VI CONCLUSION
Au terme de cette étude, il convient de retenir que
toutes nos hypothèses ont été vérifiées et
certaines études plus approfondies et plus globalisantes pourront les
confirmer.
La population d'Abobo-Sagbé, estimée aujourd'hui
à 154.082 habitants et avec une production de 10 785 740 litres d'eaux
usées chaque jour, est confrontée aux conséquences
visibles d'une gestion approximative des déchets liquides.
La situation de l'assainissement reste pendante à
Abobo-Sagbé. On y rencontre un système d'assainissement
constitué d'ouvrages autonomes (puits perdus, fosses septiques, 5km de
caniveaux, etc.). Les ordures, les eaux usées stagnantes sont des
problèmes qui mettent quotidiennement en péril la santé et
le cadre de vie des populations. Ainsi les populations, en plus d'un cadre de
vie incommode, sont exposées à certaines maladies dont les plus
courantes sont le Paludisme, les infections respiratoires, la typhoïde et
la dysenterie amibienne avec des taux respectifs de 32.7 %, 22.17 %, 18.05 % et
8 % des cas de contaminations.
Bien qu'étant des acteurs clés dans la
production et l'évacuation des eaux usées dans les rues et les
espaces non bâtis (déversement des eaux dans la rue, 80.2% pour
les eaux de lessive et 33.33% pour les eaux de douche), les populations ont une
perception des dangers auxquels elles sont exposées. En effet, elles
associent clairement d'une part la morbidité et l'insalubrité, et
d'autre part, la dégradation du cadre de vie et le défaut
d'ouvrages d'assainissement collectif.
Cependant, cette perception est insuffisante pour prendre
à bras le corps le problème de la gestion des déchets
liquides, mais elle constitue un acquis car des populations
sensibilisées sur un enjeu sont à priori plus armées pour
relever le défi. Le regard tourné vers les autorités du
pays, elles préconisent dans leur majorité des réseaux
d'égouts, des stations d'épuration des eaux usées certes,
mais de façon urgente, exigent la mise à disposition des camions
vidangeurs avec des coûts supportables.
Pour ce faire, le choix d'un meilleur système
d'assainissement s'impose et passe par la connaissance des paramètres
socioculturels, économiques, techniques, urbanistiques et
environnementaux. A certains égards, ce dont nous sommes certains, c'est
que la réussite des projets d'assainissement doit recueillir
l'adhésion des populations concernées. Les populations doivent
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VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE
D'ABOBO »
ciper à la fois à la définition du
problème et au choix des solutions tout en utilisant des techniques et
des principes adaptés au contexte local. Toutes ces actions doivent
passer d'abord par la sensibilisation et l'éducation relative à
l'environnement, ceci pour renforcer l'adhésion des populations.
Aussi, la problématique de la gestion des eaux
usées doit être posée en termes financiers et
matériels mais également en termes spatiaux donc
géographiques.
Enfin, au regard des moyens à notre disposition, cette
étude, même si elle permet de vérifier certains aspects, ne
saurait confirmer, à elle seule la gravité de la
problématique inhérente à l'assainissement de cette
cité et par conséquent d'autres autres études prenant en
compte une large proportion de la population pourront être menées,
à l'effet de faire des propositions pour que des débuts de
solution prennent forme pour le bonheur de cette population.
Voici pour terminer quelques suggestions qui pourraient orienter
nos réflexions futures :
1. Gestion intégrée des systèmes
d'assainissement des quartiers populaires.
2. Identification et rôles des différents
acteurs dans la politique d'assainissement des quar- tiers
précaires.
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