2. ANALYSE DES REVENUS DES CULTURES IRRIGUEES
Les revenus des cultures irriguées sont estimés
en mettant en rapport les dépenses effectuées pour les semences
et l'entretien des plants, et les montants acquis après les ventes des
cultures. Les sommes dépensées représentent les
coûts de production qui sont estimés en comptabilisant tous les
montants en intrants et en mains d'oeuvre salariée. Les dépenses
en intrants renferment les frais d'achat d'engrais, les semences, la fumure
organique ou minérale, le matériel, les produits phytosanitaires,
etc.
2.1. Estimation des revenus
Dans la pratique, l'évaluation des revenus des
exploitants s'est avérée difficile, puisque plusieurs d'entre eux
ne disposent pas de cahier de notes pour suivre les dépenses et les
ventes réalisées. C'est un exercice qui reste très
délicat en raison des réserves entretenues par les exploitants en
la matière. Néanmoins, nous avons cerné des
mécanismes de calcul des revenus par les paysans. De l'enquête de
terrain, il ressort que les exploitants de la Tapoa ont des difficultés
pour prendre en compte dans les calculs les dépenses
élémentaires et les petites sommes acquises lors des ventes en
détail. Ils ne considèrent que celles qui retiennent leur
attention, surtout en valeur. Il s'agit notamment du coût des semences,
des engrais, des produits phytosanitaires, des frais de carburant des
motopompes pour ceux qui en possèdent. Le coût de la main d'oeuvre
est négligé chez plusieurs d'entre eux, et cela nous le lions
à la prédominance de la main d'oeuvre familiale sur les
exploitations.
D'un exploitant à l'autre le système de calcul
diffère. Les valeurs qui seront avancées sont tirées de ce
que nous ont confié les exploitants. Cependant, le rationnel a servi
à vérifier les affirmations avancées par les exploitants.
La dépense annuelle est très fluctuante d'une année
à l'autre et dépend du degré d'investissement de chaque
exploitant et des cultures pratiquées. Pour les campagnes 2009/2010 et
2010/2011, la charge annuelle des exploitants est comprise entre 5000FCFA et
240000FCFA. La dépense moyenne annuelle pour l'ensemble des exploitants
soumis à l'enquête est de 79444FCFA. Cette moyenne semble
être élevée au vu de la petitesse des parcelles
d'exploitation, mais se comprend quand on se rend compte qu'au cours d'une
campagne les exploitants exécutent continuellement des dépenses.
Plusieurs d'entre eux après la première récolte
ressèment d'autres cultures qu'ils doivent encore entretenir.
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Quant aux sommes engrangées après ventes, la
plus basse est estimée à 10000FCFA, et la plus
élevée est estimée à 1200000FCFA. Mais, on se rend
compte que ses valeurs sont sous estimées pour plusieurs raisons. De
l'entretien réalisé avec les exploitants, plusieurs affirment ne
pas comptabiliser l'argent des achats ponctuels ou ceux perçus lors des
travaux parce que ces sommes sont aussi vite redéployées dans les
charges d'entretien de la production. De telle sorte que les exploitants ne se
souviennent plus de la valeur exacte. La moyenne annuelle des revenus des
exploitants enquêtés est évaluée à
104000FCFA. C'est une marge positive que les exploitants de la Tapoa
reçoivent à chaque campagne annuelle.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des revenus
moyens annuels des exploitants du périmètre (cf. Tableau
N°6).
Tableau N°5: Revenus moyens annuels des exploitants
Revenus(en
|
?25
|
[25-
|
[50-
|
[75-
|
[100-
|
[200-
|
[300-
|
=400
|
TOTAL
|
milliers)
|
|
50[
|
75[
|
100[
|
200[
|
300[
|
400[
|
|
|
Effectifs
|
24
|
13
|
8
|
10
|
18
|
5
|
1
|
7
|
86
|
%
|
27,91
|
15,12
|
9,30
|
11,63
|
20,93
|
5,81
|
1,16
|
8,13
|
100
|
Source: enquête de terrain janvier-fevrier2012 MALKOUMA
HD, Février 2012
Selon le tableau ci-dessus, le nombre d'exploitants qui a un
revenu moyen annuel en dessous de 25000FCFA est le plus élevé
(27,91%). Ce faible revenu s'explique par le fait que la grande partie dans
cette catégorie se sert des productions pour satisfaire les besoins
alimentaires de la famille. Leur priorité n'est pas l'argent, mais la
satisfaction de la famille. La proportion des exploitants ayant un revenu moyen
annuel compris entre 300000FCFA et 400000FCFA se révèle
être la plus basse (1. 16%). Ces exploitants sont ceux qui
bénéficient le mieux de la production parmi les maraichers du
périmètre de la Tapoa. Paradoxalement, 8,13% des exploitants ont
un revenu supérieur ou égal à 400000FCFA. Ce pourcentage
concerne les exploitants du périmètre dont les revenus
proviennent de deux types de cultures (maraichage et plantation
fruitière). C'est un groupe d'exploitants qui a une large avance dans
l'usage des moyens modernes par rapport aux autres du périmètre.
Ces exploitants sont également ceux qui font plus appel à la main
d'oeuvre salariée et qui s'investissent plus dans les cultures
irriguées. C'est dans cette catégorie que l'on retrouve un nombre
élevé de fonctionnaires et de commerçants. En effet, ils
disposent plus de moyens d'investissement dans les cultures
irriguées.
L'agriculture et l'élevage sont les deux principaux
secteurs économiques qui animent la vie des communautés rurales
de la zone de Tapoa. La construction du barrage de la Tapoa a
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