WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution a la gestion des eaux usees dans la ville d’Abidjan : cas du quartier Sagbe, commune d’Abobo


par jimy patrice ZOH
2ie ouaga - master IIGIRE 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV RESULTATS ET DISCUSSIONS

L'analyse de la gestion actuelle des eaux usées dans le quartier de Sagbé consiste à identifier les différents systèmes de gestion des eaux usées, le lien entre le mode de rejets et l'apparition des maladies, le lien entre la surpopulation, la pauvreté et la gestion des eaux usées, et enfin les risques sanitaires et les impacts environnementaux.

4.1 DIAGNOSTIC DU SYSTEME D'ASSAINISSEMENT DU QUARTIER SAGBE DANS LA COMMUNE D'ABOBO : le Système d'assainissement de Sagbé est inadapté et éloigné des normes urbanistiques

- Infrastructures de collecte des eaux usées

Pour la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, les infrastructures observées à Sagbé sont représentées à 70% par des puits perdus et des fosses septiques, moins de 5 Km de caniveaux dans les sous quartiers de Céleste et Ran et plusieurs petits canaux sans exutoires. Il faut noter que l'état des infrastructures citées ci-dessus laisse apparaître des situations désagréables (odeurs, mouches etc.) à l'intérieur des quartiers.

Ce mode d'assainissement est typique des pays en développement et surtout des communautés à faibles revenus (Songsore et McGranaham, 1993 ; Mampouya et al. 2001; OMS, 1992) ou le plus souvent l'établissement humain précède la mise en place des ouvrages d'assainissement dans la plupart de leurs villes.

Cette situation découle des coûts onéreux des implantations des systèmes d'égouttages, mais aussi un manque de volonté politique des gouvernants de la plupart des pays en développement (comme c'est le cas à Abidjan; 6 millions/an pour la commune d'Abobo contre 1.5 milliards/an pour la commune huppée de Cocody avec des populations respectivement 1 030 658 habitants et 447 055 habitants, pour deux quartiers de la même ville).

Concernant la gestion des excréta, 15% des populations utilisent des WC avec chasse eau et 65%, les WC sans chasse eau (latrines simples) qu'ils soient situés à l'intérieur ou à l'extérieur des habitations. Par ailleurs, 10% personnes, frange non négligeable de la population, préfèrent se soulager dans la nature eu égard à une inadéquation entre l'effectif des populations, avec un

17

JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE

« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE

D'ABOBO »

taux de croissance de 3.67% avoisinant les 4%, taux parmi les plus les élevés d'Afrique subsa-harienne (OMS ,2017), et le nombre de Système Autonome d'Assainissement : SAA (WC communautaires, WC dans les concessions associés aux fosses septiques et latrines) disponible dans ces quartiers, ou l'incapacité à se débarrasser de certaines pratiques acquises des villages, sans oublier la présence de plusieurs espaces non bâtis.

- Evacuation des eaux usées

A Sagbé, tout comme dans la plupart des quartiers d'Abobo, l'évacuation des eaux usées est individuelle. Cela se passe au niveau de chaque ménage de l'intérieur de l'habitat vers l'extérieur. Notre enquête montre que 80,02% des ménages versent leurs eaux de lessive et de vaisselle dans la rue. Quant aux eaux de douche, 33,33% des ménages évacuent ces eaux dans des puits perdus et 45,28% dans des caniveaux ouverts. 21.39% des enquêtés déversent les leurs dans les nombreux ravins et autres sites .A l'intérieur des quartiers, les puits perdus endommagés entraînent l'écoulement de l'eau de douche à la rue et aux caniveaux, suivi de la stagnation par endroit. Pour une partie d'Antenne et de Ran, au moins 40% des populations cohabitent avec les eaux usées.

Photo 2: Caniveau devenu Photo 3 : ouvrage en terre pour Photo 4: caniveau contenant

dépotoir l'évacuation des eaux usées des eaux usées stagnantes

Les vidanges des latrines et des WC à Abobo sagbé par les ménages se font, soit par un camion, soit par un raccordement aux rares réseaux d'égout, aux caniveaux généralement ouverts pour les eaux pluviales ou aux ravins (voir tableau II).

Tableau II: Répartition des chefs de ménages selon les modes d'évacuation des latrines et des WC à Abobo-Sagbé

18

JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE

« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE

D'ABOBO »

Mode de vidange des la- trines et WC

Nombre de chefs de mé-
nages

Pourcentage

Raccordement au caniveau ouvert

67

20,55

Camion de vidange

201

61.65

Réseau à un réseau d'égout

6

1.82

Dans le ravin

52

15.95

Total

326

100

Il ressort également de ce tableau ci- dessus qu'à Abobo sagbé, les ménages dans leur majorité (61.65%) ont recours aux services des entreprises privées pour la vidange de leurs latrines et WC car la mairie ne dispose pas de camion Vidangeur. Sur les 326 chefs de ménages de notre enquête, 20,55% ménages ont raccordé leurs latrines et WC aux caniveaux ouverts et 15.95% des ménages se rabattent sur les gros ravins encerclant le quartier. Certains ménages (1.82%) utilisent les quelques rares réseaux d'égout pour vidanger les puits perdus et fosses septiques.

Le mode d'évacuation des eaux usées tel que présenté ci -dessus montre des indices grave de gestion. Le manque de camions vidangeurs proposés par les services de la commune permet de soupçonner l'absence d'appui des autorités de la municipalité d'Abobo. En effet, avec un budget de 24 millions FCfa pour l'assainissement de tous les déchets liquides et solides produits par 1 030 658 habitants, loin du triple (103 millions FCfa) à raison de 25millions par trimestre, demandé par le Directeur du cadre de vie et de l'assainissement de la municipalité d'Abobo (Service technique de la mairie), pour la deuxième plus grande commune de côte d'ivoire. Cette situation perplexe finit par convaincre même les plus sceptiques sur la volonté réelle d'action de l'Etat sur la question environnementale.

19

JIMY PATRICE ZOH C1112/GIRE

« CONTRIBUTION A LA GESTION DES EAUX USEES DANS LA VILLE D'ABIDJAN : CAS DU QUARTIER SAGBE, COMMUNE

D'ABOBO »

Photo 5: Evacuation des eaux Photo 6: Evacuation par puits Photo 7 : Evacuation des eaux usées:

dans la rue Perdu mal entretenu

Au regard d'un réseau de collecte des déchets liquides vieillissant, individuel et mal entretenu, des moyens de vidanges approximatifs couplés aux soupçons de démission des autorités à

Sagbé, le mode de gestion est bel et bien aux antipodes des normes urbanistiques modernes recommandées par l'OMS.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld