivité du
territoire est ouverte. Elle interagit avec les autres collectivités
territoriales et les acteurs qui n'appartiennent pas au territoire. Ces
relations peuvent être des relations de réciprocité,
d'appui, d'assistance et d'aide mais aussi d'antagonisme. De cette
manière la commune de Ouragahio devient active. L'attractivité
dans ce sens n'est pas seulement endogène mais tient également
compte d'éléments extérieurs. Les acteurs territoriaux
ayant la liberté d'entreprendre formulent des projets et construisent la
commune de Ouragahio qui doit sans cesse évoluer. Elle ne doit pas
reproduire des modèles venant d'autres collectivités.
Par conséquent, la gouvernance de de la commune de
Ouragahio, doit permettre de redistribuer les rôles et les fonctions pour
permettre un équilibre, une coordination dans les actions et
éviter ou du moins atténuer les conflits qui pourraient
survenir487(*).
Elle doit unir les acteurs privés et public488(*). La gouvernance devient donc
ce mode de gestion qui obéit à certains critères comme la
coordination dans les décisions, la confiance, et l'implication des
acteurs dans les activités du territoire489(*). Toutes fois l'instauration
des règles et des normes communes doivent permettre de sanctionner ceux
qui les transgresseraient. Ce qui pour lui maintiendrait la cohésion
dans la communauté tout en préservant les intérêts
divergents des acteurs territoriaux.
Cependant la formation et l'instruction collective des acteurs
territoriaux doivent être prises en compte pour la survie du
territoire490(*). On
perçoit alors les actions individuelles et isolées comme
inefficaces pour une construction d'attractivité territoire491(*). Les acteurs doivent se
rassembler en association pour influencer les décisions de la
hiérarchie qui vont contre l'intérêt général.
Le territoire devient un espace de prise de décisions
et d'associations d'acteurs et catégories d'acteurs aux
intérêts divergents contribuant à inventer une nouvelle
urbanité.Quel que soit le terme utilisé, l'idée reste la
même, le discours change, toutefois les intentionnalités
demeurent. La gouvernance territoriale est considérée comme une
régulation de l'espace local par et pour les décisions locales.
Conclusion partielle de la première
partie
La marque territoire constitue une ressource créatrice
de la valeur. Elle permet lamobilisation des acteurs autour d'un projet
territorial.Le recours au marketing territorial dans la gestion des territoires
constitue une nouveautédictée par la concurrence entre les
territoires dans la course de l'attractivité desinvestissements.
La stratégie du développement territorial, en se
basant sur les ressources et les compétencestangibles et intangibles,
nécessite la mise en oeuvre des pratiques propres aux organisations.La
Commune de Ouragahio est donc appelée à affirmer ses
capacités, à capter des nouveaux investissements et à
préserver l'existant.
DEUXEME PARTIE
LE ROLE DES RESEAUX RELATIONNELS ET LES MECANISMES DE
PROXIMITE DANS LA CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DE
OURAGAHIO
Introduction partielle à la deuxième
partie
Il ici de comprendre comment les réseaux relationnels
participent à la construction et au développement de
l'attractivité territoriale de la commune de Ouragahio. Pour atteindre
notre objectif, nous nous sommes appuyés sur une logique qualitative
inductive avec comme stratégie d'accès au réel
l'étude de cas. Cette méthode est basée sur des entretiens
semis-directifs auprès des acteurs territoriaux qui interviennent dans
le regroupement. Le traitement des données collectées a
été réalisé par une analyse de contenu
thématique. Les résultats nous ont permis de comprendre que les
acteurs sont liés par des relations professionnelles et d'affaires
très denses qui sont soutenues par les processus sociaux.
Dans cette première partie
de notre mémoire, nous verrons :
Chapitre 4 : Attractivité et identité,
liens et enjeux dans la construction de l'attractivité territoriale de
Ouragahio.
Chapitre 5 : De l'interaction autour du système de
gouvernance territoriale.
Chapitre 6 : Dispositifs et outils de communication mobilises
par les acteurs pour l'attractivité territoriale de Ouragahio.
ATTRACTIVITE ET IDENTITE, LIENS ET ENJEUX DANS LA
CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DE LA COMMUNE DE
OURAGAHIO
|
CHAPITRE 4:
Il s'agit dans cette partie de présenter et d'analyser
les résultats du guide d'entretien. Analyser les résultats de la
recherche va consister à « faireparler » les données
recueillies en vue de confirmer ou d'infirmer notre hypothèse de
recherche. Pour cela, il importe d'examiner longuement et minutieusement les
données recueillies par interview et retranscrites manuellement.
Il existe trois (3) types principaux d'analyse des
résultats : l'analyse descriptive, l'analyse explicative et l'analyse
compréhensive492(*).Pour l'analyse des résultats, nous avons
privilégié l'analyse compréhensive. Elle consisteà
rendre compte des rapports entre nos résultats obtenus et les
perceptions des sujets. L'analyse des résultats comprend d'abord
l'analyse des résultats de l'entretien, ensuite l'observation et enfin
de la recherche documentaire.
Dans ce champ d'analyse, nous allons considérer sept
(7) niveaux d'analyse dans lesquels les relations sociales territoriales se
créent et se développent. Les résultats
présentés dans cette partie ont été recueilli
à l'aide d'une grille d'entrevue soumise aux acteurs territoriaux
composée de responsables de partis politiques, d'autorités
administratives, des chefferies villageoises, des associations communales, des
structures commerciales, des mutuelles de développement et de la radio
communale.
L'entretien s'articule autour de sept (7) catégories
:
- Les caractéristiques de l'acteur territorial
- La conception de l'attractivité territoriale
- Evolution organisationnelles et implication des acteurs
- Les valeurs et les représentations sociales des
acteurs territoriaux
- Les contraintes du territoire
- La complexité de l'attractivité territoriale
- Les TIC dans la construction de l'attractivité
territoriale
Il est essentiel de situer ces sept (7) niveaux afin de
comprendre leur articulation.
4.1. Les caractéristiques de l'acteur
territorial de Ouragahio
Les caractéristiques de l'acteur territorial de
Ouragahio vont être étudiées par l'analyse de l'entretien
qui a été menée. Rappelons que les acteurs sociaux sont
situés dans un environnement relationnel qui est constitué
d'associations, de partis politiques, d'organisations syndicales. Pour
comprendre les « caractéristiques de l'acteur », on a
retenucertains itemscomme la cohérence interne territoriale. C'est
à dire leur relation avec les autres acteurs territoriaux.
4.1.1. De la perception de l'acteur
territorial
Selon Abric, les individus agissent en fonction de la
définition qu'ils ont du phénomène, d'un fait social. Pour
lui, l'individu comprend la réalité à travers son propre
système de référence et sa position dépend de cette
compréhension de la réalité. Pour comprendre l'implication
des acteurs dans l'attractivité du territoire, il était important
de connaitre leur conception de l'acteur territorial. On s'aperçoit
d'une différence sémantique du concept. Certains lui
confèrent une dimension holiste.
« Pour moi c'est d'abord la population, et aussi
les hommes politiques (...) les acteurs économiques. Et toutes les
tranches de la population en général »
D'autres ramènent l'acteur territorial à une
définition atomistique, à leur capacité d'insuffler de la
motivation aux autres.
(...) pour moi, c'est d'abord les premiers responsables
des associations de la commune. C'est nous que les autres regardent avant
d'agir. Si on se comporte bien, les autres vont faire autant (...).
(...) Tous les acteurs ont une influence qui peut
être positive, je parle des hommes politiques, des chefs du village, des
associations, des entreprises commerciales et aussi des institutions
définies par l'Etat comme la mairie »
4.1.2. La mission des réseaux relationnels au
niveau territorial de Ouragahio
Il ressort des résultats que l'élément
qui nuit à la qualité de la cohérence du territoire dans
le processus d'attractivité territoriale est « la mission de
l'acteur au sein de la commune ». En effet, les résultats
confirment que les structures dont les acteurs territoriaux assurent la
direction n'oeuvrent pas dans le sens d'une attractivité de la commune.
« Notre association ne contribue pas à
faire vendre le territoire de Ouragahio. C'est pour gérer nos
besoins entre nous les petits commerçants que notre association est
née. C'est, s'il y a un malheur ou un bonheur que nous venons en aide
nous-mêmes »
Leur mission au niveau territorial est de défendre les
intérêts propres de leurs structures et d'assurer la formation et
l'encadrement et l'entraide des membres.
« Nos actions sont au-devant, nos
intérêts d'abord, on pense à défendre nos
intérêts avant toute chose »
« L'intérêt de notre parti passe avant
les intérêts du territoire, on défend les
intérêts de notre parti d'abord
Pour les enquêtés, l'attractivité du
territoire relève de la municipalité et non de leur structure.
« On est là pour les encadrer, les former
et les apporter une aide dans l'élaboration de leurs actions. On met
à leur disposition les infrastructures comme les salles de
réunions, les appareils. Ensuite on les encadre, on les aide pour bien
faire leurs actions »
4.1.3. Caractéristiques des relations au niveau
territorial
L'analyse des entretiens révèlent une
distinction individuelle des acteurs territoriaux qui se caractérise par
une différence de statut social.
(...) Avec les autres moi je pense que nos relations sont
politiques, par ce que c'est quand on a les manifestations politique qu'on les
appelle.
Les relations sociales dans leur ensemble n'ont pas pour but
de s'égaler mais au contraire de préserver cette forme
d'inégalité sociale entre les acteurs public et ceux du
privé.
« Je ne sais pas qui fait quoi ici, ils ont une
position très administrative (...) Les relations entre les acteurs ne
marche pas bien. Quand c'est comme ça arrange toujours les
autorités de la commune. Nous sommes encore dans une démarche
individualiste ou chacun pense à lui-même et aussi de
compétition »
« On peut dire que dans ma position d'agent de
la mairie, nous collaborons avec tous les acteurs de Ouragahio
L'analyse des données révèlent
l'écart entre les réseaux relationnels et la coordination des
activités territoriales.
« Il n'y a pas de relation avec les autres
associations du marché, ils viennent vers nous par rapport au gardien
qui surveille le marché »
D'une certaine manière, leur différence
d'implication dans les activités de la commune à l'origine des
relations et sans intention de nouer des relations avec les autres pour
l'attractivité de la commune.
(...) nous n'avons pas partenariat avec les autres
associations (...)
Néanmoins on voit apparaitre des relations informelles
entre eux qui se manifestent par des appels téléphoniques, des
visites à domiciles, des invitations personnelles.
« Je ne peux pas dire ce qui n'est pas juste, il
n'y a pas de partenariat en tant que tel entre nous. C'est juste des relations
d'amitié c'est tout ».
(...) C'est une relation amicale et aussi commerciale. Ils
font partie de mes abonnés, ce sont mes abonnés. On aussi des
relations professionnelles, quand il y a des manifestations ils nous associent
à cet évènement à cela en nous demandant de l'aide
parfois (...)
Ils estiment que le respect mutuel doit caractériser
les relations.
« Je pense que la principale caractéristique
est le respect de l'autre. C'est cette qualité qui permet un meilleur
échange, une bonne définition de besoins »
L'une des caractéristiques de l'acteur qui ressort des
résultats, est l'aspect coopératif des acteurs impliqués
dans les activités de développement de la commune.
(...) Un acteur territorial doit être
coopératif et proche des populations de la commune (...)
4.2. De la conception de l'attractivité
territoriale
La conception de l'attractivité territoriale de la
commune de Ouragahio correspond à la compréhension que les
acteurs locaux se font de ce concept. Il s'agit de déterminer leurs
connaissances théoriques et pratiques liées à
l'attractivité et au marketing des territoires. Par la suite les
connaissances que les acteurs locaux ont de la définition de
l'attractivité et du marketing des territoires varient selon statut
social. Pour RD, acteur public et secrétaire Général de la
Mairie, la compréhension qu'il se fait du marketing du territoire lui
vient des médias.
(...) je ne sais pas véritablement ce que cela veut
dire. Mais la première que j'ai entendu parler c'était à
la télévision, sur une chaine étrangère (...)
Certains commentaires tirés de nos entretiens montrent
la méconnaissance également du concept par les acteurs locaux
privés.
(...) Non, le marketing territorial, je ne sais pas ce que
c'est ça non. Et je n'ai jamais entendu parler (...)
C'estEn effet après leur avoir expliqué et
défini ce que représente l'attractivité et le Marketing
territorial, que les acteurs territoriaux se sont exprimés sur la
question.
4.2.1. L'environnement social de la commune de
Ouragahio
L'analyse des données révèlent que
l'environnement sociopolitique de la commune n'est pas propice à la mise
en oeuvre des actions d'attractivité de la commune.
(...) En l'état actuel des choses, non, par ce
qu'il y a des suspicions (...) Ouragahio est un petit territoire et ce genre de
chose n'arrange rien (...)
Les relations sociales entre les différents acteurs
sociaux, ont été déconstruites à la suite de la
crise post politique qu'a connue la Cote d'Ivoire en 2011. Ceci laisse
apparaitre une distanciation dans les relations sociales.
(...) Je pense que pour que l'environnement soit favorable
au développement, il faut la paix.il y a une méfiance entre les
populations. Il y a eu la crise et cela a mentalement affaibli les gens. Avant
on faisait les choses en commun, maintenant non, les bêtes sont de
l'autre cote et les autres ethnies de leur côté (...)
(...) On a des atouts, mais après ce qui c'est
passe en 2011, tout a été remis en cause (...)
Et depuis lors, les responsabilités sociétales
se sont effritées au risque de voir stigmatiser. Ce qui entrainerait un
rejet de sa communauté d'origine.
(...) En l'état actuel des choses non, par ce qu'il
y a des suspicions (...) Ouragahio est un petit territoire et ce genre de chose
n'arrange rien (...)
« C'est un milieu assez difficile. Nous sommes
dans une ville à connotation politique, le moindre faux pas peut
entrainer des conflits entre les populations. Rendre la commune de Ouragahio
attractive, on ne peut pas le faire en un territoire en situation de conflit,ce
n'est pas possible. Il faut qu'on arrive à mobiliser les gens autour
d'un projet commun. Cela peut prendre du temps.
En outre la mairie en s'inscrivant dans des relations de
partenariat avec les acteurs privés, développent une forme de
relation qui les infantilisent. Comme le laisse apparaitre les entretiens.
(...) le Maire ne nous prend pas au sérieux. Il
croit que nous sommes ses enfants (...)
(...) s'il nous convoque on va et à chaque fois pour
discuter mais nos avis ne sont jamais pris en compte, jamais (...)
(...) Quand on va aux réunions, on est assis et puis
on les regarde. C'est eux seulement qui parlent jusqu' à ce que la
réunion finisse (...)
4.2.2. La coordination des relations sociales et
attractivité de la commune de Ouragahio .
Les entretiens mettent en relief la nécessite de
coordonner les relations entre les différents acteurs de la commune.
Celle-ci résulte de la conjugaison la proximité
géographique et du cadre collectif devant favoriser la construction d'un
espace de référence pour les acteurs.
(...) Ce qui peut empêcher l'attractivité
territoriale de Ouragahio, c'est l'insuffisance de dialogue entre
lespopulations (...) et il y a aussi la manière dont ils voient les
responsables des associations, voient les autorités municipales de
Ouragahio (...)
Cette conjugaison se manifeste également par la
présence d'objectifs collectifs qui viendront renforcer
l'identité du territoire et favoriser son management. Betrand Arthur
(1989) à monter que les choix des acteurs sont influencés par les
choix préalables des individus avec lesquels ils sont en interaction. Ce
qui favorise l'émergence d'une stratégie commune.
« Il faut s'entendre avec tout le monde que
ça soit les associations, les ONG, tout le monde en tout cas pour que
chacun donne son idée. Mais si tu dis que c'est pour toi qui va rester,
ça ne va jamais marcher (...)
(...) L'engagement et l'implication de tous les acteurs
est la principale condition de réussite de tout processus,
spécialement l'attractivité territoriale ».
Dans des extraits d'entretien, les acteurs territoriaux
revendiquent pleinement leur rôle en tant qu'agent de
développement de la commune. Pour Vincent Gollain, le rôle de
l'acteur dans la construction de l'attractivité du territoire se mesure
par son application. Afin de voir quels peuvent être les facteurs qui
influencent et qui déterminent cette implication, nous allons mettre en
relation la variable « implication » par les variables suivantes :
« caractéristiques de l'acteur », « relation » et
« mission au sein du territoire ».
« Pour qu'un territoire puisse être
attractif, il faut savoir ce que l'autre demande. Si les touristes, ou les
investisseurs ou je ne sais pas quoi, la population, demande quelque chose
qu'on peut offrir et qui est bénéfique pour le territoire et qui
va permettre un développement sur le territoire, je crois qu'il faut
aborder dans le sens de la demande »
« Il faut l'implication de tout le monde, il
faut qu'on soit soudé
Les résultats des données font ressortir la
volonté des acteurs de concrétiser l'aspect pratique de
l'attractivité de la commune ce qui permet d'apprécier les
caractéristiques d'un acteur territorial.
De plus, il ressort des résultats que le principe
caractéristique d'un acteur territorial est son implication dans la
logique d'attractivité du territoire. Aussi, ils optent pour la
coopération principale caractéristique de l'acteur territorial.
Ces résultats démontrent que la principale
caractéristique dans le processus de construction de
l'attractivité territoriale est la coopération entre les
différents acteurs. Par ailleurs, il n'y a pas d'implication directe des
acteurs dans le processus de construction de l'attractivité
territoriale. Les éléments qui peuvent influencer l'implication
des acteurs dans la construction de l'attractivité territoriale sont
donc les relations interpersonnelles.
En effet, il s'agit de savoir en fonction de la forme de
l'implication le cadre qui régit les relations entre les acteurs.
Autrement dit comment les acteurs territoriaux entretiennent leurs relations
avec les autres.
Les réunions du conseil municipal organisées
quatre (4) fois dans l'année sont les seules occasions d'entretenir des
relations d'une certaine manière formelles et d'échanges
d'informations. Toutefois, les résultats confirment que l'environnement
politico-administratif n'est pas favorable à l'instauration d'une
logique d'attractivité territoriale. Cependant, la volonté de
s'inscrire dans un modèle existe et se concrétise par la
communication, des campagnes de sensibilisation et de formation.
Il en résulteque la sensibilisation des acteurs
à l'importance de l'attractivité territoriale implique la
mobilisation des moyens culturels, matériels, organisationnels et
structurels. L'environnement politico-administratif est donc un
élément important dans leur conception.
4.3. Evolution organisationnelle et implication des
acteurs
4.3.1. Les formes de relations territoriales entre les
acteurs
Dans cette partie de l'analyse, nous allons considérer
deux niveaux d'analyse dans lesquels les réseaux relationnels se
crée et se développe. Il s'agit de l'institution (Public) et
celui des organisations (privés). Le niveau institutionnel est
composé par gouvernance territoriale qui a pour mission la gestion et la
mutualisation des réseaux non institutionnels. Au niveau des
organisations, se trouvent les associations de jeunesse communales, des
organisations professionnelles (commerçant, transporteurs, etc....).
Nous allons donc essayer de comprendre ces deux niveaux à la
lumière des entretiens que nous avons menés.
4.3.1.1. Au niveau de l'institution publique locale
(la Mairie de Ouragahio)
Une collectivité territoriale est un espace
organisé et identifiable. Cela nécessite une formalisation de
l'organisation et une gouvernance locale dont la fonction est d'arbitrer les
choix collectifs et de coordonner leur application.
Dans ce cas, il s'agit de repérer sur le territoire
toutes les structures et organisations présentes sur le territoire, de
sorte que la mutualisation des ressources soit la plus efficace possible. Elle
doit également installer et développer son propre réseau
relationnel, de sorte qu'elle soit en interaction avec les organisations
présentent sur le territoire.
Dans cette perspective, on peut caractériser les
réseaux relationnels selon la définition de Brehem et Ranh, comme
l'ensemble des relations coopératives entre acteurs qui facilitent la
résolution de problème d'action collective.
Pour Henry Mintzberg,les mécanismes de coordination
constituent la colle nécessaire au maintien de l'ensemble des parties de
l'organisation.
En effet La mairie de Ouragahio est l'organe qui a en charge
la coordination des activités entre les organisations locales. Il y a
dès lors une nécessité de recenser toutes les structures
locales existantes, formelles et informelles afin d'y répertorier les
individus impliqués et de construire un réseau formalisé
et contrôlé.
Ce réseau relationnel formel territorial favorise donc
la confiance et provoque des échanges nécessaires devant conduire
à la réalisation de projets collectifs. La réussite de ces
projets dépend également de leur coordination par la gouvernance
territoriale.
Pourtant l'analyse des entretiens révèlent un
écart entre le discours des représentants publics et les
insuffisances que rencontre la Mairie à coordonner les activités
entre les organisations territoriales.
« Nous sommes toujours en opposition. Et cette
opposition nous détruit nous-mêmes. On est tellement en opposition
que quelque part, les gens n'arrivent pas à être ensemble pour
développer une idée ou un projet commun »
4.3.1.2. Au niveau des organisations territoriales
(Privées)
Le réseau des organisations existe depuis la
création de la collectivité territoriale de Ouragahio en 1964.
Ces organisations chargées de représenter leurs membres, jouent
un rôle d'entraide au développement du territoire et de la
protection de ses membres vis-à-vis des autres.
(...) On est là pour les encadrer, les former et
les apporter une aide dans l'élaboration de leurs actions. On met
à leur disposition les infrastructures comme les salles de
réunions, les appareils. Ensuite on les encadre, on les aide pour bien
faire leurs actions »
A l'intérieur du territoire, la vocation les
réseaux des organisations privées est donc de favoriser le
développement des partenariats et la mutualisation des ressources. Pour
cela ils vont donc chercher des solutions pour contrôler,
développer et utiliser l'espace relationnel aux seuls
bénéfices de leurs membres.
Au sein du territoire, la permanence de ces relations permet
de renforcer la cohésion des acteurs et renforce leur
différenciation aux autres organisations.
4.3.1.3. L'usage des réseaux relationnels au
sein du territoire
Dès que les relations territoriales constituées,
Leurs maintien et le développement dépendent en parti du capital
social que chacun décide d'investir. Le rôle de ses relations se
forme autour de la défense des intérêts de leur structure.
« L'objectif de notre association, c'est
d'amener le paysan à s'auto-suffire, d'avoir un toit, se prendre en
charge, ne pas compter sur quelqu'un. On a ouvert un compte bancaire pour
chacun de nos membres à la Coopec pour leur permettre d'avoir des
revenus mensuels. C'est là-bas on vire ton revenu chaque fin de mois
comme si tu étais un fonctionnaire »
Ensuite les réseauxterritoriaux vont s'enrichir des
apports internes en réaction aux situations externes et par rapport aux
nouveaux membres dès lors qu'ils respectent les normes de leur
association.
De plus, il ressort des entretiens que nous avons
menés, que l'élément à l'origine de
l'intégration des individus dans les réseaux, varie selon que les
individus, selon la taille de l'organisation et selon l'origine de la
demande.
(...) pour être membre de notre association, il faut
être étranger et être de la CEDEAO, puisque c'est
l'association des ressortissants de la cedeao. Je ne vois pas pourquoi les
autres vont se joindre à nous. (...)
Intégrer un réseau devient important pour les
individus puisque leur permet de disposer ressources économiques,
sociales, et techniques. Les responsables en raison de leurs
responsabilités et leur position dans les organisations et
également de leur pouvoir de décision, sont sollicités par
les membres. Lorsque les individus intègrent les réseaux
territoriaux, ils sont évalués par les autres membres de
l'organisation. L'objectif de cette démarche de vérifier si le
nouvel membre dispose des mêmes valeurs que le reste du réseau.
Cela conduit au respect des normes du réseau, dans le cas contraire il
est exclu.
Cette phase d'évaluation, dirigée envers le
nouveau membre est informelle. Son intégration sera effective par la
prise en compte de son intérêt du groupe.
(...) pour que tu sois définitivement admis parmi
nous, on t'étudie. Mais on ne te dit pas. On tient compte de ta
présence lors des réunions, lors des activités que nous
organisons. Et aussi on tient compte aussi de ta cotisation (...)
4.3.1.4. Les actions de promotion de
l'attractivité territoriale de la commune de Ouragahio
Les données analysées dans cette section, vont
permettre de faire ressortir les moyens et les actions que réseaux
relationnels souhaitent mobiliser pour traduire leur volonté de suivre
une logique d'attractivité territoriale. Ces actions impliquent pour
les acteurs de prendre en compte les caractéristiques politiques,
géographiques et sociale de la commune. Cet environnement aura
nécessairement une influence sur les actions de la commune.
(...) Le périmètre communal de Ouragahio,
n'est pas véritablement connu par les habitants eux-mêmes. De la
manière les gens font c'est comme si nous étions
étrangers. Alors que nous sommes les propriétaires du
territoire (...)
Au total, les acteurs privés ne mobilisent pas des
moyens de sensibilisation sur le processus de construction de
l'attractivité territoriale. Il n'existe pas des campagnes de
sensibilisation et de stratégie de communication.
« Ce n'est pas notre rôle de faire
ça, je crois c'est la mairie qui doit faire »
Cependant ce qui nuit à la qualité du processus
d'attractivité territoriale sont « les formes d'interaction entre
acteurs territoriaux ».
Trois principaux axes peuvent être identifiés
à travers les résultats : le premier se rapporte aux aspects de
l'interaction entre acteurs qui peuvent être soit personnels,
économiques, sociaux, ou politiques. Ensuite le deuxième est
relatif à la forme d'interaction entre les acteurs (coopération,
conflits, protocolaires). Et enfin le dernier s'articule autour de la
coopération en tant que la principale caractéristique de
l'interaction entre acteurs.
4.3.1.5. La proximité entre les acteurs
territoriaux
Il ressort des entretiens que la proximité entre les
acteurs est un élément essentiel dans la manifestation des
relations sociales territoriale. La proximité facilite l'instauration
rapide des relations.
(...) Ce qui est important, c'est qu'il faut que les gens
puissent se voir pour échanger et que leur relation se passe aussi bien.
Il faut les gens puissent se voir plus facilement sans parfois passer par des
courriers ou des demandes manuscrites, je crois qu'avec un coup de fil on peut
régler beaucoup de chose entre nous (...)
Cette collaboration permet aux individus de se rencontrer dans
un cadre informel pour régler de façon plus efficace certaines
affaires. C'est le cas notamment pour des relations amicales qui ont pris
l'habitude de se rencontrer en dehors des réunions organisées par
la mairie. Dans ce cas, les réunions informelles se produisent
généralement dans un cadre défini par les partis en
interaction.
« Les acteurs ne se rencontrent pas de
façon régulière pour discuter chaque fois qu'il y a des
problèmes, ils ne se rencontrent même pas pour échanger.
Ils ne font même pas de business ensemble »
La proximité sociale est également un facteur
d'intégration. C'est ensuite aux individus de s'approprier les
différents réseaux relationnels en les mobilisant et en
développant le capital social hérite de ses relations.
4.3.1.6. Le renforcement des logiques d'action
collective
Il ressort des résultats des entretiens que nous avons
menés que la coordination locale des acteurs génère des
actions collectives. Ces résultats résultent de la
coopération et de l'union des acteurs locaux pour atteindre des
objectifs qui n'auraient pas été atteints individuellement.
Ce qui traduit des comportements coopératifs qui
demeurent le fondement de l'action collective. Ils mettent en évidence
l'ensemble des relations interpersonnelles dans lesquelles s'inscrivent les
acteurs territoriaux. Les résultats montrent que certaines valeurs
président aux relations entre acteurs qui ne sont pas
nécessairement formalisée.
Ces règles et valeurs partagées vont alors
faciliter leur capacité `d'entreprendre et d'anticipation tout en
régulant leur liberté de conduite et d'action. Ce qui favorisera
une meilleure compréhension entre les agents, encourageant la
transparence et la circulation d'informations. Par la même occasion, elle
facilite la coopération entre les acteurs en contribuant àla
stabiliser et à renforcer les comportements interindividuels qui
favoriseront l'attractivité locale.
Cette relation de coopération va améliorer la
qualité de la coordination locale. Il apparaît alors que ces
réseaux sociaux locaux sont vecteurs de ressources qui peuvent
être mobilisées dans une perspective de développement
territorial.
De ce fait, la mise en oeuvre d'actions communes de
développement territorial suppose, une certaine qualité du tissu
social local. Ces projets de territoire caractérisent une volonté
d'agir en commun à partir d'un diagnostic partagé. Cette ambition
s'appuie sur des représentations et un savoir-faire collectif qui
orientent et influent sur l'action.
4.3.2. Les valeurs et les représentations
sociales liées à l'attractivité territoriale
Il s'agit dans cette partie de comprendre les
éléments qui participent du processus de l'attractivité
territoriale.
4.3.2.1. Le rôle de la mairie, institution
territoriale
La mairie de Ouragahio est l'organe de gouvernance de la
commune. C'est elle qui encourage et accroit la possibilité de
développement des activités territoriales par des actions
ciblées. Mais au sein de la commune, la gouvernance territoriale mesure
que certains ont à suivre ou a mettre en certaines actions
stratégique.
« Selon moi c'est la gouvernance, voilà
ceux qui sont là, cela fait cinq (5) ans qu'ils sont là, mais
c'est comme il n'y a personne. On a besoin de quelqu'un qui sache ce qu'il
veut. Les gens de la mairie ne nousassocient pas. C'est quand il y a les
fêtes qu'on nous invite. Sinon après ça plus
rien ».
Dans certains extraits, il est dénoncé la faible
implication formalisée des réseaux relationnels. Toutes fois, le
constat de la nécessité d'une vision commune stratégique
apparait. C'est un enjeu majeur pour la Mairie de favoriser l'implication des
acteurs territoriaux et de permettre l'organisation de projet collectif dans
une vision collective.
« Selon moi ce n'est pas attractif par ce qu'on a des
services au niveau de la mairie qui ne marchent pas bien comme le service
socio-culturel par exemple. Il ne joue pas bien son rôle. Ils passent
tout le temps à nous convoquer pour des réunions qui ne servent
à rien pour nous (...)
« Ce qui doit être important c'et la
satisfaction des besoins de la population de Ouragahio. Et cela passe par une
organisation, par une implication véritable de tous les acteurs de
Ouragahio. Il faut que les acteurs se rencontre en grand nombre au moins une
fois ou deux fois par mois pour débattre des actions de la commune. Au
début ça sera difficile pour arriver a là, mais on n'a pas
le choix si on veut permettre que le territoire de Ouragahio attire plus de
gens (...)
La cohésion sociale et une vision
commune constituent les préoccupations que se posent les acteurs
territoriaux pouvant provoquer l'attractivité de la commune.
« Il faut la cohésion sociale entre les
acteurs, il faut qu'on se parle mais si on se méfie les uns des autres
il n'aura rien »
La mairie de Ouragahio constituant l'organe de gouvernance
territoriale est donc consciente de son rôle de coordonnateur et de
l'influence qu'elle exerce surles pratiques managériales locales. Elle
est non seulement comme une construction sociale mais également comme
une ressource et donc comme un outil potentiel de développement.
(...) il faudrait que la mairie réfléchisse
sur des actions communes à mettre en oeuvre qui peuvent pousser nous
tous à nous impliquer dans les activités de la commune. Souvent
on ne sait pas ce qu'ils font là-bas (...)
Dans ces extraits, l'accent est mis sur la mairie et ses
organes de gouvernance locale qui doivent entreprendre une réflexion
pouvant favoriser un management stratégique de la commune.
4.3.2.2. Impact des réseaux relationnels sur
les activités territoriales
D'abord, les résultats présentés ici,
décrivent ceux des partisans, c'est à dire les réseaux qui
collaborent avec la mairie, soit pour l'intérêt des membres ou
pour appuyer des projets locaux. Par conséquent, le réseau
correspondant va adhérer au projet et profiter pour développer
des relations avec le réseau institutionnel. Ces relations permettront
de former un réseau plus grand fondé sur la confiance et
l'expérience commune pour peser sur des décisions locales.
(...) en travaillant ensemble sur des projets, cela nous
permet de tisser des relations avec personnes que nous rencontrons
généralement (...)
Les réseaux institutionnels, c'est à dire ceux
qui sont en accord avec les pratiques de la mairie vont se retrouver dans des
réunions et profiterons pour développer leur capital social. Leur
présence aux réunions signifie qu'ils apportent un soutien aux
propositions de la gouvernance locale. Cette démarche permet
également à la mairie de légitimer sa gouvernance.
(...) je suis le représentant des jeunes de la
commune (...) nous avons réunions très souvent avec le
secrétaire général de la mairie. Et c'est lui qui se
charge de faire remonter les informations jusqu'au Maire (...)
Dans cet extrait, les relations entre les membres des
réseaux sont étroites. Il ressort également la
circulation des informations ce qui permet de prendre en compte les
prédispositions des réseaux et de s'adapter.
De plus, le réseau des opposants quant à lui, va
mobiliser le poids que représente son réseau, pour remettre en
question les projets auquel il n'adhère pas.
(...) on ne nous convoque pas aux réunions, alors
je ne vois pas pourquoi je vais soutenir leurs activités (...)
L'opposition d'un groupe aux projets de la commune, est
dû aux désaccords entre ce réseau et la gouvernance locale
incarnée par la mairie. Et ces désaccords proviennent des
propositions du réseau non retenu.
(...) nos propositions n'ont jamais été
prises en compte. Quand on partait en réunions, ils font semblant de
nous donner la parole, de nous écouter. Alors qu'ils ont
déjà préparé ce qu'ils vont faire (...)
Dans ce cas, ces réseaux vont se placer en opposition
et utiliser les discussions, non pas pour négocier mais pour remettre en
cause certains projets. En s'opposant aux décisions de la mairie, ils
remettent la légitimité de l'organe de gouvernance en question.
Et vont juger leurs actions parfois partisanes.
(...) ils ont déjà des gens avec qui ils
travaillent (...)
Enfin, un troisième réseau, celui des
négociateurs, qui profite de la situation avec les opposants pour
négocier à son avantage. Il s'agit en fait de tirer parti de la
situation.
(...) c'est important pour nous d'être
présents. Vous-même vous savez notre association est pour les
étrangers de la commune, donc quand on vient on essaye de voir sir
certains parmi nous peuvent avoir des financements de la part de la mairie
(...)
Il résulte de nos résultats que
l'attractivité territoriale de Ouragahio dépend des relations
entre les acteurs territoriaux. Également cela passe par un acteur
territorial responsable et agissant. La réussite de
l'attractivité est liée à la nature des relations entre
les acteurs territoriaux qui doit se caractériser par un rapprochement
mutuel de part et d'autre.
En conséquence, les acteurs territoriaux doivent
apprendre à se responsabiliser tout en assumant la conséquence de
leur action sur le territoire.
« On doit arrêter d'accuser les autres de
notre problème, le véritable problème c'est nous
même. Nous sommes incapables de prendre en charge le développement
de la commune. »
4.3.3. La décision publique au niveau
territoriale
Pour comprendre les décisions publiques au niveau
territorial, il a été mis en relation « les
décisions publiques » et « relation
interpersonnelle ». Cela permet de comprendre l'influence des
relations sociales sur la prise de décision locale.
4.3.3.1. Accès aux ressources pleines
L'accès aux ressources que nous avons qualifiées
de « pleines » correspond à l'ensemble des
ressources dont dispose un individu. Ce dernier disposera donc de ressources
complètes. Ce qui favorise des échanges et permet de
préserver des ressources sensibles. L'accès aux ressources dite
pleines peuventpermettent d'instaurer un état de confiance aux
individus.
4.3.3.2. Accès aux ressources creuses
Ici, les ressources que nous qualifions de creuses sont celles
qui n'autorisent pas l'accès à certaines ressources dont
disposent certains réseaux relationnels en raison de leur
rétention. Le destinataire dispose donc d'une relation dans son capital
social, mais qui n'a aucun intérêt que d'être un lien
potentiel. Cette potentialité pourra se développer ou au
contraire rester inactive
(...) nous ne sommes jamais invités aux
réunions, leur rencontre c'est pour les personnes qui se connaissent
déjà. Ils ne veulent pas accepter n'importe qui. Ça fait
qu'on pas trop d'échange entre nous (...)
La volonté d'exclure certains réseaux peuvent
conduire à limiter les échanges de ressources.
Dès lors qu'un individu dispose d'une relation dans son
capital social, c'est un acquis durable. Et pour que cette relation soit
rayée définitivement de son portefeuille de relation, il faut que
le lien ne puisse plus se rétablir. Toutefois, si les ressources sont de
nature « creuse », elles rendent cette relation sans
intérêts et improductif pour la collectivité.
. De ce fait, ces contraintes relationnelles peuvent influer
sur le processus de construction de l'attractivité territoriale.
4.3.4. Complexité de l'attractivité
territoriale
Afin de savoir s'il y'a une relation qui existe entre les
intérêts de différents acteurs de la commune, et dans
l'objectif de voir son impact sur la complexité de l'attractivité
territoriale, nous avons choisi de mettre en relation la variable «
intérêt » avec celle « complexité ».
Il ressort des résultats que la construction de
l'attractivité territoriale est complexe. Ceci confirme que cette
complexité de l'attractivité territoriale n'est pas liée
spécialement à l'intérêt de la commune, mais qu'elle
a d'autres sources comme la vision démocratique et la proximité
relationnelle. La complexité de l'attractivité
territorialeconstitue l'une des variables de cette analyse
compréhensive.
Les résultats traduisent les mesures à prendre
pour pallier cette complexité. Ce sont la sensibilisation, la
coordination des politiques et la coopération. Ils font apparaitre un
deuxième facteur qui exprime les sources de la complexité de
l'attractivité territoriale est les divergences d'intérêts,
facteurs financiers, contexte organisationnel, manque de communication,
contexte environnemental.
Quant au troisième facteur, il renvoie à
l'ampleur de cette complexité. Enfin les acteurs territoriaux restent
optimisme par rapport à la concrétisation de
l'attractivité au niveau territorial.
4.3.4.1. Le passage du capital social au réseau
relationnel
L'analyse des entretiens révèle que disposer
d'un capital social, ne garantit pas automatiquement l'accès aux
réseaux relationnels. En effet le capital social peut ne pas être
de bonne qualité et permettre aux individus d'accéder aux
réseaux relationnels. Par contre, l'appartenance à un ou
plusieurs réseaux implique l'existence d'un capital social important.
Dès lors, on peut conclure que l'origine d'un réseau relationnel
est construiteà partir du capital social des acteurs territoriaux.
Toutefois, le réseau relationnel obtenu à partir du capital
social doit pouvoir nourrir le portefeuille de relation et donc enrichir le
capital social de l'individu.
(...) ce sont les hommes qui créent les
associations. Au départ quelqu'un a une idée, qu'il expose
à un autre qui partage sa vision et voilà les choses qui bougent
(...)
Cet extrait montre que le capital social d'un individu est
à l'origine à l'origine de la création d'un réseau
relationnel. Il est donc le résultat des relations entre les acteurs
territoriaux. Ces processus sont généralement informels.
(...) une fois j'étais assis j'ai eu une
idée de mettre en place une association des Baoulés. J'ai
appelé les autres frères et nous avons discuté. On se
voyait soit chez moi ou souvent au maquis pour discuter de ça
(...)
Cette mobilisation se traduit par la prise de contact
effective avec la relation. Cette phase revient à engager des actions
d'échange et de construction mutuels qui doit permettre de construire
une réciprocité dans les actions et la coopération
à des projets communs.
(...) les réunions organisées par la mairie
nous permettent de rencontrer des gens qu'on ne voit jamais, et c'est
enrichissant pour nos relations. Par exemple à une réunion j'ai
rencontré les chefs des villages et profiter pour discuter. C'est mieux
comme ça. Et il faudrait que les autres s'impliquent
véritablement et prennent du temps pour venir aux réunions
communales (...)
Cet extrait illustre parfaitement le rôle joué
par les réunions que la mairie met en place. Il montre également
l'implication des acteurs au développement du capital social
Utiliser un capital social pour activer un réseau
relationnel est la conséquence d'une volonté et d'une
exploitation efficace du potentiel relationnel moyennant une coopération
qui passe par la réciprocité des échanges.
(...) les relations existent déjà entre les
personnes. C'est à la Mairie de les activer. C'est comme ça que
moi je vois les choses même si je ne connais pas suffisamment les
différents responsables des associations. Et donc c'est a la mairie de
favoriser les échange avec eux. Il faut créer une synergie autour
des besoins des autres. On est tous très occupés, et si on
n'avait pas les occasions comme ça de s'ouvrir aux autres. Les
réunions nous donnent l'occasion de nous croiser et de discuter des
points communs (...)
Ce commentaire montre que les relations existent
déjà entre les acteurs territoriaux. Et le fait de les activer va
permettre les échanges et les synergies. On y voit également la
possibilité de développer de nouvelles relations. Les
réunions sont l'occasion de renforcer les liens sociaux entre les
acteurs situés dans les réseaux relationnels jusqu'à
présent éloignés. Celles qui sont convoquées par la
gouvernance locale, favorisent la mise en place de projet collectif.
4.3.4.2. Les normes et règles territoriales
Il s'agit de faire ressortir à travers les entretiens
que nous avons menés, le comportement, les conduites, et les attitudes
des acteurs territoriaux en rapport avec l'attractivité du territoire.
En effet les résultats révèlent que certains
réseaux relationnels n'ont pas accès à certaines
ressources communales. Les valeurs auxquelles on fait référence
pour les exclure aux activités communalessont liéesà leur
lieu d'origine, à leur culture et parfois au mythe de leur patrimoine
culturel.
(...) Il y a des problèmes de classe et
d'acceptation de l'autre. Souvent on accuse certaines personnes de telles
choses par ce elles ne sont pas de la région
(...)
Ce contexte de stigmatisation de certains réseaux
relationnels, va entrainer une déconstruction des relations
sociales.Elle se manifeste par la perte des relations de confiance entre les
parties prenantes.
(...) Nous n'avons pas confiance en nous, et nous n'avons
pas confiance les uns vis-à-vis des autres et aussi on ne fait pas
confiance au maire et à son équipe, ni aux autres. La population
de Ouragahio n'a pas confiance en elle (...)
(...) Le périmètre de Ouragahio a besoins
d'être pacifié, c'est à dire qu'il faut la paix entre les
gens, une paix générale par ce que sans ça nous resterons
avec des incompréhensions entre nous, je parle des associations, des
mutuelles, et autres (...)
La perte des relations de confiance va amplifier la menace de
comportements opportunistes et aura des conséquences sur les attentes
des individus. Si cette perte de confiance ne se gère pascorrectement,
elle va entrainer des signes de désengagements et nuire aux efforts
collectifs.
« Si on n'arrive pas à trouver un
consensus grâce au dialogue social, je ne pense pas que des actions de
développement soient possibles. Les gens vont se
désintéresser de tout ce qu'on fait »
Outre cela, la dimension financière constitue une
contrainte dans la gestion de ses activités.
« Nous sommes une commune au même titre
que les autres communes de la Cote d'Ivoire. Les communes comme Plateau, Cocodi
ont un budget très élevé par rapport à nous,
même si ce n'est pas la même réalité
économique. Cela nous met dans une situation délicate par
rapport aux autres
Toutefois, les résultats révèlent
également que la mairie dans ses rapports avec les réseaux
relationnels, agit sans contrainte. C'est donc au moment où elle veut
manifester un intérêt d'ordre politique, qu'elle établit un
contact informel avec le reste des acteurs territoriaux.
(...) une fois j'étais a la maison et le maire m'a
appeler. Il me dit qu'on a une réunion. Mais je dis-moi étant le
président communal des jeunes, pourquoi on n'a pas reçu de
courrier officiel (...)
4.3.4.3. Interaction entre acteurs territoriaux et
réussite de l'attractivité territoriale
Les résultats des entretiens révèlent ici
que les relations sociales entre les acteurs peuvent revêtir plusieurs
formes parmi lesquelles la coopération dans les activités.
(...) On n'arrive pas à penser et agir ensemble. Et
tant qu'on ne peut pas faire cela, on ne va pas se développer. On va
tourner jusqu'à sans aller quelque part et sans jamais se
développer. Il faut qu'on soit une vision commune (...)
Toutefois, les formes que revêtent cette interaction,
doit permettre de consolider la relation entre les acteurs territoriaux
à travers l'échange permanent des informations.
Pour se faire, nous avons choisi de croiser la variable «
Défi » et la variable « réussite ».
Il en ressort que l'attractivité territoriale constitue
un défi collectif dont la réussite dépend principalement
de la maturité de l'idéologie politique qui doit se manifester
par la démocratie du grand nombre.
(...) Ce qui doit être important c'est la
satisfaction des besoins de la population. Et cela passe par une organisation,
par une implication véritable de tous les acteurs. Il faut que les
acteurs se rencontre en grand nombre au moins une fois ou deux fois par mois
pour débattre des actions de la commune. Au début ça sera
difficile pour arriver a là, mais on n'a pas le choix si on veut
permettre que le territoire de Ouragahio attire plus de gens (...)
(...) il y a des gens qui font des discours qui vont
contre le développement de la commune Pour eux c'est l'ancien
président (..) qui pouvait la développer. Il n'est plus
là, personne ne pourra pas la développer. C'est de la propagande
qui n'arrange pas la ville et je pense que cela ne donne pas envie aux gens
d'investir (...)
Par ailleurs, une autre définition de l'identité
émerge lorsque certains acteurs décrivent les relations avec les
autres. Ils se décrivent comme étant stigmatisés du fait
de leur mode de vie et de leur appartenance culturelle. Cela justifie les
réactions de certains à fréquenterd'autres acteurs
territoriaux que ceux de son réseau relationnel.et ce d'autant plus
qu'ils ressentent la nécessité d'exprimer leur identité
mais aussi de conserver leur autonomie.
4.3.5. Les TIC dans la construction de
l'attractivité territoriale
4.3.5.1. Accès aux ressources informationnelles
Dans cette partie de l'analyse, les résultats
révèlent la manière dont les réseaux relationnels
ont accès l'information en rapport avec l'attractivité du
territoire. Des entretiens, il ressort une différence dans
l'accès aux ressources informationnelles. Elle s'explique par la
position relationnelle des acteurs territoriaux au sein du territoire. Selon
leur position, ils peuvent disposer des ressources informationnelles plus
difficile à obtenir dans une position différente.
(...) ceux qui travaillent à la mairie ont plus
d'informations que nous. Même pas seulement eux, mais aussi certains
présidents de jeunesse des villages qui sont plus proches du maire
(...).
Ces extraits de commentaires laissent apparaitre que
l'accès à l'information est completpour les partisans de la
gouvernance locale et incomplète pour les opposants. C'est le cas pour
toutes les informations qui transitent par le service d'information de la
commune.
(...) On donne plus d'information avec ceux qu'on
travaille sur des projets de la commune (...)
En dehors du canal institutionnel, la diffusion de
l'information se produit lorsque la confiance est importante ou lorsque les
informations fournies n'ont pas de caractères confidentiels ou ne
représentent pas un risque.
Un individu peut transmettre des informations comme pouvant
permettre la réciprocité qui sera pleinement utiliser par le
destinataire. Cela pour faciliter les échanges de certaines ressources.
(...) Effectivement, ça m'arrive de prendre le
téléphone pour appeler les responsables d'associations pour
certaines activités, leur proposer de venir, mais ça reste
très exceptionnel. Sinon, ma relation avec les autres se limite aux
réunions mensuelles qui nous permettent de nous échanger des
informations (...)
L'accès à l'information correspond à un
transfert de ressources soi en qualité, soit en quantité. Le
destinataire disposera soit d'informations complètes ou
incomplètes en fonction de sa relation avec la gouvernance locale.
Les résultats montrent que l'accèsà
l'information permet d'instaurer un état de confiance. Deux essentiels
facteurs peuvent limiter le transfert d'information : le manque de
confiance et le peu d'intérêt pour un projet communal.
(...) Non, pas forcément. L'intérêt
qu'on peut y voir, c'est la facilité d'accès à
l'information, et chacun va chercher ce qui l'intéresse, et ça
permet d'avoir quelque chose de personnalisé (...)
4.3.5.2. Rapport aux TIC et attractivité de la
commune de Ouragahio
Les résultats révèlent que certaines
relations (politiques, sociales, professionnelles) sont à l'origine de
l'accès à l'information. On peut affirmer que la proximité
favorise cette relation. Elle peut être géographique mais souvent
la similitude des situations est appréciée. Le rapport à
la communication est donc dû a certains éléments de
similitude des situations.
(...) on se connait bien. Nous sommes dans le même
parti politique. C'est le cas de plusieurs d'entrenous (...)
L'un des éléments qui facilitent l'accès
à l'information est la similitude du cursus scolaire. Certains se
retrouvent entre anciens d'autre avec ceux avec qui ils partagent les
mêmes aspirations, les mêmes valeurs et les mêmes
intérêts.
(...) avec certains ici, on a fait le lycée
ensemble (...) entre nous on ne se refuse rien. Le courant passe bien. Avec eux
la communication passe bien (...)
De plus, l'un des éléments catalyseurs d'une
éventuelle attractivité du territoire est le souhait
formulé des acteurs territoriaux de s'approprier les Tics.
(...) Bien sûr, sinon à part ça qu'est
ce qui peut nous permettre de promouvoir la culture de
Ouragahio (...)
Cet extrait fait également ressortir la volonté
d'intégrer les Tics dans leur pratique quotidienne. Ils estiment que
cette pratique aura plus chance de voir Ouragahio aboutir à un
développement.
« On peut faire tout grâce à
internet et son téléphone, mais il ne faut pas oublier que rien
ne remplacera le conseil de personne à personne et le contact avec les
autres »
Ces entretiens traduisent l'effet stimulateur des Tics dans le
processus de construction de l'attractivité territoriale. En effet,
selon les résultats, les Tics peuvent permettre de modifier les
comportements des acteurs territoriaux et apporter une visibilité au
périmètre communal de Ouragahio.
(...) c'est une image valorisée du territoire et
des prestations qui seront mis en avant dans les médias. Cela va
permettre de mobiliser de tous les fils et filles qu'on n'avait pas par vu
depuis à s'approprier ce qui se passe dans la commune (...)
Il s'ensuit de ces résultats que l'absence
d'information au niveau territorial affecte les relations entre les acteurs.
(...) vous voulez qu'on pense quoi d'eux, ils gardent les
informations pour eux (...)
Les acteurs territoriaux considèrent que le principal
intérêt des Tics dans la mise en valeur du patrimoine culturel
dans son ensemble, est de le porter à la connaissance du public. Les
résultats mettent en exergue l'évolution rapide des Tics et leur
importance.
(...) TIC évolue très vite. Il est
impensable que qu'on n'ait pas notre site web (...) Après tout il faut
s'adapter, toujours être à l'écoute de sa population
(...)
(...) On peut valoriser la culture et le patrimoine
à travers les nouvelles technologies notamment à travers des
supports que les gens peuvent prendre pour aller ensuite faire un circuit,
découvrir une thématique ».
En outre, ces entretiens révèlentl'importance du
contact humain et des relations interpersonnelles qui doivent rester
présentes malgré l'importance croissante des Tics. Onen
déduit que les relations interpersonnelles permettent la construction de
l'identité sociale des individus. Les entretiens effectués
permettent de confirmer l'importance des Tics dans le domaine du patrimoine
culturel, que ce soit au niveau de sa diffusion ou de sa valorisation.
Cependant les résultats précisent que les Tics sont des outils au
service de la valorisation, et que la dimension humaine doit rester aussi
présente.
Enfin, l'utilisation des Tics dans la valorisation et la
promotion du patrimoine culturel est un véritable atout pour le
développement de la commune de Ouragahio. Cependant il est important de
connaitre les caractéristiques de ces différents médias,
leurs avantages, leurs limites pour une utilisation efficiente et efficace.
4.3.5.3. Gestion dela temporalité de
l'information
« Je reçois les informations très
en retard par rapport aux autres. Je me sens seul parfois »
exprime TG. Quant à KM « j'utilise beaucoup le mail, j'ai
de la chance par rapport à mes collègues car je rencontre le
Maire régulièrement ».
Les acteurs territoriaux doivent analyser positivement cette
proximité avec le maire. Ils accèdent à des informations
que leurs collègues n'obtiennent pas. Le partage d'information devient
essentiel mais pas exclusivement vu sous le prisme de la distance.
BG, président d'association communale ajoute
« les temps de rencontre programmées sur des thèmes
définis sont importants pour faire avancer les projets ».
De ce fait il faut une forte capacité d'organisation et qu'elle soit
organisée de façon identique. Elle doit répondre aux
besoins de la commune de Ouragahio.
Pour ZB, Président d'association Villageoise ajoute
« de quoi vais parler aujourd'hui avec les autres ? Mon
inquiétude est d'avoir accès aux dossiers de la commune afin de
répondre aux préoccupations des villageois. Je crains de ne pas
répondre à certaines questions ... ».
De plus GK soutient que : « l'équipe du
maire est fragile. On manque d'informations ». Les acteurs du
privé craignent un défaut de circulation d'information et de ne
pas pouvoir être associés et partager des décisions
stratégiques de la commune.
DE L'INTERACTION AUTOUR DU SYSTEME DE GOUVERNANCE
TERRITORIALE
|
CHAPITRE 5 :
Pour collecter des données, nous avons fait usage de
l'observation directe. Cette technique d'observation nous a permis d'être
associé à certaines activés communales et de
procéder à la constatation du fait étudié dans les
réunions, dans les espaces publics de la commune. Elle nous a permis
d'observer les attitudes des acteurs en rapports avec l'attractivité de
la commune.
Toutefois, notre observation présente des limites.
Nous n'avons pu participer certaines réunions organisées par les
autorités municipales. Il nous a été interdit d'assister
aux réunions au risque de nous voir interrompre notre recherche.
5.1. L'observation en réunion
La réunion est un dispositif spécifique
d'interaction sociale qui combine circulation de la parole et formalisation.
Elle est organisée. La réunion donne lieu à une annonce ou
une convocation et a un début et une fin et, en principe, un objet ou un
ordre du jour plus ou moins détaillé. Un des participants, en
position d'autorité, la déclare ouverte ou fermée, parfois
régule la parole.
5.1.1. Les comportements physiques pendant les
réunions
Nous avons pu observer les interactions entre les acteurs
avant, pendant et après les réunions communales organisées
par les autorités administratives de la commune. Le nombre de personnes
présentes à ces réunions varient d'une réunion
à une autre, mais jamais n'atteint la totalité des acteurs
territoriaux convoqués. A la première réunion, seuls nous
étions trente - sept (28) participantsétaient présents sur
un effectif de sur soixante (60). A la deuxième réunion nous
étions 25 participants présents sur soixante (60) attendus. A la
troisième réunion quinze (15) participants sur trente-cinq (35)
attendus. Le constat est que le nombre de participant attendu n'est jamais
atteint. Cela se justifie en particulier dans les discours de Mr S.M,
président communal des jeunes en ces termes :
(...) En temps normal, quand on convoque les
réunions on s'attend à soixante (60) personnes. Mais souvent
personne ne vient et on peut se retrouve à 35 personnes, parfois 25 et
même 15, oui c'est moi qui t le dit. En tout cas on n'a jamais atteint la
totalité des personnes convoquées (...)
Avant les réunions, l'observation permet de mettre en
exergue le fait que les réunions n'ont jamais débutées aux
heures fixées. Elles débutent généralement deux (2)
après l'heure fixée quand il s'agit des réunions avec les
acteurs territoriaux. Les acteurs convoqués pour les réunions
attendent dansla cour de la mairie. Mais avec des acteurs extérieurs,
nous remarquons la tenue exacte de la réunion aux heures fixées.
Selon les enquêtés, des courriers leurs sont envoyés soit
deux semaines avant les réunions, et même reçoivent souvent
des convocations via la radio communale. Cet état de fait transparait
dans le propos de Mme L.C, présidente des commerçantes :
(...) Souvent quand il convoque les réunions
pour 8 heures par exemple, c'est à 9 heures parfois même 10 heures
qu'on va commencer la réunion. Ils oublient qu'on d'autre choses
à faire (...)
Cette situation traduit le fait que les préoccupations
des autres acteurs territoriaux ne sont pas prises en compte dans la gestion
des affaires de la commune. Et marque ainsi une relation peu structurée
entre les autorités administratives et le reste des acteurs
territoriaux.
Il ressort des observations que pendant les réunions,
la parole est monopolisée par les autorités administratives et
cela est corroboré par les propos des enquêtés comme celui
L.C, présidente des commerçantes de ladite commune :
« Pour les réunions, ils nous invitent
(parlant des autorités administratives). Chez lui (parlant du maire)
c'est eux en tout cas vous partez pour les écouter. C'est eux seulement
que vous écoutez dans les réunions ».
Ce sont-elles aux dires des enquêtés qui
présentent l'ordre de la réunion, présentent les actions
qu'ils vont mener ou ont mené dans la commune. C'est
généralement des réunions d'information des
activités du maire pour la commune. Comme l'affirme Mr D.R,
secrétaire générale de laditemairie : «
c'est le maire qui décide de qu'il compte faire pour la commune et
nous ont le suit. C'est lui qui a son programme de gouvernement ».
5.1.2. Les expressions
émotionnelles
Les résultats révèlent que les
participants expriment leur désaccord calmement et de façon
mesurée. Il arrive que les éclats de voix et les intonations
agressives dominent. On a pu observer certains gestes d'humeur évidents,
comme taper sur la table ou jeter son stylo par terre. Et élément
révélateur de cette interaction est le rire. Les participants ont
l'air détendu. Mais, dans l'expression faciale des opposants, un rire
qui traduit t la nervosité ou indique une attitude négative
envers les idées émises.
Les récepteurs le plus souvent ont la main sur les
oreilles et sur la bouche. Ils ont les bras croisés avec parfois un
regard fixe. Cette position signifie d'après Bastien que les
récepteurs émettent des barrières défensives
à l'encontre des émetteurs avec des intentions hostiles.
Les récepteurs de leur côté envoient des
indices aux discours des émetteurs (les autorités
administratives) par détournement du regard, mouvements de tête,
raclement de gorge et inspirations préparatoires à la parole,
changement de posture.
« Moi j'ai décidé de ne plus aller
eux réunions parce que quand tu vasles écoutes seulement. Tu vas
les écouter eux et les conseillers, secrétaires et chef de
services jusqu'à ce que vous finissiez la réunion. Ça ne
donne rien de bon »
La zone d'interaction au cours des réunions est une
zone sociale. Pour Batien Bricou , la zone sociale493(*) varie entre 1.50 et 3 m du
récepteur. Et cela se traduit par le fait que les individus qui
communiquent ne se connaissent pas. Pour cet auteur, cette forme de
communication concerne deux individus. Apres les réunions, nous
observons que la zone d'interaction entre les acteurs est la zone intime c'est
à dire moins de 50 cm.
5.1.3. Le processus de prise de décisions
pendant les réunions
Toutes les réunions auxquelles nous avons
assisté, ont été convoqués par l'institution
publique locale (la mairie). C'est elle qui prend la parole lord des
réunions. C'est elle qui exprime son point de vue et qui dirige les
débats. Pendant, la parole est donnée aux participants, mais ce
sont les individus qui appartiennent au réseau institutionnel qui
expriment le plu leur point de vue. La décision finale lui revient.
Les responsables communales affirment privilégier un
style participatif mais pendant les réunions n'encouragent que les
interventions qui renforcent leur point de vue. Cette attitude provoque un
rejet des autres réseaux.
5.1.4. La dynamique interpersonnelle
Dans la salle de la mairie où se tiennent les
réunions, les individus s'asseyent par affinité. Cette
configuration traduit non seulement des réseaux
hétérogènes qui composent l'espace géographique de
la commune de Ouragahio, mais aussi révèle une relation
d'interdépendance. Elle permet de mettre en exergue la complexité
des relations territoriale entre les parties prenantes de l'espace
géographique de Ouragahio.
Le modérateur intervient sur les grandes lignes des
réunions, en exposant les détails des activités. Il ne
remet pas en cause les propositions précédentes.
5.2. Observation des activités culturelles
Les résultats obtenus dans cette partie sont issus des
entretiens que nous avons eu avec les différents réseaux pendant
et après la participation à une activité culturelle
organisé au sein de la commune. Ce qui permettra d'établir leur
profil sociodémographique en fonction de leurs habitudes de
participation ou de fréquentation aux activités culturelles.
Toutefois, nous ne considérant pas une activité culturelle comme
étant une « activitéglobale », car la motivation des
acteurs n'est pas la même selon le type d'activité
pratiquée. En effet, les acteurs ne participent pas aux activités
territoriales pour les mêmes motivations.
Notre présence lors des activités culturelles, a
permis de comprendre les motivations à l'origine de la participation
de certaines activités et sorties culturelles.
5.2.1. Une volonté des acteurs de la commune de
socialiser
Sur les différentes activités analysées,
certaines sont liées à la danse. Pour ces derniers, la
volonté de socialiser avec la famille ou les amis représente la
motivation la plus souvent mentionnée par les participants suivis du
désir de s'offrir des émotions et de vivre une expérience
artistique de haute qualité.
(...) on vient ici pour apprendre. Ce n'est pas tous les
jours qu'on organise ici. Donc ces moments sont l'occasion de voir nos amis,
nos parents (...)
Par ailleurs, les certains acteurs semblent plus fortement
lier le désir d'enrichir leurs connaissances à une
activité de danse qu'à un spectacle musical.
(...) c'est ici j'ai découvert cette danse.
Vous-même vous savez que la culture diffère d'une région a
une autre (...) Avant que ne viennent ici, j'étais en poste à
Bouake
Toutefois, la volonté de soutenir une activité
communautaireest mentionnée par les acteurs qui ont assisté
à une activité musicale traditionnelle que par ceux ayant
opté pour d'autres formes de musique.
L'étude nuance les résultats associés aux
représentations musicales. Le désir de vivre une
expérience artistique traditionnelle est fortement énoncé
par les acteurs.
(...) c'est notre culture. Quand on dit danse là,
c'est nous les bétés (...)
De même, le désir de socialiser avec la famille
et les amis et la volonté de se gratifier émotivement
correspondent aux principales motivations des acteurs qui viennent un festival
dedanse traditionnelle.
Toutefois, parmi les activités analysées, les
festivals artistiques représentent le plus haut taux de motivation au
regard des moyens peu couteux qu'ils mobilisent.
(...) on a de bons chanteurs et de bons danseurs dans la
région. Mais on ne les connaît pas. Donc c'est l'occasion pour eux
de se faire connaitre. Ils ne peuvent pas refuser ce qu'on leur propose
(...)
5.2.2. La volonté d'enrichir ses connaissances
La qualité de l'expérience apparaît
clairement au niveau des motivations des enquêtes ayant participé
à une activité culturelle. En effet, la volonté d'enrichir
ses connaissances domine fortement, suivi du souhait de vivre une
expérience artistique de haute qualité et du désir de
vivre des émotions gratifiantes.
(...) on vient aussi regarder ce que les autres font dans
les autres villages(...)
Dans les activités culturelles,l'aspect de
socialisation est moins fortement énoncé que dans les autres
types d'activité.
De même, L'envie de nouvelles expériences
culturelles fait partie des principales raisons qui poussent les individus
à participer à des activités culturelles.
Ils croient cependant qu'en milieu rural, le besoin
d'identification et d'interaction avec d'autres acteurs est également un
facteur important. Il nait ainsi unsentiment d'appartenance des acteurs
à la commune de Ouragahio
(...) Nos événements culturels sont des
événements qui sont rassembleurs. Ce sont des
événements qui amènent les gens ensemble et qui permettent
ce partage, cet échange, avec tout plein de gens de notre
communauté. (...)
Il en ressort également un besoin qui se
développe dans la durée.
« Des fois, on voit des gens qui sont ici depuis
quelques années et qui ne participaient pas nécessairement
à des activités »
« On le fait maintenant parce que ça nous
manquait. On avait envie de participer à des activités et
à des festivals dans notre langue »
5.2.3. De l'attente à l'expérience :
quelques écarts
Les résultats de cette observation font ressortir
l'expérience réellement vécue lors de leurs
présences aux activités culturelles, dans le but de comparer les
perceptions finales aux motivations ressenties avant l'activité. Les
résultats tendent à démontrer que les attentes ne sont pas
généralement comblées.
Toutefois, certains écarts subsistent. Par exemple, en
ce qui concerne les festivals artistiques, certains énoncent une
volonté de socialiser comparativement à la proportion qui affirme
après coup que ladite activité a été une sortie
sociale agréable. Des différences similaires apparaissent en
matière de gratification émotive dans l'acquisition de
connaissances.
En effet, le désir de partager leur culture avec les
autres motive aussi à participer à des événements
culturels, d'après le directeur de la radio communale
« C'est un des éléments qu'on
voit de plus en plus, des gens qui viennent avec des Baoulés, des
Senoufos, des Gouro pour leur partager le goût et l'intérêt
de la culture des Bétés de Ouragahio ».
Comme nous le constatons, les activités culturelles
représentent un moment de s'associer à d'autres
communautés.
5.2.4. Engagement envers les instances
culturelles
Les données recueillies pendant l'observation
montrent que l'engagement personnel des acteurs envers les instances
culturelles de la mairie est faible en comparaison avec leur niveau
d'engagement pour d'autres types d'événements culturels
organisés par leur communauté.
Toutefois, certaines organisations culturelles locales
bénéficient d'un appui plus fort des communautés qu'elles
desservent.
« Je pense qu'il y a un peu un sentiment de
proximité, dans le sens où les gens vont s'associer et
s'identifier beaucoup plus rapidement ou facilement à
l'événement et donc à la communauté qui le produit.
Donc je pense que ça peut les inciter à s'impliquer davantage
[...] c'est un incitatif sur l'engagement des individus. »
Par ailleurs, l'instance culturelle de la mairie de Ouragahio a
un rôle essentiel pour la culture locale.
« Plus il y a d'activités culturelles, plus
on aura tendance à participer à ces
activités-là ».
En outre, ils reconnaissent l'importance de l'appui de la
communauté, mais ajoute que le soutien que de la municipalité est
également nécessaire.
5.2.5. Mieux promouvoir les activités
culturelles de la commune de Ouragahio.
Ces résultats mettent en lumière la
nécessité de tenir compte des caractéristiques propres
à chacune des activités culturelles pour réussir à
accroître la fréquentation. Les efforts déployés
pour intéresser le public ne peuvent pas se fonder uniquement sur les
raisons générales qui attirent les gens vers les sorties
culturelles, mais plutôt sur les motivations particulières qui les
attirent vers un type d'activité culturelle plutôt qu'un autre.
Les actions de développement et de promotion
gagneraient à tenir compte des différentes motivations et
attentes des gens afin de les attirer vers une activité culturelle qui
saura les satisfaire. À cet égard, force est de constater que,
malgré l'importance naturelle accordée à la volonté
de vivre une expérience culturelle de qualité, les
enquêtés évoquent fortement leur désir d'utiliser
les activités culturelles comme moment propice à la socialisation
avec leurs proches.
DISPOSITIFS ET OUTILS DE COMMUNICATION
MOBILISÉS POUR L'ATTRACTIVITÉ TERRITORIALE DE
OURAGAHIO
|
CHAPITRE 6 :
La présentation des résultats de la recherche
documentaire porte sur la grille des programmes de la radio communale de
Ouragahio. La radio communale étant un moyen de promotion de
l'attractivité de l'espace géographique de Ouragahio.
6.1. La grille des programmes de la radio communale de
Ouragahio
La recherche documentaire est une étape du travail de
recherche qui consiste à trouver toutes les sources de renseignement
existantes et disponibles à laquelle il est possible d'accéder
afin de s'informer sur le sujet, répondre à une question ou
réaliser un travail. Les données de sources documentaires ne font
pas l'objet d'une collecte proprement parlée. Celles-ci sont disponibles
en différents endroits notamment dans les centres de documentation
spécialisées, les bibliothèques publiques. Il a lieu de
noter que le réseau internet constitue une voie d'accès
privilégiée aux documents d'archives et a des documents originaux
qui il n'y a pas longtemps n'auraient pas été accessibles.
Dans le cadre de la présentation des résultats
de l'étude documentaire, la grille des programmes de la radio communale
de Ouragahio, constitue une source d'information riche et
diversifiées.
Avant l'analyse de la grille des programmes, il convient de
faire une présentation de la radio communale.
6.1.1. La radio communale
La radio Communale est le principal moyen de communication de
la commune de Ouragahio. Comme l'affirme Mr D.R, secrétaire
général de ladite commune : « La radio est le
seul moyen pour faire passer les informations ça arrive à Sinfra,
Guibéroua. Ça couvre les deux sous-préfectures que sont la
sous-préfecture de Ouragahio et celle de Bayota». A cet effet
elle mérite une brève présentation ainsi qu'une analyse de
sa grille de programme.
6.1.1.1. Présentation de la radio
La radio communale de Ouragahio a été
créé en 2012 en complément à la cellule de
communication de la mairie et rattachée au service socioculturel et de
Promotion Humaine de la mairie. Émettant sur la fréquence des
101.5 de la bande Fm stéréo et ce depuis 2012, elle émet
dans l'espace radiophonique à partir de la mairie. C'est une radio
municipale. Cette nouvelle forme de radio qui commence à se
développer dans le champ des médias africains, poussée par
la dynamique de la décentralisation. Elle appartient à la mairie
et est exploitée par les habitants de la commune. Son objectif principal
comme l'affirme le chef des services socioculturels, est de promouvoir la
politique des autorités de la commune.
Elle peut avoir un but non lucratif, mais le fait d'être
financée par la commune entraîne une discrimination à
l'égard des personnes qui n'ont pas les mêmes attaches politiques
que les responsables en place. Forme moderne du "bulletin municipal"
traditionnel, c'est, comme lui, à la fois et indistinctement un moyen
d'information neutre sur la vie de la commune et une tribune partisane au
service de la majorité municipale. L'équilibre entre
l'information neutre et l'information partisane dépend de
l'équipe municipale et des relations entre la majorité et ses
oppositions.
6.1.1.2. La grille des programmes de la radio
communale de Ouragahio.
Les émissions de la Radio communale sont
planifiées suivant un plan précis, qu'on appelle grille des
programmes (Voir Tableau 5). La grille des programmes est le tableau qui donne
le détail des émissions diffusées chaque jour de la
semaine. Elle comprend le titre des émissions, les heures de passage
à l'antenne, (tranche d'animation, musique, journal parlé,
bulletin d'information, etc.).
Selon le directeur de cette radio, la grille des programmes
peut être modifiée, tous les semestres ou tous les ans. Ces
changements peuvent être motivés par le calendrier agricole ou par
les saisons qui jouent un rôle important dans les habitudes de vie de
l'auditoire.
La grille des programmes est le reflet de la
personnalité de la station. Son examen permet d'identifier le type de
station par le temps qu'elle consacre à la musique, et à des
genres musicaux, à l'importance accordée aux programmes
éducatifs, aux émissions de développement, à
l'information, etc.
Les facteurs qui interviennent pour préparer une grille
des programmes, selon M.G. Robert sont les suivants :
- La diversité linguistique : en toute
équité, on peut admettre que chaque auditeur a droit, dans
l'absolu, à être informé tout autant et aussi longtemps que
n'importe quel auditeur dans la langue qu'il pratique tous les jours.
- L'équilibre des genres : l'harmonisation est
essentielle entre les émissions d'information, les productions
éducatives, les émissions culturelles, la musique, le sport et
les variétés. La connaissance des goûts du public est un
repère essentiel dans ce domaine.
- Les disponibilités budgétaires : le volume
global horaire est directement fonction du budget.
- Les moyens de production : la confection d'une grille des
programmes est tributaire des moyens techniques disponibles : studios, cellules
de montage, véhicules, etc.
La grille des programmes, qui donne le détail de toutes
les émissions diffusées dans la semaine, doit donc être
élaborée avec minutie. Il ne faut pas confondre grille des
programmes, conducteur général d'antenne, cahier d'antenne.
Le conducteur général d'antenne est le document
sur lequel se trouve consigné le détail des émissions
diffusées dans une journée. Il est établi à partir
de la grille des programmes et des modifications de dernière minute
intervenues pour des raisons diverses. Le conducteur général
indique tout ce qui doit être fait à l'antenne dans la
journée.
Le cahier d'antenne est un document
(généralement un cahier) qui consigne scrupuleusement le
déroulement de ce qui se diffuse à l'antenne. Dans ce document
figurent, par exemple, les heures réelles de début et de fin des
émissions, leur durée, leur titre ainsi que tous les incidents
qui surviennent pendant la durée de l'antenne (panne technique, coupure
d'électricité, absence d'un animateur, etc.)
La grille des programmes est élaborée à
partir des objectifs de la station, des intérêts de l'auditoire et
des intérêts des partenaires.
Tableau 5: programme de diffusion des
émissions de la radio communale de Ouragahio
HORAIRE
|
LUNDI
|
MARDI
|
MERCREDI
|
JEUDI
|
VENDREDI
|
SAMEDI
|
DIMANCHE
|
05H30-06H20
|
A P P O D R R E
|
Bonjour le jour
|
Équinoxe
|
RÉVEIL
TONIC
|
LA PAROLE
DEDIEU
POUR VOUS
|
06H20-06H30
|
INFOS LOCALES - NATIONALES & SPOTS
|
06H30-06H45
|
06H45-06H55
|
06H55-07H05
|
INFO
WEEK END
|
07H05-09H05
|
BONJOUR LE JOUR
|
ÉQUINOXE
|
09H05-10H00
|
|
|
55 MN CHRONOS
|
|
ALLAHOUAKBAR
|
|
10H-12H00
|
INFO-CITE
|
DIAPASON
|
AUX ROYAUMES DES ENFANTS
|
DIAPASON
|
A VOUS LA PAROLE
|
DÉBAT DU SAMEDI
|
BON DIMANCHE COMÉDIE
|
12H00-13H0
|
INFOS LOCALES -
NATIONALES & SPOTS
|
13H00-15H00
|
T E N
D
|
R
|
E S S E
|
SPORT
|
SAVOIR VIVRE
|
15H00-16H00
|
DOCUMENTAIRE
|
ESSENTIELLEMENT JEUNE
|
DÉDICACE
|
SÉLECTION BÉTÉ
|
SÉLECTION MUSIC URBAINE
|
16H-17H00
|
COCKTAIL FM
|
REGGAE
TIME
|
TABLE RONDE VOTRE REGARD
|
17H-18H
|
TCHEKOU
CHEZ NOUS
|
SANTE
|
ENVIRONNEMENT
|
|
18H-19H
|
LES AVIS
ET COMMUNIQUES
|
19H00-19H55
|
BÉTÉ
|
MALINKÉ
|
BAOULÉ
|
GOURO
|
MORE
|
SENOUFO
|
CONTES ET LÉGENDES
|
INFOS LOCALES -
NATIONALES & SPOTS
|
20H00-22H00
|
AGRICULTURE
|
|
LES ÉCHOS DU COEURS
|
MERVEILLE ET MYSTÈRES
|
PAGES D'OR
|
DÉDICACE MUSICALE
|
|
22H00-23H00
|
|
|
|
|
|
BALDUSAMEDI
|
|
23H00-24H00
|
SÉLECTION MUSICALE ET ÉMISSIONS
ENREGISTRÉES DU SAMEDI
|
|
Source : Mairie de Ouragahio 2019.
.
6.1.2. Analyse de la grille des programmes de la radio
communale
Se basant sur l'observation et l'analyse de la grille des
programmes, la radio Ouragahio émet 24 heures par jour. Les horaires
correspondent au moment où les populations sont sur place en familles ou
vaquer à leurs travaux champêtres. Les émissions de la
radio sont tributaires des sources d'alimentation électrique (la mairie
est connectée au réseau d'alimentation nationale en
électricité). Les différents types d'émissions et
programmes diffusés par les radios sont : les débats, les
informations générales, les annonces, les spots radiophoniques et
les documentaires. Cela ne change pas durant un période de six (6) mois
renouvelable. (Voir la grille des programmes si dessus).
Pour Mr K.M, responsable des services socioculturels et de
promotion humaine (SSCPH), la radio communaleest facilement accessible aux
populations de la zone couverte. Selon lui la radio est donc
régulièrement écoutée par les populations qu'elle
informe, sensibilise dit-il.
(...) Quand on fait les émissions
radiophoniques, les populations participent assez à ces
émissions. Il y a même un club des auditeurs de la radio communale
qui existe. On a des émissions comme `bonjour le jour, Equinoxe ou on
faire interagir la population (...)
Cet intérêt se manifeste à travers, entre
autres, la création des clubs d'écoute, la participation
téléphonique des populations à certaines émissions.
Cette pratique a été encouragée par des partenaires qui
interviennent dans différents domaines du développement
économique et social. La radio dit collaborer avec des ONG (par exemple
les zinzins du bonheur) et de grands programmes de développement mis en
place par l'État. Dans le souci d'être plus proche des auditeurs,
le directeur de la radio Mr K.C, affirme prendre en compte les attentes et les
observations de leurs auditeurs.
(...) On a toutes sortes d'émissions, pour ceux qui
aiment le sport, la musique de tous genres traditionnels comme moderne. On a
aussi des émissions dans les différentes ethnies qui sont sur le
territoire, des émissions en Baoulé, en More, en Senoufo qui
passe presque tous les jours de 19hoo à 19 heures 55(...)
Ceci se traduit de manière concrète par la
rediffusion de certaines émissions, le réaménagement des
horaires de diffusion en fonction des évènements, le lancement de
nouvelles plages.
Les programmes traitent prioritairement de :
- L'agriculture à travers des émissions comme
« agriculture » présentées les lundis de 20
heures à 22 heures, qui parlent des techniques culturales, des
méthodes de mise en place d'engrais et d'intrants agricoles, des
cultures de contre -- saison dans leurs spécificités locales, des
échanges d'expérience à travers des émissions
débats avec assistance des spécialistes ou non.
- De la sensibilisation sur la réconciliation nationale
liée au problème de la crise poste électorale de 2010
- Du commerce : les émissions comme Diapason, qui
concernent les transactions locales avec leurs connexions en termes de prix et
d'approvisionnement en marchandises ; les ménagères, les
artisans, les transporteurs routiers...
- La santé : le public est informé grâce
à la radio de tous les problemes des campagnes de vaccinations.
- L'environnement : de toutes les approches de gestion de
ressources naturelles impliquant les populations locales.
Les programmes musicaux (qui occupent 70% des
émissions) spécialement sélectionnés et
adaptés à la coloration locale, le journal parlé dans les
différentes ethnies de la collectivité ; les jeux, les
divertissements. Des plages horaires sont également
réservées aux émissions religieuses et les
évènements spéciaux tels que la fête de
l'indépendance, le Ramadan, Noël, etc.
Une analyse des programmes de la radio Ouragahio montre qu'il
existe plus d'émissions de divertissements que d'émissions
relatives à la découverte du patrimoine local. Ce qui fait que
la question du patrimoine local n'est pas vulgarisée auprès des
populations.
Par ailleurs, le traitement de l'information est
aléatoire. Les violations des normes sont régulières et
récurrentes ; informations non vérifiées, attaques
personnelles. Il a été constaté lors de l'enquête
exploratoire, qu'un animateur émettait des informations dans
l'émission « info locales -internationales et
spots » qui sont diffusées du lundi au vendredi de 6 heures 20
minutes à 7 heures 05 minutes et également dans l'émission
« info cite », des informations d'actualité prises
dans les journaux quotidiens et hebdomadaires sans toutes fois vérifier
l'authenticité de l'information.
Il faut noter de plus que la radio rencontre des
difficultés au plan technique. Elles se caractérisent par un
manque de moyens de production et de moyens logistiques, l'exiguïté
des locaux, l'installation anarchique. La mauvaise qualité des
équipements de diffusion occasionne des interférences
fréquentes et des brouillages préjudiciables au bon
fonctionnement du spectre des fréquences. On peut observer
également, l'absence de techniciens qualifiés. La modernisation
des équipements de production, de diffusion permettra de produire des
émissions de qualité à des coûts réduits.
La radio Ouragahio ne possède un émetteur
secours ou ni d'un groupe électrogène secours. La moindre panne
au niveau de la CIE (compagnie ivoirienne d'Électricité) prive
les populations d'émissions radio. Pour les zones couvertes par le
réseau de l'énergie électrique, une panne de fourniture
justifie l'arrêt des émissions de la radio. Il faut aussi noter
une insuffisance dans la formation du personnel. La radio Ouragahio compte des
animateurs et des techniciens qui ne sont pas qualifiés. Cet état
de fait transparait dans les propos du directeur de ladite radio en ces
termes :
« C'est un don pour moi. Depuis les cours primaires,
il y avait un grand frère qui était instituteurs et quand on
partait à l'école je me cachais, pour aller chanter. C'est ce qui
a fait je n'ai pas pu continuer les études. C'est un don pour moi
l'animation ».
Le problème fondamental qui se pose là est leur
encadrement régulier. Cela à travers des séminaires de
formation thématique et des modules de formations ciblés. Pour la
plupart, le personnel à un niveau relativement bas affirme M.F,
animateur de la radio.
« Presque nous tous qui sommes ici, nous n'avons
pas suivi de formations d'animateur radio pour être la ».
Il ressort des résultats qu'il y a un début de
promotion du patrimoine culturel de la collectivité territoriale de
Ouragahio. Mais cela reste insuffisant. L'analyse de la grille des programmes a
permis de faire ressortir certaines émissions comme
« Thekou », émission documentaire qui est
consacrée à la promotion de du territoire. Cela reste insuffisant
au regard des potentialités culturel et humain dont dispose la commune.
Et également il n'y a pas sur le site internet des informations sur la
collectivité.
« Le problème c'est que nous avons un site
internet qui n'est pas encore bien fini. Il y a des parties qui ne sont pas
encore alimentées. Et l'informaticiens qui doit faire ça a trop
de contrats »
Les acteurs institutionnels transmettent leurs messages
à travers la radio communale, l'affichage à l'intérieur et
à l'extérieur des locaux, les correspondances et les relations
directes avec le public via les réunions. Mais la radio constitue le
principal support d'information des populations selon Mr D.R, secrétaire
général de la mairie :
« Nous avons d'autre supports de communication comme
les notes de service. Mais notre principal support de communication c'est la
radio communale. Il aussi les réunions, les annonces mais cela ne sert
pas à grande chose dans l'information des populations ».
D'abord, les messages qu'émettent la radio communale ne
respectent pas les principes d'une bonne compréhension du message
notamment la pertinence, le ciblage, la répétition et la
simplicité, faisant en sorte que les messages ne soient pas bien
reçus par les acteurs.
Ensuite, les supports utilisés pour la transmission des
messages se trouvent être inefficaces et inadaptés du fait que ce
n'est pas l'ensemble des acteurs qui écoute la radio communale, consulte
les affiches à l'intérieur comme à l'extérieur des
locaux ni l'existence de guichets spéciaux pouvant donner des
informations d'ordre général au public.
Enfin, les acteurs censés recevoir les messages
semblent ne pas montrer assez d'intérêts envers ces messages du
fait qu'ils se sentent lésés dans le processus de prise de
décision.
De plus, le manque de stratégie marketing territorial
dans les actions de la commune de Ouragahio affecte négativement l'image
de marque de commune. L'étude est arrivée à déceler
cela à travers le discours des acteurs de la commune de Ouragahio
déclarant n'avoir jamais promu la commune au moyen d'un slogan
particulier, sachant qu'un slogan donne une certaine image sous laquelle on
voudrait percevoir le territoire. Ce qui apparait dans le discours de Mr K.M,
responsable du service Socio-culturel de la mairie.
(...) Tout ce dont je vous parle là, n'est pas
assez développe dans les documents qu'on a ici. Et la radio n'en parle
pratiquement pas. Comme je fréquente beaucoup les gens d'ici c'est
auprès d'eux que j'ai appris beaucoup de leur culture (...).
Toute fois l'enjeu de la communication au sein de la mairie
est un enjeu informatif. C'est à dire un enjeu informatif qui consiste
à transmettre des informations aux populations de la commune sur les
activités entreprises par le maire comme le soutient Mr K.C, directeur
de cette radio.
Notre principal support de communication qui est la radio
ici, nous sert à informer les populations sur les différentes
activités du Maire et de la mairie, c'est tout »
Sa stratégie n'est pas demodifier le comportement des
habitants de la collectivité à s'approprier le patrimoine
culturel, mais plutôt être informé des activités
entreprises par les responsables de la mairie.
Conclusion partielle de la deuxième partie
Ladeuxièmepartie de notre travail a été
consacré à la présentation de nos résultats issus
de l'entretien, de l'observation et de la recherche documentaire.
Pour l'analyse de ces résultats, nous avons fait usage
d'une analyse de contenu qui a permis le découpage des données en
unités de sens et à leur catégorisation. Ce qui a
débouché sur des thèmes sur lesquels s'est
organisée la structuration des informations recueillies, jugées
pertinentes relativement aux questions de recherche, et aux hypothèses
formulées. L'analyse des résultats a permis de découvrir
le sens réel, de rendre visible et lisible la pertinence d'une pratique
de la construction de l'attractivité territoriale dans un
périmètre définit à savoir le
périmètre communal de Ouragahio.
En outre, elle a permis par la décomposition des
éléments du problème de la recherche, de les arrimer
à leur contexte afin de dégager des solutions appropriées.
TROISIEME PARTIE :
LA CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITÉ DE LA COMMUNE
DE OURAGAHIO ET LE SYSTEME DE GOUVERNANCE INITIE PAR RESEAUX RELATIONNELS
Introduction partielle à la troisième
partie
Cette troisième partie propose une
représentation dynamique de la relation entre la mise en réseaux
d'acteurs et l'attractivité territoriale des entreprises dans la commune
de Ouragahio. L'objectif est de montrer qu'au-delà des facteurs
financiers et économiques, ce mode d'intervention constitue par le biais
de la proximité un important enjeu managérial pour l'action
publique, complémentaire à ceux fondés sur la dichotomie
offre territoriale/demande d'entreprises. Pour ce faire, nous proposons des
recommandations provenant de la proximité entre les acteurs. Les
résultats démontrent que les proximités
géographique, organisationnelle, institutionnelle et relationnelle
favorisent le réseautage des acteurs et partant le développement
de l'attractivité territoriale.
Dans cette première partie de notre mémoire,
nous verrons :
Chapitre 7 : Réseau relationnel
territorial et gouvernance territoriale dans la construction
l'attractivité de la commune de Ouragahio.
Chapitre 8 : La gestion des relation mairie de Ouragahio
et les associations communales.
Chapitre 9 : Recommandations pour une amélioration de
l'attractivité de Ouragahio..
RESEAU RELATIONNEL TERRITORIAL ET GOUVERNANCE
TERRITORIALE DANS LA CONSTRUCTION L'ATTRACTIVITE DE LA COMMUNE DE
OURAGAHIO
|
CHAPITRE 7 :
Il s'agit dans cette partie de la discussion des
résultats de la recherche.
Avant d'amorcer cette discussion, il semble utile de rappeler
que la question principale posée au début de cette recherche est
la suivante : de quelle manière le réseau relationnel
territorial permet-il la construction de l'attractivité du
périmètre communal de Ouragahio ? L'objectif de cette
recherche est d'analyser le rôle des réseaux relationnels
territoriaux dans la construction de l'attractivité de la commune de
Ouragahio.
Mieux, cette recherche est de comprendre la manière
dont se construit l'attractivité dans la commune de Ouragahio au regard
des relations interpersonnelles entre les acteurs territoriaux. Ensuite
d'identifier les interactions qui s'organisent autour du système de
gouvernance territoriale de Ouragahio pour rendre le territoire attractif. Et
enfin de relever les dispositifs et les outils mobilisés par le
réseau relationnel pour attirer et faciliter l'implantation de
structures en son sein.
Cette section propose à présent
d'interpréter les différents résultats en les confrontant
à la littérature au travers des hypothèses de recherche.
Il s'agit notamment du passage d'une gouvernance territoriale publique à
une gouvernance territoriale mixte, de l'équilibre nécessaire
entre gouvernance formelle et informelle pour développer les
proximités entre les acteurs territoriaux ainsi que l'émergence
d'une ressource spécifique territoriale d'essence relationnelle comme
source d'attractivité.
7.1. D'une gestion territoriale publique à une
gestion territoriale mixte de la Commune de Ouragahio.
A l'instar des travaux de Berangere Gosse et Pierre-Antoine
Sprimont, qui mettent met en exergue « le rôle
actif »494(*)
des acteurs publics dans la construction d'un réseau relationnel
territorial. Notre recherche aborde dans le même sens. En convoquant
toutes les catégories sociales autour d'un projet commun, les acteurs
publics entament la construction planifiée du territoire sachant
évidemment que leurs intérêts divergent. Mais les
activités de la commune doivent primer sur toutes les activités
individuelles. Suivant Olivier Keramidas, ce rapprochement aidera à
sensibiliser sur la nécessité de travailler ensemble. Puisque le
territoire est un espace en interaction constitue de relations
sociales495(*). '
En effet, Les acteurs publics conservent la gestion publique
en créant différentes structures ou services qui agissent pour
mettre en oeuvre la stratégie d'attractivité territoriale
décidée par la collectivité territoriale. On rejoint la
distinction opérée par Rachel Boucquet et Caroline Mothe entre
deux niveaux de gouvernance que sont la phase de décision et la
phase d'application de ces décisions496(*).
De leur côté, voyant leur réseau
relationnel s'agrandir par la multiplication de nouveaux acteurs dans la
commune de Ouragahio, les acteurs s'organisent et assurent la
représentation de leurs intérêts par le biais de structures
associatives. Les acteurs territoriaux que sont les associations, les
structures commerciales, les partis politiques etc., deviennent des
interlocuteurs privilégiés pour les acteurs publics qui optent
pour la collaboration dans la réalisation du projet territorial.
Cette option soutenue par Sylvie Ehlinger et al, va permettre
l'attractivité de la commune puisque les acteurs territoriaux seront
solidaires des actions du territoire et trouveront en interne ce qu'ils
chercheront en externe497(*).En optant pour la collaboration et la
coopération dans les actions, les acteurs publics consentent à
partager leur pouvoir pour réaliser leurs objectifs. C'est à
partir de ce moment que la gouvernance locale qui était publique
deviendra mixte puisque associant les acteurs privés dans un même
objectif qui est le développement du territoire.
Enfin, s'il a été identifié le rôle
du projet territorial et des acteurs publics (autorités administratives)
et privés (associations, structures commerciales, partis politiques)
pour construire le réseau relationnel territorial, il est important de
relever la force du leadership politique comme variable explicative de
l'attractivité territoriale.
En effet, le maire de la commune de Ouragahio, la mairie
apparaît comme « l'architecte » des réseaux
relationnels tout en facilitant leur émergence grâce à sa
vision globale et prospective des ressources et des acteurs. En insufflant un
esprit collaboratif, le leadership est crucial pour « clarifier les
règles, construire la confiance, faciliter le dialogue, et explorer des
gains mutuels »498(*).
Par ailleurs, la théorie des relations humaines permet
de tenir compte de deux composantes essentielles que sont la motivation et
l'implication des acteurs. En ce qui concerne la motivation, elle est
liée à la satisfaction et à la concordance des actions
entre les acteurs du privé (associations villageoises, chefferies,
partis politiques, structures commerciales) et ceux du public (les
autorités administratives).
Et aussi à la satisfaction que les activités
communales sont susceptibles de leur apporter. C'estle goût que les
acteurs locaux ont à le faire, la mesure dans laquelle ils s'y
impliquent, la persévérance, la continuité de l'effort
qu'ils consentent. La motivation produite par la satisfaction des acteurs
dépend des activités elles-mêmes et des relations qu'ils
entretiennent au sein du territoire. A Ouragahio, il y a cependant des
frustrations entre autres une absence de valorisation des activités
communales, des conflits quiaboutissent finalement à la
démotivation des concitoyens.
Quant à l'implication des acteurs territoriaux, on
constate très souvent que les informations sont la chasse gardée
des services et des groupes de certains au détriment de d'autres. Or la
dynamique d'une organisation est couronnée par l'ensemble des
énergies et la contribution de chacun. Les organisations qui gagnent,
selon Chevalier Jacques, sont celles qui cultivent l'esprit collectif pour
parfaire la réalisation d'un projet en impliquant des hommes dans le
développement des stratégies et l'ensemble des objectifs
poursuivis. La prise en compte de leurs besoins et attentes étant un
levier pour obtenir cette implication et donc gagner en performances.
7.2. Un savant équilibre entre gouvernance
formelle et informelle pour gérer les tensions inhérentes au
réseau relationnel territorial
La presente recherche révèle que les actions
collectives entre acteurs publics et privés tout en tenant compte de la
gestion informelle des activités permettent de bâtir un bon
voisinage entre eux. Cette proximité institutionnelle, qui porte un
cadre partagé de valeurs et de règles communes, apparaît
dans ce cas comme « une condition nécessaire pour enclencher
une proximité organisationnelle »499(*) selon Damien Talbot. La
gouvernance territoriale formelle de la commune d'Ouragahio va progressivement
s'orienter vers des modes de régulation polycentralisés, avec la
création d'associations (acteurs privés) et de services
permettant de structurer la proximité organisationnelle.
En effet, avec l'existence de plusieurs structures
associatives (au moins trois (3) associations par village), structures
commerciales, partis politiques, des radions communaux, ect, formant le
réseau territorial, les acteurs de Ouragahio sentent le besoin de
réguler leurs relations et de coordonner leurs actions de manière
formelle de sorte à en contrôler les tenants et aboutissants. Ces
organisations renforcent la légitimité du système de
gouvernance et permettent ainsi « la confrontation et l'ajustement
des systèmes de représentations et d'actions d'acteurs issus de
champs organisationnels et institutionnels
différents »500(*).
Le present document souligne la nécessité pour
les acteurs territoriaux de se retrouver et de partager des informations et des
idées en dehors du cadre formel établi. Vu que certaines
transactions perceptibles sur le territoire ont été acquises en
tenant compte d'un cadre non programmé et des rapports
déstructurés. Il n'existepas de structure au sein de la commune
de Ouragahio pour développer ce type de relation et répondre aux
besoins des acteurs de réseau désireux de multiplier, dans la
discrétion, les occasions de rencontre.
En ce sens, l'arbitrage entre gouvernance formelle et
informelle semble être à même de gérer les
dualités interdépendance et autonomie et contrôle et
engagement. Le système de gouvernance territoriale qui est la
municipalité prend le rôle de « manager pour piloter le
réseau »501(*).
Enfin, les résultats tendent à montrer que les
TIC, le cadre formel régulation des relations sociales, le
caractère pluriel des acteurs sur le périmètre communal,
et la création d'une agence chargée de la promotion du territoire
à l'international favorisent le passage du local au global permettant
ainsi de satisfaire le besoin d'ouverture du réseau et de gérer
le risque lié à « la sur-intégration au sein du
territoire »502(*),
selon l'expression de Ehlinger Sylvie.
De plus, pour la théorie de l'acteur stratégique
de Michel Crozier et Erhard Friedberg, toute organisation collective repose sur
un minimum d'intégration des comportements des acteurs sociaux ayant des
objectifs différents. Leur implication dans les activités de la
commune peut se fait par la pression dans le but d'atteindre les objectifs
fixés ou par des entretiens communs. Et le moyen selon Crozier est
l'incertitude.
Pour Crozier, ce qui parait incertain en termes de
difficulté pour les uns peut paraitre un pouvoir pour les
autres503(*). Ce qui
permet d'affirmer que ces relations sont inégales. A l'intérieur
des groupes, les individus doivent acquérir une capacité
collective propre, c'est-à-dire la capacité à gérer
les conflits internes qui leur permettront de mieux s'organiser, tout en
disposant d'une marge de manoeuvre. La théorie de l'acteur
stratégique soutient que l'existence d'une organisation dépend de
l'informel et que le formel est une réponse aux pressions des chantages
informels.
De sorte qu'un nouveau construit collectif ne peut
s'élaborer que contre l'ancien. L'action de changement qui n'est pas
fondée sur une appréciation suffisamment raisonnable des jeux et
régulations qui gouvernent le système sur lequel on veut agir,
entraîne naturellement des réactions de défense504(*). Les acteurs territoriaux
doivent agir ensemble dans le sens proposé par le Maire et de ne pas
s'opposer à lui si l'attractivité de la commune veut être
une réalité tangible. Une action de transformation pertinente du
territoire doit combiner dans la même stratégie l'action sur les
hommes et l'action sur les structures. Il doit avoir des rapports de
négociation si on veut éviter les conflits, négociations
implicites souvent, car les négociations ouvertes sont trop
formalisées d'après Crozier.
7.3. La construction dans la commune de Ouragahio
d'une ressource spécifique territoriale d'essence
relationnelle
Selon Jacques Perrat et Jean Benoit Zimmermann, il y a une
sorte d'effet « locomotive »505(*) des premiers acteurs
territoriaux qui attirent d'autres acteurs issus ou non du même secteur
d'activité et renforcent l'ancrage territorial des acteurs d'une logique
de coprésence sur une logique de mobilité.
Suivant des auteurs comme Leloup Fabien, Moyart Laurence et
Pecqueur Bernard, par la gestion territoriale et l'organisation du
réseau, la commune de Ouragahio ne se résume plus à un
espace administratif. Il apparait en étant un construit social
continuel, un processus de construction d'un « dedans » par
rapport à un « dehors »506(*).
En ce sens, ellese rend attractive en exploitant une ressource
spécifique d'essence relationnelle. En effet, les acteurs publics que
sont les autorités administratives d'Ouragahio (la mairie) s'engagent
à construire une offre de territoire adaptée aux besoins des
acteurs territoriaux (association, partis politiques, structures commerciales,
etc.).
Pour ce faire, ils se concentrent sur l'implication des
acteurs privés dans le projet territorial en développant des
actifs territorialisés et partagés. Le management du territoire
spécifique à la commune de Ouragahio, s'oriente vers la
valorisation des relations interpersonnelles, ressource spécifique
relationnelle qui semble, dans cette recherche, expliquer l'attractivité
du territoire.
En se basant sur la théorie interactionnisme de la
communication, l'attractivité territoriale n'est pas l'effet des actions
du maire ni de sa personnalité, mais le résultat de son jeu avec
ses subordonnés et des acteurs territoriaux.
7.4. Opérationnalisation des relations au sein
de la commune
Dans cette section, il sera question des résultats de
l'étude des relations entre les variables de notre modèle de
recherche. Il s'agit, plus précisément, de vérifier les
hypothèses suivantes :
7.4.1. L'attractivité du
périmètre communal d'Ouragahio dépend d'une gouvernance
territoriale mixte impliquant tous les acteurs exerçant sur le
territoire.
Tester cette hypothèse amène à
vérifier s'il existe une relation entre la variable « la
gouvernance mixte » et la variable « l'attractivité
territoriale ». Le discours des enquêtés donne certaines
informations susceptibles soit d'accepter ou de refuser l'hypothèse de
recherche.
Il ressort des entrevues l'existence d'une résistance
sociale de certains acteurs du privé à l'égard des acteurs
du public à cause de leur mise à l'écart des
activités communales.
« On n'arrive pas à penser et agir ensemble.
Et tant qu'on ne peut pas faire cela, on ne va pas se développer. On va
tourner jusqu'à sans aller quelque part et sans jamais se
développer. Il faut qu'on soit une vision commune »
Pour eux la commune de Ouragahio n'est pas attractive par ce
qu'il y une incapacité à agir ensemble des acteurs
territoriaux.
« Les gens à Ouragahio ici, n'aime pas
travailler ensemble. Ils sont individuels. Et ça c'est un gros
défaut (...) il n'y a pas de gens sérieux, il n'y a pas de gens
honnêtes. Ils n'arrivent pas à comprendre et ils n'ont pas
l'esprit de partage en commun »
Ils affirment que l'attractivité territoriale de
Ouragahio doit nécessairement passée par l'implication de tous
les acteurs territoriaux quel que soit le secteur d'activité.
« Pour qu'un projet puisse marcher il faudrait une
véritable implication de tous les acteurs du territoire. Mais ce qu'on
remarque ici à Ouragahio, c'est que la participation des acteurs est
vraiment très faible quel que soit l'appel qu'on lance ».
Et cela se manifeste aussi dans les relations qu'entretiennent
les acteurs et emmène l'acteur à être responsable de ses
actions.
« Le développement économique ne
peut se faire sans la population de Ouragahio,ce n'est pas possible. Il faut
tenir compte de toute les couches sociales et non d'une seule partie de la
population »
Le discours des enquêtés permet d'accepter
l'hypothèse selon laquelle il existe une relation entre
l'attractivité territoriale et la gouvernance mixte. On peut affirmer
qu'il existe une relation entre les deux variables.
L'hypothèse est donc vérifiée.
7.4.2. L'adéquation entre gouvernance formelle
et informelle dans la gestion les tensions inhérentes au réseau
relationnel.
Tester cette hypothèse amène à
vérifier s'il existe une relation entre la variable « la
gouvernance formelle et informelle » et la variable « les
tensions inhérents au réseau relationnel ». Le discours
des enquêtés donne certaines informations susceptibles soit
d'accepter ou de refuser l'hypothèse.
Il ressort des entrevues l'existence de conflit de
légitimé entre les acteurs.
« Le périmètre de Ouragahio a
besoins d'être pacifié, c'est à dire qu'il faut la paix
entre les gens, une paix générale par ce que sans ça nous
resterons avec des incompréhensions entre nous, je parle des
associations, des mutuelles, et autres »
Certains acteurs affirment contester même le statut des
acteurs politiques car pour eux ils ne participent pas au développement
de la commune et aussi la contestation des fondements de projet.
« Moi je pense que nous n'avons pas besoins des
politiciens pour mettre en oeuvre des programmes de développement de la
ville. Je pense qu'il faut que la population soit véritablement
impliquée et il faut qu'il y soit des représentant de la
population pour mettre en oeuvre des projets de développement
»
Ils sont à la recherche de l'homme providentiel.
« Il faut créer les conditions, il faut
de nouveaux dirigeants qui aient envie de prendre le risque ou qui aient envie
de s'impliquer véritablement dans les activités communales pour
créer quelque chose (...) que les jeunes aient envie de faire quelque
chose »
Il résulte que la présence d'acteur collectif et
responsable dans les activités de la commune permet
l'attractivité territoriale de celle-ci.
« Pour qu'un projet puisse marcher il faudrait
une véritable implication de tous les acteurs du territoire. Mais ce
qu'on remarque ici à Ouragahio, c'est que la participation des acteurs
est vraiment très faible quel que soit l'appel qu'on
lance »
Ils accordent une place importante aux relations
interpersonnelles territoriales qui se manifeste par la cohésion
sociale, par le respect des autres acteurs et un consensus autour du projet de
l'attractivité de la commune.
« (...) on n'a pas de relation entre nous, mais
il faudrait qu'on essaie d'établir des connexions entre nous. Quand vous
connaissez quelqu'un, vous l'écoutez plus facilement qu'avec quelqu'un
avec qui tu n'as rien en commun »
Le discours des enquêtés permet d'accepter
l'hypothèse selon laquelle il existe une relation entre la gouvernance
formelle et informelle et les tensions inhérent au réseau
relation. On peut affirmer qu'il existe une relation entre les deux
variables.
Ce qui amène à accepter cette hypothèse.
Autrement dit, il existe certes une relation entre les deux variables et
qu'effectivement, la multitude des réseaux relationnels peut être
une source de complexité de l'attractivité territoriale.
7.4.3. Les TIC et le cadre formel régulation
des relations sociales dans la construction de l'attractivité
territoriale de Ouragahio.
Tester cette hypothèse amène à
vérifier s'il existe une relation entre la variable « TIC et
la cadre formelle de régulation des relations sociales » et la
variable « l'attractivité du territoire de Ouragahio ».
Le discours des enquêtés donne certaines informations susceptibles
soit d'accepter ou de refuser l'hypothèse.
Il ressort des entrevues que les Tic affectent
profondément le processus de construction de l'attractivité
territoriale. Les résultats confirment l'importance de l'usage des TIC
dans la construction de l'attractivité car ils représentent des
outils de motivation des acteurs territoriaux.
« TIC évolue très vite. Il est
impensable qu'une organisation territoriale, qu'un acteur touristique n'ait pas
son site web. Après, il faut s'adapter, toujours être à
l'écoute »
De ce fait, l'usage des TIC augmente considérablement
la visibilité territoriale. Ainsi les TIC entraineront des changements
bénéfiques pour les acteurs territoriaux.
« Pour résumer, la culture permet de
cibler une clientèle avisée, consommatrice d'un autre tourisme,
c'est une valeur ajoutée dans les prestations, c'est une image
valorisée du territoire et des prestations, permet de montrer les
dynamiques d'un territoire, de proposer différentes... Une tradition
d'un dynamisme touristique et culturel. Et permet de mobiliser de nouveaux
acteurs qu'on n'avait pas par le passé. Ça permet aux acteurs de
la culture de s'approprier aussi la démarche touristique du territoire.
Et à l'inverse, nous, on s'est beaucoup rapproché de la culture
parce qu'on se sent maintenant plus concerné par les spectacles,
manifestations...
En ce qui concerne le cadre formel de régulation des
relations sociales, il résulte que les normes territoriales ne sont pas
adaptées à la commune de Ouragahio.
« Nous avons ici à Ouragahio, les taxes
sur le marché qui sont chères, c'est comme si on était
à Abidjan. C'est plutôt cher par rapport à notre
environnement »
Les entrevues montrent qu'il existe certaines contraintes
territoriales ainsi que des logiques de forces dans le partenariat et des
résistances à certains niveaux dans les relations entre les
acteurs.
« Je pense que les règlementsde la mairie
sur les taxes ne sont pasadaptés par rapport à notre
environnement. On n'a pas l'argent ici et souvent même c'est difficile
pour s'en sortir »
Il ressort du discours des enquêtés que le
manque de confiance dans les relations, les tensions relationnelles et le
manque de consensus autour des projets constituent des contraintes dans le
processus de l'attractivité territorial.
« Il faut créer les conditions, il faut
de nouveaux dirigeants qui aient envie de prendre le risque ou qui aient envie
de s'impliquer véritablement dans les activités communales pour
créer quelque chose (...) que les jeunes aient envie de faire quelque
chose »
Par ailleurs les enquêtés insistent sur la
proximité entre les acteurs qui permettra une circulation de
l'information et la confiance dans les activités territoriales.
Ils proposent la mise en place d'un cadre formel qui permet la
régulation des relations territoriales entre les acteurs.
Également ce cadre serait un cadre de concertation et d'informations des
différentes activités de la commune.
« Il faut que tous les acteurs de la commune de
Ouragahio se retrouvent dans une organisation, un cadre de discussion, dans
laquelle on retrouve soit des services interprofessionnels, soit des services
de règlement des conflits, ou encore des services pour la promotion du
développement de Ouragahio »
Le discours des enquêtés permet d'accepter
l'hypothèse selon laquelle il existe une relation entre les TIC et le
cadre formel de régulation des relations sociales et
l'attractivité territoriale de Ouragahio.
LA GESTION DES RELATIONS MAIRIE DE OURAGAHIO ET
ASSOCIATIONS COMMUNALES
|
CHAPITRE 8 :
Ce chapitre met en relation la mairie de Ouragahio et les
associations, afin de comprendre ces liens inter-organisationnels et de
proposer un outil de gestion simple permettant aux acteurs locaux de penser et
piloter les relations qu'ils entretiennent. Une lecture théorique des
relations mairie-associations, conduit à envisager la théorie de
l'engagement-confiance comme un cadre d'analyse pertinent. Une étude de
cas unique à visée exploratoire permet de montrer
l'intérêt d'un modèle d'engagement-confiance pour
comprendre et piloter les collaborations mairie-associations vers le
succès.
8.1. Les relations mairie - association : un
enchevêtrement de relations transactionnelles
Un groupe communal se définit comme un réseau
inter-organisationnel dans lequel la mairie se présente comme le pivot
central de l'organisation réticulaire, autour duquel gravitent de
nombreux satellites ou partenaires, dont les associations507(*). La mairie, source de la
politique publique locale et bailleur de fonds privilégié des
associations, se positionne ainsi comme le pivot légitime de la
coordination des initiatives locales et la garante de la cohérence des
actions entreprises sur son territoire. Dans les faits toutefois, des
mécanismes de coordination informels s'observent, correspondant à
une gouvernance plus collective.
En effet, le pouvoir de maire se trouve fréquemment
contrebalancé par l'indépendance juridique des associations,
leurs compétences et leurs ressources humaines. Les relations
mairie-associations au sein du groupe communal se présentent alors comme
un enchevêtrement de relations transactionnelles et sociologiques,
faisantréférence aux deux grands courants de pensée
discutant du fondement des relations inter-organisationnelles, avec d'une part
l'approche économique et d'autre part l'approche sociale.
Au sein du groupe communal, il existe une relation d'agence
entre la mairie et les associations car un contrat tacite ou formalisé
va permettre à la mairie de confier aux associations des
activités allant dans le sens de l'intérêt public. En
effet, la mairie ne peut répondre seule à l'ensemble des besoins
sur son territoire et s'appuie donc sur le tissu associatif comme relais de
l'action publique pour remplacer, compléter ou venir en doublon de
l'action d'initiative municipale. Le recours aux associations présente
de nombreux avantages pour la collectivité territoriale.
Tout d'abord en matière de coûts, puisque cette
relation permet à la mairie de Ouragahio de mobiliser des ressources
gratuites grâce au bénévolat, sans augmenter la pression
fiscale ou les prélèvements sur l'usager. La relation aux
associations assure aussi une souplesse de fonctionnement par rapport à
la gestion publique, permettant une meilleure réactivité à
la demande sociale. Enfin, le recours aux associations est un moyen
d'accroître la qualité du service public, car celles-ci
possèdent une expérience et des compétences
spécifiques.
Les avantages amenés par le recours aux partenaires
associatifs peuvent aussi devenir des inconvénients car les conditions
engendrant un problème d'agence sont réunies. Il existe d'une
part, une asymétrie d'information relativement forte, l'observation des
efforts déployés par le partenaire associatif étant, dans
les faits, peu aisée, et d'autre part, une possibilité
d'apparition de divergences d'intérêts entre la mairie et les
associations puisque les spécificités de ces deux organisations
concourent à la production d'opinions et d'approches multiples et
variées.
La commune de Ouragahio doit alors pouvoir orienter et
contrôler ces actions associatives qui participent au dynamisme
territorial et ont un impact potentiel sur la conduite stratégique de la
politique publique locale. Le droit définit le cadre minimal de ces
relations, avec par exemple pour les associations subventionnées une
obligation d'information de la collectivité qui les finance quant
à l'emploi de ladite subvention (article L. 1611-4 du Code
général des collectivités territoriales). Les
échanges restent toutefois profondément affectés par la
nature, la composition et l'agencement des réseaux de relations dans
lesquels ils se trouvent « encastrés »508(*) .
8.2. La confiance et l'engagement au coeur des
relation mairie de Ouragahio et association communale
L'analyse de nos entretiens met en évidence que la
communication inter-organisationnelle est une variable fondamentale dans le
développement de relations de confiance entre la mairie et les
associations. La communication est alimentée par les relations
interpersonnelles entre les deux organisations et se veut proactive. Il s'agit
de communiquer « avec la mairie, avec les élus, avec les
services, avec différents services effectivement, on n'attend pas le
dernier moment pour faire en sorte d'échanger et de continuer à
travailler étroitement avec eux. La conception de la communication
rejoint ici celle de MacMillan et al509(*) , pour insister sur la double nature
fondamentale de la communication : informer et écouter. Elle permet
aussi de faire le lien avec les apports précédemment
exposés concernant les réseaux territorialisés
d'organisations car les différentes dimensions de la proximité
sont aisément décelées dans les variables constitutives de
l'engagement et de la confiance évoquées lors des entretiens. En
effet, confiance et proximité sont deux concepts étroitement
liés. Les deux dimensions de la proximité socio-économique
(relationnelle et de ressources) se fondent dans le modèle de Morgan et
Hunt 510(*): la
proximité de ressources cognitives et matérielles fait
écho aux valeurs communes, tandis que la proximité relationnelle
rejoint plutôt la communication.
Dès lors, les fonctionnaires sont potentiellement des
alliés de poids pour les associations car ils peuvent aider les
responsables et dirigeants associatifs à orienter leur discours pour
correspondre aux attentes des élus de la collectivité et
accéder plus facilement aux financements publics (valeurs communes,
accord, collaboration). Ainsi, « quand on déposait nos
dossiers, elle nous rappelait. » Elle nous disait :
[Là, si vous voulez que ça passe, il va falloir
peut-être plus axer les dossiers là-dessus, si vous êtes
d'accord]. « Du coup, on retravaille ensemble.
Vraiment la collaboration, je trouve que c'était chouette parce que du
coup, on savait ce que la mairie attendait de nous et du coup... Nous, on
pouvait ne pas s'inscrire dedans, mais enfin, c'était
clair ».
L'entretien de cette proximité relationnelle par les
fonctionnaires est d'autant plus intense si l'association est reconnue comme un
pilier de l'action associative locale. La confiance représente alors une
source forte d'engagement et de coopération puisqu'elle peut conduire
à une co-production des actions à mettre en oeuvre sur le
territoire, avec « de temps en temps, des idées qui
émergent et une relation pour savoir si ça peut rentrer dans le
cadre du partenariat qu'on a mis en place ou pas ».
L'engagement de la mairie dans la relation est alors d'autant
plus fort que l'association est « une grosse structure, avec beaucoup
de services, beaucoup de dispositifs, donc, des liens énormes avec la
mairie » qui se traduisent par ailleurs fréquemment par une
conséquente allocation de moyens. En effet plus l'association est
importante, plus la mairie va être réticente à sanctionner
voire à rompre sa relation avec la structure associative car les
bénéfices potentiellement engendrés pour le territoire
sont importants. L'accord avec la mairie devient un facteur clé de
succès pour le développement d'une relation mutuellement
profitable.
Une association peut être jugée
« grande » par le nombre de ses adhérents ou des
bénéficiaires, l'importance de sa masse bénévole,
la multiplicité de ses activités, son expérience et son
savoir-faire, ou encore la portée de ses actions. Ces critères
déterminants de la taille de l'association révèlent en
fait l'importance des ressources tangibles et intangibles dont dispose
l'association, et qui en font une structure plus ou moins ancrée
localement.
Cette approche rejoint celle des bénéfices de
MacMillan et al, entendus comme les avantages directement
retirés par les deux organisations qui forment la dyade en termes
matériels ou ressources tangibles tels que les coûts, les
ressources humaines, etc. et immatériels ou ressources intangibles
telles que les savoirs, savoir-faire, etc. Les associations sont
considérées comme vitales à la dynamique territoriale, ce
qui amène la collectivité à réfléchir sur
les conséquences d'une rupture de la relation en matière de
subvention puisque « le jour où on en enlève ou on
en supprime une, ça veut dire qu'en général il peut y
avoir 50 à 100 personnes qui sont démunies d'association. Donc ce
n'est pas trop notre rôle non plus vu l'impact positif qu'elles jouent
dans la vie. ».
Il est ainsi question des coûts de rupture encourus non
seulement par la mairie mais aussi par le territoire et ses habitants, en cas
de mauvaise gestion de la relation. Les associations ont une capacité
à fédérer les habitants, membres ou non de l'association,
autour de leurs projets, et sont des vecteurs de légitimation, notamment
concernant les politiques publiques dont l'acceptation par le public n'est pas
toujours évidente. À ce titre, elles sont pour les élus
des structures tantôt relais de la politique locale, tantôt
contrepoids car s'il est vrai que la plupart du temps
« On va dans leur sens mais... Il faudrait dire
aussi qu'on a bien un poids politique, qui n'est pas
négligeable ».
De fait les élus ne peuvent, dans une certaine mesure,
atteindre certains objectifs politiques sans le consentement et l'appui de ces
associations : le débat et la collaboration entre les deux
organisations sont importants afin de tisser un lien entre le public et le
service public.
La taille de l'association n'est toutefois pas un
élément suffisant pour qualifier la nature de la relation. La
mairie peut ainsi tisser des liens d'engagement étroits avec des
associations de moindre envergure, notamment au regard de l'adéquation
de leurs projets stratégiques/politiques. Ainsi, « au
regard du plan d'action ou du projet associatif de l'association et au regard
de la politique publique, on va croiser les données et on va
s'apercevoir en principe qu'il y a tout un périmètre d'action qui
nous concerne ensemble. Donc, la collectivité apporte des moyens pour
que l'association avance dans ces dispositifs-là. ».
La localisation d'associations dans les zones prioritaires
définies par la politique de la la commune de Ouragahio
représente par exemple un bénéfice pour
l'intérêt local, qui va conduire la mairie à s'engager
« pour que justement, ces structures-là accueillent le
maximum de personnes, à des tarifs raisonnables, pour que ça ne
bloque personne ». L'existence de valeurs partagées entre
les deux parties est un préalable au développement conjoint de
l'engagement et de la confiance, conduisant à la mise en place d'une
relation de coopération. La littérature, tout comme les
données du terrain, nous rappellent alors que la coopération ne
représente qu'un mode de collaboration parmi d'autres.
Figure 2 : Modèle des relations
engagement-confiance (Source : Morgan et Hunt, 1994)
Sources : Sophie BEGUINET / PMP 32/2 Avril-Juin
2015/185-202511(*)
8.3. Les conséquences de l'engagement -
confiance en matière de la collaboration
Lorsque les conditions de base en matière d'engagement
et de confiance sont réunies au sein des relations mairie-associations,
celles-ci entraînent la coopération des acteurs. En revanche,
lorsque ce n'est pas le cas, « la relation sera simplement d'une
autre nature : adverse (conflit fonctionnel), incertaine (confiance
« prudente »), inexistante (échange rompu) ou
faussement coopérative (accord ponctuel) »512(*).
Chaque configuration relationnelle selon le degré
d'engagement et de confiance, conduit à une forme collaborative
différente, plus intégrée ou plus souple. Il
apparaît ainsi que lorsque la mairie et l'association entretiennent des
relations d'engagement-confiance, leur relation sera au moins
coopérative, le degré de collaboration étant positivement
corrélé à celui d'engagement-confiance. Toutefois, et cela
malgré l'usage fréquent du terme
« partenariat » dans les discours, les relations
collaboratives plus intégrées telles que le partenariat ou la
cogestion restent encore minoritaires. S'entretenir avec la mairie en amont du
développement d'un projet, pour vérifier que celui-ci s'inscrit
bien dans la politique publique locale ou pour travailler le projet avec les
élus et fonctionnaires, reste encore un comportement peu habituel des
associations.
Quand elles ont envie de monter une action, rares sont encore
les associations « qui nous sollicitent d'abord pour nous dire :
« Et si on fait ça, est-ce que vous nous
suivez ». Ils font toutes activités, et puis après ils
viennent nous voir en disant : bon, il nous faut
tant. ».
Cette réticence des associations à associer la
mairie tout au long du développement d'un projet pourrait avoir
plusieurs sources. Elle s'explique notamment par une peur des associations
d'être dépossédées de leur liberté
d'initiative ou de provoquer l'étouffement dudit projet avant son
éclosion, soit parce que l'idée ne satisfait pas la politique
publique locale, soit parce que l'association ne sait comment valoriser le
potentiel de son projet de communication. Il s'agit finalement d'une
incertitude liée aux objectifs politiques de la mairie, provenant soit
d'un défaut de communication de la collectivité, soit d'une
défiance quant à l'instrumentalisation possible de leur action.
En effet, lorsque la mairie de Ouragahio soutient une action,
certes l'adéquation avec la politique locale entre en
considération des valeurs communes, c'est « pour
répondre à un besoin, mais c'est pour un retour électoral.
Il ne faut pas se leurrer. ». Il existe une sorte
« d'opportunisme consenti »513(*) de la part des associations,
qui admettent que la mairie bénéficie de l'image et des
retombées positives issues de l'ensemble de leur travail lorsque
celle-ci les subventionne.
Les collaborations de type « partenariat »
ou « cogestion » restent trop rares, le continuum de la
collaboration mairie-associations se développant plutôt de la
simple information mutuelle à la coopération. L'absence de
relation de type « fusion » au sein de l'échantillon
étudié, soit la forme la plus intégrée de
collaboration, n'apparaît pas tellement surprenante car de telles
relations induisent de forts risques juridiques. En effet, si
l'indépendance d'organisation et de fonctionnement de l'association
vis-à-vis de la collectivité est remise en question (notamment en
matière de ressources, de prise de décision et d'action),
l'association peut être qualifiée d'association transparente ou
para-administrative.
Dans ce cas, l'association subventionnée ne dispose
d'aucune liberté réelle dans l'utilisation de ses fonds puisque
ce pouvoir est, dans les faits, toujours aux mains de la mairie qui les a
versés. La subvention allouée est dite fictive car elle conserve
son caractère de fonds publics : son utilisation reste soumise au
droit public applicable a la mairie et le maniement ou la connaissance du
maniement de tels fonds peut être interprété comme de la
gestion de fait.
RECOMMANDATIONS POUR UNE AMELIORATION DE
L'ATTRACTIVITÉ TÉRRITORIALE DE LA COMMUNE DE
OURAGAHIO
|
CHAPITRE 9:
Les entretiens auprès des acteurs locaux, ont permis de
confronter la question de départ à la réalité et de
poser un diagnostic. Notre étude propose une formalisation d'une
politique managériale orientée vers la communication propre
à la commune de Ouragahio. Elle est donc nécessaire pour
optimiser l'implication des différents réseaux relationnels
locaux qu'ils soient publics ou privés. Cette politique
managériale sera articulée autour des orientations suivantes.
9.1. Développement de la confiance comme socle
des relations sociales
La confiance constitue un élément primordial
dans les relations sociales.
« J'attends du Maire de la confiance mais
également de la loyauté envers l'institution ainsi que les
décisions qu'ils prennent. Si je n'ai pas confiance envers mes
collaborateurs dans les décisions qu'ils mènent, je ne peux pas
travailler, » affirme ZK.
AM, pour sa part, renforce ces propos en
précisant« quand s'installe l'incertitude entre les acteurs
territoriaux, cela devient anti productif ». On peut de ce fait
affirmer que la confiance est la base des relations entre les élus
locaux, qu'ils soient de proximité. Elle repose sur la transparence dans
la transmission des informations.
Quant à BM, cette relation de confiance doit s'inscrire
dans le processus de communication entre le maire et le reste des acteurs
locaux « parfois, on n'a pas l'information par le bon canal, par
exemple c'est parfois des gens qui ne sont pas dans la commune qui nous
transmettent unedécision du Maire, ce n'est pas normal. Du coup cela
crée de la suspicion entre nous et le conseil
Municipal ».
Il convient de créer un climat de confiance propice aux
échanges entre les acteurs territoriaux. Cette confiance doit
être au coeur des relations du travail. C'est un facteur incontournable
à la fois de la performance d'une organisation et du bien être des
acteurs territoriaux. C'est également un facteur protecteur primordial
des risques psychosociaux. La commune est un lieu particulièrement riche
en interdépendance, entre les agents municipaux et le reste de la
population.
Certains acteurs territoriaux ne mettent pas en avant cette
notion de confiance, mais l'interprètent comme un engagement fort de la
part du maire et du conseil municipal. Ils ont là le sentiment
d'être soutenus et vont pouvoir développer une relation de
confiance.
9.2. Une vision partagée entre les acteurs
territoriaux
Les acteurs territoriaux ont besoin d'une vision commune du
fonctionnement de leur organisation. Elle est une sorte de « ciment
culturel » permettant de structurer le collectif au travers d'un
projet, ou d'une mission. Les collaborateurs vont revêtir
différentes formes d'où l'importance des pouvoir
d'interpréter les événements de la même
manière par un langage commun. Comme l'atteste ZK,
« j'attends que le maire me transmette toutes les informations
qui peuvent me permettre de gérer les agents. Il n'y a rien de pire que
d'être dans l'incertitude ».
Pour le président communal des jeunes S.G,
« lors de certaines réunions, il n'y a pas d'ordre du jour
mais le maire sait où il va, il sait les points qu'il souhaite aborder
avec nous ».
La notion de travailler ensemble prend toute son importance.
Ils sont d'autant plus efficaces s'ils constituent un groupe homogène
doté de connaissance commune et de représentations
partagées. C'estune des compétences du maire comme manager c'est
à dire sa capacité à donner une dimension
stratégique à un objectif, un projet. C'estla communication
comprise comme une mise en commun, un échange et un partage qui suppose
la construction d'un sens commun. Cette communication se joue au niveau
institutionnel et laisse apparaitre le sentiment d'appartenance et
d'identification à la commune.
9.3. Associer les acteurs locaux aux informations
stratégiques selon leur champ de responsabilités
Les attentes des acteurs territoriaux, sont en premier lieu
l'accès aux informations ayant un impact sur le fonctionnement de la
commune. Quand ils accèdent a ces données, ils ont les sentiments
d'être impliqués dans la décision stratégique de la
commune. Il parle de leur position dans la décision, même s'ils
sont conscients du faible niveau d'implication. Des acteurs interrogés
expriment « le conseil municipal doit être transparent
mais on n'a pas besoin de tout savoir ; une information stratégique
peut rester confidentielle. Moi par exemple je recherche les
éléments pour travailler avec les autres
associations ».
À l'autre exprime « je souhaite
avoir des informations sur la commune ». De plus pour
TD, « qu'on nous donne des informations descendantes, un
compte rendu des instances, des réunions du conseil municipal par
exemple et aussi sur la gestion de la commune »
Les acteurs territoriaux déplorent être
très peu informé du fonctionnement, des enjeux politiques et des
décisions prise par le conseil municipal de la commune. Alors les
associer au partage des informations stratégiques de gestion de la
commune selon leur champ de responsabilité permet de les impliquer dans
sa gestion.
9.4. Un accompagnement de porteurs de projets
innovants pour le développement de la commune de Ouragahio
Pour les acteurs privés de la commune, le maire a une
fonction d'accompagnateur et d'être un moteur dans les nouveaux projets.
Ils sont plus précis « les projets pour
lesquels nous ne sommes pas préparés. ». Ils cherchent
auprès du maire. GS cite « lors des échanges
avec d'autres partenaires venus d'ailleurs, j'attends une aide de la
municipalité et un suivi »
Certains concitoyens expriment le fait de n'être pas
préparés aux relations avec les partenaires étrangers par
exemple. C'est un élément souvent retrouvé d'autant que la
commune concernée présente tous un déficit
budgétaire et qu'une tension sociale est palpable.
Un projet commun permet de fédérer un ensemble
d'acteurs dans le but de finaliser et d'atteindre un objectif commun.
Par contre d'autre sont unanimes, c'est au maire d'impulser
les projets mais aussi de faire vivre les projets issus des instances comme des
agence de développement, des structures d'entraide, des ONG par exemple.
En effet, il est évident qu'un projet porte et suivi par l'ensemble des
acteurs concernés auront plus de chance d'être finalisé et
mis en oeuvre. C'est la capacité du maire à donner une dimension
stratégique à un objectif. Son rôle est de traduire cette
dimension en objectif et en actions collectives.
9.5. Être disponible pour les réseaux
relationnels
La disponibilité du maire a été
citée a de nombreuses reprises par les acteurs de la commune. «
C'est difficile de voir le maire, et cela est parfois très
ennuyeux. » affirme TG. Ils recherchent la disponibilité
du maire afin d'apporter un éclairage a certaines décisions
qu'ils prennent. La disponibilité du Maire permet aux populations de
s'exprimer sur les questions qui minent la commune.
Pour ce faire, il convient au maire de s'organiser afin de
répondre aux sollicitations de l'encadrement des populations. Pouvoir le
joindre pour une question, le solliciter dans le cadre de la mise en place d'un
projet sont d'autant d'éléments où la disponibilité
du maire est un facteur de confiance que lui font les populations.
9.5.1. La recherche de la performance collective entre
les acteurs territoriaux
Le maire et les acteurs locaux doivent rechercher de
l'efficacité dans la commune au quotidien « avant
c'était ingérable, je me retrouvais avec plusieurs
réunions en même temps ou des temps de déplacement
incompatibles avec mon agenda... »
Au maire à propos des réunions d'encadrement,
« être le plus organisé possible, déterminer
un secrétaire de séance ; je corrige et valide le compte
rendu puis on le dépose aux archives ».
En fait, l'organisation de la commune oblige le maire à
modifier leur ligne managériale, « je m'appuie sur les
représentations de la population », un autre maire ajoute
« j'ai mis une belle organisation sur le papier mais se sont mes
collaborateurs qui en bouclent avec les représentants de la population
et moi j'interviens ensuite »
Les représentants de la population sont des acteurs
efficients et performants pour accompagner les projets communaux. Pour le maire
TK, c'est de pouvoir donner aux élus locaux, la capacité de
manager leurs structures dans le contexte communal. C'est de transmettre des
outils aux collaborateurs afin qu'ils puissent comprendre les enjeux, les
éléments de compréhension du contexte territorial pour la
mise en oeuvre de la stratégie de la commune.
C'est avoir des acteurs territoriaux armés, afin de se
confronter aux difficultés et aux réalités du terrain.
Mais également de donner cette capacité de mettre en oeuvre les
projets communaux, d'accompagner la restructuration des communes.
Le maire a le souci de monter en compétences leurs
collaborateurs, leur permettre d'être performants dans leur
décision dans leur quotidien « je dois les accompagner dans
leurs activités, les outiller mais aussi favoriser le
développement de leurs compétences ».
9.6. La promotion d'un management de la confiance
Le management à la confiance est un moyen d'insuffler
de la souplesse dans des organisations. Ce que Nicolas Belorgy appelle
« la contrainte souple, gouverné sans avoir l'air,
à l'aide de méthodes non autoritaire »514(*). Cela repose
également sur la réalisation d'un travail avec les acteurs
territoriaux. Devant la complexité des Communes, le maire a tout un
intérêt pour y faire face a jouer le jeu de la confiance et a
s'appuyer sur ses collaborateurs.
Il s'agit de donner du sens plutôt que de donner des
directives. L'important est de susciter l'adhésion plutôt que
d'imposer son autorité ou de jouer sur une relation de pouvoir. Le maire
doit s'appuyer sur les dix règles permettant de développer le
management de la confiance comme le présente Henry Serieyx lors d'une
conférence de SUP des RH515(*) en 2013 :
- Cible : rappeler ce qu'on fait ensemble
- Cohérents : cela suppose que le discours sur les
valeurs soit suivi d'effet
- Coopération : la confiance s'installe à
partir d'un travail commun
- Compétence : s'assurer que les collaborateurs
progressent sans cesse
- Communication
Il revient au maire d'associer les acteurs locaux à
l'élaboration de projets motivants. Il devient donc indispensable pour
lemairede sortir du management traditionnel et ainsi d'aller vers un management
plus coopératif.
9.7. Création de conditions de communication
favorable au développement de relations sociales efficaces
« De la proximité, se rencontrer
régulièrement, des temps d'échanges réguliers et de
la réactivité » « des temps formalisés
avec l'ensemble des acteurs locaux »
Une réunion formalisée entre le maire et les
acteurs locaux de façon hebdomadaire à jour et heure fixe. La
préparation de l'ordre du jour est conjointement établieentre les
acteurs publics et les acteurs locaux. Cette rencontre se déroule en
deux parties :
- Une première partie de dimension Macro. Le maire
présente les stratégies, les enjeux et propose une orientation
opérationnelle
- Une seconde dimension plus « micro »
permet de résoudre des difficultés, voir des conflits et de
traiter des problèmes au quotidien.
Le rôle du maire ici sera donc d'animer la
réunion, de faire le lien entre les sujets soulevés et les
projets en cours. Il porte également les décisions
stratégiques de l'institution. Il est le garant du timing de la
rencontre. Un compte rendu est rédigé et transmis dans les deux
jours via le tableau d'affichage ou remis par courrier.
De plus, le maire, doit aller à la rencontre des
acteurs locaux, « allé sur » le terrain ».
C'est ce que rose Marie Van Leberghe dénomme comme étant le
« Management par les pieds ». Cela sert à
l'encadrement pour recueillir des informations, mieux connaitre les situations
locales mais aussi faire le lien.
D'une certaine manière, le maire doit laisser du temps
aux discussions informelles.
Ce qui lui permettra d'être à l'écoute
des besoins de développement des acteurs locaux et de les
intégrer aux projets afin qu'ils se sentent impliqués,
valorisés. Il faut également créer un espace
partagé d'information afin d'échanger de l'information
régulièrement mais également à l'ensemble des
acteurs locaux qui doivent accès aux mêmes données au
même moment.
Cela permet de créer la mémoire de la commune
de Ouragahio. Quelle que soit la distance, l'ensemble des acteurs locaux ont
accès à cette base de données. Il comporte l'ensemble des
comptes rendus des réunions de la commune et du conseil municipal, des
procès-verbaux et des relevés des groupes de travail de la
commune.
9.8. Elaboration un plan de concertation
communale
9.8.1. La concertation communale
La concertation est un élément clé pour
le bon fonctionnement de la commune. Des échanges continus entre acteurs
et le recueil de renseignements auprès de ces acteurs sont des
activités importantes pour forger la conscience communale. Pour ce
faire, le conseil communal peut élaborer un plan de concertation.
9.8.2. Objectifs de la concertation communale
· Sensibiliser sur la nécessité d'une
concertation continue.
· Planifier dans quels cas, à quel moment et
comment la concertation aura lieu et qui seront les responsables de ce
processus de concertation.
· Créer des soutiens dans la commune pour la
concertation.
9.8.3. Comment procéder ?
Nous proposons plusieurs étapes dans la mise en place
d'un plan de concertation communale.
Étape 1 : Définir le sujet de la
concertation
Dans une commune, il peut y avoir une grande
variété de sujets de concertation, par exemple :
· La construction d'une école dans un quartier de
la commune
· L'amélioration de la gestion du poste de
santé
· La construction de routes entre les villages
· Le budget (insuffisant) de la commune
· Un conflit au sein du conseil communal.
· Un conflit entre le chef de quartier et citoyen
· L'installation d'une ONG dans la commune.
Il est important pour la mairie de Ouragahio de définir
le sujet et de donner le plus de détails possibles. Cela permettra de
bien cerner les parties prenantes touchées par le sujet. Pour bien
définir le sujet, il est parfois nécessaire de contacter
quelques-unes des personnes concernées.
Étape 2 : Définir la question principale
de la concertation
Une fois que le sujet est bien défini, il est plus
facile de définir la question principale de la concertation. Encore une
fois, la question doit être claire et la plus précise possible :
qui doit assurer la médiation dans le conflit
Étape 3 : Faire un inventaire et une analyse
des parties prenantes à la concertation
Quelles sont les différentes parties prenantes ? Quels
sont leurs intérêts et leur motivation pour la concertation, pour
résoudre le problème, pour prendre une décision ?
Étape 4 : Définir la
nécessité de la concertation
Une concertation à l'échelle communale n'est pas
toujours obligatoire. Après analyse de sa nécessité ou
non, on peut estimer qu'une concertation à ce niveau n'est pas utile et
décider de ne pas y avoir recours. Cela est valable pour de petits
projets, activités ou conflits qui n'ont pas d'importance majeure et qui
peuvent être résolus dans le cadre des systèmes
traditionnels.
Étape 5 : Définir le type de
concertation
Pour définir le niveau de concertation et de
participation des parties prenantes on peut utiliser une échelle de
participation. Plus on se situe haut sur cette échelle, plus importante
est la participation :
§ Informer : informer sur les
décisions prises
§ Réagir : donner son point de
vue sur les propositions faites
§ Consulter : demander à la
population son avis
§ Coproduire : la population et les
autorités élaborent ensemble un plan
§ Accompagner la prise de décision
:la population a une voix importante dans la prise de décisions
§ Auto-gouvernance : la population
décide des activités à mener.
Étape 6 : Planifier la concertation
Quand la décision sur la nécessité d'une
concertation sur un sujet précis est prise, les parties prenantes
indiquées et le type de concertation choisi, un plan de concertation
peut être élaboré en tenant compte des
éléments suivants :
Les conditions
|
Canaux de concertation
|
Thèmes disponibles
Facilitateurs disponibles
Moyens financiers disponibles
|
Réunions avec la participation de tous
Réunions avec les représentants des parties
prenantes
Enquêtes
Discussion dans les différentes radiosprésentent
dans la commune (Radiocommunication, Radio Ouragahio
|
Source : OKOU Roméo, Juillet
2019.
Étape 7 : La mise en oeuvre de la concertation
Une fois les décideurs impliqués, il s'agit
d'identifier rapidement les autres acteurs à associer au projet, tant au
niveau des administrations que des acteurs locaux (groupe d'acteurs locaux).
Mais les concitoyens pourront être contactés au fur et à
mesure du projet, en fonction des besoins et de l'avancement. Il peut
être opportun également de prévoir une « assistance
à maîtrise d'ouvrage », c'est-à-dire de mandater des
spécialistes pour accompagner la gestion de projet et les
démarches participatives.
Les acteurs impliqués doivent être
représentatifs des différents intérêts en
présence, que ce soit au niveau de la population ou des
représentants des administrations. Il s'agira de constituer les groupes
de travail, et de préciser le mode de fonctionnement de ces groupes
(rôle, fréquence des réunions, modalités de
travail).
Actions à entreprendre :
Identifier les acteurs à impliquer (collaborateurs des
administrations, acteurs locaux, chef traditionnel ...)
v Contacter les acteurs potentiellement
intéressés, leur présenter le projet et la
démarche, évaluer leur intérêt à participer
v Organiser des réunions d'information et de motivation
avec ces acteurs en vue de la constitution ultérieure des groupes de
travail : équipe de projet, groupe d'acteurs locaux
v Faire valider la constitution des groupes de travail par la
direction du projet
v Décider au sein des groupes de travail des
modalités de fonctionnement
v Nommer un chef de projet
v Éventuellement : mandater une « assistance
à maîtrise d'ouvrage »
9.9. Elaboration d'une stratégie d'intervention
communale
L'attractivité territoriale de la Commune de Ouragahio
implique l'ensemble de toutes les stratégies mises en place pour
élaborer un diagnostic au sein d'une communauté en vue d'assurer
un meilleur fonctionnement des infrastructures de base et un mieux-être
des communautés. Ces stratégies ont pour principe fondamental la
participation de tous les acteurs du milieu sans distinctionde couches
sociales. Elle doit permettre à l'ensemble de la communauté de
:
- Réfléchir sur ses conditions de vie,
- Choisir les moyens adaptés pour résoudre leurs
problèmes,
- Conduire des actions communautaires,
- S'autopromouvoir sur le plan social, culturel et
économique.
Cette démarche à terme favoriseune
responsabilisation des acteurs locaux autour des axes de développement
choisis. Cela suppose une implication réelle de ceux - ci à
toutes les étapes de la conduite des actions. Pour faciliter cette
action, après le diagnostic, les étapes ci-après pourront
être adoptées et conduites.
9.9.1.
Planification et élaboration du plan d'actions avec les
communautés communales
Il s'agit à travers cette étape de faire la
planification des actions identifiées après notre recherche. Les
actions hiérarchiséessont restituées à l'ensemble
de la communauté de Ouragahio. Elle procédera avec un appui
à la programmation des actions selon les moyens, les acteurs et le
temps. Ce qui constitue la planification.
La planification repose sur un principe fondamental qui est la
participation de tous. C'est une phase de négociation entre les acteurs
extérieurs (la mairie) et la communauté impliquée. Cette
phase de négociation doit être bien discutée afin
d'élaborer un plan réaliste, fiable et réalisable.
Les actionsretenues seront réalisées en fonction
des ressources disponibles.
Il existe plusieurs outils de planification qui sont ; le
calendrier (programmation), le diagramme de GANTT et les 3 affiches.
v Calendrier des activités
Le calendrier permet de disposer les activités dans le
temps. Il en existe plusieurs :
· Le calendrier journalier, mensuel ou trimestriel
d'activités de réhabilitation ;
· Calendrier flux de personnes ;
· Calendrier de flux de ressources, ...
v L'utilisation du Diagramme de GANTT dans la
planification des activités de la commune de Ouragahio
Le diagramme de Gantt est un outil de planification dans le
temps les activités communales Ces activités sont auparavant
décomposée en sous activités afin d'apprécier
celles qui sont critiques et celles qui ne le sont pas.
Ce diagramme est utilisé dans le but d'optimiser le
coût de réalisation d'une activité et de réduire les
risques de retard et de responsabiliser les acteurs par sous activités.
v La technique dite des 3 affiches
Les trois (3) affiches sont une technique de planification et
de mise en oeuvre d'une action de réhabilitation d'une infrastructure.
On désigne la nature, le lieu d'implantation et les acteurs
impliqués. Elle se fait de manière concertée avec la
participation des parties prenantes et se compose de trois parties :
· La première affiche constitue l'objectif et les
résultats de l'action communale
· La deuxième affiche est le calendrier
d'exécution municipale
· La troisième affiche est le budget relatif
à la réalisation de l'action.
9.9.2. Organisation
autour de la mise en oeuvre des actions
La structuration de la communauté est l'ensemble des
actions entreprises dans le but de l'organiser autour des actions de
développement communautaire. Dans le cadre d'un processus de mise
en oeuvre d'un plan de développement rural, une organisation locale
(comité de gestion communautaire)sera mise en place pour porter les
actions.
Cette activité revient à la mairie de Ouragaho.
Un appui permettra à la communauté de comprendre le bien
fondé d'un comité de gestion communautaire et l'accompagnera
à sa mise en place et son fonctionnement. Cet accompagnement consistera
à l'application d'un processus consensuel, démocratique et
participatif permettant :
· La sélection des membres du comité,
· La définition des règles de gestion et de
fonctionnement du comité,
· La gestion des axes d'intervention choisis.
Cet accompagnement se fera avec la participation de toutes les
couches sociales de la communauté (Notabilité, femmes, hommes et
jeunes).
9.9.3. Mise en
oeuvre des actions
La mise en oeuvre des activités sera assurée par
les communautés bénéficiaires. Elles seront
accompagnées par une équipe d'appui. Cette équipe aura
pour missions :
· La coordination de l'exécution des actionssur le
terrain ;
· L'accompagnement des initiatives de regroupement ;
· Le suivi et évaluation technique des actions.
Elle sera également chargée de la programmation,
du suivi technique de la mise en oeuvre des activités
identifiéset de la production de rapports.
La phase de mise en oeuvre comprendra les activités
suivantes :
· La vérification technique des actions
identifiées par les bénéficiaires ;
· L'application des procédures d'appels d'offres
pour le recrutement des structures prestataires pour les travaux de
reconstruction ; cette action est conduite par les communautés ;
· Le suivi de la signature de contrats de prestation pour
la réhabilitation ;
· Le suivi de l'exécution des actions de
réhabilitation ;
· Le suivi de la mise en oeuvre des activités
identifiées ;
9.9.4.
Procédures de suivi et d'évaluation
Chacune des actions identifiées fera l'objet sur le
terrain au plan technique de suivi selon la procédure suivante :
· Préparation ou programmation des
actions ;
· Mise en oeuvre de l'action ;
· Contrôle de la qualité, de l'efficience,
de l'efficacité et de la cohérence des actions ;
· Réajustement si le cadre mis en oeuvre n'est pas
en adéquation avec les orientations du projet.
Le suivi interne de la réalisation des actions sera
conçu comme un système intégré de collecte de
données et de traitement pour que l'équipe chargée des
activités de terrain (composée d'agents de la mairie) puisse
mieux apprécier l'état d'avancement et les résultats
obtenus.
Les résultats obtenus seront traduits sous forme de
rapports d'exécution et relatifs au bilan de chaque étape de
l'état d'avancement. A ce titre, un canevas de présentation de ce
rapport sera soumis à la mairie pour validation. La présentation
de ce canevas sera en lien avec les objectifs et les résultats à
atteindre.
Quant à l'évaluation, c'est une étape
combinée de l'appréciation de l'état d'avancement de
réalisation d'une action et des jugements portés sur cette
réalisation.A partir du calendrier établi au cours de la
planification, les acteurs en collaboration avec les parties prenantes
apprécient l'avancement des actions. Cela nécessite
l'élaboration d'un calendrier consensuel accepté de tous.
Il s'agit d'une évaluation participative avec l'outil
S.E.P.O (Succès, Echecs, Potentialités, Obstacles). Cette
évaluation aura pour but d'amener la communauté à prendre
conscience de leurs propres échecs et d'y trouver les mesures
correctives.
Pour exploiter les résultats de la conduite du projet,
une phase de capitalisation sera initiée. Toutes les expériences
acquises et obtenues seront capitalisées et consolidéessur la
réhabilitation communautaire. Cela permettra de tirer les enseignements
et les exploiter pour la conduite des activités futures de la
commune.
9.9.5.
Définition et adoption des conditions de pérennisation des
actions
Les communautés cibles de la commune de Ouragahio
verront une amélioration de leurs conditions de vie.L'organisation mise
en place, de par son dynamisme favorisera une émulation saine dans les
zones environnantes. Cela suppose que les conditions de durabilité des
actions sont clairement définies par l'ensemble de la communauté.
9.10. Les quatre (4) axes stratégiques que doit
poursuivre la commune de Ouragahio
L'ensemble des actions que doivent initier la gouvernance
locale de Ouragahio dans le cadre de la Marque Ouragahio (MO)et de ses
dispositifs, s'articule autour des 4 axes stratégiques du graphique
ci-après. A chacun d'entre eux correspond un ensemble d'objectifs
et d'actions :
· Rendre visible : Développer
l'attractivité du territoire via la Marque Partagée
Ouragahio(MPO) et ses valeurs, en la rendant plus visible auprès de ses
publics cibles. En s'affirmant comme le porte-drapeau du territoire, la marque
partagée Ouragahio est l'élément de convergence,
fédérateur, qui s'attache au jeu collectif. De nombreuses actions
de communication doivent être mises en place en ce sens. Plusieurs
dispositifs doivent également être développés dans
les 3 axes suivants pour décliner la Marque Ouragahio.
· Fédérer et activer :
Transformer tous les amoureux de Ouragahio en promoteurs du territoire et les
fédérer pour leur donner plus de force et de visibilité.
On doit y trouver le réseau des ambassadeurs de Ouragahio et les
partenaires de la marque (personne morale).
· Qualifier : Apporter de la valeur au
territoire et à la Marque Ouragahio en l'associant à des notions
de qualité (qualification d'entreprises de Ouragahio et/ou de leurs
produits et services). On trouve ici les marques « Ouragahio Excellence
», « Artisans de Ouragahio » et prochainement « Marque
employeur Ouragahio ».
· Faire consommer Ouragahio : Faire
consommer Ouragahio et la production de ses acteurs économiques.
Faciliter l'accès à leur consommation. Ces démarches de
qualifications produites sont « Savourez Ouragahio », « Savourez
Ouragahio Produit du Terroir » et hors alimentaire la marque «
Fabriqué à Ouragahio ».
Conclusion partielle de la troisième
partie
L'objectif de cette recherche est d'analyser le rôle des
réseaux relationnels dans la construction de l'attractivité
territoriale de la commune de Ouragahio. On peut conclure à partir des
résultats de cette recherche que l'implication effective des
acteurs,l'encouragement de la communication de l'écoute, la
volonté de servir l'intérêt général et le
consensus autour du projet territorial constituent les principales
démarches pour adopter une logique d'attractivité territoriale.
À cet égard, la coopération, la
sensibilisation et la mobilisation de tous les moyens (financiers, techniques,
humains, structurels...) constituent des éléments-clefs pour la
concrétisation et l'adoption d'une gestion et de décision
collective du territoire. De même, les expériences associatives
des acteurs, leurs missions et la nature des relations qu'ils entretiennent
avec les autres acteurs déterminent leur implication dans le processus
de l'attractivité territoriale.
De plus, le discours des acteurs territoriaux montre que la
coordination desactions et la confiance entre les acteurs sont une source
importante d'informations et aider à la prise de décision au
niveau territorial. D'un autre côté, notre recherche a
montré que la concrétisation de l'attractivité
territoriale est loin d'être facile.
Ces difficultés trouvent leur origine dans un
environnement politico-administratif non favorable dans le discours de la
plupart des enquêtés. Et également dans la divergence
d'intérêts et l'absence d'une structure responsable de
l'échange entre acteurs c'est-à-dire un cadre d'échange.
Maisdans les difficultés financières et la complexité du
système de gouvernance territoriale.
De même, la décision au niveau territorial qui
est censée être prise avec un consentement de tous les concitoyens
se heurte d'une manière directe à tous ces handicapes. Ce qui
peut être déterminant dans la réussite ou le succès
d'une démarche d'attractivité territoriale. Par ailleurs, nous
avons pu constater au cours de cette recherche, l'imbrication des variables
explicatives de l'hypothèse qui stipule que le territoire est une forme
particulière de coordination entre acteurs, de création de
valeurs et d'émergence de ressources latentes.
CONCLUSION GÉNÉRALE
En conclusion de la présente étude, il convient
d'établir un bilan afin de conclure et d'évaluer la valeur des
propositions que le terrain étudié et les manques de la
littérature ont amené à énoncer puis parfois
à modéliser. Certes, le plus souvent, les propositions ne sont
dans ce document que des ébauches qu'il conviendrait à la
lumière d'autres auteurs d'améliorer pour les rendre plus
pertinentes et parfois opérationnelles. Toutefois, si des recherches
complémentaires s'avèrent nécessaires par ce que les
différents apports révèlent parfois des limites, ces
apports néanmoins ouvrent des perspectives qui ne manqueront pas
d'être évoquées ici.
Cette partie sera subdivisée en sept (7) sous sections.
Dans la première sous section, comme le signifie Jalel Berreeh, il sera
question de faire un rappel des grandes étapes de la recherche en
présentant les résultats516(*). Ensuite les apports d'ordre théorique et
d'une part les apports d'ordre méthodologique. D'autre part les apports
concernant le réseau relationnel et enfin les recommandations et
propositions pour des recherches futures.
1. Rappel des grandes lignes de la démarche et
des résultats
La recherche entreprise avait pour ambition d'analyser le
rôle des réseaux relationnels territoriaux dans la construction de
l'attractivité de la commune de Ouragahio. Elle est subdivisée en
trois grandes parties.
La première partie est consacrée à
clarifier la problématique de recherche. Cela consisted'abord à
définir les concepts clés de la recherche pour s'entendre sur la
terminologie dans une perspective constructiviste. Puis de préciser le
problème de recherche.
De même, pour Vincent Gollain, la stratégie
d'attractivité territoriale impulsée par les collectivités
territoriales se nourrit de la dimension collective des acteurs
territoriaux.
Cependant force est de constater que les acteurs territoriaux
de la commune de Ouragahio ne s'impliquent pas véritablement dans les
actions de construction de l'attractivité territoriale de ladite
commune. Ils s'abstiennent de toutes les activités communales ou du
moins restent passives. Ce phénomène s'observe lors des
activités organisées dans la commune, dans les réunions
communales et également dans les relations entre les différents
acteurs. Même si quelques actions de promotion culturelle existent, cela
se fait de manière isolée sans la participation de de tous.
Chacun oeuvrant dans son intérêt propre.
Ces différentes observations posentle problème
des relations interpersonnelles dans la construction de l'attractivité
territoriale de la commune de Ouragahio.
De ce problème de recherche, émerge la question
principale de recherche à savoir : De quelle manière le
réseau relationnel territorial permet-il la construction de
l'attractivité de la commune de Ouragahio ?
Cette question se décline en trois questions
spécifiques
- Comment se construit l'attractivité de la commune de
Ouragahio ?
- Quelles sont les interactions qui s'organisent autour du
système de gouvernance territoriale pour rendre la commune
attractive ?
- Quels sont les dispositifs et les outils mobilisés
par le réseau relationnel de Ouragahio pour attirer et faciliter
l'implantation de structures en son sein ?
Et nous partons de l'hypothèse que la construction de
l'attractivité de la commune de Ouragahio est intimement liée au
réseau relationnel construit par les acteurs locaux. Diverses
théories ont été intégrées à
notrerecherche pour comprendre l'ensemble des éléments qui
permettent aux acteurs de s'inscrire dans un contexte d'attractivité
territoriale. Elle s'appuie sur une approche constructiviste social de
l'attractivité territoriale.
En ce concerne la méthodologie, notre recherche
s'inscrit dans une approche qualitative. Dans cette démarche
méthodologique, nous avons décrit le milieu de l'étude qui
est la commune de Ouragahio et définit l'échantillon de
l'étude.
Le paradigme constructiviste dans lequel s'inscrit la
présente étude suggère que la réalité
sociale n'est pas donnée mais construite pas les acteurs territoriaux.
Ce qui permet de ne pas définir les critères à l'avance
mais de les découvrir progressivement au fil de l'enquête. C'est
donc une approche inductive.
Pour Loraine Savoie-Zajc, dans une recherche
qualitative517(*), il
n'y a pas de paramètres statistiques pour dire qu'en bas de tel nombre
les tests ne seront pas applicables ou qu'en haut d'un certain nombre, cela ne
vaut plus la peine statistiquement parlant. L'échantillon est
composé de Trente (30) acteurs ayant des postes responsabilités
dans leurs structures respectives. Pour ce qui est du choix de la
stratégie de vérification des données, les techniques de
recueil des données sont entre autres l'observation directe, la
recherche documentaire et l'entretien semi directif. De plus l'analyse des
données s'est faite selon l'analyse de contenus sémantiques et
thématiquesdont la retranscription s'est faite manuellement.
Au terme de cette analyse, on peut conclure que
l'attractivité territoriale dépend du passage d'une gouvernance
territoriale publique à une gouvernance territoriale mixte impliquant
tous les acteurs territoriaux. Ensuite par l'équilibre entre gouvernance
formelle et informelle qui contribuera à renforcer les relations
interpersonnelles entres eux. Et enfin de l'émergence d'une ressource
particulière territoriale d'essences relationnelles propres, source
d'attractivité du territoire. Il convient d'affirmer que les objectifs
de cette recherche ont été atteints et les hypothèses
vérifiées.
2. Les apports d'ordre théorique de la
recherche
Il s'agit, ici, de préciser les apports nouveaux qui
s'ajoutent aux connaissances relatives au phénomène de
l'attractivité territoriale. Et de dire en quoi ils éclairent,
nuancent ou remettent en question les connaissances établies sur le
phénomène en donnant une autre image. Depuis la création
en France, de la chaire « Attractivité et Nouveau Marketing
Territorial »518(*)en 2009, dont les problématiques sont
liées à la capacité des territoires à promouvoir
leurs offres culturelles, leurs savoirs dans le domaine de
l'attractivité et aux nouvelles pratiques territoriales dans le
monde,ont progressé.
Selon Laurent Talbot, ces savoirs ont dépassé le
cadre pratique pour élargir leurs fondements au monde de la formation
des agents des collectivités territoriales, et aux pratiques
pédagogiques d'une manière générale519(*). Pour lui leur
intérêt ainsi que leur caractère de scientificité ne
sont guère discutés520(*). Le marketing territorial peut être
qualifié de science puisqu'il surpasse un assemblage de quelques
cultures disciplinaires.
On peut alors se poser les questions de savoir à quoi
peuvent servir ces savoirs produits dans le cadre de cette recherche
? En quoi ils peuventêtre des moyens pour les praticiens dans le
domaine du marketing territorial ?
Poursuivant son analyse, Laurent Talbot cite Charles Hadji et
Jacques Baillé qui contribuent à répondre à ces
interrogations en précisant que les ressources du marketing territorial
pour les enseignants dans ce domaine sont de trois sortes521(*):ce qui est pour
connaître la réalité,savoir ce qui est souhaitable (pour
connaître ce qui devrait être) et savoir ce qu'il faut faire (pour
atteindre le souhaitable)522(*).
Notre travail dans un premier temps à consister
à décrire les relations interpersonnelles telles qu'elles se
présentent sur le territoire de Ouragahio, ensuite de les comprendre, de
les expliquer et enfin de les modéliser. Il dépasse celui du
journaliste qui travaille dans la précipitation523(*). Cette recherche est
basée sur des constats empiriques fondamentaux qui en assurent la
validité.
En nous inscrivant dans une perspective constructiviste, qui
admet que les résultats auxquels nous avons abouti relèvent de
notre approche du phénomène sur la base d'une modélisation
théorique implicite. Cette recherche peut alors être
considérée comme une pratique qui véhicule ses
propres données, même si le phénomène a
été observé sans préjugés supposés,
en se détachant de toute attitude normative ou militante.
Cette recherche contextualisée à la commune de
Ouragahio a permis d'analyser le rôle des relations interpersonnelles
dans la construction de l'attractivité dudit territoire. Pour le recueil
des données, nous avons fait usage principalement de trois techniques de
recherche que sont : l'observation, l'entretien, et la recherche documentaire.
Certaines données ont été
« cachées » lors des entretiens et ne peuvent
être toujours l'objet de déclarations de la part des
enquêtés.
Notre rôle est de rendre accessible les résultats
de la recherche aux praticiens. Il vise à faire le lien, à faire
le pont, à communiquer, et à élaborer des échanges
entre la recherche et les pratiques dans le domaine du marketing territorial.
Les développeurs territoriaux peuvent se référer à
ces savoirs pour mieux comprendre leurs propres pratiques. Par
conséquent ces résultats participent à la
théorisation des pratiques pour la formation.
Sur la base de données recueillies, nous avons
établi un inventaire des éléments qui participent de
l'attractivité de la commune de Ouragahio.
Ensuite, de connaitre ce qui devrait être des relations
interpersonnelles pour permettre une réalisation de
l'attractivité territoriale. Cette recherche permet d'élaborer
des éléments du savoir qui seront ensuite désignés
comme savoir à enseigner524(*). Elle peut aider à rationaliser les objectifs
et surtout à informer les décideurs de l'état actuel des
savoirs scientifiques, à désigner ce qui semble possible et ce
qui l'est moins.
Enfin ce travail permet de connaitre ce qu'il faut faire pour
atteindre le souhaitable c'est-à-dire l'attractivité territoriale
d'une collectivité.
Puisqu'il seraamené à adapter un modèle
de l'action que les décideurs publics espèrent le plus efficace
possible pour atteindre les objectifs fixés. Ce travail offre aux
développeurs territoriaux, aux hommes politiques ainsi qu'aux
décideurs, un appui théorique et méthodologique, pour
renforcer et ensuite modifier peu à peu avec leur expérience du
développement local
Notre recherche contribue à la définition de
conditions de succès ou d'échec de l'attractivité
territoriale dans les collectivités. L'explication que nous apportons
est locale dans le sens où il se réfère à un
rapprochement d'ensemble de caractéristiques de l'attractivité
territoriale. Ce qui suppose de faire un rapprochement entre les
différentes fonctions de l'attractivité territoriale.
Pour résumer, notre travail de recherche vise à
connaître, comprendre et expliquer les relations interpersonnelles dans
la construction de l'attractivité territoriale en vue d'élaborer
des connaissances et des savoirs qui profiteront aux praticiens dans le domaine
du marketing territorial quiveulent connaitre la réalité pour
agir. Selon Laurent Talbot, c'est un rôle complexe d'accompagnement, de
transformation des savoirs scientifiques de la réalité en
savoirs pour les praticiens qui doivent viser
l'efficacité525(*).
3. Les apports d'ordre méthodologique
Les apports méthodologiques de notre recherche ont,
d'abord, trait à la mise en oeuvre d'une complémentarité
entre les données primaires et les données secondaires, dans
l'objectif d'améliorer la fiabilité et la validité des
informations. Les données primaires sont vérifiées et
complétées par des données en provenance des
données secondaires.
Les apports méthodologiques de la recherche ont ensuite
trait à l'application d'une approche de triangulation au niveau des
« données »526(*), avec une collecte des données à des
périodes différentes dans le temps qui s'est
déroulée en trois phases, faisant appel à la recherche
documentaire, à l'observation et à l'entretient semi-directif.
Cette approche triangulée a permis de valider les
hypothèses de base liées à l'objet de recherche à
travers une analyse du contenu thématique et sémantique de
différents rapports et notes internes dont nous disposons.Les apports
méthodologiques tiennent, en plus, à la particularité de
l'enquête menée auprès des acteurs territoriaux de la
commune : les acteurs ayant une certaine responsabilité de
décider de l'orientation de la structure qu'ils dirigent.
Ces apports concernent, en outre, l'introduction d'une
investigation sur le phénomène de l'attractivité
territoriale à partir de l'étude des relations interpersonnelles
entre des acteurs territoriaux. Il s'agit d'une interprétation et d'une
confrontation des différents points de vue de tous les acteurs
impliqués en se référant aux variables explicatives,
définies à la base de la recherche, et en s'appuyant sur les
résultats théoriques retenus.
Les apports méthodologiques de cette recherche
relèvent de la conception et de la vérification de l'ensemble de
variables introduites dans la recherche, ayant permis de faire les liens entre
les concepts théoriques et les données empiriques, dans un
contexte spécifique d'attractivité territoriale.
4. Apports concernant les réseaux
relationnels
L'une des questions de recherche a permis de comprendre la
logique d'intégration à un réseau relationnel. Il
n'était pas possible en effet en lisant la littérature sur la
question, de se faire une idée des mécanismes qui
présidaient au choix, à la cooptation des membres du
réseau, ni d'envisager s'il était possible qu'une personne
souhaitant intégrer un réseau puisse le faire.
L'intégration d'un individu au réseau est
généralement réalisée de façon informelle en
tenant des liens d'affinité entre les acteurs.
Suivant Gaeton Gagnon et Jackie Tremblay, dans le processus
d'intégration au réseau relationnel, la dimension affective a une
fonction essentielle527(*). Cela est confirmé dans le discours du
président des jeunes du village de Mama en ces termes :
« Bon ! Il faut dire que ceux qui font partis de mon
bureau ont été recrutés sur la base des grandes familles
que compte le village. Parce que si tu fais un bureau sans tenir compte des
grandes familles, cela va créer des palabres inutiles. Donc tu es
obligé de choisir les gens dans chaque grande famille ».
Dans le cas de l'individu ou dans celui d'une organisation, le
réseau sera utilisé à des fins d'échanges de
ressources ou de regroupement pour peser sur des décisions. Il sera mis
au service d'une seule personne à savoir le maire de la commune. Le
réseau de l'institution territoriale qui est la mairie en revanche, va
quant à lui tenter de mutualiser les différents réseaux
pour faciliter la cohésion, tant entre les membres que pour les prises
de décisions collectives. L'enjeu est collectif et coopératif.
Ces différents réseaux renvoient à la façon dont le
capital social sera mobilisé selon que les réseaux sont ou non
les faits d'une institution.
Puis il a été utile de percevoir le rôle
des relations interpersonnelles sur les prises de décision. Cette
réflexion conduit à nous interroger sur les négociations
que les différents acteurs engagent avec l'institution publique
territoriale qui est la mairie. Nous avons dégagé trois types de
groupes. D'abord, le groupe de ceux qui vont s'associer aux décisions de
la gouvernance et que nous nommons les « partisans ». Le
plus souvent, s'ils sont partisans, c'est par ce qu'ils veulent avoir
accès aux ressources des réseaux de l'institution municipale, ou
encore ils s'inscrivent dans une posture partisane pour légitimer leurs
actions dans la commune.
Ensuite, il y a ceux qui vont négocier et ensuite
s'associer ou au contraire rejeter les projets de la gouvernance municipale,
nous les désignons sous le terme de
« négociateurs »528(*), terme emprunté à Denis Cristol. Il
s'agit de ceux qui vont essayer de spolier au maximum des ressources du
territoire pourque les projets prennent en compte leurs besoins. Ils se
positionnent le plus souvent, en faveur de leur intérêt.
Enfin, le dernier groupe est composé de ceux qui vont
s'opposer et ne pas se joindre aux propositions de l'institution territoriale.
Ils seront désignés sous le terme
« opposants ». Ce groupe est constitué d'individus
qui s'opposent par principe pour des raisons d'influence de réseau ou
qui ne sont pas en accord avec la visée politique du premier responsable
de la commune à savoir le maire. Cette opposition est alors un moyen de
manifester un mécontentement.
5. L'importance des résultats et la question de
leur généralisation
La problématique de notre recherche est d'analyser le
rôle des réseaux relationnels c'est-à-dire les relations
interpersonnelles dans la construction de l'attractivité de la commune
de Ouragahio. Nous avons démontré comment, dans la pratique, les
acteurs locaux s'organisent autour d'un système de gouvernance
territoriale pour rendre le territoire attractif en construisant de la
proximité.
Par ailleurs, ces travaux ont nécessité des
investigations dans des champs disciplinaires très larges, allant de la
communication à la sociologie et plus précisément à
la sociologie des organisations, des théories de l'organisation à
celles du comportement des individus. Cette approche de type qualitatif permet
la compréhension de la construction de l'attractivité
territoriale en observant la gestion des activités dès la
commune. La stabilité, l'équilibre et l'attractivité
territoriale de la commune de Ouragahio requiert que la gestion formelle soit
en harmonie avec la gestion informelle pour conserver les relations
interpersonnelles.
En ce sens, les apports managériaux de cette recherche
résident dans la mise en lumière du réseau relationnel
territorial comme facteur d'attractivité territoriale et a fortiori du
rôle des acteurs publics en la matière.
Il était important pour nous d'être
présent sur le territoire afin d'observer les interactions entre les
acteurs. Néanmoins, notre compréhension était
nécessairement limitée eu égard au temps relativement
court que nous y avons passé ainsi qu'aux filtres que constituent les
différents entretiens. Certains éléments ont pu nous
échapperà cause des obstacles que nous avons rencontrés
sur le terrain de l'étude.
L'objet sur lequel la recherche a été
menée, constitue pour les structures territoriales un sujet sensible.
Dès lors, on conçoit aisément d'une part les
réticences des acteurs vis-à-vis d'une étude en
profondeur, d'autre part l'expression de ces réticences dans un discours
parfois retenu et timoré. En dépit de ces obstacles, nous avons
essayé de faire ressortir dans le discours des enquêtés,
des faiblesses qui ont permis de faire des relances de certaines questions pour
avoir plus de précisions.
En outre, cette recherche sur le terrain s'est
déroulée sur une période de neuf (9) mois, par
conséquent, les observations restent limitées à
l'actualité de cette période. Toutes fois, cette recherche a
bénéficié de nombreux échanges avec les
différents acteurs bien avant de commencer la recherche et ces
échanges avaient déjà immergés dans une certaine
mesure dans la commune de Ouragahio, quand bien même il n'avait pas
été question à l'époque de formaliser chacune des
observations ou chacun des recueils d'observations.
Les principales limites de cette recherche sont
essentiellement dues au choix de la méthodologie. D'abord, on aurait pu
grossir la taille de notre échantillon pour couvrir la totalité
du réseau relationnel afin d'avoir une carte de ces relations et
également connaitre la fréquence de ces relations. L'analyse de
ce réseau et l'approfondissement des entretiens, devraient permettre de
situer la responsabilité des acteurs et de déterminer leur
influence sur les buts à atteindre. Enfin nos résultats doivent
être enrichir par des études sociologiques ou anthropologiques. Et
cela dans l'objectif d'étudier l'évolution de ce réseau.
Et également de comprendre la mise en service du territoire par les
acteurs territoriaux et de la manière dont ils se l'approprient.
Enfin bien que cette étude s'accorde avec le choix de
la démarche qualitative, elle est exposée a de nombreuses
critiques fondées sur l'étude de cas et sur
l'impossibilité de reproduire la démarche sur une plus grande
échelle. Il serait certainement intéressant d'élargir la
recherche à un plus grand nombre de situations.
Toutefois les résultats, qui s'ils sont fiables dans la
forme et le contexte actuel, ne le sont pas forcément dans le contexte
de d'autres collectivités territoriales
Néanmoins, ces limites ouvrent des voies de recherches
futures pour élargir les apports théoriques liés à
l'attractivité des territoires. Les résultats escomptés
par de nouveaux travaux empiriques seront également l'occasion de
développer les apports managériaux de sorte à renseigner
et conseiller les acteurs territoriaux de Ouragahio.
6. Valeur théorique des résultats et
essaie de théorisation
La valeur théorique de la recherche peut
s'apprécier à partir des objectifs principaux.
En premier lieu, les contributions théoriques tiennent
à la définition du concept de l'attractivité territoriale
et de son positionnement dans un cadre théorique convenant (la
théorie de l'acteur stratégique de Michel Crozier et Erhard
Fridberg, la théorie de l'interactionniste systémique de la
communication et la théorie des relations humaines). La recherche a
montré, grâce aux différents apports théoriques que
le concept d'attractivité, malgré les nombreuses
définitions qui lui ont été attribuées reste un
concept polysémique.
Ce n'est donc pas une démarche a imposé aux
territoires puisque son application dépend du territoire et de son
environnement social. Elle dépend de certaines caractéristiques
qui peuvent être analysées et qui peuvent servir à faire
des déductions. La méthodologie servant à l'analyser est
réaliste, interdisciplinaire, généralisable et
opérationnelle.
Il était nécessaire de déterminer le
cadre théorique relatif au processus de l'attractivité
territoriale. Cette dernière s'inscrit dans le cadre de l'approche
interrelationnelle et constructiviste de sens, qui associe plusieurs
théories que sont la théorie de l'interactionniste
systémique de la communication, la théorie de l'acteur
stratégique de Michel Crozier et Erhard Fridberget la théorie des
relations humaines.
En deuxième lieu, les contributions théoriques
tiennent à expliquer le rôle des relations interpersonnelles dans
la réussite ou l'échec de l'attractivité territoriale. Ce
dernier est saisi à partir de trois variables qui ont été
retenues pour notre recherche.
Le premier groupe concerne la gouvernance territoriale mixte
perçue dans l'action des acteurs, il contient : implication
politique des acteurs dans l'activité de promotion de la
collectivité, Organisation d'action publique territoriale, Raison d'agir
des acteurs, La satisfaction des acteurs impliqués, rapport de pouvoir
qui favorise le consensus entre les acteurs, le respect des engagements.
Le deuxième regroupe l'adéquation entre
gouvernance formelle et informelle perçue à travers la
qualité des liens entre la mairie de Ouragahio et les acteurs. Il
constitue l'implication de tous les acteurs dans les prises de
décisions, la planification de stratégie commune et la
concertation dans les prises de décision. Ensuite une Interaction
continue entre les différents acteurs de la commune, la capacité
de la mairie de Ouragahio à formuler et à mettre en place de
façon effective des politiques adéquates.
D'une part l'appropriation des acteurs des différentes
actions de développement du territoire, la satisfaction des acteurs
impliqués dans les processus de décision. Et enfin le respect
mutuel des acteurs des territoriaux des institutions qui régissent les
interactions entre eux et le devoir de rendre compte aux autres acteurs de la
commune de Ouragahio.
Et le troisième concerne les TIC et le cadre formel des
relations territoriales. Cette dernière variable
dépend de plusieurs indicateurs qui sont : l'utilisation la radio
communale pour informer les administrés, participation des
administrés aux émissions radiophoniques grâce au
téléphone, aux lois, aux textes, aux règlements, aux actes
et aux normes implicites qui régissent le fonctionnement de la
collectivité territoriale.
Cependant, notre recherche ne prétend pas que ces trois
variables pour expliquer le phénomène de l'attractivité
territorial.
Toutefois, à la lumière des connaissances
théoriques dans le domaine, il est possible d'avancer que ces variables,
ainsi que leurs attributs constitutifs, sont suffisamment fondatrices du
processus de l'attractivité territoriale pour qu'il puisse continuer
à apparaître dans une forme ou une autre ultérieurement.
En définitive, la valeur théorique de la
recherche tient à l'explication des résultats, qui s'inscrit dans
une logique d'attractivité territoriale, à travers l'influence
des éléments qui le caractérisent.
En effet selon les différentes théoriques
utilisées dans cetteétude, pour que les acteurs territoriaux
participent au processus d'attractivité territoriale, il faut les
responsabiliser en leur confiant des postes de responsabilité dans la
gestion des affaires de la commune, en les motivant et en les impliquant
également. Ensuite réduire la zone d'incertitude entre les
acteurs. Et enfin, faciliter la circulation des informations entre eux.
Toutes fois ces différentes théories ne
suffisent pas pour atteindre les objectifs qui sont la construction de
l'attractivité territoriale. Il faut en plus de cela mettre en place un
cadre de régulation des relations interpersonnelles qui permet de
gérer et prévenir les conflits et les tensions entre les acteurs
territoriaux.
Le présent document montre l'importance
d'intégrer les différents éléments des
résultats dans l'étude du rôle des réseaux
relationnels dans la construction de l'attractivité territoriale, afin
d'obtenir une vue d'ensemble de cette dernière. Elle contribue d'une
certaine manière à la définition de conditions de
succès ou d'échec de l'attractivité territoriale.
L'explication qu'elle apporte est locale, dans le sens où elle se
réfère à une combinaison particulière d'un ensemble
de l'attractivité territoriale propre au périmètre
communal de Ouragahio. Les résultats de la recherche empirique
effectuée conduisent à l'établissement de liaisons
significatives entre les éléments qui sont propres à
l'attractivité territoriale de ladite collectivité.
On peut conclure que ;lorsque les relations entre les
acteurs territoriaux sont faibles, ces derniers ne se sentent plus appartenir
à la collectivité territoriale. Chacun préfère agir
pour son intérêt propre. Ces relations faibles se manifestent
souvent par une perte de reconnaissance sociale et une infantilisation par les
organes dirigeants de la commune que sont les autorités municipales.
Au contraire, les relations fortes entre les acteurs,
favorisent leur intégration dans les différentes activités
de la commune. Ce qui évidemment aboutira à la construction de
l'attractivité territoriale de la commune de Ouragahio. Pour cela, il
est donc nécessaire de communiquer sur les relations interpersonnelles
entre les acteurs pour les faire fonctionner dans les différents
réseaux relationnels du territoire.
7. Piste de recherches futures
Le présent documentproduit quelques propositions qui
peuvent se réduire en certains points. Suivant Marc Hufty,
l'attractivité n'est pas un modèle qu'on peut prescrire comme
directif529(*).
L'attractivité estun fait social c'est-à-dire que ça mise
en oeuvre dépend des facteurs du territoire en question. Elle a ses
propres critères qu'on peut étudier et expliquer.
L'attractivité territoriale fait appel, dans ce sens, à une
démarche pluridisciplinaire.
Pour ce qui est de notre recherche, elle permet de
dégager un certain nombre de modalités et procédures
successibles d'aider à la constitution d'un modèle
d'attractivité territoriale. En effet, en recensant les
différents éléments liés aux comportements des
acteurs et à l'environnement politico-administratif, on peut essayer de
prévoir la constitution d'un éventuel modèle
d'attractivité territoriale. Néanmoins, il serait souhaitable que
d'autres études soient faites pour pouvoir ajouter des
éléments complémentaires.
Pour ce qui est de la commune de Ouragahio, l'étude
montre qu'il n'existe pas un seul modèle d'attractivité
territoriale, mais une multitude de modèles qui varient d'un territoire
à un autre. Cependant, l'étude affirme que tous les
modèles d'attractivité territoriale qui peuvent exister font
appel aux trois éléments essentiels que sont le consensus social,
la coopération et ou coordination et prise de décision dans une
vision démocratique.
Ensuite, la stratégie des acteurs émerge comme
une réponse à l'environnement socio-politique, relativement peu
favorable à la construction de l'attractivité territoriale. Cette
stratégie est favorisée par un contexte territorial et
organisationnel peu formalisé par des règles et procédures
écrites et expression faible des rapports de pouvoir entre les acteurs
territoriaux.
Cette stratégie génère une faible
satisfaction auprès des acteurs territoriaux participant à la
concrétisation de l'attractivité territoriale à travers
leurs décisions. Ce résultat s'explique par le faible
degré de participation des acteurs et par la présence des
conflits fonciers entre eux. La coopération et la coordination entre les
acteurs territoriaux se manifestent dans la concrétisation de leurs
intérêts communs. Cette coopération entre acteurs est
visible dans les actions entreprises par ces derniers. Elle justifie une
réelle volonté de réussir une politique de construction de
l'attractivité territoriale.
De plus, le présent document montre l'entière
volonté d'impliquer tous les acteurs d'une manière ou d'une autre
pour arriver aux meilleures solutions en faveur de toutes les parties
impliquées. Cette étude démontre qu'il n'existe pas une
seule bonne et unique manière d'adopter des décisions, mais que
plusieurs sont possibles en fonction d'un ensemble de circonstances qui
tiennent compte de la zone d'incertitude entre les acteurs territoriaux.
Toutefois, les différentes décisions prises au
sein du territoire ne doivent pas être conçues comme
concurrentielles par les acteurs territoriaux. Ils peuvent les intégrer
comme des comportements alternatifs faisant partie d'un même
système complexe décisionnel, ce qui permet d'éviter une
logique d'opposition et de divergences entre eux.
Enfin, cette recherche place les acteurs territoriaux dans un
cadre conventionnel. En effet, dans leurs prises de décision, les
acteurs doivent se référer à une organisation sociale
c'est-à-dire un cadre de régulation des relations sociales et de
partage d'information territoriales, au travers de laquelle ils peuvent se
doter d'une référence commune.
Il s'agit de placer les actions des acteurs territoriaux dans
un dispositif collectif reposant sur un principe de ressource spécifique
territoriale d'essence relationnelle, au sens où, on cherche à
valoriser les relations interpersonnelles par les TIC ; de sorte à
responsabiliser chaque acteur territorial dans un rôle précis dans
le processus de construction de l'attractivité territoriale.
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https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00979692
Consulté le 26 Juin 2020.
TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Ø Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012
portant organisation des collectivités territoriales.
Ø Loi n°2002-04 du 03 janvier 2002 portant statut
du personnel des Collectivités Territoriales.
Ø Loi n° 78-07 du 09 janvier 1978 portant
institution des Communes de plein exercice en Côte d'Ivoire
Ø loi n° 2014-451 du 05 août 2014
portant orientation de l'organisation générale de
l'Administration Territoriale.
Ø Extrait du site de la Direction
générale de la décentralisation et du développement
local
Sources
http://www.dgddl.interieur.gouv.ci/?page=cadre&cat=loi
Ø DECRET N ° 2011-263 du 28 septembre
2011Organisation du territoire national Portant en Districts et EN
Régions
http://www.pndap-ci.org/pdf/decret_districts.pdf
Consulté le 23 Aout 2019.
ANNEXES
Annexes 1 : Grille d'observation des
activités culturelles organisées au sein de la commune
Thèmes
|
Qu'est-ce que nous avons observé ?
(Description des faits, retranscription des discours.)
|
Qu'est-ce que ça nous évoque ?
(Notes personnels, sentiments, questions, ......)
|
Les participants (Combien ? qui ?
|
|
|
Le moment (heures, date...)
|
|
|
Le lieu
|
|
|
Les activités proposées (que font les gens)
|
|
|
Les conversations entendues (Que disent les individus)
|
|
|
L'ambiance (atmosphères, réaction...
|
|
|
Source : OKOU Roméo, Juillet
2019.
Annexe 2 Grille d'observation d'une
situation-problème
- Cette grille permet d'observer la participation des acteurs
territoriaux aux évènements culturels
- Elle est élaborée en fonction de notre objectif
de recherche et permet de confronter les entretiens aux attitudes des individus
en rapport avec l'attractivité de la commune.
Qui est concerné ? Combien
|
|
Que font ces personnes ? Comment se comportent
elles ?
|
|
Dans quels lieux
|
|
A quel (s) moment (s)?
|
|
Motifs, raisons de leur présence ?
|
|
Comment faire pour améliorer cette situation
|
|
Sources : OKOU Romeo, Juillet 2018. Annexe 3 :
Présentation du guide d'entretien ayant servi pour la
recherche
Thème : Réseaux relationnels et
construction de l'attractivité territoriale de Ouragahio
Objectif général
L'objectif de cette recherche est d'analyser le rôle des
réseaux relationnels territorial dans la construction de
l'attractivité territoriale de Ouragahio.
Objectifs opérationnels
- Comprendre la manière dont se construit
l'attractivité du territoire de Ouragahio .
- Identifier les interactions qui s'organisent autour du
système de gouvernance territoriale de Ouragahio pour rendre le
territoire attractif.
- Relever les dispositifs et les outils mobilisés par
le réseau relationnel de Ouragahio pour attirer et faciliter
l'implantation de structures en son sein.
Grille d'entretien
DATE : HEURE DE DEBUT : HEURE DE
FIN
Personne rencontrée
............................................................
Fonction
...........................................................................
Organisation représentée :
.........................................................
Lieu de rencontre
..................................................................
|
1. Les caractéristiques de l'acteur
territorial :
- Quelle est votre mission au niveau de la collectivité
territoriale ?
- Comment vous entretenez vos relations avec les autres
acteurs territoriaux (associations, ONG, chefferie, ...)
2- La conception de l'attractivité
territoriale :
- Qu'est-ce que l'attractivité territoriale selon vous
?
- Qu'est-ce que vous pensez de l'attractivité
territoriale ?
- Comment vous vous sentez vous sentiez concerné par
l'attractivité territoriale ?
- Quelle est votre propre conception de l'attractivité
territoriale ?
- À votre avis, quels sont les moyens mobilisés
pour répondre à une logique d'attractivité territoriale
?
- Jugiez -vous l'environnement politico-administratif
favorable ou défavorable à l'attractivité territoriale
?
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale
dépend avant tout de l'implication des acteurs territoriaux ?
- A votre avis qu'est ce qui peut entraver la
concrétisation du processus de l'attractivité territoriale de
Ouragahio ?
3 Évolutions organisationnelles et
implication des acteurs :
- Au niveau territorial, sous quelle forme se présente
les relations entreacteurs ?
- Quels sont les aspects de cette relation ?
(Économique, personnel, social, ou politique)
- Pensez-vous que la coopération entre acteurs est la
principale caractéristique de cette relation
- Existe - t - il des campagnes de sensibilisation des acteurs
territoriaux vis-à-vis de l'importance de l'attractivité
territoriale ?
- Existe-t-il un dispositif d'échange d'informations
entre les acteurs de la collectivité ?
- Si oui, dans quel sens ce dispositif permet la consolidation
des relations entre les acteurs ?
- Sinon, pourquoi ?
- Qu'est-ce qui peut amener un acteur à participer ou
non au processus de l'attractivité territoriale ?
4- Les valeurs et les représentations
sociales des acteurs territoriaux :
- À quoi associez-vous la réussite de
l'attractivité territoriale ?
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale
dépend de la nature de relations qui existent entre les acteurs ?
- Avez -vous l'occasion de vous réunir avec les autres
acteurs ?
- Dans quelles circonstances et à quelle
fréquence ?
5- La décision publique au niveau
territoriale :
- Selon vous comment les décisions prises peuvent
déterminer le succès ou l'échec de l'attractivité
territoriale ?
- Dans quelle mesure la relation qui existe entre les acteurs
influence les décisions prises ?
- D'après vous, quelle peut être l'impact de la
multitude des réseaux d'acteurs sur la décision territoriale ?
- Quelle relation existe-t-il entre les décisions
prises au sein de la collectivité territoriale ?
- Selon vous, l'intérêt de votre commune est
indépendant, tributaire ou complémentaire à
l'intérêt du territoire ?
- À l'échelle territoriale, peut-on parler
d'une automatisation de la décision
6- Complexité de l'attractivité
territoriale
- Comme toute institution, les conflits entre les acteurs
peuvent avoir lieu. Selon vous, quel peut être l'origine de ces conflits
?
- Comment ces conflits se règlent au niveau
territorial ?
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale est
complexe ? Si oui, quelles sont les mesures à prendre pour pallier
à cette complexité ?
Annexe 3 : Exemple de retranscription
d'entretien : Enquêté 02 (E2)
DATE : 23/02/2016 HEURE DE
DEBUT : 10h 30minutes HEURE DE FIN : 11h 45
minutes
Personne rencontrée :
Enquête (E1)
Fonction : secrétariat
général de la Mairie
Organisation représentée :
La Mairie de Ouragahio (représentant administration)
Lieu de rencontre : Mairie de
Ouragahio
|
1. Les caractéristiques de l'acteur
territorial :
- Quelle est votre mission au niveau de la
collectivité territoriale ?
« J'assume la fonction de superviseur de tous
les services les services municipaux, également chargé des
relations avec la tutelle, les autres services extérieurs. Je suis aussi
chargé du suivi et de l'exploitation des décisions des organes
municipaux. C'est nous qui faisons l'administration. Eux ils font la
politique »
« On n'écrit pas au maire directement,
c'est par moi que ça passe d'abord. Tu peux écrit au maire si tu
veux, mais il va te renvoyer ici dans mon bureau. Et c'est ce que les gens ne
savent pas. Et quand tu vas revenir je vais te dire qu'on ne peut rien faire
pour toi »
- Comment vous entretenez vos relations avec les
autres acteurs territoriaux (associations, ONG, chefferie, ...)
« A travers les écoutes, des
échanges de point de vue aux moyens de correspondances, des
réunions, échanges téléphoniques et souvent par
voie des radios escales. Les ONG et les associations qui se créent,
nous on leur explique qu'il y a des choses qui sont défendues et qu'ils
ne doivent pas faire »
2. La conception de l'attractivité territoriale
:
- Qu'est-ce que l'attractivité territoriale
selon vous ?
« C'est la politique de développement
mise en place à l'effet d'attirer les investisseurs économiques
dans la collectivité »
- Qu'est-ce que vous pensez de l'attractivité
territoriale ?
« Très important. Elle permet la
cohabitation de toutes les composantes de la commune pour ensemble la
développer »
- Comment vous vous sentez concerné par
l'attractivité territoriale ?
« Oui nous sommes concernés, en notre
qualité de conseiller technique de l'autorité municipale. C'est
l'Etat qui nous met à la disposition de la mairie pour les accompagner
dans leur action de développement. Il faut donc des techniciens pour
leur dire ce qu'il faut faire »
- Quelle est votre propre conception de
l'attractivité territoriale ?
« Amélioration des conditions de vie des
populations »
- À votre avis, quels sont les moyens
mobilisés pour répondre à une logique
d'attractivité territoriale ?
Les moyens humains mais aussi financiers. Il faut que le
maire soit outillé en matière logistique. Il faut aussi un foyer
polyvalent. L'aspect économique car s'il n'y a pas d'économie on
n'aura pas de commune. Il faut des personnes aussi par ce qu'il s'il n'y a pas
de population, la mairie n'a aucune existence. Également une bonne
relation entre les populations »
- Jugiez-vous l'environnement politico-administratif
favorable ou défavorable à l'attractivité territoriale
?
« L'environnement n'est pas favorable à
l'attractivité territoriale. Il y a de la suspicion à tous les
niveaux. Au plan administratif, on se force, on parfois obligé de se
tourne vers l'Onu ci pour calmer les tensions entre les populations. Sinon ce
n'est pas favorable »
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale
dépend avant tout de l'implication des acteurs
territoriaux ?
« Absolument oui, tous les acteurs qu'ils soient
jeunes, femmes, vieux, tout le monde absolument. Toutes les composantes
sociales, ça marche à merveille »
« L'engagement et l'implication de tous les acteurs
est la principale condition de réussite de tout processus,
spécialement l'attractivité territoriale ».
« Je ne conçois pas une bonne gestion
sans la participation responsable et active de tout le
monde »
- A votre avis qu'est ce qui peut entraver la
concrétisation du processus de l'attractivité territoriale de
Ouragahio?
« Si les techniciens que nous sommes, nous
donnons les conseils qu'il refuse d'écouterc'est une entrave. Et si le
maire n'est pas porté sur le développement de la
collectivité c'est une entrave »
« Si vous n'avez d'intérêt dans la
localité, est ce que cela peut t'amener à investir dans la
localité ? Donc le manque d'intérêt constitue une
entrave également »
3. Évolutions organisationnelles et implication
des acteurs :
- Au niveau territorial, sous quelle forme se
présente les relations entreacteurs ?
« Pour toutes les activités sur la
commune c'est le maire qui donne l'autorisation. Toute personne qui exerce une
activité doit se déclarer. Les relations sont donc des relations
de partenariat avec les acteurs »
- Quels sont les aspects de cette relation ?
(Économique, personnel, social, ou politique)
« Il faut une collaboration entre les
populations et la mairie. Il faut qu'on leur explique, il faut qu'on leur dise
la vision du maire. Je vais te donner un exemple, il y des rumeurs qi circule
sous prétexte que le maire veut détruire le marché, il
n'en est rien de tout cela. Je vais t'expliquer, le maire veut construire un
nouveau marché, un marché moderne, mais s'il construit le
marché il faut bien que les gens partent là-bas, et c'est
après les avoir dirigés vers l'autre site que l'ancien sera
démolit »
- Pensez-vous que la coopération entre acteurs
est la principale caractéristique de cette relation
Oui, elle est la principale, s'il n'y a pas de
coopération, il n'y a rien. Chez nous on parle de collaboration, il faut
une bonne collaboration entre les acteurs territoriaux
- Existe - t - il des campagnes de sensibilisation des
acteurs territoriaux vis-à-vis de l'importance de l'attractivité
territoriale ?
« Bien sûr, nous faisons des campagnes de
sensibilisation avec l'appui du service socio-culturel et aussi avec l'appui du
centre social nous le faisons »
« Notre budget de fonctionnement est
composé en grande partie de subvention venant de l'Etat de côte
d'Ivoire. Donc cela nous limite dans nos actions »
- Qu'est-ce qui peut amener un acteur à
participer ou non au processus de l'attractivité territoriale
?
« Il faut créer les conditions, il faut
de nouveaux dirigeants qui aient envie de prendre le risque ou qui aient envie
de s'impliquer véritablement dans les activités communales pour
créer quelque chose (...) que les jeunes aient envie de faire quelque
chose »
4. Les valeurs et les représentations sociales
des acteurs territoriaux :
- À quoi associez-vous la réussite de
l'attractivité territoriale ?
« Ce qui doit être important c'est la
satisfaction des besoins de la population de Ouragahio. Et cela passe par une
organisation, par une implication véritable de tous les acteurs de
Ouragahio. Il faut que les acteurs se rencontre en grand nombre au moins une
fois ou deux fois par mois pour débattre des actions de la commune. Au
début ça sera difficile pour arriver a là, mais on n'a pas
le choix si on veut permettre que le territoire de Ouragahio attire plus de
gens »
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale
dépend de la nature de relations qui existent entre les acteurs
?
« A mon avis, au-delà de toute relation
(quelle que soit sa nature), un projet collectif a besoin plus de la
maturité idéologique, de la disponibilité, de
coopération »
- Dans quelles circonstances et à quelle
fréquence ?
« On se réuni avec au moins quatre fois
dans l'année et cela à travers les réunions du conseil
municipal ou chacun expose ses préoccupations et donne son avis sur les
affaires de la commune »
5. La décision publique au niveau
territoriale :
- Selon vous comment les décisions prises
peuvent déterminer le succès ou l'échec de
l'attractivité territoriale ?
« La définition d'un pôle
d'attractivité de Ouragahio est claire, c'est coopérer, avoir un
projet commun, créer des emplois pour la population, il faut arriver
à cette dynamique de rencontre des échanges »
« Notre budget de fonctionnement est
composé en grande partie de subvention venant de l'Etat de côte
d'Ivoire. Donc cela nous limite dans nos actions »
- Dans quelle mesure la relation qui existe entre les
acteurs influence les décisions prises ?
« On n'arrive pas à penser et agir ensemble.
Et tant qu'on ne peut pas faire cela, on ne va pas se développer. On va
tourner jusqu'à sans aller quelque part et sans jamais se
développer. Il faut qu'on est une vision commune »
- D'après vous, quel peut être l'impact
de la multitude des réseaux d'acteurs sur la décision
territoriale ?
« Ouragahio doit compter sur ses cadres, ses
enfants pour son développement. Et aussi sur ceux qui ont une certaine
légitimité. Il ne faut pas qu'on compte sur les hommes
politiques, ils disent mais ils ne font jamais »
- Quelle relation existe-t-il entre les
décisions prises au sein de la collectivité territoriale
?
« S'il faut faire des choix pour la commune, je
crois que c'est à la mairie de décider pour prendre les
décisions nécessaires »
- À l'échelle territoriale, peut-on
parler d'une automatisation de la décision ?
« Je pense que la coordination entre politiques
ou projets permet de prendre les bonnes décisions d'une manière
plus sereine, mais surtout pas automatique ».
6. Complexité de l'attractivité
territoriale
- Comme toute institution, les conflits entre les
acteurs peuvent avoir lieu. Selon vous, quel peut être l'origine de ces
conflits ?
« Tous les acteurs ont une influence qui peut
être positive, je parle des hommes politiques, des chefs du village, des
associations, des entreprises commerciales et aussi des institutions
définies par l'Etat comme la mairie »
- Pensez-vous que l'attractivité territoriale
est complexe ? Si oui, quelles sont les mesures à prendre pour pallier
à cette complexité ?
« La diversité des réseaux est
à l'origine de la complexité territoriale »
« La divergence d'intérêts entre les
acteurs et la multitude de réseaux risquent d'entraver la
concrétisation de l'attractivité territoriale ».
« A mon avis, l'attractivité territoriale
risque de se heurter à la multitude et à la diversité des
intérêts de ses différents acteurs ».
- Avez-vous une politique de communication sur le
patrimoine culturel immatériel ?
Oui, enfin on n'a pas de stratégie définie,
mais c'est omniprésent dans tous nos supports de communication, d'une
manière ou d'une autre. Maintenant, on voit, que ce soit nous, on voit
bien qu'il y a toujours une image pour la communication qui est liée
à la culture.
- Quels sont les enjeux liés aux NTIC ?
« Ça évolue très vite, et
c'est un problème dans la mesure où on a à peine
commencé a réfléchir sur un type de media a utilisé
qu'il est déjà dépassé. On est très à
l'écoute des nouvelles technologies. Mais bon »
- Quels sont à votre connaissance des supports
utilisés ?
« On travaille actuellement sur la mise en place
sur notre site internet pour la commune. On a la radio communale qui nous
permet d'émettre de message. On est obligatoirement à
l'écoute »
- Ça apporte vraiment quelque chose à la
culture ? Cela permet-il de donner plus d'infos ?
« Non, pas forcément.
L'intérêt qu'on peut y voir, c'est la facilité
d'accès à l'information, et chacun va chercher ce qui
l'intéresse, et ça permet d'avoir quelque chose de
personnalisé. Quelqu'un qui veut aller très loin dans un sujet
peut avoir accès, alors que dans la découverte
générique de la découverte du patrimoine et de la culture
par ailleurs, c'est vrai qu'on est conditionné par ce qui est
proposé. Je pense que c'est important d'avoir ce contact avec les
guides, les prestataires. Les gens recherchent aussi ce contact
humain. »
« Ça évolue très vite, et
on fait beaucoup l'apogée des NTIC. Mais tout le monde n'a pas les
outils nécessaires. Mais on est obligés de suivre
obligatoirement ».
« lesTIC évoluent très vite. Il
est impensable qu'un Organisation territoriale n'ait pas son site web.
Après, il faut s'adapter, toujours être à
l'écoute »
« On se doit d'être présents sur ce type
de supports. C'est indispensable »
- Quels sont les supports de communication de la
mairie
« Nous avons les supports écrits qui sont
les notes de services. Notre support principal c'est les correspondances et
notre support oral c'est la radio. Il y a aussi les réunions, les
annonces mais c'est les supports qui ne nous servent pas
véritablement »
« Il y a des concours de danse qui s'organisent.
On peut organiser les concours culinaires, on peut dire par exemple quel est le
peuple qui est le bien vêtu. Le patrimoine Bété est
très riche dans sa diversité. La majeure partie des chantres
viennent d'ici. Nous avons des clubs de danse »
« Le patrimoine culturel peut être un
moyen pour se développer. Ça fait partir des moyens de
développement d'une collectivité
Annexe 6 : Cadre organique type d'une commune
(exemple)
Service
|
Fonction ou poste
|
Catégorie
|
Diplôme ou qualification
|
Effectifs organiques
|
Cabinet du Maire
|
Secrétaire
|
-
|
E3
|
1
|
Dactylographe
|
-
|
E1
|
1
|
Chauffeur
|
-
|
E1
|
1
|
Planton
|
-
|
|
|
SOUS TOTAL
|
|
|
|
3
|
Secrétaire général
|
Secrétaire général
|
B3
|
M3
|
1
|
Secrétaire
|
-
|
E3
|
1
|
Dactylographe
|
-
|
E3
|
1
|
Police municipale
|
-
|
|
|
Sous Total
|
|
|
|
3
|
Services administratifs
|
Chef de service
|
B3
|
M3
|
1
|
Secrétaire
|
-
|
E3
|
2
|
Dactylographe
|
-
|
E3
|
3
|
Agent de bureau
|
-
|
E
|
|
Police municipale
|
-
|
|
|
Sous-Total
|
|
|
|
6
|
Services financiers
|
Chef service
|
B3
|
M3
|
1
|
Comptables
|
-
|
E3
|
3
|
Secrétaires
|
-
|
E3
|
1
|
Dactylographe
|
-
|
E1
|
3
|
Collecteur
|
-
|
E1
|
2
|
Sous-Total
|
|
|
|
10
|
Services techniques
|
Chef de service
|
B3
|
M3
|
1
|
Agent de bureau
|
-
|
E3
|
1
|
Chauffeur
|
-
|
E1
|
1
|
Manoeuvre
|
-
|
E1
|
2
|
Sous Total
|
|
|
|
5
|
Services SCPH
|
Chef de service
|
B3
|
M3
|
1
|
Sous Total
|
|
|
|
1
|
TOTAL GENERAL
|
|
|
|
28
|
Source : Guide pratique de
l'élu : Administration communale, Numéro 5, Ministère
de l'Intérieur, Direction General de la décentralisation et du
Développement Local, Juin 2008.
Annexe 7 : Tableau 7 : L'organisation des services
communaux
Maire
Secrétaire Général
Service financier
Service administratif
Service technique
Service SSCPH
Personnel et Affaires Générales et archives
Budget et comptes
Études
Social et culturel
Voirie et réseaux
Régie de recette
État civil et Population
Sports et loisirs
Comptabilité
Police municipale
Domaine, construction et urbanisation
Bureau militaire
Source : Guide pratique de
l'élu : Administration communale, Numéro 5, Ministère
de l'Intérieur, Direction General de la décentralisation et du
Développement Local, Juin 2008.
Annexe 8 : Attestation de recherche adressée au
directeur général de la décentralisation et du
développement local
Annexe 09 : Autorisation du directeur de la DGDDL
à entamer les recherches dansleurs locaux
Annexe 10 : Attestation de recherche
adressée au Secrétaire Générale de la Mairie
Annexe 11 : La liste des chefs de villages de la
commune de Ouragahio
Source : Mairie de Ouragahio , 2020.
Annexe 12 : Liste des présidentes de villages
et associations de femmes de la commune
Source : Mairie de Ouragahio, 2020.
Source : Mairie de Ouragahio , 2019.
Annexe 13 : Programme de réunions du conseil
au titre de l'année 2018
Programme de réunion du conseil municipal
Exercice 2018
1ère réunion : les 16 et 17 Avril
2018
2e réunion : les 15 et 16 Juillet
2018
3e réunion : les 14 et 15 Octobre
2018
4e réunion : les 25 et 26 Novembre
2018
Source : Mairie de Ouragahio, 2018.
Annexe14 : une vue du bâtiment de Mairie de
Ouragahio
Image 1 : Rencontre avec la Notabilité de
Krogbopa
Rencontre avec la présidente communale des femmesde
Ouragahio
Source : OKOU Romeo, Juillet 2019.
Image 2 :Rencontre avec la chefferie de Gnaliepa
Source : OKOU Romeo, Juillet 2019
Image 3 : Rencontre avec le président
communal des jeunes de Ouragahio
Source : OKOU Romeo, Juillet 2019
Organigramme de la Direction Générale de la
Décentralisation et du développement Local de La Cote
d'Ivoire
Source : Direction Générale
de la décentralisation et du développement Local530(*)
TABLE DES MATIERES
|
Page
|
SOMMAIRE
|
I
|
DEDICACE
|
II
|
REMERCIEMENTS
|
III
|
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
|
IV
|
AVANT-PROPOS
|
VII
|
RESUME
|
X
|
ABSTRACT
|
XI
|
INTRODUCTION GENERALE
|
1
|
III. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
|
9
|
3.1. Justification du choix du sujet et motivations
|
9
|
3.1.1. Motivation et intérêt pour le sujet
|
9
|
3.1.2. Pertinence scientifique
|
10
|
3.1.3. Pertinence sociale
|
13
|
3.2. Définition des concepts
|
16
|
3.2.1. Du concept de communication territoriale
|
17
|
3.2.1.1. Définition et importance de la communication
|
17
|
3.2.1.2. La communication interne dans les
collectivités territoriales
|
18
|
3.2.1.3. La communication externe des collectivités
territoriales
|
19
|
3.2.1.3.1. Les relations publiques territoriales
|
19
|
3.2.1.3.2. La communication avec les citoyens
|
20
|
3.2.1.4. Le processus de communication dans l'environnement
communal
|
22
|
3.2.1.4.1. Les composantes de la communication territoriale
|
22
|
3.2.1.4.2. Les acteurs de la communication de la commune de
Ouragahio
|
24
|
3.2.1.5. Communication et gouvernance locale
|
26
|
3.2.1.5.1. De la gouvernance locale
|
26
|
3.2.1.5.2. L'approche participative dans la communication
communale
|
27
|
3.2.1.5.3. Les obstacles a la participation
|
29
|
3.2.1.6. La communication pour le développement
|
29
|
3.2.1.6.1. Elément de définition
|
29
|
3.2.1.6.2. Principes
|
30
|
3.2.1.6.3. Le comité de concertation citoyenne
|
30
|
3.2.1.7. Le rôle de la communication sociale dans la
commune
|
31
|
3.2.1.7.1. Elément de définition
|
31
|
3.2.1.7.2. Informer et communiquer dans la commune
|
32
|
3.2.1.7.3. Pourquoi communiquer ?
|
33
|
3.2.2. Du concept de réseau relationnel
|
34
|
3.2.2.1. Approche définition du réseau
relationnel
|
34
|
3.2.2.2. L'acteur, diversité des approches
|
34
|
3.2.2.3. Le jeu des interdépendances
|
36
|
3.2.3. Du concept d'attractivité territoriale
|
37
|
3.2.3.1. Elément de définition de
l'attractivité territoriale
|
37
|
3.2.3.2. Les différentes dimensions de
l'attractivité territoriale
|
40
|
3.2.3.3. L'identité dans la construction de
l'attractivité territoriale
|
43
|
3.2.3.3.1. L'identité territoriale : pierre
angulaire de l'attractivité
|
44
|
3.2.3.3.2. Vers une typologie de l'identité
territoriale
|
47
|
3.2.3.3.2.1. L'identité personnelle
|
47
|
3.2.3.3.2.2. L'identité géographique :
régionale ou nationale
|
47
|
3.2.3.4. L'identité valorisante et l'identité
dévalorisante
|
51
|
3.2.3.5. L'identité ouverte et l'identité
fermée
|
52
|
3.2.3.6. L'identité individuelle et identité
collective
|
54
|
3.2.4. Du concept de proximité des acteurs territoriaux
|
52
|
3.2.4.1. Elément de définition
|
52
|
3.2.4.2. Les différentes dimensions de la
proximité territoriale
|
52
|
3.2.4.2.1. Dimension institutionnelle
|
53
|
3.2.4.2.2. La proximité géographique
|
53
|
3.2.4.2.3. La proximité sociale
|
58
|
3.2.4.2.4. Approche interactionniste de la proximité
|
58
|
3.2.5. Les aspects théoriques du territoire
|
59
|
3.2.5.1. Approche définitionnelle
|
59
|
3.2.5.2. Les différentes dimensions du territoire
|
60
|
3.2.5.3. Le territoire, un bien commun
|
66
|
3.2.5.4. Emergence des territoires
|
67
|
3.2.5.5. Le territoire comme produit
|
68
|
3.2.5.6. Les modèles fondateurs du concept de la marque
territoriale
|
69
|
3.2.5.6.1. Le prisme de l'identité de la marque
|
69
|
3.2.5.7. Le développement local
|
70
|
3.3. La revue critique de la littérature
|
80
|
3.4. Spécification de la problématique de la
recherche
|
113
|
3.4.1. Contexte de la recherche
|
113
|
3.4.1.1. Le processus de la décentralisation
guidé par les organismes internationaux
|
113
|
3.4.1.2. L'application de la décentralisation dans les
pays en voie de développement
|
115
|
3.4.2. Identification du problème de la recherche
|
117
|
3.4.3. Formulation du problème
|
121
|
3.5. Questions de recherche
|
125
|
3.5.1. Question principale de la recherche
|
125
|
3.5.2. Questions secondaires de la recherche
|
125
|
3.6. Hypothèses de la recherche
|
126
|
3.6.1. Hypothèse générale de la recherche
|
130
|
3.6.2. Hypothèses secondaires
|
130
|
3.6.3. Cadre opératoire des variables et leurs
indicateurs
|
127
|
3.7. Objectifs de la recherche
|
131
|
3.7.1. Objectif général
|
131
|
3.7.2. Objectifs secondaires
|
131
|
3.8. Cadre de référence théorique de
l'étude
|
133
|
3.8.1. La théorie de l'acteur stratégique de
Michel Crozier et Erhard Fridberg
|
133
|
3.8.1.1. Son apport à notre étude
|
133
|
3.8.1.2. Les limites de la théorie de l'acteur
stratégique
|
137
|
3.8.2. La théorie interactionnisme systémique de
la communication
|
138
|
3.8.2.1. Son apport a notre étude
|
138
|
3.8.2.2. Les limites de la théorie interactionnisme
systémique de la communication
|
142
|
3.8.3. La théorie des relations humaines
|
142
|
3.8.3.1. Son apport à la recherche
|
142
|
3.8.3.2. Les limites de la théorie des relations
humaines
|
147
|
3.8.4. Le positionnement épistémologique
|
149
|
2. CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHECRHE
|
153
|
2.1. La méthode de la recherche
|
153
|
2.2. Description de la population de la recherche
|
153
|
2.2.1. L'échantillon de la recherche
|
154
|
2.2.1.1. Critères du choix de l'échantillon
|
155
|
2.2.1.2. L'échantillon final retenu
|
156
|
2.3. Justification du paradigme choisit pour la recherche
|
160
|
2.3.1. La notion de paradigme
|
160
|
2.3.2. Des données qui suscitent une démarche
inductive
|
161
|
2.3.3. Le paradigme de la recherche : le constructivisme
social
|
162
|
2.4. Les outils de la recherche
|
164
|
2.4.1. L'observation directe
|
164
|
2.4.2. La recherche documentaire
|
168
|
2.4.3. L'entretien semi-directif
|
170
|
2.4.3.1. Le guide d'entretien
|
170
|
2.5. Description de déroulement de collecte des
données
|
173
|
2.5.1. Les stratégies de collecte des données
|
173
|
2.5.2. Les étapes de la recherche
|
176
|
2.5.3. La triangulation des données
|
179
|
2.6. Description du plan d'analyse des données
|
180
|
2.6.1. Caractéristiques de l'analyse de contenue
|
180
|
2.6.2. Retranscription des données et analyse
thématique et sémantique
|
181
|
2.6.3. Traitement des données de la recherche
|
184
|
Conclusion partielle
|
185
|
|
|
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE DE OURAGAHIO :
PORTRAIT SOCIO-ECONOMIQUE ET ELEMENTS DE DIAGNOSTIC TERRITORIAL
|
187
|
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COLLECTIVITE
TERRITORIALE DE OURAGAHIO
|
188
|
1.1. Disposition générale de l'organisation
territoriale en côte d'ivoire
|
188
|
1.2. Les communes en côte d'ivoire : aspect
théorique
|
188
|
1.3. Présentation de la Commune de Ouragahio
|
191
|
1.3.1. Etendu et accès a la commune de Ouragahio
|
191
|
1.3.2. Les villages de la commune de Ouragahio
|
191
|
1.4. Taux de représentativité des
communautés vivant dans la commune
|
193
|
1.5. Présentation de la Mairie de Ouragahio
|
194
|
1.5.1. Les différents services de la Mairie
|
194
|
1.5.2. Précisions des services offerts à la
population
|
195
|
1.5.3. Relation Mairie- Population
|
195
|
1.5.4. Nombre de personnes par services et descriptions des
postes
|
195
|
1.5.5. Définition des prérogatives de la Mairie
de Ouragahio
|
197
|
1.5.6. La place de la commune de Ouragahio dans la
région du Goh
|
198
|
1.6. Organisation et fonctionnement de la commune de Ouragahio
|
198
|
1.6.1. Organisation et aménagement de l'espace
|
198
|
16.1.1. La densité
|
198
|
16.1.2. L'habitat
|
198
|
16.1.3. L'état des routes
|
199
|
16.2. Déplacement et mobilité
|
199
|
16.2.1. Les transports en commun (Type et
représentativité)
|
199
|
16.2.2. La politique de stationnement
|
200
|
16.2.3. Moyen de déplacement individuel de la
population
|
200
|
1.7. Gestion de l'environnement
|
200
|
1.7.1. L'eau (la couverture par village
|
200
|
1.7.2. La gestion des forets
|
201
|
1.7.3. Electricité
|
201
|
1.7.4. Politique de gestion des déchets
|
201
|
1.7.5. Gestion de l'espace public
|
202
|
1.8. Activités économiques de la commune de
Ouragahio
|
202
|
1.8.1. Les activités économiques en zone urbaine
|
202
|
1.8.2. Les activités économiques en zone
rural
|
202
|
1.8.3. Les coopératives et associations
|
203
|
1.9. La gestion des marchés
|
203
|
1.9.1. Nombre de marchés principaux et localisation
|
203
|
1.9.2. Jour de Marché pour les principaux
marchés
|
203
|
1.9.3. Matière première principales
présentées sur les marchés principaux
|
203
|
1.10. La situation social et sanitaire
|
204
|
1.10.1. La structure de la population
|
203
|
1.10.2. Propension à l'exode rural
|
204
|
1.10.3. La situation des femmes
|
204
|
1.10.4. Structures sanitaires existantes dans la commune
|
204
|
1.10.5. Education
|
205
|
1.11. Culture et loisirs
|
206
|
1.11.1. Le patrimoine culturel
|
206
|
1.11.2. Le tourisme
|
207
|
1.11.3. Les loisirs
|
207
|
1.11.4. Les équipements et installations sportives
|
207
|
1.12. Gouvernance
|
207
|
1.12.1. Les ressources financières de la commune de
Ouragahio
|
207
|
1.12.2. La vie associative
|
207
|
1.13. Les infrastructures de communication de la commune de
Ouragahio
|
208
|
1.13.1. La place de la politique dans la commune de
Ouragahio
|
208
|
1.13.2. Lieux de cultes
|
209
|
1.14. Patrimoine culturelle de la commune de Ouragahio
|
208
|
1.14.1. Le patrimoine culturel chanté et
dansé
|
208
|
1.14.2. Le patrimoine culturel sonné
|
210
|
1.14.3. Les traditions festives et rituelles
|
211
|
|
|
CHAPITRE 2 : ETAT DES LIEUX DE LA COMMUNICATION DE LA
COMMUNE DE OURAGAHIO
|
217
|
2.1. Communication et informations insuffisantes
|
217
|
2.2. Filtrage de l'information
|
218
|
2.3. Utilisation de canaux inadaptés
|
218
|
2.4. Implantation de radios locales
|
218
|
2.5. Les techniques et outils de communication au sein de la
commune de Ouragahio
|
218
|
2.5.1. Les techniques de communication de Ouragahio
|
219
|
2.5.1.1. La sensibilisation
|
219
|
2.5.1.2. Le débat/Discussion
|
220
|
2.5.1.3. Les enquêtes d'opinion
|
220
|
2.5.2. Les supports de communication
|
221
|
2.5.2.1. Le site internet ou blog
|
221
|
2.5.2.2. L'affichage
|
222
|
2.6. La faiblesse des moyens de communication au sein de la
commune de Ouragahio
|
222
|
2.7. La politique de la commune de Ouragahio en ce qui
concerne le patrimoine culturel
|
224
|
2.8. Analyse SWOT de la communication au sein de la commune de
Ouragahio
|
227
|
2.9. Bilan du diagnostic de la communication au sein de la
commune de Ouragahion
|
229
|
|
|
CHAPITRE 3 : DIAGNOSTIC DES RESEAUX RELATIONELS AU SEIN
DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO
|
235
|
3.1. Spécificité des réseaux par village
|
235
|
3.2. Force et faiblesse de l'attractivité de la Commune
de Ouragahio
|
245
|
3.3. Le poids de l'acteur dans les systèmes d'actions
territoriales
|
247
|
3.3.1. Les collectivités territoriales comme le
théâtre de l'attractivité territoriale
|
249
|
3.3.2. L'acteur et la construction de l'attractivité
des collectivités territoriales.
|
249
|
3.3.3. L'acteur et ses différents rôles dans les
collectivités territoriales
|
249
|
3.3.4. Gouvernance de Ouragahio et jeux des acteurs locaux.
|
251
|
3.3.5. Gouvernance de Ouragahio et fonction territoriales
|
254
|
Conclusion partielle de la première partie
|
256
|
|
|
DEUXIEME PARTIE : LE ROLE DES RESEAUX RELATIONNELS ET LES
MECANISMES DE PROXIMITE DANS LA CONSTRUCTION DE L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DE
OURAGAHIO
|
257
|
CHAPITRE 4 : ATTRACTIVITE ET IDENTITE, LIENS ET ENJEUX
DANS LA CONSTRUCTION DE L'ATTRCTIVITE TERRITORIALE DE OURAGAHIO
|
258
|
4.1. Les caractéristiques de l'acteur territorial de
Ouragahio
|
259
|
4.1.1. De la perception de l' acteur territorial
|
259
|
4.1.2. La mission des réseaux relationnels au niveau
territorial de Ouragahio
|
260
|
4.1.3. Caractéristiques des relations au niveau
territorial
|
261
|
4.2. De la conception de l'attractivité territoriale
|
263
|
4.2.1. L'environnement social de la commune de Ouragahio
|
264
|
4.2.2. La coordination des relations et attractivité de
Ouragahio
|
266
|
4.3. Evolution organisationnelle et implication des acteurs
|
268
|
4.3.1. Les formes de relations territoriales entre les acteurs
|
268
|
4.3.2. Les valeurs et les représentations sociales
liées à l'attractivité territoriale
|
275
|
4.3.3. La décision publique au niveau territoriale
|
279
|
4.3.4. Complexité de l'attractivité territoriale
|
280
|
4.3.5. Les TIC dans la construction de l'attractivité
territoriale
|
286
|
|
|
CHAPITRE 5 : DE L'INTERACTION AUTOUR DU SYSTEME DE GOUVERNANCE
TERRITORIALE
|
289
|
5.1. L'observation en réunion
|
292
|
5.1.1. Les comportements physiques pendant les réunions
|
292
|
5.1.2. Les expressions émotionnelles
|
294
|
5.1.3. Le processus de prise de décisions pendant les
réunions
|
295
|
5.1.4. La dynamique interpersonnelle
|
296
|
5.2. De l'observation des activités culturelles
|
296
|
5.2.1. Une volonté des acteurs de la commune de
sociabiliser
|
297
|
5.2.2. La volonté d'enrichir ses connaissances
|
298
|
5.2.3. De l'attente à l'expérience :
quelques écarts
|
299
|
5.2.4. Engagement envers les instances culturelles
|
300
|
|
|
CHAPITRE 6 : DISPOSITIFS ET OUTILS DE COMMUNICATION
MOBILISES PAR LES ACTEURS POUR L'ATTRCTIVITE TERRITORIALE DE OURAGAHIO
|
302
|
6.1. La grille des programmes de la radio communale de
Ouragahio
|
302
|
6.1.1. La Radio Communale
|
303
|
6.1.2. Analyse de la grille des programmes de la radio
communale
|
307
|
Conclusion partielle de la deuxième partie
|
313
|
|
|
TROISIEME PARTIE : LA CONSTRUCTION DE
L'ATTRACTIVITÉ DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO ET LE SYSTEME DE GOUVERNANCE
INITIE PAR LES RESEAUX RELATIONNELS
|
314
|
|
|
CHAPITRE 7 : RESEAU RELATIONNEL
TERRITORIAL ET GOUVERNANCE TERRITORIALE DANS LA CONSTRUCTION L'ATTRACTIVITE
DE LA COMMUNE DE OURAGAHIO
|
315
|
7.1. D'une gestion territoriale publique a une gestion
territoriale mixe
|
316
|
7.2. Un savant équilibre entre gouvernance formelle et
informelle pour gérer les tensions inhérentes aux réseaux
relationnels
|
319
|
7.3. La construction d'une ressources spécifique
territoriale d'essence relationnelle
|
322
|
7.4. Opérationnalisation des relations au sein de la
commune de Ouragahio
|
323
|
7.4.1. L'attractivité du périmètre
communal de Ouragahio dépend d'une gouvernance territoriale mixte
impliquant tous les acteurs exerçant sur le territoire
|
323
|
7.4.2. L'adéquation entre gouvernance formelle et
informelle doit contribuer à gérer les tensions inhérentes
au réseau relationnel.
|
325
|
7.4.3. Les TIC et le cadre formel régulation des
relations sociales peuvent permettent de construire l'attractivité
territoriale de Ouragahio
|
327
|
|
|
CHAPITRE 8 : LA GESTION DES RELATION MAIRIE DE OURAGAHIO
ET LES ASSOCIATIONS COMMUNALES
|
330
|
8.1. Les relations mairie-association : un
enchevêtrement de relation transactionnelles
|
330
|
8.2. La confiance et l'engagement au coeur des relations
mairie-association communale
|
332
|
8.3. Les conséquences de l'engagement - confiance en
matière de la collaboration
|
337
|
CHAPITRE 9 : RECOMMANDATIONS POUR UNE AMELIORATION DE
L'ATTRACTIVITE DE OURAGAHIO
|
341
|
9.1. Développement de la confiance comme socle des
relations sociales
|
341
|
9.2. Une vision partagée entre les acteurs territoriaux
|
342
|
9.3. Associer les acteurs locaux aux informations
stratégiques selon leur champ de responsabilités
|
343
|
9.4. Un accompagner les porteurs de projets innovants pour le
développement de la commune
|
344
|
9.5. Etre disponible pour les réseaux relationnels
|
345
|
9.6. La promotion d'un management de la confiance
|
346
|
9.7. Création de conditions de communication favorable
au développement de relations sociales efficaces
|
347
|
9.8. Elaboration d'un plan de concertation communale
|
349
|
9.9. Elaboration d'une stratégie d'intervention
communale
|
353
|
Conclusion partielle de la troisième partie
|
360
|
CONCLUSION GENERALE
|
362
|
1. Rappel des grandes lignes de la démarche et des
résultats
|
363
|
2. Les apports d'ordre théorique de la recherche
|
366
|
3. Les apports d'ordre méthodologique
|
369
|
4. Apports concernant les réseaux relationnels
|
371
|
5. L'importance des résultats et la question de leur
généralisation
|
373
|
6. La valeur théorique des résultats et essaie
de théorisation
|
375
|
7. Piste de recherches futures
|
379
|
BIBLIOGRAPHIE
|
382
|
1. Ouvrage et articles de méthodologie
|
383
|
2. Ouvrage, thèses et articles de
spécialité
|
381
|
3. Ouvrages généraux
|
384
|
4. Webographie
|
387
|
ANNEXES
|
410
|
TABLE DES MATIERES
|
439
|
* 1Christophe ALAUX,
Directeur de la Chaire A&NMT « DOSSIER DE PRÉSENTATION
LA CHAIREATTRACTIVITÉET NOUVEAU MARKETINGTERRITORIAL
(A&NMT) »
https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:oDc7Tnfw6fYJ:https://anmt.univ-amu.fr/sites/anmt.univ-amu.fr/files/public/dossier_de_presentation_de_la_chaire_anmt_-_fr.pdf&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=ci
consulté le 28 Novembre 2019.
* 2Le
marketing territorial est une démarche méthodologique,
à la fois stratégique et opérationnelle, permettant de
capter, créer, communiquer et délivrer de la valeur correspondant
aux besoins de chacune des parties prenantes du territoire afin d'assurer une
attractivité équilibrée.
* 3
Bryan KRAMER, « There is no more B2B
or B2C: It's Human to Human, H2H ». Disponible sur
https://bryankramer.com/there-is-no-more-b2b-or-b2c-its-human-to-human-h2h/
Consulté le 23 Mars 2020.
* 4La période avant
l'indépendance marque le début de la communalisation avec la
création de 3 catégories de communes :
les
communes mixtes, les communes de moyen exercice, les communes de plein
exercice.Les communes mixtes étaient
dotées de Conseils Municipaux en partie élus et en parties
nommés, avec à leur tête des Maires désignés
par l'autorité de tutelle (Grand-Bassam en 1914 et Abidjan en 1915). Les
communes de moyen exercice étaient dirigées par des Conseils
Municipaux élus, ayant à leur tête des
Administrateurs-Maires désignés par le pouvoir central
(Abengourou, Agboville, Daloa, Dimbokro, Gagnoa et Man créées en
1955). Les communes de plein exercice étaient administrées par
des conseillers municipaux élus et des Maires élus. En 1960,
seules les villes d'Abidjan et de Bouaké avaient ce statut. La
première élection eu lieu en 1980, c'est donc le début de
la décentralisation proprement dite.
* 5 La documentation
française, 2011, « Les collectivités territoriales : trente
ans de décentralisation ». inCahier français, n° 362.
(En ligne)
Disponible
sur
https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_490992/les-collectivites-territoriales-trente-ans-de-decentralisation-ssdir-de-ph-tronquoy
, Consulté le 17 Avril 2019.
* 6 Emmanuel EVAH-MANGA,
2001, « la décentralisation en Afrique : une
approche comparée par sous-région » (en ligne)
http://www.wikiterritorial.cnfpt.fr/xwiki/wiki/econnaissances/view/Questions-Cles/LadecentralisationenAfrique-uneapprochecomparativeparsous-region
, Consulté le 23 Novembre 2019.
* 7Les premières
élections municipales en Cöte d'Ivoire ont eu lieu en 1980, selon
la loi du 17 Octobre 1980. Cela permettait aux collectivités de disposer
d'un cadre de fonctionnement juridique
* 8 Moussa SANOGO, 2012
« Les collectivités territoriales dans le développement
local en Côte d'Ivoire en Côte d'Ivoire », [En ligne],
www.sanogomoussa.caalblog.com
Consulté le 12 Mai 2019.
* 9 Idem
* 10 Avec l'adoption de la
constitution de la IIème république en 2000, le paysage
institution sera modifié par la loi n0 2001-476 du 9 Aout
2001 d'orientation sur l'organisation générale de
l'administration territoriale. En effet cette loi prévoit une
communalisation complète du territoire.
* 11Moussa SANOGO, Op. Cit,
p.1
* 12On aura la loi n°
2001-476 du 09 août 2001 relative à l'orientation
générale de l'administration, loi n° 2001-477 du 09
août 2001 relative aux départements ; loi n° 2001-478 du
09 août 2001 portant création du district d'Abidjan. Enfin
l'ordonnance n0 2011-2620 du 28 Septembre 2011 d'orientation sur
l'organisation générale de l'administration territoriale de
l'Etat.
* 13 Ousmane SYLL,
2005, « Les échanges entre les collectivités
décentralisées d'Afrique subsaharienne et de l'union
Européenne : une réussite si la condition de la
réciprocité est respectée » [En ligne],
www.cifal-ouaga.org/decentralisation_afrique/memoireOsyll
Consulté le 28 Avril 2020.
* 14 Idem.
* 15 Solange HERNANDEZ,
2008, « Paradoxes et management stratégique des territoires :
Étude comparée de métropoles européennes », in
Vie & sciences de l'entreprise (N°178). [En ligne],
http://www.cairn.info/revue-vie-et-sciences-de-l-entreprise-2008-1-page-54.htm
Consulté le 29 Juin 2019.
* 16 Idem
* 17Benoit MEYRONIN, 2009,
Le marketing territorial, Paris, Vuibert.
* 18 Frej SOUMAYA et al,
« La construction sociale des localités par des acteurs locaux :
conceptualisation et bases théoriques des outils de développement
socio-économique », Revue Interventions économiques
URL :
www.journals.openedition.org/interventionseconomiques/966
Consulté le 30 Mai 2019.
* 19Fredj SOUMAYA et al,
Op.cit., p 4.
* 20Kristian COLLETIS-WAHL,
2008, « Micro-institutions et proximités : quelles lectures des
dynamiques territoriales ? », In Revue d'Économie Régionale
& Urbaine. [En ligne].
https://www.cairn.info/revue-d-economie-regionale-et-urbaine-2008-2-page-251.htm.
Consulté le 17 Février 2020.
* 21CROZIER Michel et FRIEDBERG
Erhard, 1977, L'acteur et le système, Editions
du Seuil, Paris.
* 22Philippe CORCUFF, 2005,
Les nouvelles sociologies, Paris, Amand Colin.
* 23Bernard PECQUEUR et
ZIMMERMANN Jean Bernard, 2004, Introduction. Les fondements d'une
économie de proximité, Paris, Edition Economie de
Proximités.
* 24Michael HUBERMAN l et
Matthew MILES, 2003, Analyse des données qualitatives,
Bruxelles, de Boeck.
* 25 Loraine SAVOIE-ZAJC,
2007, « Comment construire un échantillon scientifiquement
valide ? ». In Actes du colloque RECHERCHE QUALITATIVE ;
LES QUESTIONS DE L'HEURE, ISSN1715-8702
[En ligne].
www.recherche-qualitative.qc.ca/Revue.html
. Consulté le 15Mai 2019.
* 26Paul N'DA, 2015,
Recherches et méthodologie en sciences sociales et humaines,
Paris, Harmattan.
* 27ASSIE Guy Roger et
KOUASSI Roland Raoul, « Cours d'initiation a la méthodologie
de recherche » [En ligne]
http://www.dphu.org/uploads/attachements/books/books_216_0.pdf
Consulté le 31 Novembre 2019.
* 28Jean-Claude TADDEI,
2009, « Rôles du capital social et des réseaux
relationnels au sein d'un territoire économique. Le cas du pôle de
compétitivité Vegepolys ». Gestion et management.
Thèse de doctorat [En ligne]
www.tel.archives-ouvertes.fr/tel-00728720
Consulté le 20 Septembre 2019.
* 29Le peuple
Bété vit dans le Centre-ouest de la Côte d'Ivoire,
notamment dans les régions de Gagnoa, Ouragahio, Soubré, Buyo,
Issia, Saïoua, Daloa et de Guibéroua, dans ce qu'on appelle la
boucle du cacao.
* 30Romeo OKOU, 2014,
logique, enjeu et stratégie de valorisation du patrimoine culturel
d'Ouragahio, Mémoire de Master en science de l'information et de la
communication, au département de la communication, Université
Felix Houphouët Boigny.
* 31 Alice PENEL, 2010,
« Marketing Territorial Et Évaluation Des
Événements : Étude de cas : La région Limousin
et les événements de la Maison du Limousin à
Paris » Mémoire Master 2 professionnel Tourisme culturel et
territoires : ingénierie de projet ; Université Paris 3. [En
ligne]
https://www.slideshare.net/maggy002/memoire-marketing-territorial-et-evaluation-des-evenements
Consulté le 04 Mai 2020.
* 32Ferroudja BOURKACHE et
Ahmed TESSA, 2013, « Le positionnement stratégique d'un territoire
: quel apport du marketing territorial ? » [En ligne]
www.eco.univ-setif.dz/revueeco/Cahiers_fichiers/revue-13-2013/02.pdf,
Consulté le 21 Juillet 2020.
* 33Patrice NOISETTE et
Frank VALLERUGO, 1996, Le marketing des villes, Paris, Ed
d'organisations.
* 34Ferroudja BOURKACHE et
Ahmed TESSA, Op. Cit. P7.
* 35 Le marketing
territorial en tant qu'enseignement a été institué en
2009, pour la première fois en France à l'Université Aix
Marseille. Il s'intéresse aux problématiques relatives à
l'attractivité pour développer la capacité des territoires
à promouvoir leurs offres territoires pour attirer les personnes et les
capitaux. Cette chaire a été créée par treize
collectivités territoriales.
* 36Vincent GOLLAIN, 2010,
Réussir son marketing territorial en 10 étapes, Paris,
Éditions Territorial.
* 37Alain ROUSSET et al,
2014, Le marketing Territorial, comment développer
l'attractivité et l'Hospitalité des territoires, Sous la
direction de Camille CHAMARD, Bruxelles, De Boeck.
* 38Maëva CHANOUX et
Sarah SERVA, 2010, « État des lieux et perspectives du
marketing urbain Une approche par la littérature », In
Institut de Management Public et de Gouvernance Territoriale. [En ligne]
www.med-eu.org/documents/MED4/Dossier2/CHANOUX-SERVAL.pdfConsulté
le 16 Juin 2020.
* 39DOSSIER FIDE, UNION DES
VILLES ET COMMUNES DE LA CÔTE D'IVOIRE (UVICOCI)
https://knowledge-uclga.org/union-des-villes-et-communes-de-la-cote-d-ivoire-uvicoci.html
consulte le 19 Fevrier 2020.
* 40 Alice PENEL, Op.
Cit, p11.
* 41Idem
* 42Idem.
* 43 La chaire «
Attractivité & Nouveau Marketing Territorial » est une
discipline dédiée à l'attractivité et aux nouvelles
pratiques du marketing territorial dans le monde. Ses différents axes
sont entre autres diagnostic et stratégie, structuration et
qualification de l'offre, stratégie de prix, communication, plan
d'action opérationnel, gouvernance et animation des acteurs.
* 44 Maëva CHANOUX et
Sarah SERVA, Op. Cit, p13.
* 45Idem.
* 46Ibidem.
* 47Idem.
* 48Benoît MEYRONIN et
Jean-Paul VALLA, 2005, « Vers la notion de « servuction urbaine
» ou Les apports du marketing des services au marketing
territorial ». In Actes du 4° congrès sur les tendances
du marketing - Paris, France. [En ligne]
www.escpap.net/conferences/marketing/2005_cp/martieriali/Pepr/fr/MEYRONIN_VALLA.pdf.
Consulté le 16 Février 2020.
* 49Djahida GUERBOUB,
2013, « Contribution du marketing territorial au
développement local : quel rôle pour la communication territoriale
? une application aux communes de bejaia et d'el-kseur
(Algérie). »[En ligne]
www.med-eu.org/documents/MED6/papers/GUERBOUB.pdfConsulté
le 19 Décembre 2019.
* 50 Idem.
* 51En 2007, la ville de
Lyon lancé une marque qui est "ONLYLYON". Derrière marque se
regroupent des organisations publiques, économiques et sociales.
L'idée est d'agir ensemble dans un seul objectif vendre Lyon. C'est
aussi le cas en Angleterre avec la ville de Londres dont l'objectif de
positionner et promouvoir Londres comme « la ville la plus importante au
monde pour le tourisme,
* 52Djahida GUERBOUB,
Op.cit. p16.
* 53Idem.
* 54Programme LEADER
2014-2020, « Nouvelle urbanité, nouvelle attractivité
en Livradois-Forez »[En ligne].
http://www.parc-livradois-forez.org/gouvernance-du-parc/actions-territoriales/quest-ce-que-leader/programme-leader-2014-2020
Consulté le 18 Avril 2020.
* 55 Idem.
* 56Brian KRAMER, 2002,
« La théorie du H2H ou human to human». [En ligne]
http://bryankramer.com/wp-content/uploads/2014/02/BK_H2H_eBook_F.pdf
Consulte le 29 Janvier 2020.
* 57 Alex MUCCHIELLI, 1996,
« Pour des recherches en Communication », In Revue
Communication et Organisations. [En ligne],
www.communicationorganisation.revue.rog/1877,
Consulté le 10 Mai 2020.
* 58Émile DURKHEIM,
1894, « Les règles de la méthode
sociologique ». in classique des sciences sociales [En
ligne]
www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Consulté le 17 Mars 2019.
* 59Idem.
* 60Alphonse SILBERMANN,
2018, Communication de masse, Paris, Hachettes.
* 61Mc. LUHAN, 1976,
Pour comprendre les médias, Paris, Seuil.
* 62Luc-Joël GREGOIRE
et al., 2008, L'Afrique et les défis de la
Gouvernance, Maisonneuve & Larose, Paris.
* 63 Idem
* 64 Idem
* 65ChristianMAYOUKOU et al,
2003, Gouvernance du développement local. L'harmattan.
* 66 Idem
* 67ChristianMAYOUKOU et al, Op
cit p17.
* 68Rabio SAWADOGO, 2001,
L'Etat africain face à la décentralisation. Editions
KARTHALA.
* 69 Idem
* 70David ZANNOU, 1984,
Les collectivités locales dans la nouvelle réforme de
l'administration territoriale en République Populaire du
Bénin. Cotonou : CEFAP, 66P
* 71 Idem
* 72Patrick RICHARD, 1995,
Le Temps des Citoyens : pour une démocratie
décentralisée. Paris : PUF.
* 73Patrick RICHARD, 1995,
Le Temps des Citoyens : pour une démocratie
décentralisée. Paris : PUF.
* 74Patrick RICHARD, op cit p
20.
* 75 NACH MBACK,2001,
Démocratie et décentralisation : genèse et
dynamiques comparées des processus de décentralisation en Afrique
subsaharienne, Karthala.
* 76 Idem
* 77NACH MBACK, OP. Cit p 21.
* 78MINISTERE DE L'INTERIEUR
ET DE LA DECENTRALISATION de la Mauritanie, 2015 ? « Guide de la
Communication Communale, Edition 2015 du Ministère de l'intérieur
et de la décentralisation de la Mauritanie »
http://www.dgct.mr/wp-content/uploads/2018/05/Guide-de-communication-2015.12.10.pdf
consulté le 26 Aout 2019.
* 79Mike
FINKEN,1996, Communes et gestion municipale
au Cameroun, Yaoundé, CEPER.
*
80YaoASSOGBA, 2004, Sortir l'Afrique
du gouffre de l'histoire. Le défi éthique du développement
et de la renaissance de l'Afrique noire, Sainte-Foy, Presses de
l'Université Laval.
* 81YaoASSOGBA, op cit p 28.
* 82George
BESSETTE, 2014, Communication et participation communautaire
Guide pratique de communication participative pour le
développement, Québec, Les presses de l'Université de
Laval.
* 83George BESSETTE, Op. Cit
p29.
* 84Mouhamed
BOUKHARI, 1997, Guide pour la réalisation
du diagnostic global et participatif, Meknès, DSVP, ENA
*
85BOUGUERRAT, 2019, La
citoyenneté : sa définition, ses lieux et conditions
d'exercice, Tréma.
* 86Albert DUMAS,
1991, Participation et projet de développement,
revue Tiers Monde
* 87CLAYTON THOMAS
John, 2000, Action Publique et participation des
citoyens. Pour une gestion démocratique revitalisée, Paris,
Nouveaux Horizons.
* 88Michel CROZIER,
1977, L'acteur et le système. Les contraintes de
l'action collective. Paris, Seuil.
* 89Dossier Fide, 1995,
« Théories des réseaux sociaux », [En ligne]
http://www.pdfmail.com
Consulté le 19 Avril 2019.
* 90 Dossier Fide, 2000
« Le concept de réseau », [En ligne]
www.commentcamarche.net/content/508-leconcept-dereseau
Consulté le 28 Juin 2019
* 91Idem
* 92 Michel FORSE, 2008,
« DÉFINIR ET ANALYSER LES RÉSEAUX SOCIAUX Les enjeux de
l'analyse structurale » (en ligne)
https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2008-3-page-10.htm
Consulté le 01 Mai 2020.
* 93 Idem
* 94 Alain HIRSCH et al,
« Les réseaux relationnels, nature, vices et vertus ».
[En ligne].
http://www.anciens-eleves-jesuites.be/aesm/Page_Horizon/horiz66/4-5-HORIZONS-66-bdef.pdf
Consulté le 05 Aout 2019.
* 95Alain HIRSCH et al,
Op.Cit, p38.
* 96 Idem
* 97
Idem
* 98Alain HIRSCH et
al, Op.Cit, p38.
* 99Emmanuel LAZEGA, 1994,
« Analyse de réseaux et sociologie des
organisations », In Revue française de sociologie. [En
ligne]
www.spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/7o52iohb7k6srk09na2a86e1h/resources/reseauxorgsrfs1994.pdf
Consulte le 02 Juin 2019.
* 100Luc Van CAMPENHOUDT et
Raymond QUIVY, 2011, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris,
Edition Dunod.
* 101 Nicolas BOIVIN, 2009,
« Gouvernance territoriale et jeux de pouvoirs dans les espaces du vin en
Aquitaine, Bordeaux - Bergerac Jurancon » In Sciences de l'Homme et
Société. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III,
2008. Français. [En ligne]
www.tel.archives-ouvertes.fr/tel-00358078
Consulté le 29 Avril 2019.
* 102CROZIER
Michel et
FRIEDBERG
Erhard ,
2014 , L'Acteur et le système ; Les Contraintes
de l'action collective,Paris, Essais Essais.
* 103 Céline
BONICCO, 2007, « Goffman et l'ordre de l'interaction : un exemple de
sociologie compréhensive », Philonsorbonne [En ligne],
http://journals.openedition.org/philonsorbonne/102,
Consulté le 30 Avril 2019.
* 104 Idem
* 105 Idem
* 106Nicolas BOIVIN, Op.
Cit, p 38.
* 107 Idem
* 108Boris CYRULNIK, 1999,
Un merveilleux malheur, Paris, Edition Odile Jacob.
* 109 Céline
BONICCO, Op.Cit, p39.
* 110 Abdellatif
NOUREDDINE, 2010, « La localisation et l'attractivité
territoriale des investissements directs étrangers : essai de
modélisation économétrique » [En ligne]
http://toubkal.imist.ma/bitstream/handle/123456789/7951/THESE_NOUREDDINE.pdf?sequence=1
Consulté le 25 Septembre 2019.
* 111Benoit COEURE et
Isabelle RABAUD, 2003, « Attractivité de la France : analyse,
perception et mesure », in Économie et Statistique n° 363.
[En ligne]
http://www.tresor.economie.gouv.fr/10291_attractivite-de-la-france-analyse-perception-et-mesure
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es363-364-365f.pdf
Consulté le 17 Mai 2019.
* 112François
MOURIAUX, 2004, « Le concept d'attractivité en Union
monétaire », In Bulletin de la Banque de France, N°123. [En
ligne]
https://www.banquefrance.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/archipel/publications/bdf_bm/etudes_bdf_bm/bdf_bm_123_etu_1.pdfConsulté
le 26 Juillet 2020.
* 113 Michel CHARZAT, 2001,
« Rapport Au Premier Ministre Sur L'attractivité Du Territoire
Français » (en ligne)
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/014000523.pdf
Consulté le 19 Avril 2020.
* 114 Abdellatif
NOUREDDINE, Op. Cit, p44.
* 115 CHOUAY
DRISS,2018 , « Le territoire comme marque : vers une nouvelle
gouvernance »
http://www.auvergne-rhonealpes.cci.fr/sites/default/files/fichier_telechargement/economie-2018-cc-auvergnerhone-alpes-fr.pdf
Consulté le 17 Avril 2021.
* 116 Hervé
Alexandre, François Cusin, Claire Juillard (2010), L'attractivité
résidentielle des agglomérations françaises
https://www.researchgate.net/publication/46284392_L'attractivite_residentielle_des_agglomerations_francaises_Enjeux_mesure_et_facteurs_explicatifs
consulté le 20 Juillet 2020.
* 117 Pierre VELTZ, 2009,
« Il faut faire la pari des territoire »,
https://www.societefrancaisedeprospective.fr/analyses-des-territoires-articles-selectionnes/
* 118Nathalie FABRY, 2009,
« Clusters de tourisme, compétitivité des acteurs et
attractivité des territoires » [En ligne]
https://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RIIE_011_0055
Consulté le 14 Mai 2019.
* 119Guillaume
JUBLOT 2012, « Economie de l'innovation et
des territoires.
L'Attractivité territoriale, soutient que
l'attractivité territoriale est une autre lecture du
développement locale ». [En ligne]
Disponible sur
www.applis.univ-tours.fr/theses/2012/guillaume.jublot_3420.pdfConsulté
le 08 Mai 2019.
* 120 Abdellatif
NOUREDDINE, Op.cit., p44.
* 121 Idem
* 122Dossier Fide, CNUCED,
« historique de la création et objectif »
www.unctad.org/fr/pages/About%20UNCTAD/A-Brief-History-of-UNCTAD.aspx
Consulté le 15 Janvier 2019.
* 123 Idem
* 124 Loic LE PAPE, 2011,
« Développement territorial, patrimoine et tourisme en zones
fragiles et menacées ». [En ligne]
www.calenda.org/206552
Consulté le 19 Novembre 2019.
* 125Pascale CARTEGNIE,
2015, « Les nouveaux défis du marketing
territorial »
http://www.briefmag.com/telechargements/Brief_28_mai_sdbolu.pdf
Consulte le 24 Juin 2020.
* 126 Pierre VELTZ,
2005, Mondialisation, villes et territoire : une économie
d'archipel, Paris, Edition Purf.
* 127Yasmine ALAOUI,
2017, « L'identité : de la sociologie aux sciences
sociales »
https://www.redalyc.org/journal/3221/322153762012
Consulté lz 28 Aout 2020.
* 128Yves GUERMOND, 2006,
« L'identité territoriale : l'ambiguïté d'un
concept géographique » Dans l'espace géographique
https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2006-4-page-291.htm
Consulté le 23 Septembre 2020.
* 129 Marie-José
JOLIVET, « Espace, mémoire et identité »
https://horizon.documentation.ird.fr/exldoc/pleins_textes/pleins_textes_7/autrepart/010021960.pd
consulte le 8 Mai 2020.
* 130
Claude
DUBAR 2020 , La socialisation Construction des identités
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du 9 août 2001 d'orientation sur l'organisation générale de
l'Administration territoriale). Cette loi prévoit (i) la
communalisation complète du territoire (loi de 2001), « Guide
pratique de l'Elu » Ce fascicule constitue le premier
numéro de la collection « Guide pratique de l'élu »
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* 338 Soumaya FREJ et al,
Op. Cit, p36.
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des lieux de production de produits agricoles, artisanaux, industriels, de
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* 373Au début
Ouragahio était une sous-préfecture, le sous-préfet avait
cette possibilité de prendre les terres des acteurs territoriaux de
gré ou de force au nom de l'Etat. Mais depuis que Ouragahio est devenu
une commune et que les acteurs territoriaux savent qu'ils ont leur mot à
dire dans les actions de développement de la commune, les rapports ont
donc changés.
* 374Trésor FOBASSO,
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* 403Programme LEADER, Op.
Cit p 79.
* 404 Idem
* 405La sociabilité
est la capacité d'un individu ou d'un groupe d'individus à
évoluer en société et à pénétrer au
sein de nouveaux réseaux sociaux. En pratique, elle peut prendre de
multiples formes, telles que la capacité à tenir une
conversation, à respecter une étiquette, la norme sociale,
ou à ménager la face des interlocuteurs. Elle se développe
notamment par la socialisation.
* 406 Ce terme est
emprunté au programme leader 2014-2020 de la région de
Livradois-Forez pour designer la recomposition des liens sociaux entre les
acteurs territoriaux de la commune. Ce qui bien évidemment entrainera la
production de normes collectives. Elle doit en quelque être basée
sur les liens sociaux, et tenir compte des relations interpersonnelles.
* 407 Il s'agit de donner
aux populations de Ouragahio la confiance en l'avenir, de permettre des
logements décents avec un environnement sain, de donner aux jeunes des
compétences professionnelles pour répondre à leurs
besoins.
* 408Programme LEADER, Op.
Cit p 79.
* 409 Guy Roger ASSIE et
Roland Raoul KOUASSI, Op.Cit, p10.
* 410 Idem
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* 417Idem.
* 418 Omar AKTOUF, Op.cit.,
p137
* 419Idem
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* 450Cette méthode
est décrite en détail dans la note du Club disponible à
l'adresse suivante :
www.cdeif.org rubrique
méthodologie
C (Capital Humain E Entreprises et acteurs leaders) , R
(Réseaux et points nodaux (dont pôles de
compétitivité) I( Infrastructures / Immobilier) Services ) E
(Evénements professionnels ) R (Recherche et Développement ) E
(Entreprises secondaires) V( Valeurs et identité du territoire) A
(Actions collectives structurantes) I (Image extérieure) T (TIC) ®
Ressources naturelles et physiques
* 451Jean-Claude ANDREANI
et Françoise COCHON, 2015, « Méthodes d'analyse et
d'interprétation des études qualitatives : état de l'art
en marketing ». [En ligne]
www.academia.edu./6938970/methodes_danalyse_et_dinterpretation_des_etude_qualitaives_etat_de_lart_en_marketing
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et Françoise COCHON, Op. Cit, p 165.
* 456 Jean-Claude ANDREANI
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* 457Jean-Claude ANDREANI
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* 518La Chaire a
été créée par vingt (20) collectivités
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innovantes de marketing territorial. Cette discipline est portée par
Sciences Po Aix qui est une école référence auprès
des collectivités territoriales.
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