INTRODUCTION
Le Niger couvre une superficie de 1.267.000 km² dont les
deux tiers sont désertiques ou semi-désertiques. En 2017, la
population était estimée à 20.651.0701 dont 50,1% des
femmes. Le rythme d'accroissement de la population de 3,9% constitue un
véritable défi de développement au regard des ressources
et capacités économiques limitées du pays, amoindries par
les dépenses liées à la sécurité (15% du
budget de 2017). Avec un Produit Intérieur Brut (PIB) nominal par
habitant estimé à 447 USD en 2018 (FMI), et ayant cru de 6,8%
entre 2012 et 2016, le Niger fait partie de la catégorie des pays
à revenus faibles. Le PIB reste dominé par l'agriculture (43,1%)
et le secteur informel (65,7%), (INS, Comptes économiques de la Nation,
2017, in UNDAF 2019-2021).
BGIA (2011) « le revenu représente
un concept clé dans la définition de la pauvreté mais il
peut être difficile à définir et à mesurer (Van Der
Laan 2007) ». Celui-ci est parfois utilisé uniquement en
référence aux principaux revenus monétaires où
d'autres l'emploient pour désigner tous les revenus comme ceux du
capital.
Au Niger, comme partout ailleurs, il ressort dans de nombreux
résultats des études sur la situation socio-économique de
la femme, que cette dernière souffre de discriminations. Le plus souvent
les préjugés sociaux font qu'elle vit dans de mauvaises
conditions. Il y a un manque d'attention à l'égard de son travail
et l'étouffement de son effort pour sa contribution au
développement socio-économique du pays.
Ensuite, la culture et les traditions ancestrales la
relèguent au second rang après l'homme. Une mauvaise
interprétation de la religion musulmane crée une marginalisation
et une privation de certains de ses droits au sein de la société.
Par ailleurs, la probabilité pour le nigérien
pauvre de le rester pauvre à moyen terme (3-5 ans) est de 60% et celle
pour le non pauvre de basculer dans la pauvreté est estimée
à 30%. Les inégalités de revenus et de genre restent
importantes. L'indice de Gini était estimé à 0,345 en 2014
et l'indice d'inégalité de genre à 0,7136 en 2015. Cette
pauvreté marquée des populations et surtout des zones rurales se
traduit par un PIB/tête d'habitant de 370 US$ et un indice de
développement humain de 0,348 classant le pays en 2015 au rang de
188ème/188 pays (Rapport sur le développement humain du PNUD en
2015).
De ce fait, la femme n'assure essentiellement que les
fonctions de reproduction et d'éducation. La plupart de ses
activités se limitent aux travaux domestiques, c'est-à-dire aux
corvées du ménage.
Cependant, les efforts menés durant ces
dernières décennies pour améliorer les conditions
socio-économiques de la femme n'ont pas abouti à des
résultats concluants. Au contraire, ils ont contribué à
accentuer la discrimination par la frange masculine qui voit d'un mauvais oeil
une quelconque émancipation de la femme pouvant aller à une
égalité des deux sexes.
C'est pour cette raison que les décideurs ont
changé de politique d'intervention en impliquant de façon directe
les partenaires techniques et financiers à travers les
coopérations qui ont leurs propres méthodes d'approche envers la
population afin d'atteindre leur objectif.
C'est le cas, par exemple, de la FUCOPRI qui agit dans les
zones rizières à travers des programmes de promotion du genre.
Dans ces programmes, il est souvent exigé la réorganisation des
structures existantes avec l'imposition des femmes dans les postes de
direction. La création d'organisations féminines est aussi
encouragée en vue de mettre les hommes et les femmes ensemble pour
travailler dans le cadre de leur commune.
C'est dans ce cadre que nous avons choisi les revenus des
étuveuses du riz de la commune de Say dans la contribution à la
lutte contre la pauvreté des ménages.
Notre travail vise à porter « des lunettes
genre » sur les structures féminines dans la commune de
Say. L'objectif de cette structure est de favoriser la participation des femmes
au développement durable.
Le travail s'articule autour de deux (2) parties :
La première partie aborde le cadre théorique et
pratique de la recherche ;
La deuxième partie traite de la présentation,
l'analyse et l'interprétation des résultats.
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