- Dans l'échantillon analysé, 5 spots
publicitaires incitent à des comportements dangereux pour la
santé (Spot 14, Spot 15, Spot 17, Spot 19).
177 Entrevue avec Mr Mustapha Zebdi, président de
l'Association de Protection et Orientation du
Consommateur et son Environnement. Réalisée le
15/02/2017 au siège de l'association sis à Route de Sebala,
Draria.
142
- Quatre spots appellent les enfants à consommer, sans
aucun élément d'avertissement visuel ou autre, des produits
riches en sucre, additifs chimiques et conservateurs (spot8, spot14, spot15,
spot17).
- Deux spots incitent à adopter des comportements
alimentaires néfaste pour la santé des enfants, il s'agit de ne
prendre son repas qu'avec une boisson gazeuse, et d'éliminer les fruits
de la composition du dessert de la famille (spot 15 et spot19).
- Les spots concernés ont pour objets des produits
appartenant à l'agroalimentaire.
- Les spots concernés contiennent au moins 5 des
éléments qui favorisent l'attention des enfants dans les spots
échantillon (Tableau 6).
- Tous les spots concernés ont les enfants dans leur
publics cible.
Le cahier des charges de l'EPTV, tend à
protéger physiquement l'enfant des effets de la publicité
télévisée à travers l'interdiction
d'éléments pouvant encourager abus, imprudences ou
négligences. Cela reste vague et non spécifiée, car il ne
prévoit pas dans ses articles une clause pour protéger les
enfants d'un éventuel risque de santé dû aux
publicités de la malbouffe, ni l'obligation de mettre une alerte ou un
avertissement pour prévenir contre les aliments trop gras , trop
sucrés ou trop salé, ou pour inciter à manger sain.
Tous les spécialistes que nous avons sollicité
pour un avis sur la question s'accordent à dire que c'est d'abord dans
la cellule familiale que les bonnes habitudes alimentaires s'apprennent.
D'après le docteur Benamar, pédiatre installée, ce sont
les parents qui doivent montrer le bon exemple pour que l'enfant les suive. "Si
l'enfant vous voit boire du soda à table, il se dit, si mes parents le
font, c'est forcément bien, et l'impact est plus fort que n'importe quel
publicité à mon avis"178. Le même avis est
partagé par Mme Sellah, pédopsychiatre spécialistes de
l'intelligence des enfants, " le rôle des parents, de la famille, est
déterminent,..., la publicité pousse à consommer,
ça donne à l'enfant l'envie d'avoir, de manger ou de boire le
produit proposé et ça marche si il n'y a pas de frein
éducateur"179.
Mais vu l'exposition parfois excessive des enfants aux
programmes de différentes télévisions nationales et
internationales, le matraquage continu des spots publicitaires, l'influence des
pairs et l'âge de l'enfant. Ces mêmes spécialistes affirment
que la meilleure manière de protéger l'enfant est de s'attaquer
à la source, c'est-à-dire la télévision, "il faut
minimiser les écrans au maximum, et ne les autoriser qu'à partir
de l'âge de 3 ans, de manière très
modérée"180. Au-delà de cet âge, il faut
accompagner l'enfant pour choisir ses programmes et contrôler son
exposition à la télévision.
178 Entrevue avec Dr Benamar, pédiatre, fait le
20/05/2017 à son cabinet, sis à Koléa.
179 Entrevue avec Mme Sellah, psychiatre
spécialisée dans le développement de l'intelligence de
l'enfant, fait le 9/02/2017, à Baba Hassen.
180 Entrevue avec Mme Sellah, psychiatre
spécialisée dans le développement de l'intelligence de
l'enfant, fait le 9/02/2017, à Baba Hassen.