RESUME
Les conflits intercommunautaires entre les Babembe et les
Banyamulenge dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu ont été
ancrés il y a des décennies dans le vécu quotidien de la
population de cette zone, au coeur de cette zone s'enregistre des violences
intercommunautaires atroces. C'est dans cette dynamique des conflits que la
présente recherche vient répondre à une question centrale,
celle de comprendre le rôle que jouent le Bureau de coordination de
la société civile et la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans
la transformation de ces conflits intercommunautaires. Nous avons
également cherché à savoir quels sont les acteurs
indirects (invisibles) dans l'alimentation des conflits intercommunautaires
à Fizi ?, et aux quelles limites se sont heurtées les
stratégies (approches) de transformation des conflits
précédentes dans la mise en oeuvre et le suivi de leurs solutions
?
Pour ce faire, nous avons eu à mobiliser un arsenal
méthodologique développant une étude à la fois
descriptive et analytique, recourant à une méthodologie mixte,
à la fois qualitative et quantitative, qui a fait recours à des
méthodes historique et comparative et les techniques d'analyse
documentaire, d'entretien, d'enquête par questionnaire et de l'analyse du
contenu. Les recherches empiriques ont conduit aux résultats suivants :
(i) des facteurs comme la transhumance, l'identité, la revendication
territoriale et la manipulation politique, parmi lesquels l'inacceptation
mutuelle constitue un facteur important dans l'alimentation des conflits
à Fizi avec un taux de 27.5%; (ii) Les résultats
démontrent aussi que les acteurs comme : la diaspora, les leaders
coutumiers et religieux, les dirigeants des pays voisins, les leaders
politiques, etc., jouent également un grand rôle comme acteurs
indirects dans la dynamique de ces conflits, avec une participation
prédominante des leaders politiques comme principale classe d'acteurs
indirects avec un taux de 60% à l'issue de nos enquêtes ; (iii) Il
est également ressorti de notre recherche que la Barza
intercommunautaire joue pour sa part, le rôle de lanceur d'alerte, de
conciliateur, de prévention des conflits et de leur résurgence,
au-delà du rôle de partie tierce et d'observateur. Pour sa part,
le Bureau de coordination de la société civile joue directement
(au-delà de son rôle joué indirectement à travers
ses organisations membres : ADEPAE, APC et RIO) le rôle de coordination,
de représentation, de lobbying et de plaidoyer ; (iv) Finalement, comme
limites aux différentes approches précédemment
développées en vue de la transformation de ces conflits à
Fizi, l'on note ici : les limites liées à
l'insécurité, aux finances, à la coordination de ces
approches et de l'incohérence entre les solutions proposées et
les problèmes constatés.
Mots clés : Transformation des conflits,
Conflits, Conflits intercommunautaires.
1
|