RESUME
Aujourd'hui, pour changer la mentalité de l'homme, le
meilleur outil n'est plus l'arme à feu, mais la culture. Étant au
siècle du numérique, les influences culturelles sont plus rapides
qu'on ne l'imagine. Dans ce monde du « donner et du recevoir »,
qu'apporte artistiquement le Cameroun sur la scène internationale au
travers de ses chaînes de télévision ?
Le présent travail intitulé pratiques
artistiques et la télévision au Cameroun à l'ère du
numérique part ainsi du constat selon lequel l'offre d'émissions
sur les pratiques artistiques est très faible en quantité et en
qualité. Pourtant, avec les avantages qu'offre le digital, les talents
artistiques ne devraient guère souffrir du manque de visibilité.
Cette situation ne permet pas d'explorer au mieux les potentialités des
chefs-d'oeuvre artistiques que nous possédons afin de les vendre sur la
scène internationale. Ceci est un danger, d'autant plus qu'une
société quotidiennement envahi par des images
étrangères à sa mémoire collective perd peu
à peu ses repères, son propre destin. Le travail, reparti sur
trois axes, vise au premier volet à démontrer que peu de
chaînes de télévision consacrent des émissions
spécifiques aux arts vivants, plastiques et photographie ainsi qu'elles
le font avec la politique et le sport, à cause de l'ignorance des
potentialités que regorgeraient les pratiques artistiques en termes de
contenu d'une part, et à ce que nous avons appelé le «
suivisme tendanciel » d'autre part. Dans le deuxième volet, nous
avons pu créer 28 synopsis d'émissions. Cela démontre que
les pratiques artistiques sont une source de création
d'émissions. La mise sur pied de ces émissions permettrait non
seulement de mieux vendre l'artiste et son oeuvre, mais sera aussi
bénéfique sur le plan pédagogique à tout public et
surtout aux élèves du secondaire. Le troisième volet vise
à démontrer qu'une chaîne TV culturelle peut
générer des gains économiques comme toute autre
chaîne TV. En même temps, elle participerait à la
réduction du chômage dans ce sens qu'elle emploierait
journalistes, animateurs et techniciens. Pour y parvenir, il a
été question tout au long de cette étude de poser un
regard direct sur l'espace médiatique camerounais. Ensuite, nous avons
analysé le mécanisme d'élaboration et de fonctionnement de
chaque chaîne à partir des informations recueillies au cours des
interviews. Au final, il ressort de ce travail que l'augmentation du taux
d'émissions est possible. Cependant, ce taux reste faible à cause
du caractère généraliste des chaînes et du
modèle économique de chacune. La redéfinition de
l'article 9 de la loi de 2015 régissant
l'activité audiovisuelle ; la création des chaînes
thématiques culturelles et/ou spécialisées permettrait de
mieux promouvoir les arts et la culture du Cameroun.
Mots clés : Émission, pratiques
artistiques, télévision, grille des programmes,
télévision, téléspectateur.
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