1.2. Typologie des acteurs et les circuits de
commercialisation
Trois principaux acteurs interviennent dans la
commercialisation des productions du site de la Tapoa. Nous essayerons de les
situer dans le circuit de commercialisation.
1.2.1. Les acteurs de la
commercialisation
Les exploitants sont ceux qui se situent à l'amont de
la production. Ils s'identifient par leur présence permanente sur le
périmètre irrigués ou souvent par leur double titre de
producteurs-vendeurs. Sur le périmètre de Tapoa, plusieurs
exploitants se retrouvent dans ce double rôle. Ils saisissent les
occasions favorables comme les fêtes et les jours de marché pour
écouler directement leurs cultures aux consommateurs. Certains
intermédiaires choisissent aussi ces jours de marchés pour
s'approvisionner. Les produits de ce circuit sont les aubergines, les choux et
quelques fois le maïs frais et le riz. Parmi les producteurs, 95% estiment
que la vente directe est plus rentable mais elle ne leur permet pas
d'écouler facilement toutes les cultures. Dans ce cas, les
légumes et le maïs frais sont déposés en tas et les
céréales dans des boites de différentes tailles.
Les intermédiaires que l'on peut appeler les
«grossistes » sont situés dans un circuit mieux
organisé. Ils ont été identifiés par les
exploitants comme étant des partenaires sûrs. En
réalité, ils formulent des contrats verbaux que chaque partie se
donne le devoir de respecter. L'exploitant reçoit la garantie de l'achat
de sa culture contre l'engagement de ne vendre à personnes ses cultures
jusqu'à ce que l'intermédiaire vienne les
récupérer. Les grossistes sont
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majoritairement des commerçants de Pouytenga qui
attendent la période des récoltes pour venir acheter les
productions. Ils s'intéressent généralement aux
céréales et particulièrement le riz conditionné
dans des sacs de 50kg.
D'autres grossistes interviennent dans l'achat de l'oignon et
de la tomate, et ce sont les femmes qui s'illustrent le mieux dans le domaine.
Elles viennent de Diapaga ville et leurs moyens de transport sont des
vélos, des charrettes et quelques fois des motos. On note que pour le
cas de l'oignon et de la tomate, quelques femmes bien connues des exploitants
viennent de Mogtédo. Ces femmes font leurs commandes auprès des
exploitants dès le début de la saison sèche, qui
s'investissent pour produire les quantités demandées. Elles
représentent les grossistes qui déboursent les plus grosses
sommes dans l'achat des cultures maraîchères. Quant aux
consommateurs, ils se situent à l'autre bout de la chaine de
commercialisation. Ils se composent essentiellement des ménages locaux
et d'ailleurs (Mogtédo, Poytenga) qui achètent les cultures pour
diversifier leurs alimentations. Pour les fruits, ce sont les femmes de la
localité, des villes et pays voisins qui constituent la principale
clientèle.
1.2.2. La fixation des prix
Les prix des différentes cultures connaissent une
instabilité sur le marché au cours de l'année. Ils sont
fixés en fonction de la qualité des légumes, de la
variété des céréales, et de la quantité
disponible sur le marché. On note une hausse des prix au moment des
premières récoltes pour les légumes. Le riz est vendu en
moyenne à 12500FCFA le sac de 50 kg. Le prix minimal de 11500FCFA le sac
de 50 kg entre Octobre et Novembre s'explique par la coïncidence avec les
récoltes des céréales de la saison pluviale. Ce prix
atteint 13000FCFA en Mai et Juin. Quant au maïs frais, il est vendu en
détail, entre à 50 et 100FCFA l'unité. Le prix du sac de
maïs de 100 kg fluctue entre 11000 et 14000FCFA. Pour les fruits comme la
banane, le prix est presque stable, et le kilogramme est vendu à
125FCFA, mais peut atteindre à certaines occasions 150f/kg. Les papayes
sont vendues par fruit et le prix varie généralement entre 100 et
250FCFA selon la période. Ce fruit n'est pas très abondant sur le
marché local car peu cultivé par les exploitants. Le chou est
vendu à l'unité (125, 150FCFA) ou dans des sacs de 50 kg en
moyenne à 6000FCFA, l'oignon à 1500FCFA le panier et 3500
à 4000FCFA le sac de 50 kg. La tomate se vend à 4500FCFA le sac
de 50 kg. Les mesures se font parfois avec le plat qui est une unité
locale de mesure de la tomate et de l'oignon.
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